Il s’agit bien de la réalité politique actuelle de l’Union Européenne. En effet, sans aucun débat démocratique, ni même aucune information donnée aux citoyen-nes que nous sommes, les gouvernements de ces pays ont décidé progressivement d’aligner leurs politiques sur celle proposée depuis des années par les Pays-Bas, notamment. Celle-ci est fondée sur la reconnaissance de la légitimité du système prostitutionnel. Et donc sur l’abandon de la lutte contre le proxénétisme et sur la reconnaissance du bon droit des « clients » à être « fournis » en personnes prostituées.
Cette déclaration de principe est malheureusement en contradiction avec les politiques - que la France a avalisées - de l’Union européenne mais aussi de l’ONU. Le gouvernement français ne s’est pas opposé aux textes de la Commission européenne, ni à celui voté par les parlementaires européens sur « la traite des femmes » le 18 mai à Strasbourg. Or, celui-ci qui considère que la convention abolitionniste de 1949 est « inappropriée », de fait, marque l’acte de décès de la politique abolitionniste qui pénalisait le proxénétisme. Il ne s’est pas non plus opposé aux textes issus de la conférence de l’ONU de Pékin de 1995 « sur les femmes » qui avaient entériné le terme de « prostitution forcée » et donc considéré que la prostitution pouvait être» libre ». Enfin, faut-il rappeler la décision prise par la ville de Lille dont Martine Aubry est maire adjointe de chasser les prostituées du centre-ville en mars 1998?
Si nous voulons demain vivre dans un monde sans prostitution, c’est la seule politique possible. En outre, les hommes doivent honnêtement répondre à la question suivante: suis-je prêt et d’accord pour avoir pour principale « activité » d’être quotidiennement pénétrés pas des sexes d’hommes et/ou les masturber? Si, oui, qu’ils le disent. Sinon, alors les femmes, elles non plus, ne doivent pas vivre ainsi.