Marie-Victoire Louis

Abécédaire féministe

Libres définitions / [choix de] citations / interprétations / digressions / réflexions…

date de rédaction : 29/02/2016
date de publication : 29 février 2016
mise en ligne : 29/02/2016
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À la recherche du patriarcat…

L’abécédaire féministe, profondément revu, comporte dorénavant 2361 items et 23 rubriques : I. « Culture » (85) ; II. Droit (52) ; III. Êtres humains (74) IV. Êtres humains. Corps (13) ; V. Êtres humains. Enfants (24) ; VI. Êtres humains. Femme-s (426) ; VII. Êtres humains. Homme-s (198) ; VIII. Êtres humains. Relations entre êtres humains (113) ; IX. Famille (93) ; X. Féminisme-s. Féministe-s (136) ; XI. Justice (85) ; XII. Langage (77) ; XIII. Patriarcat (94) ; XIV. Penser (187) ; XV. Politique (291) ; XVI. Pornographie (25) ; XVII. Proxénétisme (96) ; XVIII. «Sciences» sociales (35) ; XIX. « Sciences » Sociales (Démographie) (18);XX. « Sciences » sociales (Économie) (46) ;  XXI. « Sciences » sociales (Histoire) (45) ; XXII. Sexe-s [Sexualité, Sexisme] (50) ; XXIII. Violences (100)… et continuera d’évoluer. 129 février 2016

I. « Culture »

I. « Culture » : Culture (1,2,3) ; Artifice ; Domination masculine ; Inculture ; Livre ; Mélo ; Musique ; Patriarcat ; Populaire (11) ; II. « Culture ». Cinéma : Cinéma ; Anna et les loups ; Betty ; Boudu sauvé des eaux ; Boule de Suif ; Captives à Bornéo ; Chemin de croix ; Coup pour coup ; Giant ; Gloria ; Gueule d’amour ; Guillaume et les garçons à table ! ; Il était une fois l’Amérique ; Je vous trouve très beau ; Jour de colère ; Jules et Jim ; L’affaire Josey Aimes ; L’amore ; L’esclave libre ; L’espoir ; L’ivresse du pouvoir ; La belle et la bête ; La cité des femmes ; La chienne ; La dame sans camélia ; La mariée était en noir ; La passion de Jeanne d’Arc ; La rivière rouge ; Le cas du docteur Laurent ; Le chat ; Le crime de Monsieur Lange ; Le dernier tango à Paris ; Le journal d’une femme de chambre ; Le lauréat ; Le maitre du logis ; Le pickpocket ; Le président ; Le secret de Brokeback moutain ; Le septième voile ; Le violent ; Les belles années de Miss Brodie ;  Les drôles de poissons chats ; Les femmes du bus 678 ; L’homme qui aimait les femmes ; Louise-Michel ; Ma nuit chez Maud ; Machine Gun Kelly ; Mademoiselle Chambon ; My fair lady ; Monsieur Verdoux ; Nos femmes ; Pattes Blanches ; Personne ne m’aime ; Un meurtre sans importance  ; Une auberge à Tokyo ; Opening Night ; Quai des orfèvres ; Salam Bombay ; Sept jours en Mai ; Shadows ; Shanghai Express ; Tant qu’il y aura des hommes ; Tell me lies ; Ten ; Thelma et Louise ; Tenue de soirée ; Trains étroitement surveillés ; Un amour pas comme les autres ; Vol au dessus d’un nid de coucou ; Vulcano ; Y aura t-il de la neige à Noël ? ; Welles Orson ; (72) 23 février 2016 : 85 items

I. « Culture » :

« Culture » (1) : Qui démontrera comment, pourquoi et par quels processus, de classe en premier lieu, le seul emploi de ce terme peut s’avérer en lui même un véritable repoussoir pour tant de monde ? Les analyses en terme de classe sociale sont insuffisantes. Il faut écouter Patrick Lopin (antiféminisme exclus), ce jour découvert. 2

Culture (2) : Dans culture, il y a « cul ». 3 Toute référence - dite culturelle - au « cul » - devenu synonyme de « sexe », puis, le distinguo n’étant pas secondaire, de « personne », d’ « être humain » - devient dès lors, faute d’explicitation, de facto une légitimation du proxénétisme. Je pense notamment à la rubrique « Les 400 culs » de Libération. (Cf. Proxénétisme, Sexe-s)

Culture (3) : Il y a la culture des fraises, de gouvernement, de son jardin, de la paresse, de la conciliation, de la mafia, d’entreprise, de masse, de la survie, du bordel, de l’étrange, de la paresse… La culture peut être juive, paysanne, bourgeoise, protestante, populaire, prolétaire, marxiste, féminine, féministe, porno, geek, gore, républicaine, politique…La culture peut être traditionnelle, livresque, surfaite, frondeuse, superficielle, surfaite, générale, artistique, partagée, passéiste, exotique… De quoi est faite celle que l’on nous présente comme telle ? (Cf. Langage)

Culture (Artifices) : La Nouvelle Héloïse : Que d’artifices, et pourtant, quel chef d’œuvre…
* Ajout. Novembre 2012. Au terme de la lecture des Contre-Confessions de Madame d’Epinay, 4 je suis un peu moins catégorique concernant les qualités de La Nouvelle Héloïse. Jugement indépendant de toute prise en compte de leurs relations…  

Culture (Domination masculine) : [France. 2006-2012] « 84 % des théâtres co-financés par l’Etat sont dirigés par des hommes, 89 % des institutions musicales sont dirigées par des hommes, 97 % des musiques que nous entendons dans nos institutions ont été composées par des hommes, 94 % des orchestres sont dirigés par des hommes, 85 % des textes que nous entendons ont été écrits par des hommes, 78 % des spectacles que nous voyons ont été mis en scène par des hommes, 57 % des spectacles que nous voyons sont chorégraphiés par des hommes, 86 % des établissements d’enseignement artistique sont dirigés par des hommes.Un déséquilibre qui se décline également en termes financiers : 70 % des compagnies dramatiques subventionnées par le Ministère de la Culture sont dirigées par des hommes. En 2003 : ... la moyenne des subventions attribuées aux scènes nationales était de 2.096.31 €. Quand elles étaient dirigées par un homme, cette moyenne s’élevait à 2.347.488 €. Quand elles étaient dirigées par une femme, cette moyenne s’élevait à 1.764.349 €.Quand le spectacle était mis en scène par un homme, son coût moyen s’élevait à 77.271 €.Quand le spectacle était mis en scène par une femme, son coût moyen s’élevait à 43.791 €. » Chiffres tirés des rapports de Reine Prat de mai 2006 et de mai 2009 « Mission pour l’égalité hommes / femmes - rapport d’étape n°2 : De l’interdit à l’empêchement ». 5

Culture (Inculture) :Édith Piaf évoquant son ‘inculture‘ : « J’avais des lectures, mon dieu…discutables. Je faisais mon régal de : ‘Séduite le jour de ses 20 ans’. Je n’aimais pas les livres qui finissaient mal. Et je n’écoutais pas les conseils que l’on me donnait. Raymond Asso essaya de me guider et de changer mes lectures. » 6 Et c’est ainsi que chansons, films, livres qui évoquaient ce que vivaient tant de femmes furent évacués de la ‘culture’. Et les sujets dont ils parlaient aussi. Ce qui, faut il le préciser, ne fut pas le cas d’Édith Piaf ? (Cf. Êtres humains. Femmes. Chanteuses d’antan)

Culture (Livre) : Pour les libéraux : « Produit de l’industrie culturelle ». Variante : « Produits de consommation immédiate.» (Entendu le 11 mai 2012).

Culture (Mélo. Chansons, Films, livres) : Qualifier, pour le condamner, un film (livre…) de mélo[dramatique], c’est s’interdire de voir, d’analyser, de réfléchir, de porter un quelconque jugement concernant tous les drames, si complexes à démêler, que tant de femmes ont dû vivre, et donc de comprendre leur succès auprès des femmes. Où ailleurs, pouvaient-elles, ne serait-ce qu’un peu, retrouver, sinon leur vie, du moins ce qui leur permettait d’y échapper ? Un rêve aliéné, certes, mais néanmoins un rêve. [Après avoir vu la présentation du film, puis le film : Le mensonge d’une mère. 1950, de Raffaello Matarazzo et enfin la critique de Ciné Classique : « Une trame qui ne réserve aucune surprise […] »] 7 (Cf. Êtres humains. Femmes (Bouleversées))

Culture (Musique) :Lu dans les Mémoires de la Comtesse Marie d’Agoult (Daniel Stern) [1805-1876] : « On sait qu’en France les leçons de piano, considérées comme le complément de toute bonne éducation, n’ont aucunement pour but d’initier une jeune fille  au grand art de la musique, mais seulement de faire d’elle une machinale, insipide exécutante, capable, en attendant le mariage, de divertir pendant une heure l’ennui de soirées de famille, de jouer en mesure, ou à peu près, une contredanse pour faire danser les voisines, à la campagne, d’accompagner au besoin quelque virtuose de sa force, exercée celle-là aux arpèges de la harpe, ou bien à la romance. Ma mère, par cela seul qu’elle était allemande avait de la musique une autre idée. […] » 8 (Cf. Patriarcat, « Sciences » sociales. Histoire)

Culture (Patriarcat) : Oui, les hommes, tous les hommes, ont été élevés, ont grandi, ont été légitimés par les religions et les lois, dans une culture du pouvoir, de la puissance, de la force et de leur légitimité, et donc de la violence ; les femmes dans une culture - faute d’alternative pensable proposée - de la légitimation de leur supériorité et donc la dépendance du fait de l’impuissance politique à leur égard. Oui, il s’agit bien de « culture », qui, comme telle, elle doit être analysée pour être comprise ; qui donc, en tant que telle, exige de repenser autrement le ‘concept’ de culture. Ce qui, bien sûr, n’a rien à voir avec une comparaison chiffrée entre hommes et femmes. (Cf. Patriarcat)

Culture (Populaire) :Lu dans les Lettres de prison de Gramsci : « À Milan (en prison) j’ai lu une certaine quantité de livres de tous genres, en particulier des romans populaires. […] Eh bien, j’ai trouvé que même Sue, Montpépin, Ponson du Terrail, etc… pouvaient suffire si on les lisait de ce point de vue : « pourquoi cette littérature est-elle toujours la plus lue et la plus imprimée ? quels besoins satisfait-elle ? à quelles aspirations répond-elle ? quels sentiments et quels point de vue sont représentés dans ces mauvais livres, pour qu’ils plaisent autant ? » 9 Je n’aurais pas su mieux dire, je n’aurais néanmoins pas qualifié ces livres de « mauvais »….  

II.Culture. Cinéma :

Cinéma : [Selon l’association La barbe] : « Sur les cent films qui ont rapporté le plus d’argent en 2011, seulement 11% avaient pour personnages principaux des femmes. La plupart du temps au cinéma, les femmes ont des seconds rôles. Aussi, lorsque les hommes sont entre eux, ils sont entre eux et parlent d’eux. Quand deux femmes sont à l’écran, elles parlent d’un homme. Ou elles servent la cause d’un homme… Maintenant, on pourra toujours nous trouver des exceptions. Toutefois, elles ont valeur d’exceptions et confirment bien la règle qui est qu’un ‘bon film’, c’est un film où on voit des hommes. Tout cela contribue à nourrir cet imaginaire. Le cinéma qui compte aujourd’hui - je ne veux pas dire que c’est l’ensemble du cinéma - est fait par des mâles et véhicule une image où le mâle est dominant. » 10 Pourrait sans doute être plus nuancé, mais doit être connu et publié.

Culture (Cinéma. Anna et les loups) : [Carlos Saura. 1972] Une présentation du film : « Une vieille femme tyrannique règne sur toute la maisonnée. Elle a trois fils. José, l'aîné, est un fanatique de l'ordre militaire. Son frère cadet, Fernando, est hanté par des rêves mystiques. Juan, le plus jeune, marié à Luchy, est le père des trois fillettes. Obsédé sexuel, il est immédiatement attiré par Anna. » Un autre regard sur le film, lequel se termine ainsi : enfin réunis, le premier frère viole Anna, le second lui coupe les cheveux, le troisième la tue d’une balle en pleine tête. Une critique anti-patriarcale, mais le film perd de sa force critique du fait du comportement, des rapports, peu (ou pas) compréhensibles, peu (ou pas) crédibles de Géraldine Chaplin, dans le rôle de la gouvernante, avec les trois frères.  

Culture (Cinéma. Betty) : [Chabrol. 1992. D’après Simenon] Pourquoi faut-il qu’« une femme (Stéphane Audran) meure pour qu’une [autre] (Marie Trintignant) vive » ? [Conclusion du film]

Culture (Cinéma. Boudu sauvé des eaux) : [Jean Renoir. 1932, avec Michel Simon]. Sous couvertd’« ode à la liberté individuelle », le spectacle d’une si violente grossièreté masculine. (Cf. Politique (Liberté)

Culture (Cinéma. Boule de Suif) : Christian Jacques. 1945] Présenter Micheline Presle / « Boule de Suif » comme « une métaphore de l’esprit de résistance » 11, c’est nier la quasi totalité du film et occulter toute l’ignominie d’une certaine bourgeoise - rarement aussi clairement dénoncée - dont ce film est l’expression. Boule de suif, « fille publique », « femme de mauvaise vie » est tout à la fois la victime et l’incarnation la plus respectable du monde ici représenté. (Cf. Proxénétisme)

Culture (Cinéma. Captives à Bornéo) :[1950. Jean Negulesco] Lors de l’occupation japonaise de Bornéo, de 1942 à 1945, hommes et femmes (et enfants) américains sont emprisonné-es, séparé-es et enfermé-es dans des camps d’hommes et des camps de femmes. L’une d’entre, Agnès Keith (en charge de leur petit garçon) lutte courageusement, ne cède pas à la torture, et parvient sauvegarder sa dignité. La dernière image de ce film intéressant, après le salut au drapeau et la chant à la gloire à Dieu, est celle, à la Libération de cette femme, droite, élégante, intègre, perçant l’horizon et découvrant au loin son mari, courant vers elle avec une béquille, blessé, claudiquant, trébuchant, tombant à terre. Et c’est à terre qu’ils s’étreignent, tandis que leur petit garçon tente de trouver une place entre eux : Une métaphore politique de l’après guerre.

Culture (Cinéma. Chemin de croix) : [2014. Dietrich Brüggemann] Les ravages sur une toute jeune fille d’une religion intégriste, inquisitoriale, punitive, sacrificielle, légitimée, non sans contradictions par une mère, odieuse, plus inhumaine que religieuse et un père absent, incapable, impuissant.

Culture (Cinéma. Coup pour coup) : [Martin Karmitz. 1971] Un film superbe sur une grève de femmes au tissage, contre les cadences et le chronométrage, le harcèlement, le fayotage, la fatigue, les crises de nerfs, les injures, les humiliations, les injustices, les ordres, le mépris, les sanctions, la chaleur, la maitrise garde-chiourme, les « chefs sur le dos », le salaire au rendement, dont « la moitié paie la nourrice », les punitions : « un quart de salaire en moins pour une minute de retard », l’absence de prise en compte des salariées : « 20 minutes d’attente du bus » pour 5 minutes de plus à la sortie, le bruit des machines, le silence imposé entre elles, le travail sans arrêt et sans pouvoir « relever la tête », les demandes refusées d’aller aux toilettes, la dépendance institutionnalisée, les amitiés brisées, le licenciement de deux « meneuses », les « dégueulasses », les « salauds », les « vaches », le patron…
- Ce n’est pas « un film réaliste qui a valeur de document sur les conditions de travail dans les années 1970.» (Télé loisirs) ; c’est un film représentant une grève de femmes ouvrières du textile, en en resituant le bien fondé : l’horreur de leurs conditions de travail.
- Ce n’est pas un « drame social » (Wikipédia), mais une lutte d’ouvrières fières, courageuses, décidées à rendre « coup pour coup ».
- Ce n’est pas une « grève sauvage qui déborde bientôt les syndicats » (Allo ciné) mais une lutte de femmes qui dévoile, révèle, dénonce les trahisons syndicales - «on en a marre des syndicats ».
- Ce ne sont pas des «acteurs inconnus » (Allo ciné), mais des ouvrières et des comédiennes, lycéennes et étudiantes- et quelques hommes solidaires -qui représentent ce qu’elles ont vécu et partagé afin que l’histoire ne se renouvelle pas.
- Ce n’est pas un film « mêlant militantisme ouvrier et féminisme » (You Tube), c’est, grâce à une grève, sur la découverte par des femmes d’un autre monde que celui qui leur a été imposé par le salariat et, par delà, sur leur vie…(Cf. Politique. Luttes de femmes)

Culture (Cinéma. Gloria) : [Sebastiàn Lelic. 2013, avec dans le rôle principal, la merveilleuse Gloria Cumplicio] Un film formidable à voir plus particulièrement par les femmes qui, aspirant à vivre un nouvel amour, se rendent compte de l’impossibilité de leur amant à rompre avec leur vie antérieure. « Sois un homme ! » dit-elle à son nouvel amant, après la rupture, mimant un assassinat, après l’avoir aspergé de peinture ; et ce, suivi d’un immense rire libérateur. Une question : À la fin du film, la vision d’un paon faisant la roue, ne pourrait-elle signifier que Gloria aurait affirmé trop d’orgueil, d’exigences ?
- ‘Analyse’ de Wikipédia : « Mais alors que leur relation devient permanente, les défis du quotidien forcent Gloria à confronter ses propres secrets »….

Culture (Cinéma. Jour de colère. Dies Irae) : [Carl Theodor Dreyer. 1943] Dans ce film superbe, fascinant, souvenir du dialogue entre la mère et le fils (« coupable »). Le fils : « C’est la haine qui te fait parler ainsi ? »  La mère : « Non, c’est mon amour pour toi ». In fine, la belle-fille aimante et « co-coupable », dénoncée par sa belle-mère et abandonnée publiquement par son amant, sera brûlée en tant que sorcière, comme le fut sa mère. Et avoue, après des scènes terrifiantes de tortures décidées par une myriade d’hommes à Marte Herlofs. Ce film m’a fait penser à la somptueuse Lette écarlate (Nathaniel Hawthorne).

Culture (Cinéma. Giant) : [George Stevens, Avec James Dean, Rock Hudson, Élisabeth Taylor. 1956] Film, en règle générale, centré sur l’épopée de James Dean. Mais pourquoi ne pas voir, aussi - d’abord ? - le triomphe final de la constance dans la vérité, de la justesse d’analyse, de l’intelligence et de l’humanité d’une femme, jouée ici par Élisabeth Taylor ? (Cf. Politique (Morale)

Culture (Cinéma. Gueule d’amour) : [Jean Grémillon avec Jean Gabin et Mireille Balin. 1937] On comprend mieux ce que signifie, dans le patriarcat, « la fraternité ».

Culture (Cinéma. Guillaume et les garçons à table !) : [Gallienne Guillaume. 2013]Une déconstruction courageuse, intelligente, sensible, claire et drôle de la construction des affectations sexuées. Le distinguo, pour un homme, entre se sentir une fille, se vivre comme une fille et être homosexuel m’est apparu riche de réflexions. J’ai cependant eu du mal à considérer comme crédibles les déclarations d’amour par Guillaume Gallienne à sa mère (que lui-même joue en sus de son propre rôle), alors qu’elle ne cesse d’être représentée comme vulgaire, insensible, stupide, odieuse ; et, en aucun cas, « pudique »…

Culture (Cinéma. Il était une fois l’Amérique) : [Sergio Leone. 1984] Quatre souvenirs parmi d’autres. Le premier : Après avoir violé [une représentation du viol particulièrement réaliste et éprouvante] la femme (Jennifer Connely) qu’il aimait, la gangster/mafieux (Robert de Niro) la retrouve 35 ans après. Le premier souvenir : Sa première phrase : « Tu n’as rien à me dire ? » ? Le deuxième : Alors qu’Eve, une ‘amie‘ de De Niro est abattue pour avoir déclaré qu’elle ne savait pas où il était, son souvenir n’est jamais ultérieurement évoqué [Que devient son corps ?] alors que celui de ses trois amis est l’une des trames du film. Le troisième : Après avoir eu des relations sexuelles avec une prostituée (« mineure »), un policier photographié ‘en flagrant délit’ par la bande de petits délinquants en herbe, accepte, sous la menace du chantage, de les ‘protéger’. Le pacte est lié : les garçons auront eux aussi, après lui, des relations considérées comme payées par le policier, avec la jeune prostituée [qui se montre particulièrement ‘compréhensive]. Le quatrième : Quelle que soit la manière dont les femmes de ce film, à l’exception de Jennifer, la femme aimée, sont traitées par ces gangsters (d’une extrême violence), celles-ci réapparaissent toutes aussi belles, sans rancune et bien coiffées dans les scènes suivantes.

Culture (Cinéma. Je vous trouve très beau) : [Isabelle Mergault. 2005] Un beau, juste, sensible personnage d’homme (Michel Blanc). Il est des films qui, de par leur seule existence, dévoilent les caricatures d’hommes que l’on nous impose a satiété.  « Mièvre », « sentimental », « fleur bleue » écrivirent certain-es critiques.

Culture (Cinéma. Jules et Jim) : [François Truffaut. 1962, scénario adapté du livre de Henri-Pierre Rocher, du même nom] Comment et pourquoi, cette insistance, tant d’années après, à analyser ce film comme le décrit lui-même Truffaut comme « un hommage à l’amitié » (entre deux hommes) laquelle survit à leur amour pour la même femme, tout en précisant qu’il y ajoute la question de savoir « une femme peut aimer deux hommes à la fois » ? Alors que, aussi bien dans le livre que dans le film (mais pas dans la réalité), Kathe / Catherine / Jeanne Moreau a, seule, sans aucun pacte entre eux, décidé de mourir avec - et donc de tuer - l’un d’entre eux ? Sans pitié. 12  Pour mieux étouffer ce que Kathe évoque la concernant : sa [ma] « nature héroïque » ?

Culture (Cinéma. L’affaire Josey Aimes) : [Nic Caro. 2005].Film présenté, à la suite de l’« affaire Anita Hill », à l’époque, comme un film sur la dénonciation du « harcèlement sexuel », quelques années plus tard, il l’est même comme un film sur le « harcèlement moral ». Or, ce qui est montré avec force, c’est l’extraordinaire violence des hommes lorsque les, lorsque des femmes ont la simple volonté de travailler, simplement, comme eux. Ce film devrait être vu par tous ceux, toutes celles qui ont revendiqué, qui revendiquent - sans excès d’inquiétudes - l’égalité hommes / femmes, quel qu’en soit les modalités, en entreprise. Ce film devrait en outre obliger à poursuivre la réflexion sur les déqualifications que le nouveau concept de « harcèlement sexuel » a si évidemment   légitimées.
- Dernière remarque : alors que ce film est basé sur l’« histoire vraie » d’une femme gagnant, soutenue par un avocat engagé à ses côtés et par le moyen d’une « class action », un procès qui fit jurisprudence, l’article du Monde le concernant, conclut par cette phrase : « Comme on dit à l'usine à rêves, ça fonctionne. » 13 (Cf. Politique (Égalité), Violences (Harcèlement sexuel)

Culture (Cinéma. L’amore) : [Roberto Rosselini. 1948] Sous ce titre, la deuxième histoire de ce film intitulée El Miracolo (Le miracle) est précédée dans le générique par cet hommage : « Ce film est dédié à l’art d’Anna Magnani. Roberto Rosselini ».

Culture (Cinéma. L’Arnaqueur) : [Robert Rossen. 1961] Lu : « Une fascinante étude psychologique d'un homme qui construit seul son propre enfer ». Une autre analyse : une femme qui avait tout compris  des rapports de pouvoirs entre hommes doit mourir pour que l’un d’entre eux les comprennent et la comprenne. Trop tard. Pour elle.

Culture (Cinéma. L’esclave libre) : [Raoul Walsh. 1957] Un titre incohérent, un scenario ridicule, des dialogues débiles, des échanges absurdes, des acteurs exécrables. Tout est faux, caricatural, sans oublier les présentations si souvent agiographiques de l’esclavage eaux États-Unis et du trafic d’êtres humains en Afrique. Et in fine, le pire ? : « l’amour » est censé effacer les enjeux politiques du film.

Culture (Cinéma. L’espoir) : [André Malraux. 1939]Que d’hommes, que d’hommes…tous solidaires, graves, responsables, sans oppositions, sans clivage politiques entre eux, tous unis vers un même but…
- Une réplique notable, la seule évoquant «les femmes », quasi absentes dans cette Espagne de la guerre civile républicaine : un homme va mourir. Il lui est demandé ce qu’il désire et il répond : « Que la vieille me foute la paix avec son bouillon » ! Un enfant, un seul, est furtivement présent : c’est un garçon qui « veut être aviateur ».
- Une ode à la masculinité.

Culture (Cinéma. L’homme qui aimait les femmes) : [François Truffaut. 1977] Lu sur la présentation de ce film par Ciné Classique [6 juin 2014]  : « Le plus bel hommage de François Truffaut à la gent féminine. Un film clin d'oeil, à la sensualité chaleureuse et humoristique. » En reprenant certains des jugements de Charles Denner, alias Bertrand Morane, on l’entend distinguer - lui un fin connaisseur des « soutiens gorges Lejaby » - entre deux catégories de femmes : «  les grandes tiges et les petites pommes » ; juger  « les grosses poitrines et les poitrines modestes » ; s’interroger pour savoir si l’une d’entre elles est « un putain ou non », et concernant une autre femme, si elle est « complaisante et/ou jalouse » ; constater qu’il y a certaines femmes « dont on se demande si elles s’intéressent à l’amour » tandis que d’autres « portent l’amour sur leur visage » ; déclarer doctement : « les jambes des femmes sont les compas qui arpentent le globe en tout sens en lui donnant son équilibre et son harmonie» ; affirmer que « les femmes adorent toutes le feu de bois » ; déclarer que « comme certains animaux, les femmes pratiquent l’hibernation » ; constater concernant une femme « qui n’a jamais été [sa] maitresse » : « elle est la preuve que l’amitié peut exister entre un homme et un femme ». Enfin, commentant son tableau de chasse, il les présente ainsi : l’une était « beaucoup de femmes à la fois » ; l’autre, « une grande fille que j’aimais regarder » ; une troisième : « une très jolie femme » ; une quatrième : « une grande bringue ravissante », et une dernière : « une jolie rousse, ma voisine » [« qui aimait lire »] … .
- On entend aussi dans la bouche des femmes qu’il met en scène : «  On a beau dire, on a beau faire, la femme sera toujours la femme » ; « Un homme qui adore les femmes, on peut difficilement lui refuser quelque chose » ; «  C’est vrai ; vous me trouvez belle ? » ; « Je me caresserai en pensant à toi » ; « Venez me voir ; je vous tiendrai au courant de la mode » ; « Alors je ne vous plais plus du tout ? » ; « Est ce que vous n’êtes pas déçu ? » ; « Sérieusement, vous ne m’en voulez pas ?» ; « Je peux vous embrasser ? » ; «  Vous pouvez m’appeler si vous voulez : voila mon numéro de téléphone » ; « Je vous aime beaucoup » ; « Avoue que j’étais une emmerdeuse  » ; « Je pense souvent à vous avec tendresse » ; «  Je veux le meilleur pour vous » : «Vous êtes pas mal comme vous êtes »…
- En conclusion, son éditrice et néanmoins amante, jouée par Marie-Christine Barrault, celle qui lui avait fait changer le titre de son roman choisi par lui : «  Le cavaleur » en : «  L’homme qui aimait les femmes », affirme - lucidement ? - devant sa tombe : « Ce qu’il aimait le plus en nous (les femmes) : les jambes ». On peut ajouter « l’apparence, une robe, une silhouette », mais aussi « les épaules » et même aussi « les chevilles épaisses » qui ne le dérangent pas.
- Certes le film n’est pas que « ça », mais il est aussi « ça ».

Culture (Cinéma.  L’ivresse du pouvoir) : [Claude Chabrol. 2006]Une femme forte, juge d’instruction, qui n’a peur ni des hommes ni des institutions, et donc les affronte, exerce - peut-on dire normalement ? - son métier, c’est à dire la recherche de la vérité avec les armes et les limites qui lui donne le droit et sa morale politique. On peut noter que si les hommes de pouvoir (politiques et économiques) - elle dénonce les turpitudes sont tous des pleutres, l’humanité est dévolu aux hommes qui en sont dépourvus. Au terme du film, elle rend les armes : « Qu’ils se démerdent ! » N’empêche que ce qu’elle a, avec une autre femme, réalisé a eu lieu.
Voici, en regard, la fin du synopsis du film dans Wikipédia : ”[…] ivre du pouvoir qu’elle sent détenir, la juge Killman est déterminée à aller jusqu’au bout de son enquête. Pour cela, elle est prête à tout sacrifier, sa sécurité et même son mari qui ne supporte plus la vie infernale qu’elle lui fait vivre. »

Culture (Cinéma. La belle et la bête) : [Jean Cocteau. 1946] Ou : Comment le sacrifice de soi est présenté pour une femme comme relevant de l’évidence. Ou : comment cette décision de vivre avec un « monstre » est présentée comme relevant de sa liberté. Ou : comment, dans ce contexte, une femme déclare d’emblée à un homme / bête : « Vous êtes mon maitre ». Ou : comment un femme accepte sans réelle inquiétude, l’enfermement à vie, la richesse étant censée le compenser. Ou : comment la beauté, la bonté d’une femme est censée dompter la bestialité des hommes. Etc., etc.. Question en sus : pourquoi avec des personnages primaires, des dialogues débiles, des acteurs exécrables, des situations aberrantes, ce film est-il si aisément qualifié de « chef d’œuvre » ?

Culture (Cinéma. La chienne) : [Jean Renoir. 1931] Un homme, Michel Simon entre une épouse odieuse - une caricature - (abandonnée au mari légitime) et une prostituée aimée mais assassinée (par lui) hurle : «  Tu n’es pas une femme, tu es une chienne ». La morale du film : débarrassé des femmes et de l’argent : le bonheur.
- Jean Renoir, auteur de : « Je voulais faire La Chienne pour des tas de raisons : j'adore, j'aime beaucoup, je suis assez passionné par les femmes que l'on rencontre dans les rues de Paris… Il se trouve que dans le roman de la Fouchardière la fille est une prostituée. Mon dieu c'est un métier comme un autre… Une autre raison me poussait très fort : mon admiration pour Michel Simon. C'est un très grand acteur et je pensais que La Chienne lui permettrait d'atteindre certains sommets. Il les a atteints. […] » 14

Culture (Cinéma. La dame sans camélia) : [Michelangelo Antonioni. 1960] La déchéance d’une femme trop belle [Lucia Bose] et mal aimée.

Culture (Cinéma. La cité des femmes) : [Federico Fellini. 1980] L’outrance, la caricature permettent-elles l’émotion, l’intelligence ? Ici, clairement non.
- Que cet imaginaire masculin, pauvre, binaire, régressif, ouvre peu d’horizons...
- J’ai été frappée une scène on ne peut plus réaliste, celle où l’épouse de Snàporaz (joué, avec difficultés, par Mastroianni) dénonce la vie qu’elle mène avec lui et l’impuissance du mari à réagir positivement.
- J’ai aussi gardé en mémoire une analyse féministe, fort juste, de « la fellation » : « On nous ramène à un niveau infantile de succion », qui plus est, du « phallus mâle »… .
- Aucune leçon à en tirer, sinon que Fellini peut s’offrir le luxe de filmer ses propres confusions. Qui gagne quoi que ce soit à ce magma d’images, de scènes si souvent grossières et si lourdes et que gagne t-on ? Moi, rien. Lui, j’en doute…

Culture (Cinéma. La mariée était en noir) : [François Truffaut. 1968]. Une vraie vengeance de femme : pour venger son mari assassiné. (Cf. Être humain. Femme (Vengeance))

Culture (Cinéma. La passion de Jeanne d’Arc) : [Carl Theodore Dreyer. 1927] Un chef d’œuvre (qui me remémore, sans être à même clairement expliquer pourquoi les films d’Eisenstein). Le visage de Falconetti [1892-1946] : jamais oublié…

Culture (Cinéma. La rivière rouge) : [Howard Hawkes. 1948]Plus besoin pour le fils (adopté) de tuer le père pour prendre sa place : une femme les réconcilie et leur rend et la raison et l’amour. Suffisamment rare pour être noté. Le fait que ses mots n’aient été entendus d’eux qu’après que son fusil ait parlé, et qu’il est douteux qu’elle ait obtenu ce résultat sans lui, est bien sûr signifiant. On doit enfin noter que le caractère de cette femme n’a aucune crédibilité.

Culture (Cinéma. Le cas du Docteur Laurent) : [Jean-Paul Le Chanois. 1957] Dédicace : « Ce film est dédié respectueusement aux pionniers de la méthode psychoprophylactique d’accouchement sans douleur. Il a été réalisé avec l’aide de la maternité des métallurgistes à Paris où cette méthode a été pratiquée la première fois en France en 1952. » Un film attachant, féministe, courageux, progressiste, salutaire, moral…

Culture (Cinéma. Le chat) : [Pierre Granier-Deferre. 1971] La plus triste histoire de couple du cinéma français ? « Décidément, nous deux c’est insoluble » affirme, avant qu’il ne cesse de lui adresser la parole, Jean Gabin à Simone Signoret. Dans la permanence d’une logique de couple, sans doute. En la quittant, non. Pourquoi est-ce si difficile, là est l’interrogation la plus difficile.  

Culture (Cinéma. Le crime de Monsieur Lange) : [Jean Renoir, Jacques Prévert. 1936] Le ‘méchant’ Batalia, prototype, selon la présentation classique, du « personnage véreux qui exploite ses ouvriers » est autrement jugé par Valentine, l’une de ses victimes, solidaire d’Estelle sur laquelle il a jeté son dévolu. « C’est le plus grand salaud que j’ai jamais rencontré » déclare t-elle. « Exploiteur des ouvriers » ou « salaud », la différence des termes renvoie à des analyses de nature politique fort différentes.
- Voici enfin comment Les Cahiers du Cinéma, le présente : « Frénétiquement lâche, menteur, voleur, manipulateur, cet escroc est un vrai rêve de jeune fille, un grand méchant loup, qui sourit de toutes ses dents et qu'on ne peut s'empêcher d'applaudir tant il fait bien le mal. Surtout aux femmes. Il les prend, il les vole même, puis il les jette. Valentine, il ne l'aura pas deux fois, elle nous le dit à plusieurs reprises. Et au fond, dans ce film qui a l'air de s'occuper d'autre chose, c'est très précisément à la vengeance d'une femme qu'on assiste, la vengeance de Valentine. » 15 « Vengeance » d’une femme ou bien plutôt, femme solidaire luttant contre le droit ancestral des hommes à s’approprier, selon leur bon vouloir, les femmes qui leur plaisent ? (Cf. Culture (Cinéma), Femme (Solidarité, Vengeance), Violences (Droit de cuissage)

Culture (Cinéma. Le dernier tango à Paris) : [Bernardo Bertolucci. 1972] Maria Scheider violée par Marlon Brando avec l’accord de Bertolucci, lequel aurait déclaré que le viol, puisque viol il y a bien eu lieu [et non pas un « jeu brutal » selon Wikipédia], « est à la mesure des tourments que provoque l'explosion du féminisme». Toujours, sur Wikipédia (décembre 2014) on lit, ignominieusement : « Une plaquette de beurre contribua à la célébrité du film. » Quant au journaliste de Libération, en guise de nécrologie de Maria Schneider, il écrit qu’elle est sortie de ce film « épuisée », évoque, « son sex-appeal animal » et déclare qu’elle « faisait peur » aux « personnalités » (non iconoclastes) ». 16 Honteux.

Culture (Cinéma. Le journal d’une femme de chambre) : [Luis Buñuel. 1964] En nous imposant leurs frustrations, leurs obsessions, les metteurs en scène se soucient peu de la vraisemblance, de la crédibilité même des femmes qu’ils nous donnent à voir. En toute cohérence. Ainsi, dans le film de Buñuel (dont le scénario n’est pas celui lisible dans le livre de Mirbeau), Célestine / Marie / Jeanne Moreau après avoir dénoncé à la police Joseph, le jardinier-cocher qu’elle soupçonne avoir tué et violé une petite fille, se met, sans transition, (du moins tel que le film est présenté à la télévision) dans son lit pour - comprend-on après - lui obtenir un aveu. Alors qu’elle est belle, raffinée, sensible, intelligente, celui-ci, laid, grossier, violent, raciste, refuse ses avances, et ne couche avec elle qu’après qu’elle eut promis de l’épouser. Peu après, ils annoncent leur mariage, puis Joseph est embarqué par les gendarmes. Et in fine, Célestin épouse le voisin, le primaire capitaine Mauger….Absurde.

Culture (Cinéma. Le lauréat) : [Mike Nicols. 1979] L’horrible Mrs Robinson (Anne Bancroft) (à laquelle il a été transféré, sans nuances, les critiques dont les femmes, en règle générale, accusent les hommes) ; Elaine Robinson, inconséquente ; Benjamin (Dustin Hoffman) faible et obsessionnel…Quant à leur avenir à eux deux : sombre…

Culture (Cinéma. Le maître du logis) : [Carl Theodor Dreyer. 1925] Un film muet, féministe, sans concession, vraiment remarquable. La critique nomme « fable » ce film on ne saurait plus réaliste et considère comme faisant « preuve d'une belle finesse psychologique» ce qui relève d’une impitoyable remise au pas (rééducation, serait sans doute plus juste) d’un mari et d’un père, véritable tyran, violent, odieux, et stupide…On lit aussi (Wikipédia) : « Évitant les pièges du naturalisme, Dreyer observe, avec une ironie bienveillante, les vicissitudes de la vie de couple. » Ce film m’a fait penser à Une maison de poupée d’Ibsen. [1879]

Culture (Cinéma. Le pickpocket) : [Robert Bresson. 1959] La rédemption morale par l’amour d’une femme. Crédible ? Mal joué en tout cas. La comparaison avec Crime de Châtiments de Dostoïevski est indécente.

Culture (Cinéma. Le président) : [Henri Verneuil. Dialogues d’Audiard. 1961] Dans ce grand film, un grand et beau discours, celui exprimé par Jean Gabin à l’Assemblée Nationale contre « les puissances d’argent. » H. Verneuil a déclaré s'être inspiré de la IVe République pour construire son film. Or, la caméra qui filme longuement, à plusieurs reprises, l’Assemblée Nationale, nous montre qu’elle est composée à 100 % d’hommes. Ce film ne pouvait donc avoir lieu que sous la IIIème République : une erreur historique ou une faute ? Par ailleurs, comment penser le scandale des « puissances d’argent » incarnés par les quelques députés nommément désignés par Gabin avec cet autre scandale - lui, occulté - celui du monopole de la représentation à l’Assemblée dite Nationale, par des députés, tous des hommes ?

Culture (Cinéma. Le secret de Brokeback moutain) : [Ang Lee. 2005] Une merveille.

Culture (Cinéma. Le septième voile) :[1945. Compton Bennett] Ou : comment une petite fille orpheline, trahie par son amie, brisée par sa maitresse, élevée par son oncle (James Mason) qui, en l’écrasant, la violentant, l’enfermant, la méprisant, l’épuisant, la transforme en grande pianiste découvre, en fin de film, après un suicide raté, qu’en réalité elle n’aime que son oncle pygmalion/tyran. Tout est pour le mieux, grâce à la psychanalyse, dans le meilleur des mondes de la domination.
- Présentation du film par TCM : […] « Il (le thérapeute) fait parler Francesca de son passé, où elle se trouvait sans amis, forcée à travailler son piano 5 à 6 heures par jour et recluse par l'homme qu'elle aimait. »
- Présentation du film par un cinéphile :[…] « La magnifique scène finale permet donc à une Francesca désormais apaisée et équilibrée d'ouvrir les yeux sur le seul homme où se confond son amour pour la musique et celui de son coeur de femme. Le Septième voile est levé. » (Cf. Patriarcat, « Sciences » sociales (Psychanalyse)

Culture (Cinéma. Le violent) : [In a Lonely Place. Nicolas Ray. 1950. Avec Humphrey Bogart « un personnage complexe et énigmatique », selon TCM.] La morale du film : l’amour même partagé ne libère pas un homme violent de sa violence.

Culture (Cinéma. Les belles années de Miss Brodie) : [Ronald Neame. 1969]Ou comment une femme - enseignante dans un collège de jeunes filles dans l’entre deux guerres - s’affichant, s’affirmant libre, se vivant libre, transfère ses désirs et ses aspirations à ses élèves, tout en les modelant à son image. Un film politique, passionnant, subtil, complexe.

Culture (Cinéma. Les drôles de poissons chats) : [Claudia Sainte Luce. Mexique. 2013] Un beau, sensible, généreux film de femmes. Sans homme. Juste un petit garçon adorable.

Culture (Cinéma. Les femmes du bus 678) : [Mohammed Diab. 2012] Jérôme Garcin producteur et animateur depuis 25 ans du Masque et la plume (France Inter) a pu qualifier, sans autre forme de procès, le film de Mohammed Diab : Les femmes du Bus 678 de « démonstratif ». À quelle humanité se réfère t-il ?

Culture (Cinéma. Louise-Michel) : [Gustave Kerven. Benoît Lépine. 2008] Dialogue : Yolande Moreau : « Avec 2000 euros, on pourrait faire buter le patron par un professionnel ! » Une autre ouvrière : « T’es folle ! » Yolande Moreau : « Pas tant que ça ! »
Aux innocent-es, les mains pleines ? (Cf. Luttes de femmes, Michel (Louise)

Culture (Cinéma. Ma nuit chez Maud) :[Éric Rohmer. 1969] Qu’il est simple - y compris pour des êtres complexes - pour une femme d’exprimer son envie de faire l’amour avec un homme, et, pour un homme, de refuser.

Culture (Cinéma. Machine Gun Kelly) : [Roger Corman. 1958] Pourquoi, pour évoquer un homme violent (Charles Bronson) - « un dur » - qui s’avère n’être qu’un faible, faut-il évoquer des femmes caricaturales qui ne seraient fortes que de sa faiblesse ? Pour justifier le mythe des femmes castratrices ?

Culture (Cinéma. Mademoiselle Chambon) : [Stéphane Brizé. 2009] Un film juste : une relation vraie entre un homme et deux femmes. Rare.

Culture (Cinéma. My fair lady) : [George Cukor. 1964) Le triomphe final du patriarcat : les dernières paroles du professeur Higgins (Rex Harrison) : « Where damned are my slippers ? ». Mais elles ne doivent pas faire oublier tant des fortes préalables affirmations indépendantistes, féministes, d’Eliza (Audrey Hepburn).

Culture (Cinéma. Monsieur Verdoux) : [Charlie Chaplin.1947] Comédie satirique sur le crime ? Non. Sous-couvert de critique de ce film présentée comme politique, justification de l’assassinat des femmes ? Le scenario : « Un employé de banque parisien, Henri Verdoux, est réduit au chômage par la crise de 1929. Pour subvenir aux besoins de sa femme invalide et de son fils, il épouse de riches veuves qui meurent rapidement après les noces » (Wikipédia). En guise de « morale », les justifications de Monsieur Verdoux (Chaplin) : « En termes de bain de sang, je ne suis qu’un modeste amateur » ; « Le crime ne paie pas pour les petits » ; « Un seul meurtre fait un scélérat, des millions font un héros »…
- La présentation du film sur TCM (22 mars 2014) : « Ce drame écrit par Orson Welles d’après la fameuse affaire Landru, ose dépeindre son héros criminel avec humour et tendresse… chef d’œuvre absolu. »
* Ajout. 5 janvier 2016.Lu dans Les Stars, d’Edgar Morin : « Monsieur Verdoux, qui cesse d’être un héros de Slasptick comedy, ne fait qu’en développer les virtualités : il va en toute amoralité innocente, jusqu’à réaliser ses souhaits de meurtres (comme le héros de Noblesse Oblige). Plein de bonté, d’amour, de dévouement pour celles qu’il aime, il assassine avec une nonchalante candeur, celles qui lui déplaisent. » Et ce suivie, quelques pages plus loin de : « Dans Monsieur Verdoux, apparaît pour la première fois l’accomplissement immolateur du sacrifice : la mort. » 17 (Cf. Violences faites aux femmes)

Culture (Cinéma. Nos femmes) : [Richard Berry. Mai 2015] L’affiche du film Nos femmes vue ce matin place Maubert : Daniel Auteuil, Richard Berry, Thierry Lhermitte, se tenant seuls, debout, se tenant par le cou, fiers et joyeux. Aucune des dites femmes n’est représentée ; aucun de leur nom n’est cité. Sans aborder le thème même du film…

Culture (Cinéma. Opening Night) : [John Cassavetes. 1978] C’est par le refus d’une actrice (Gena Rowlands) d’être giflée sur scène, ce qu’elle considère comme « humiliant », que démarre le film, que se construit aussi le scénario et que peut être analysé le triomphe final d’une femme contre tous / toutes.
- Présentation du film sur Teléloisirs.fr. [26 juin 2014] « Devant la caméra aimante de son époux, Gena Rowlands interprète l'un des ses plus grands rôles. »

Culture (Cinéma. Pattes Blanches) : [Jean Grémillon, sur un scénario de Jean Anouilh et Jean Bernard Luc. 1949] Entendu : « Le droit, ça se prend ». À méditer, notamment par les juristes : relativise le concept de « droit » et rend plus lucide les personnes qui pensent en être pourvues. (Cf. Justice, Droit)

Culture (Cinéma. Personne ne m’aime) : [Marion Vernoux. 1994] Un film qui vaut bien des analyses féministes. Présentation de Télérama  (17/ 7/ 2010) : « […] Marion Vernoux frappait fort avec ce premier film de filles pour les filles, tableau impressionniste et anarchique des maux de cœur du sexe faible, de 20 ans à la ménopause. […] Pour rappel : nombre d’hommes sont non seulement évoqués, mais fort présents - et fort critiqués - dans ce film.

Culture (Cinéma. Quai des orfèvres) : [Henri-Georges Clouzot. 1947] Répliques : Un policier : « Crime passionnel ? c’est toujours le cocu qu’a raison ». Incidemment : un mari trompé n’est jamais et n’aurait jamais dû être traité comme un homme ridicule dont on peut, dont on doit rire, se moquer, caricaturer : bêtement, car si l’on réfléchissait un tant soit peu, on verrait toute la gravité, tout le malheur dont la situation est porteuse. (Cf. Homme-s)

Culture (Cinéma. Salam Bombay) : [Mira Nair. 1988] Quoi d’autre ajouter à ce film qui dit, exprime, dévoile, dénonce tant et tant ? Ce film magnifique, où les regards sont analyses, rend d’emblée, de par sa seule existence, nos débats dérisoires…
* Ajout. 29 octobre 2014.Écrit sous le coup de l’émotion.

Culture (Cinéma. Sept jours en Mai) : [John Frankenheimer. 1964] Si l’on veut voir comment le monde est effectivement dirigé, ici exclusivement, par les hommes, ce film en est un bon exemple. La rare place des femmes mérite que l’on s’y arrête : une femme alcoolique et trahie (Ava Gardner) : ancienne maitresse du général félon marié (Burt Lancaster), abandonnée par lui, est trahie par son second (Kirk Douglas) qui est chargé de l‘espionner et qui lui vole des lettres compromettantes ; une patronne de bar sans client donnant une information dont elle ne se rend pas compte l’importance ; la secrétaire du Président des États-Unis apportant une lettre ; une femme tuée (sa présence évoquée) dans un accident d’avion avec l’envoyé du Président dont il ne reste que des bris épars ; un femme noire et des religieuses, dans un hall d’aéroport, à qui l’on demande des informations sur la disparition d’un homme et qui n’ont rien vu ; enfin, lors de la conférence de presse du Président, on aperçoit, dans un public composé d’hommes, furtivement, un ou deux visages de femmes et quelques chapeaux. On peut noter que si la maitresse se voit attribuer un nom, un prénom et un surnom: Eleanor (Elli) Holbrook, la secrétaire n’a droit qu’un son prénom : Esther ; la morte étant définie comme « une femme », tandis que les autres ne sont qu’apparence.

Culture (Cinéma. Shadows) : [« Improvisation » de John Cassavetes. 1961] Une famille d’origine afro-américaine, patriarcale (incarnée par les frères), une femme matée par eux, des hommes violents qui se battent pour « piquer les femmes des autres », tout en gardant les « leurs » sous le boisseau. Un grand film (comme tous les autres) de Cassavetes.

Culture (Cinéma. Shanghai Express) : [1932. Joseph Von Sternberg. Marlene Dietrich] On a, à juste titre, vanté les immenses qualités de ce film et plus particulièrement l’éblouissante Marlène Dietrich, l’actrice, plus rarement, l’extraordinaire personnage qu’elle y jouait : « Elle en vaut douze comme nous » déclare l’homme d’église, tandis qu’elle-même constate : « Il a fallu plus d'un homme pour changer mon nom en Shanghai Lily. » Mais qui a évoqué l’incroyable nullité de Clive Brook, et l’absurde rôle - censé, devant être « viril » - qu’il lui a été demandé de jouer, celui du capitaine Harvey ? Celui-ci, otage britannique, cassant la  gueule du chef de la rébellion chinoise pour protéger Marlène Dietrich de ses avances est l’une des scènes les mauvaises, les plus ridicules du cinéma. Mais, au delà, que Marlène Dietrich puisse rester amoureuse de ce type minable n’est pas crédible ou, sans doute plus justement perpétue un stéréotype patriarcal au détriment de toute crédibilité. Une femme, ici, légitimement, portés aux nues a souvent pour fonction de cacher la nullité d’un homme. (Cf. Femmes (Amoureuses))

Culture (Cinéma. Tant qu’il y a des hommes) : [Fred Zinnemann. 1953] Démonstration selon laquelle, pour les militaires américains en 1944, ’armée et l’amour des femmes sont incompatibles. « Mariés avec l’armée », ils « aiment l’armée ». On se demande bien ce qui pourrait fonder une telle « démonstration » ; tout nous est présenté comme devant dégoûter les plus militariste de tout engagement militaire (bêtise, violences, humiliations, incompétence, infantilisation, arbitraire…)    

Culture (Cinéma. Tell me lies) : [Peter Brook. 1968] Des films politiques de cette envergure morale manquent désespérément. (Cf. Politique (Morale)

Culture (Cinéma. Ten) : [Abbas Karostani. 2002] : La défaite d’une femme apaisée ?

Culture (Cinéma. Thelma et Louise) : [Ridley Scott. 1991] Présentation du film sur la Chaîne TCM : « Thelma, une épouse frustrée […] »  Non, Thelma une femme dont le mari est autoritaire, grossier, violent, méprisant, égocentriste (un euphémisme) et qui ne se soucie d’elle en rien. Un autre regard, un changement de point de vue, une autre vision du monde. (Cf. Patriarcat)  

Culture (Cinéma. Tenue de soirée) : [Bertrand Blier, 1986] Tenue de soirée : la culture proxo. (Cf. Proxénétisme)

Culture (Cinéma. Trains étroitement surveillés : Jïri Menzel [1966] Un film formidable, dans lequel, pas un instant, une symbolique explicitement sexuelle pourtant omniprésente, mais non pas exclusive, n’abaisse quiconque. Un superbe contre exemple…D’autres ?

Culture (Cinéma. Un amour pas comme les autres) : [John Schlesinger. 1962] Terrible constat de l’absence de culture commune entre un jeune homme et une femme, dans l’Angleterre des années 50 ; terrible critique de l’institution du mariage et de « la famille » en tant que structure de reproduction de tous les rapports de domination et lucide et juste présentation des déchirements humains auxquels elle contraint. Voici comment Wikipédia [en 2015] présente le film : « Un jeune homme, qui se hisse tant bien que mal hors du milieu ouvrier dans lequel sa famille baigne depuis des générations et qui essaye de faire son chemin comme employé, est pris au piège quand sa petite amie tombe enceinte et qu'il se voit contraint de l'épouser et, à cause d'une crise du logement qui touche leur ville du nord de l'Angleterre, de venir habiter chez sa belle-mère. »

Culture (Cinéma. Un meurtre sans importance) : [Comédie américaine. Llyod Bacon. 1938] Un gangster américain (Edward G. Robinson), tentant de se reconvertir dans la légalité et découvrant que son futur gendre est un policier : « Je suis pour la loi et l’ordre, mais pas sous mon toit ». Une vraie leçon de droit. (Cf. Droit (Patriarcal), Vie-dite- privée)

Culture (Cinéma. Une auberge à Tokyo) : [Yasujiro Ozu. 1935] Un pur joyau.

Culture (Cinéma. Vol au dessus d’un nid de coucou) : [Milos Forman. 1976] Jack Nicholson, auteur de : « At least, I tried ». Au moins, j’aurais essayé…
* Ajout. 20 septembre 2015. Formule inscrite sur la tombe d’Abbie Nathan [1927-2008]

Culture (Cinéma. Vulcano) : [William Dieterle. 1949]Afin que sa sœur, qui ne veut pas voir ses mises en garde, ne vive pas la vie prostituée qu’elle a vécue, Maddalena (Anna Magnani), lucide, tue celui qui était chargé, après lui avoir fait croire au mariage et la belle vie à « la ville », de la livrer aux bordels de Naples. « Combien ? » demande t-il à un homme auquel il vient de montrer sa future proie. À la fin du film, sa mort apparaît salutaire à la police. Qualifiée d’« oeuvre néo réaliste très conventionnelle »…

Culture (Cinéma. Y aura t-il de la neige à Noël ?) : [Sandrine Veysset. 1996] Un grand film ; un beau et si juste portait d’une femme dominée par un homme [tout à la fois, père des sept enfants, patron, marié ailleurs et donc absent, mais toujours amant et ayant jeté son dévolu sur sa fille ainée] et d’une mère aimante de ses enfants. Dédié à la mère de la réalisatrice.

Culture (Cinéma. Welles Orson) : Auteur de : « Le cinéma, c’est 2 % de création et 98 % de prostitution », ce constat étant un jugement sévère porté sur sa vie de cinéaste. 18 (Cf. Proxénétisme)

II. Droit. Droits

I. Droit :Droit (1,2,3,4,5) ; Droit (Choix) ; Droit (Civil) (1,2) ; Concept ; Droit (Constitutionnel) ; Droit (Dignité) ; Droit (Discrimination) (1,2,3,4) ; Droit international (depuis 1945) ; Droit International. CEDAW ; Droit / Devoir ; Droit (« Juridisme ») ; Droit (Lutte) ; Droit (Punition) ; Droit (Valeurs) ; Droit (Patriarcal) (1,2) ; Droit patriarcal (Richer Léon) ; Propriété intellectuelle ; (25)II. Droits : Droits ; Droits de l’homme (1,2,3,4) ; Droits de l’homme (Cassin René) (1,2) ; Droits de l’homme (Esclavage) ; Droits de l’homme (Famille) ; Droits de l’homme (Gauchet Marcel) ; Droits de l’homme. Sade ; Droits de l’homme (Yade Rama / Thierry Beaudoin) ; Droits (des Femmes) (1,2,3,4,5) ; Droits (« autour des ») ; « Droits fondamentaux » ; « Droits humains » (1,2,3) ; « Droits Humains » (Amnesty International) ; « Droits Humains » (Amnesty International. Commission Droits des Femmes) ; Droits (Protection) ; Droits (Victimes) (25) ;16 janvier 2016 : 52 Items

I. Droit :

Droit (1) : Il invoqua son droit, elle invoqua le Droit. Il l’emporta aisément : jamais le Droit n’avait aboli le sien.

Droit (2) : Si un droit peut être contesté, bafoué, remis en cause, c’est qu’il n’en était pas un. Dès lors, c’est le concept même de « Droit », national comme international, comme son incarnation dans la « Justice », nationale comme internationale, qui est délégitimé. 19

Droit (3) : Une usurpation de pouvoir qui s’est maintenue par la violence, le pouvoir, le droit d’usage depuis des siècles devient, pour ses bénéficiaires, un droit ; le même terme est employé pour nommer une revendication issue de leurs contestations.

Droit (4) : Entendu, ce jour, le début de l’analyse de Paul Jorion concernant la pensée économique de Keynes : « Il faut retenir la pensée de quelqu’un qui a essayé de reprendre les problèmes qui se posaient  dès le départ, de [les] reprendre à partir de zéro [et qui a fait un excellent boulot]. » 20 La réflexion doit être de même ordre concernant la critique du droit. Le droit le plus ancien, et le seul droit universel, c’est celui du plus fort ; sur cette base, on comprend mieux alors dès lors, pourquoi le droit du plus fort est sinon toujours du moins si souvent le mieux garanti, que le pot de fer brise si souvent le pot de terre. C’est donc d’abord et avant tout en repartant de cette assertion/vérité qu’il faut repenser le concept de doit et, pour cela, avant lui, le concept de justice : il faut donc, pour cela, réintégrer par l’histoire le droit et la justice aux systèmes de domination au sein desquels ils ont été élaborés. Alors seulement le concept de patriarcat pourra commencer à trouver sinon sa place, du moins une place sur les fondements de la critique des analyses du droit elles mêmes fondées sur les déclarations dites universelles et/ou dites des droits de l’homme, fut-ce t-il adjoint du qualificatif de « citoyen ».

Droit) (5) : Lu : « Le premier de vos droits est de les connaître. » 21. Est il possible de régresser plus encore ? Deux jours après, est évoquée dans une revue juridique, la Directive 2008/115/C5 et PGDUE (en soi, déjà signifiant) concernant « Le droit d’être entendu ». 22

Droit (Civil) (1) : Si la domination patriarcale est d’abord, fondamentalement, inscrite dans les lois dite civiles, celles qui régissent d’abord et avant tout, la vie de tous /toutes, alors ce sont celles-ci qui devraient logiquement être placées en tête des institutions politiques, au dessus donc du droit constitutionnel qui n’est que l’organisation de la seule organisation des divers modalités d’expression des pouvoirs publics étatiques. (Cf. Êtres humains. Vie-dite-privée, Patriarcat)

Droit (Civil) (2) : Transformer l’article 16-1 du Code civil (français) : « Le corps humain est inviolable » en : « Le corps humain est indissociable de la personne humaine. La personne humaine est inviolable et inaliénable. » L’inscrire dans le préambule de la constitution et en tirer les conséquences dans tous les textes de droit interne, inter-régional et international. (Cf. Êtres humains. Corps, Proxénétisme. Abolitionnisme)

Droit (Choix) : Slogan lu dans la manifestation en faveur du mariage homosexuel, rebaptisé « mariage pour tous » : « Le droit pour tous d’avoir le choix ». De l’alliance du patriarcat et du libéralisme…(Cf. Politique (Égalité) Famille (Mariage pour tous) 23

Droit (Concept) : Le concept de droit [individuel], sauf rares exceptions, a été pensé « à [multiples] contraintes données ». Toute référence à un ‘droit’ singulier qui n’en tient pas compte les confortent.

Droit (Constitutionnel) : Première année de Sciences-po : premier cours dit « magistral » : « Droit constitutionnel ». Il m’a fallu des dizaines d’années, pour en appréhender la signification intellectuelle et politique : nous présenter comme relevant de l’évidence que la question de [l’organisation de] l’État (français, qui plus est) était de toute première nécessité, relevant, dès lors, d’une « naturelle » hiérarchie. En d’autres termes, nous mettre à 19 ans, d’abord, l’État dans la tête.
- Je dois cependant préciser que la rigueur de la présentation du cours du même nom de François Goguel m’a, je pense, avec du recul, marquée à vie.

Droits / Devoirs : Une injonction, assénée à un-e enfant  : « À des droits correspondent nécessairement des devoirs » : je ne connais rien de plus bête…
* Ajout. 16 octobre 2015. Non, de plus réactionnaire. En effet, ces deux termes ne peuvent être comparés à équivalence de signification, l’un impliquant, nécessairement l’autre, en tant que règle, que norme individuelle. En effet, dès lors que le monde est structuré par des rapports de domination, les dominant-es estiment être en droit d’avoir des « droits » auxquels les dominé-es, sous l’intitulé de «devoirs », doivent s’adapter. Dans le transfert une analyse politique critique à une injonction morale, se joue la permanence de la justification de rapports de domination.

Droit (Dignité) : [1995] Analyse d’un juriste : « Le respect de la dignité de la personne humaine, concept absolu s’il en est, ne saurait s’accommoder de quelconques concessions en fonction d’appréciations subjectives que chacun peut porter à son sujet. De même, par exemple, que la soumission délibérée d’une victime à des actes de violences n’a nullement pour effet, selon la jurisprudence judiciaire, de retirer à ceux ci leur caractère pénalement répréhensible, le consentement du nain 24 au traitement dégradant qu’il subit nous paraît donc ici juridiquement indifférent. […] De par sa nature même, la dignité de la personne humaine doit en effet être placée hors commerce et, sur un plan moral, nous croyons précisément pouvoir déceler, pour notre part, une circonstance aggravante, plutôt qu'atténuante, dans le fait qu'une personne acceptant de se prêter à une attraction à caractère dégradant le fasse à titre de prestation rémunérée dans le cadre d'une exploitation commerciale.» 25 
- Analyse intéressante, à ceci près que la dignité ne saurait être définie ni par rapport à « la nature », ni à la « morale », qu’il ne s’agit pas d’un « concept », qu’il n’est en rien « absolu », que ce n’est pas « la dignité » qui doit être « placée hors commerce », mais « la personne humaine ». Et que qualifier ladite prestation - dite du « lâcher de nain » - de « circonstance aggravante », eu égard à son caractère « commercial », c’est la légitimer. (Cf. Proxénétisme)

Droit. (Discrimination) (1) : Lorsque l’on peut évoquer concomitamment [Cf., le Rapport d’Amnesty International de 2011] le fait que si les femmes sont considérées comme étant discriminées, sont aussi considérés comme tels : les « minorités », les « Roms », les « témoins de Jéhovah », les « handicapés », les « victimes de violences sexuelles constituant des crimes de guerre », les « homosexuels », les « hommes soupçonnées d’homosexualité », les « migrants », les « Dominicains d’origine Haïtienne », les « Dalits », - et même « les esclaves » (en Mauritanie) - (liste loin d’être exhaustive), alors, il n’y a pas d’ambiguïté : le mot ne veut rien dire et doit être abandonné. 26 (Cf. CEDAW, Droits, Patriarcat)

Droit. (Discrimination) (2) : Un colloque (universitaire, soutenu par la Région Ile de France. 6 novembre 2014) « se propose de réfléchir aux mécanismes de productions des situations discriminatoires quel qu’en soit le motif » ; il « inclut les processus de minorisation, de marginalisation, de stigmatisation, d’exclusion ou de ségrégations ». Comment créer encore plus de confusions qu’il n’en existe déjà…(Cf. Droit, Soutenir)  

Droit. (Discrimination) (3) : Le concept de « discrimination » conforte nécessairement le concept d’« égalité », dont il est censé être, en tant que « violation du principe », la manifestation. Dès lors, le concept même de « discrimination » conforte nécessairement les normes (notamment) patriarcales. Qu’en penser?
- Pour reprendre la loi 2014-173 du 21 février 2014 - art. 15, intégrée dans l’article 225-1 du Code pénal, tout ou presque étant discrimination, plus rien ne l’est. La simple lecture de cette liste surréaliste en dévoile l’absurdité. En effet, « constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »
- En subsumant les femmes dans leur « sexe », soit, elles sont exclues de toutes les autres, soit elles en sont parties prenantes, et même à deux reprises, nommément citées, concernant « la grossesse ».
- Qui plus est, en droit, la discrimination ne concernant que des individu-es, le droit joue en lui-même le rôle de Pénélope
- Que vaut la défense de son éventuel ponctuel usage, comparé avec sa fonction de légitimation ? La réponse est dans la question. (Cf. Patriarcat, Sexe […])

Droit. (Discrimination) (4) : Non seulement le concept de « discrimination» ne permet pas de déterminer le système d’oppression dont il seraient, pour chacun, la manifestation, mais en les présentant comme équivalents, en mêlant des caractéristiques de nature différentes, dans la plus totale confusion, ils en interdisent même la pensée. Et, en les atomisant, il les dissolvent.

Droit (International depuis 1945) : Ni la Charte des Nations Unies, ni les innombrables institutions qui en dépendent, dont l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, ni l’Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ni le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH), ni tous les textes de droit international regroupés sous la dénomination de « Droit international des droits de l’homme » (DIDH), ni le « Droit international humanitaire » (DIH), dont les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels, ni la Cour internationale de justice (CIJ), ni le Tribunal pénal international (TPI), ni le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ni Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ni la Convention européenne des droits de l’homme, ni la Commission interaméricaine des droits de l’homme, ni l’Otan, ni aucun État, sans oublier leurs multiples Réserves, Protocoles additionnels (facultatifs ou non), etc… n’ont permis d’interdire, parmi mille autres exemples, la production d’armes nucléaires, l’utilisation massive de drones [les États-Unis en possèdent quatre fois plus qu’en 2001] l’édification du mur dans le territoire Palestinien occupé par Israël, le massacre des Tutsis, des Syrien-nes, des Tchétchènes, des Tibétain-es…, l’occupation par les États Unis de l’Irak, les multiples interventions armées de l’Otan, en Lybie, en Afghanistan, au Mali, etc, etc, etc…
- Peut être serait-il donc temps de cesser de nous aveugler de mythes, de dénoncer les mensonges de la « communauté internationale » et de dire sans ambiguïté que la norme du droit international, ce n’est pas le droit, c’est le droit à la guerre ; c’est aussi donc le droit à s’abstenir de la guerre, à la non-intervention. (Cf. Syrie)
- Le droit international n’est que rideau de fumée qui garantit aux États les plus forts, un droit à la guerre, leur conférant un véritable permis de tuer, dont les ténues limitations, le plus souvent formelles, sont le plus souvent violées. Et l’on voudrait nous faire croire que ces mêmes États seraient ceux en qui nous devrions faire confiance pour faire ne serait-ce qu’avancer, progresser les droits des femmes ? Et que, confronté-es à une telle faillite morale, politique, ils serait légitime de faire peu ou prou appel à eux ?
- Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité : les États-Unis, le Royaume Uni, la France, la Chine et la Russie (anciennement URSS) furent les cinq pays alliés vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale ; ne sont ils pas aussi devenus les cinq principaux pays producteurs et marchands d’armes ? (Cf. Politique)
* Ajout. 21 mars 2015. Concernant la période 2010-2014, selon l’Institut international de recherches sur la paix de Stockholm (SIPRI. Stockholm), mais en reprenant les termes et donc la philosophie politique de l’AFP, les États-Unis sont toujours le premier producteur d’armes exportées (31%), suivis par la Russie (27 %), puis viennent « loin derrière » la Chine [qui « devance » cette année la France], la France et l’Allemagne. Et Israël ? 27

Droit International. CEDAW. Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (ONU) (Réserves)) : Ce texte, d’une extrême confusion sémantique [la moindre critique étant qu’il n’affirme nullement que les femmes et les hommes sont - ni ne doivent - être égaux entre eux] est en sus l’objet de très nombreuses Réserves, émanant de très nombreux États, France comprise. Nombreuses sont, parmi elles, celles qui s’opposent à la finalité affichée de cette convention, aussi confuse soit-elle.
Pour ne prendre que deux exemples :
* « Le Gouvernement de la République Algérienne Démocratique et Populaire se déclare disposé à appliquer les dispositions de cet article (2) à condition qu'elles n'aillent pas à l'encontre des dispositions du code algérien de la famille. »
* « Le Gouvernement de la République populaire du Bangladesh ne se considère pas lié par les dispositions de l'article 2, [... et ... ] 16 (1) (c) qui sont contraires à la Sharia fondée sur le Saint Coran et la Sunna. »
- S’il faut certes condamner les États qui s’opposent au principe même de cette convention et légitiment, au sein du système patriarcal, de manifestes rapports de domination des hommes sur les femmes, il faut d’abord condamner l’ONU pour avoir permis que de telles remises en cause soient justifiables et dès lors accepté que l’on viole ses propres textes. En effet, l’article 28 & 2 du CEDAW pose sans ambiguïté : « Aucune réserve incompatible avec l’objet et le but de la présente convention ne sera autorisée. »
- Ces Réserves ne peuvent donc être considérées comme « la plaie des droits de l’homme », comme l’écrit, en prenant le CEDAW comme exemple, G. Cohen Jonathan, confortant par ailleurs la légitimité du concept de « droits de l’homme ». 28
- Les combats menés par tant de juristes féministes pour lever les Réserves des gouvernements, au même titre que leurs tardifs et parcimonieux retraits décidés par les États eux-mêmes, doivent donc être appréciés à leur juste mesure… (Cf. Famille. Code de la famille, Politique. Égalité, Patriarcat)

Droit (« Juridisme ») : Manuel Valls, Premier ministre, après les attentats du 13 novembre 2015, pour justifier la prolongation de l’état d’urgence, auteur de : « Pas de [ou : Arrêtons »] le juridisme, avançons ! ». Et ne démissionnant pas, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, justifie la légitimité d’une telle déclaration qui jette l’idée même de « droit » au panier et dont la « constitutionnalisation » de « l’état d’urgence » en est la traduction juridique la plus scandaleuse.
* Ajout. 31 janvier 2016. C. Taubira démissionnera le 28 janvier 2016 « sur un désaccord politique majeur » sans préciser lequel, le seul qu’elle ait publiquement dénoncé étant celui de la déchéance de nationalité française pour les binationaux condamnés pour « terrorisme ».  

Droit (Lutte) : Pourquoi faudrait-il lutter pour obtenir la réalisation d’un droit ?

Droit (de Propriété) : Dès lors que la pensée politique fonda la création de la société civile, des droits civils, sur l’affirmation première du droit de propriété, à la suite de Rousseau [«Le premier qui, ayant clos au terrain, s’avisa de dire, ceci est à moi et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. » 29], de Proudhon, de Marx et de tant d’autres, aucune pensée critique du patriarcat ne fut plus possible sans le remettre en cause. (Cf. Patriarcat, « Sciences » sociales. Économie. Propriété)

Droit (Punition) : Le lien que fait l’institution-Justice entre le droit et la punition interdit, sauf exceptions, aux accusé-es de dire leur vérité. Et donc à une quelconque justice d’être dite.

Droit. (Valeurs) : Eolas (M.), Juriste. Auteur [en commentaire des réactions à son texte : « Et si on réfléchissait un peu à l’affaire Ribéry ?»] de 30 : « Le droit pénal ne sert pas à proclamer des valeurs ». Dans ce texte, «il invite à lire les propos pondérés, raisonnables et étayés du professeur Francis Caballero, dans Le Monde daté du 23 août » 31 et affirme « partage(r) entièrement son point de vue. » S’est-il rendu compte, en sus de l’horreur que peut susciter une telle position (justifier de fait la prostitution des mineur-es), de l’image qu’il donne de lui ?
- Relativise grandement - ou délégitime ? - ses analyses juridico-politiques. (Cf. Justice (Loi), Patriarcat, Pensée (Badinter Robert), Proxénétisme)

Droit (Patriarcal) (1) : De deux choses l’une : ou le droit est patriarcal et il ne peut être lié à un quelconque universalisme, ou le droit est universel et il réduit à néant toute velléité de critique féministe du droit.

Droit (Patriarcal (2) : Je lis dans un Que sais-je, certes de 1958, ceci : « En France, la femme est, en principe, devant la justice pénale, l’égale de l’homme. » Il est des affirmations qui laissent pantois-e et des « principes » bien utiles pour cacher ce que l’on ne veut voir, analyser, dénoncer. Quant à la supposée rigueur du droit…32 (Cf. Politique. Égalité, Principe)

Droit (Patriarcal). Richer Léon) : [1824-1911] Le plus grand juriste féministe. Son livre : Le code des femmes (1883) 33 devrait, notamment, être enseigné en première année de toutes les Facultés de droit. Il est en effet le premier à avoir dévoilé que le fondement du droit est patriarcal et à avoir démontré que le patriarcat est lisible dans le droit, qui plus est, dans le droit dit privé, là où on (les constitutionnalistes) ne le cherchait pas.

Droit (Propriété intellectuelle) : Charles du Bos, évoquant May Sinclair [1863-1946], écrivaine, critique, active suffragiste anglaise, écrivit : « Elle est une de ces natures comme j’en ai connu quelques unes […] pour qui la notion qu’il puisse y avoir une propriété, un droit du premier occupant dans le domaine des choses de l’esprit apparaît un peu comme une monstruosité. » 34 Toujours, plus que jamais juste. (Cf. Proxénétisme. Propriété intellectuelle)

II. Droits :

Droits : Lorsque l’on peut évoquer concomitamment [Cf., le Rapport d’Amnesty International de 2011] les droits de « l’homme », des « femmes », des « enfants », des « indigènes », des « peuples indigènes », des « populations indigènes », des « autochtones », des « peuples autochtones », des « migrants », des « migrants et demandeurs d’asile », des « réfugiés et des migrants », des « travailleurs migrants » , des « personnes déplacées », des « travailleurs », des « minorités », des « malades mentaux », des « détenus », des « Roms » (liste loin d’être exhaustive), alors, il n’y a pas d’ambiguïté : le mot ne veut rien dire et doit être abandonné.
En sus, que signifie un « droit », si je dois me battre pour l’obtenir ?

Droits (de l’homme (1) : Quand les femmes pourront-elles un jour s’unir pour crier : « À bas les droits de l’homme » ?

Droits (de l’homme) (2) : Pour une alternative :
« Considérant que jusqu'à ce jour, les droits de l'homme ont jusqu'alors aussi défendus et légitimées les droits des hommes sur les femmes
- Considérant que tant que les dénis de droits dont les femmes ont été et sont encore depuis des siècles ne sera pas porté en pleine lumière et dénoncé
- Considérant que toutes les tentatives faites par les femmes pour obtenir par la justice leur droit à être traitées à égalité avec les hommes ont jusqu'alors globalement échouées
- Considérant que tant que les femmes, indépendamment de leur statut d'épouse et de mère, ne seront pas reconnues comme « être humain »
- Considérant que tant que cette affirmation ne sera pas universellement reconnue, aucun « droit humain » n’est légitime
- Considérant que les plus grands malheurs vécus par les femmes proviennent du pouvoir patriarcal que les États ont laissé perdurer
- Considérant que certains articles de la déclaration des droits de l'homme de 1948 peuvent rester une source d'inspiration, mais qu’elle même, en tant que telle, doit être repensé.
Art 1. Tous les êtres humains, hommes et femmes, naissent et demeurent tout au long de leur vie, libres et égaux en dignité, en raison, en conscience, en valeur et en droits ». (À poursuivre)

Droits (de l’homme) (3) : Le pseudo concept de « droit de l’homme », dans son abstraction individualiste, en posant l’individu singulier comme la norme sur le fondements de laquelle les régimes doivent être jaugés, jugés, condamnés ou non, interdit toute pensée politique, laquelle doit nécessairement a minima permettre de penser les rapports entre les individu-es et les États (eux mêmes en étroites interrelations avec les intérêts économiques transnationaux). En ce sens, les droits de l’homme sont une régression, comparés avec les droits du citoyen. Et y ajouter la femme, les femmes, la citoyenne, les citoyennes ne change pas l’analyse. Enfin, c’est bien sur ce socle que progressivement le pseudo concept de « droits humains » s’est imposé, en y intégrant encore plus de confusions. [3 Octobre 2014] 35  

Droits (de l’homme) (4) : L’idée même d’État interdit toute pensée d’un être humain singulier auquel serait conférés des droits qui lui seraient inaliénables. Et es blocages des frontières, les refoulements, quotas,  expulsions des étrangers /ères, réfugié-s, etc…sont la preuve flagrante (des millions d’êtres humains sont concernés) de la subordination des ces pseudo droits à ceux des États. (Cf. Êtres humains, Politique)

Droits (de l’homme. Cassin René) (1) : L’un des auteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), Président de la Cour européenne des droits de l’homme (1965-1968) et Prix Nobel de paix (1968). C’est le même homme qui, en 1944, l’un des 16 membres de la Commission de législation et de réforme de l'État de l’Assemblée consultative provisoire avait voté « non » [52 « oui »] à la proposition du communiste Fernand Grenier, le 24 mars 1944, laquelle avait posé le principe de l'éligibilité et du vote des femmes « dans les mêmes conditions que les hommes ». La proposition de René Cassin, de concert avec celle de Vincent Auriol, futur Président de la République, était que les femmes puissent être élues, mais non pas électrices. 36

Droits (de l’homme. Cassin René) (2) : Gérard Cohen Jonathan, dans le Dictionnaire des droits de l’homme, [2008] dans la notice du même nom et dans le paragraphe intitulé : « L’égalité des hommes » ( !) écrit ceci : [Concernant le « Principe d’égalité »] « On signalera simplement ici que, s’agissant des droits de la femme, René Cassin avait mené très tôt un combat d’avant-garde, jalonné par des publications, et par des conférences dans de nombreuses universités. » 37 Pourrait-on connaître précisément les sources légitimant ces affirmations ? (Cf. Femmes, Déni de l’histoire des femmes et du féminisme, Hommes (Politiques. France. XXème siècle)

Droits (de l’homme. Esclavage) : Censé être aboli. Si on lit la Déclaration des droits de l’homme, on constate qu’il n’est pas dissocié de « la servitude », ni de « la traite des esclaves » et qu’il n’est qu’« interdit ». Article 4 : « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes. » (Cf. Proxénétisme. Abolitionnisme)

Droits (de l’homme. Famille) : En droit, c’est l’article 16,3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État » qui fonde, qui légitime, qui perpétue le patriarcat.
Si le concept de « famille » existe, si celle-ci est reconnue comme « fondamentale et naturelle », comme antérieure à « la société » et à « l’État » qui, dès lors, lui reconnaissent « un droit à la protection » [non défini], alors le concept d’être humain lui est subsumé.
C’est ainsi que le pseudo universalisme des « droits de l’homme » est sapé à sa base et cet article s’oppose à l’interprétation courante de article 1 qui affirme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »
- La permanence de cet article : l’article 7 du projet de constitution Tunisienne (janvier 2014) : « La famille est la cellule essentielle de la société et l’État doit en assurer la protection. » (Cf. Famille (Codes de la famille), Patriarcat)

Droits (de l’homme. Gauchet Marcel) : A pu écrire un livre - qui fait toujours référence - intitulé La révolution des droits de l’homme, publié chez Gallimard, dans la Bibliothèque des Histoires, en 1989, en ne citant qu’une seule fois le mot « femme », dans une note, concernant une lettre adressée par le député Gallot « à sa femme » (Note 2. p. 61) et qu’une seule fois l’expression d’« égalité entre les sexes » (p.298) concernant Guyomar « qui [en] était partisan», et ce, pour faire valoir sa position concernant aux colonies « les hommes de couleur ».
* Ajout. 6 juillet 2012. 20 ans après, la donne n’a, pour certain-es, pas changé. On peut ainsi lire dans le Dictionnaire des droits de l’homme, [2008] sous l’item : « Révolution française » : « Avec la Déclaration des droits (de 1789) l’égalité juridique devient une prérogative du citoyen. Serfs, juifs, protestants et même provisoirement esclaves sont regroupés dans une catégorie unique, celle de citoyen ». 38 (Cf. Hommes « Intellectuels » France. XXIème siècle)

Droits de l’homme (Rama Yade / Thierry Beaudoin) : [Respectivement ex-Secrétaire d’État aux droits de l’homme sous la présidence de Nicolas Sarkozy et Président d’honneur de la FIDH (Fédération internationale des Ligues des droits de l’homme] En réponse à la question : « La France a t-elle encore son mot à dire ( ! ) sur ce thème (des droits de l’homme) qui ne mobilise pas tellement. », Rama Yade  répondit : « Les droits de l’homme, c’est partout ; c’est…dans la liberté d’expression, c’est dans l’égalité hommes/femmes, dans la lutte contre l’homophobie, c’est dans la promotion des droits de l’enfant, c’est du droit, c’est quand on avance sur le droit […] Sur le droit des femmes, c’est bien de parler des droits des femmes, en France, il n’y a absolument aucun problème là-dessus, mais je pense que c’est absolument indissoluble des droits des femmes à l’étranger. Il y a ce que se passe dans plein de pays au monde. Regardez ces cas de femmes dans des pays comme l’Afghanistan, le Bengladesh, où la France doit intervenir d’avantage, pas forcément d’ailleurs en faisant du bruit… ».
La réaction de M. Thierry Beaudoin, soutien en l’occurrence [fort peu convaincant] de la présidence Hollande (certes, « qui ne va pas assez loin »…mais accablant pour la FIDH dans la mesure où il affichait avec fierté, sans apparent problème, son « travail très abondant avec l’Elysée, Matignon, le Quai d’Orsay »), voici sa réaction : « Évidement je partage les constats, mais une fois qu’on a fait les constats, il faut agir en ce sens. Et, par exemple, pour la situation des femmes, qui loin de s’améliorer, empire beaucoup de pays. Qu’on ne me dise pas qu’aujourd’hui la France de Monsieur Hollande ne s’occupe pas de ces questions, et n’essaie pas de s’y intéresser, et qu’elle n’est pas contre toutes ces atteintes faites aux droits des femmes. Ce n’est pas le propos […] » Souvent, il m’arrive naïvement de me demander si ces personnes se rendent compte de la confusion politique et, si souvent, de l’énormité de ce qu’ils/elles disent… 39

(Droits de l’homme. Sade) : Sade auteur de : «  Il est incontestable que nous avons le droit d’établir des lois qui la (la femme) contraignent de céder aux feux de celui qui la désire ; la violence même étant un des effets de ce droit , nous pouvons l’employer légalement. Eh ! la nature n’a t-elle pas prouvé que nous avions ce droit, en nous départissant la force nécessaire de la soumettre à nos désirs ? » 40 (Cf. Êtres humains. Nature, Sade, Sexe-s, Violences à l’encontre des femmes)

Droits (des Femmes) (1) : « L’histoire », en règle générale, nous présente les dits supposés « droits des femmes » comme relevant d’une incessante succession d’avancées, dont nous n’aurions plus qu’à attendre leur réalisation et dont nous devrions dès lors nous réjouir. Chaque nouveau « droit des femmes » - ou du moins ce qui nous est présenté comme tel - est l’arbre qui cache la forêt de la domination patriarcale. Sous ce seul intitulé « les droits des femmes », d’emblée, incertitudes, ambiguïtés, contradictions, régressions sont interdites et toute analyse rendue quasi impossible. (Cf. Patriarcat, « Sciences » sociales. Histoire)

Droits (des Femmes) (2) : Que les femmes aient des « droits » - bien que l’expression en elle-même, réduite à elle-même, s’avère soit comme une évidence, un truisme, soit comme dénuée, dans son abstraction, de toute signification - n’est en rien synonyme avec ce que certain-es, qui ont intérêt à la confusion, dénomment « les droits des femmes ».

Droits (des Femmes) (3) : Ajouter, sans remettre en cause le « droit », certains « droits » présentés comme spécifiquement relavant « des femmes », c’est certes en retirer de son corpus certaines des manifestations patriarcales qui apparaissent - après des siècles de violences, de souffrances, d’injustices, les plus choquantes, mais c’est aussi - et surtout ? - s’interdire la critique des fondements du « droit ». Et donc le conforter. (Cf. Patriarcat)

Droits (des Femmes) (4) : Si le concept de « droits (des femmes) » avait un sens, alors celui de « médiation » en serait sa négation. (Cf. Êtres humains. Relations entre. Conciliation..)

Droits (des Femmes) (5) : Marine Le Pen, auteure de : [ …] « A Cologne, ce sont des centaines de femmes qui ont subi des agressions sexuelles. Que ces hommes soient, de par leur situation de migrants, leurs conditions de vie dans leurs pays d’origine, ou encore leurs dogmes religieux, soumis à une frustration sexuelle particulière ne m’intéresse aucunement ; j’ai bien d’autres choses à faire que de trouver une quelconque excuse à ces mâles déchaînés. En revanche, qu’ils agissent comme des criminels (viol et tentative de viol sont des crimes, ne l’oublions pas), qu’ils s’affranchissent des règles essentielles de nos sociétés occidentales, et qu’ils méprisent ouvertement les droits des femmes, me préoccupe grandement. Je suis révoltée aujourd’hui par le silence inadmissible voire l’assentiment tacite de la gauche française devant ces atteintes fondamentales aux droits des femmes : Elisabeth Badinter avait parfaitement raison de dire que la gauche, par clientélisme, par une peur fantasmée de la stigmatisation de l’islam ou de l’amalgame, abdique devant des mises en cause très graves de la laïcité et des droits des femmes. Les éternels donneurs de leçons se taisent quand, pour le coup, les valeurs les plus centrales de notre République sont bafouées. Le droit à l’intégrité corporelle, de quelque sexe que l’on soit, est un droit parmi les plus essentiels. Ce droit est aujourd'hui attaqué pour nombre de femmes. Que la barbarie puisse s’exercer de nouveau à l’encontre des femmes, du fait d’une politique migratoire insensée, me remplit d’effroi. Je repense à ces paroles de Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question », et j’ai peur que la crise migratoire signe le début de la fin des droits des femmes. Atteinte à l’intégrité physique, contrôle social, réduction des libertés et asservissement : on sait que la pente est glissante. Sur ce sujet comme sur les autres, les conséquences de la crise migratoire étaient pourtant prévisibles. » 41 Certes, il est nécessaire, de comparer ce que dit ici Marine Le Pen avec ses déclarations antérieures dénonçant nombre d’avancées féministes, mais cela ne suffit pas. Ce qui importe tout autant, sinon plus, c’est concomitamment démontrer comment il est possible quelle puisse avancer de telles assertions : les failles de son discours comme révélateurs des failles des autres…

Droits (des Femmes. Autour des) : Lu : « Six participantes à la Marche mondiale des femmes sont arrivées ce mardi à Tours. Jusqu'à leur départ jeudi matin, le collectif d'accueil tourangeau a programmé une série de rendez-vous autour des droits des femmes. » 42

Droits (Fondamentaux) : Employer cette expression ne paraît rédhibitoire à quiconque. Qui, enfin, osera, publiquement, demander à celui/ celle qui l’emploie une définition rigoureuse de cet terme et ne cessera sa demande jusqu’à obtenir une réponse ? (Valable aussi pour « droits de l’homme », « de la femme », « des femmes », « humains », etc., etc.,)

Droits (Humains) (1) : Ne gêne personne, car jamais définis. Terme ayant permis, en sus, à peu de frais, d’évacuer toute critique féministe politique du pseudo concept de droits de l’homme. 43
* Ajout. 12 septembre 2012. Cette critique s’est, depuis la fin de la rédaction du texte : « Questions à Amnesty International », 44 révélée tout à fait insuffisante : « Les droits humains » : une arme de destruction massive de toute pensée politique ; politiquement fonctionnelle pour la pseudo « communauté internationale ». La fonction des mots qui fondent des analyses révèlent leur vérité : ils sont employées pour nous cacher la réalité du fonctionnement de nos sociétés. (Cf. Politique (Communauté internationale), Langage)

Droits (Humains) (2) : Si les États-Unis, la Corée du nord, Israël et la Palestine peuvent être concomitamment condamnés au nom de leurs supposées violations des «droits humains », alors faire référence au Roi est nu  du conte d’Anderson : Les habits neufs de l’empereur, est plus que nécessaire…Urgent. (Cf. Amnesty International)

Droits (Humains) (3) : Thierry Pech, directeur du « think tank » Terra Nova [Proche du PS], après s’être réjoui de l’accord sur l’accord de la COP 21, « une bonne nouvelle pour le monde, une bonne nouvelle pour nous-mêmes », auteur de : «  Sur le thème des droits humains, on n’a rien. » 45

Droits Humains (Amnesty International) : La critique d’Amnesty International ne doit pas tant de se focaliser sur sa présentation (critique) de tel ou tel pays, de telle ou telle thématique, que, globalement, sur sa façon de légitimer et /ou de détruire le monde actuel et de reconstruire un autre monde ;46ou, plus justement, il faut comprendre comment sa critique - dont aucune n’est étayée, justifiée - de tel ou tel pays, de telle ou telle thématique, participe, sert, est utilisée à la mise en œuvre de la légitimation de tant d’injustices du monde actuel et de sa participation à la construction d’un nouveau monde, encore plus injuste.
* Ajout. 29 septembre 2014. Je lis dans le livre - important - d’Adam Hochschild concernant La terreur coloniale au Congo sous Léopold II 47 cette curieuse affirmation : […] « En revanche, le rapport officiel qu'il [Casement, diplomate britannique. 1864-1916] rédigea ultérieurement est écrit dans le langage qu'Amnesty et des groupes similaires utiliseront par la suite : sobre et concis, évaluant la fiabilité des divers témoins, emplis de référence à des textes de lois et à de statistiques, suivi d'appendices et de dépositions. » Pourquoi dans un livre d’histoire, cette référence à Amnesty International, pour le moins anachronique ? Et ce d’autant que langage d’Amnesty est à l’opposé de ce constat : confus [abscons] et dénué de toute rigueur, sans évaluation d’aucun témoin, sans référence au droit, dénué de statistiques, dépourvu de sources, d’appendices et de dépositions. (Cf. « Sciences » sociales. Histoire)
* Ajout. 2 janvier 2016. Amnesty International : une escroquerie intellectuelle, politique fonctionnelle.

Droits Humains. (Amnesty International. Commission Droits des Femmes) : Je reçois le Bulletin N°14 (Novembre 2014) de la Commission Droits des Femmes d’Amnesty International. France. Comment peut-on mieux expliciter que l’on se réfère à une analyse patriarcale du droit qu’en maintenant une « Commission » spécifique qui entérine le fait que les « droits des femmes » seraient donc spécifiques. Et donc différents et des « droits dits-de-l’homme » et des « droits-dits-humains » ? (Cf. Patriarcat)

Droits (Protection) :Évoquer une quelconque demande de « protection », c’est nier l’idée même de droits (égaux). Alors fut inventée l’idée de « protection des droits ».

Droits (Victimes des) : En 1982, le Ministère de la Justice publiait un Guide des droits des victimes. Monsieur Badinter, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice l’honorait d’une Préface. 48 Le projet : « prévenir », de « réparer », d’« informer », sans donc aucune réforme de la loi, du droit, de la procédure pénale, etc…et à doses homéopathiques, pour ne pas dire injurieuses, plus particulièrement pour les femmes. Le ministre a pour projet de « réduire le nombre des victimes », mais maintient le terme de « protection des victimes » (en contradiction avec le titre même du livre). Le ministre affirme que « la sanction du coupable n’entraîne pas nécessairement la réparation due à la victime ». Il faut donc y veiller » conclue t-il. Suivent alors projets de réformes plus que mineures (le terme étant encore trop fort) : « augmentation de 10 % du montant de l’indemnité à laquelle ont droit les victimes les plus démunies » ; « élévation de 33 % du seuil de ressources qui permet d’accéder à l’aide judicaire » ; sans doute la plus incroyable : « Pour garantir l’exercice de leurs droits (?), nous avons fait en sorte que les sommes qui reviennent aux victimes  sur le pécule des détenus leur soient effectivement versées, et non plus rendues aux coupables lors de leur libération, comme il advenait trop souvent jusque là. ». « Nous n’en resterons pas là » poursuit-il pour évoquer ensuite « le nouveau code pénal » qui « prendra plus largement en compte l’obligation de réparer le préjudice » ( ?) « Et le droit des victimes seront accrus devant le tribunal d’exécution des peines, qui sera prochainement instauré. » Concernant « l’accueil des victimes » le ministre affirme qu’il «  est en voie d’amélioration ». On lit aussi dans le même paragraphe, qu’« il faut veiller à humaniser toujours plus la justice quand elle se penche sur le sort des victimes ». Enfin, le ministre conclut que « sans information, les victimes sont souvent désarmées » et qu’ « aider les victimes à découvrir leurs droits et à les mettre en œuvre est donc la seule ambition de ce guide. Puisse t-il ouvrir plus largement la voie de la justice  aux victimes, afin qu’elle soit à leur égard toujours plus efficace et humaine [...] Une gifle adressée aux victimes par un homme qui ne cesse depuis lors de recevoir d’innombrables hommages concernant son humanisme et sa défense des ‘droits de l’homme’…

III. Être-s humain-es

I. Être humain : Être humain (1,2,3) ; Appartenance (Sentiment d’) ; Autoritaire ; Conscience ; Culpabilité ; Désir (1,2,3) ; Domination (Jouissance de la) ; Écologie ; « Erreurs de ciblage » ; Femme ; Femmes ; Grossir/Maigrir ; Identité ; Indépendant-e ; Intuitions ; Lang (Jack) ; Miroir ; Mise à nu des êtres ; Mode ; Mode (Histoire) ; Mode (Mort) ; Mode (Vêtements) ; « Monde entier » ; Mort (1,2) ; Nature ; Pensée ; Prestige ; Prise ; Qualificatif ; Saint-e…(35) ; II. Être humain. Soi : Soi ; Besoin de reconnaissance (1,2) ; Compréhension (de) ; Dépression ; Devenir ; Conscience (de) ; Écrits ; Émotion ; Émotions ; Erreur ; Évidence (de) ; Fierté ; Identité ; Monde ; Négation de soi (1,2) ; Orgueil ; Otto Peters (Louise) ; Parler publiquement (de soi) (1,2) ; Reconnaissance (1,2) ; Refoulement ; Revenir à (soi) ; Sénèque ; « T’es qui, toi ? » (28)III. Être-s humain-es. Vie-s : Vie ; Lutte ; Perdre sa vie à la gagner ; Vie - dite - privée (1,2) ; (Droit à) ; Hommes politique français ; Human’s Rights Watch ; Et code civil ; Et démocratie ; Refaire (sa) (11) .IV. Être-s humain-s. Corps (10) : (Cf. Item : Corps) : http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1217&mode=last(10) ; V. Être-s humain-es. Enfant-s(20)  :(Cf. Item (Enfants) : http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1218&mode=last ; VI. Être-s humain-es. (Femmes) (329)  : http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1204&mode=last ;  (Cf. Item : Femmes) ; VII. Être-s humain-es. (Hommes)(162) : http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1205&mode=last (Cf. Item : Hommes) ; VII. Êtres humains (Relations entre êtres humaines)(82)http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1219&mode=lastI (Cf. Item: Relations entre êtres humains) 11 Janvier 2016 : 74 Items

I. Être humain :

Être humain (1) : Pour les libéraux (entre autres…) : « capital humain », « potentiel créatif », « part de marché », « producteur », « agent » [de l’État, de sécurité…], « acteur », « client », « consommateur », « produit », « cible », « cas », « victime », « facteur » [variable], « donnée » [statistique, virtuelle, inscrite dans des flux], « opportunité », « fraction d’une foule » (entendu 26 juin 2015] …c’est selon. Et, in fine, un « obstacle » au libre échange, devenu couteux, superflu, inutile  ? Et dont on ne sait plus que faire…
* Ajout. 27 février 2015.En sus : « auteur », « opérateur », « collaborateur », « associé », « salarié », « leader », « sponsor », « parrain », « chef [religieux, tribal] « donateur », « actionnaire », « médiateur », mais aussi, dans le domaine « inutile » :  « indigène », « étranger », « migrant », « réfugié », « demandeur d’asile », « dissident », « looser », « bisounours », « sans droit », « déplacé », « inaudible », « infiltré », « naufragé », « disparu », « abattu »… (Cf. Culture, Politique (Démocratie), « Sciences » sociales (Économie)

Être humain (2) : Réintégrer le sexe dans le corps qu’il n’aurait jamais dû quitter ; réintégrer le corps dans l’être humain dont il n’aurait jamais dû être dissocié. (Cf. Corps, « Sciences sociales ». Psychanalyse, Patriarcat, Sexe)

Être humain (3) : Le dualisme cartésien avait construit une opposition binaire entre le corps et l’esprit (en rupture avec « l’âme »). Le libéralisme vend, charcute, loue, prête, échange, s’approprie maintenant l’être humain, soit en totalité, soit à la découpe, pour tel ou tel organe, telle ou telle fonction.  (Cf. Proxénétisme)

Être humain (Appartenance sentiment d’) : Erri De Luca, évoquant ses relations avec la ville de Naples et ses habitant-es, distingue le « sentiment d’appartenance » du « sentiment de provenance » 49 : une riche distinction.

Être humain (Autoritaire) : Un être humain autoritaire : un être humain dépourvu d’autorité ; qui plus est, le dévoilant.

Être humain  (Conscience) : Et si - aussi occupée, accaparée, annexée, intoxiquée, exploitée, confisquée, dominée soit-elle, toute imprégnée donc de patriarcat, de libéralisme, de rationalisme, de nationalisme - toute vérité n’était-elle d’abord à rechercher dans la conscience de chacun-e, conscience de soi et conscience de soi dans le monde ? Cette analyse (cette évidence ?) n’exclue donc en rien celles, tout autant nécessaires, fondées sur des approches en termes de « systèmes » politiques, historiques. Bien au contraire : « reconquête d’une intériorité perdue, sclérosée par le dogme » 50 et compréhension de soi dans le monde et du monde en soi sont indissociables. (À prolonger). (Cf. Êtres humains (Enfants. Conscience de soi), Politique (Loi)
* Ajout. 14 juin 2015. « Éclairs à jamais momentanés / Illuminez ces clairs replis de la conscience ». (Boris Pasternak ? source non retrouvée)

Être humain (Culpabilité) : On peut se sentir coupable de crimes que l’on n’a pas commis, et même d’avoir été victime ; de n’avoir pas empêché un crime ; d’avoir survécu ; de n’avoir pas su, de n’avoir pas dénoncé ; de ne pas pouvoir, de ne pas savoir parler ; de ne pas comprendre ; de transmettre et de ne pas transmettre à d’autres ; d’oublier et de ne pas oublier ; d’avoir encore espoir et de n’avoir plus d’espoir ; de vivre et de ne pas vivre (au mieux, au moins mal)…La charge de clarifier cette complexité incombe à tous /toutes. La transférer aux victimes juge celui/celle qui les en responsabilise.

Être humain (Désir) (1) : Léonard de Vinci, auteur de : « De même que la nourriture prise sans appétit est nuisible à la santé, ainsi l’étude sans désir altère la mémoire et l’empêche d’assimiler ce qu’elle absorbe ». 51 Juste critique, notamment de l’Éducation nationale.

Être humain  (Désir) (2) : Chaque désir réalisé, c’est une porte qui s’ouvre pour les suivants…

Être humain  (Désir) (3) : Un monde fondé sur le désir : un lâcher de hyènes… (Cf. Politique)

Être humain  (Domination. Jouissance de la) : Jouissance de faibles (d’esprit). Entre autres…
- Pour complexifier, affiner le constat, Cf. George Sand : « On est dominé toujours par les êtres faibles. » 52 Ouvre de très larges perspectives critiques, notamment pour les femmes dénonçant les violences patriarcales. Enrichit le ‘concept’ de victime. (Cf. Féminisme (victimaire), Jouir, Violences patriarcales)

Être humain (Écologie) : Naomi Klein, à l’occasion de la sortie de son livre Tout peut changer, évoque : « les soins apportés à la personne » comme étant « peu consommateurs de carbone ». 53 Des risques d’une vision exclusive et donc totalisante du monde, ici écologique…

Être humains (« Erreurs de ciblage ») : Nous sommes tous et toute devenu-es de potentielles « erreurs de ciblage ». Écrit à la suite des premiers ‘arguments’ invoqués par les forces dites de ‘la coalition’, en d’autres termes par l’OTAN, suite au bombardements de l’hôpital MSF (Médecins sans frontières) de Kunduz en Afghanistan le 3 octobre 2015.

Être humain (Identité) : Après l’avoir fragmentée à l’infini, on peut la recomposer comme on l’entend, afin de la rendre la plus fonctionnelle possible pour le marché, pour le profit, et qui plus est, plus adéquate à soi. (Cf. Corps, Doit. Discrimination)  

Être humain (Femme) : Un femme n’est ni un sexe, ni un corps, ni un visage, ni, ni… Toute définition d’un seule d’entre ces expressions nie sa qualité première : celle d’être, comme chaque homme, un être humain pensant. [Après avoir vu : « Qu’est ce qu’être une femme ? Réponses de femmes (Notre corps, notre sexe) », le « ciné tract » d’Agnès Varda. 1975] (Cf. Femmes)

Être humain (Femmes) : Lors de la première conférence inaugurale à la Sorbonne faite par une femme, Marie Curie, le 5 novembre 1906, le chroniqueur du Journal écrivit le lendemain : « Si la femme est admise à donner l’enseignement supérieur aux étudiants de deux sexes, où sera désormais le prétendue supériorité de l’homme mâle ? En vérité je vous le dit : le temps est proche où les femmes deviendront des êtres humains. » 54 A lire non pas comme une aberration scandaleuse mais comme une vérité (au moins partielle) qui enrichit du fait des questions que cette phrase pose. …(Cf. Femmes)

Être humain (Grossir / Maigrir) : S’exprimer, faute de savoir, de pouvoir parler, d’être entendu-e, compris-e, respecté-e, encouragé-e, aimé-e. Souvent, le moyen le plus efficace pour perdre des kilos considérés comme malséants : se lancer dans la quête d’un-e amant-e ? Résultats non garantis…

Être humain (Indépendant-e) : S’affirmer, se considérer comme « indépendant-e » (et/ou libre) ; c’est nier tous les rapports de pouvoir. Une circonstance aggravante pour une féministe ?

Être humain (Intuitions) : Les intuitions : l’émergence de l’inconscient qui aspire à se faire entendre. Les intuitions des femmes, lorsqu’évoquées, c’est le plus souvent pour dévaluer, récuser la raison des femmes. Aujourd’hui, nous devons apprendre à reconnaître nos intuitions, à les comprendre, avec respect et circonspection, et bien sûr, à les critiquer, notamment dans le décryptage de la construction de leur historicité. Les redécouvrir, c’est libérer, choisir, sélectionner, hiérarchiser les différentes strates de chapes de plombs qui les ont étouffées et dévoiler la richesse de leurs potentialités.

Être humain (Lang Jack) : Jack Lang, interrogé sur les menaces de destruction concernant des ruines romaines de Palmyre (Syrie) et les morts dans cette même ville (plus de cent mort-es), du fait de son occupation militaire par Daech, en mai 2015, auteur de : « Les monuments et les êtres humains, c’est la même chose. » 55 (Cf. Culture)

Être humain (Miroir) : « Il y a des miroirs pour le visage, mais il n’y en a point pour l’esprit. » Puis, du même Baltasar Graciàn : « Que le sage se mire tous les jours au miroir de sa réflexion. » 56 (Cf. Femmes (Beauté)

Être humain (Mise à nu des êtres) : La nécessité pour notre monde libéral-proxénète, lequel ne considère pas pour autant qu’il puisse, de ce fait, être délégitimé lorsqu’il se fait le parangon de la dénonciation du voile islamique, pourtant deux versants de la domination patriarcale. (Cf. Femme (Star), Proxénétisme, Sexe)

Être humain (Mode) : Fait des femmes des moutons de Panurge, bêlants, mais frisottés. Les hommes suivent. (Cf., Femme (Démodée), Femmes (Beauté), Elle)

Être humain (Mode. Histoire) : Pour relativiser, historiciser ce que l’on appelle « la mode », voici ce dont se souviens Marie-Madeleine Dienesch, résistante, membre de la première assemblée consultative, lorsque elle a pénétré avec Marianne Verger et Gilberte Brossolette, la première fois pour des femmes - à l’Assemblée : « Nous avions une réunion de groupe, c’est là que j’ai vu tous les anciens députés qui nous regardaient avec un sourire désabusé, d’autant plus qu’en ces temps-là, autant que je m’en souvienne, nous étions mal habillées : moi, j’avais des chaussettes de coton, c’était la guerre, je n’avais pas de bas, ma tant de Lisieux m’avait tricoté une paire de chaussettes qui me montaient au moins jusqu’aux genoux, c’était déjà un miracle ! Je me rappelle que j’avais une jupe marron qui n’était pas trop longue, qui faisait juste la jonction avec les chaussettes, et je portais une blouse confectionnée par une de mes amies qui avait de vieilles pièces de tissu qui lui restaient. À la libération, les femmes n’avaient pas grand-chose, on n’avait même rien du tout. » 57

Être humain (Mode. Mort) : Lu sur une pancarte dans une manifestation suite à l’effondrement le 24 avril 2013 au Bengladesh du Rana Plaza ou des centaines femmes ouvrières pour un salaire de misère cousaient les vêtements que nous portons : 1134 mortes, 2400 blessées : « No one should die for fashion ».

Être humain (Mode. Vêtements) : Devraient servir à (mieux) se sentir bien, à l’intérieur de soi. Non : en soi.
- Cf. Diderot : « Je vis beaucoup dans ma robe de chambre » ; « Je suis trois à quatre jours de suite enfermé dans la robe de chambre.» 58

Être humain (« Monde entier ») : Entendu (lors du reportage de l’ORTF, le 30 janvier 1965 concernant les funérailles de Churchill) évoquer « un parterre de rois, de princes, de présidents, d’hommes politiques, de diplomates. Bref le monde entier.113 pays en tout cas… ». Si souvent, le présupposé de tant d’analyses, dites politiques. (Politique. État. Peuple, ‘Sciences’ sociales (Démographie), Patriarcat) 59

Être humain (Mort) (1) : La mort : ‘usine’ à pardons ? à oublis ? à regrets ? à clairvoyances ? à confusions ? à répétitions ? à rédemptions ?

Être humain (Mort) (2) : Les mort-es, pas plus que les vivant-es, n’appartiennent à personne.

Être humain (Nature) : Une critique courte mais efficace pour récuser tout explication d’un être humain, d’une femme plus généralement, en lien avec la « nature » : et Rousseau et Sade (entre autres…) s’y réfèrent pour fonder leurs analyses.

Être humain (Pensée) : C’est d’abord, et avant tout, la pensée, qu’ils ont en commun, qui lie les êtres humains entre eux/elles. (Cf. Penser)  

Être humain (Prestige) : Il n’y aucun prestige, aucune fierté à être [devenu-e]. (Juste ?) (Cf. Soi. Identité, Langage. Verbe : Être)

Être humain (Prise) : Ne jamais laisser prise. En totale confiance : donner prise ? Non. À comparer avec les si fréquentes et irresponsables injonctions à « lâcher prise ».
* Ajout. 2 novembre 2014. Cette position n’implique en rien ce que le « sens - dit - commun » considère comme relevant de l’expression des émotions. Écrit après avoir lu ceci : « Nous avons entrouvert la porte à nos émotions. Nous avons baissé la garde. » (Poursuivre)

Être humain (Qualificatif) : Tout ajout d’un qualificatif (‘féministe’ inclus) à celui censé qualifier un être humain court le risque de tuer la pensée d’un être humain pensant. Exemple : Un homme intelligent…

Être humain (Saint-e) : Entre la canonisation et le bûcher : l’entre deux est mince. Comme au PS, et plus largement en politique, on passe très vite de « grand » homme à celui de renégat, de traitre, de salaud (intégral).

II. Être humain (Soi) :

Être humain (Soi. Besoin de reconnaissance) (1) : Le besoin de reconnaissance (par les autres) qui révèle une faiblesse de soi ne se résous que par un retour sur soi (dans le monde). (Cf. Soi. Reconnaissance)

Être humain (Soi. Besoin de reconnaissance) (2) : Toute sa vie, elle avait aspiré à une reconnaissance dont elle estimait ne pas avoir bénéficié. Faute d’en avoir conscience, un jour, elle brisa tout ce qui l’entourait : elle n’obtint que la reconnaissance de sa capacité de nuisance.

Être humain (Soi. Compréhension de) : Croire que l’on est compris-e est le comble du mépris de l’autre.

Être humain (Soi. Critique de) : Toute critique de l’autre est [nécessairement] critique de soi.

Être humain (Soi. Conscience de) : Pour s’en approcher, nécessité de libérer en soi la conscience de soi par l’autre.

Être humain (Soi. Dépression) : Combien de diagnostics de « dépressions » au lieu et place de la simple reconnaissance du besoin de repli sur soi, en soi, de s’isoler, de se retirer - un temps ? - du monde, de se construire un refuge, de signifier : « Je ne joue plus », « Je ne veux plus, je ne peux plus me battre », « Je voudrais juste de la tranquillité » ; « J’ai envie d’oublier, que l’on m’oublie… ». Mais aussi, « Je veux prendre le temps », « Je veux digérer, absorber, intégrer en moi ce qui est arrivé », « j’ai besoin de distance, de recul, de temps pour accéder à la lucidité nécessaire à une autre, une nouvelle définition de moi-même dans le monde »…(Cf. « Sciences » sociales. Psychanalyse)

Être humain (Soi. Devenir) : Avancer sur le projet de parvenir au plus plein de soi en faisant sa juste place à la nécessité de faire le vide en soi de tant de scories accumulées et intériorisées depuis des siècles. S’invisibiliser pour voir ? ; se taire pour entendre ? ; se  retirer pour comprendre ? À ces questions, la recherche d’une reconnaissance de soi par l’autre est dirimante.

Être humain (Soi. Écrits) : Francis Ponge (1899-1988) invité à parler dans un colloque qui lui était consacré, répondit : « Je m’excuse, mais je ne parlerai pas. Mes textes parlent pour moi. » Sage. 60

Être humain (Soi. Émotion) : Le spectacle de l’émotion remplace le vécu de la sensibilité. Banal, certes, mais éclairant…

Être humain (Soi. Émotions) : Sans capacité d’émergence de ses propres émotions, il n’y a pas d’intelligence possible. Quant au concept même d’intelligence, il a si souvent été pensé sans même que cette question ne soit posée. (Cf. Politique (Valeur)

Être humain (Soi. Erreur) : Barbara : « Il faut faire ses erreurs soi-même. » Plus que sage : condition nécessaire préalable à toute avancée personnelle. 61

Être humain (Soi. Évidence de) : L’évidence de soi : nécessairement, l’impensé du monde.

Être humain (Soi. Fierté) : La fierté de soi anéantit le mépris. (Cf. Politique. Mépris)

Être humain (Soi. Identité) : Aucune identité ne peut justifier une quelconque fierté.
* Ajout. 31 octobre 2014. Le patron d’Apple, Tim Cook se déclare « fier d’être gay ». 62
* Ajout. 14 janvier 2016. Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, auteur de : « Les juifs de France peuvent porter avec fierté leur kippa ! » 63

Être humain (Soi. Monde) : Un être humain ‘ouvert’ au monde ne permet pas de comprendre en quoi, comment, pourquoi, sur quels fondements le monde construit, façonne, unit, oppose les êtres humains entre eux. Des limites de l’individualisme…

Être humain (Soi. Négation de) (1) : A été - et est encore largement - la culture, la norme, la morale imposée aux femmes dans le monde, lesquelles étaient censées pleinement s’y réaliser. Argument qui, pour aussi aberrant soit-il, a largement fait ses preuves en termes d’efficacité.

Être humain (Soi. Négation de) (2) : Cf., une sélection des « Avis » de Thérèse d’Avila « à ses religieuses » :
III. Quand vous serez avec plusieurs, parlez toujours peu.
IV. Conduisez vous avec une grande modestie dans toutes vos actions, dans tous vos rapports avec les autres.
V. Ne contestez jamais beaucoup, principalement en des choses importantes.
VIII. Ne reprenez jamais personne qu’avec discrétion et humilité, et avec une confusion secrète de vos propres défauts.
IX. Accommodez vous à l’humeur des personnes avec qui vous traiterez : soyez joyeuses avec celles qui sont dans la joie et tristes avec ceux qui sont dans la tristesse ; en fin , faites vous tout à tous pour les gagner tous.
XI. Ne vous excusez jamais, à moins qu’il n’y ait une grande raison de le faire.
XII. Ne parlez jamais de ce qui peut vous attirer quelques louange, comme de votre savoir, de vos vertus, de votre naissance, à moins que vous n’ayez sujet d’espérer que cela pourra être utile ; et alors il faut le faire avec humilité, et en vous souvenant que c’est de la main de Dieu que vous tenez ces dons.
XVI. Ne vous mêlez jamais de donner voter avis su quoi que ce soit, à moins qu’on ne vous le demande ou que la charité ne l’exige.
XIX. Gardez fidèlement votre cellule, et n’en sortez point sans sujet ; et lorsque vous serez obligées d’en sortit, demandez à Dieu de ne point l’offenser.
XXII. N’écoutez jamais dire du mal de personne et n’en dites jamais, si ce n’est de vous même ; lorsque vous  prendrez plaisir à agir de la sorte, vous avancerez beaucoup.
XXIV. Lorsque vous serez dans la joie, ne vous laissez pas aller à des ris immodérés ; mais que votre joie soit humble, modeste, affable et édifiante.
XXVI. Soyez toujours prête à obéir, comme si Jésus-Christ lui-même vous commandait par l’organe de votre supérieur.
XXXIII. Fuyez toujours la singularité, autant qu’il vous sera possible, parce que c’est un grand mal dans une communauté.
XXXIV. Lisez souvent les constitutions et la règle de votre ordre et gardez les fidèlement.
XL. Lorsque vous êtes à table, ne parlez à personne et tenez les yeux modestement baissés sans regardez qui que ce soit […].
XLII. Ne faites jamais rien que vous en puissiez faire en présence de tout le monde.
XLIII. Ne faites point de comparaison entre les personnes parce que les comparaisons sont odieuses.
XLIV. Quand on vous reprend sur quelque point, recevez la correction avec une vraie humilité intérieure et extérieure, et priez Dieu pour la personne qui vous l’a faite.
XLV. Quand un supérieur vous commande une chose, ne dites pas qu’un autre a commandé le contraire ; mais pensez qu’ils ont tous de saintes intentions, et faites ce que l’on vous ordonne.
XLVI.
Évitez de parler ou de vous informer avec curiosité, des choses qui ne vous regardent point.
L. Ne cessez jamais de vous humilier, et de vous mortifier en toutes choses, jusqu’à la mort.
LIV. Soyez douce à l’égard de tout le monde, et sévère avec vous-même.
LVIII. Quand vous serez à la tête d’une maison, ne reprenez jamais personne avec colère, mais attendez qu’elle soit passée ; et, de cette manière, la correction sera utile. LXVII. Ne parlez point de vos tentations et de vos fautes à celles de vos sœurs qui sont les moins avancées, parce que cela leur nuirait ainsi qu’à vous ; mais n’en parlez qu’aux plus parfaites.
LXVII. Souvenez vous que vous n’avez qu’une âme ; que vous ne devez mourir qu’une fois ; que vous n’avez qu’une vie, qui est courte ; et qu’il n’y a qu’une gloire, qui est éternelle ; et vous vous détacherez ainsi de bien des choses.
LXVIII. Que votre désir soit de voir Dieu ; votre crainte de le perdre ; votre douleur, de ne pas le posséder encore ; votre joie, de ce qui peut conduire à lui, et vous vivez dans une grande paix. » 64  (Cf. Femme Remarquable. Thérèse d’Avila, Stein Édith)

Être humain (Soi. Orgueil) : De l’orgueil ? Non : un jugement de valeur

Être humain (Soi. Parler publiquement de / écrire sur) (1) : Incompatible avec la défense de ses idées. Tout affichage de soi [d’un soi réduit à soi ?] délégitime les idées que l’on affirme. (Cf. Idées (Force des))

Être humain (Soi. Parler publiquement de / écrire sur) (2) : Il y a quelque chose d’obscène à parler publiquement de soi. Mais n’est ce pas, par des voies détournées, ce que je fais ici ? Et, ne me nourris-je pas quotidiennement des pensées, de la vie donc, telle que tant d’autres la vivent et [me] la présentent ? (Poursuivre)

Être humain (Soi. Reconnaissance) (1) : Aspirer à, espérer, croire en, attendre une reconnaissance, c’est se déconsidérer ; c’est, en sus, s’adapter aux conditions requises pour l’obtenir. Un long cheminement pour le comprendre.
* Ajout. 24 janvier 2015. François Mitterrand concernant Jules Renard : « Il n’a pas eu droit à la reconnaissance à laquelle il avait droit. » 65 Petit.

Soi (Reconnaissance) (2) : Attendre [le plus souvent inconsciemment] une reconnaissance (de soi) d’une demande (pour soi ou pour d’autres), ou plus fréquemment, ne pas savoir dissocier la première de la seconde, c’est n’obtenir ni l’une ni l’autre.

Être humain (Soi. Refoulement) : Ce n’est pas ‘la sexualité’, ni l’enfance, ni les traumatisme, ni les souvenirs, ni les actes, ni les pensées qui sont ‘refoulées’ (dans l’inconscient), c’est l’être humain, dans toutes ses composantes, ses aspirations, ses rêves, ses désirs, du fait donc de son histoire, son pays, sa religion ou non, sa famille, son origine sociale, son appartenance à l’être humain-e, homme ou femme, qui, contraint-e au monde, a dû s’y adapter et a donc dû refouler tout ce qui, en lui, en elle, ne pouvait, ne devait y trouver sa libre expression.(Cf. Politique, « Sciences » sociales. Psychanalyse)   

Êtres humains (Soi. Revenir à) : Revenir à soi : petitesse garantie ? Sauf ceux et celles qui, en creusant, approfondissent le trou dans lequel ils / elles pénètrent - sans s’y perdre - et en élargissent l’entrée ?

Être humain (Soi. Sénèque) : [Lu dans Sénèque] : Évoquant une réponse du philosophe Stilpon (l’un des précurseurs du Stoïcisme) auquel il avait été demandé « s’il avait subi quelque perte », sa réponse fut : ‘Non, j’ai tous mes biens avec moi.’ Or, poursuit Sénèque, « son [celui de Stilpon] patrimoine faisait partie du butin, ses filles avaient été enlevées par l’ennemi, sa patrie tombait sous un joug étranger, et lui-même, un tyran environné de troupes victorieuses l’interrogeait du haut de son tribunal. […] Il avait conservé ses vrais biens, ceux dont nul ne peut se séparer. » 66

Être humain (Soi. « T’es qui, toi ? ») : [Pour (me) parler ainsi] : excellente question. « À qui tu parles ? », aussi. Élargit considérablement le débat.
* Ajout. 3 octobre 2014. Peut aussi l’invalider : Lu ce jour [le « quoi » n’étant pas cependant synonyme de « qui », ni le masculin, secondaire] dans un débat sur l’Islam : « Vous êtes quoi, un législateur universel qui décide de ce qui est bon ou non pour les autres peuples ? »  

III. Êtres humains. Vie-s

Être humain (Vie) : Aucun rapport de domination ne recouvre l’entièreté d’une vie. Aucun rapport de pouvoir non plus. Mais aucune vie ne peut être pensée sans prendre en compte, et si possible comprendre (au mieux) et l’un et l’autre. (Cf. Patriarcat)

Être humain (Vie. Lutte) : Victor Hugo (Les châtiments) : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. »
* Commentaire (sur le net) de cette phrase par Marie Zulda Dubois (Port-au-Prince), le 3 mars 2009 : « En Haïti, on voit le contraire, car ceux qui vivent ne luttent pas et ceux qui luttent ne vivent pas. J'avais beaucoup aimé ce poème, mais j'observe le contraire chez moi. » (Cf. Femme (Lutte), Politique)

Être humain (Vie. Perdre sa vie à la gagner) : Slogan toujours valide, à ceci près que, de plus en plus, sont ceux et celles qui la perdre sans la gagner, ni même y gagner quoi que ce soit. Et, même, si souvent, en y perdant la vie.

Être humain (Vie - dite - privée) (1) : Vie, jamais définie, dans laquelle notamment les droits des hommes sur les femmes sont prémunis de toute interférence juridique indue. Quant à rechercher dans la « vie - dite - privée » d’une femme tout ce que l’on peut utiliser contre elle : c’est, depuis des siècles, la norme. Le concept de « vie privée » - dont même les lettres personnelles, leurs propres revenus, etc. ne leur appartenaient pas, ne s’appliquait et ne s’applique toujours pas aux femmes. (Cf. Droit)

Être humain (Vie - dite - privée) (2) : Après la fondamentale avancée féministe : « Le privé est politique », étape 2 : faire disparaître le concept même de « privé ». Et refonder, après intégration des critiques féministes, une toute autre conception de l’être humain et de ses rapports au monde. (Poursuivre)

Être humain (Vie - dite - privée. Droit à la) : Poser les contradictions entre « le droit à la vie privée » et la « citoyenneté » fait exploser et la démocratie et la république, et les « droits de l’homme ». Une Bastille à détruire. Un monde à reconstruire.

Être humain (Vie - dite - privée. Hommes politiques français) : Quelques exemples : la vie cachée de Mitterrand et donc celle imposée à la mère de Mazarine et à Mazarine, sa fille ; le divorce de Clémenceau ; le président du Sénat Le Troquer et « les ballets roses » [1959] ; les ‘soirées’ de Giscard ; la rupture de François Hollande avec Valérie Trierweiller ; la mort de Félix Faure ; Chirac et les femmes que nécessairement il payait, ou que quelqu’un payait pour lui ; sans omettre toutes les bruits, les accusations plus ou moins explicites concernant tel ou tel homme politique. Et l’on voudrait nous faire accepter ce concept qui couvre et justifie proxénétisme, violences à l’encontre des femmes, des mineur-es, mépris, mensonges, hypocrisie…
* Ajout. 30 septembre 2014. Jaurès, en 1901, à l’occasion des attaques dont il fut l’objet concernant la communion de sa fille [Les ennemis de Jaurès s’en donnent à cœur joie (sur le mode : « Eh bien quoi ! Jaurès, pendant que vous nous faites manger du curé, vous faites bouffer le bon Dieu à vot’ demoiselle ? »] accumulait mensonges, démentis, mauvaise foi (non sans belles analyses, en conclusion notamment) pour en responsabiliser, « les femmes catholiques de France », en réalité son épouse [qui récusa son interprétation 67]. Il eut cependant le mérite de ne pas évoquer « sa vie privée » pour ne pas avoir à réagir. 68
* Ajout. 26 janvier 2014. Lionel Jospin, au lendemain de ses révélations du Monde sur son militantisme Trotskyste (« Lambertiste », plus précisément) qui l’avait dénié à plusieurs reprises, déclara : «  […] «  Et, dans la vie sociale et politique, je crois que ce qui est important, c’est ce qu’on fait, ce que l’on construit, ce qu’on assume, ce n’est pas ce qu’on pense aussi en secret, parce que là, c’est le lieu de l’intimité, du privé ». 69 (Cf. Hommes politiques. France. XXème siècle, Intellectuels. France. XXème siècle)

Être humain (Vie - dite - privée. Human’s Rights Watch) : Lu dans le Rapport Mondial 2014 de Human’s right’s watch, dans un paragraphe intitulé : « Un concept apparaît : le droit d’être laissé tranquille » : « De nombreux pays reconnaissent depuis longtemps les valeurs qui sous-tendent le droit légal à la vie privée - l’honneur, la réputation, et le caractère sacré du foyer et de la vie de famille. Mais c’est aux États Unis que se sont cristallisés des droits privés d’action pour défendre la vie privée, à la suite de l’appel lancé par Warren et Brandeis. […] » 70 Comment peut on écrire une telle succession d’énormités, dignes de celles d’Amnesty International ? (Droit, Droits humains, Patriarcat, Violences patriarcales)

Être humain (Vie - dite - privée. Et Code civil) : Il y aurait, paraît-il, une « vie » dite « privée », laquelle se distingue mal de la « vie domestique », de la « vie quotidienne », de la « vie intérieure », de la « vie intime », de la « vie personnelle », de la « vie familiale »…
- Et tout ceci, c’est à dire « la vie » tout court, de nature différente par ailleurs selon que l’on est homme ou femme, est censé être régi par cette seule assertion de l’article 9 du seul Code civil : « Chacun a droit au respect de sa vie privée […] ».
- Sans même évoquer les ténues applications de cet article, ni la jurisprudence le concernant, il faut dire clairement que le droit et les juristes qui le considèrent comme crédible (c’est à dire comme couvrant tout ce qui concerne « la vie publique » ? ) se fichent de nous.
- De fait, cet article - ou plutôt le ‘concept ‘ qu’il légitime - couvre crimes, violences, notamment toutes celles qui ont lieu dans le cadre de la « famille »…
- Tout le droit doit être revu à l’aune de l’abolition de la notion même de vie privée : vaste chantier qui exige d’abord que les pensées soient déverrouillées et le tabou brisé. (Cf. Famille)

Être humain (Vie - dite - privée. Et démocratie) : Toute évocation de « la vie privée » interdit d’emblée toute référence à la citoyenneté, ou, plus justement, en délégitime fortement l’apport supposé progressiste. Et dévoile les fondements patriarcaux de la démocratie. Quelle est la « vie privée » des femmes (des milliards) enfermées dans, assignées à, définies par leur assignation à la sphère dite « privée » ? (Cf. Politique)

Être humain Vie (Refaire sa...) : Ne se dit en général pas pour une femme, célibataire, épanouie, qui a - ou non - (plein d’) des amant-es : ne concerne que les autres, celles qui se passent, une seconde fois, la corde au cou.

IV. Être-s humain-es (Corps) :

Être humain. Corps. (1,2,3) ; Football ; Langage (1,2) ; Logique de marchandisation ; Mannequinat ; Non patrimonialité ; Nudité ; Rodin (Auguste) Sade… ; 23 novembre 2015 : 13 Items

Être humain. Corps (1) : Affirmer « mon corps m’appartient », c’est poser le droit de propriété (de son corps) comme fondement de son identité, au mépris de toutes les philosophies posant la liberté comme fondement de la personne humaine pensante. C’est substituer la question de la liberté (de l’être) à celle de la propriété (du corps). Toute dissociation du corps et de l’être humain est en, soi une négation de la personne humaine, morcelée, et donc chosifiée .
Cette expression ne peut être légitimé. En effet, si je suis propriétaire (de mon corps) - dissocié de ma personne -, je suis libre d’en disposer à mon gré, de le vendre, le louer, de l’exploiter, et donc d’en être exploitée : on légitime donc la capacité de chacun-e à s’approprier d’autres êtres humains. On comprend mieux, dès lors, comment une revendication présentée, vécue comme féministe en est venue à être utilisée, en toute cohérence libérale, par les tenants du proxénétisme. Et peut justifier l’esclavage.
- Pour mieux appréhender les régressions inhérentes cette affirmation, Cf. :
* L’article 28 de la Déclaration des droits de l’homme de l’an III (24 juin 1793) : « Tout homme peut engager ses services, son temps : mais il ne peut se vendre, ni être vendu ; sa personne n’est pas une propriété aliénable [...].»
* Locke : « Je ne suis pas le propriétaire de ce qu’un autre est en droit de me prendre quand il lui plaira, contre mon consentement. » 71
- Entendu [2012] : « Elle lui offre son corps » : le corps est devenu l’objet du sujet.
- Lu [12 septembre 2013] : « Mon corps, ce jouet » [Revue : Styliste]
* Ajout. 25 janvier 2014. Dans l’appel à manifester ce jour à Paris, signé - à l’initiative de la Marche Mondiale des femmes contre les Violences et la Pauvreté - par des dizaines d’associations, partis, syndicats [dont la liste doit être connue 72], intitulé : « Avortement Espagne : Manifestations Solidaires Paris et ailleurs ! » « Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs ! […] », je lis notamment : « Nous appelons à : - Lutter pour une Europe où toutes les femmes pourraient disposer librement de leur corps sans contrainte étatique et religieuse, et qui intègre ces droits à la Charte européenne des droits fondamentaux. […] Et le texte se termine ainsi : « Non à l'ordre moral qui veut gérer nos vies, Oui à nos droits, tous nos droits, et à la liberté de choix d'avoir un enfant ou non ».
- L’Europe libérale proxénète a encore gagné : ce sont ses ‘concepts’ qu’elle a, sous couvert de lutte pour le droit à l’avortement, imposé.
* Ajout. 21 mars 2015. Lu dans Elle, l’article intitulé : Espagne, Mon corps, propriété privée. On lit : « C’est une action de reconquête. Prenant le slogan : ‘Mon corps m’appartient’ au pied de la lettre, des centaines d’Espagnoles ont répondu à l’appel de la performeuse Yolanda Dominguez en faisant enregistrer leurs corps au Registre des biens meubles dans les chambres de commerce de plusieurs villes. […] Cette action contient bien sûr une ironie décrypte l’artiste dans le journal El Pais. Nous ne sommes pas évidemment que des corps, mais avec sa loi de restriction de l’IVG, le gouvernement nous traite comme tels, de simples corps. » 73 La marchandisation des êtres humains avance inexorablement…(Cf. Femmes, Politique (Frontières), Proxénétisme, Sexe-s […] )

Être humain. Corps (2) : Le processus de transfert des attributions supposées être celles de l’ « être humain » au corps s’accélère…
- Pour illustration, Cf., [pour les seuls mois de mars / avril 2013] l’annonce de l’organisation de deux colloques internationaux : « Corps et travail social entre libertés et contraintes » ; « Corps et construction des catégories d’âge : sortir de l’enfance, entrer dans l’adolescence », la création d’un [premier] « Labo du corps » ; l’organisation de trois journée d’études : « Quand le corps dit le genre » ; « Enfances inégales : Corps, genre, classe » ; « Corps, femmes, contraintes sociales », de deux séminaires : « Le corps transsexuel : transgenre : normes, création, subjectivation » ; « Le Corps, territoire du sacré ».
- Certes, « le corps » n’est pas une ‘découverte’ nouvelle [de l’Université], mais ce processus doit être analysé dans le contexte de la dissociation accélérée du « sexe », du « corps » et de « l’être humain », (après la dissociation du « corps » et de « l’âme »), ce qui lui confère une signification politique actuelle d’importance. Un dépeçage de l’être humain à l’œuvre.
* Ajout. 30 mars 2014. Amnesty International a, en mars 2014, lancé une campagne internationale intitulée : « Mon corps, mes droits », ces deux termes étant précédés de : « ma vie, ma santé, mon éducation, mon choix, mon avenir ». Un nouveau concept : l’égotisme utilitariste dont les femmes seraient l’avant-garde ?
* Ajout. 14 décembre 2014. Une émission de France Culture 74 est consacrée au « gouvernement du corps [...]». (Cf. Droit. Amnesty International, Féminisme (Pensée) (2), Libéralisme, Langage (Genre), Possessif, Proxénétisme, Sexe)  

Être humain. Corps (3) : Si le même terme peut être employé pour un être humain vivant et un être humain mort, qu’en déduire ? Corporaliser l’être humain : un dernier exemple : un colloque intitulé : « Le corps en morceaux : violences sexuelles et violences sexuées faites aux femmes » doit avoir lieu au Sénat le 28 novembre 2014. Il sera ouvert au Sénat par Pascale Boistard, Secrétaire d’État, chargée des droits des femmes sur le thème : « La prostitution, une violence faite au corps des femmes ». (Cf. Proxénétisme, Violences)

Être humain. Corps (Football) : Daniel Sibony, psychanalyste, lors du Mondial de foot de 1998, auteur de  : « sans être un freudien obsédé, on peut voir chaque équipe comme un corps collectif qui, dès qu’il a la balle, devient phallique et va l’enfoncer dans le creux du corps adverse. Dans maintes langues, marquer un but c’est carrément tirer un coup… » 75 (Cf. Sexe-s. sexualité, Violences)

Être humain. Corps (Langage) (1) : Non, le corps ne parle pas ; non, il n’y a pas de parole, pas de langage du corps. Il y a des langages (silences inclus) de l’être humain, dont certaines se manifestent ou non, consciemment ou non, par des expressions visibles, lisibles ou non, physiquement, corporellement.
Non, le corps (arts de la danse inclus) n’a pas à « se dire », à « s’exprimer », à « se laisser aller », à « se libérer », à « dire sa vérité »…Le corps (le cœur, le cerveau, le sexe…) ne peut être dissocié de l’être humain ; s’il l’est, quand il l’est, c’est une négation de l »idée même d’être humain. (Cf. Langage, Proxénétisme)

Être humain. Corps (Langage) (2) : [2014-2015] Quelques intitulés de séminaires, colloques, appels à contrats, articles, thèses (non exhaustif) : « Mon corps a-t-il un sexe ? » ; « Corps vulnérables » ; « Du corps imaginaire à la singularité du corps : Le féminin en question » ; « Le corps à travers le regard » ; « Du corps différent à l’imaginaire de l’autre » ; « Le corps imaginaire incarcéré deux fois » ; « Quand le corps s’abîme dans l’art » ; « Le corps doublement blessé » ; « Du corps ‘sculpté’ au sexe mutilé » ; « Le corps féminin, fantasme de la chirurgie esthétique » ; « Cancer du sein, le corps singulier » ; « L’apprentissage du corps après l’accident » ; « Pratiques de séduction et construction du corps des épouses dans l’Assemblée des femmes » ; « Hermaphrodites et invertis dans le discours médical à la Belle époque. Corps vulnérables ou corps coupables ? » ; « Le corps en lambeaux : violences sexuelles et violences sexuées faites aux femmes » ; « La violence des mots et leurs effets sur le corps » ; « Violences sexuelles et marquage du corps dans le monde romain » ; « Entre sexe, genre et statut. La violation des corps dans les sources tragiques et judiciaires de l'Athènes classique » ; « Le corps à l’épreuve du Moyen Âge à l’époque contemporaine» ; « Le corps, valeur sociale protégée : les mots du code pénal et les limites de la répression » ; « La prostitution, une violence faite au corps des femmes » ; « Corps en guerre ; une reconfiguration de la virilité » ; « Le corps du délit ou la libre disposition de soi » ; « Validité, autonomie, abjection : interroger le corps et le care » ; « Corps individuels, corps subjectifs ; Quelles subjectivités dans les pratiques de transplantation ? » ; « La personne greffée : Corps individuel, identités personnelle et professionnelle » ; « Corps collectifs : Du don à la justice » ; « Corps et marché dans la transplantation d’organes » ; « Genre, corps et vulnérabilité : normes médicales, éthiques et politiques de l'intégrité corporelle et de la sexualité » ; « Les normes corporelles comme enjeu d’altérité » ; « Au cœur du vieillissement ? Regards croisés sur le corps » ; « Le corps reproducteur » ;  « Corps et sciences sociales » ; « Conversions des corps et transmutations identitaires » ; « Le genre à l'épreuve de l'idéal. Approches pluridisciplinaires de la mise en image des corps» ; « Hyper-médicalisation des corps et de la société : perspectives d’émancipation » ; « Le corps handicapé et ses constructions sociales » ; « Le corps masculin déplacé. L'épreuve de la migration dans la littérature arabe moderne » ; « Cherchez la Femme ! Enjeux du corps féminin en médecine contemporaine » ; « Du corps au genre : dialogues interdisciplinaires » ; « Résister en corps. Ethnographies de l'infamie » ; « Corps noirs et médecins blancs. Entre race, sexe et genre : savoirs et représentations du corps des Africain(e)s dans les sciences médicales françaises (1780-1950) » ; « La Colonisation des corps. De l'Indochine au Viet Nam »  ; « Corps à l'oeuvre, à l'ouvrage et à l'épreuve. Sociohistorique des arts de la performance, années 1970 » ; « Transcrire le corps» ; « Du corps imaginaire à la singularité du corps : Le féminin en question » ; « Femmes politiques issues de l'immigration : un corps à part » ; « Transcrire le corps. Penser la notion de corps au sein des études de genre et des théories féministes » ; « La nudité, une arme politique ? »… (Cf. Langage, Genre, Sexe-s […] )

Être humain. Corps (Logique de marchandisation du) : Ne concerne pas que le proxénétisme, ni la « GPA », ni…. Le libéralisme emporte tout sur son passage : ainsi, lu dans la presse, concernant la gestion des hôpitaux : « L’avortement fait partie des actes très peu valorisés (Il ‘rapporte’ 4 fois moins qu’un curetage après une fausse couche par exemple) qui ne résistent pas à la pression des objectifs à atteindre. » 76 (Cf. « Sciences » sociales. Démographie (MFPF)

Être humain. Corps (Mannequinat) : Entendu une jeune fille de 17 ans : « Je me trouvais trop maigre, les gens se moquaient de moi, ils disaient que j’étais anorexique, qu’on voyait mes os, qu’on aurait dit un squelette, mais, maintenant, vu que je suis dans le milieu du mannequinat, j’aime mon corps. » 77
Pour une analyse critique, cf. le livre / témoignage de Victoire Maçon Dauxerre, Jamais assez maigre. Journal d’un top model. 78

Être humain. Corps (Matérialisme) : Entendu par un matérialiste libertaire : « Nous sommes un corps ». 79 Non : un être humain pensant. La nuance est de taille…

Être humain. Corps (Non patrimonialité) : Pseudo concept repris, sans analyse, ni justification, par le Rapport d’information N° 3334 (Avril 2011) de l’ Assemblée Nationale (lui-même d’une incroyable et systématique confusion) [Danielle Bouquet (PS), Présidente ; Guy Geoffroy (UMP) Rapporteur]). Il fut repris dans la Résolution N° 3522, votée à l’Assemblée Nationale le 6 décembre 2012 « à l’unanimité ». Voici l’article 16 du code civil dont ce « concept » (Chapitre II : Du respect du corps humain) est issu (depuis le 30 juillet 1994) : « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de la vie ». Et en voici l’alinéa 5 : « Les conventions ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses produits sont nulles ». C’est ainsi qu’un alinéa d’un article du droit français [dont l’ambiguïté concernant l’avortement est patent] est dorénavant censé fonder l’abolitionnisme (français !), faisant donc d’un Code civil national portant sur « les conventions » la source de droit permettant de faire croire à « la position abolitionniste de la France», au lieu et place d’engagements européens et internationaux. Cet article 16 alinéa 5 - rappelons le, de droit civil - d’une extrême confusion sémantique - est donc dorénavant considéré comme : « un des principes juridiques au fondement de notre société démocratique et républicaine » (p.17 du Rapport sus cité N°3334), lequel est censé justifier l’abolitionnisme français. Et ce, au mépris de la hiérarchie des normes juridiques (Préambule de la Constitution, Constitution, lois…) françaises, des engagements européens, internationaux, au mépris donc de la signature de tous les textes qui ont engagé la France depuis des dizaines d’années ; plus particulièrement, depuis « la quatrième conférence mondiale sur les femmes », à Pékin, en 1995 ? C’est en effet celle-ci qui a légitimé internationalement le concept de « prostitution forcée », lequel a ouvert la voie royale à la légitimation du proxénétisme.
- Comment peut on à ce point si grossièrement occulter, nier l’existence - et donc légitimer leur réalité - tous les textes émanant de l’Union Européenne ainsi que celle toutes les instances internationales ?
- Pourquoi les associations qui se disent abolitionnistes cautionnent-elles, s’alignant sur les positions gouvernementales françaises, ce déni, ce subterfuge ?
- Pourquoi celles qui ont signé : «L’Appel à entrer en résistance contre l’Europe proxénète » 80 ont-elles, sans aucune explicitation, renié leur signature ?
(Cf. Proxénétisme. Abolitionnisme) 81

Être humain (Corps. Nudité) : Rien n’est moins ’naturel’ que la nudité, sauf peut être, dans ‘l’état de nature’ qui n’est, en Occident, que fiction philosophique.

Être humain (Corps. Rodin Auguste) : Auteur de : «  Lorsque j’ai un beau corps de femme pour modèle, les dessins que j’en prends me donne des images d’insectes, de poissons, d’oiseaux. […] » 82

Être humain (Corps. Sade) :Le premier homme ayant employé l’expression : « ton corps est à toi » est sans doute Sade, en 1795, dans La Philosophie dans le boudoir. 83 En voici la citation exacte : « Fous, Eugénie, fous donc, mon cher ange, ton corps est à toi, à toi seule, il n’y a que toi seule qui aies le droit d’en jouir et d’en faire jouir qui bon te semble. » Les femmes et les associations qui affichent cette revendication qu’elles partagent avec les associations proxénètes devraient y réfléchir plus avant, à nouveau, de l’utiliser. (Cf. Proxénétisme. Corps, Homme. Sade)

V. Être-s humain-es. Enfant-s

Êtres humain-es. Enfants ; Bettelheim (Bruno) ; Conscience de soi ; Curieuse petite fille ; Éducation ; Enfance « heureuse » ; Esclavage ; Garde des ; Geoffrin (Madame) ; Jouets ; Majorité ; Mariage ; Mauriac (François) ; Miller (Alice) (1,2) ; Mineur-es ; Obéir ; Procès d’Outreau ; Rousseau (Jean-Jacques) ; Sade ; Simenon Georges ; « Utérins » ; Violences faites aux enfants (1,2) ; 29 janvier 2016 : 24 items

Être humain (Enfants) : La « découverte» des « enfants » - et non pas de « la sexualité enfantine » - en tant qu’êtres humains autonomes fut l’une des plus grandes révolutions de la modernité. Le livre d’Elena Gianini Belotti, Du côté des petites filles, paru en 1973 à Milan, traduit et publié en 1974 par les Éditions des femmes fut pionnier en matière d’analyse féministe. Il connut un grand succès et eut un énorme retentissement dans le monde. Auparavant, Janusz Korczak [1878-1942], avait bouleversé la réflexion sur la pédagogie et mis en œuvre une expérience de « République des enfants ».

Être humain (Enfants. Bettelheim Bruno) : [1903-1990] Depuis la mort (mais sans aucun doute de son vivant) de celui qui fut pendant des dizaines d’années présenté internationalement comme un grand « pédagogue », « psychothérapeute », « psychanalyste », créateur et directeur pendant trente ans de l’École d’orthogénie de l’Université de Chicago [traitant des enfants psychotiques, autistes], Bruno Bettelheim fut très fortement critiqué. La lecture du livre intitulé : Dialogues avec les mères. La première tâche : éduquer les parents dévoile un homme d’une incroyable violence - dont le principe même est souvent justifié - d’une totale confusion, d’un évident conformisme sociétal, patriarcal, politique, d’une incessante perversité, tyrannique, sadique, malhonnête, à l’égard des parents auxquels il est censé présenter des solutions concernant leurs enfants….sans même les connaitre. J’ai pensé relever les exemples les plus révélateurs ; j’y ai renoncé, plusieurs pages de citations - les plus incroyables - seraient nécessaires. À lire pour comprendre les multiples mécanismes de l’emprise, ici si clairement lisibles. Pourquoi tant de mères [et de pères] ont-ils continué à pourtant croire en lui est une question qui doit être posée : sa renommée ? son prestige ? la caution de l’Université à ses « travaux » ? Sûrement, mais insuffisant…84

Être humain (Enfants. Conscience de soi) : [Concernant les enfants qui n’ont pas été tués par des adultes, parents le plus souvent] neuf livres lus récemment [Moi Christiane F…,13 ans, droguée, prostituée. Mercure de France. 1981 ; Isabelle Aubry, La première fois, j'avais 6 ans… 2008. Document. Oh Editions ; Nathalie Schweighoffer, J'avais 12 ans… Document Fixot. 1990 ; Sabine Dardenne, J'avais 12 ans, j'ai pris mon vélo et je suis partie pour l'école. Pocket. 2005 ; Samira Bellil, Dans l'enfer des tournantes. Folio. 2004 ; Khady, Mutilée. Pocket. 2010 ; Natascha Kampusch, 3096 jours. Éditions France Loisirs. 2011 ; Patricia Patty, Mon enfance assassinée. J’ai lu. 1997 ; Martine Provins, La soupe aux cailloux. Calvaire et courage d’une enfant martyre. Carrere.1986] démontrent non seulement la permanence de la conscience de soi, même sous le joug des plus grandes violences, des plus terrifiantes tortures, mais aussi la capacité de ces jeunes filles, de ces jeunes femmes [sans aucun doute aussi des garçons] à analyser, dévoiler, dénoncer tous les rapports de pouvoir, là où ils sont, d’abord, là où on ne veut pas les voir. De grands livres politiques. La science politique devrait commencer là.
* Ajout. 20 février 2015. Cf. Alice Miller : «  Quand je regarde en arrière, je suis moi- même ébahie de la détermination, de l’endurance, et de l’inflexibilité dont mon Moi vrai s’est montré capable pour venir à bout de toutes les résistances externes et internes. » 85 Si, certes, il n’existe pas de « Moi vrai », ce type de constat s’avère sans doute plus riche d’enseignements que tant et tant d’analyses… (Cf. Conscience, Justice (Psychiatrie), Famille, Patriarcat, Soi, Violences)

Être humain (Enfants. Curieuse petite fille) : [Place du Panthéon, Mars 2012] Une petite fille accompagnée de sa mère me dit que le bouquet de narcisses que j’avais à la main était très joli. Je lui réponds que je suis d’accord avec elle, puis la discussion s’engage sur les fleurs, sur son jardin et s’élargit à d’autres sujets. Nos chemins divergent. Je dis au revoir, suivi de : « c’est agréable de discuter avec une petite fille curieuse ». Elle entend mal et demande à sa mère ce que j’ai dit : « La dame a dit que c’était agréable de discuter avec une petite fille curieuse et bien élevée

Être humain (Enfants. Éducation) : [Le Luxembourg, 30 mars 2015] Un petit garçon d’environ cinq ans, court derrière ses parents et perd l’une des ses chaussures. Il s’arrête, sa mère se retourne, voit la chaussure abandonnée quelques mètres plus loin, revient sur ses pas, va la chercher et la remet à son fils qui l’attendait sur place. J’ai vu dans cette courte scène, l’apprentissage - déjà normalisée - de la dépendance à autrui. Cette séquence (politique) de vie m’a remémoré la réaction de l’un des mes cousins, père de huit enfants, dont l’évidente autonomie était visible dans la différence notable de leurs trajectoires de vie. Je lui avais demandé, tant cette famille se démarquait de celle de mes autres cousin-es, comment lui et sa femme les avaient élevés. Sa réponse fut la suivante : « C’est simple : quand les enfants tombaient, on ne les relevait pas ».

Être humain (Enfants. « Enfance heureuse ») : Évoquer, comme c’est si souvent le cas, une « enfance heureuse », c’est nécessairement [se] mentir [à soi même]. C’est aussi dévoiler ses blocages, ses non dits, ses refoulements…

Être humain (Enfants. Esclavage) : La grand mère de Billie Holiday, esclave, eut seize enfants dont le père était le propriétaire esclavagiste. Tous sont morts « sauf un : son grand père ». La violence du constat [m’] empêche la réflexion. (Poursuivre) (Cf., Enfant-s (Infanticide), Femme-s, Famille, Violences faites aux femmes) (86

Être humain (Enfants. Garde des) : Lu concernant le Brésil (écrit en 1983) : « Les femmes qui travaillent ont des problèmes de garde d’enfants insolubles. Il n’y a pas si longtemps dans le Nord-Est les mères enterraient leurs enfants dans le jardin jusqu’à mi-corps eu leur laissant à boire et à manger à portée de main. » 87 Concernant la France, je me souviens, dans les années 70, d’une femme (dite de ménage) ne pouvant partir travailler qu’après avoir donné du Théralène (sirop provoquant le sommeil) à sa fille laissée seule, souvent fort longtemps, dans son berceau, puis dans son lit. En France, en 2015, d’autres exemples ? Et dans le monde ?

Être humain (Enfants. Geoffrin Madame) : [1699-1777]Voici ce que d’Alembert, dans une lettre à Condorcet, écrivit d’elle : « Madame Geoffrin avait tous les goûts d’une âme sensible et douce ; elle aimait les enfants avec passion ; et n’en voyait pas un seul sans attendrissement ; elle s’intéressait à l’innocence et à la faiblesse de cet âge ; elle aimait à observer en eux la nature, qui, grâce à nos mœurs, ne se laisse plus voir que dans l’enfance ; elle se plaisait à causer avec eux, à leur faire des questions et ne souffrait pas que les gouvernantes leur suggérassent la réponse. ‘J’aime bien mieux, disait-elle, les sottises qu’il me dira que celles que vous leur dicterez.» Et voici, en regard, ce que Rousseau, dans les Rêveries d’un promeneur solitaire, écrivit, la concernant : « Madame Geoffrin s’embarrassait  fort peu que les enfants eussent du plaisir avec elle, pourvu qu’elle en eût avec eux. » Et il poursuivait : « Mais, pour moi, ce plaisir est pis que nul, il est négatif quand il n’est pas partagé » […] 88

Être humain. Enfants (Jouets) : Dans le catalogue « Jouets », « Le Noël des Merveilles » Carrefour, (Décembre 2015) je découvre que les Jouets Garçons (p.23 à 46) et Filles (p.47 à 69) sont strictement séparés, le bleu étant la couleur dominante pour les premiers, le rose pour les secondes.
- Pour les premiers, Les garçons, on découvre : robot interactif, jeep radiocommandée, grande boite de construction créative, innombrables trains, hélicoptères, trains, pelleteuses, tracteurs, grues, voitures, buggys, jeeps, garages, camions, dont l’un de « combats avec fonction lance missiles » (« dès trois ans ») (p.35), hydravions, motos, bolides, attaque de dragons, coffret de constructions, tous les dérivés commerciaux Stars wars (3 pages), drone basic avec un pistolet et projectiles, sous l’intitulé « Nerf », une multiplicité d’armes, de pistolets, de « semi-automatiques », arbalète « Gestuelle réelle de tir » toutes spécifiées : « dès huit ans » (p.32), drone d’extérieur radiocommandée avec caméra (« dès 12 ans »).
- Pour les secondes, Les filles on découvre : la fée volante, les jumeaux ‘Atchoums’ [« Soigne les vite pour qu’ils guérissent », Princesse Cadance cœurs lumineux («  Active ses pouvoirs magiques grâce à sa corne et  son tatouage qui s’illuminent. En plus, elle parle ! »), coffret de quatre poupées  (« Pour vivre la magie de l’amitié, ce coffret de 4 poupées girls ultra tendance »), des arbalètes, un pistolet double canons (« avec bracelets à breloques que l’on peut détacher et porter » (« dès 4 ans »), la loge de la chanteuse (« Transforme Livi en super star pour son grand concert »), d’innombrables poupées, dont la poupée Violette « avec guitare et make-up », la poupée Elsa, chanteuse des neiges («  Elsa entonnera sa célèbre chanson ‘ Libérée, délivrée’, pour que tu chantes et tu danses avec elle », (« dès 3 ans »), dont la poupée Barbie (Barbie Courtney princesse rock’n rol, Barbie et son véhicule, Barbie studio création design, Barbie style et paillettes), la poupée freak du chic, la poupée clan de rebels, la poupée géante («  Tu pourras l’habiller avec tes propres vêtements, elle est presque aussi grande que toi »), la loge de star ( « Loge contenant une poupée Nancy et sa coiffeuse. Nombreux accessoires pour prendre soin de Nancy comme un star », nombreuses têtes à coiffer (« dès 3 ou 5 ans »), un coffret de maquillage (idem), un gant magique Elsa Lance glace («  Deviens comme Elsa et envoie de la glace et de l’eau comme par magie »), un château spectacle rock’n roll royal («  Un château qui s’ouvre en deux temps et révèle 5 univers cachés pour permettre aux princesses de s’exercer »), « mon poupon » (Nouveau-né, quatre pattes, prends son bain, et ses tenues, et sa chaise haute, et ses poussettes), « mon bébé » (apprend à marcher, apprend à parler, fait ses dents) et la poussette jumeaux, la poussette  combi+ landau (« dès 3 ans »), le centre de maternité, la nursery, le Cicciobello ‘bobo’ ( « Prends soin de lui, il a besoin de toi ! Trouve le traitement approprié pour le guérir ! Inclus 7 accessoires », Cicciobello ‘Miam miam’ («  Quatre actions de jeu : manger, boire, mal au venter ; l’heure du pot. Occupe-toi bien de lui, comme une vraie petite maman. Sans saletés ! »), de nombreuses cuisines, plusieurs caisse enregistreuses, un chariot de ménage avec aspirateur, une clinique vétérinaire, un set d’appareils électro ménagers, des coloriages, des instruments de musiques …
Le patriarcat uni au capitalisme (ici, renforcé par la segmentation du marché qui augmente le profit) ; le bellicisme, la culte de la force unis à l’impuissance ; la machine unie à l’abêtissement ; la mobilité unie à l’enfermement ; la paternité absente liée à l’exclusive maternage réservée aux filles laissées toujours seules avec des rêves débiles. Et tout ceci uni dans cette même finalité : accentuer, aggraver, la division des tâches, des fonctions, des statuts. Au delà de la caricature.
- Dernier point : Tous les garçons représentés sont de peau blanche, saur un seul, de peau noire qui, pourvu d’une « Méga Elite cyclone », avec « un barillet de 6 méga fléchettes pour une distance de plus de 23 m ! » et toutes les petites filles sont de peau blanche, aucune donc noire, brune, arabe, asiatique, indienne, métis…

Être humain (Enfants. Majorité) : Ce passage à l’âge ‘adulte’ permet de considérer qu’un crime pusse être qualifié comme tel si la victime est âgée de 17 ans et ne pose plus problème à 18 ans. L’analyse se complexifie encore lorsque l’on aborde la question de la différence juridique ancestrale entre majorité dite civile et majorité dite sexuelle. (Proxénétisme, Justice, Mariage (Age du), Sexe)

Être humain (Enfants. Mariage) : Que le mariage justifie qu’un-e enfant-e né-e en son sein bénéficie d’un statut autre que celui né hors de son sein (enfant - dit - bâtard, naturel, adultérin, reconnu, légitimé par jugement…) suffit à en condamner l’institution. (Cf. Famille. Mariage)

Être humain (Enfants. Mauriac François) : [Interview de Mauriac, en 1965, alors âgé de 80 ans] «  […] J’aime l’enfance, pas seulement la mienne, mais celles des autres. […] Il y a chez un enfant de 12 ans, je parle d’un enfant ordinaire, un miracle, je trouve. Il y a cette découverte du monde qui relève du génie. Et il y a, en même temps, quoi qu’en ait dit Freud, et toutes ces histoires, il y a une grande pureté, en même temps. Le sexe n’est pas commencé, ou enfin sous une forme tellement inconsciente que ça ne compte pas. Il y a la découverte du monde. Il n’y a pas encore toute l’impureté de la vie  C’est un âge que, moi, je trouve merveilleux. […] C’est [n’est] vrai que des garçon, parce que les filles, elles sont tout de suite, des femmes. Il n’y a pas d’enfance pour les filles. Je ne crois pas. Il n’y a pas de véritable enfance. Elles ne sont jamais innocentes. Tandis que les garçons le sont.
- Question : Comment expliquez vous ce que vous venez de dire ?
C’est parce que c’est physiologique. Il est évident que les filles sont des femmes beaucoup plus tôt que les garçons ne sont des hommes. Elles le sont incroyablement tôt. […] La coquetterie des filles, le désir de plaire… La femme est là, déjà, tout de suite. Je le trouve, c’est mon expérience à moi. C’est leur charme d’ailleurs naturellement. Elles ont bien moins innocentes que les garçons. Il me semble. Mais c’est une expérience personnelle. […] » 89

Être humain (Enfants. Miller Alice) (1) : Alice Miller est pas, lue, citée, analysée, appréciée, réfléchie, critiquée donc, à la mesure de ses immenses apports à la compréhension de notre monde. Cohérent : si aucun-e enfant-e n’était plus maltraité-e, comment les puissant-es pourraient-ils le rester ? 90
* Ajout. 21 février 2015. Pas uniquement « les puissant-es » : chacun-e d’entre nous. - La force d’Alice Miller est, sans nous contraindre en rien, par l’honnêteté, la rigueur de sa démarche, de responsabiliser chacun-e d’entre nous. Nous ne pouvons, tous et toutes, qu’en être radicalement et donc positivement, fondamentalement bouleversé-es.
- En sus, elle dévoile, aisément, que le formalisme binaire des soi-disantes « oppositions » entre analyses individuelles et collectives (politiques, sociétales..) ne sont que les manifestations de notre incapacité à appréhender le monde. Non…, plutôt des immense difficultés nécessaires pour le comprendre.

Être humain (Enfants. Miller Alice) (2) : Si vous voulez connaître les enfances d’Hitler, de Nietzsche, Proust, Rimbaud, Virginia Woolf, Mishima, Kafka, Saddam Hussein et de tant d’autres et comprendre (du moins partiellement) comment elles ont agi sur leur destin ; si vous souhaitez mieux comprendre comment intelligence de soi et intelligence du monde sont indissociables ; si vous pensez que la valeur d’une analyse a à voir avec l’humanité de l’analyste ; si vous voulez comprendre comment une analyse qui occulte, ignore la pensée féminise peut cependant l’enrichir considérablement, lisez Alice Miller.

Être humain (Enfants. Mineur-es) : Qui ne voit que dénoncer la délinquance des mineur-es, «véritable fléau pour notre société » pour l’UMP, le Front National et tant d’autres, a d’abord et avant tout pour fonction de tenter de cacher le dévoilement, la mise à nu, la condamnation, la judiciarisation accélérée depuis quelques dizaines d’années des violences à leur encontre du fait d’adultes, dans la ‘famille’, les institutions religieuses, associatives, sectaires, dans l’enseignement, l’armée, etc. …  (Cf. Famille, Justice (Droit), Violences)

Être humain (Enfants. Obéir) : Lu : « Les enfants doivent obéir aux parents ; la mère doit obéir au mari ». Ce ‘constat’ interdit toute réflexion sur les différences entre garçons et filles (subsumés dans le terme d’« enfants»), sur celles entre le père et de la mère (subsumés dans le terme de « parents ») et en assimilant « la mère » au « mari » et occulte les pouvoirs des pères et maris sur leurs épouses et leurs enfants. (Cf. Famille, Penser. Obéir), Patriarcat)

Être humain (Enfants. Procès d’Outreau) : Hier, lors d’une émission consacrée à Florence Aubenas, 91 auteure d’un livre tiré à plus de 400.000 exemplaires intitulé La méprise, l’Affaire d’Outreau 92 - celle-ci, retraçant les étapes de son enquête, affirme : « […] Le mot qui est dit pour ce quartier c’est : ‘Dans ce quartier, on se tapait un gosse comme on se tapait une bière’. Il faut l’entendre…». Puis, après avoir évoqué « le comportement à l’école » de Dimitri Delay (déplacé dans une autre école d’un quartier chic) qui pose pour le moins problème (« Il se rue sur les petites filles en disant : je vais te faire l’amour ; il se met des crayons dans l’anus en pleine classe »], Florence Aubenas poursuit : « Mais à la Tour de Renard (À Outreau) , quand on a dit : ‘Mais attendez ! vous n’aviez pas remarqué cela ?’ , les gens disent  : ‘Si ! mais dans ce quartier, tous les enfants font ça !  ce n’est pas grave ! » Et elle conclut : « Je pense que c’est ça un des problèmes de la France d’aujourd’hui. »
- Mais alors, au delà du couple Delay / Badaoui, qui sont les auteurs des violences ici évoquées ? Ont-ils été recherchés, trouvés, poursuivis, condamnés ? Et qui sont, où sont toutes les victimes ? Ont-elles été recherchées, trouvées ? Ont-elles obtenu justice, réparations ? Le fiasco de « l’affaire d’Outreau », des services sociaux, de la justice, n’est-il pas à rechercher ici aussi ?
- Et enfin, concernant les enfants de Myriam Badaoui et Thierry Delay, Florence Aubenas (ma seule référence ici) cite ces phrases prononcés par leurs enfants : « Nous sommes victimes d’inceste » et : « Il n’y a pas que nos parents ». Leurs parents auraient-ils été vraiment les seuls à violer, torturer leurs enfants ? Et que dire des « 70 mis en cause » au début de l’enquête ? - dont seuls « 17 » - ont été jugées, condamnés puis amnistiés ? Sont-ils tous sortis de l’imagination de Madame Badaoui, soutenue, encouragée par le juge d’instruction Fabrice Burgaud ? (Cf. Justice, Violences (Incestueuses)

Être humain (Enfants. Rousseau Jean-Jacques) : Auteur de : « Enseignez premièrement aux enfants à parler aux hommes ; ils sauront bien parler aux femmes quand il faudra. » 93
* Ajout. 16 septembre 2015. À la lecture de la très forte critique d’Élisabeth de Fontenay, malheureusement dévaluée par le titre de son texte : Pour Émile et par Émile, Sophie ou l’invention du ménage [parue en 1976 dans le numéro des Temps Modernes intitulé : Petites fille en éducation], je me rends compte que le fait d’avoir sélectionné, privilégiée cette seule citation, certes signifiante, est non seulement partiel, dérisoire, mais surtout mise au silence de la gravité des prises positions, en termes de justifications du patriarcat, du Rousseau de L’Émile (Titre V plus particulièrement). 94 Ceci étant, serait-il possible de lire La nouvelle Héloïse, comme une (partielle) critique de la Sophie de l’Émile ?

Être humain (Enfants (Sade) : Sade, auteur de : « La cruauté est le premier sentiment qu’imprime en nous la nature ; l’enfant brise son hochet, mord le téton de sa nourrice, étrangle l’oiseau bien avant l’âge de raison » […]. 95 Et de : « la sensibilité …était le premier sentiment qu’il fallait émousser dans les enfants, en les accoutumant de bonne heure aux spectacles les plus féroces. » 96 (Cf. Êtres Humains. Nature, Sade)

Être humain (Enfants. Simenon Georges) : [1903-1989]Auteur de : « Le sort m’a donné deux fils avant toi (sa fille, Marie-Jo) et je n’ai pas été déçu. Marc et Johnny, jeunes mâles ont été accueillis dans l’allégresse, comme devait l’être, après toi, ton frère Pierre. Je n’en ai pas moins eu longtemps la nostalgie d’une fille, d’une petite femelle d’homme dont je puisse suivre l’éclosion. » 97 Faut-il rappeler, au risque d’un amalgame qui peut être vécu comme grossier, que sa fille s’est suicidée ?

Être humain (Enfants. « Utérins ») : Entendu ce jour : « Nous sommes 14 enfants et aucun du même père. Nous sommes des utérins, ce qu’on appelle des utérins...par ce que c’était un peu les enfants de la honte …» (Un homme de 68 ans). 98
* Signification « utérin », selon le Littré : « Terme d'anatomie. Qui concerne la matrice. Globe utérin, la masse arrondie que forme dans l'hypogastre l'utérus pendant la grossesse et pendant les huit à dix jours qui suivent l'accouchement avant que l'utérus ait repris sa forme et son volume habituels. Terme de pathologie. Granulations utérines, petites tumeurs irrégulières siégeant dans la cavité du corps de l'utérus et quelquefois du col. Fureur utérine, synonyme de nymphomanie. Les utérins, classe de médicaments hétérogènes, qui ont pour propriété commune d'agir plus particulièrement sur l'utérus, d'exciter les contractions de sa membrane charnue et les sécrétions de sa muqueuse. Il se dit des frères et des sœurs nés de la même mère, sans avoir le même père. ‘Les parents utérins ou consanguins ne sont pas exclus par les germains. [Code civil]’ »
* Signification d’« utérin » selon le Larousse : « Se dit des membres de la branche maternelle d'une famille, en comprenant à chaque génération les seuls enfants des filles de cette famille. (Les frères et sœurs utérins s'opposent aux frères et sœurs consanguins, qui sont du même père mais d'une mère différente, et aux frères et sœurs germains, qui ont le même père et la même mère.) »

Être humain (Enfants. Violences faites aux enfants) (1): Un « pédophile » signifie une personne qui aime les enfants. Remplacer par criminel. La permanence de l’emploi de ce terme : une caution politique d’un déni. (Cf. Violences. à l’encontre des enfants)

Être humain (Enfants. Violences faites aux enfants) (2) : Dans un texte de Freud, daté de 1919, intitulé : Un enfant est battu, j’ai relevé 115 fois le mot : « fantasme ». Le texte à l’avenant…[19 pages. 49.940 (Cf. « Sciences » sociales. Psychanalyse, Violences à l’encontre des enfants)

VI. Être-s Humain-es. Femme-s

I. Femme : Femme ; Achat (1,2) ; « Avoir » une (femme) ; Bouquets ; Caïn ; Collin (Françoise) ; Conscience de classe. Aristocratie ; Conscience de classe. Ouvrière) ; Coût ; « Cul » ; Définition ; Démodée ; Dépendante ; Dignité ; Devenir ; Femme de Saint Cloud (La) ; Égérie ; Elle ; Être ; Faire-Valoir ; Féminin (1,2,3) ; Féminisation ; Flèche ; « Forte » ; « Hystérique » ; Khmers rouges ; Lesbienne (1,2,3,4) ; Liberté ; Lit ; Maitresse ; Maquillage ; Moi ; « Moche » ; Mort (Peine de) ; Nudité ; Perte de temps ; Peur ; Portait ; Procréation ; Puritaine ; Qu’une [femme] ; Renoncement ; Respectée ; Revanche ; « Rien » (1,2) ; Sénèque ; Sensibilité ; « Seule » ; « Soutenir » ; Suicide ; Territoire ; « Une femme (ou un noir) » ; Vagin (1,2,3) ; Vengeance (1,2) ; « Vénéneuse » ; Vie « de femme » (1,2) (66) ; II.Femme (Artiste) : Bacall (Lauren) ; Barbara ; Bardot (Brigitte) ; Boulanger (Nadia) ; Bourgeois (Louise) ; Callas (Maria) ; Capri (Agnès) ; Casarès (Maria) ; Chanteuses françaises (d’antan) ; Claudel (Camille) ; Claudel (Camille) / Rodin (Auguste) ; Dietrich (Marlène) ; Fontaine (Brigitte)  ; Fréhel ; Goya (Chantal) ; Juliette ; La Malibran ; Lens (Aline de) ; Monroe (Marilyn) ; Morisot (Berthe) ; Rama (Carol) (1,2) ; Séraphine Louis ou : Séraphine de Senlis) ; Saint Phalle (Niki de) (1,2) (25) ; III. Femme (Écrivaine) : Aubenas (Florence) ; Audoux (Marguerite) ; Azzedine (Saphia) ; Cardinal (Marie) ; Colette ; Colette (et Willy) ; Dickinson (Emily) ; France Culture. 2015 ; Fitzgerald (Zelda) ; Lambert (Madame de) (1,2) ; Malraux (Clara) ; Marquise de Sablé ; Pore[t]te (Marguerite) ; Rochefort (Christiane) ; Shelley (Mary) Sévigné (Madame de) ; Staël (Madame de) ; Tsvetaieva (Marina) (19) ; IV. Femme (Épouse (de) : Agacinski (Sylviane) ; Agutte (Georgette) ; Beuve-Méry (Hubert) ; Bloy (Anne-Marie) ; Brossolette (Gilberte) ; Chirac (Bernadette) ; Dreyfus (Lucie) ; Freud (Martha) ; De Galese (Marie de) ; Grazietta (Iulca) Gramsci ; Hitchcock (Alfred) ; Jaurès (Louise) ; Kroupskaïa (Nadejda) ; Littré (Pauline) ; Marie-Amélie de Bourbon-Siciles ; Mégret (Catherine) ; Michelet (Athénaîs) ; Pasteur (Louis. sans prénom connu) ; Pompidou (Claude) ; Quinet (Hermione) ; Roland (Madame) ; Rolland Romain (Madame) ; Tocqueville (Marie de) ; Reagan (Nancy) ; Tolstoï (Sophie; Trotsky (Natalia Sedova) ;(25) ; V. Femme (Mère) : Mère (1,2) ; Agout (Marie d’) ; Agrippine ; Eichmann (Adolf) ; Levasseur (Thérèse) ; Monica (Sainte Monique) ; Oldenbourg (Zoe) ; Sand (George) ; Sœur Emmanuelle) (11) ; VI. Femme. (Nom) : Femmes (Nom) ; D’Agoult (Marie) ; Girardin (Delphine de) ; Goebbels (Magda) ; Mitterrand (Danielle) ; Malher (Alma) ; Sade ; Stein (Édith) (8) ; VII. Femme (« Politique ». France. XXème siècle) : Femmes politiques ; Alliot-Marie (Michèle) ; Aubry (Martine) (1,2) ; Bouchardeau (Huguette) ; Cresson Édith, Garaud (Marie-France ; Giroud (Françoise) (1,2,3) ; Joly (Eva) ; Lagarde (Christine) (1,2,3,4) ; Lienemann (Marie-Noëlle) ; Panafieu (Françoise de) ; Roudy (Yvette) ; Royal (Ségolène) ; Taubira (Christiane) ; Veil (Simone) ; Weiss (Louise) (22) ; VIII. Femme (Remarquable) : Arthaud (Florence) ; Avila (Thérèse d’) (1,2,3) ; Ayoub (Mouna) ; Bashkirtseff (Marie) ; Bidault (Suzanne) ; Bonaparte (Marie) ; Bonheur (Rosa) ; Boudicca ; Brettignies (Louise de) ; Brion (Hélène) ; Caster (Sylvie) ; Ceaușescu (Elena) ; Choiseul-Praslin (Duchesse de) Cléopâtre ; Christine de Suède ; Craven (Elisabeth) ; Decker (Marie-Laure de) ; Delay (Florence) ; Demuth (Hélène)  ; Desbordes-Valmore (Marceline) ; Drouet (Juliette) ; Eltahawy (Myriam) ; Eve ; Fallaci (Oriana) ; Jacquemart (Justine) ; Jeanne d’Arc ; Holiday (Billie) ; Herman (Liselotte) ; Kiki de Montparnasse ; Kautsky (Louise) ; Klarsfeld (Beate) ; Kolontaï (Alexandra) ; Kowalewski Sofia, Sophie, Sonia ; Lafargue (Laura) ; La Rochejaquelein (Marquise de) ; Lecomte (Mademoiselle) ; Lefort Gertrud von ; Leguay (Catherine) ; Léo (André) (1,2) ; Lou Andreas-Salomé (1,2,3) ; Luxembourg (Rosa) (1,2) ; Luxembourg (Rosa) & Zetkin (Clara) ; Macciocchi (Maria.A) ; Macdonald Langstaff (Annie) ; Marie ; Mademoiselle Mars ; Michel (Louise) ; Michel (Louise. Enterrement) ; Missy (Mathilde de Morny) ; Mladic (Anna) ; Monica ; Mota (Gisela) ; Noailles (Madame de) ; Marquise de Païva ; Parks (Rosa) ; Pascal (Jacqueline) ; Phoolan Devi ; Piat (Yann) ; Rachel ; Riffaud (Madeleine) ; Saartjie Baartman ; Schloss (Simone) ; Soeur Rosalie Rendu ; Stein (Édith) ; Benziane (Sohane) ; Staël (Madame de) (1,2) ; Tillion (Germaine) ; Tristan (Flora) ; Verny (Françoise) ; Voronianskaïa (Élisabeth) ; Weil (Simone) ;  Zassoulitch (Véra) (79); IX. Femmes : Femmes (1,2) ; Africaines ; Aiguille ; Algériennes ; Amies ; Amoureuses ; Appel de Coluche ; Autodéfense ; Artistes  ; Assassinées ; Assassinées, violées, harcelées, battues ; Attirance (pour les hommes ‘forts’) ; « Au foyer » ; « Bas bleus » ; Bagnes ; Beauté ; Besoin d’être aimées ; « Bonne-à-tout-faire » (employée de maison, gouvernante, femme-de-chambre ; femme de ménage …) (1,2,3,4) ; « Bons Pasteurs » ; Bouleversées ; Bourgeoises ; Chanteuses françaises (d’antan) ; Charité (1,2,3) ; Charité (Séverine) ; Charité (Tristan Flora) ; « Cent millions (deux fois)» ; CICR ; Chefs ; Cheptel ; Chômage ; Colère ; Communes à tous ; Communistes ; Compétences ; Condamnées ; Confucius ; Concurrence entre elles ; « Contemplatives » ; Criminelles ; Culpabilité ; « De pouvoir » ; « Défaite Historique » ; Dénis ; Dénis de grossesse ; Déportées dans les camps Staliniens ; D’exception ; D’Holbach ; Diderot ; Dignité ; Distinguées ; Échange (des femmes) (1,2) ; Enfant-s ; Estime ; État ; Formation ; Femmes (et) ; Faibles ; Fouque Antoinette ; Fragiles et/ou vulnérables ; Françaises (1,2) ; « Frigides » (1,2) ; Fusils (1,2,3) ; Genet (Jean) ; Ghiliak ; Gitanes ; Héroïnes  ; Imaginaire ; Images d’elles-mêmes ; Intellectuelles ; Jouir ; Intelligentes (1,2,3) ; Lâcheté ; Lesbiennes assimilées aux ‘gays’ ; Livres (de) ; « Mal baisées » ; Malédiction ; Larmes ; Manager de (femmes) ; Médaille des évadés ; Ménagères ; Mineures (George Sand) ; Misérables ; Mission ; « Mission historique » ; Nombre ; « Nous (les femmes) » ; Occultation ; ONU. Commission de la condition de la femme ; Paroles ; Pas ennemies des hommes ; Pleurs ; « Pétroleuses » ; Pieds bandés ; Plaisirs ; Plus (de femmes) ; Pour Le Monde ; Pour Libération ; Pouvoirs sur les hommes ; Préférées ; Propriétés des hommes ; Propriété morale (des femmes) ; Protéger (1,2) ; Femmes (Quartiers populaires aux périphéries des villes) ; Rebelles ; Regards ; Règles ; Remarquables ; Réparations (dues aux femmes) ; Repos du guerrier ; Repoussoir ; Respect ; Retraites ; Rousseau Jean-Jacques ; Saoudiennes ; Séduisantes ; Silence (1,2,3) ; Solidaires (1,2,3) ; Sororité ; Souffrance ; Stendhal ; Syndicalistes ; Tabliers ; Tondues à la Libération ; Traitées de « putes » ; Travail - dit – ménager ; Trotsky ; Valeur ; Validité des jugements ; Vertu ; Veuves (1,2) ; Vie (de femmes) ; Vie (des femmes) ; Violées (Zoo) ; « Voilées » ; Yeux fermés (159) ; X. Femmes /Hommes (Comparaison) : Femmes / Hommes (Comparaison…et inversement) ; Astell (Mary) ; Badinter (Élisabeth) ; Confiance ; Conte (Paulo) ; Giacometti (Alberto) ; La Bruyère ; Marquez (Gabriel Gárcía) ; Prévert (Jacques) (9)29 février 2016 : 426 Items

I. Femme :

Femme (Achat) (1) : Lu dans les Mémoires du Cardinal de Retz (rédigées autour de 1662) : « Peu après que je fus sorti de collège (1625) [le] valet de chambre de mon gouverneur qui était mon tercero [en espagnol : intermédiaire, entremetteur] me trouva chez une misérable épinglière une nièce de 14 ans qui était d’une beauté surprenante. Il l’acheta pour moi cent cinquante pistoles, après me l’avoir fait voir ; il lui loua une petite maison à Issy, il mit sa sœur auprès d’elle ; et j’y allais le lendemain qu’elle y fut logée. Je la trouvais dans un abattement extrême, et je n’en fus point surpris, parce que je l’attribuais à la pudeur. […] » 99

Femme (Achat) (2) : Lu dans Sade : « Une de nos marcheuses (racoleuses pour les clients et les bordels), aux aguets d’une jeune fille qu’une de mes pratiques me demandait dans le même goût de celle que m’avait demandé le marquis se Mesanges, c’est à dire à acheter pour n’en jamais entendre parler (c.à.d. pour la tuer, après tortures), une de nos marcheuses, dis-je, vint me rapporter, comme j’étais au lit avec Lucile, qu’elle avait trouvé une petite fille de quinze ans, très sûrement pucelle, extrêmement jolie, et ressemblant disait-elle comme deux gouttes d’eau à mademoiselle Lucile, mais qu’elle était dans un tel état de misère, qu’il faudrait la garder quelques jours pour l’empâter avant de la vendre. […] » 100 

Femme (« Avoir » une) : Christiane Rochefort [1917-1989], auteure de : « Si j’avais une femme elle répondrait au téléphone aux lettres aux huissiers aux persécuteurs elle remplirait  les formulaires règlerait les factures classerait le courrier organiserait mes rendez-vous ferait réparer la machine à laver changerait les abat-jours déferait les parquets surveillerait les plantations jouerait avec les chats balayerait sous le lit irait au marché chercherait les charters, pendant que moi j’écrirai Les Sœurs Karamazovna. Mais je ne peux pas avoir une femme, parce que, je ne pourrais pas laisser tout le sale boulot à quelqu’un pour qui j’aurais un minimum de sympathie. Et quelqu’un pour qui je n’aurais pas le minimum, comment pourrais-je le supporter en permanence à la maison ? Je me demande comment ils font. » 101 (Cf. Langage. Verbe. Avoir)  

Femme (Bouquets) : Une femme anonyme, auteure de : « Certaines se réalisent dans le combat politique ; d’aucuns ont la fibre d’écrivain, tels aiment les enfants et se réalisent dans la famille. Moi, finalement, ce qui m’aura le plus plu et ce que j’aurais fait le mieux, sur cette petite terre rigolote, ce sont les bouquets : bouquets de poèmes, bouquets de fleurs, peut être bouquets de visages sur certaines photos, c’est ce que j’aimerais qu’on grave sur ma tombe, si jamais on m’enterre au lieu de m’incinérer, comme c’est la mode en ce moment. On dira : « Elle savait pas faire grand’ chose, mais Dieu ! Ce qu’elle faisait de jolis bouquets ! » 102 (Cf. Femme Artiste. Séraphine Louis)

Femme (Caïn) : Caïn était dans la tombe et regardait sa femme….103

Femme (Collin Françoise) : Auteure de : « Je suis une femme, mais ‘je’ n’est pas une femme. » Valable aussi pour : « féministe », pour « femme [qualifiée de, considérée comme, se définissant comme] lesbienne »… 104 La question ainsi considérablement complexifiée peut alors être prolongée : Qu’est-ce que signifie : « je » [soi], « une femme », « des femmes », « être », « lesbienne » autant de termes, autant de questions qui peuvent, qui doivent, alors se complexifier à leur tour. (Cf. Langage. Verbe (Être), Féminisme)

Femme (Conscience de classe. Aristocratie) : En 1789, l’évêque d’Autun, député aux États Généraux, lors de la première insurrection de Paris, apprend que Madame de Brionne est sur le point de s’enfuir et de quitter la France. Il l’en dissuade et lui conseille « d’aller quelque temps, dans une petite ville de province où elle ne serait point connue ». Sa réponse : « Une petite ville de province, Fi ! Monsieur de Périgord ! Paysanne tant qu’on voudra, bourgeoise, jamais. » 105

Femme (Conscience - et réalité - de classe. Ouvrière) : Domitila Barrios de Chungara, lors de la Conférence de l’Année internationale de la Femme à Mexico en 1976, s’adressant à la présidente de la délégation du Mexique, après que celle-ci lui ait dit : « Nous vous avons déjà suffisamment écoutée. Il faut parler de nous, de vous et de moi… c’est à dire de la femme », auteure de : « Eh bien, parlons donc de nous deux. Mais si vous me permettez, je vais commencer par moi. Madame, cela fait une semaine que je vous connais. Tous les matins, vous arrivez avec un robe différente ; moi pas. Tous les matins, vous arrivez coiffée et maquillée et ça montre que vous avez le temps d’aller dans un salon de beauté élégant et de l’argent à dépenser. Moi pas. Et à voir comment vous vous présentez ici, je suis sûre que vous avez une maison très élégante, dans un quartier aussi très élégant. Nous, les femmes de mineurs, nous n’avons qu’un petit logement prêté, et si notre mari meurt ou s’il est malade ou s’il est licencié de l’entreprise, nous avons quatre vingt dix jours pour quitter notre logement et nous nous retrouvons à la rue. Et maintenant, madame, qu’est ce que votre situation à a voir avec la mienne ? Et ma situation avec la vôtre ? Alors de quelle égalité allons nous parler ? Si vous et moi nous ne nous ressemblons pas, si nous sommes si différentes, nous ne pourrons pas pour l’instant être égales, même en tant que femmes, vous ne croyez pas ? » 106  (Cf. Politique. Égalité, Patriarcat)
* Ajout. 28 septembre 2015.Élisabeth Badinter, dont il importe de ne pas oublier qu’en tant que fille de Marcel Bleustein-Blanchet, elle est présidente du Conseil de surveillance de Publicis, et à ce titre, rémunérée en 2012, pour la somme de 240.000 euros par an 107, et que, d’après Wikipédia, elle fut classée par le Magazine Forbes, même année, la 13ème personne la plus riche de France, auteure de : « Il faut mettre en lumière ce qui nous unit, tous et toutes, plutôt que ce qui nous distingue. » 108

Femme (« Coût ») : [2001] « Le coût estimé pour rapatrier (de France en Moldavie) le corps d’une femme décédée coûte entre 4 et 5.000 dollars », tandis que « les femmes (Ukrainiennes) sont ‘vendues’ 109 (en Serbie) de 400 à 15000 dollars, puis, ‘rendues’ en Serbie, elles sont à nouveau ‘vendues’ de 1.5000 à 3.000 dollars ».
Ainsi, une jeune fille - destinée à être « prostituée » - « coûte » entre deux et dix fois moins cher que, ne coûte, morte [si souvent assassinée], le rapatriement de son cercueil. 110

Femme (« Cul ») : Un banquier à sa femme, mariée avec lui depuis 30 ans, universitaire, laquelle invoquait ses « droits », alors qu’il voulait qu’elle « dégage » : « Ton cul, tu crois que c’est une tirelire ? » [Février 2014] (Cf. « Plan ‘Cul’ »)

Femme (Définition) : Sylviane Agacinski, auteure de : « Je serais bien incapable de définir ce qu’est une femme et n’ai pas besoin de le faire. Mais je sais d’un savoir certain, et quelle que soit ma part de virilité, que je ne suis pas un homme. » 111 Plus pertinent qu’il n’apparaît au premier abord : Femme, tentez de vous imaginer homme ; homme, tentez de vous imaginer femme…J’ai essayé : exercice impossible.

Femme (Dignité) : Anatole France, amant de Madame de Caillavet, est informé par l’un de ses ex-amants, d’anciennes relations amoureuses de sa maîtresse. Il lui écrivit : […] « Ah ! s’il ne s’agissait que d’essuyer les crachats que tu as reçus, avec quelle pitié je le ferais. Quel bonheur ce serait pour moi de les effacer sous mes baisers. Mais la souillure est en toi, comment l’effacer jamais ? Voudrais-tu encore me redonner ce que tu as donné à un autre ? Voudrais-tu encore que nous soyons tous deux ce que tu étais avec ce misérable ?» Elle lui répondit : […] : « Je ne puis supporter que tu me soupçonnes de faiblesse parce que tu mets en doute ma fierté - sans doute je suis souillée par ces horribles calomnies, mais la souillure est involontaire. Je ne suis pas flétrie, et je te défends, oui, je te défends de me le dire. Tu peux t’éloigner de moi, je ne te permets pas de me mépriser…Et puis, tu sais autre chose, je veux te gronder : il est mal à toi de me tenir pour moins précieuse parce que j’ai été insultée par un indigne. » 112 Arguments à réutiliser…

Femme (Démodée) : Une femme démodée : une femme cohérente, sinon avec elle-même, du moins avec son passé ? bien dans ses vêtements ? insouciante au regard des autres ? refusant les assignations ? Valable aussi pour les hommes, à ceci près que jamais « la mode » n’a joué pour les hommes le rôle, la fonction, l’assignation qui fut le sienne pour les femmes… (Cf. Mode)

Femme (Dépendante) : Sartre [concernant sa mère] : « Je vois le rapport à l’argent qu’à eu ma mère ; elle a d’abord reçu de l’argent de son mari, puis de son père, puis elle a été demandée en mariage par un autre homme, mon beau-père, qui l’a entretenue jusqu’à ce qu’il meure ; à la fin de sa vie, elle a vécu en partie de ce que mon beau-père lui avait laissée, et en partie de certaines sommes que je lui donnais.  Elle a été, d’un bout à l’autre de sa vie, entretenue par des hommes et elle n’a eu aucun rapport direct avec le capital. » 113
* Ajout. Même jour : 22 octobre 2014. Dans le même livre, je lis : « Une fois, ma mère m’a donné douze millions pour payer mes impôts. » 114 Relativise le qualificatif de « philosophe ».

Femme (Devenir une) : Quand une petite fille devient-elle « une femme » ? Quand elle a règles pour la première fois ? Quand elle attire des regards relevant d’un désir de séduction ? Quand son hymen est brisé ? Quand elle a des relations sexuelles pour la première fois ? Quand elle se marie ? Quand elle « découvre » le « plaisir » ? Mais alors, ne devient-elle pas « une femme » du seul fait de ses relations aux hommes  qui fait « la femme » ? Ce serait alors l’homme qui « fait » la femme. (Poursuivre)

Femme de Saint Cloud (La) : [Chanson. Souvenir d’enfance] : « En revenant de la foire (bis) – De la foire de Saint Cloud (bis) – J’ai rencontré un brave homme (bis) – Je lui dis : que portez-vous ? (bis) – C’est ma femme que je porte (bis) – Je vous la laisse à cinq sous (bis) – Et de cinq, je passe à quatre (bis) – Et de quatre à rien du tout (bis) – Et si elle vous embarrasse (bis) – Mettez la dans un grand trou (bis) – Et remplissez-le de paille (bis) – Et mettez le feu dessous (bis) – Et dites au voisinage (bis) – Venez voir brûler le loup (bis) – Ce n’est pas le loup qui brûle (bis) – C’est la femme de Saint Cloud (bis) »
* Un autre souvenir d’une chanson d’enfance dont le dernier couplet se terminait par : « Vive les vacances ! fini les pénitences ! les cahiers au feu ! Et la maitresse au milieu ! »

Femme (Égérie) : Vous ne voulez pas reconnaître les qualités intellectuelles et / ou politiques d’une femme, qualifiez-la d’« égérie ». Tout en pouvant, en sus de l’assimiler à des publicités vivantes pour Lancôme, Chanel…, ce qualificatif évite de la lire, de la critiquer, de la considérer selon ses mérites. [Entendu concernant Susan George]. Terme qui a remplacé celui de « muse », trop ‘daté’ …
- Vrai aussi pour : « icône » [Lu concernant Alice Schwarzer. Février 2014 ; entendu concernant Rosa Luxembourg. Mars 2014], et aussi pour « femme d’exception »…

Femme (Elle) : [Hebdomadaire. Groupe Lagardère, vendeur d’armements entre autres...] Qu’Elle - publication le moins à même de l’incarner - puisse, même ponctuellement, se revendiquer du féminisme : quel mépris des femmes, en toute cohérence des anti-valeurs qu’incarne et défend ce journal.
- Que les médias puissent inviter les responsables de ce journal (de plus en plus souvent remplacées cependant par la presse people) pour commenter l’actualité dès lors qu’une femme « connue » a, au sens propre du terme, défrayé la chronique révèle leur politique, fondée notamment sur le principe de privatiser le public, dépolitiser le politique et imposer le règne de l’apparence et de la consommation.
- Pour sourire (jaune) : Question N° 1 posée à un test d’ Elle : « Pour vous, être féministe signifie » : a) Ne pas avoir d’humour et râler dès que quelqu’un fait une réflexion sexiste. b) Se battre contre le plafond de verre. c) Militer pour les droits des femmes afghanes. » (Cf. Femmes (pour Libération), Femmes (pour Le Monde), Polygamie (Elle)

Femmes (Être) : Se savoir être, c’est ne jamais être seule.

Femme (Faire valoir) : Gina Lombroso (fille de son père) sans doute la femme la plus anti-féministe de l’entre deux guerres, auteure, en 1924, de : […] « Une femme élégante, une maison élégante donnent assurément au mari et aux personnes qu’il reçoit l’illusion du bonheur, de la richesse, et par conséquent lui donne du lustre, illusion et lustre auxquelles l’homme est extrêmement sensible. Il tolère en effet parfaitement que la femme tienne plus ou moins bien la maison, qu’elle soit plus ou moins riche, plus ou moins intelligente, qu’elle soit plus ou moins bien vêtue quand il est seul avec elle, si, au moment opportun, elle sait présenter une maison qui paraisse belle, des enfants qui paraissent bien élevés, si elle sait paraître riche, bien vêtue, heureuse, si elle sait lui faire bonne figure devant les étrangers, si elle représente une valeur que les autres lui envient, si elle sait mettre au bon jour les autres biens qu’elle possède et lui en donner conscience à lui-même. » 115

Femme (Féminin) (1) : Le « féminin » - et le « masculin » - sont des constructions patriarcales. Un débat construit sur les fondements de ces deux termes nécessairement reproduit les mythes liant le féminin au foyer, à la fécondité, à la nature… ; et le masculin, à la force, le pouvoir, la virilité…Le débat est dès lors, de manière rédhibitoire,  définitivement compromis.
- Pour disqualifier ce terme à tout jamais : Cf., :
* Freud à Lou Andreas-Salomé : « Pour la première fois, j’ai été frappé de ce qu’il y a d’exquisément féminin dans votre travail intellectuel. » 116
* René Barjavel : « La femme n’est pas un être humain, c’est un être féminin ». 117
* Michel Houellebecq : « Je suis de plus en plus féminin. » 118 (Cf. Être humain, Langage. Verbe (Être), Politique. Mythe, « Sciences » humaines. Psychanalyse)

Femme (Féminin) (2) : Entendu, lu, deux jours de suite (23 et 24 août 2015) : « Les menstrues, quelque chose de très féminin » ; « La peur des souris, c’est féminin » ;; « Le sentiment tout féminin qu’on appelle la pudeur...» « Son travail est féminin, agressif ; c’est un poison.. » Le « féminin », après avoir relevé, nous a t-on assuré, de la nature, de la culture, de la norme, relève plus fondamentalement, en réalité, de l’injonction, de l’arbitraire. Comme « le masculin »…  

Femmes (Féminin) (3) : Flaubert (dans une lettre à Tourgueniev, 25 juin 1876), après l’enterrement de George Sand : « Il fallait la connaître comme je l’ai connue, pour savoir tout ce qu’il y avait de féminin dans ce grand homme. […] » 119

Femme (Féminisation) : Élections du Sénat de septembre 2014 : ‘On’ se félicite (beaucoup sur la Chaîne (TV) Sénat, il est vrai) de la « féminisation » du Sénat, qualifiée cependant par certain-es, plus scrupuleux-ses, de « légère ».
* Le résultat : 25 % de femmes. (Cf. Langage (Féminisation), Politique. Parité)

Femme (Flèche) : [Lu en conclusion de la Préface [rédigée en 1994] à L’Art d’aimer d’Ovide : […] « C’est là que se mesure le génie d’Ovide, la femme est la flèche dont le poème est la cible. » Et ce, quelques lignes après avoir écrit : « Son génie (celui d’Ovide), je crois, fut de mettre le monde au féminin : c’est ce qui le fait inoubliable. » 120 (Cf. Êtres humains. Aimer (L’art d’ (Ovide)

Femme (« Forte ») : Il ne cessait de tenter de se faire reconnaître par elle - qui n’en avait cure - et avait, pour ce faire, tout essayé : l’admiration inconditionnelle, le pseudo-consensus, l’arraisonnement, les colères, les menaces, les appels au secours. Il s’y épuisait. En vain. Elle était ailleurs. Avec d’autres, il avait jusqu’alors obtenu que son ego-toritarisme ne soit pas contesté. Là, il perdait pied. Pourquoi s’acharner à tenter d’imposer un rapport de forces, qui n’intéressait que lui, voué ici à une succession ininterrompue d’échecs ? Par besoin d’attribuer à l’autre, pour tenter de s’en délester, le confus refoulé de soi ? Parce qu’il avait été structuré par les pouvoirs dont il s’était forgé une carapace, mais qui, pour elle, dépourvus de toute légitimité, fondaient, comme neige au soleil ? Mais, plus fondamentalement, dès lors que les rapports de pouvoir étaient, par elle, d’emblée, récusés, c’était lui-même, qui, faute de pouvoir les exprimer, faute d’alternative, s’effondrait. Ce qui épuise, ce qui détruit les hommes de pouvoir (et au delà tout être ‘de pouvoir’), c’est leur impuissance à être, à vivre indépendamment de ce qui les a si profondément structurés. Et les femmes « fortes » ne sont souvent fortes que de cette conscience. (Cf. Être-s humain-s. Conscience, Homme-s, Patriarcat)  

Femme (« Garçonne ») : Monique, dans le film Les invisibles 121 : « Si on prend des airs de garçons, ce n’est pas parce qu’on est des ‘garçonnes’ ; c’est pour plaire aux femmes. (Cf. Femme (Lesbienne) Quel plaisir de lire de telles évidences…Même si, sans doute, les réalités sont un peu plus complexes…

Femme (« Hystérique ») : Une femme hystérique ? Non, une femme épuisée, à bout, au bout du rouleau, qui n’en peut plus, qui explose à la moindre émotion, qui ne peut plus que hurler son angoisse, son impuissance ; une femme écrasée la vie qui n’a pas (encore) pu trouver la compréhension de la nécessité de la révolte… Et donc le chemin de l’apaisement.
- Employer ce terme, c’est, en sus, cautionner l’usage qu’en a fait - et à quels ‘coûts’ humains pour les femmes - la psychiatrie.

Femme (Khmers rouges) : Entendu dans le film de Rythy Pan, Duch, le maitre des forges de l’enfer (2011) qu’au Cambodge, sous le régime des Khmers rouges [1975-1979], on n’employait pas le mot « femme » car il « avait une connotation sexuelle » ; on employait le mot famille qui « avait une connotation révolutionnaire. » De fait les régime détruisait aussi les couples, détruisait les familles, en imposait des mariages selon leur conception de la « révolution ». (Cf. Femmes. Sexe […])

Femme (Lesbienne) (1) : Une femme lesbienne à une amie hétérosexuelle : « Mais tu ne te rends pas compte de ce dont tu te prives ! » L’évidence de cette phrase m’a souvent interrogée, à plus d’un titre…

Femme (Lesbienne) (2) : Elle refusait d’être qualifiée de féministe de crainte d’être reconnue comme lesbienne. D’un autre temps ?

Femme (Lesbienne) (3) : Thérèse Clerc, dans le film Les invisibles, auteure de : []« Comment une vie bascule à travers une main qui s’aventure » [… ] 122

Femme (Libération) : L’une des décisions de sa vie qu’elle pouvait qualifier de libératoire, bien que / quoique spontanée, impensée, fut de lui proposer un rendez-vous pour lui demander s’il voulait bien être son amant. Son refus (intelligent et donc élégant) paracheva un processus de libération dont sa requête était alors l’incarnation.

Femme (Lit) : « Il a eu un enfant d’un premier lit ». À comparer avec : « Il a eu un enfant d’un premier mariage » et avec : « Il a eu un enfant de sa première femme ». Puis, comparer les trois expressions en remplaçant le : « Il » par « Elle ». Et enfin, en remplaçant « il » / « elle », par les parents de l’enfant évoqué.

Femme (Maîtresse) : Pourquoi : « Elle était la maîtresse de  Monsieur X» est-il beaucoup plus fréquent que : « Il était l’amant de Madame Y » ? Facile…

Femme (Maquillage) : Tromperie sur l’identité. Antinomique avec la vérité [de l’être]. (Cf. Elle, Langage. Verbe. Être, Mode)

Femme (Moi) : Mademoiselle de Lespinasse (1774), auteure de : « Ce moi dont parle Fénelon est encore une chimère : je sens positivement que je ne suis point moi. Je suis vous ; et pour être vous, je n’ai aucun sacrifice à faire. Votre intérêt, vos affections, votre bonheur, vos plaisirs, ce sont là, mon ami, le moi qui m’est cher et qui m’est intime. Tout le reste m’est étranger : vous seul dans l’univers pouvez m’occuper et m’attacher. Ma pensée, mon âme ne peuvent désormais être remplies que par vous et des regrets déchirants. (…). » 123 (Cf. Amour, Patriarcat, Soi )

Femme (« Moche ») : Marie Cardinal, auteure de : « Tu connais une femme vraiment moche qui a réussi à faire entendre sa voix en France ? Moi, je n’en connais pas […]. » 124 Aujourd’hui, le terme choque, mais la vérité du constat - les exceptions confirmant la règle - est toujours valide.

Femme (Mort. Peine de) : Véra Figner [1852-1942], révolutionnaire russe, condamnée à mort en 1884, sa peine ayant été commuée en travaux forcés à perpétuité,  enfermée 20 ans dans les prisons du Tsar, libérée en 1905, auteure, en 1884, de : « M’attendais-je à être exécutée ? Non. L’exécution de Sophie Pérovskaïa [en 1881], première exécution d’une femme, avait produite une déplorable impression. L’exécution des femmes n’était pas encore ‘entrée dans les mœurs.’ » 125
- Au nom de l’égalité, en toute logique, que des femmes soient, comme les hommes, condamnées à mort devrait-il être considéré comme une avancée des droits des femmes ? (Cf. Politique. Égalité)

Femme (Nudité) : Lorsque Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir est paru dans sa première traduction anglaise, en 1953, chez A. Knopf pour la première fois aux États-Unis, la couverture représentait une femme nue.
* Ajout. 30 octobre 2015.Libération,même date, pour présenter le livre critique de Marie-Jo Bonnet sur Simone de Beauvoir, s’affichait la photo de dos, nue, de Simone de Beauvoir. Ignoble. 126 (Cf. Êtres humains. Corps, Nudité. Féminisme)

Femme (Perte de temps) : Calculer le temps que les hommes font perdre aux femmes, notamment en récriminations, colères, indignations, toutes aussi inutiles les unes que les autres. Un tel calcul renouvellerait les études sur les budgets temps. Et permettrait de mieux employer sa propre vie.
- Plus fondamentalement, parler, non seulement ne suffit pas, mais, qui plus est, laisse si souvent accroire que l’on dénonce, que l’on agit, que l’autre va entendre, comprendre, s’amender… L’espoir alors fait vivre, mais par procuration…

Femme (Peur) : Elle découvrit subitement que sa vie avait été structurée, modelée, limitée, atrophiée du fait de sa peur de déplaire à un homme pour lequel elle n’existait pas.
- Souvent vrai aussi pour les femmes qui ont été heureuses de plaire à un homme.

Femme (Portait) : On a tant assimilé, tant réduit, tant défini les femmes par leur apparence, qu’un femme qui veut simplement exister, être jugée par elle-même, en elle-même, doit se défier de son image et même de toute représentation d’elle même. Et dès lors, à nouveau, s’autolimiter ?

Femme (Procréation) : Tant qu’une femme mettra au monde un enfant, la ‘fonction d’usage’ de toutes les femmes sera perpétuée. À moins que… ? Jusqu’à ce que… ? Plus utile pour la réflexion féministe que la fallacieuse pseudo égalité. (Cf. Démographie, Front national. Le Pen Jean-Marie)

Femme (Puritaine) : Terme historiquement employé essentiellement pour les femmes, signifiant qu’elles étaient « frigides », frustrées, « mal baisées », qualificatifs employés pendant des siècles sans que les hommes se sentent le moins du monde concernés. Ce terme, progressivement, s’est universalisé. Traiter une personne de « puritaine », dorénavant, c’est considérer qu’elle est contre-le-sexe, et donc pour « la prostitution » : voici l’un des niveaux d’analyse où nous sommes tombées grâce notamment aux défenseurs si zélés, si écoutés, si publiés, si choyés du système proxénète. Et le processus d’inversion des valeurs et des normes mis en oeuvre à l’encontre des abolitionnistes se poursuit et s’élargit : les puritains sont assimilés, entre autres manifestations, aux « bien pensants que veulent [nous] rééduquer». Mais comment peut-on écrire de telles absurdités ? Malgré de nombreux et constants efforts, j’ai toujours beaucoup de mal à le comprendre… 127 (Cf. Proxénétisme, Sexe)

Femme (Qu’une femme) :Arthénice, dans La colonie de Marivaux, auteure de : « […] Vous n’êtes qu’une femme, dites-vous ? Hé, que voulez-vous donc être pour être mieux ? » 128 

Femme (Renoncement) : Elle crut devoir renoncer à elle pour être à lui. Elle se fit carpette. Il s’y couchât sur ce qu’il considéra - à juste titre - comme un don, plus tard, comme un dû : après usage, il l’épousseta, la plia, la rangea, remercia et alla en choisir une autre.

Femme (Respectée) : [1997] Odile Quintin, « ancien chef de Bureau unité égalité des chances à la Commission européenne » concernant Marcelle Devaud, dans les années 80, « son mentor dans les problématiques d’égalité [des chances dans les politiques européennes »]: […] « Elle est très respectée des hommes, parce qu’elle ne prend pas un ton de revendication. Elle a une approche d’affirmation, de valorisation du rôle que peuvent jouer les femmes dans la vie économique et sociale. Elle ne crie pas. Elle discute et négocie. » 129 

Femme (Revanche) : [Début années 60] Lu, dans Le guide des jeunes ménages, dans le chapitre intitulé : ‘Rapports sociaux. Loisirs’, à la rubrique : ‘Invitations’, dans la sous rubrique : ‘Tenue’, ceci : « Afin de permettre à la plus modeste des invitées, de faire son petit effet, il faudra avoir une tenue aussi simple que possible, sans toutefois être négligée. Vous prendrez votre revanche lorsque vous serez invitée à votre tour. » 130 (Cf. Mode, Patriarcat, Sororité)

Femme (« Rien») (1) : Lorsqu’un homme aspirant à, espérant se justifier d’avoir « trompé » sa femme, lui déclare : « Mais, ce n’était rien » ou : « Mais, cela ne signifiait rien pour moi », que les femmes soient solidaires de la femme ainsi lâchement évoquée. Toutes les femmes, sont aussi, alors, ce « rien ».

Femme (« Rien ») (2) : Annie Ernaux, à qui l’on demandait pourquoi, elle qui avait écrit L’événement, n’avait pas signé le Manifeste des 343 [femmes ayant déclaré avoir avorté], répondit : « En 1971, il était pour moi, hors de question de le faire. C’était impensable. Je n’étais rien. De plus, j’étais mariée à un cadre et déclarer publiquement avoir avorté aurait eu l’effet d’une bombe. » 131
* Ajout. 28 février 2016. En réponse à une question concernant son silence de l’occupation française de l’Indochine, en 1946, Raymond Aron répondit : Ce n’était pas tellement difficile, c’était surtout tout à fait inefficace. En 1946 ou en 1947, je n’étais rien. […] » 132  
- Rappel : le contraire de « rien », c’est quelque chose, et non pas quelqu’un-e.

Femme (Sénèque) : Auteur de : « Il y a des gens assez déraisonnables pour s’imaginer qu’une femme pourrait les offenser. […] La femme est toujours un être inconsidéré qui, à moins d’être devenue savante et très instruite, est rétive et ne peut résister à ses désirs. » 133 Rarement évoqué par les critiques du Stoïcisme. Si l’on voulait une preuve supplémentaire que l’histoire n’avance pas nécessairement sur le chemin de la raison…

Femme (Sensibilité) : Katherine Mansfield [1888-1938], auteure de (le 26 janvier 1922) : « J’ai un esprit d’une sensibilité effroyable, qui accueille toutes les impressions ; voilà la raison pour laquelle je suis si complètement entraînée et vaincue. » 134 À méditer…

Femme (« Seule ») : Une femme qui a eu deux arrière-grands-pères, deux grands-pères, un père, quantité de cousins et de neveux, des frères, un ou des maris, un ou des amants, des amis, des patrons, des collègues, des voisins, des enfants - sans même évoquer les femmes ayant partagé sa vie - peut être qualifie de femme « seule »…
- Variante : « Elle vit sans homme »….dans l’attente qu’elle « refasse sa vie».
* Ajout. 18 novembre 2014. Camille Claudel [Lettre de l’Asile. 25 février 1917] auteure de : « On me reproche, (ô crime épouvantable d’avoir vécu toute seule)… » 135
* Ajout. 7 décembre 2014.Douze participantes à la Marche - non mixte - de nuit des femmes ont entendu : « Qu’est ce que vous faites ici seules le soir ? »

Femme (Soutenir) : [Début années 60] Lu dans Le Guide des jeunes ménages, dans le chapitre intitulé : ‘Habillement’, à la rubrique : ‘Pour Madame’, dans la sous rubrique ‘Gaines et Soutien-gorge’ : « Dans toutes les occasions de la vie journalière, la femme a besoin d’être soutenue […] » 136 (Cf. Mode, Patriarcat, Proxénétisme)

Femme (Suicide) : Lettre de Séverine, jeune, désespérée, à Jules Vallès, après que ses parents lui eurent refuser de le rejoindre à Londres, écrite avant de se tirer une balle dans la poitrine : « Je meurs de ce qui vous fait vivre. De révolte. Je meurs de n’avoir été qu’une femme alors que brûlait en moi une pensée virile et ardente. Je meurs d’avoir été une réfractaire. Aimez moi un peu pour cela et gardez en cet esprit que j’ai si fort aimé et si profondément compris une place à votre navée petite amie. » Heureusement elle ne mourut pas et sa famille résignée, la laissa désormais agir à sa guise. 137

Femme (Territoire) : Anaïs Nin, auteure de : « Le territoire de la femme est ce que laisse intact le désir direct de l’homme. L’homme attaque le centre vital. La femme remplit la circonférence. » 138 Confus ; mais puissant ? (Cf. Politique. Frontières)

Femme (« Une femme et un Noir ») : [À propos de la compétition entre Barak Obama et Hillary Clinton à la présidence des États-Unis] Noam Chomsky, auteur de : « Je crois que ce qui a été assez marquant dans la campagne démocrate, c’est qu’il y a eu une femme et un noir. » 139 Non : il y a eu une femme qualifiée de blanche et un homme qualifié de noir, c’est à dire deux êtres humains (un homme et une femme) qualifiés l’un par la seule couleur de leur peau, l’autre par le seul fait d’être une ‘femme’. L’inanité - apolitique - d’une telle opposition mérite d’autant plus d’être notée qu’elle émane d’un penseur - politique - tant vanté… (Cf. « Oui » ou « Non »)
* Ajout. 30 novembre 2015. Noam Chomsky, auteur en 2015, de : « Si vous allez dans le hall du MIT [Massachusetts Institute of Technology, où il a enseigné] aujourd’hui, vous verrez parmi les personnes une moitié composée de femmes, peut-être un tiers de minorités. » 140

Femme (Vagin) (1) : [France. 2012] Dans un monde saturé de pornographie, le terme de vagin - considéré comme indécent ? - est toujours en 2012 inapproprié. On a pu ainsi lire concernant la jeune femme violée en Inde par 6 hommes dans une dépêche de l’AFP : « Ils l'avaient aussi agressée sexuellement avec une barre de fer rouillée, lui causant de graves blessures aux intestins [...].  » 141

Femme (Vagin) (2) : Dans l’article de Simone de Beauvoir, Pour Djamila Boupacha, publié dans Le Monde le 2 juin 1960, celle-ci avait écrit : « On lui enfonça une bouteille dans le vagin. » Commentaire de Gisèle Halimi : « La rédaction du journal s’émut de la cruauté de l’image : il fallu remplacer le mot « vagin » par « ventre ». Et pourtant, le terme était bien employé dans la plainte pénale de Djamila Boupacha. 142

Femme (Vagin) (3) :Le terme de « vagin » n’existait pas dans le Larousse médical de 2006 (lisible sur le net) « conçu par une équipe de 150 éminents spécialistes, ce dictionnaire répond à toutes les questions sur le corps humain, sur ses fonctions et ses maladies. Plus de 6 000 articles classés de A à Z présentent les termes médicaux, la prévention, l'évolution et le traitement des maladies, les actes chirurgicaux, la description des examens médicaux, le rôle et l'action des médicaments, les bases de l'anatomie et de la physiologie, les techniques de secourisme. » Ceci étant si l’on cherche sur le net : « Larousse médical. Vagin » on lit (accompagné d’un un graphique clair) ceci : « Conduit musculo-membraneux qui s'étend de l'utérus à la vulve chez la femme. » Lire la suite pour « Structure » et « Pathologie ». (Cf. Les monologues du vagin)

Femme (Vengeance) (1) : Une femme « de qualité » - sans doute la comtesse de Cayla - raconte qu’elle reçut un jour, nouvellement mariée par ailleurs, un paquet qui s’avéra un bel et gros enfant accompagné de la lettre suivante : « Citoyenne, Puisque vous êtes la femme d’un homme qui devait être mon époux, prenez la charge de nourrir une créature innocente qui lui doit le jour. » Signé : Rosalie.
Sur ce, elle fit venir son mari et lui dit : « Monsieur, quand on fait des enfants, on tâche de les placer ailleurs que chez moi ; voici un des vôtres que l’on m’adresse, vous plairait-il d’en prendre soin ? ». Elle gagna (notamment) de cette répartie sa liberté à vie à son égard. 143
- Á la relecture : pas une vengeance, une saine et légitime réaction. (Cf. Cinéma. La mariée était en noir, Politique. Vengeance)

Femme (Vengeance) (2) : Louise Michel, auteure de : « Quand une honnête femme, calomniée ou poursuivie tue le drôle qui la pourchasse, bravo ! Elle débarrasse les autres d’un danger, elle les venge ; il n’y en a pas assez qui prennent ce parti-là. » 144 Rarement cité…(Cf. Femmes (assassinées), Hommes (Solidaires des femmes en lutte), Légitime défense, Violences contre les femmes)

Femme (« Vénéneuse ») : [12 juin 2012] Lu, à la recherche sur le net du synonyme de « sulfureux » : « Au sens figuré : Qui évoque l’enfer, l’hérésie, le démon qui sent le souffre. Se dit d’une femme ‘vénéneuse’. » 145 (Cf. Langage. Sulfureux…)

Femme (Vie de…) (1) : Une « vie - dite de - de femme », au singulier, c’est vivre [ou non] une vie dans un couple ou non, une vie dite-sexuelle, une vie dite professionnelle, une vie dite d’épouse, une vie dite de mère, et même une vie de femme « multi-casquettes ». (Cf. Vie - dite - privée, Vie (Refaire sa))

Femme (Vie de…) (2) : Une femme ayant vécu « une vie - dite - de femme » peut vivre, en sus, une vie généralement considérée comme dévolue aux « hommes ». Un homme, s’il conteste, s’il récuse, s’il veut échapper à la vie telle qu’elle lui fut imposée, telle que généralement considérée comme dévolue aux hommes, n’aura jamais vécu qu’une vie d’homme. (Cf. Homme-s, Patriarcat)  

II. Femme (Artiste) :

Femme (Artiste. Bacall Lauren) : [1924-2014] Auteure de : « […] Bon, le passé est le passé. Il m’a formée, m’a appris beaucoup de choses, mais le présent m’importe d’avantage. Je lutte pour acquérir le droit à mon identité propre ; je ne veux pas qu’on m’identifie pour l’éternité à un rôle joué à dix-neuf ans. Jusqu’à présent, j’ai toujours plus ou moins perdu cette bataille. Peut être ne la gagnerai-je jamais. Mais je ne cesserai jamais le combat. » 146 (Cf. Patriarcat. Filliation) (2)  

Femme (Artiste. Barbara) : [1930-1997] Auteure, compositrice, interprète de chansons inoubliables, dont trois, plus particulièrement, évoquent les violences de son père à son encontre : Au cœur de la nuit, Nantes, L’aigle noir. (Cf. Violences incestueuses)

Femme (Artiste. Bardot Brigitte) : Auteure de : « J’ai toujours fait ce qui m’a plu […] Je sais que j’ai plus de couilles que beaucoup d’hommes. Ils pourraient prendre exemple sur moi. J’ai toujours assumé ce que j’ai fait ou ce que j’ai dit. »  147 De la fragilité des mythes : un seul jugement les fait éclater comme une bulle de savon (Cf. Mythe)

Femme (Artiste. Boulanger Nadia) : [1887-1979] Compositrice, chef d’orchestre et enseignante. Ned Rorem, l’un de ses élève, déclara en 1979 : « Pour ce qui concerne la pédagogie musicale - et par extension la création musicale - elle est la personne la plus influente qui ait jamais vécu ». Elle fut, toujours selon lui, « le plus grand maître depuis Socrate ». 148

Femme (Artiste. Bourgeois Louise) : [1911-2010] Auteure de : « Pour exprimer des tensions familiales insupportables, il fallait que mon anxiété s'exerce sur des formes que je pouvais changer, détruire et reconstruire. »
Parmi ses œuvres : La Destruction du père (1974) et Maman (2005).
* Ajout. 13 octobre 2014. Sans oublier le terrifiant Fillette [1968]. Le concernant - il s’agit de la représentation d’un monstrueux phallus transpercé par un câble - il faut lire les aberrant-es présentations, commentaires, interprétations qui en ont été faites afin d’en masquer l’évidence, à savoir qu’un phallus a terrifié une petite fille. Et que Louise Bourgeois ait peu ou prou participé à en masquer la signification, n’invalide pas le jugement. (Cf. Violences Incestueuses)

Femme (Artiste. Callas Maria) : [1923-1976] Auteure de : « Je suis libre parce que je ne fais pas de concession149 (Cf. Conciliation, Liberté)

Femme (Artiste. Capri Agnès) : [1907-1976] Auteure de : « Je voulais des gens propres ». Se sont exprimé-es dans son café théâtre : Caura Vaucaire, Germaine Montero, Serge Reggiani, Jean Sablon, Juliette Gréco, Marc Ogeret, Catherine Sauvage, Pierre Louki, Georges Moustaki, les Frères Jacques…150 Chapeau l’artiste !

Femme (Artiste. Casarès Maria) : [1922-1996] Maria Casarès, auteure de : « Soyez donc une femme. Luttez ! » 151 (Cf. Vie (Lutte))

Femme (Artiste. Claudel Camille) : [1864-1943] [Internée]. Auteure de [À sa mère. Mars 1913] : « Cela va t-il durer longtemps cette plaisanterie-là ? Y en a t-il pour longtemps ? Je voudrais bien le savoir. Après avoir tant souffert. C’est une drôle de surprise. » [À M. Pinard. Mars 1913] : « Je me trouve par suite de combinaisons machiavéliques enlevée et internée de force à Ville Evrard. Si vous pouviez dire un mot pour moi, je vous en serais reconnaissante. » [À Henriette de Vertus. Automne 1913] : « J’ai été enlevée par un cyclone moi et mon atelier, mais par un singulier effet de la tornade, mes plâtras ont filé directement dans la poche de Rodin et consorts, tandis que mon infortunée personne s’est trouvée transportée délicatement dans un enclos grillagé en compagnie de plusieurs aliénés. Je fais mon possible pour figurer honorablement dans cette aimable corporation : je n’y fais pas trop mauvaise figure. » [À son frère, Paul Claudel. 1915] : «J’aimerais mieux une place de bonne que continuer à vivre ainsi. » [À son frère Paul Claudel. Mars 1927] : « Ce n’est pas ma place au milieu de tout cela, il faut me retirer de ce milieu : après 14 ans aujourd’hui d’un vie pareille, je réclame la liberté à grands cris. » [À son frère, Paul Claudel. Mars 1930] : « Cela fait 17 ans que Rodin et les marchands d’objets d’art m’ont envoyé faire pénitence dans un asile d’aliénés. Après s’être emparés de l’œuvre de toute ma vie en se servant de B. (Note : probablement Philippe Berthelot), pour exécuter leur sinistre projet, ils me font faire des années de prison qu’ils auraient si bien mérité eux-mêmes... Tout cela au fond sort du cerveau diabolique de Rodin. Il n’avait qu’une idée c’est que lui, étant mort, je prenne mon essor comme artiste et que je devienne plus que lui : il fallait qu’il me tienne dans ses griffes après sa mort comme pendant sa vie. » [À son frère, Paul Claudel. 1932/33] : « Dis toi bien, Paul, que ta sœur est en prison. En prison et avec des folles qui hurlent toute la journée, font des grimaces et sont incapables d’articuler trois mots sensés. Voilà la traitement que, depuis près de vingt ans, on inflige à une innocente.» [Á son frère, Paul Claudel. Nov./déc. 1938], elle signe : « Ta sœur en exil ».
En octobre 1943, Camille Claudel est inhumée dans le cimetière de l’asile d’aliéné-es de Monfavet, celle à qui Rodin écrivait en 1897: « Un génie comme vous est rare152 (Cf. Femme (Seule), Fitzgerald (Zelda), Pelletier (Madeleine), Séraphine Louis)

Femme (Artiste. Claudel Camille / Rodin Auguste) : Lu dans le Journal des Goncourt [10 mai 1894] : « Marx (Roger, critique d’art) me parle ce matin, de la sculpteuse Claudel, de son collage 153 un moment avec Rodin, collage pendant lequel il les a vus travailler ensemble, amoureusement, tout comme devait travailler Prud’hon et Melle Mayer. Puis un jour, pourquoi, on ne le sait, elle a quelque temps échappé à cette relation, puis l’a reprise, puis l’a brisée complètement. Et quand c’est arrivé, Marx voyait entrer chez lui Rodin tout bouleversé, qui lui disait en pleurant qu’il n’avait plus aucune autorité sur elle. » 154

Femme (Artiste. Dietrich Marlène) : Une femme lucide, généreuse, courageuse. L’entendre chanter « La vie en rose » réconcilierait avec ‘l’amour’. 155

Femme (Artiste. Fontaine (Brigitte) : Une fois encore, on fera semblant de découvrir après sa disparition, l’importance de son oeuvre.

Femme (Artiste. Fréhel) : Auteure de : « Fermez vos gueules. J’ouvre la mienne » [au public du Bœuf sur le toit]. 156

Femme (Artiste. Goya Chantal) : [Interview de Chantal Goya, concernant le tournage de Masculin Féminin. 1962 ] : « J’avais 18 ans. […] Godard voulait que je sois à poil dans la salle de bains et j'ai dit non. Je me suis cachée sous le lavabo. Marlène (Jobert) s'est déshabillée, m'a dit de ne pas m'en faire, qu'elle passerait à deux reprises devant la caméra de façon à faire croire qu'il s'agissait de moi une fois. Tu parles ! Godard avait bien vu. Il m'a dit : vous ne serez jamais une star. Je lui ai répondu: la seule «Vedette» que j'ai, c'est ma machine à laver. » 157 Ce sont aussi par ce type de réactions, jamais, en tant que telles, politiquement analysées, que les femmes s’opposent, résistent aux hommes. Nul-le n’est besoin pour cela d’être qualifiée de « féministe », encore moins d’intellectuelle.

Femme (Artiste. Juliette) : Merveilleuse interprète de : Rimes féminines (1997). Entre autres chansons…

Femme (Artiste. Lens Aline R. de) : Auteure de : « Maintenant, j'ai l'enthousiasme, l'ambition, les joies du travail. Je suis au début, j'ai le droit d'espérer, de faire des rêves. Je me sens fière vis à vis des hommes. Pour les uns, je suis seulement une rivale, pour les autres, je suis une égale puisque je travaille comme eux pour me faire une position comme eux. Je suis entrée dans une école [Les Beaux-Arts] qui leur était primitivement destinée, en concourant avec eux…Ils n'ont pas le droit de ne voir en moi qu'une femme comme les autres, sœurs de toutes celles qui ne vivent que pour eux, par eux, instrument d'amour…L'amour, je le supplie de m'épargner. Je n'ai jamais aimé l'amour, jamais aimé aucun homme. Je suis calme, je suis tranquille, toute à mon travail. L'amour serait un grand malheur pour moi, il briserait tout ce qui fait ma vie, je n'y pense pas, je ne le cherche pas, je le redoute…Ah! que l'amour m'oublie ! Je me suis garée du mariage, des toquades de jeunes filles…Mais il y a l'amour-passion, l'amour souverain, l'amour fou […] Il passerait sur moi comme un cyclone en ne laissant que des ruines […] Moins on y pense, moins on a de chances qu'il vienne. Et puis, j'ai vraiment bien autre chose à faire ! » 158 (Cf. Êtres humains. Amour)

Femme (Artiste. La Malibran) : [1808-1836] « Merveille des merveilles » disait d’elle Chopin. Morte à 29 ans.

Femme (Artiste. Monroe Marilyn) : [1926-1962] Auteure de : « À Hollywood, on vous donnait 1 000 dollars pour un baiser et cinquante cents pour votre âme. » 159 Constat valant profonde analyse politique.

Femme (Artiste. Morisot Berthe) : [1841-1895] Son certificat de décès portait la mention « sans profession ». 160

Femme (Artiste. Rama Carol) (1) : [1918- ]Auteure de : « Je peins par instinct ; je peins par passion et par colère, et par violence et par tristesse et par un certain fétichisme, et par joie et par mélancolie mêlées, et surtout par rage. » (Entretien de 1996). 161

Femme (Artiste. Rama Carol) (2) : Dans un article du Monde la concernant, Carol Rama est qualifiée de: « vieille dame indigne », de « mamie indigne », […] « qui a toujours préféré l’écart : « anomalie sauvage, excentrique, animale ». Concernant le fait qu’elle et ses œuvres aient été ignorées jusqu’à l’âge de 85 ans, on lit  : « Était-on vraiment passé à côté de quelque chose ? ». On lit aussi que « son parcours n’obéit qu’à un ordre : celui, scandaleux du corps ». On évoque l’un de ses « amis » qui « au cœur de l’Italie fasciste des années 1930 » la décrit comme « maitresse, diable et putain », tandis que l’appartement de l’« inconnue des berges du Pô » […] est présenté comme « l’antre d’une sorcière, quasi : un musée hors d’âge, qui rappelle que Turin, avec Londres et San Francisco, serait l’une des pointes de la magie noire»…. L’encart est ainsi rédigé : « Apogée, sans doute, ses années 1960 ne sont qu’éclaboussures, goudron et menstrues, glue apocalyptique, moisissure et éclat atomique » tandis que les deux sous-titres de l’article s’intitulent : « Prothèse et démembrement » et « Magie noire ». On comprend, à la lecture de ce texte immonde, dont l’intégralité serait à dénoncer, comment on en est venu à brûler les sorcières. 162

Femme (Artiste. Saint Phalle Niki de) (1) : [1930-2002] Auteure de : « Je veux être une première. Un défi. » Son mari, Jean Tinguely : « Tu fais du boulot de salle de bains163

Femme (Artiste. Saint Phalle Niki de) (2) : « J’ai écrit ce livre - Mon secret - d’abord pour moi-même, pour tenter de me délivrer enfin de ce viol qui a joué un rôle si déterminant dans ma vie. Je suis une rescapée de la mort, j’avais besoin de laisser la petite fille en moi parler enfin... J’ai longtemps pensé que j’étais une exception, ce qui m’isolait encore plus ; aujourd’hui j’ai pu parler à d’autres victimes d’un viol : les effets calamiteux sont tous les mêmes : désespoir, honte, humiliation, angoisse, suicide, maladie, folie, etc. Le scandale a enfin éclaté ; tous les jours des révélations jaillissent sur ce secret si jalousement gardé pendant des siècles : le viol d’une multitude d’enfants, filles ou garçons, par un père, un grand-père, un voisin, un professeur, un prêtre, etc. Après le Secret j’ai l’intention d’écrire un autre livre adressé aux enfants, afin de leur apprendre à se protéger : parce que l’éducation qu’on leur donne les laisse sans défense contre l’adulte... » 164 (Cf. Violences Incestueuses)

Femme (Artiste. Séraphine Louis ou Séraphine de Senlis) : [1864-1942] Auteure de : « Ça, des fleurs et des fruits qui n’existent pas ? Des fleurs de folle, ils disent… Mais elles existent puisque je les vois.» 165 Elle aussi, jugée folle, meurt dans un asile psychiatrique.
* Dans le même sens, Cf. Anaïs Nin [en 1932] : « […] J’ai accepté un moi sans limites. Ce que j’imagine est aussi vrai que ce qui est. »
- Un tout autre regard sur les dites ‘maladies mentales’, un autre regard sur le monde…166

III. Femme (Écrivaine) :

Femme (Écrivaine. Aubenas Florence) : Auteure d’un beau, juste et noble livre : Le quai de Ouistreham 167 ; un livre qui en dévoilant les mensonges dont nous sommes quotidiennement abreuvé-es, m’a fait l’effet d’un détergent ; un livre qui prolonge les belles enquêtes de Marcelle Capy et Aline Valette (mais aussi les écrits de Marguerite Audoux et de Madeleine Riffaud) ; un livre qui conduit à s’interroger sur la finalité, la fonction, l’apport, en réalité sur l’appauvrissement de la sociologie [du travail] par rapport à [la complexité de] la réalité, telle qu’ici présentée.

Femme (Écrivaine. Audoux Marguerite) : [1863-1937]. Romancière, auteure notamment de Marie-Claire et de L’atelier de Marie-Claire] Son biographe, enfermé dans une fausse alternative et faute de vouloir / pouvoir trancher entre « la couturière » et « la femme de lettres », l’appela : « La couturière des lettres ». 168

Femme (Écrivaine. Azzeddine Saphia) : Auteure de Confidences à Allah 169 : un grand (petit) livre qui explose tout sur son passage.

Femme (Écrivaine. Cardinal Marie) : Auteure de l’inoubliable : Les mots pour le dire. 170 Un livre dont l’écriture a refondé sa vie ; un livre dont la lecture peut bouleverser radicalement, positivement donc, la nôtre ; Un livre magistral. (Cf. Psychanalyse)

Femme (Écrivaine. Colette) : Auteure de : « Ce plaisir, qu'elle [‘la femme’] réclame avec tant d'efforts, tant de violence, tant de lyrisme quelquefois, si elle ne découvre pas qu'elle pourrait s'en passer, je la plains ! » 171

Femme (Écrivaine. Colette et Willy) : [Premier mari de Colette] Retrouvant les cahiers des manuscrits des premières Claudine, abandonnés dans un tiroir, il déclara : « Nom de Dieu, je ne suis qu’un con ! » On sait en effet l’usage qu’il fit de sa découverte. Colette, se rappelant cet épisode, poursuit : « Et c’est comme ça que je suis devenue écrivain. » Et lui aussi…
* Concernant la période où, mariée, elle a vécu avec lui, Colette la décrit ainsi : « Ma séquestration n’avait lieu qu’à la campagne. Il fallait que je sois un peu bouclée, car le chantage était partout autour de moi.» Puis : « J’étais un peu cloîtrée - le mot ‘séquestrée’ dépasserait ma conception et surtout ma discrétion. » Et enfin : « Je crois que beaucoup de femmes errent d’abord, comme moi, avant de prendre leur place, qui est en de ça de l’homme. » 172
* Ajout. 26 juillet 2015. Entendu ce jour, sur France Culture, évoquant Willy : « un homme qui lui fit découvrir l’amour et la littérature. » 173
* Ajout. 16 septembre 2015. J’achète hier une édition datée de 1931 d’un livre de Colette, Claudine s’en va, signé Willy et Colette Willy. J’y lis en page de garde ceci : « La collaboration, Willy-Colette ayant pris fin, il devenait indispensable de rendre à chacun la part qui lui est due, et de remplacer la signature unique de ces volumes [par Willy donc] par celle de WILLY et COLETTE WILLY. Des motifs purement typographiques ont voulu que mon nom fût placé avant celui de Colette Willy, alors que toutes les raisons, littéraires et autres, eussent exigé que son nom fût à la première place. WILLY. » 174

Femme (Écrivaine. Dickinson Emily) : [1830-1886] « Elle n’a presque jamais quitté sa maison et elle a tout compris » a t-on dit d’elle. 175 Ouvre de larges horizons…

Femme (Écrivaine. Fitzgerald Zelda) : [1900-1948]. [Épouse de Francis Scott Fitzgerald] Auteure de (alors internée, dans les années 30) : « Je suis ce petit poisson qui nage sous le requin et qui vit de ses restes. C’est ce que je suis. » 176 Vampirisée par son mari. 177

Femme (Écrivaine. France Culture. 2015) : Entendu : « Lydie Salvayre brosse sept portraits intimistes et enlevés des plus grandes figures littéraires et féminines du début du XXe siècle. Emily Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaïeva, Virginia Woolf et Ingeborg Bachmann ». Il est question de « 7 folles » (deux fois), « 7 allumées », « 7 insensées », « 7 imprudentes »…Sans oublier : « 7 destins malheureux » 178 Terrifiant…

Femme (Écrivaine. Lambert Madame de) (1) : [1647-1733]Auteure, notamment de ces Maximes : « Il y a des princes de naissance, il y a des princes de mérite » ; « Rien de plus heureux qu’un homme qui jouit d’une considération qu’il ne doit qu’à lui ; rien de plus triste qu’un grand seigneur accablé d’honneurs et de respect qu’on ne rend qu’à sa dignité » ; « Avec de grands emplois et des principes vulgaires, on est toujours agité parce qu’on est toujours médiocre » ; « C’est par les sentiments qu’il faut se distinguer du peuple ; j’appelle peuple tout ce qui pense bassement et communément : la Cour en est remplie » ; « Qu’est ce que des courtisans ? des glorieux qui font des bassesses et des mercenaires qui se font payer ». Une pensée pré-révolutionnaire. 179

Femme (Écrivaine. Lambert Madame de) (2) : Lu, la concernant : « Il est peu de femmes qui aient pris à cœur la cause des femmes avec autant d’ardeur que la marquise de Lambert. Quand Fénelon réclame en leur faveur, au nom de la famille, de la société et de la religion, sa réclamation ne trahit que l’émotion généreuse d’un philosophe et d’un chrétien. Cette émotion, chez Madame de Lambert, s’anime de toute la vivacité du sentiment personnel froissé. Sa dignité souffre à la pensée « qu’on ne travaille que pour les hommes, comme s’ils formaient une espèce à part, tandis que les femmes sont sacrifiées, abandonnées, réduites à néant : dans leur jeunesse, on ne les occupe à rien de solide ; au cours de la vie, elles ne peuvent se charger ni du soin de leur fortune, ni de la conduite de leurs affaires ; elles sont livrées sans défense au monde, aux préjugés, à l’ignorance, au plaisir ; il suffit qu’elles soient belles, on ne leur demande rien de plus : on les tient quittes de tout le reste. » Madame de Lambert ne se borne pas à établir uns fois ses griefs : il n’est pas un écrit où elle n’y revient : elle les développe, les retourne en tous les sens, les aiguise. Elle essaye bien par moment de rendre dédain pour dédain : « Après tout, les hommes auront beau faire, ils n’ôteront jamais aux femmes la gloire d’avoir formé ce que les temps passé ont compté de plus honnêtes gens » ; elle se répète » qu’il y a bien peu d’hommes qui soient en état de comprendre les femmes ». Mais cette vengeance intime ne la satisfait point. Une telle inégalité de condition - que la nature n’a point créé et qui est l’œuvre de la force - l’humilie et l’irrite. Elle crie à l’usurpation, à l’injustice : « Quelle tyrannie que celle des hommes ! Ils prétendent que nous ne fassions aucun usage de notre intelligence ni de nos sentiments : ils veulent que la bienséance soit aussi blessée quand nous ornons notre esprit que quand nous livrons notre cœur ; en vérité c’est étendre trop loin leurs droits. […] »180

Femme (Écrivaine. Malraux Clara) : Auteure de : « De retour à la maison, je dis à ma mère : ‘C’est agréable d’être intelligente, car on plait aux hommes intelligents’. Curieuse constatation qui ne trouve sa preuve qu’en soi, ma propre intelligence me portant garante de l’intelligence d’un autre. […]
Puis, peu de temps après cette première rencontre, elle poursuit ainsi :
Il (André Malraux) me parla de l’éternel féminin que je croyais réservé aux poèmes de Laforgue, il me révéla l’existence de la misogynie, révélation qui, je dois bien le reconnaître me porta un fier coup. Comment ce n’était pas en moi-même que j’étais jugée ? Je m’étais à peu près résignée à ce que ce fût, partiellement, en tant que juive, que demi-étrangère, mais quoi il me faudrait désormais tenir compte, par dessus le marché d’une sous-estimation de principe opérée par une moitié de l’humanité et que je devrais vaincre pour parvenir à l’égalité avec ceux-là peut être qui ne me valaient pas ? J’étais stupéfaite. Depuis peu, je me savais plus vivante, intellectuellement, que mon frère aîné, depuis longtemps plus intelligente que mon jeune frère. Et puis, il y avait cette sorte de privilège accordé aux filles de ma famille. Au demeurant, je n’avais qu’à regarder autour de moi pour constater que, vraiment, les femmes de mon entourage, étaient sinon plus intelligentes, du moins plus cultivées que leurs compagnons, absorbés, eux, par la nécessité de gagner de l’argent. […] » 181 Si juste…

Femme (Écrivaine. Marquise de Sablé) : Lettre à elle adressée par La Rochefoucauld : « Voilà encore une maxime que je vous envoie pour joindre aux autres. Je vous supplie de me mander votre sentiment des dernières que je vous ai envoyées. Vous ne pouvez pas les désapprouver toutes, car il y en a beaucoup de vous. » 182 Aveu d’emprunts ou de pillage ? Excessif, sans doute. Évoquons : de mutuels enrichissements ? (Cf. Académie française)

Femme (Écrivaine. Sévigné Madame de) : [1626-1696] La concernant, voici qu’en écrivait Madame de Genlis [1746-1830] : « Il n’est dans la langue française, qu’un seul ouvrage que l’on ait jamais critiqué et qui, sans exciter l’envie, ait dans tous les temps réuni tous les ouvrages, et cet ouvrage fut écrit par une femme. Les Lettres de Madame de Sévigné offrent toujours un modèle parfait du style épistolaire, et un modèle unique, non seulement par le naturel, la grâce, l’esprit, l’imagination et la sensibilité qui les rendent si brillantes et si supérieures à tout ce que l’on connaît dans ce genre, mais encore par l’intérêt qu’inspirent et la femme estimable et charmante qui les écrivit, et les temps qu’elle retrace et les personnages dont elle parle. » 183

Femme (Écrivaine. Pore[t]te Marguerite) : « Femme de lettre mystique et chrétienne, née vers 1250, brûlée le 1er juin 1310. […] Marguerite Porette, béguine, exprime son mysticisme dans un livre intitulé Mirouer des simples âmes anéanties. Il présente l'Amour de l'âme touchée par Dieu, et fait parler l'Amour et la Raison en des dialogues allégorique. Rapidement ce livre et sa doctrine feront scandale. Son procès fut conduit en faisant appel à une double consultation des universitaires parisiens. Une commission de théologiens se prononça sur une liste d'une quinzaine d'extraits que leur présenta l'inquisiteur, qui demanda parallèlement à un groupe de canonistes de se prononcer sur le comportement de Marguerite, qui devait être jugée relapse, pour avoir enfreint la première condamnation. Rassemblant ces deux expertise, Guillaume de Paris prononça simultanément la condamnation du livre et de son auteur. Remise au bras séculier, elle fut brûlée le 1er Juin 1310 en place de Grève à Paris. » (Wikipédia) 184

Femme (Écrivaine. Rochefort Christiane) : [1917-1998] Après lecture de son livre,  Quand tu vas chez les femmes 185, les liens, les différences avec Histoire d’O ne peuvent qu’être effectués. (Cf. Patriarcat. Littérature, Sciences sociales. Philosophie. Christiane Rochefort)

Femme (Écrivaine. Shelley Mary) : [1797-1851] Fille de Mary Wollstonecraft, morte à sa naissance, et de William Godwin ; épouse de Percy B. Shelley ; trois de ses quatre enfants étant morts jeunes]. Auteure de (en sus de Frankenstein…) : « La solitude a été la malédiction de mon existence. Qu’aurais-je fait si mon imagination n’avait pas été ma compagne ? […] Oh, mais pourtant mes rêves, mes chers rêves ensoleillés ! Ils ont peuplé le cimetière où j’ai été si jeune assignée à errer. » (2 décembre 1834) 186

Femme (Écrivaine. Staël, Madame de) : Auteure de : « […] Nous sommes assez esclaves sans river nous-mêmes nos fers. » Mais pourquoi cette assertion (parmi tant et tant d’autres) si forte, si puissante, si vraie, si fondamentale ne nous a t-elle jamais été transmise ? 187

Femme (Écrivaine. Tsvetaieva Marina) : Auteure de « Je refuse de vivre comme les loups. » 188
- Voici par ailleurs l’analyse de Janna Ivina la concernant : « Tsvetaieva a enduré jusqu’au bout ce vide immense, cette crispation immobile, celle absence de stimulation, et elle a dû boire jusqu’à la lie la coupe inépuisable du quotidien. Elle, que l’on qualifie de ‘poète important de son époque’ a passé sa vie, comme mille autres femmes, à faire la soupe, à raccommoder des chaussettes, à élever ses enfants. Ni le mariage, ni le ‘milieu littéraire’ n’ont pu lui épargner cette pesanteur des tâches. La société et la famille exigeaient d’elle qu’elle s’y consacre avant tout, comme toutes les femmes. Le poète qui était en elle a dû se frayer une voie vers la lumière comme un arbre dans le bitume. Si je raconte cette vie de Tsvetaieva, ce n’est pas pour m’en servir de prétexte afin de faire des reproches aux femmes que des conditions de vie aussi insoutenables empêchent de réaliser leurs potentialités créatrices ; c’est bien plutôt pour que cet exemple (exemple unique ‘envers et contre tous’) attire l’attention et la sympathie des maris et de la société….Le destin tragique de Marina Tsvetaieva n’est qu’une preuve des capacités inouïes que peut recéler une femme, et non une dénonciation des insuffisances féminines. » 189 (Cf. Vie -dite-privée)

IV. Femme (Épouse de) :

Femmes (Épouse de. Agacinski Sylviane) : Épouse de Lionel Jospin, alors Premier ministre, auteure de : « Quant à profiter de l’intimité, pour faire passer mes idées, ce n’est vraiment pas mon style. Sur aucun de sujets que l’on cite généralement, je n’ai développé ma position dans l’espoir de faire changer mon mari d’avis. Je crois que les femmes ne peuvent pas jouer sur tous les tableaux ; avoir une activité propre et entretenir un pouvoir occulte. La modernité, ce n’est pas d’être épouse. C’est d’être femme et citoyenne. » 190Des effets nécessairement erronés de la définition de soi en fonction des pseudo statuts des femmes.

Femme (Épouse de. Agutte Georgette) : [1867-1922] Peintre et sculptrice, épouse de Marcel Sembat. Après sa mort brutale, elle se suicida, après avoir écrit sur un billet : « […] Je sais que je ne peux vivre sans lui. Voilà douze heures qu’il est parti. Je suis en retard.» 191

Femme (Épouse de. Beuve-Méry Hubert. Prénom inconnu) :Lu dans sa nécrologie, en 1997 (date exacte non retrouvée), dans Le Monde : «Je n’ai pas eu de mari, mes enfants n’ont pas eu de père, mais Le Monde a eu un directeur. » 192
* Ajout. 2 décembre 2016. Pour Françoise Giroud, « cette phrase fut probablement inventé, de toutes pièces, par l’un des journalistes de Beuve. » 193 L’a t-elle dite, écrite ? Leurs enfants pourraient le confirmer ou l’infirmer.

Femme (Épouse de. Bloy Anne-Marie) : Auteure de : « Après Dieu, c’est à Léon Bloy que je dois le bonheur inouï d’appartenir à l’Eglise catholique romaine. (…) » 194

Femme (Épouse de. Brossolette Gilberte) : Gilberte Brossolette [1905-2004], résistante, députée à l’assemble Constituante, sénatrice, vice présidente du Sénat de 1946 à 1954, épouse, puis veuve de Pierre Brossolette, résistant [1903-1944], auteure de : « […] J’étais très bien accueillie par les hommes. J’étais la veuve de Pierre, ils avaient tous beaucoup de respect, ils projetaient sur moi l’admiration qu’ils avaient pour Pierre. J’étais en quelques sorte l’émanation de Pierre. » Suivi de (concernant les femmes députées à la Libération) : « Il y avait la veuve de Machin, la veuve de Truc, les communistes surtout ont su jouer de cette fibre-là et très peu de femmes avaient su professer leur indépendance. » 195

Femme (Épouse de. Chirac Bernadette) : Auteure de : « […] Si je l’avais écouté (son mari), je n’aurais jamais rien fait ! » Et de : […] « Je me suis constamment ajustée à ce qu’il pouvait souhaiter de la part de son épouse. » Et aussi de : […] « Chez les crocodiles, les femelles montent la garde cependant que les mâles restent disponibles pour attaquer. Et c’est tout à fait symbolique de notre vie de couple ». 196 Approprié ?

Femme (Épouse de. Dreyfus Lucie) : [Éléments de lettres adressées à son mari, Alfred] :
- 23 décembre 1894 : « Quel malheur, quelle torture, quelle ignominie ! Nous en sommes tous terrifiés, anéantis. Je sais comme tu es courageux, je t’admire. Tu est un malheureux martyr. Je t’en supplie, supporte encore vaillamment ces nouvelles tortures. Notre vie, notre fortune à tous sera sacrifiée à la recherche des coupables. Nous les trouverons, il le faut. Tu seras réhabilité. »
- 26 décembre 1894 : […] « Je te demande un immense sacrifice,  celui de vivre pour moi, pour nos enfants, de lutter jusqu’à la réhabilitation. »
- 31 décembre 1894 : […] Supporte vaillamment cette triste cérémonie [la dégradation], relève la tête et crie ton innocence, ton martyre à la face de tes exécuteurs. »
- 13 janvier 1895 : […] « Je suis fière de porter ton nom. » […]
- 22 janvier 1895 : Elle évoque « les efforts surhumains que nous faisons pour trouver dans notre pauvre intelligence la clé de l’énigme. » […]
- 27 janvier 1895 : « […] Nous n’aurons le droit de mourir que lorsque notre tâche sera accomplie, lorsque notre nom sera lavé de cette souillure. » […]
- 16 mars 1897 : «  […] Puisque nous sommes malheureusement appelés à remplir un devoir sacré par respect pour notre nom, pour celui que porte nos enfants, élevons nous à la hauteur de notre mission et ne nous abaissons pas à envisager toutes ces misères. Si nous sommes anéantis par la chagrin, ayons au moins la satisfaction du devoir accompli, raidissons nous dans la tranquillité de notre conscience, et gardons toute notre énergie, toute notre force à mener à bien notre réhabilitation. » […]  
- Dreyfus sera réhabilité le 22 juillet 1906. 197

Femme (Épouse de. Freud Martha) : [1861-1951] Lu dans un livre consacré à l’épouse de Freud (sans source citée) : « Elle ressent douloureusement le fait que son mari ait laissé quatre sœurs sous la menace nazie : Dolfi, Mitzi. Paula et Rosa. Elle ignore bien sûr que toutes quatre périront en déportation ; malgré les efforts de Marie Bonaparte pour les faire sortir d’Autriche. Seule l’ainée, Anna… survivra à l’holocauste. » 198
- Et lui, leur frère, qu’a t-il « ressenti »?
* Enfin, Freud, délicat, écrivit : « Le destin m’a été bon qui m’a octroyé la présence d’une telle femme. Je parle d’Anna (sa fille), bien sûr. » (Cf. Psychanalyse, Sigmund Freud)

Femme (Épouse de. De Galese Marie de) : [Épouse de Gabriel d’Annunzio] Auteure de (au terme de sa vie) : « Lorsque j’ai épousé mon mari, j’ai cru épouser la poésie. J’aurais mieux fait d’acheter pour trois francs cinquante, chacun des volume de vers qu’il a publiés ». Auteure aussi de : « Si je lui ai fait, lorsque nous nous sommes rencontrés, une grande impression, c’est qu’avant moi, il n’avait connu que des femmes à cinq francs ». 199 (Cf. Proxénétisme)

Femme (Épouse de. Gramsci Iulca, Giulia, Julca) : Antonio Gramsci écrivit, Le 27 février 1933, à sa belle sœur, Tania, la sœur de son épouse, ceci : « […] Tu connais ma façon de penser : ce qui est écrit acquiert une valeur « morale » et pratique, laquelle va bien au delà du simple fait d’être écrit, qui n’est cependant qu’une chose purement matérielle….Ma conclusion, pour résumer est la suivante : j’ai été condamné le 4 juin 1928 - mais il fut arrêté le 8 novembre 1926 - par le Tribunal spécial, c’est à dire par un collège bien défini d’hommes que l’on pourrait indiquer par leur nom, leur adresse et leur profession dans la vie civile. Mais cela est une erreur. Ce qui m’a condamné c’est un organisme beaucoup plus vaste, dont le Tribunal spécial n’a été que la manifestation extérieure et matérielle, qui a rédigé l’acte de condamnation légal. Je dois dire que parmi ces « condamnateurs », je crois et je suis même fermement convaincu qu’il y a eu aussi Iulca, inconsciemment , et une autre série de personnes moins inconscientes. C’est du moins ma conviction, une conviction désormais ancrée en moi parce que c’est la seule qui explique une série de faits successifs et concordants. […] Ne vas pas croire que mon affection pour Iulca ait diminué. D’après ce que je peux en juger moi-même, elle me paraît avoir plutôt augmenté, du moins dans un certain sens. Je connais par expérience le milieu où elle vit, sa sensibilité et la façon dont un changement a pu intervenir en elle. […] Il m’est arrivé de penser que toute ma vie a été une grande (grande pour moi) erreur, une énorme bévue. […] » 200 L’épouse de Gramsci résidait en Russie où il se sont connus. Elle n’est revenue en Italie qu’une seule fois avec leur premier fils en 1925, puis repartit en Russie. Depuis la condamnation de son mari, ni elle, ni ses enfants n’ont revu leur mari et père, avant sa mort, en mai 1937. Il a pour sa part maintenu le contact pendant toutes ces années avec beaucoup de recherches de vérités, et d’élégance. Quel rôle a joué la Russie soviétique, puis stalinienne ? Les historien-nes italien-nes ont sûrement la réponse. En tout état de cause, l’explication donnée par Sergi Caprioglio qui a co-traduit et présenté les Lettres de prison, n’est pas, en l’état, acceptable. « Elle rentra à Moscou en 1926 (à quelle date ?) et fut atteinte d’une grave maladie nerveuse qui l’empêcha de retourner en Italie pour revoir son mari. » (p.10)

Femme (Épouse de. Hitchcock Alma) : Alma Revile [1899-1989], scénariste, monteuse, assistante - elle travaillait dans le cinéma bien avant de connaître Alfred Hitchcock, et alors qu’il n’était qu’au début de sa carrière. Il déclara après leur mariage : « En bon Britannique, je ne pouvais pas supporter l'idée qu'une femme occupe des fonctions supérieures aux miennes». Lorsqu’il reçu un prix pour l’ensemble de son œuvre, il a tenu à mentionner «quatre personnes» particulièrement précieuses pour lui : «La première est monteuse, la deuxième scénariste, la troisième est la mère de ma fille, Pat, et la quatrième est une merveilleuse cuisinière qui fait toujours des miracles. Elles se nomment Alma Reville. » 201 On lit dans Wikipédia qu’elle « apparaît aux génériques des films de son mari, et à l’occasion d’autres réalisateurs », qu’elle est « la scénariste attitrée de plusieurs œuvres de son mari » mais, après Le grand alibi [1950] « elle ne sera plus créditée au générique des films qu’il réalise. » Dans le film Truffaut-Hitchcock, on entend : «  Hitchcock n’a jamais fait un film sans consulter sa femme.» 202 Qui saura jamais ce que les films d’Hitchcock lui doivent ?

Femme (Épouse de. Jaurès Louise) : L’assassin de Jean Jaurès, Raoul Villain, ayant été acquitté, le 29 mars 1919 - une honte indélébile (parmi tant d‘autres…) pour la justice française - « Madame Jaurès, partie civile, est condamnée aux dépends » 203 et donc à payer les frais du procès. Faut-il rappeler qu’elle n’était pas, à l’époque, citoyenne française et qu’elle n’avait pas le droit d’ester en justice? (Cf. Justice. Patriarcat)

Femme (Épouse de. Kroupskaïa Nadejda) : [Épouse de Lénine.1869-1939] «Ses cendres reposent à Moscou, au pied du Kremlin, sur la place Rouge, à côté du mausolée de Lénine. » 204 Selon que vous serez mari ou femme…
* Ajout. 16 juin 2015. Dans son livre Souvenirs sur Lénine, la nature de leurs relations est à peine évoquée. 205
* Ajout. 19 juin 2015. Auteure, le 14 octobre 1898, dans une lettre adressée à la mère de Lénine, Maria Alexandrovna Oulianova, de : « Volodia (Lénine) se demande toujours où je trouve la matière pour d’aussi longues lettres ; mais lui, dans ses lettres, ne parle que de choses ayant un intérêt pour toute l’humanité, tandis que moi je raconte toutes choses sans importance. »206 

Femme (Épouse de. Littré Pauline) : Sait-on que l’immense travail effectué par Émile Littré concernant son magistral dictionnaire, le fut aussi avec l’aide de son épouse et de sa fille Sophie ? 207 On lit, signée de lui, la lettre suivante [juillet 1854] après que M. Hachette lui ai proposé d’« accepter un ou plusieurs associés qui soulagerait le poids d’une aussi lourde tâche » : « Mon cher Hachette, J’ai, comme tu le penses bien, beaucoup réfléchi à ce dont nous avons parlé à Plessis-Piquet […] Or, le résultat de toutes mes réflexions a été que le secours que tu mets à ma disposition ne peut pas m’être fort utile tel qu’il se présente d’après notre conversation avec M. Beaujon. Il n’a peut être pas tout le temps nécessaire à me donner ; mais surtout j’ai besoin de quelqu’un qui soit perpétuellement à ma disposition et dont je puisse user sans aucun scrupule pour toute sorte de menus détails. Or, avec la personne  que j’ai vue chez toi, je n’aurais ni ces facilités, ni cette liberté. Si ce travail lui offrait de l’intérêt en quelques parties, en d’autres, ce ne serait qu’affaire de manœuvre. Je reviens donc à la proposition dont je t’ai parlé. Ma femme et ma fille sont disposées à m’aider dans ce travail qui ne leur déplait pas. Elles pourront me donner chacune deux heures et demi à trois heures, ce qui fera six heures par jour. Cela, je crois est suffisant. Tu mettrais un millier de francs à ma disposition par an pour le temps que durera l’impression ; et je t’en rendrai compte. Dans tous les cas, si, après essai, la chose n’allait pas, nous seront toujours à temps de recourir à une aide extérieure. […] ton vieil ami. E. Littré »
« Finalement Littré dû céder (à l’insistance de Hachette). Hachette accepta de payer 1.220 francs pour l’aide de Madame  et mademoiselle Littré. Mais trois collaborateurs ; Beaujon, Jullien et Sommers furent engagés ». O peut noter que la paragraphe dans le quel j’ai puisé ces informations s’intitule : La passion du travail solitaire.

Femme (Épouse de. Marie-Amélie de Bourbon-Siciles) :[1782-1865]Épouse de Louis Philippe. Alors que celui-ci, au troisième jour de la Révolution de 1848, le 24 février, alors qu’il y avait déjà de nombreux morts, que le Palais des Tuileries ne pouvait plus être défendu, qu’il était abandonné des derniers politiques qui l’entouraient, rédigeait son acte d’abdication, son épouse, son dernier soutien avec un dénommé M. Piscatory, dit : « Vous ne connaissez pas le roi, c’est le plus honnête homme du royaume ». 208  

Femme (Épouse de. Megret Catherine) : Épouse de Bruno Mégret, nouvellement élue Front National à la Mairie de Vitrolles, en 1997, sa première phrase fut : « Je voudrais souligner combien notre victoire est d’abord celle de mon mari. ». Ce qui en l’occurrence est vrai : Bruno Mégret frappé d’inéligibilité, a, en son lieu et place « fait élire sa femme ».
Il n’est pas inintéressant de se remémorer que, deux ans après, en 1999, pour barrer la voie au dit Bruno Mégret, N° 2 du parti, Jean Marie Le Pen avait déclaré, à son tour, que s’il était déclaré inéligible, il ferait conduire la liste FN aux élections européennes par nouvelle épouse Jany Le Pen, qui incidemment avait déclaré qu’elle était « parfaitement ignare en politique ». (Cf. Politique. Front National)

Femme (Épouse de. Michelet Athénaïs) : [1826-1899] Concernant son grand homme de mari, auteure de : « […] J’étais tout pour lui, et lui, tout pour moi, oh, nous nous sommes bien aimés, mais il y avait dans mon amour beaucoup de maternité. L’homme a besoin de retrouver dans l’épouse les soins de la mère qui a ouaté de tendresses douces l’enfance, endormi les douleurs sous ses baisers, séché ses pleurs sous ses caresses. Que de fois, je me suis surprise appelant Michelet : « mon fils, mon enfant » et dans ces moments là, il me semblait vraiment qu’il était l’être de ma chair, le petit sorti de mes entrailles. Les étrangers étaient étonnés, et des yeux cherchaient le fils, l’enfant à qui je m’adressais. » La même écrivait aussi : « Je ne suis que par lui, je ne vis que pour lui, rien de ce qui n’est Lui ne me touche. » 209
- Ses Mémoires d’une enfant « mal aimée est un témoignage rare - bouleversant - sur la solitude et les angoisses de l’enfance. » 210

Femme (Épouse de. Pompidou Claude) : [1912-2007] Auteure de : « […] Pour moi, je m’adaptais. J’ai toujours fait une confiance absolue à mon mari et je n’ai jamais discuté ses choix, ni ses décisions même si je n’étais pas toujours emballée. » Et de : « De toutes manières, il s’agissait de son choix et il ne m’appartenait pas de m’en mêler. Je peux être aussi soumise qu’indépendante, disons… une indépendante soumise ! Et en cette circonstance [nomination de son mari à la Banque Rothschild], et comme toujours, je lui fis confiance. » 211  

Femme (Épouse de. Pasteur Louis (Prénom non connu) : Pour le biographe de Louis Pasteur, René Vallery-Radot, « Madame Pasteur sut, dès les premiers jours, non seulement admettre, mais approuver que le laboratoire passât avant tout. » 212

Femme (Épouse de. Quinet Hermione) : (1869) Auteure de : « Heureuse de me rendre utile aux travaux de mon mari, écrivant pour lui toute la journée dans une petite chambre au-dessus de la sienne, vers deux heures, j’entendais le bruit de ses pas ; c’était le signal de la réunion. Puis, après la visite des amis, la promenade, on se retrouvait seuls, au coin du feu. […] Maint disciple fidèle enviait celle qui entendait chaque soir dans l’intimité ces paroles qui ne retentissaient plus devant l’auditoire du Collège de France, ni à la tribune. Ah ! du moins, elle les conservait religieusement. Comme l’abeille qui dépose le miel des fleurs dans l’alvéole, chaque jour, la compagne de l’exil renfermait dans une page intime les pensées recueillies dans les entretiens du maître chéri. Depuis 17 ans, j’amasse pieusement ces pensées, pour les restituer un jour aux amis lointains, surtout pour en nourrir éternellement mon âme. Si je n’ai pu conserver à ces entretiens leur forme, les mots textuels, du moins suis-je sûre d’en avoir gardé le véritable esprit, l’inspiration. […] Renfermant mon horizon dans la pensée et les travaux de mon mari, l’exil ne me paraissait nullement comme une épreuve ; la vie n’était pas une science, mais une félicité. […] Je n’étais nullement pressée de voir terminer une œuvre à qui nous devions tant de nobles illusions à défaut de bonheur public. Assez de luttes et d’âpres pensées venaient arracher l’auteur à cet abri de paix. Mon humble tâche consistait à mettre au net les chapitres achevés, et quand j’avais rempli chaque matin de mon écriture une vingtaine de pages, mon esprit et mon cœur étaient pleins de délices ; je me réjouissais en songeant que le lendemain serait un jour semblable. […] Cette vie active et idéale était mon bonheur. Marchant sur les traces du guide, le disciple glanait les épis qu’on lui abandonnait. Une tâche chérie lui était réservée. Le maître lui demandait son appréciation sur chacun des livres dans des notes critiques. […] Aux fonctions de critique et de secrétaire, se joignent celle de copiste. Vivant si loin de l’imprimerie, ne recevant qu’une seule épreuve ou deux tout au plus, l’auteur est tenu d’envoyer un manuscrit irréprochable. [...] En prévision de la perte d’un manuscrit envoyé à paris, il faut le plus souvent double copie. Si on s’amusait à additionner les milliers de pages recopiées depuis seize ans pour chacun des vingt ouvrages publiées en exil, on arriverait à consommation formidable de bouteilles d’encre et de rames de papier, ou plutôt de ballots. […] Je reçus une lettre où l’on me demandait une biographie d’Edgar Quinet, des notes sur ses ouvrages ; on préférait s’adresser à moi, sachant qu’il éprouvait une grande répugnance à parler de lui-même. Dans la situation faite aux proscrits, j’ai cru qu’il m’était permis de résumer les livres et la vie de mon mari. Vraiment, il est trop dur de brimer toujours son cœur et sa pensée. Voilà pourquoi aujourd’hui encore j’écris ces pages, comme si elles ne paraissaient pas de mon vivant. L’exil n’est-il pas frère de la mort ? […] Les œuvres complètes de mon mari étaient enfin réimprimées. Je les avais maintenant sous les yeux, rangés sur ma petite table ; c’était ma bibliothèque à moi, mes auteurs favoris, le trésor et l’ornement de mon sanctuaire. Aujourd’hui encore, en les regardant, une pensée m’attriste ; la dirais-je à haute voix ? (mêmes nos bienveillants amis vont sourire) ‘O mes livres chéris ! que ne puis-je vous emporter avec moi au delà de cette vie !’». 213

Femme (Épouse de. Reagan Nancy) : [1921-1989] Auteure de : « Ronnie est un homme affable et sociable qui a plaisir à se trouver avec des gens mais, contrairement à la plupart d’entre nous, leur compagnie ou leur approbation ne lui sont pas indispensables. Comme il me l’a dit lui-même, il semble n’avoir besoin que d’une personne : moi. » 214  

Femme (Épouse de. Roland Madame) : La concernant, le Comte Beugnot écrivit (1793) : « Elle me disait, en me parlant de l’union des cœurs vertueux, en vantant l’énergie qu’elle inspire : ‘La froideur des Français m’étonne. Si j’avais été libre et qu’on eût conduit mon mari au supplice, je me serais poignardée aux pieds de l’échafaud ; et je suis persuadée que, quand Roland apprendre ma mort, il se percera le cœur’. Elle ne se trompait pas. » (Note : Madame Roland fut guillotinée le 8 novembre 1793 ; son mari, alors en liberté près de Rouen, se suicida le 10 novembre). 215 (Cf. « Sciences » sociales. Histoire ; Révolution française. Roland (Madame)

Femme (Épouse de. Rolland Romain) : Maria Koudatchev [1895-1985] épouse de Romain Rolland, après son remariage, en 1935, fut, selon Victor Serge, une agente du Guépéou. 216

Femme (Épouse de. Tocqueville Marie de) : Alors qu’elle était souvent ‘trompée’ par son mari, Alexis, et qu’elle était profondément bouleversée de ses infidélités, Louis de Kergolay, l’un des meilleurs amis de son mari, accepta de jouer le rôle d’intermédiaire. Il tenta de lui prêcher l’indulgence, avec cet argument : « Vous raisonnez sur les mœurs des hommes avec les sensations d’une femme. » 217 Certes…Mais comment faire ? (Cf. Politique. État, Loi, Morale, Patriarcat, Tocqueville (Alexis) de, Vie-dite-privée)  

Femme (Épouse de. Tolstoï Sophie) : [1844-1919] Il aura fallu, en France, attendre 1980 pour la publication de son Journal intime, 2010 pour celle de : Ma vie, pour enfin connaître cette femme exceptionnelle et détruire les mensongères accusations dont elle a été, toute sa vie et bien après sa mort, l’objet. Soit environ un siècle. Le prix à payer pour que soient connues les femmes dont la vie détruise le mythe des « grands hommes » ? 218

Femme (Épouse de. Trotsky. Natalia Ivanova) : En janvier 1942, après l’assassinat de Trotsky (le 21 août 1940), Victor Serge, rencontre Natalia Ivanovna : « pauvre femme, toute menue, vêtue de laine grise dont la souffrance a ravagé le visage. Elle semble tout le temps sur le point d’éclater en sanglots, mais les sanglots même de sont éteints, elle vit ainsi – ombre. Elle a un très bon regard, on la sent très droite et très bonne. » Puis, il évoque des désaccords politiques entre eux et écrit : «  Nous aurions trop à répondre et il est évident que, fidèle à la mémoire du Vieux (Trotsky) jusque dans l’erreur, cela ne servirait qu’à la peiner. […] » Il conclut enfin : «  Nous nous quittons amicalement, sans pouvoir conclure. Nous avons passé une triste heure de crépuscule à discuter avec l’ombre inquiétante du Vieux. » On lit plus loin l’appréciation qu’Alice Rühle [1894-1943. Épouse d‘Otto Rühle. Psychanalyste adlérienne, écrivaine et militante féministe] porte sur elle, à savoir qu’elle lui « trouve meilleure mine maintenant que du vivant de Vieux » mais aussi « qu’elle était totalement  inhibée par la puissante personnalité du Vieux. Silencieuse, effacée, n’intervenant jamais en rien… Elle est beaucoup plus vivante aujourd’hui. » […] 219  

V. Femme (Mère) :  

Femme (Mère) (1) : Un enfant « placé » entendit de sa mère déclarer avant sa décision (pour la justifier) : « L’assistance publique n’est pas faite pour les chiens. » 220

Femme (Mère) (2) : Il y a tant de mères qui n’aiment pas leurs enfants, ou l’un-e ou l’autre plus particulièrement ; tant de mères dont les enfants ne comblement pas leur vie et/ou ont brisé leurs espoirs de vie ; tant de mères qui sont d’abord et avant tout épouses, amantes ; tant de mères qui transfèrent sur leurs enfants, l’image détestée du père ; tant de mères, qui, plus largement, ne peuvent construire la place d’un-e autre dans leur vie ; tant de mères enfin qui le sont devenues sans même comprendre ni comment, ni pourquoi, et - la norme - qui n’avaient aucune conscience des conséquences ; tant de mères qui ne peuvent l’être « n’ayant jamais été enfant » 221… Constat, dont les effets ravageurs seraient sans aucun doute moindres si l’imposition de la norme jamais définie (et pour cause) : « être une bonne mère » - qui libérerait l’inconscient, la parole, le vécu si souvent insupportables - était moins écrasante, moins étouffante, moins invivable. (Cf. Homme. Père, Famille. Mère)

Femme (Mère. Agrippine) : Agrippine, auteure de : « Qu’il [son fils, Néron] me tue, pourvu qu’il règne222 Ce qu’il fit.

Femme (Mère. D’Agout Marie) : Auteure de : « Je ne voulais pas éloigner de moi les enfants qui m’étaient nés (hors mariage) dans des conditions où, selon la loi française, je ne pouvais rien être pour eux. Ni mon nom n’avait pu leur être donnés, ni ma fortune ne devait leur appartenir ; d’autant plus tenais-je à leur garder toute ma tendresse et à ne jamais paraître désavouer une maternité contre la quelle conjuraient ensemble toutes les sévérités de la loi et de l’opinion. » Ses trois enfants, qui lui furent « ôtés brutalement » s’appelaient Blandine Listz, Cosima Listz et Daniel Listz. Il importe aussi de noter que lorsqu’elle a quitté son mari (avec lequel elle avait eu deux enfants dont l’une été décédée) pour vivre avec Listz, elle « perdait tous ses droits maternels » et donc la garde de Claire Christine d’Agoult.  223 

Femme (Mère. Monica. Sainte Monique) : [331-387] Monica, mère de Saint Augustin, auteure de : « Mon fils, pour moi, plus rien n’a de charme dans cette vie. Que pourrais-je encore faire ici-bas ? Pourquoi y suis-je encore ? Je n’ai plus rien à attendre de ce siècle. Une seule chose me fait désirer m’attarder encore dans cette vine : te voir chrétien catholique avant ma mort. Dieu me l’a accordé avec surabondance : tu es allé jusqu’à mépriser les félicités de la terre, et je te vois devenu son serviteur. Que fais-je donc ici ? » 224 Deux semaines plus tard, à 65 ans, elle mourut. (Cf. Famille. Mariage)

Femme (Mère. Thérèse Levasseur) :[1721-1801] Épouse de Jean-Jacques Rousseau (mariage le 11 septembre 1768) avec laquelle il vécut pendant 22 ans et demi. De tous ceux et celles qui ont débattu de l’abandon par Rousseau de ses cinq enfants aux enfants-trouvés, la seule qui n’eut jamais la parole, ou plus exactement dont l’histoire n’a pas retenu ni ses sentiments, ni ses propres dires fut leur mère. Quant à Rousseau qui en parle amplement dans ses Confessions 225, en des termes fort contradictoires (il évoque notamment « sa faute [qui est] grande» (p.358), il ne parle, sur ce sujet, de Thérèse Levasseur qu’en ces termes : « Mon troisième enfant fut donc mis aux enfants-trouvés, ainsi que les premiers, et il en fut de même des deux suivants. Cet arrangement me parut si bon si sensé, si légitime que si je ne m’en vantai pas ouvertement, ce fut uniquement par égard pour la mère […] » (p.357).
- On peut noter qu’il précise qu’elle a été « longtemps battue par ses frères, par ses sœurs, même par ses nièces » (p.340). 226 On peut dès lors sans crainte de se tromper qu’elle le fut aussi par ses parents.
- On peut aussi noter que Rousseau parle des « entrailles de père » [« qui ne sauraient parler bien puissamment pour des enfants qu’on n’a jamais vu » ] (p.359)  

Femme (Mère. Oldenbourg  Zoe) : [1916-2002] Auteure de : « Que l’on ne croit pas qu’une femme, fût-elle la meilleure des mères, peut se consoler de son échec personnel en se réjouissant des succès de ses enfants. [Mais un enfant qui réussit, c’est tout de même mieux que rien.227

Femme (Mère. Sand George) : [1804-1876] « Ce qui m’a fait vouloir et accomplir cette immolation anticipée à ma vie de femme, c’est l’amour maternel ». Pour comprendre partiellement ce qu’elle entendait par ce constat, mais aussi savoir comment ne pas élever une fille, lire la longue lettre de George Sand à Emmanuel Arago le 26 juillet 1847, véritable scalpel acéré dans sa ‘vie de famille’…
- La réponse que lui a faite Arago ne manque ni de justesse, ni de courage : « Tu manquerais à tes devoirs si tu te laissais être mère quand tu dois être juge. » 228 (Cf. Homme. Père, Famille. Mère)

Femme (Mères. Sœur Emmanuelle) :[1908-2008] [Concernant les « chiffonnières » des bidonvilles du Caire, avec qui elle a vécu et pour lesquel-les elle a mis en ouvre de nombreuses actions] Auteure de : « À mes yeux de Française, mes sœurs chiffonnières sont de misérables esclaves. J’essaie de toutes mes forces de hâter leur libération. Il me paraît essentiel qu’elles ne soient pas enceintes tous les dix ou douze mois. Ces grossesses répétées les vieillissent en effet prématurément. À  quarante ans ce sont de vieilles grands mères. Cependant j’ai dû reconnaître au fil des jours que la plupart sont loin d’être malheureuses. Elles rayonnent même d’une plus grande joie que leurs sœurs d’Europe ou d’Outre-Atlantique. La maternité ininterrompue coule comme une source de nature qui les épanouit au plus secret de l’être. Elles sont comblées par cela qui représente à leurs yeux le sens de la vie. Heureusement qu’elles ont cela, car elles n’ont rien d’autre. […] La racine de leur bien être sa cacherait-elle au creux de leurs entrailles ? Chercherais-je alors à tarir leur principale cause de joie ? Attention, il y a la mère, mais il y a l’enfant. Ils sont, eux, les victimes de des familles trop nombreuses. […] » 229

Femme (Mère. Eichmann Adolf) :Joseph Kessel invité, à son retour de Jérusalem, du procès Eichmann, à qui l’on demandait ce qu’il avait pensé du « monstre », répondit : « Je pense qu’il n’a pas été suffisamment aimé par sa mère. » 230 Le père ? Le Nazisme ? (Cf. Enfant. Miller Alice)

VI. Femme (Nom) :

Femme (Nom) : Perdre son nom - élément majeur définissant l’identité d’une personne - (à son mariage), c’est perdre une partie de soi-même. 231 Devrait être strictement, formellement interdit.
* Pour être honnête, lorsque je me suis mariée, j’avais hâte de changer de nom. Pour changer de statut ? Pour affirmer une décision ? En tant que rite de passage ? Par conservatisme ? par aliénation ? Ou, plutôt, pour tout cela à la fois.

Femme (Nom. Agoult Marie d’ / Daniel Stern) : Lu dans ses Mémoires, comment marie d’Agoult en vint à prendre le pseudonyme de Daniel Stern : Émile de Girardin, directeur de La Presse, souhaite publier ses écrits. Un jour, l’un d’entre eux lui plut, il le prend et lui dit : «Vous n’avez pas signé me dit Monsieur de Girardin. – Mais non – Il faut signer – Je ne peux pas – Pourquoi ? – Je ne peux pas disposer d’un nom qui ne m’appartient pas à moi seule ;  je ne veux pas demander d’autorisation. Si je dois être critiquée dans les journaux, je veux que personne ne soit engagé d’honneur à me défendre – C’est juste, s’écria Monsieur de Girardin. Eh bien alors prenez un pseudonyme. – Lequel ? – Essayez un nom. […]» Et puis, elle raconte comment elle en vint à choisir Daniel Stern. 232 Autrement plus complexe que les analyses traditionnelles en la matière...

Femme (Nom. Girardin Delphine de) : [1804-1855] Elle a écrit sous les pseudonymes suivants : Vicomte Charles Delaunay, Charles de Launay, Vicomte de Launay, Léo Lespès, Léa Sepsel. (Wikipédia)

Femme (Nom. Goebbels Maria) : Magda Goebbels s’est successivement appelée [ou plutôt aurait pu s’appeler] Magada Behrend (nom de son grand père paternel et donc celui de sa mère, celle ci ayant été mère sans être mariée), puis Magda Friedländer (nom du mari de sa mère) puis Magda Ritschel (nom de son père biologique qui l’avait ultérieurement « reconnue »), puis Magda Quandt (nom de son premier mari), puis Maria Goebbels (nom de son deuxième mari, dont elle avait souhaité en vain divorcer). 233

Femmes (Nom. Malher Alma) : Et enfin, que dire du nom de celle connue sous le nom d’Alma Malher ? Elle est née sous le nom d’Alma Schindler, puis épousa Malher et après sa mort, Walter Gropius et Franz Werfel. Et, pourquoi, en l’occurrence, ne pas évoquer celui de ses amants ?

Femme (Nom. Mitterrand Danielle) : Madame Danielle Mitterrand (qui, du fait de son mariage, avait perdu son propre nom : Danielle Gouze), décide de créer, après que son mari ait été son élu Président de la République, une fondation qu’elle veut intituler : Frances-Libertés, Fondation Danielle Mitterrand. Raphaël Doueb, secrétaire de l’association, celui qu’elle considère comme son ‘conseiller’ lui répond : «  Encore faut-il que le président soit d’accord pour que vous utilisiez son nom ». Puis après avoir laissé planer le doute, ce dernier répond : « C’est convenu, cette fondation portera notre nom [et je contribuerait personnellement à la constitution du capital.] Il importe de noter que c’est à François Mitterrand, dans une lettre qui lui fut transmise par Danielle Mitterrand, que Raphaël Doueb, après un « incident » (fin 1989) adressa sa démission [que le Président refusa]. 234 En résumé, en se mariant, elle a perdu son nom, s’y est substitué celui de son mari, censé être le sien, mais qui ne le fut jamais en bien propre. Il est vrai aussi que cette Fondation n’eut sans doute pas existé si elle n’avait pas épousé son mari…et prit son nom…

Femme (Nom. Sade) : On lit, dans Sade, concernant une femme, nommée « La Duclos » ou « Duclos », laquelle raconte sa vie dans un bordel : […] « Telle est l’origine, Messieurs, qui me valu le nom de Duclos : il était d’usage que chaque fille adoptait le nom du premier avec qui elle avait eu affaire, et je me soumis à leur mode. » 235 (Cf. Proxénétisme)

Femme (Nom. Stein Édith) :[1891-1942] Devenue Carmélite en 1933, elle fut renommée du fait de son entrée en religion Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Tout en prenant en compte la diversité de ses interlocuteurs / trices (religieux, laïcs, personnels, intellectuels, familiaux, institutionnels, hommes et femmes), du fait des précautions à prendre par rapport aux persécutions antisémites nazis, à la lecture de sa signature depuis sont entrée au Carmel, j’ai ressenti un certain malaise. On lit : (le plus fréquent) Votre sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ocd (ocd signifiant : ordre des carmes déchaux) Mais on lit aussi :Votre Sœur T[hérèse] Bénédicte  de la Croix ocd ; Votre Sœur Bénédicte ; Votre Sœur T[hérèse] Bénédicte ; Votre T[hérèse] B[énédicte de la C[roix] ; Votre très petite sœur T[hérèse] Bénédicte ; Votre Sœur T[hérèse] Bénédicte  de la Croix ; Votre sœur Bénédicte de la Croix. Ocd ; Votre sœur T[hérèse] Bénédicte ; Votre très petite sœur B[énédicte] ; Votre très petite soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ocd ; Votre très petite sœur reconnaissante T[hérèse] B[énédicte de la] C[croix] ; Votre Édith ;  Votre B[énédicte] ; Votre sœur Bénédicte ; Votre cousine sœur Thérèse-Bénédicte ; Votre tante sœur T[hérèse] Bénédicte ; Ta sœur T[hérèse] ; Ta tante sœur Bénédicte ; Ta sœur T[hérèse] B[énédicte de la] C[roix] ; Ta tante Édith ; Ta soeur T[hérèse] Bénédicte de la Croix. ocd ; Votre très petite sœur B[énédicte] ; Ton Édith, alias sœur Bénédicte ; Ta B[énédicte] ; Sœur Bénédicte ; Sœur Bénédicte de la Croix. Ocd ; Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix ocd ; Sœur T[hérèse] Bénédicte de la Croix ocd ; Sœur T[hérèse] Bénédicte ; Sœur T[hérèse] B[énédicte] de la C[roix] ; Ind[igne] Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ocd ; Votre B[énédicte] reconnaissante ; B[énédicte] ; Bénédicte de la Croix. Ocd ; Thérèse-Bénédicte de la Croix ; Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix ocd ; Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix ; Ind[igne] sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ocd… 236 (Cf. Femme (Remarquable), Stein Edith)

VII. Femme (« Politique ») :

Femmes (« Politiques ») : Et si les femmes dites « politiques », auxquelles on peut ajouter les femmes dites « de  pouvoir», n’étaient que les villages Potemkine 237 du patriarcat ? En tout état de cause, le fait que certaines femmes accèdent de plus en plus aux pouvoirs politiques, économiques…et sont de plus en plus utilisées comme justificatifs du patriarcat, est-il un changement de paradigme politique ? Dans la majorité des critiques féministes de la démocratie, leur progression est peu ou prou nécessairement considérées comme un progrès, une avancée… Vers ? Et s’il faut reconnaître que leur nombre grandissant modifie la vision du rôle que les femmes jouent dans le monde, à s’y focaliser, le risque est majeur que le féminisme soit perçu - et c’est déjà largement le cas - comme synonyme d’une caution donnée au monde actuel qui lui confère même un surplus de légitimité. (Cf. Politique. Démocratie, Patriarcat)  

Femme (« Politique ». France. Alliot-Marie Michèle) : D’elle, nommée ministre de la Défense, Jean Marie Le Pen a déclaré : « J'ai toujours aimé les cantinières », 238 tandis que Jacques Chirac aurait dit à Sarkozy : « Le ministre de la Défense, c’est moi ». 239 Pionnières, vous avez dit : pionnières ? À quel prix ? Dans quelles conditions réelles ? Plus profondément, de quelle valeur politique sont les symboles ?
* Par ailleurs, Michèle Alliot-Marie restera sans doute dans l’histoire du fait de sa proposition à l’Assemblée Nationale, le 12 janvier 2011, que « le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type », afin d’éteindre la révolution tunisienne commençante, ledit « savoir-faire » s’adressant aussi à l’Algérie. 240
* Ajout. 7 mars 2015. « Des armes françaises pour la Tunisie » 241

Femme (« Politique ». France. Aubry Martine) (1) : Auteure de : « Franchement, Adeline, le ménage aurait pu être fait depuis hier ! » 242 À Adeline Hazan, ex-présidente du Syndicat de la magistrature, maire de Reims, ville invitante, découvrant une araignée sur son pupitre, devant les milliers de participant-es socialistes. (Cf. Antiféminisme (Fabius (Laurent))

Femme (« Politique ». France. Aubry Martine) (2) : Compte tenu de la gravité des prises de position de l’ensemble des responsables socialistes lorsqu’ils/elles ont été au courant des agressions sexuelles dont D. Strauss-Kahn est l’auteur, elle est responsable d’un parti [poste quitté en septembre 2012] qui doit s’interdire d’invoquer la morale à l’encontre de quiconque. Que reste t-il alors de la politique ? L’accès au pouvoir ? …pouvoir alternatif d’autant moins crédible que M. Aubry a, notamment, pu se prononcer le 21 mai 2011 en faveur d’une candidature de Christine Lagarde (Ministre de N. Sarkozy) à la direction générale du Fonds Monétaire International. 243

Femme (« Politique ». France. Bouchardeau Huguette) : La découverte de son livre : Tout le possible publié en 1981 rappelle qu’il fut un temps où la gauche pensait gouverner tout en ayant une vision politique alternative. 244 Huguette Bouchardeau qui avait aussi notamment publié : Pas d’histoire les femmes en 1977, a créé et dirigé de 1978 à 1984 la collection Mémoires des femmes chez Syros qui [nous] a permis de connaître les textes de ces femmes formidables que furent Madeleine Pelletier,  Nelly Roussel, Hélène Brion, Emma Goldmann, Aline Valette, Marcelle Capy, Paule Minck, Bettina Brentano von Arnim, Maria Deraisme….Ces découvertes furent essentielle dans le période de renaissance du féminisme dans les années soixante-dix, quatre-vingt : Nous avions des ancêtres, ce dont nous n’avions auparavant pas la moindre idée.  

Femme (« Politique ». France. Cresson Édith) : Le lendemain de sa nomination au poste de Première ministre, le 15 mai 1991, le titre de Libération fut : « Et dieu crée la femme ».

Femme (« Politique ». France. Garaud Marie-France) : [Afin de démystifier la politique ] Marie-France Garaud, alors conseillère avec Pierre Juillet à l’Elysée (Georges Pompidou, Président), raconte la nomination de Jacques Chirac comme ministre de l’Agriculture du Gouvernement Messmer : « […] Les députés venaient dans ces temps-là se plaindre à l’Elysée autant de lui que du premier ministre. Pompidou se taisait, mais n’était pas content, et, en 1972, le nom de Chirac ne figurait pas sur la liste du gouvernement Messmer el qu’il était formé. On le vit alors rôder dans les couloirs, inquiet de ce silence. Juillet, qui avait pour lui toutes les indulgences, eut pitié. «  Bon, si vous y tenez, trouvez lui quelques chose » lâcha le Président. Et c’est ainsi que Jacques Chirac, après avoir tordu le nez sur le portefeuille de l’Industrie, devint ministre de l’Agriculture. […] » 245 (Cf. Hommes Politiques. France. XXIème siècle, Chirac (Jacques), Élites)

Femme (« Politique ». France. Giroud Françoise) (1) : Auteure de :
* « Quoi qu’on fasse, y compris la putain, il faut le faire bien. »
* Et de : « Je me suis heurtée à des salopards, j’ai travaillé avec des caractériels, j’ai supporté des imbéciles. Mais dans l’ensemble, leur présence m’a plutôt été épargnée, aucun des représentants des dites catégories ne m’a laissé plus de trace qu’une brûlure d’ortie. En revanche, par la hasard de métiers mirobolants, j’ai été fabriquée, formée, instruite, construite par des hommes qui n’étaient pas indifférents ».
* Elle évoque ensuite sa mère […]Puis, elle écrit : « Donc, j’ai été pour une large part faite par des hommes. Comme sur de la cire, ils ont laissé leur emprunte, leur trace, le plus souvent à leur insu. »

Femme (« Politique ». France. Giroud Françoise) (2) : Lu, dans Les Françaises face au chômage [1974] (concernant la possibilité légale de se constituer parties civiles qui auraient été rendues possibles aux associations de femmes/féministes) : « Françoise Giroud [Secrétaire d’État à la Condition féminine] s’est toujours opposée à formuler cette demande, me confie M. Jean-Jacques Dupeyroux , professeur de droit à Paris Assas, ces associations, disait-elle, se mettraient aussitôt à attaquer les hommes… » [Reconnu depuis. Cf. article 2,2 du Code de procédure pénale)
Et, concernant le chômage : « Que les femmes sont donc contrariantes ! Le chômage menace ? Qu’elles restent donc à la maison et en un trait de plume, le nombre des demandeurs d’emploi diminuerait de moitié. Qu’elles cèdent la place aux hommes et les offres d’emplois se multiplieraient. » (F. Giroud. L’Express.16 décembre 1974) 246
- Que pèse dès lors la question qui fut centrale, en 1974, de la nomination d’une femme-de-gauche dans un gouvernement-de-droite, par rapport à l’adéquation de Françoise Giroud aux normes patriarcales dominantes ? Pas grand chose…247
N.B. Jean-Jacques Dupeyroux, Directeur de la revue Droit Social, fut un homme qui a aidé, tant et comme il a pu, les féministes. Je souhaite ici lui rendre hommage.

Femme (« Politique ». France. Giroud Françoise) (3) : Françoise Giroud, alors Secrétaire d’Etat à la Condition féminine, refusa de recevoir les femmes prostituées, lors de leur révolte et de l’occupation de l’Eglise Saint Nizier, à Lyon, en juin 1975. Sa réaction : « Je trouve que les prostituées doivent être considérées comme tout être humain et qu’il n’y a aucune raison d’exprimer à leur égard d’autre(s ?) sentiments (s ?). Cela dit, les prostituées s’insurgent contre la répression et la répression, comme je l’ai déjà dit, est du ressort du Ministre de l’Intérieur ». Question : « Si les prostituées se sont adressées à vous, ce n’est pas un hasard ». Réponse : «  Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire pour elles, et que cela ne me concernait pas, elles se sont adressées ailleurs. » 248 (Cf. Proxénétisme)

Femme (« Politique ». France. Joly Eva) : [Candidate écologiste à l’élection présidentielle de 2012] Auteure de : « On a le droit de m'écraser moi, de m'injurier, mais on n’a pas le droit d'injurier l'écologie. » 249 À désespérer : Les Chiennes de garde défendaient les femmes politiques victimes d’injures, lesquelles souvent faisaient effectivement appel à elles ; aujourd’hui l’une d’entre elles en exclue même l’éventualité et confère en outre un permis d’injure. (Cf. Injure)

Femme (« Politique ». France / FMI. Lagarde Christine) (1) :  [Ex-ministre des finances de Nicolas Sarkozy] Nouvelle présidente du Fond Monétaire international - acteur et garant de toutes les dominations impérialistes - elle a qualifié sa nomination de « victoire pour les femmes ». 250 Son salaire annuel : 551.700 dollars, soit environ 31.700 euros par mois, net d’impôts. 251 (Cf. « Sciences » sociales. Économie)

Femme (« Politique ». France / FMI. Lagarde Christine) (2) :  [Concernant le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, décédé le 23 janvier 2015], directrice du FMI, auteure de : « De manière très discrète, il était un vrai défenseur des femmes. » 252 On lit aussi : « C'était très progressif. Mais j'ai abordé cette question avec lui à plusieurs reprises et il y croyait fermement. » De plus, « il avait mis en place beaucoup de réformes ». 253 Traduction : Peu importe [entre autres charmantes pratiques politique de ce pays] la charia, Abdallah était un fidèle soutien des États-Unis et de l’Occident et cela suffit. Rarement, le mépris des femmes, le cynisme libéral n’a été si clairement affirmé. Le plus grave : que cette déclaration n’ait pas eu pour conséquence son départ du FMI. Pas même son éventualité.

Femme (« Politique ». France / FMI. Lagarde Christine) (3) : Christine Lagarde, toujours au FMI déclare : « Il ne faut jamais lâcher la cause des femmes. » 254

Femme (« Politique ». France / FMI. Lagarde Christine) (4) : Le 17 avril 2015, Christine Lagarde, a refusé la demande du gouvernement Grec concernant un « report de paiement » assurant que les précédents n'avaient pas été suivis de « résultats productifs ». Elle a déclaré qu’Athènes devait donc payer un milliard d'euros à ses créanciers à partir du 6 mai et que le FMI n’accorderait aucun délai de paiement. Vue et entendue, lors de sa déclaration à la télé : terrible sentiment d’inhumanité. 255 (Cf. « Sciences » sociales. Économie)

Femme (« Politique ». France. Lienemann Marie-Noëlle) : [Femme politique de gauche, sénatrice, ancienne députée européenne, ministre, conseillère générale, secrétaire nationale socialiste…] Dans son livre, publié en 2002, Ma part d’inventaire, elle qui, selon son éditeur, « n’a pas peur de regarder la réalité en face pour mieux préparer l’avenir » (quatrième de couverture) réussit l’exploit de ne pas écrire une seule fois le mot : « femme ». 256

Femme (« Politique ». France. Panafieu Françoise de) : [UMP] Auteure de : « Bien des hommes m'avaient dit à voix basse qu'ils militeraient pour elle (pour Brigitte Kuster, élue, remplacée par les instances de l’UMP par Bernard Debré). Mais à la commission d'investiture, il n'y avait plus personne... Quand je suis sortie de là, je me suis dit : Waouh ! s'ils se planquent sous la table ici, en temps de guerre, dans la cave de qui j'irais me réfugier si j'étais poursuivie ? » De la même : « Nous ne respectons pas la loi que nous avons nous-mêmes élaborée et votée (concernant la « parité ») et on s'étonne que les citoyens ne nous respectent pas ! » Sur 577 candidatures présentées par l'UMP aux élections législatives de juin 2012, 72 % sont des hommes. 257
* Ajout. 11 mars 2014. La même avait justifié, en 2002, la réouverture des bordels.
Il existe des termes, celui de « respect » par exemple, que sa première déclaration aurait légitimée mais, qui à la lumière de cette justification, ne peuvent être employés qu’avec circonspection.

Femme (« Politique ». France. Roudy Yvette) : [1995] Auteure de : « […] Faut-il s’étonner que les hommes politiques français puissent si facilement se débarrasser des rares féministes françaises qui s’obstinent à rester dans les partis ? Ils préfèrent traiter, au moment des élections, avec des personnalités extérieures, plus faciles à écarter quand elles ne servent plus. Seules sont retenues les femmes qui ne dérangent ni leurs règles, ni leurs jeux, ni les mœurs. […] » 258 Oui, il faut le dire et le répéter : Les critères de choix (des femmes) en politique sont encore la soumission, la dépendance, la malléabilité, l’incompétence, les faibles exigences…tempérées par l’ambition ? Certes, elles n’en ont pas le monopole. Mais taire cela est faire injure aux femmes décident de faire « de la politique » : elles devront en avaler les couleuvres et vivre avec leur impuissance. (Cf. Parité, Sénatrice. (Comment devenir..))

Femme (« Politique ». France. Royal Ségolène) : Avoir enduré avec hauteur la somme d’injures et d’ignominies dont elle a été l’objet impose le respect. L’analyse politique féministe est toujours manquante. 259 Plus récemment, ses prises de position concernant le fait qu’elle souhaite, sans autre forme de procès, « tourner la page » (le 20/5/2011, avant même toute décision judiciaire concernant D. Strauss-Kahn), l’a rangée de facto dans le camp des cautions d’un agresseur sexuel. De plus récentes déclarations n’effacent pas la faute.
* Deux « leçons » de son magistral échec aux élections législatives de juin 2012 : nul-le n’est au-dessus des lois (du P.S) et : la présomption est un vilain défaut.
* Ajout. 16 janvier 2013. Concernant la première assertion, une question me vient à l’esprit : pourquoi aurait-elle dû ‘endurer’ toutes ces injures ? Pourquoi n’a t-elle pas d’emblée affirmé qu’elle ne les accepterait plus et ne s’en est-elle pas donné les moyens ? Si tel avait été le cas, elle aurait certes du attaquer l’ensemble de la classe politique et prendre un risque politique réel (pas perdu pour autant). Mais elle aurait fait faire aux femmes et donc à la société française un immense pas en avant. Plus important que son (éventuelle) élection (Cf. Hommes politiques. Strauss-Kahn)  

Femme (Politique. France. Taubira (Christiane) : En réponse, à l’Assemblée Nationale, à une critique d’un député de droite (extrême), Eric Ciotti, auteure de : «Monsieur le député, j'avoue que malgré toutes ces années passées, vous conservez pour moi quelque chose de mystérieux. Je me demande si lorsque vous affirmez certaines choses vous y croyez vraiment. Si c'était du temps de ma fringante jeunesse, j'aurais supposé un sentiment contrarié. Mais cet hémicycle tout entier a déjà constaté à quel point je vous obsède dans toute votre expression publique, avec une constance qui appelle quand même l'admiration». Et, elle poursuivit (concernant l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs) : «Vous vous livrez à une exercice solitaire lorsque vous prétendez qu'elle était efficace » suscitant à nouveau les rires de nombreux parlementaires, y compris à droite. » 260 L’intelligence ; une arme de destruction massive ? (Cf. Féminisme. Humour, Patriarcat. Proudhon (Joseph) / Taubira (Christiane)  

Femme (« Politique ». France. Veil Simone) : Simone Veil, alors ministre de la Santé, débuta son célèbre discours sur l’interruption volontaire de grossesse, à l’Assemblée Nationale, le 26 novembre 1974 par ces phrases si souvent citées : «Je voudrais vous faire partager une conviction de femmes. Je m’excuse de le faire devant une Assemblée constituée quasi exclusivement d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement.» Je n’ai jamais compris de quoi devait -elle « s’excuser » ? D’être femme ? De partager sa « conviction » [Est elle la sienne ou celle des femmes ?] avec des  hommes ? D’aborder la question de l’IVG devant des hommes ? De réfuter - à l’avance - leurs arguments ? …

Femme (« Politique ». France. Weiss Louise) : La lecture de la vie de cette femme si exceptionnelle, si critiquable, et si peu sympathique devrait dissuader quiconque de toute recherche d’honneur, d’hommage et de reconnaissance officielles, qui apparaissent, la concernant, de manière si flagrante, si dommageables et si tristes. 261

VIII. Femme (Remarquable) :

Femme (Remarquable. Arthaud Florence) : [1957-2015] [Interrogée à la veille d’un départ en solitaire pour la route du Rhum, concernant ses craintes, elle répondit : « Plus le départ approche, moins je suis angoissée et plus j’ai le moral. » La concernant, contrant l’éternel stéréotype, Yann Queffelec, lui aussi marin, s’exprimait - justement - ainsi : « On disait d’elle qu’elle était ‘la petite fiancée de l’Atlantique’…à moins qu’elle n’ait été le grand amour de tous les océans […], l’épouse unique de tous ces horizons qu’elle avait à cœur de conquérir, l’un après l’autre, de charmer et de ne pas décevoir. […] » 262

Femme (Remarquable. Avila Thérèse d’) (1) : [1515-1582] Quelle femme ! Complexe, subtil et fascinant alliage de masochisme et d’estime de soi, de réalisme et d’extases, de valorisation de l’intelligence et de croyance au diable, de respect (exigé) de l’autorité et de rébellions, de candeur, de lucidité et de sensualité et enfin, d’une immense volonté de puissance (réalisée). Et ce, sous le règne de l’Inquisition. Fine politique. Sa force de caractère remplit d’admiration. Mais la lecture des « règles » quelle imposait dans les monastères qu’elle créait est humainement,  politiquement terrifiante. Une véritable pensée totalitaire de la destruction de soi.
- Relativisme le mysticisme en l’humanisant, mais, dès lors, le démystifie. 263

Femme (Remarquable. Avila Thérèse d’) (2) : La découverte, après lecture du Livre des fondations [1573-1582], des ‘règles ‘ imposées dans les monastères qu’elle créait est humainement,  politiquement terrifiante. Une véritable pensée totalitaire de la destruction de soi (des autres serait plus juste…), laquelle, comme toute pensée, a fortiori effectivement mise en œuvre, a largement dépassé et pour longtemps les seules communautés religieuses de femmes. (Cf. Être humain Soi (Négation de)

Femme (Remarquable. Avila Thérèse d’) (3) : Pour La Pléiade, Thérèse d’Avila ne se suffisait pas à elle-même : Gallimard l’a ‘mariée’ en esprit et en intelligence avec « Saint Jean de la Croix », dont les écrits ont été conjointement avec les siens publiés en un seul volume. Dès lors « Thérèse » et « Jean » [dépossédé-es de leur nom] ayant été fusionnés, le féminin a disparu, subsumé, englobé dans le masculin. On lit en effet : « Ces deux maîtres spirituels, Thérèse (1515-1582) et Jean (1542-1591), sont aussi deux écrivains de premier plan. Ils furent deux individus engagés dans leur siècle, liés dans la contemplation comme dans l'action, et résolus, pour réformer le Carmel, à affronter le monde auquel ils appartenaient. » On peut aussi noter l’inanité - ou la banalité ? - de la phrase. 264 (Cf. Synthèse)

Femme (Remarquable. Ayoub Mouna) : Auteure de : […] « Je ne suis pas une passionaria de la cause des femmes, le féminisme militant m’intéresse moins que mon féminisme quotidien. Quand je me lève le matin je me regarde, je vois une femme et je me répète : « Je ne serai jamais humiliée par un homme ». La plupart des problèmes de ma vie ont été causés par des hommes : mon père, les maris de mes tantes, mon mari plus tard. » […] Les États, notamment l’Arabie saoudite et le Liban qui les ont justifiés auraient sans doute pu être cités par elle. Si elle obtint beaucoup d’argent en conséquence son divorce, elle « dut » perdre ses cinq enfants. 265

Femme (Remarquable. Bashkirtseff Marie) : [1858-1884] Auteure, le 3 juillet 1876, de : « Ce pauvre journal qui contient toutes ces aspirations vers la lumière, tous ces élans qui seraient estimés comme des élans d’un génie emprisonné, si la fin était couronnée par le succès, et qui seront regardés comme le délire vaniteux d’une créature banale, si je moisis éternellement ! Me marier et avoir des enfants ! Mais chaque blanchisseuse peut en faire autant. À moins de trouver un homme civilisé et éclairé ou faible et amoureux. Mais qu’est-ce que je veux ? Oh ! vous le savez bien. Je veux la gloire ! Ce n’est pas ce journal qui me la donnera. Ce journal ne sera publié qu’après ma mort, car j’y suis trop nue pour me montrer de mon vivant. D’ailleurs, il ne serait que le complément d’une vie illustre. » 266

Femme (Remarquable. Bidault Suzanne) : [1904-1955] Née sous le nom de Suzanne Borel. Première femme (et seule pendant l’entre deux guerres) nommée au Quai d’Orsay (attachée d’Ambassade, affectée au Service des Oeuvres). D’elle - et cité par elle - M. Fernand Pila, qui fut plus tard ambassadeur au Japon (1935-36), disait : «  Elle n’est pas très intelligente, elle n’est pas belle et elle n’a pas le sou, elle ne présente aucun intérêt. » Le commentaire de Suzanne Bidault : « Je n’ai pas besoin de dire que son attitude changea du tout au tout quand je fus devenue femme de ministre ». Sa description de la vie au Quai est particulièrement précise. Elle raconte notamment comment fut pris (en 1929) le décret qui permis à une femme de se présenter au concours pour l’admission dans les carrières diplomatiques et consulaires : « Il ne faut pas croire que ce décret fut le fait d’un ministre libéral et généreux désireux de frayer une voie nouvelle aux ambitions féminines. Non, comme il arrive souvent en France cette mesure administrative n’était qu’une manifestation de favoritisme. Monsieur Louis Marin [1871-1960] avait une pupille, Mlle Camuzet, jeune fille parfaitement honorable d’ailleurs, qui souhaitait entrer dans la diplomatie. Il demanda à Philippe Berthelot [1866-1934] de combler les vœux de cette aimable personne. Il paraît - ce qui est curieux pour quiconque a connu les deux hommes - que Philippe Berthelot ne pouvait rien refuser à Louis Marin. Mlle Camuzet eut donc son décret. » 267 Suzanne Bidault poursuit : En 1931, ce décret « était allongé d’une petite phrase bien innocente : ‘Les candidats devront avoir la plénitude des droits politiques. ‘On ne disait pas : ‘ Les femmes ne sont pas admises au concours’ mais en fait elles en était écartées. » 
- On apprend aussi que « les secrétaires étaient recrutées en grande partie par cooptation : c’était d’une part de veuves de consuls et des nièces d’ambassadeurs, d’autre part de sœurs d’huissiers et des filles de facteurs de la valise (diplomatique) ».
- On lit enfin en quatrième de couverture de son livre Par une porte entrebâillée ou Comment les françaises entrèrent dans la carrière : « Par son exemple de force morale et de courage, le livre de Suzanne Bidault se situe parmi les ouvrages les plus authentiques consacrés à la condition féminine contemporaines. » Non, c’est un « authentique » ouvrage consacré à la vie au Quai d’Orsay avant la guerre et, notamment, à la phallocratie qui y régnait. Elle ne la dénonce pas, bien au contraire : [comment eut-elle pu le faire ?], elle affirme même haut et fort son antiféminisme, mais son témoignage est une dénonciation imparable du patriarcat. (Cf. Justice. Droit, Patriarcat, Politique. Parité)

Femme (Remarquable. Bonaparte Marie) : [Janvier 1937. Dans une lettre adressée à Freud, après qu’elle ait eut acheté la correspondance entre Fliess et Freud, ce dernier fort inquiet de ce qu’elles pourraient publiquement révéler, à juste titre d’ailleurs] auteure de : « Vous même […] n’avez peut être pas le sentiment de toute votre grandeur. […] »   268 (Cf. Flagornerie)

Femme (Remarquable. Bonheur Rosa) : [18221889] Concernant Nathalie Micas, avec laquelle elle vécut jusqu’à la mort de cette dernière, en 1889, auteure de : « Souvent je me suis enfermée dans la chambre de Nathalie [après sa mort] pour songer aux côtés tragiques de ma vie. Quelle aurait été mon existence sans le dévouement et l’existence de mon amie ! Et pourtant on a cherché à rendre suspecte l’affection que nous éprouvions l’une pour l’autre. Il semblait extraordinaire que nous fassions bourse commune, que nous nous soyons légué réciproquement tous nos biens. Si j’avais été un homme, je l’aurais épousée et l’on n’eut pu inventer toutes ces sottes histoires. Je me serais créé une famille, j’aurais en des enfants qui auraient hérité de moi et personne n’aurait eu le droit de réclamer. » 269 (Cf. Famille, Mariage pour tous)

Femme (Remarquable. Boudicca) : [61] On lit, la concernant, dans Tacite : « Sous la conduite de Boudicca [épouse du roi des Lycéens, Prasutagus] femme de sang royal (les Bretons [de Grande Bretagne] ne font pas de différence entre les sexes dans l’exercice du commandement), ils [Les Brigantes] prirent tous les armes. Ils traquèrent les soldats [romains] disséminés dans les fortins, ils soumirent les garnisons, ils envahirent la colonie [Camulodunum (Colchester)] considérée comme le siège de la tyrannie. Dans leur colère et leurs succès, ils n’omirent aucune des cruautés propres aux natures barbares. » […] « Si le succès ne les avait pas engourdi, ils auraient pu se débarrasser du joug romain. » 270  On apprend aussi (dans un autre texte de Tacite) qu’elle fut « battue de verges et ses filles déshonorées.» Tacite nous retransmet aussi ses paroles avant le combat. « Boudicca, montée sur un char, avait devant elle ses deux filles et parcourait le front des nations réunies, en protestant que, si les Bretons avaient l’habitude de combattre sous les ordres de femmes, elle ne venait pas, pour l’instant, en qualité de reine issue de nobles ancêtres, réclamer son royaume et ses richesses ; non, elle voulait comme une simple femme, venger sa liberté perdue, son corps déchiré de verges, l’honneur de ses filles odieusement violée. Les Romains s’étaient vus emportés par leurs passions jusqu’à ne laisser sans souillures ni les corps, ni même la vieillesse ou la virginité. Mais les dieux étaient là prêts à assurer une juste vengeance. […] Qu’on songeait au nombre de combattants et aux causes de la guerre ; on verrait qu’il fallait vaincre sur ce champ de bataille ou y périr. ‘Femme, c’était son destin arrêté : libre aux hommes de vivre et d’être esclaves.’ »
* Boudicca, [entre 59 et 62 après J.C], ancêtre, pionnière des luttes féministes contre le viol ? Mais, surtout, grâce à Tacite, la découverte de cette femme, plus de vingt siècles après sa mort, pose une question plus large : ne nous révèle t-elle pas en sus tous les autres dénis concernant « les femmes » que « l’histoire » nous a cachés ?
* Qu’advint-il de cette bataille ? : 40.000 mort-es chez les Bretons, 400 chez les Romains. Quant à Boudicca, elle « finit sa vie par le poison. » (Cf. « Sciences » sociales, Histoire, Violences contre les femmes)

Femme (Remarquable. Brion Hélène) : [1882-1962] Devant le conseil de guerre en 1918: Auteure de : « Je comparais ici comme inculpée de délit politique : or je suis dépouillée de plano (de plein droit) de tous droits politiques. Parce que femme, je suis classée par les lois de mon pays, inférieure de beaucoup à tous les hommes de France et des colonies. Malgré l’intelligence qui m’a été officiellement reconnue depuis peu ; malgré les brevets et diplômes qui m’avaient été octroyés longtemps avant, je ne suis pas devant la loi l’ égale d’un nègre illettré de la Guadeloupe ou de la Côte d’Ivoire. Car lui peut participer par le bulletin de vote à la direction des affaires de notre commun pays, et moi, je ne le puis pas. Je suis hors la loi. La loi devrait être logique et ignorer mon existence, lorsqu’il s’agit de sanctions, autant qu’elle l’ignore lorsqu’il s’agit de droits. Je proteste contre son illogisme. Je proteste contre l’application que l’on me fait des lois que je n’ai ni voulues, ni discutées. Ces lois ne sont pas, ainsi que le dit la Déclaration des Droits de l’Homme, « l’expression de la volonté générale », car la fraction numériquement la plus importante de la Nation, les femmes, n’ont été appelées à les faire, ni directement, ni par leurs représentants. » Quelle puissance d’analyse ! Et le plus extraordinaire, c’est qu’Hélène Brion, condamnée par un Conseil de guerre le 28 mars 1918, ne fait que dire la vérité…Lire tout son texte, vraiment remarquable…271 (Justice. Droit. Patriarcat, Politique)

Femme (Remarquable. Brettignies Louise de) : [1880-1918] « Louise de Brettignies fait partie de ces ‘inconnues célèbres’. Qui était-elle vraiment ? Pour les Allemands, dangereuse espionne au service des Anglais ; pour les Français, ardente patriote ; pour les Britanniques, femme de tête et organisatrice exceptionnelle du réseau Ramble ; pour les catholiques, mystique et martyre ; pour sa famille, fille aimante et tante adorée ; pour son entourage, femme élégante, subtile, cultivée, complexe et drôle. » Et si elle était tous ces jugements à la fois ?  272

Femme (Remarquable. Caster Sylvie: Première femme permanente, venue de Charlie Hebdo, embauchée au Canard Enchaîné, responsable d’une rubrique intitulée : Calamity Caster (dont l’intitulé lui a été imposé) : « Il y a une femme qui écrit dans le Canard, et c’est une calamité témoigne t-elle […] c’est évidemment intéressant, parce que c’est signaler ouvertement, et s’en rendre compte, qu’on a un problème avec les femmes. » 273

Femme (Remarquable. Ceaușescu Elena) : [1916-1989] Auteure de : « Je vous ai éduqué comme une mère ! » adressé aux militaires du ‘tribunal’ qui venait de la condamner à mort, ainsi que son mari Nicolae, et alors qu’elle refusait que l’on leur attache les mains pour les conduire au peloton d’exécution. 274 (Cf. Femmes. Mères, Patriarcat)

Femme (Remarquable. Choiseul-Praslin (Duchesse de) :Voici la présentation de son assassinat par Daniel Stern (Comtesse d’Agoult) qui fut, jeune son amie : «  Une femme encore belle et de mœurs irréprochables, fille d’un maréchal de France, fut assassinée, avec une atrocité sans exemple par son mari, le duc de Praslin qui n’échappa que par le suicide à la juridiction de la cours des pairs. Cet évènement mystérieux, longtemps inexpliqué, ce drame sanglant passionna le pays. Le nom de l’infortunée duchesse de Praslin courait de bouche en bouche et pénétrait jusque dans les campagnes les plus reculées. On s’abordait sans se connaître, sur les routes et sur les places publiques, pour se demander des éclaircissements et pour se communiquer une indignation qui ne pouvait se contenir. Le peuple, toujours si aisément ému par l’image d’une femme que sa faiblesse livre sans défense à la haine, se prit à maudire tout haut une société où se commettaient de tels forfaits. Il multiplia, il généralisa dans ses soupçons ce crime individuel. Cette tragédie domestique prit les proportions d’une calamité publique. Elle suscita des penchants sinistres dans tous les cœurs. » 275 Concernant l’historique de ce crime on peut se référer au livre de Maurice Garçon, Le meurtre de la duchesse de Choiseul-Praslin. [Mame. 244p. 1969]. (Cf. « Sciences » sociales. Histoire. Historiographie patriarcale)

Femme (Remarquable. Cléopâtre) : Lire ce que Plutarque écrit d’elle, dans le chapitre passionnant consacré à Antoine. On découvre la femme de pouvoir, la femme politique, par ailleurs polyglotte. On découvre aussi, notamment, Octavie. 276

Femme (Remarquable. Christine de Suède) : [1686-1689] Officiellement « Roi de Suède », plus connue sous la dénomination : « Reine de Suède ». Auteure de : «Je suis née libre, je vis libre et je mourrai libérée. » 277

Femme (Remarquable. Craven Élisabeth) : Auteure de : « On nous oppose des devoirs, on nous prive de l’estime publique, en exigeant de nous des vertus dont on nous impute à crime de nous en faire honneur. » 278 Puissant.L’histoire de sa vie est par ailleurs passionnante.

Femme (Remarquable. Decker Marie-Laure de) : [Photographe. ‘grand reporter’], auteure de : « Je me suis toujours dit : ‘au pire, je meurs !’ » 279 Libérateur…

Femme (Remarquable. Delay Florence) : [Académicienne, fille d’Académicien (sans la réduire à ce statut, mais sans considérer pour autant, qu’il soit, en rien, secondaire)]. À la question : «  Est-ce qu’il y a des fois, dans votre vie ou vous vous êtes sentie féministe, où vous vous êtes dites féministe ? », elle répondit : « Ici, je crois que le travail est fait, même s’il y a encore des inégalités. Dans d’autres pays que le mien, oui… » Le déni et le nationalisme ne sont pas morts…
- Auteure aussi, au début de son discours de réception à l’Académie française, en s’adressant à ses «pair-es » de : « Il me semble, Mesdames, (aux deux femmes Académiciennes : Jacqueline de Romilly et Hélène Carrère d’Encausse), que je vous dois autant de reconnaissance, qu’à vous, Messieurs, qui êtes plus nombreux… »  280 (Cf. Langage. Académie française, Politique. Nationalisme)

Femme (Remarquable. Desbordes-Valmore Marceline) : (…) Auteure de : « L’orage de tes jours a passé sur ma vie / J’ai plié sous ton sort, j’ai pleuré de tes pleurs / Ou ton âme a monté mon âme l’a suivie / Pour aider tes chagrins, j’en ai fait mes douleurs » Début du poème intitulé : Dors. 281

Femme (Remarquable. Demuth Hélène) : [1820-1890] Hélène Demuth était employée comme domestique chez le père de Jenny von Wesphalen. Lorsqu’elle épousera Karl Marx, Hélène la suit, s’installe chez le couple qu’elle ne quittera plus jusqu’à la mort de Marx. En 1851 elle met au monde un enfant, Frederick Demuth [1851-1929], fils de Marx. Il fut séparé de sa mère - qui jamais ne l’élèvera - et placé dans une famille Londonienne. Plus tard, Engels en reconnaître la paternité, mais ne le mentionna pas dans son héritage. C’’est lui qui, semble t-il, proposa qu’elle fut enterrée dans le caveau où reposent Karl Marx et sa femme et qu’une inscription la concernant fut, avec l’accord des filles de Marx, ajoutée sur la tombe [Lettre à Laura Lafargue 5 et 10 février 1891, 12 juillet 1891]. Hélène Demuth a joué un rôle indiscutablement important, dans la vie de « la famille Marx », puis, après la mort de Marx, dans celle de « la famille Engels ». Après son enterrement, Engels évoque « la pauvre Nimmy » [Lettre à Laura Lafargue. 14 mars 1892] 282
* Ajout. 24 mai 2015. Sur les questions concernant la paternité de cet enfant, les conséquences de sa naissance sur les familles Marx et Engels, et concernant sa vie, un texte fait le point. 283

Femme (Remarquable. Drouet Juliette) : Voici, après le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851, ce que Victor Hugo écrivit concernant le rôle joué par Juliette Drouet : « L’ordre de me fusiller, si j’étais pris, avait été donné dans les journées de décembre 1851. Si je n’ai pas été pris, par conséquence, fusillé, si je suis vivant à cette heure, je le dois à Mme Juliette Drouet qui, au péril de sa propre liberté et de sa propre vie, m’a préservé de tout piège, a veillé sur moi sans relâche, m’a trouvé des asiles sûrs et m’a sauvé, avec quelle admirable intelligence, avec quel zèle, avec quelle héroïque bravoure, Dieu le sait et l’en récompensera ! Elle était sur pied la nuit comme le jour, errait seule à travers les ténèbres dans les rues de Paris, trompait les sentinelles, dépistait les espions, passait intrépidement les boulevards au milieu de la mitraille, devinait toujours où j’étais et, quand il s’agissait de me sauver, me rejoignait toujours. Un mandat d’amener a été lancé contre elle et elle paie aujourd’hui, de l’exil, son dévouement. Elle ne veut pas que l’on parle de toutes ces choses, mais il faut pourtant que cela soit connu. » 284

Femme (Remarquable. Eltahawy Myriam) : Auteure de : « Je suis une femme très en colère et j’en suis fière. » 285

Femme (Remarquable. Eve (oui, celle d’Adam et...) : Lu dans le Huffington Post, daté du 17 septembre 2015, dans l’article intitulé : Le Pape prend la défense d’Ève contre Adam ceci: « ‘La femme tentatrice? Voilà une idée blessante!’. Il suffit parfois de quelques mots, prononcés par la bonne personne, pour mettre à mal un préjugé vieux de plusieurs millénaires. C’est exactement ce qui s’est produit lors du dernier discours du pape François, consacré à Adam et Ève : ‘La femme tentatrice? Voilà une idée blessante!’ Une petite phrase qui démolit avec une simplicité désarmante la construction culturelle selon laquelle la femme serait l’instrument du diable, un être dangereux à traiter avec méfiance, voir une franche hostilité. » 286 (Cf. Femme Remarquable. Jeanne d’Arc)

Femme (Remarquable. Fallaci Oriana) : Auteure de l’inoubliable livre : Un homme, consacré à la vie mais surtout à la compréhension d’un homme exceptionnel, Alekos Panagoulis, par une femme qui a vécu avec lui et réfléchi avec, pour, contre, sans lui. Un grand, vrai, livre politique.  287

Femme (Remarquable. Jacquemart Justine) : [ ?- ?] Découverte par la découverte d ‘Adèle Hommaire de Helle [1818-1883], auteure de L’Equipée dans les steppes de Russie. Melle Jacquemart, dite « la chanoinesse de Kopsel » (Crimée-, après avoir été institutrice en Russie, avoir vécu « dans le monde » à Vienne (Autriche), puis en Crimée, a vécu comme une ermite, « dans l’isolement le plus absolu », soumise à de « nombreuses attaques », pendant plus d’un dizaine d’années, dans « une modeste chaumière composée d’une seule pièce ». « Elle n’admettait dans sa chaumière que ceux dont les goûts, la réputation et la vie aventureuse ont quelque analogie avec la sienne ».  Au terme d’une rencontre, Adèle Hommaire de Helle écrit la concernant : «  N’y a t-il pas une vraie satisfaction à se garder soi-même, à se créer, au milieu des soins vulgaires de la vie, des jouissances intellectuelles que personne ne peut lui enlever ? » 288

Femme (Remarquable. Jeanne d’Arc) : Brulée vive en 1431, suite à un procès religieux pour « hérésie », elle fut canonisée en 1920. L’Église catholique prend son temps…(Cf. Femme Remarquable. Eve)

Femme (Remarquable. Klarsfeld Beate) : Après avoir, en 1968, au Bundestag, qualifié Kurt-Georg Kissinger, ministre-président de Bade-Wurtemberg qui se présentait à la Chancellerie de « nazi » et demandé sa démission, elle l’a giflé. Son mari, Serge Klarsfeld, dépolitisant son initiative, a curieusement évoqué une «gifle de la fille à son père ». 289

Femme (Remarquable. Holiday Billie) : [1915-1959]Une grande dame. Qui, du FBI ou de « ses » hommes (souvent liés entre eux, par ailleurs) lui ont fait le plus de mal ? Concernant son mari, proxénète, John Levy, quelques années après leur séparation, elle aurait déclaré, apprenant sa mort : « C’est la meilleure nouvelle que j’ai entendue depuis longtemps » 290 Concernant ses rapports aux hommes, lire les paroles de « Treat me well », injustement dénommé « Fine and mellow ». (Cf. Proxénétisme)

Femme (Remarquable. Herman Liselotte) : [1906-1938] « Jeune étudiante communiste et jeune mère, elle proteste ouvertement contre la prise du pouvoir par Hitler, ce qui lui vaut son renvoi de l'université de Berlin. Elle s'installe alors dans le Wurtemberg et participe à différentes actions de résistance. Avec des amis, elle parvient à faire passer à l'étranger des informations sur le réarmement national-socialiste. Elle est arrêtée en décembre 1935 et condamnée à mort avec deux de ses amis en été 1937. Elle est exécutée le 20 juin 1938 à la prison de Berlin-Plötzensee, malgré des protestations du monde extérieur. Elle est la première mère exécutée. » 291 (Cf., Femmes. Mères, Patriarcat)

Femme (Remarquable. Kautsky Louise) : [1864-1944] Épouse divorcée de Karl Kautsky [1854-1938], penseur socialiste, elle devint la gouvernante-secrétaire d’Engels jusqu’à sa mort. Celui-ci écrit à l’occasion de la très profonde révision de son livre L’origine de la famille, pour sa 4ème réédition : « Mon inspiratrice a été, dans une large mesure, Louise, qui est pleine d’idées claires, limpides, originales sur le sujet ». 292 [Elle avait fait des études de sage-femme] Femme politique socialiste, amie de Rosa Luxembourg, meurt Auschwitz.

Femme (Remarquable. Kiki de Montparnasse) : [1901-1953] [Concernant un éventuel amant très riche] : « C’était pourtant un homme charmant, et que j’aurais pu aimer peut être, s’il n’avait eu tout ce fric ! Pouah ! Faire ça pour de l’argent ! Au milieu de toutes mes orgies, de mes nuits de folie, c’est la seule chose que je n’ai jamais salie, l’amour ! Je suis restée la fille très sentimentale et pleine d’affection que j’ai dû comprimer toute ma jeunesse. » 293 Chaque femme qui parle d’elle et qui, dès lors, sort du discours - quel qu’il soit - tenu sur elle, des représentations faites d’elle par les hommes [et, la concernant, ils furent légion] fait avancer et sa vérité et l’analyse féministe du monde.

Femme (Remarquable. Kollontaï Alexandra) : Impossible de résumer sa vie. Lire, la concernant, le livre d’Arkadi Vaksberg. 294 On peut noter cependant que dans ce livre, le rôle plus strictement étroitement politique, à savoir les analyses, les actions d’Alexandra Kollontaï sont plus rigoureuses que celles concernant « l’amour libre », « les femmes »…et ne sont pas comparables avec celles concernant la femme dite « amoureuse ». Il importe aussi de noter - ce que j’ai découvert par ce livre - aussi triste soit-il de l’écrire, qu’Alexandra Kollontaï, après avoir été, en 1922, l’une des responsable de l’opposition de gauche, dut vivre et mourut…stalinienne. Mais n’est il pas facile de porter a postériori, hors contexte, un jugement ? Je ne sais. En tout état de cause, elle ne saurait être simplement qualifiée comme telle. Évident ? (Cf. Histoire. Biographies)

Femme (Remarquable. Kowalewski Sofia, Sophie, Sonia) : [1850-1891] Mathématicienne russe, première femme d’Europe à occuper une chaire d’Université (en Suède), rédactrice et éditrice de la revue Acta Mathematica. Parmi tant d’évènement notables de sa vie (elle a notamment soigné les blessés de la Commune), elle a rédigé un roman partiellement autobiographique Nihilist Girl, en 1890. Elle fut qualifiée de « femme de génie » par F. Engels. 295

Femme (Remarquable. Lafargue Laura) : [1845-1911. Femme politique, socialiste marxiste, fille de Karl Marx, traductrice de nombre de textes marxistes, épouse de Paul Lafargue, socialiste marxiste et auteur du livre : Le droit à la paresse, radicalement antimarxiste par ailleurs] Engels lui écrivit le 8 janvier 1890 : « Je crois vraiment que tu es à peu près la seule personne à Paris capable de conserver la tête froide et lucide : cette ville semble rendre les gens fous. » 296…ce qui incidemment était une critique de la politique des socialistes français, et notamment de son mari. Femme attachante ; elle se suicidera avec son mari.
* Ajout. 24 mai 2015. Engels prolongera ce compliment deux ans plus tard, le 27 mai 1892. Alors que Le Socialiste devait se transformer en quotidien, il écrira : « Dans ce nouveau quotidien, tu es un élément absolument nécessaire. Si l’on veut faire quelque chose de supérieur à la moyenne courante des quotidiens français, il faut que quelqu’un suive attentivement au jour le jour le mouvement en Angleterre et en Allemagne, et en rende compte de temps en temps. Et tu es la seule personne dans toute la belle France qui en soit capable… Il faut que tu sois membre régulier de la rédaction et payée en conséquence. Paul a trop du hidalgo pour penser à de telles questions ou pour exiger qu’on y pense, mais c’est indispensable. […] » Il n’en fut plus question (entre eux) et le quotidien ne vit pas le jour. 297
* Ajout. 24 octobre 2015. Lu : « Laure se mariera avec Lafargue, en 1868 et se suicidera avec lui, selon les récits de la presse, en 1911, sans laisser un mot, tandis que Lafargue laissa un testament retentissant à la cause du socialisme. Lénine, qui prononça le discours funèbre, le dédia entièrement à Lafargue, en ne nommant Laure, seulement, en passant, au début, comme fille de Karl Marx. » 298

Femme (Remarquable. La Rochejaquelein, Marquise de) : [1772-1857] Fille, épouse, cousine de dirigeants de l’insurrection Vendéenne, son récit est un remarquable document historique dans lequel, confrontée à d’incroyables et innombrables événements, d’une incroyable violence, elle fait notamment part avec un naturel incroyable de son incroyable courage. La révolution, la contre-révolutiion présentées par une femme qui les a, à plus d’un titre, vécues.
Elle était née sous le nom de Marie Louise Victoire de Donnissan, puis, à son premier mariage, elle fut nommée Marquise de Lescure, puis, à son second mariage, Marquise de La Rochejaquelein.  299

Femme (Remarquable. Lecomte (Mademoiselle) : Le 16 avril 1846, un dénommé Lecomte tira sur le char à bancs ou se trouvait notamment Louis Philippe. Il fut condamné à mort (la mort fut refusée par V. Hugo) par la Chambre des Pairs. Le roi n’usa pas de son droit de grâce, mais il décida « comme nouveau gage de sa bonté » ( ? ) que « la pension dudit Lecomte serait réversible sur la tête de sa sœur, la vie de cette sœur durant » et mit « mit à la disposition de cette sœur une somme de trois mille francs comme secours.» Mademoiselle Lecomte répondit à son envoyé : « Dites au roi que je le remercie. Je l’eusse mieux remercié d’autre chose. Dites lui que je n’oublie pas mon frère assez vite pour prendre sa dépouille. Ce n’est pas là la bienfait que j’attendais du roi. Je n’ai besoin de rien, je suis bien malheureuse et bien misérable, je meurs de faim à peu près, mais il me convient de mourir ainsi, puisque mon frère meurt comme cela. Qui fait mourir le frère n’a pas le droit de nourrir la sœur. » 300

Femme (Remarquable. Lefort Gertrud von) : [1876-1971] Auteure, notamment, en en 1931 de la nouvelle intitulée La dernière à l’échafaud (Die Letze am Schaffot) ; inspirée des manuscrits de Sœur Thérèse de l’Incarnation [Françoise-Geneviève Philippe [1731-1836] seule rescapée des seize carmélites guillotinées sous la Terreur à Paris, la 17 juillet 1794 et auteure du Récit des martyres des seize carmélites de Compiègne. Georges Bernanos s’en inspira en 1948 pour écrire le scénario d’un film qui, du fait de sa mort, ne sera pas réalisé, lequel fur publié sous le titre le Dialogue des Carmélites, porté à la Scène au théâtre par Jacques Hébertot en 1952. Francis Poulenc [1899-1963] s’en inspira alors pour écrire le livret d’opéra, Le Dialogue des carmélites en 1957. Deux films sous le même titre suivront.
- Très proche d’Édith Stein, elle aussi convertie au catholicisme, leur correspondance a été publiée (en français) dans la correspondance de la première. Elle aurait choisi son nom : Von Le Fort en identification avec celui de Blanche de la Force. 301

Femme (Remarquable. Leguay Catherine) : Première femme à rejoindre le Comité d’action des prisonniers (CAP) fondé en 197é par Serge Livrozet. Auteure de : « La justice, la prison furent une permanence de ma vie. La valeur n’attend pas le nombre des années ; ainsi du haut de mes neuf ans, je devins une délinquante juvénile, au casier judiciaire couvert d’un ‘avertissement’ pour un vol d’enfant désœuvré [ …] Rebelle à tout ce qui tentait de me normaliser, la prison finit par m’accueillir pour y fêter mes dix sept ans. […] Les prisons d’Avignon, Versailles, Monte Carlo, la Roquette et Fleury-Mérogis m’accueillirent pour des détentions plus ou moins longues. Ces aller-retour auraient pu s’éterniser si, à vingt-trois ans, je n’avais fini par exploser, l’arbitraire et l’oppression de l’administration pénitentiaire me sortant par tous les pores de la peau. Mon impuissance à me révolter fut le déclic qui amorça m prise de conscience, mon engagement politique. […] »302 (Cf. Politique. Prisons)

Femme (Remarquable. Léo André) (1) : [1824-1900] Écrivaine, romancière, journaliste, militante, Communarde. Pour connaître sa pensée, son action politique, se référer au site de l’association André Léo. 303 Auteure, en 1871, de : « de belles fortunes pétries de tes misères, de la souffrance de ta femme, de la mort de ton enfant…Vive la Bourse ! La France se meurt ! » 304 (Cf. Économie (Bourse), Féminisme)

Femme (Remarquable. Léo André) (2) :Auteure, aussi, le 8 mai 1871, dans un article (non lu intégralement) intitulé La révolution sans la femme 305 : « Une fois de plus, les femmes n’ont rien à gagner à l’avenir immédiat de cette révolution [la Commune de Paris], car le but est l’émancipation des hommes, non des femmes. […] On pourrait d’un certain point de vue écrire depuis 89 sous ce titre une « Histoire des inconséquences du parti révolutionnaire ». La question des femmes en ferait le plus gros chapitre, et l’on verrait comment ce parti trouva moyen de faire passer du côté de l’ennemi la moitié de ses troupes qui ne demandait qu’à marcher avec lui . » Auteure aussi, citée dans le même article (sans source spécifiée) de : «  Beaucoup de républicains - je ne parle pas des vrais - n’ont détrôné l’Empereur et le bon Dieu […] que pour se mettre à leur place. Et naturellement, dans cette intention, il faut des sujets ou au moins de sujettes. La femme ne doit plus obéir aux prêtres ; mais elle ne doit pas non plus relever d’elle même. Elle doit demeurer neutre et passive sous la direction de l’homme, elle n’aura fait que changer de confesseur. » (Cf. Droits de l’homme, République, Révolution Française, Historiographie patriarcale. France. XXème siècle, Patriarcat)

Femme (Remarquable. Lou Andreas-Salomé) (1) : [1861-1937] Une femme d’une exceptionnelle intelligence, d’une exceptionnelle sensibilité. Riche d’elle-même, riche de ses relations avec ceux [et dans une moindre mesure, avec celles] avec lesquel-les elle a partagé des moments, des expériences de vie, sans être réductible à aucun d’entre eux. Avoir découvert, à 25 ans, sa [première] biographie est l’un des cadeaux de la vie.

Femme (Remarquable. Lou Andreas-Salomé) (2) : Auteure de : « Je ne peux conformer ma vie à des modèles, ni ne pourrait jamais constituer un modèle pour qui que ce soit ; mais il est tout à fait certain en revanche que je dirigerai ma vie selon ce que je suis, advienne que pourra. » 306

Femme (Remarquable. Lou Andreas-Salomé) (3) : Que penser de cette phrase : « Je suis éternellement fidèle aux souvenirs ; je ne le serai jamais aux hommes » ? 307 À la lecture, plus tard, de cette même phrase, mais resituée dans le cadre de ses réflexions concernant Rainer Maria Rilke [1875-1926] et de leurs relations, cette phrase « si crûment sincère » je comprends mieux sa signification. 308

Femme (Remarquable. Luxembourg Rosa) (1) : Auteure de : « L’épreuve de force entre l’homme et la femme [est un] problème purement académique, tiré par les cheveux qui n’existe pas dans la réalité. Car ou bien la femme est une personnalité - je ne veux pas dire une femme remarquable - mais un cœur plein de bonté et d’énergie intérieure [...] et alors elle s’impose et triomphe moralement, même si elle cède sur des détails. Ou bien, intérieurement, elle n’est rien - et alors le problème n’existe plus. » 309
- Ce déni, cet impensable même, de toute pensée politique féministe, tel qu’ici exprimée par celle présentée comme l’un-e des plus brillant-es économistes marxistes, l’« une des plus fortes personnalités du socialisme » selon Boris Souvarine, 310 permet de mieux appréhender l’incompatibilité théorique entre marxisme et féminisme. À la relecture, c’est d’elle qu’elle parle. (Cf. Marxisme incompatible avec le féminisme)

Femme (Remarquable. Luxembourg Rosa) (2) : Lettres de prison de Rosa Luxembourg : un joyau de philosophie politique. Lues par Anouck Grinberg : une merveille d’humanité, de sensibilité. 311

Femme (Remarquable. Luxembourg Rosa & Clara Zetkin) : Lors d’une réunion chez Auguste Bebel [1840-1913. Socialiste allemand], Rosa Luxembourg [1871-1919] et Clara Zetkin [1857-1933] se perdent en route et arrivent très en retard. Soulagés, ceux qui les attendaient s’amusent à rédiger des épitaphes en leur mémoire. Rosa les rejettent toutes et en propose une autre de son cru : « Ici sont enterrés les derniers hommes de la social-démocratie allemande. » 312 (Cf. Histoire. Révolution française. Roland Madame (3))  

Femme (Remarquable. Marie) : Marie, supposée mère du fils du dieu (chrétien) lorsqu’elle fut informée, nous dit-on qu’elle devait l’enfanter répondit : « Je suis la servante du Seigneur. Qui me soit fait selon ta parole [ou : selon qu’il m’advienne]. Et l’ange (Gabriel) la quitta.  » (La Bible) Ça commence mal…

Femme (Remarquable. Maria A. Macciocchi) : À ma connaissance, la critique féministe la plus pertinente du marxisme est lisible dans son petit texte : « Quelques thèmes autour du marxisme et du féminisme », en conclusion de la publication de son Séminaire de Vincennes en 1977-78. 313

Femme (Remarquable. Michel Louise) : Pour connaître ses analyses féministes, on peut se reporter notamment aux pages 118 à 125 de ses Mémoires. 314

Femme (Remarquable. Michel Louise. Enterrement) : Louise Michel meurt, le 9 janvier 1905, à l’hôtel L’Oasis à Marseille. Elle est enterrée le 22 janvier 1905 à Paris. On lit dans l’Humanité, le 23 : « Constatons que Monsieur Lépine (Le préfet de police) avait mis sous la protection (?) de 25 officiers de paix, 80 brigadiers, 880 sous brigadiers, 8000 sergents, sans bâton, mais avec sabre et probablement casse tête, 400 agents de la brigade des recherches, 350 inspecteurs de la Sûreté (alias agents de la Secrète qui, notamment lorsqu’ils sont déguisés en pékins, fleurent à dix lieux leur roussin), et de 100 agents de la mobile, plus des petits soldats ; en effet, trois bataillons d’infanterie et six escadrons de cavalerie sont disposés dans les rues adjacentes et toutes les troupes consignées l’arme au pied. » […] 315 Une reconnaissance policière qui vaut reconnaissance politique. (Cf. Politique. État)
* Ajout. 16 mai 2014.Lu ultérieurement : « Son corps ramené à Paris, la population lui fit de magnifiques funérailles. Comme d’habitude, la police avait fait un déploiement formidable de forces le long du cortège, Lépine et ses subordonnées déployant un zèle intempestif. Un fait significatif qui prouve que lorsque la foule est bien résolue à ne pas se laisser em…bêter, elle peut avoir le libre exercice de sa volonté. […] Lépine nous jappait aux talons. Il ordonna à un peloton de gardes municipaux qui se trouvait là de mettre baïonnette au canon. Ce qui fut fait. Mais un cri formidable de « À bas les baïonnettes !» sortit des rangs de la foule. Et les baïonnettes furent remises au fourreau, sans attendre l’ordre des chefs. Lépine sut se taire cette fois. » 316 (Cf. Politique. démocratie. Peuple)

Femme (Remarquable. Macdonald Langstaff Annie) : [Première femme diplômée du Québec] Argument invoqué en 1915, bien que diplômée en droit de l'Université McGill, pour refuser son inscription au Barreau : [Traduit de l’anglais] « Imaginons un seul instant une femme qui agirait comme avocate de la défense ou de la poursuite dans un cas de viol et qui devrait poser à la victime les questions qui doivent nécessairement être posées afin de faire la preuve des actes qui sont de l’essence du crime, ou qui s’avèrent également nécessaires afin de répondre aux accusations et de les faire rejeter. Aucune femme possédant le moindre sens de la décence ne pourrait vraisemblablement agir de la sorte sans ternir irrémédiablement sa dignité et sans outrager complètement l’honneur et le respect dus à son sexe. » 317 La pudeur, la décence, la dignité, l’honneur, le respect des femmes et / ou dus aux femmes au service de la légitimation du patriarcat et de la permanence des viols, et des violences des hommes. Y penser toujours en employant l’un quelconque des ces termes. (Cf. Violences faites aux femmes, Langage, Patriarcat)
- Sur proposition de la bâtonnière de Montréal, Me Julie Latour, Madame Annie MacDonald Langstaff fut reconnue à titre honorifique de membre du Barreau du Québec par résolution unanime du Comité administratif du 14 juin 2006. (Cf. Justice (Droit)

Femme (Remarquable. Mademoiselle Mars) : Comédienne [1779-1849] Lu, la concernant, dans Choses Vues de Victor Hugo, présent à son enterrement le 26 mars 1849 : « Elle laisse un fils…On n’a pas envoyé de billets de faire-part à cause de l’embarras de mettre : Mademoiselle Mars est morte. Son fils a l’honneur de vous en faire part. » 318 Il note aussi que « pendant les discours, au cimetière, les prêtres sont remontés dans leur voiture pour ne point entendre l’éloge d’une comédienne. » (Cf. Femmes (Artistes), Mariage)

Femme (Remarquable. Missy / Mathilde de Morny) : [1863-1944] Missy fut celle à qui Colette écrivant : « C’est toi ma raison de vivre » ; celle qui écrivit à Henry de Jouvenel, son futur mari : « Je vous confie Colette ». 319 Je découvre qu’à la fin de sa vie Mathilde de Morny, aurait « subi » (?) « une hystérectomie (ablation de tout ou partie de l’utérus) et une ablation des seins ». Que sait-on vraiment d’elle, au delà des stéréotypes, des platitudes concernant les femmes dites lesbiennes et / ou dites masculines ? [Elle s’habillait avec des vêtements d’hommes et se faisait appeler Monsieur] L’habit ne fait ni l’homme, ni la femme ; les révèlent t-il à eux / elles-mêmes ?

Femme (Remarquable. Mladic Ana) : Fille de Ratko Mladic, ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, qualifié de « bourreau de Srebrenica », étudiante en médecine : s‘est suicidée, en mars 1994, avec l’arme de service de son père.

Femme (Remarquable. Marquise de Païva) : [1819-1884] Auteure - du moins, cela lui fut prêté - à son mari, le marquis, - avant de le quitter, le lendemain du mariage : « Vous m'avez voulue, vous m'avez eue. Je voulais un nom, je l'ai. Nous sommes quittes. » 320

Femme (Remarquable. Monica) : [331-387. Mère de saint Augustin]La concernant, Voici notamment ce qu’en écrit saint Augustin dans ses Confessions. : « Formée à la modestie et à la sagesse, plutôt soumise par vous (au dieu chrétien) à ses parents que par eux à vous, à peine nubile, elle fut remise à un homme qu’elle servit comme son maître ; jalouse de l’acquérir à votre épargne, elle n’employait, pour vous prouver à lui, d’autre langage que sa vertu. Et vous la rendiez belle de cette beauté qui lui gagna l’admiration et les respectueux amour de son mari. Elle souffrit ses infidélités avec tant de patience que jamais nuage ne s’éleva entre eux à ce sujet. Elle attendait que votre miséricorde lui donnât avec la foi la chasteté. Naturellement affectueux, elle le savait prompt et irascible, et n’opposait à ses emportements que calme et silence. Aussitôt qu’elle le voyait remis et apaisé, il le lui rendait à propos raison de sa conduite, s’il était arrivé qu’il eût cédé trop légèrement à sa vivacité. Quand plusieurs des femmes de la ville, mariées à des hommes plus doux, portaient sur leur visage quelque trace des sévices domestiques, accusant, dans l’intimité de l’entretien, les moeurs de leurs maris, ma mère accusait leur langue, et leur donnait avec enjouement ce sérieux avis, qu’à dater de l’heure où lecture leur avait été faite de leur contrat de noces, elles avaient dû le regarder comme l’acte authentique de leur esclavage, et ce souvenir de leur condition devait comprimer en elles toute révolte contre leurs maîtres. Et comme ces femmes, connaissant l’humeur violente de Patricius, ne pouvaient témoigner assez d’étonnement qu’on n’eût jamais ouï dire qu’il eût frappé sa femme, ou que leur bonne intelligence eût souffert un seul jour d’interruption, elles lui en demandaient l’explication secrète; et elle leur enseignait le plan de conduite dont je viens de parler. Celles qui en faisaient l’essai, avaient lieu de s’en féliciter; celles qui n’en tenaient compte, demeuraient dans le servage et l’oppression. » 321On peut incidemment noter que Patricius, son mari, est présenté par Wikipedia, comme « un homme bon, affectueux et ouvert d’esprit » [29 février 2016] (Cf. Patriarcat, « Sciences » sociales. Histoire, Violences contre les femmes)

Femme (Remarquable. Mota Gisela) : [1987-2015] Maire de Temixco, dans le sud du Mexique, assassinée chez elle, à 33 ans, le 2 janvier 2016, après tant d’autres, d’après les autorités, par le Cartel de la drogue, Los Rojos, le lendemain de sa prestation de serment au cours de laquelle elle s’était engagée à lutter contre la criminalité.

Femme Remarquable (Noailles Madame de) : Lu, la concernant, de Charles du Bos : «  J’ai noté dans une de mes conférences sur Madame de Noailles cette tendance irrésistible qui la pousse à dresser sa personne et sa figure comme une sorte de Victoire de Samothrace, mais chez elle cela relève de l’expansion et de la force de la personnalité ; chez Shelley, au contraire [… ]» 322 Analyse, la concernant, dont je ne peux rien dire, mais du moins en elle-même, fine et pertinente.  

Femme (Remarquable. Parks Rosa) : [1913-2005] Dénommée « la mère du mouvement des droits civiques », il lui fut rendu hommage en ces termes : «  La femme qui s’est levée [ou : tenue debout] en restant assise ». Pour rappel historique : elle avait refusé, dans un bus ségrégationniste, de laisser son siège à un homme blanc. (Cf. Lever (Se), Obéir)

Femme (Remarquable. Pascal Jacqueline) : [1625-1661] En religion, Jacqueline de Sainte Euphémie, sœur de Blaise Pascal. Concernant l’ordre fait aux religieuses de Port-Royal de signer en 1661 le Formulaire d’Alexandre VII 323 qui s’opposait à leur foi, auteure de : « Je sais le respect que je dois à MM les Evêques, mais ma conscience ne me permet pas de signer qu’une chose est dans un livre où je ne l’ai pas vue. » […] Je sais bien que ce n’est pas à des filles de défendre la Vérité, quoique, si l’on peut dire, par une triste rencontre, que, puisque les Evêques ont le courage des filles, les filles doivent avoir le courage des Evêques ; mais si ce n’est pas à nous de défendre à la Vérité, c’est à nous à mourir pour la Vérité ». La même écrivait : «Que craignons nous ? le bannissement et la dispersion pour les Religieuses, la saisie du temporel, la prison et la mort, si vous le voulez ; mais  n’est ce pas notre gloire et ne doit-ce pas être notre joie ? Renonçons à l’Evangile ou suivons les maximes de l’Evangile, et estimons-nous heureux de souffrir quelque chose pour la justice. Mais peut être on nous retranchera de l’Eglise ? Mais qui ne sait que personne ne peut en être retranché malgré soi ? […]. » Quel courage …
- D’elle, Sainte-Beuve écrivit : « Cette sœur, comparée au frère, l’explique, le complète et peut être, à quelques égards, le surpasse…La sœur voilée de Pascal est son égal pour le moins ; elle le précède presque en tout, elle le guide, même dans les âpres grandeurs de la mort. » 324

Femme (Remarquable. Phoolan Devi) : [1963. 2001] Auteure de : « C’était parce que j’étais une femme que j’ai été humiliée au plus profond de mon âme. Je n’ai jamais admis cette condition. Je me suis révoltée. […] Elle écrit aussi, près avoir été mise à nue, violée, battue, torturée, empalée, jetée en pâture à la population masculine des castes supérieures de plusieurs villages : « J’étais enragée contre les hommes. Il fallait que je leur fasse subir tout ce qu’ils m’avaient fait subir […] Détruire ce qui symbolise leur pouvoir. Anéantir le serpent. Et rire de les voir sauter comme des chevreaux castrés, pleurer comme des femmes, se rouler à mes pieds, supplier, supplier comme je l’avais fait. Les gens de ma caste le savaient tous. Si une mère voulait protéger sa fille, un mari, sa sœur, sa femme, Ils n’avaient qu’à dire au violeur : ‘Phoolan Devi te punira, et je le faisais’ […] Je ne tue pas pour rien. Je punis. […] Les journaux n’arrêtent pas de parler de moi. Si seulement ils avaient parlé de moi avant, quand on me maltraitait. On ne parle donc que des crimes des pauvres gens et jamais de leurs malheurs…». Et lorsqu’elle fit, à ses conditions, sa reddition, politiquement négociée (terres, emplois…), les gens pauvres ne voulaient pas qu’elle cède, tandis gens des hautes castes disaient : « Ce n’est pas Phoolan Devi que se rend au gouvernement, c’est le gouvernement qui cède à Phoolan Devi. » 325
Elle disait aussi : « Je n’ai fait que rendre aux hommes ce qu’ils m’ont fait subir » ; « Si quelqu’un porte la main sur une femme, coupez lui la main » ; et enfin : « Mon vœu le plus cher est que les femmes ne supportent pas ce que j’ai subi. » 326
* Que les féministes - dites radicales incluses - apparaissent timorées…(Cf. Patriarcat, Politique)

Femme (Remarquable. Piat Yann) : [1949-1994] Femme politique française, filleule de Jean Marie le Pen, députée du Var Front National, en 1986, puis en 1988, date à laquelle elle est exclue du Front national ; elle sera alors réélue sous l’étiquette UDF, en 1993. À l’assemblée Nationale, elle fut membre de la commission d’enquête sur les tentatives de pénétration de la mafia en France. Assassinée le 25 février 1994, en raison de ses dénonciations des liens entre les milieux maffieux et politiques. Première députée assassinée en France.

Femme (Remarquable. Rachel) : [1827-1857] : Pour Béatrix Dussane [1888-1969] : « une petite fille de génie » […] « qui ressuscita la tragédie ». On peut aussi écouter la présentation de Rachel faite par Pierre Janin. 327

Femme (Remarquable. Riffaud Madeleine) : Après avoir été responsable au sein du Front National des Étudiants du Quartier Latin, elle entre dans les FTP en mars 1944, participe à la préparation armée du soulèvement parisien d’août 1944, tue en plein jour un officier allemand [« Neuf balles dans mon chargeur / Pour venger tous mes frères / Ça fait mal de tuer / C’est la première fois / Sept balles dans mon chargeur / C’était si simple / L’homme qui tirait l’autre nuit / C’était moi. »], capturée par un milicien, livrée à la Gestapo qui la torture rue des Saussaies, puis par des français à la Préfecture de police, ne parle pas, est condamnée à mort, mais n’est pas exécutée ; libérée mi août, reprend immédiatement son combat dans la Résistance où elle est affectée à la Compagnie Saint-Just avec le grade d'aspirant. 
- On lit sur Wikipédia, sans autre commentaire : « Son engagement s'arrête à la fin des combats pour la Libération de Paris, l'armée régulière ne l'acceptant pas en tant que femme d'une part, mineure d'autre part. »
- La poursuite de sa longue vie fut non moins exceptionnelle que ses engagements dans la Résistance. Cette femme remarquable à tant de titres (journaliste de guerre, anticolonialiste, communiste, écrivaine…) a 90 ans. [en septembre 2014].
- Son livre : Les linges de la nuit [1974] est un document / reportage - vécu par elle - de grande valeur sur la vie des travailleuses dans les hôpitaux.

Femme (Remarquable. Saartjie Baartman) : [1789-19145] De son vrai nom, Swatche, fut surnommée ignominieusement par la science française « La Vénus Hottentote », après, esclave, s’être vue attribuée le nom de son propriétaire. Après avoir fait « partie des collections de l'établissement public du Muséum national d'histoire naturelle », sa « dépouille mortelle » est remise à l’Afrique du Sud en 2002.

Femme (Remarquable. Sévigné Madame de) : [1626-1696] La concernant, voici qu’en écrivait Madame de Genlis [1746-1830] : « Il n’est dans la langue française, qu’un seul ouvrage que l’on ait jamais critiqué et qui, sans exciter l’envie, ait dans tous les temps réuni tous les ouvrages, et cet ouvrage fut écrit par une femme. Les Lettres de Madame de Sévigné offrent toujours un modèle parfait du style épistolaire, et un modèle unique, non seulement par le naturel, la grâce, l’esprit, l’imagination et la sensibilité qui les rendent si brillantes et si supérieures à tout ce que l’on connaît dans ce genre, mais encore par l’intérêt qu’inspirent et la femme estimable et charmante qui les écrivit, et les temps qu’elle retrace et les personnages dont elle parle. » 328

Femme (Remarquable. Soeur Rosalie Rendu) : [1786-1856]Religieuse de la Congrégation des Filles de la Charité. Vers 1833, participe avec Frédéric Ozanam à la création de la Société Saint Vincent de Paul. Sur sa tombe est gravé : « À la bonne mère Rosalie. Ses amis reconnaissants, les pauvres et les riches. » 329

Femme (Remarquable. Sohane Benziane) : Brulée vive, en France, à 17 ans, le 4 octobre 2002, dans un local à poubelles à Vitry sur Seine par Djemal Derrar. L’analyse de Kahina, sa sœur ainée, qui la dénomma « la jeanne d’Arc de banlieue » doit être écoutée, connue, analysée, respectée.  330

Femme (Remarquable. Staël Madame de) (1) : [1766-1817] Subtiles analyses féministes à lire dans : De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations (p.124 à 129). 331

Femme (Remarquable. Staël Madame de) (2) : Auteure de : «  Ils croient se mettre à la portée de leurs lecteurs ; mais il ne faut jamais supposer à ceux qui vous lisent des facultés inférieures aux vôtres ; il convient mieux d’exprimer ses pensées telles qu’on les a conçues. On ne doit pas se mettre au niveau du plus grand nombre, mais tendre au plus haut terme de perfection possible : le jugement du public est toujours, à la fin, celui des hommes [et des femmes] les plus distingués de la nation. » 332

Femme (Remarquable. Stein Édith) : [1891-1943]Édith Stein, après avoir demandé « audience privée » au pape qui lui fut refusée, adressa en avril 1933, une lettre à Pie XI qui lui fut remise par son « père spirituel », dom Raphaël Walzer, « militant anti nazi convaincu ». Dans cette lettre, lucidement alarmiste, « fille du peuple juif » et « fille de l’Eglise catholique », elle «ose exprimer devant le Père de la chrétienté ce qui accable des millions d’Allemands » : « Depuis des semaines, nous voyons en Allemagne se produire des agissements qui témoignent d’un total mépris de toute justice et de toute humanité, sans parler de l’amour du prochain ? Des années durant, les chefs du national-socialisme ont prêché la haine des juifs. [Dans une lettre datée du 11 novembre 1919, elle avait évoqué « l’effroyable antisémitisme qui règne maintenant partout ».] 333 Elle évoque « une opinion publique bâillonnée », « le boycottage des magasins et institutions juives qui ôtent aux personnes leurs moyens d’existence, leur honneur de citoyen et leur patrie [et] en pousse beaucoup au désespoir ». Et elle poursuit : « Tout ce qui s’est produit et se déroule encore quotidiennement est le fait d’un gouvernement qui se déclare ‘ chrétien’. Depuis des semaines, non seulement des juifs mais aussi des milliers de catholiques fidèles en Allemagne - et je pense dans le monde entier- attendent et espère que l’Eglise du Christ fasse entendre sa voix pour mettre un terme à cet abus du nom du Christ. Cette idolâtrie de la race et du pouvoir étatique - martelée chaque jour aux masses par la radio, n’est-elle pas une hérésie ouverte ? […] Nous tous qui sommes les enfants fidèles de l’Eglise et qui, observons les évènements qui se déroulent en Allemagne sans fermer les yeux nous craignons le pire pour l’image de l’Eglise si jamais son silence durait encore. Nous sommes aussi convaincus que ce silence ne sera pas en mesure d’acheter la paix face à l’actuel gouvernement allemand. La lutte contre le catholicisme est provisoirement encore menée avec discrétion et sous des formes moins brutales que celle contre les juifs, mais elle n’en est pas moins systématique. Sous peu, aucun catholique ne pourra plus exercer une charge sans avoir soustrait inconditionnellement à la nouvelle orientation. [ …] » Elle reçut un accusé de réception. Cette lettre fut mensongèrement déclarée perdue par le Vatican, puis refusée de publication et ce n’est qu’en février 2003, à la suite de l’ouverture d’archives du Vatican, qu’elle fut rendue publique. Rappelons aussi qu’elle avait préalablement été béatifiée par Jean Paul II en 1987. Rappelons enfin que devenue Carmélite, Edith Stein, déportée, mourut avec sa sœur Rosa, à Auschwitz en 1942. (Cf. Femme. Nom)

Femme (Remarquable. Schloss Simone) : [1920-2 juillet 1942] L’une des premières résistantes,  communiste. Arrêtée, puis jugée par un tribunal de guerre nazi, avec ses 27 compagnons après avoir été livré-es à lui par la police de Vichy. Eux, seront fusillés au Mont Valérien ; elle, condamnée aussi à mort, mais graciée, « en tant que femme », sera décapitée, 3 mois après, en Allemagne. Une plaque à la Maison de la Chimie, 28 rue Saint Dominique (Paris VIIème) leur rend hommage.

Femme (Remarquable. Tillion Germaine) : [Concernant la dénonciation des tortures infligées à Djamila Boupacha par l’armée française, compte rendu par Gisèle Halimi d’un rendez-vous, le 25 juin 1960, chez M. Patin, président de la « Commission de sauvegarde »] On lit : « Germaine Tillion parla  la première : elle relata notre visite au Garde des Sceaux (M. Michelet), comme à ce dernier, elle expliqua la nécessité du dessaisissement (des Tribunaux d'Algérie en France) : « J'ai vu beaucoup d'affaires de tortures, Monsieur le Président, dit elle. Jamais les plaintes n'ont abouti. Elle ne sont pas instruites : les policiers et les magistrats d'Algérie étouffent les affaires. » M. Patin semblait écouter et ponctuait de raclements de gorge discret l'exposé de Germaine Tillion. « Voyez-vous, Monsieur le président, pendant six ans je n'ai rien voulu divulguer des innombrables cas de tortures que je connaissais… Aujourd'hui, en désespoir de cause, je m'associe au Comité pour Djamila Boupacha »…Le Président eut, à ce moment, un regard rapide sur chacun d'entre nous, pour voir de quelle manière était fait ce Comité. « Oui, conclut Germaine Tillion, l'ultime recours, c'est l'opinion publique.» 334

Femme (Remarquable. Tristan Flora) : Auteure, notamment, de : « Mon Dieux, dites-moi donc à quoi servent les riches sur la terre ? […]  Jamais, je n’ai regretté  ce que j’ai fait depuis 13 ans que j’ai abandonné la vie calme, sûre, tranquille, pour la vie agitée, précaire,  - Mais aujourd’hui moins que jamais je regrette le parti que j’ai pris.- Si j’avais voulu, aujourd’hui, je serais; j’aurais des maisons, des terres, des rentes, mais je n’aurais point le bonheur, pas de vie, mon existence serait monotone. Dieu soit loué, je suis pauvre mais j’ai du bonheur de la vie, une existence remplie, en un mot une position que je ne changerais pas pour aucune autre. […] Je reconnais aussi une chose, c’est que je ne suis pas faite pour les choses matérielles, je n’y apporte pas la même grandeur et la même hardiesse que dans les choses morales et intellectuelles. C’est un tort dont il faut que je me corrige. […] C’est singulier que je sois sans force pour les petites contrariétés quand au contraire j’ai une force invincible pour les grandes douleurs. Quelle bizarrerie il y a dans l’organisation humaine ! Chargez-moi de remuer le monde - cela me va. - Si vous me chargez de remuer un imprimeur et marchand de papier - cela m’irrite, me désole, me rend malade. - Je suis désespérée d’être ainsi ! mais que faire ? Il faut pourtant s’accepter comme on est. - J’enrage tout en me résignant. » 335

Femme (Remarquable. Verny Françoise) : [1928-2004] Auteure de : « Je suis grosse de tout ce que j’absorbe comme de tout ce que je mange. J’ai accepté mon poids, malgré la disgrâce qu’il implique, pour la stature qu’il me confère : Je m’impose par ma prestance autant que je séduis par mon intelligence. » 336 (Cf. Femme « moche »)

Femme (Remarquable. Voronianskaïa, Élisabeth) : « Au cœur du dispositif » important caché de personnes qui aidèrent (frappe, relecture, informations, corrections…) Soljenitsyne pour la rédaction de L’Archipel du Goulag. Retrouvée par le KGB, sous la torture, elle dit où se trouvait un exemplaire du livre. Elle fut retrouvée pendue. Sa mort aurait décidé Soljenitsyne d’en décider la publication à l’étranger.

Femme (Remarquable. Weil Simone) : [1909-1943]La qualifier d’« être  supérieur », c’est n’avoir rien compris d’elle. C’est la nier, nier sa vie, nier son œuvre, indissociables. C’est infamant. 337

Femme (Remarquable. Zassoulitch Véra) : [1849-1919] La concernant, lu dans les Mémoires d’un révolutionnaire de Pierre Kropotkine : [Le 24 janvier 1878] Une jeune fille, Véra Zassoulitch qui ne connaissait même pas personnellement Bogoloubov [un prisonnier politique, emprisonné, frappé, puis fouetté par Trépov, le chef de la police parce qu’il avait refusé de « quitter son chapeau pour saluer le satrape omnipotent »]  prit un révolver, alla [chez lui] et tira sur lui. Trépov fut seulement blessé. Alexandre II, qui vint visiter le blessé, se fit ouvrir la porte de la salle où l’on tenait Véra Zassoulitch arrêtée, et jeta un coup d’œil sur l’héroïque jeune fille. Elle dut faire impression sur lui, par l’extrême douceur de sa physionomie et la modestie de son maintien. Trépov avait tant d’ennemis à Pétersbourg qu’on réussit à porter l’affaire devant le jury de la cour d’assises. Là, Véra Zassoulitch déclara qu’elle n’avait recouru au révolver qu’après que tous les moyens employés pour porter l’affaire à la connaissance du public et obtenir réparation avaient été épuisés. […] Maintenant que l’affaire était devenue publique, elle était très heureuse que Trépov n’avait été que légèrement blessé. Le jury l’acquitta et lorsque la police essaya de l’arrêter à nouveau, au moment où elle quittait le palais de justice, les jeunes gens de Pétersbourg, qui se tenaient aux alentours du palais, la sauvèrent des griffes des agents. Elle passa à l’étranger et bientôt, elle fut des nôtres. Cette affaire fit sensation dans toute l’Europe. […] » 338
* Clarification. Véra Zassoulitch prit ses distances avec l’anarchisme, puis, après notamment des échanges avec Karl Marx, rejoint progressivement le marxisme, auquel elle adhéra formellement en 1883.

IX. Femmes :

Femmes (1) : Êtres humains politiquement en devenir, souvent situé-es entre « la famille » et « la vie privée [des hommes] ». Nouvel avatar : elles sont - nous sommes - dorénavant aussi situées « entre sexe et genre » 339, et même, dernièrement, entre « l’orientation sexuelle et l’identité de genre ». 340 (Cf. Sexe, Langage (Genre)

Femmes (2) : Dans un livre récent consacré aux « femmes » 341, j’ai relevé au singulier et/ou au pluriel, l’existence de femmes qualifiées de : mères, épouses, filles, fiancées, maitresses, amantes, concubines, mariées, célibataires, de qualité, maitresses de maison, ménagères, sœurs, veuves, chefs de famille, nobles, aristocrates, bourgeoises, républicaines, révolutionnaires, socialistes, démocrates, citoyennes, militantes, libre penseuses, oratrices, marginales, paysannes, domestiques, journalières, cantinières, ambulancières, ouvrières, servantes, domestiques, institutrices, libres penseuses, intellectuelles, guerrières, combattantes, engagées, plébéiennes, pétroleuses, criminelles, condamnées, oratrices, électrices, etc, etc.…
- Mais où était leur équivalent masculin qui aurait permis une comparaison terme à terme ? Tant que de telles comparaisons ne seront pas systématiquement explicitées et /ou la norme, les femmes demeureront l’exception - jamais justifiée donc toujours arbitraire - des normes masculines, patriarcales, dès lors confortées. (Cf. Histoire (des femmes))

Femmes (Africaines) : [Juillet 2014] La présidente d’un mouvement de femmes Gabonaises, auteure de : « La condition des femmes sur le continent africain est inadmissible ; ce sont ces femmes là qui portent ce continent sur leur dos […] » Universel, et ce, quels que soient les continents et la nature des régimes politiques.  342 

Femmes (Aiguille) : Gina Lombroso [1872-1944], en 1931, auteure (antiféministe) de : [ ..] L’aiguille (et je comprends dans ce mot, le crochet, les aiguilles à tricoter, la navette et tous les instruments propres à réaliser l’antique travail féminin) l’aiguille est la gloire de la femme, son invention la plus importante. […] L’aiguille est le moyen le plus simple que la civilisation ait inventé pour faire une œuvre complète par elle-même, utilisable à l’instant même. […] Le maniement de l’aiguille est une immense supériorité que le femme possède sur l’homme. […] Avec elle, la femme peut calmer les angoisses les plus torturantes et transformer parfois la douleur en une magnifique œuvre d’art. » […] Nous sommes toutes, quelle qu’ait été notre éducation, peu ou prou les filles de ces assignations à « l’aiguille »…

Femmes (Algériennes) : Combien d’entre elles ont-elles été violées par les Français pendant les 130 années de la colonisation de l’Algérie, et plus particulièrement pendant la guerre d’Algérie ? Combien d’entre elles ont-elles été prostituées dans les bordels d’Alger, Oran, Constantine et autres, sans oublier ceux de la Légion Etrangère, ainsi que les BMC (Bordels militaires de campagne) généreusement « approvisionnés », notamment dans l’Indochine coloniale, par l’armée française en femmes algériennes ?
- Quel silence ! Quand sera t-il enfin brisé ?
* Ajout. 5 novembre 2014. Si vous voulez maintenir cette chape de plomb, organisez un colloque : Cf. notamment « La Guerre d’Algérie, le sexe et l’effroi », le 9 et 10 octobre 2014, organisé à la BNF-François Mitterrand et à l’Institut du Monde Arabe. 343 (Cf. Viol)

Femmes (Amies) :Elle était tout à la fois, comme tant de femmes, forte, tout en étant manipulée, dominée, humiliée par son mari. Elle était mon amie. Je ressentais que c’était aussi moi qu’il manipulait, dominait, humiliait. C’était difficilement supportable. Lorsqu’elle parlait, j’entendais parler son mari. À terme, cela ne fut plus possible. Elle demeura une amie…absente. (Cf. Famille, Hommes, Patriarcat)

Femmes (Amoureuses) : Le nombre de femmes, remarquables, d’une manière ou d’une autre, amoureuses d’un type minable que nous offrent le cinéma, la littérature, la presse est incommensurable. (Cf. Culture. Cinéma. Shanghai Express)

Femmes (Appel de Coluche) : [30 Octobre 1980] « J'appelle les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les travestis, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus, tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s'inscrire dans leurs mairies et à colporter la nouvelle. Tous ensemble pour leur foutre au c…avec Coluche. Le seul candidat qui n’a aucune raison de vous mentir. »
- Conclusion : les « femmes » ne sont pas lesbiennes et les lesbiennes ne sont pas des « femmes », et elles ne sont ni « fainéantes », ni « crasseuses », ni « arabes », ni...

Femmes (Artistes. Chanteuses françaises (d’antan) : Yvette Guilbert, Anna Thibaud, Damia, Berthe Sylva, Fréhel, Colette Renard, Yvonne George, Mistinguett, Germaine Montero, Agnès Capri, Marie Dubas, Lys Gauty, Lucienne Boyer, Germaine Béria, Marianne Oswald, Suzy Solidor, Lucienne Delyle, Jacqueline François, Jeanne Aubert, Marie Josée Neuville, Lucienne Dugard, Arletty, Germaine Sablon (considérée comme la seule artiste résistante), Hélène Delavault, Catherine Sauvage, Mireille, Cora Vaucaire, Gribouille, Rina Ketty, Annette Lajon, Colette Magny, Édith Piaf, Patachou, Catarina Valenta, Georgette Plana, Léo Marjane, Francesca Solleville, Pia Colombo, Marie Dubas, Michèle Bernard, les sœurs (Louise et Odette) Étienne, Yvonne Printemps, Monique Morelli, Danielle Messia, Joséphine Baker, Renée Lebas, Nicole Louvier, Dalida, Mama Béa, Magali Noël, Christine Sèvres, Colette Chevrot, Odette Laure. Sans oublier Mado Robin qui, extraordinaire cantatrice, ne méprisait pas les chansons (« Le temps des cerises) ».
- Et, parmi celles qui, bien que toujours d’antan (pour moi…), n’en sont pas moins toujours présentes : Simone Réal, Mick Micheyl, Hélène Martin, Nana Mouskouri (Grecque de nationalité), Marie Laforêt, Suzy Delair, Alice Dona, Georgette Lemaire, Francesca Solleville, Dominique Grange, Marie-Paule Belle, Zizi Jeanmaire, Simone Langlois, Françoise Hardy, Nicoletta, Nicole Croisille, Hélène Delavault, Véronique Pestel, Sabine Viret … Et bien sûr, Brigitte Fontaine, Sapho, Juliette Gréco et Anne Sylvestre et à ses inoubliables chansons féministes. Sans oublier la compositrice Marguerite Monnot. [10 juillet 2015]
- Que de merveilles, de destins ! Que de pertes de mémoire, que l’on peut néanmoins au moins partiellement se remémorer…lorsque des archives existent.
- Une précision : Si je ne cite pas les jeunes chanteuses, les chanteuses contemporaines, à l’exception d’Agnès Bihl, la seule explication est celle de ma méconnaissance, de mon incompétence donc.

Femmes (Attirance pour les hommes ‘forts’) : Lu concernant Alekos Panagoulis : […] « Je ne comprenais pas les femmes qui […] tombaient éperdument amoureuses, prêts à trahir leur mari, à s’humilier pour être malmenées cinq minutes contre un mur ou sur un lit, afin de pouvoir raconter aux autres ou à elles-mêmes qu’elle t’avait touché. […] » 344 (Important. À prolonger)
* Ajout. 1er janvier 2016. Comte de Bussy-Rabutin 51618-1693], auteur de : « Les femmes ont naturellement de l’estime pour les actions de courage…»345

Femmes (Autodéfense) : Nécessaire.

Femmes (Assassinées) : En France, des femmes sont quasi quotidiennement assassinées par des hommes sans que ces crimes ne fassent le plus souvent plus de bruit que celui de l’arrivée d’une dépêche sur un ordinateur. L’analyse dépasse rarement celle du constat selon lequel l’homme était « inconnu des services de police », qu’il était dépressif, sans emploi, bon voisin, « venait d’un milieu social extrêmement défavorisé », « ivre au moment des faits » 346, qu’il avait été lui-même, violé, qu’il y avait eu une « dispute », un « conflit » (la quasi norme…), que sa femme l’avait quitté ou dont il était séparé…
Puis, le filon étant un peu épuisé, il reste alors à s’interroger - dans la recherche de son humanité - ou plutôt, de son bon droit ? - sur ses « motivations », sur la conscience qu’il avait ou non de son ‘acte’, de son ‘geste’.
- Mettre en relation le sexe de la victime avec celui du criminel est hors sujet.
- L’émotion politique - si souvent de commande - n’est de mise que si l’assassin est récidiviste, tandis que « les marches blanches » sont censées n’avoir aucune signification politique.
- Chaque assassinat (et/ou viol) transmet le message suivant : Quoi que vous pensiez, qui que vous soyez, je suis plus fort que vous, je suis maître de votre corps, de votre sexe, de votre vie, de vous, que je peux marquer à vie et /ou supprimer. Et voici la preuve de ma vérité, c’est celle de ma puissance.
- La société dans son ensemble, a fortiori le monde politique, sauf exceptions, globalement cautionne. Si, pour pouvoir agir, il faut a minima, pouvoir s’identifier à la souffrance de la victime, alors, les hommes continueront à tuer des femmes. Nous n’en sommes même pas là, tant s’en faut. 347
- À méditer, cette puissante analyse de Chateaubriand : « Ils ne voulaient pas lâcher le crime, de peur de perdre la puissance. » 348 (Cf. Hommes. Intellectuels. France. XXème siècle. Althusser (Louis), Patriarcat, Récidive, Violences faites aux femmes)

Femmes (Assassinées, prostituées, violées, harcelées, battues...) : Ces femmes paient de leur vie le prix de l’indépendance de toutes les femmes. (Cf. Violences faites aux femmes)

Femmes (Au foyer) : Il est d’autant plus aisé au mari de la ‘femme au foyer‘ de [lui] mentir, de lui raconter n’importe quoi concernant ses rapports au monde extérieur, qu’elle n’a que peu ou pas d’éléments qui lui permettraient de confronter les paroles de son mari à la réalité. Ne pouvant voir le monde de ses propres yeux, elle ne peut le voir que par ce qu’il lui en représente ; si tant qu’il lui parle, que peu ou prou il éprouve le besoin de lui rendre des comptes.
* En soi, et sur ce seul fondement, conforte la domination masculine. (Cf. Patriarcat)

Femmes (« Bas bleus ») : Combien de génies, de talents, d’intelligences, de passions, combien de germes de pensées et de vies, étouffées, détruites du fait de l’emploi, aux seules femmes, de ce qualificatif ?
- N.B : « cuistre » n’est pas le masculin de « bas bleus ». (Cf. Etres humains. Injures)

Femmes (Bagnes) : Henri Rochefort [1831-1913] écrit que, en partance pour le bagne en Nouvelle Calédonie à bord de « la Virginie », en 1873, sur 125 déporté-es, l’on comptait 22 femmes. Parmi elles, Louise Michel, Madame Lemel « socialiste ardente, blessée sur les barricades lors de la ‘semaine sanglante’ [de la Commune de Paris], une des plus belles et des plus fortes intelligences que j’ai connu. L’éloquence et le bon sens, chez elle, sont égaux à la bravoure. » écrit-il. Il évoque aussi « la grande Victorine » qui disait aux religieuses : « Ah, je vous prie de croire, mes sœurs, que je ne suis pas ici pour avoir enfilé des perles ! […]», Madame Leroy et Madame Leblanc « dont l’odyssée était si particulièrement lamentable qu’il était impossible de la regarder sans que le cœur se serrât. L’histoire de Mme Leblanc justifiait amplement l’exclamation de la grande Victorine : Quelles crapules que ces Versaillais ! […] ».
- Henri Rochefort constate que les 22 femmes étaient installées dans « une cage » […] « pas plus grande que [le lieu qui lui fut affecté][il était]  seul ». 349

Femmes (Beauté) : Toute référence à la (supposée) beauté (ou non) d’une femme est - dois je ajouter : selon moi ? - une injure (grossière) à l’intégrité de sa personne, par là même niée. En sus, elle confirme le droit de celui qui la juge ainsi de son bon droit à la juger ainsi. Refuser d’emblée toute appréciation sur ce fondement : mieux, que l’hypothèse même en soit exclue. L’intelligence, notamment masculine, un moment déstabilisée, s’en trouverait fort bien, tandis que la concurrence entre femmes en serait d’autant allégée. Et la solidarité entre elles raffermie.
* Déjà, en 1760, Diderot évoquait « une belle femme qui porte une grande âme et qu’on loue de sa beauté. Elle vous remercie d’une manière si froide et dédaigneuse ! C’est comme si elle vous disait : ‘Vous vous en tenez à l’écorce.’ » Pertinent. 350
* En 1792, Mary Wollstonecraft considérait que : « […] si […] les femmes ne renoncent pas au pouvoir arbitraire de leur beauté, ce sera la preuve qu’elles sont moins intelligentes que les hommes. » 351
* Et, en 1796, Madame de Staël écrivait : « La figure d’une femme, quelle que soit la force ou l’étendue de son esprit, quelle que soit l’importance des objets dont elle s’occupe, est toujours un obstacle ou une raison dans l’histoire de sa vie ; les hommes l’ont voulu ainsi. Mais plus ils sont décidé à juger une femme selon les avantages ou les défauts de son sexe, plus ils détestent de lui voir embrasser une destinée contraire à la nature. » 352 L’histoire : un éternel recommencement ? (Cf. Compliment, Êtres Humains (Corps), Miroir, Personne (Belle), Sexe)

Femmes (Besoin d’être aimées) : Le besoin d’être aimées que l’on a si souvent reproché aux femmes n’était - n’est toujours, pour beaucoup d’entre elles - que l’expression nécessaire, exprimée selon les normes socialement acceptées, d’une sécurité matérielle, pour elles et leurs enfants, ou, plus justement, d’une croyance à ladite sécurité, affective et matérielle liées. En réalité : un leurre.
- Pour approfondir la réflexion, Cf. Joseph Joubert [1754-1824] : « Les hommes prennent le parti d’aimer ceux qu’ils craignent afin d’en être protégés. » 353 Puissant. (Cf. Être humain (Amour), Famille (Mariage), Langage (Verbe. Protéger)

Femmes (« Bonnes-à-tout-faire ») (1) : Elles étaient considérées comme « bonnes à rien », elles furent donc logiquement affectées à être « bonnes à tout [faire] ». Y compris à être violées. Il en fut peu ou prou de même pour les « fille de cuisines » (renvoyées par la Françoise de Proust), les « femmes-de-chambre », les « employées-de-maison », les « femmes-de-ménage », les « femmes-de-journée », les « femmes-de-peine »…) (Cf. Violences. Droit de cuissage)

Femmes (« Bonnes-à-tout-faire ») (2) : Entendu : « Je suis à la fois la sonnette et la réponse à la sonnette. » Enrichit le concept d’exploitation ? 354

Femmes (« Bonnes-à-tout-faire ») (3) : Quand on refuse le terme de « bonnes », de « femme de chambre », on ne peut que refuser celui de « valet de pied » (évoqués par Proust),de « valet» (dont j’ai découvert sa permanence, à l’occasion de la grève du Royal Monceau). 355 Comme celui d’« homme de ménage », d’« homme-à-tout-faire »...

Femmes (« Bonnes-à-tout-faire ») (4) : En 1994 encore, Françoise Giroud, qui fut Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de la Condition féminine entre juillet 1974 et août 1976, évoquait : « [sa] servante », « [safidèle servante », « [sa] soubrette ». Elle écrivait aussi, dans le même livre : « Les rapports d’une homme, d’une femme avec les subalternes ( !) ne sont jamais insignifiants ». Certes… 356 (Cf. Femme. Politique, Politique. Exploitation, Langage)

Femmes (« Bons Pasteurs ») : L’histoire et la dénonciation des tortures, enfermements, violences, sadismes, mépris, sans oublier le travail gratuit, etc.…qui ont été le quotidien de tant de femmes pendant des siècles par les institutions du Bon Pasteur reste à écrire. On peut se référer à l’article de Jacques Tremintin, l’Internationale de la maltraitance (26 avril 2010). La responsabilité l’église catholique, mais aussi de l’État français qui s’est totalement déchargé, sans contrôle, sur les Bons Pasteurs, est engagée. Pourquoi ce qui a été dénoncé concernant Casa Pia au Portugal, les Laveries de sœurs de Marie-Madeleine en Irlande, le scandale des « enfants enlevés » en Espagne ne l’est-il pas concernant les Bons Pasteurs en France ?
* Lire le chapitre concernant Marie Rose dans l’excellent livre de Maud Marin, Tristes plaisirs. 357 (Cf. Infanticide (Michelet))  

Femmes (Bouleversées) : Pourquoi ce qui bouleverse tant de femmes laisse t-il tant d’hommes - au mieux - indifférents ? (Cf. Mélo (Film, livre))

Femmes (Bourgeoises, petites bourgeoises)  : Lu dans les Nouvelles Lettres portugaises, (1974)  : « Je réponds à qui dit que le problème de la femme est petit bourgeois, d’origine bourgeoise [qu’il] oublie que la bourgeoisie s’est installée sur une terre déjà faite à la sueur des femmes. » 358 Forte analyse. (Cf. Marxisme)

Femmes (Charité) (1) : La charité (assimilée aux « bonnes œuvres » dont les femmes auraient le monopole) fut si souvent la seule manifestation d’expression religieuse, sociale, politique laissée aux femmes qu’il serait injuste de les critiquer sur ce fondement. Ce constat ne valide pas, pour autant le terme, ni la fonction politique qu’il a joué et joue encore : il demande simplement une analyse sémantique historicisée, distinguée selon que le terme concerne soit les femmes soit les hommes.  

Femmes (Charité) (2) : Je lis dans le texte de Marie-Armande Gacon-Dufour, Mémoire pour le sexe féminin contre le sexe masculin [1787] ceci : Adressé
* aux [jeunes gens] : « Ne risquez pas de leur parler de charité, vous courez le danger de les entendre s’écrier sottement : avons-nous trop d’argent pour nos plaisirs ? des jeunes gens n’ont-ils pas toujours de nouveaux besoins ? Et nos maîtresses ? Et nos habits ? et nos chevaux ? […] »
* à l’auteur de Réflexions d’un jeune homme [1786] : « Que le Chevallier de Feucher, pour se convaincre de ce que je dis, se fasse ouvrir les registres des paroisses où sont inscrites les personnes bienfaisantes ; et il verra s’il y en a d’autres que les femmes. […] » 359

Femmes (Charité) (3) : Je lis, au Danemark, à la fin du XIXème siècle, concernant l’une des sœurs de Karen Blixen, ceci : « Elle avait hérité en grande partie de l’idéalisme de sa tante et d’un peu de sa lourdeur. Elle devint une jeune femme tourmentée et inquiète, à la recherche d’un idéal ou d’une cause qui aurait mérité qu’elle y consacrât sa vie - d’abord le socialisme, puis la reconquête du Sud du Jutland alors aux mains des Allemands. Dans le même esprit d’engagement, elle voulut faire plus tard de son improbable mariage une réussite et, devenue une riche mère de famille, elle se lança dans les bonnes oeuvres en fournissant abris et nourriture aux chômeurs. » Ici, « bonnes œuvres » et engagements politiques sont clairement indissociables. 360 (Cf. Politique. Charité)

Femmes (Charité. Séverine) : [1855-1929] Séverine, auteure de : […] « La charité, la douce, tendre, adorable Charité, sœur cadette de la Justice a fait sa tâche, donné jusqu’au sang de ses veines ; et aujourd’hui, se tort les mains, désespérée, devant l’échec de son effort, l’inutilité de son sacrifice, le néant de son abnégation. Sur le champ de bataille social, comme jadis, le même cri s’élève : « Ils sont trop » ! Ils sont trop, les sans-le-sou et les sans-pâture, les sans-souliers et les sans-gîte ; les mères au sein tari, les pères au cœur navré ; les enfants à bout de forces ; les vieux à bout de résignation ! […] La charité qui, ayant l’arbitraire pour base, laisse donc beaucoup à désirer, mais qui, somme toute, en attendant mieux, est encore la plus noble inspiration de l’âme humaine, parce qu’elle procède de l’esprit de justice, ne peut plus rien. Minime ou grandiose, elle est débordée : on n’aide plus les affamés qu’à prolonger leur agonie ! Jusqu’ici, ils se résignent ; et c’est tant mieux pour les possédants. Mais si, demain, ils se révoltaient ? […] Le grand Pan est mort - La Charité a vécu ! Est-ce à dire qu’on doit y renoncer ? Jamais ! tant qu’on n’aura pas changé l’ordre social. Il faut au contraire s’y adonner passionnément, éperdument ; mais reconnaître que l’unique Justice, l’espérée, l’attendue, peut seule, par une répartition plus égale des biens de ce monde, remédier au fléau. […] »361

Femmes (Charité. Tristan Flora) : [1803-1844] Flora Tristan, à des femmes qui s’affirmaient : « femmes de charité », répondit : « Non, mesdames, vous n’êtes que des femmes d’aumônes. » 362

Femmes (« Cent millions. Deux fois ») : « On sait qu’il y a, dans le monde, à peu près cent millions de femmes qui sont éliminées tous les ans, [par l’avortement des fœtus de petits filles, infanticides à la naissance, ou de négligence des filles au profit des garçons] 363 ; on sait qu’il y a dans le monde, à peu près cent millions de femmes sont excisées tous les ans […]. » 364
- Cent millions (deux fois) de femmes : une broutille.

Femmes (CICR) : [7 juillet 2012] : Frédéric Joly, Porte parole du Comité international de la Croix rouge : [Concernant la Syrie] : « Ce qui est important, c’est que les belligérants ( ?) reconnaissent un espace humanitaire ( ?) dans lesquels sont protégés par nature (!), les blessés, les malades et tous les civils qui ne font pas partie du conflit (!), des violences ( !) ; je pense essentiellement aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées ». Et il poursuit en souhaitant « pouvoir travailler en faveur des personnes qui n’ont rien à voir avec le développement des violences actuelles.» 365
- Les Syriennes, plus particulièrement, apprécieront.
- Il y a des institutions qui vieillissent vraiment mal…

Femmes (Chefs) : S’extasier de leurs exceptionnelles qualités. Évite d’avoir à s’interroger pour comprendre par quels processus les hommes se sont, en moins d’un siècle, accaparé quasi exclusivement le quasiment seul domaine - la cuisine - réservé aux femmes. Celui, en outre, où elles excellaient.

Femmes (Cheptel) : Le chauffeur de François Mitterrand rapporte la réaction de ce dernier lorsqu’il lui a annoncé son prochain mariage. Celui-ci lui demande : « Avec qui ? » Le chauffeur lui répond que sa future femme travaille, comme lui, à l’Élysée (service de l’intendance). Réaction de Mitterrand : « Alors, vous tapez dans mon cheptel ! » 366
- Qu’en pensent les femmes qui ont (monstrueuse expression) « couché » avec lui, l’une d’entre elles m’ayant, par ailleurs dit, qu’il s’était agi, la concernant, d’un ‘service minimum’, pour ne pas dire le fait d’un grossier, d’un vulgaire personnage… ? (Cf. Droit de cuissage, Hommes politiques. France. XX, XXIème siècle. Chirac (Jacques))

Femmes (Chômage) : [1932] La description du congé d’un « fonctionnaire colonial » telle que présenté - sans commentaire - dans les Carnets de Louis Guilloux : « Boire, manger, dormir, voilà mon programme. De temps en temps, je fais une petite virée à Paris. Depuis qu’il y a du chômage, on a des femmes épatantes pour pas grand-chose. » 367 (Cf. Proxénétisme)

Femmes (Colère) : Si les femmes s’autorisaient plus de colère, et donc plus d’indignation, et donc plus de compréhension et d’intelligence d’elles-mêmes dans le monde, il y aurait beaucoup moins d’hommes violents. La colère est aussi bonne conseillère, souvent même nécessaire, contrairement à l’affirmation contraire. (Cf., Politique (Indignation), « Sciences » sociales. Psychanalyse, Violences faites aux femmes)  

Femmes (Communes à tous) : À la genèse - plus ou moins refoulée - de toutes les pensées communistes (les quelles n’en avaient pas pour autant l’exclusivité). Et de celles de tant d’hommes encore…(Cf. Femmes (Échange))
* Ajout. 28 septembre 2015.Lu, concernant une jeune fille qui était devenue mère après avoir ‘fait l’amour’ avec un homme de son village : « ‘Avec celle-là, il y a moyen’ : la brèche est faite, tous s’y pressent. » 368  

Femmes (Communisme) : En Russie en 1917, 2 % de femmes membres du parti bolchevik. En France, en 1922, on comptait au parti communiste français : 20 femmes sur 1.100 cartes dans la Fédération du Gard, 5 sur 500 dans celle des Pyrénées Orientales, 30 sur 2500 dans le Rhône, 92 sur 1200 dans la ‘Seine-Inférieure’ et une sur 1600 dans la Corrèze, plusieurs autres fédérations n’ayant qu’un recrutement exclusivement composé d’hommes. 369
- Et l’on continue à écrire l’histoire (notamment) communiste, comme si cette réalité n’était pas politiquement fondamentale.

Femmes (Compétences politiques) : Et si les compétences politiques majeures et indépassables des femmes étaient leur connaissance des hommes ? On comprendrait mieux alors la nécessité des bâillonner.

Femmes (Confucius) : (Attribué à) Confucius :« […] Le roi Wu a dit qu’il avait lui-même dix ministres. Confucius dit : «  […] Et le roi Wu n’avait que neuf ministres en fait, car l’un des dix était une femme. […] » 370

Femmes (Condamnées) : Combien de femmes ont-elles été condamnées (et /ou poursuivies) par la justice, parce que, sans si souvent même le savoir, elles avaient ont servi pour des hommes (maris, proxénètes, amants) de cautions, d’investissements, de prête-noms, d’appâts, de valises, d’agents de liaison, de cobayes, de base arrière, d’avant-gardes, de cache-sexes ?

Femmes (Concurrence entre elles) : Lu : « La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et la présidente du Front national, Marine Le Pen arrivent en tête du palmarès des femmes politiques avec respectivement 30% et 26% de voix, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche. » 371 La suite de la dépêche ressemble par ailleurs étrangement aux commentaires de l’arrivée du tiercé. (Cf. Femmes (Politiques), Politique (Front national. Parti)

Femmes (« Contemplatives ») : [1979] Un fort bon livre, celui de Catherine Baker : Les contemplatives, des femmes entre elles, qui démontre par ailleurs que l’on peut conjuguer analyses, engagements féministes et respecter, comprendre et critiquer les religieuses dites « contemplatives » interrogées. [130 dans 170 monastères]. 372 (Cf. « Science » humaines. Sociologie)

Femmes (Criminelles) : Le sont le plus souvent du fait des hommes. Constat primaire mais juste. Si reconnu, viderait considérablement le nombre de femmes en prison.

Femmes (Culpabilité) : Sabine Dardenne, l’une des victimes de Marc Dutroux, auteure de : « La culpabilité est une arme aussi efficace qu’un révolver menaçant. » 373 (Cf. Enfants (Conscience de soi))

Femmes (« De pouvoir ») : Ne font pas rêver les jeunes filles…À juste titre. De quelles vertus, de quelles qualités, de quelles ‘réussites’ peuvent-elles se prévaloir ? De quels modèles sont-elles porteuses ? Quelle vie, quel monde incarnent-elles ?

Femmes (« Défaite Historique des ») : Cause première de la violence du monde : ? En tout état de cause, une analyse d’Engels dont on ne tire jamais assez ni la pertinence, ni les enjeux, ni les conséquences. Ni ses limites…

Femmes (Dénis) : « Les femmes sont, en tant que groupe social, l’objet d’un déni de réalité : dès qu’il est visé en tant que tel, il n’existe plus, il se dissout dans les particularités. » Les femmes n’étant pas un « groupe social », cela induit-il que la suite de l’argumentation soit fausse ? Non. 374

Femmes (Dénis de grossesse) : On ne comprend pas (si tant est que l’on puisse « comprendre » ce qui est si complexe) le déni de grossesse, indépendamment du déni de soi, du déni des femmes, du déni, de la méconnaissance, de la crainte, de la honte de leur corps, du déni de leurs souffrances (y compris du fait de la maternité, a fortiori en dehors des liens du mariage), du déni des violences du monde. Évident ? Banal ?

Femmes (Déportées dans les camps Staliniens) : [1939] «Le nombre des ‘nouvelles’ s’accroissait de jour en jour. Des centaines de femmes arrivaient, victimes des lois récentes contre l’avortement. Elles étaient en général accueillies par des moqueries et des rires. » 375 Peu connu.

Femmes (D’exception) : Cette formulation a le grand avantage de les isoler des autres femmes. Et de ne pas avoir à les comparer aux hommes.
* Ajout. 4 février 2015. Cette critique est aussi valable pour « Femme remarquable ».
* Ajout. 5 novembre 2014. Phyllis Chesler, auteure de : « Les exceptions individuelles n’ont rien à voir avec la compréhension des règles et des forces auxquelles elles font exception. Le fait de se référer sans cesse à la doctrine des ‘exceptions individuelles’ ou de s’y raccrocher est généralement le propre de la lâcheté, de l’ignorance ou d’objectifs intéressés ». 376 Sévère et juste.

Femmes (D’Holbach) : [1773] « Dans toutes les contrées de la terre, le sort des femmes est d’être tyrannisées. […] L’Européen (comparé à  « l’homme sauvage », à « l’Asiatique », « dans tout l’Orient ») au fond, malgré la déférence apparente qu’il affecte pour les femmes les traite t-il d’une façon plus honorable ? En leur refusant une éducation plus sensée, en ne les repaissant que de fadeurs et de bagatelles, en ne leur permettant que de s’occuper que de jouets, de modes, de parures, en en leur inspirant que le goût des talents frivoles, ne leur montrons-nous pas un mépris très réel, masqué sous les apparences de la déférence et du respect. » 377 une fois encore, que de trésors d’analyses nous a t-on cachées…

Femmes (Diderot) : « S’il n’y avait point de femmes pour un méchant, il y aurait bien moins de méchants. » 378 La simplicité de l’expression n’exclue pas la profondeur de l’analyse…

Femmes (Dignité) : Bertha von Suttner, auteure, dans son roman, féministe, pacifiste, Bas les armes, en 1889, de : «[…] Je prétendais ne donner mon cœur qu’à un homme digne de lui. […] » 379 ; Alice Sapritch, actrice, [concernant son ex-mari Guillaume Hanoteau], auteure  de : […] « Cet homme ne m’a pas mérité. […] Il « ne s’est pas montré digne de recevoir ce que je lui apportais. » 380 (Cf. Femme (Remarquable)

Femmes (Distinguées) :Dans sa jeunesse, il divisait les femmes en « femmes distinguées » et les autres…En vieillissant, il eût été horrifié que l’on lui rappelât.

Femmes (Échange des) (1) : Après avoir écrit : «  On ne prend publiquement que ce qui vous appartient », Colette Guillaumin poursuit : « Pour approprier des hommes mâles, il faut une guerre… pas pour les hommes femelles, c’est à dire les femmes. Elles sont déjà propriété. Et lorsqu’on nous parle […] d’échange des femmes, on nous signifie cette vérité-là, car ce qui s’échange est déjà possédé ; les femmes sont déjà la propriété antérieurement de qui les échange. »
Cette analyse s’avéra, pour moi, en son temps, une révélation. 381 (Cf. Hommes (Concurrence entre eux) 

Femmes (Échange des ) (2) : André Gide [Tchad. 1925], auteur de : […] « Les Indigènes, d’après ce que nous dit Zigla (un des Noirs les plus intelligents que nous ayons rencontrés), auraient un plus grand nombre de femmes aujourd’hui, parce que, en cas de contestation, répudiation, ils trouvent facilement appui auprès du juge blanc pour se faire rendre la dot ; que d’autre part, ils n’ont plus à craindre les razzias ; et qu’enfin et surtout, si, pour payer l’impôt, le chef du village va trouver un indigène et lui dit : tu as plusieurs bœufs ; on va en vendre un pour parfaire la capitation, il ne peut opérer ainsi avec les femmes. Alors, il vaut mieux acheter une femme qu’un bœuf (Ajouter que l’indigène fait travailler la femme et ne fait pas travailler le bœuf.)» 382 Sans commentaire, ni jugement de Gide, l’anticolonialiste…(Cf. Sciences humaines. Anthropologie, Patriarcat)

Femmes (Écrits de) : Les écrits de femmes lus par un homme comédien : substitution, recouvrement, envahissement, mépris. Inconscience ? [Après avoir entendu Michael Lonsdale lisant une nouvelle - dans laquelle le « je » est pourtant explicité - de Virginia Woolf.] 383 Vrai aussi pour les chansons évoquant la vie des femmes. Comparer Filles d’ouvriers de Jules Jouy chanté par Marc Ogeret, par Serge Utge-Royo avec l’interprétation de Michelle Bernard.  

Femme (Enfant-s) : « Je ne veux pas, je ne veux plus d’enfant-s ». Traduction notamment onusienne, modern’style : « Les femmes doivent être informées de [et /ou : faire valoir et / ou : exercer et/ ou lutter pour…] leurs droits reproductifs et sexuels ».

Femmes (Estime) : Ce que la société pardonne le moins aux femmes, c’est qu’elles s’estiment. C’est logique : elles échappent non seulement aux jugements les concernant, mais aussi, potentiellement, à ceux portés sur toutes les femmes : dès lors aucune critique concernant « les femmes » n’a potentiellement plus de prise. Et chacun-e sait que ce qu’un dominant - quel qu’il soit - ne peut accepter, c’est que l’on n’ait plus peur ni de lui, ni de son pouvoir ; ou, plus justement - mais là, cela nous concerne tous et toutes - c’est d’être confronté à un « soi » délesté de son, de ses pouvoir-s. Les féministes ne peuvent s’exclure, concernant les jugements qu’elles se portent entre elles, de cette réflexion. (Cf. Être humain (Soi), Homme (Pantalon))

Femmes (Et…) : Signe manifeste d’une absence de et/ou d’une insuffisante pensée féministe. 384

Femmes (État) : Entendu (juillet 2015), concernant le mari dont elle souhaitait se séparer, une femme déclare : « Il ne voulait pas s’en aller (de leur appartement). Il fallait donc que je parte. » Une autre voulait (septembre 2015) demander 200 euros de dommages et intérêts concernant un homme poursuivi pour avoir photographié les femmes et les jeunes filles nues (dont sa fille) dans des douches d’un camping. L’immense majorité des femmes n’ont pas même conscience que l’État et donc la justice puisse personnellement les concerner et a fortiori contribuer à régler les questions auxquelles elles sont confrontées dans leur propre vie. Et c’est compréhensible : c’est sans elles et contre elles que l’État depuis des siècles s’est construit, et que le concept de « vie privée » continue ses ravages. (Cf. Politique. État)

Femmes (Faibles) :Marivaux [1688-1763], auteur de : « Mais que les hommes aient l’audace de nous mépriser comme faibles, pendant qu’ils prennent pour eux toute la commodités des vices, et qu’ils nous laissent toute la difficulté des vertus, en vérité, cela n’est-il pas absurde ? » 385

Femmes (Formation) : [France. Février 1970] : « Elle était sortie avec un CAP (Certificat d’aptitude professionnelle : premier diplôme d’enseignement dit technique) de couturière. Malheureusement dans la région, il n’y a pas de ces usines qui récupèrent les couturières aux doigts agiles pour les mettre au montage avec un salaire d’O.S (Ouvrièr-es spécialisé-es : traduire non qualifié-es) puisqu’elles n’ont pas le bon CAP de montage ou de bobinage qu’il leur faudrait pour mériter un meilleur salaire, le CAP qu’elles n’obtiendront jamais, puisqu’il n’existe pas, comme un fait exprès. Et du travail de couture, il n’y en a pas. » 386 Cette politique fut délibérée.

Femmes (Fouque Antoinette) : [2008] Auteure de : « Globalement, les femmes s’en sortent bien387

Femmes (Fragiles et / ou vulnérables et / ou précaires) : Remplace progressivement les « faibles femmes », trop connoté XIXème siècle. Signifie la même chose. Les hommes les rejoignent.

Femmes (Françaises) (1) : En France, il est acquis que les femmes sont « libres ». Le fait qu’à l’étranger, elles sont souvent qualifiées de « faciles » est rarement posé comme sujet de réflexions sémantiques. (Cf. Femmes Libres (Sarkozy (Nicolas))

Femmes (Françaises) (2) : Le mépris des femmes et son cortège de violences m’apparaît progressivement avec force comme le dernier rempart de l’identité française : sans pétrole, sans idées, un PIB en berne, une croissance nulle, une dette qui explose. Mais les femmes françaises sont toujours bien cotées sur le marché mondial : une valeur sûre, à entretenir, à valoriser lorsque les autres s’effondrent. (Cf. Luxe, Mode. Proxénétisme)

Femmes (« Frigides ») (1) : Freud, auteur de : « Il faudrait se demander comment il se fait que l’anesthésie [« absence de sentiment de volupté »] soit de façon aussi prépondérante, le trait distinctif des femmes. Un homme anesthésique renoncera bien tôt au coït ; la femme, elle, on ne lui demande pas son avis. […] Les femmes arrivent très souvent à l’acte sexué (se marient) sans amour. […] Elles sont ensuite frigides et le restent. »  (17 décembre 1894) 388 (Cf. Violences. Gilbert Tordjman)

Femmes (« Frigides ») (2) : Luce Irigaray, auteure de : « […] Quand une femme vient me trouver et me dit qu’elle est frigide, je lui dit : ‘Je ne sais pas ce que ça veut dire. Je ne crois pas une seconde à la frigidité des femmes.’ » 389

Femmes (Fusil) (1) : [Waffen SS. Deuxième guerre mondiale] « Ton fusil, c’est ta femme ». 390

Femmes (Fusil) (2) : À comparer avec : « This is my rifle / This is my gun (leur sexe). One’s for Killing / The other’s for fun » (Chanté, hurlé par les Marines américains) (Cf. Politique. Guerre)

Femmes (Fusil. Armes) (3) :Concernant les armes des combattant-es Viêt-Cong contre l’armée américaine, on lit dans le reportage de Madeleine Riffaud au Vietnam en 1965 391  : « Toutes prises peu à peu sur l’armée américaine, les armes des compagnies étaient ainsi les « filles » des uns des autres. Leurs servants les entretenaient avec des soins jaloux. »

Femmes (Genet Jean) : [1964]Question adressée à lui (pour le journal Playboy) : « Vous êtes vous jamais intéressé à des femmes ? ». Réponse : «  Si, quatre femmes m’ont intéressé : la Sainte Vierge, Jeanne d’Arc, Marie-Antoinette et Marie Curie. »  392

Femmes (Ghiliak) : [Ile de Sakhaline, 1890] Lu dans Tchékhov : « Quant aux femmes, elles sont toutes égales dans l’absence totale de droits, qu’il s’agisse de la grand-mère, de la mère ou d’une fillette au berceau ; on ne les respecte pas plus que les animaux domestiques, qu’un objet qu’on peut jeter ou vendre, ou qu’un chien qu’on chasse à coups de pieds. Encore que les chiens, les Ghiliak les caressent parfois, les femmes jamais. Ils attachent moins d’importance à une noce qu’à une banale ribote, en l’entourant d’aucun rite religieux ou païen. Le Ghiliak troque un épieu, une barque ou un chien contre une jeune fille qu’il emmène dans sa iourte et avec laquelle il s’étend sur une peau d’ours - un point, c’est tout. La polygamie est admise mais ne semble pas très répandue, bien que les femmes soient apparemment plus nombreuses que les hommes. Le mépris du Ghiliak envers la femme, considérée comme un être inférieur, atteint un tel degré qu’il ne trouve nullement répréhensible de la réduire en esclavage au sens le plus direct et le plus dur de ce mot. Selon le témoignage de Schrenck, ils emmènent souvent des femmes aïno en captivité ; il est probable que la femme est pour eux un objet de commerce au même titre que le tabac et le calicot. » 393 (Cf. Famille, Justice (Droits), Patriarcat)

Femmes (Gitanes) : Avoir entendu, le 11 septembre 2012, dans l’émission Les pieds sur terre (France Culture) celle, intitulée Les gitanes de Saint-Jacques, m’a laissée, un moment, sidérée. Et puis, le constat de l’impuissance de ces femmes - tant se révèlent dans leur violences des siècles de domination non contestée - se fait jour. Évoquer, selon l’antienne féministe, le recours à la loi, apparaîtrait grossier, accusateur, indécent, irresponsable. Et l’on est en réduit-e à constater que si notre société n’a à ce jour rien fait pour faire cesser ces monstruosités, plus encore, elle ne fera rien à l’avenir. Que faire alors ? (Cf. Droit, Patriarcat, Violences contre les femmes)

Femmes (Héroïnes) : Juliette Gréco, auteure de [en réponse à la question : « Vos héros dans la vie ? »] : « Toutes les femmes anonymes. » 394 Dans le même sens, Sandrine Bonnaire concernant sa mère : « Une héroïne de la vie ». 395 Mais à féminiser le qualificatif de « héros », le fondement sur lequel celui-ci s’est construit est re-légitimé, alors qu’il devrait être détruit.
- Processus de pensée fréquent dans les analyses féministes. (Cf. Politique. Admiration)

Femmes (Images d’elles-mêmes) : Dans ce que les femmes reprochent aux hommes, se trouve aussi nécessairement l’image qu’elles se sont construites d’elles-mêmes, dont elles ont été dépendantes, dont elles ont payé le prix, en les ayant suivis, aimés, admirés, respectés. (Cf. Féminisme. Patriarcat)

Femmes (Imaginaire) : Dominé. Notamment par Bécassine, Delly, Berthe Bernage, Christophe (La famille Fenouillard), leurs prédécesseurs/euses et leurs avatars modernes. Curieusement - ou plutôt, non, dois-je dire par honnêteté - je n’arrive pas y intégrer la Comtesse de Ségur, tandis que, avec du recul, je m’interroge : Le Prince Éric (ne vivant qu’entouré de beaux jeunes hommes solidaires, et bien peu progressiste, pour employer un euphémisme) s’avéra-t-il une antidote ?

Femmes (Intellectuelles) : Pour paraphraser J.J Rousseau qui constatait, et sans doute entérinait, l’analyse selon laquelle : « [Les femmes] sont comme des courbes dont les sages sont les asymptotes ; ils s’en rapprochent sans cesse, mais n’y touchent jamais » 396, on pourrait encore en France, en 2016, tout au moins dans la conscience d’un grand nombre d’entre eux, écrire : Les intellectuelles sont les asymptotes des intellectuels : elles s’approchent sans cesse d’eux mais ne les touchent jamais.  (Cf. Féministes. Intellectuelles)

Femmes (Intelligentes) (1) : [1859] Stuart Mill, auteur de : « Qui peut calculer ce que perd le monde dans cette multitude d’intelligences prometteuses doublées d’un caractère timide qui n’osent pas mener à terme un enchaînement d’idées hardies, vigoureux et indépendant de peur d’aboutir à une conclusion jugée irréligieuse ou immorale » ? 397 (Cf. Hommes (Féminisme))

Femmes (Intelligentes) (2) : Danielle Mérian, auteure de  […] « vous connaissez des femmes intelligentes qui ne sont pas féministes ? » 398 (Cf. Féminisme)

Femmes (Intelligentes) (3) : Baudelaire, auteur de : « L’amour des femmes intelligentes, un plaisir de pédéraste. » 399

Femmes (Jouir) :On lit, en 1791, dans les Lettres bougrement patriotiques de la a mère Duchêne, journal de femmes « patriotes », le seul défendant et soutenant la Révolution française, ceci : « Le diable ne sera pas toujours à notre porte. Nous méritons bien jouir ; car nous avons bougrement souffert… » 400 (Cf. Homme. Jouir, Histoire. Révolution française)

Femmes (Lâcheté) : Doris Lessing [en 19771], auteure de :« Ce que les femmes disent entre femmes, quand elles grommellent dans leur cuisine, se plaignent, papotent, ou ce qu’elles manifestent clairement dans leur masochisme, c’est bien souvent la dernière chose au monde qu’elles articuleraient à voix haute – un homme pourrait les entendre. Cette lâcheté des femmes s’explique par leur condition de semi esclavages qui a duré si longtemps. Le nombre de femmes prêtes à se battre pour ce que vraiment elles pensent, éprouvent, vivent auprès d’un homme qu’elles aiment est vraiment infime. La plupart des femmes s’enfuient comme des petits chiens sous un jet de pierre dès qu’un homme leur dit : « Tu n’es pas féminine, tu es agressive, tu menaces ma virilité ». Je crois fermement qu’en épousant, ou même en prenant au sérieux un homme qui use de ces menaces, une femme mérite tout ce qui peut lui arriver. Car cet homme là est une brute… […] » 401 Dans sa critique, il y a de pertinence ; mais pour être vraie, légitime, progressiste, n’aurait-il pas fallu que les rapports de domination soient préalablement posés ?

Femmes (Larmes) : Sade, auteur de : « Adélaïde pleura, c’était là toutes ses armes, et se laissa faire. » 402

Femmes (Lesbiennes assimilées aux ‘gays’) : Par quelles régressions féministes, les femmes [dites lesbiennes] qui aiment [sont plutôt attirées par] une ou des femmes ont-elles pu être assimilées aux hommes [dits gays] qui aiment [sont plutôt attirés par] - un ou des hommes ? : Question à clarifier de toute urgence. En l’état, et dans l’attente, délégitime bon nombre d’analyses d’associations gays. (Cf. Femme (Lesbienne)

Femmes (Livres de) : Flora Tristan, le 7 mai 1844, concernant les réactions, à Lyon, à la découverte de son livre L’union Ouvrière : « On croit généralement que ce n’est pas moi qui suis l’auteur du petit livre. On le trouve trop bien écrit, trop bien pensé pour être l’ouvrage d’une femme - on pense donc que c’est un homme supérieur qui l’a fait, et qui n’osant pas se mettre en avant, je suis payée, moi, pour m’y mettre. » 403 (Cf. Histoire)

Femmes (« Mal baisées ») : Denise Cacheux, auteure de : « J’ai été traitée de ‘mal baisée’, la première fois que je suis rentrée au PS, parce que j’avais dit qu’il n’y avait que des mecs à la tribune. Je leur ai répondu : «  De la faute à qui, camarades ? » 404 Une réponse fondée et claire détruit la question stupide. (Cf. Femmes. Jouir)

Femmes (Malédiction) : La malédiction des femmes : la beauté ? la dot ? le mariage ? la maison ? les enfants ? un homme ? des hommes ? les hommes ? l’éducation ? ... Chacun-e peut retirer, ajouter…

Femmes (Manager de…) : Maurice Lévy, « patron du Groupe Publicis », au Women’s Forum de Deauville [octobre 2014], auteur de : « Je n’ai jamais été un bon manager de femmes [car j’ai toujours été intimidé par elles] ». Et il poursuit, pour récuser le principe des quotas, en se référant explicitement, positivement, à Élisabeth Badinter, « féministe », « Présidente du conseil de surveillance et deuxième actionnaire du Groupe (NDLR) » ; en réalité, sa patronne. 405.
- L’expression de « manager de femmes » me fait penser à « dompteur de fauves », « gestionnaire de portefeuille », «responsable de plantation» et me fait froid dans le dos. Par analogie : « manager de juifs », « manager d’arabes »…(Cf. Économie)  

Femmes (Médaille des évadés) : Il existe une « médaille des évadés » : la remettre ‘au goût du jour’ et l’instituer pour les femmes qui fuient leurs maris violents ? La « médaille de la résistance » pour celles qui les dénoncent ? Et la « croix de guerre » pour celles qui, après avoir été « occupées » par eux, les tuent ? (Cf. Frontières, Légitime défense)

Femmes (Ménagères) : [1950] Dans la Revue officielle du Salon des Arts ménagers, on lit : « Une maison bien et vivement tenue, n’est ce pas pour nous, femme, la liberté ? »  […] Titre de chapitres suivants : «Ménagères mais… ‘Mimi Pinson’» ;  « Ménagère… mais ‘Artiste’ peintre » ; « Ménagère… mais toujours pressée » ; « Ménagère… mais souriante » ; « Ménagère… mais attrayante » ; « Ménagère… mais Musicienne, Poète, Fée » ; « Ménagère et… méthodique » ; « Ménagère et… Cordon bleu » ; « Ménagère et…adroite » ; « Ménagère et… économe ». « Almanach des artistes ménagères ». Et, en avant propos : « Avant-première au salon des Arts ménagers. Les tablettes de Monsieur Ménage. » Tandis que l’éditorial de Marcelle Auclair s’intitule : « Ménagères mais.. Moralités ménagères ».  406 (Cf. Économie (Domestique))

Femmes (Mineures. George Sand) : En 1845, la séparation des époux avait, en première instance, été prononcée le 16 février 1836, George Sand écrit : « Aux termes de la loi, je ne peux emprunter ni pour un autre, ni pour moi-même, ni servir de caution puisque les femmes, mêmes celles de 40 ans, sont réputées mineures. » 407 Il en est de même en 1846 : « Je ne peux emprunter à un banquier à cause de ma qualité de femme mineure, c’est-à-dire de femme mariée. »
- Et, en voici les conséquences concernant la propriété de ses propres écrits :
* Le 15 octobre 1845, son mari est toujours partie prenante du contrat qu’elle signa avec Giroud et Vialat pour Le péché de Saint Antoine 408, bien qu’il soit précisé qu’elle était « épouse judiciairement séparée de corps et de biens  409 d’avec François Casimir Dudevant».
* En 1847, l’absence de l’autorisation de son mari concernant la publication de La mare au Diable fut cause d’un conflit avec la Société des Gens de Lettres. Avant de pouvoir défendre son droit à la propriété de son œuvre, devant les Tribunaux, elle dut préalablement demander à son mari qu’il veuille bien l’autoriser de défendre son droit. Elle fournit la dite autorisation au Tribunal le 20 août 1847. 410
* En 1848, son mari - dans les mêmes termes - est toujours partie prenante du contrat qu’elle signe, le 15 août 1848, avec l’éditeur Paul Delavigne pour la publication de François le Champi. 411 Il en fut de même pour le contrat qu’elle signa avec Michel Lévy Frères pour La petite fadette, le 15 novembre 1848. 412
* Le nom de François Casimir Dudevant n’est en revanche plus cité dans le contrat qu’elle signa le 18 et 20 octobre 1849 pour François le Champi, Le château des Désertes et La mare au diable avec Paul Delavigne éditeur. 413
* En 1850, George Sand écrit : « Je ne suis pas dans la position des propriétaires aisés qui peuvent toujours emprunter tant qu’ils ont un petit capital au soleil. Je suis femme, c’est-à-dire mineure, séparée de mon mari légalement, et cependant toujours sous sa dépendance pour les affaires d’argent, tant les lois protègent mon sexe ! Je ne peux pas donner d’hypothèque sur ma propriété. Forcée d’emprunter pour les autres, dans les moments difficiles, je ne l’ai pu qu’en me servant pour sauver mes amis et mes parents pauvres, de la caution d’amis moins pauvres. Mais cette caution les expose à perdre leur argent si je meurs sans avoir payé. Mon mari et mon gendre n’auraient aucun scrupule d’invoquer la loi, et de leur laisser tout perdre. » 414
- Le droit de propriété au fondement de la France bourgeoise d’après 1789 : encore un grossier mensonge…Il n’y a pas que le suffrage qui n’était pas universel…Quant à la liberté d’expression des femmes, elle aussi, une chimère, et encore un autre mensonge. (Cf. Droit Patriarcal, Justice)

Femmes (Misérables) : [1792] Marry Wollstonecraft, auteure de : « Si, quand une femme a trouvé un mari, elle considère qu’elle est arrivée à ses fins, et si, mesquine et fière, elle se contente d’une couronne aussi misérable, laissons la se traîner, satisfaite, aux pieds de son époux dans une situation qui l’élève à peine au-dessus des animaux.» 415 Dur, mais bien vu. Peut être aisément modernisé en y incluant l’énergie mise par tant de femmes à « chercher », à « trouver » un amant, un compagnon, un homme, sans excès d’exigences, en y sacrifiant si souvent leur dignité, leur identité, leurs propres aspirations… (Cf. Animalisation du monde, Famille. Mariage)

Femmes (Mission) : Madame Edgar Quinet, en 1869, auteure de : «  (…) La mission de l’homme est de lutter pour les principes, et la mission de la femme est de les mettre en pratique par des moyens modestes concentrées au foyer, d’où elles rayonnent au loin. » 416 (Cf. Femme (Épouse de. Edgard Quinet)

Femmes (« Mission Historique ») :Pas plus que le prolétariat, pas plus que quiconque, les femmes ne sont investies d’aucune « mission historique ». (Cf. Patriarcat)

Femmes (Nombre) : [2014] Jean Christophe Ruffin, lors de son intronisation à l’Académie française, auteur de « […] On me dira que cette prestigieuse responsabilité occulte le fait que, du point de vue quantitatif, la présence féminine reste encore très minoritaire. C’est vrai. Pourtant, cette perception comptable du problème ne reflète en rien l’état d’esprit qui règne parmi nous. Les femmes, dans cette Compagnie ne sont pas un groupe, un nombre, un quota. Elles sont des personnalités singulières, chacune unique et précieuse, et leur apport ne se mesure pas à leur importance numérique. […] » 417 Une belle entourloupe…(Cf. Académie Française, Démocratie, Parité)

Femmes (Nous les…) : N’employer cette formulation qu’avec d’extrêmes précautions, en ayant préalablement pesé toutes les appropriations indues dont elle est porteuse et pris en compte toutes les conséquences politiques, qu’à chacun de ses usages, elle signifie et implique. Analyse valable concernant tous les « nous » : nous avons tous et toutes des identités multiples, évolutives. Et l’ajout des innombrables « un-es » ne construit pas un «  nous » .

Femmes (Occultation) : Lu dans les Mémoires d’un révolutionnaire de Pierre Kropotkine [Russie. Années 1860] : « Tout ici était nouveau pour moi. C’était un village de ‘paysans de l’État’, c’est à dire de paysans qui n’avaient pas été serfs et jouissaient d’un bien être relatif, dû probablement au profit qu’ils retiraient de la toile tissée à la maison. » 418 (« Sciences » sociales. Économie. Histoire, Patriarcat)

Femmes (ONU. Commission de la condition de la femme. Débats annuels à la) : La plus forte concentration de confusions concernant « les femmes », à ce jour jamais égalée. À l’exception des études dites queer ? J’ai souvent pensé démontrer cette assertion. J’ai fini par y renoncer : il suffit de lire ces textes. 419 (Cf. CEDAW. Réserves)

Femmes (Paroles) : Si les dires des femmes dans les cabinets d’avocat-es, et, plus largement, lors des discussions entre elles, concernant leurs (ex) maris et (ex) amants, leurs collègues et patrons, leurs voisins et amis, les hommes en général, étaient publics, il y aurait largement de quoi faire exploser toutes les sociétés. Et, qui sait ?, les révélations de Wikileaks ne pourraient elles pas - à quel terme ? - apparaître comme de la roupie de sansonnet ? (Cf. Femmes. Silences)

Femmes (Pas ennemies des hommes) : À force de se tuer à dire que les féministes ne sont pas les ennemies des hommes, le fait que tant d’hommes tuent tant de femmes a plus que tendance à passer à l’as...(Cf. Féminisme. (Justification), Violences contre les femmes)

Femmes (Pleurs) :La comtesse d’Agoult (Daniel Stern) [1805-1876], auteure de : « Il me déplait que les femmes pleurent si abondamment. […] Pleurez moins, ô mes chères contemporaines. La vertu ne se nourrit points de larmes. Quittez ces gestes, ces attitudes, ces accents de suppliantes. Redressez vous et marchez : marchez d’un pas ferme vers la vérité. Osez une fois la regarder en face et vous aurez honte de vos gémissements. Vous comprendrez que la nature de veut point de votre immolation stérile, mais qu’elle convie tous ses enfants à une libre expansion de la vie. Elle ne se sert de la douleur que comme d’un aiguillon du progrès. Votre inerte mélancolie, vos vains soupirs et vos douleurs futiles sont contraires à l’énergie de ses desseins. Encore une fois, séchez vos larmes. Prenez part de la science un peu amère et du travail compliqué de ce siècle. La société qui se transforme a besoin de votre concours. […] » 420  

Femmes (« Pétroleuses ») :En lisant, en employant ce terme, ne pas oublier que 197 femmes accusées à tort ou à raison d’avoir participé à la Commune de Paris [1871] ont été fusillées sous ce qualificatif. (Cf. « Sciences » sociales. Histoire)

Femmes (Pieds bandés des) : On connaissait cette violence imposée aux femmes chinoises. Tocqueville nous apprend qu’il en existait une similaire imposée aux femmes Indiennes aux Etats-Unis en 1831, celle des « pieds en dedans » : « Leurs pieds étaient liés dès l’enfance, de telle sorte qu’à vingt ans, les deux pointes des pieds se trouvent vis à vis l’une de l’autre en marchant. Alors, elle enlève tous les hommages et est réputée des plus fashionable » conclue t-il. 421

Femmes (Plaisirs) : [Après mûres réflexions] Seules les femmes peuvent en parler. Que tant d’hommes aient pu [eux qui, si souvent, ne les écoutaient même pas, encore moins souvent ne les entendaient, ne répondaient à leurs questions, et si souvent, ne les voyaient pas non plus], depuis si longtemps, se sentir légitimement à même de se substituer à leur parole, en la matière, donne la vraie valeur qu’ils leur accordaient. De la valeur qu’ils s’accordaient à eux mêmes. Et de leur interprétation du plaisir…(Cf. Valeur)

Femmes (Plus de…) : Politiquement, revendiquer ‘plus de femmes’ dans les instances de pouvoir ne peut relever d’une pensée féministe ; ce serait confondre,  conforter les systèmes de domination patriarcaux et les luttes des femmes pour s’en libérer. Ce serait confondre l’accès au pouvoir de quelques femmes avec la liberté de toutes les femmes. En sus, « + zéro », « + un », ne signifie rien : c’est « zéro », ou « un »…
* Ajout. 16 octobre 2014. ‘Plus de femmes’ au pouvoir dans un monde de plus en plus inhumain, c’est déshumaniser plus de femmes et, qui plus est, rendre plus de femmes responsables de cette inhumanité. En conséquence, revendiquer ‘plus de femmes’ dans les instances de pouvoir, c’est interdire à tout jamais toute possibilité de liens entre éthique, morale et féminisme. (Cf. Femmes politiques. France. XXème siècle)
* Ajout. 29 janvier 2016.Avant de s’engager en politique, une femme (ou un homme) pourrait réfléchir à ce que Rousseau écrivait en 1762 concernant « les foules de petits intrigants dont Paris est plein, qui tous aspirent à l’honneur d’êtres des fripons en place. » Et ce après avoir - honnêtement ? - écrit : « je ne [vous] déguiserai point que, malgré le sentiment des mes vices, j’ai pour moi une haute estime. » 422

Femmes (Pour Le Monde) : Découvrir que la personne chargée, pour Le Monde, de ‘couvrir’ la conférence de l’ONU de 1995 « sur les femmes » était celle chargée de « la mode » - pour moi, une révélation - permet de mieux comprendre ce qui est politiquement signifiant pour la presse patriarcale et donc la validité à accorder à ses ‘analyses’.
- Mettre un acte politique, même fondamental, au crédit des féministes [sauf s’il a plus de 40 ans, et encore !], alors même que la plus élémentaire vérité historique l’exigerait, est insupportable pour ce journal : cela n’a donc - tout simplement - pas lieu.

Femmes (Pour Libération) : Titre de Libération : « En banlieue, Hollande compte sur les femmes», suivi de : « Le candidat socialiste à l’Elysée marche dans les pas de Ségolène Royal en faisant des mères de famille le cœur de son message envers les banlieues
- Commentaire d’un-e lecteur/trice : « En résumé, femme = mère de famille. On est en 2012 et vous êtes sur Libé ! » 423

Femmes (Pouvoir sur les hommes) : Invoquer le pouvoir des femmes (sur les hommes) pour relativiser, récuser la réalité du droit [patriarcal] est absurde : le pouvoir des hommes sur les femmes est au fondement du droit. Nécessite donc une critique fondamental du terme - en aucun cas un concept - de « pouvoir » (Cf. Droit, Famille, Violence de la loi)

Femmes (« Préférées ») : Pourquoi tant de femmes se contentent-elles, certaines s’en glorifiant, d’être « la préférée », justifiant dès lors tous les abandons ? Et cela, si souvent, sans autre ‘preuve’ que le fait d’être ainsi qualifiée…

Femmes (Propriété des hommes) : Barthes, concernant Le Mariage de Figaro : […] « Dans cette pièce […] l’ancien seigneur, témoin anachronique d’un âge passé, menace encore de déposséder l’homme nouveau d’une propriété imprescriptible : sa femme. » 424

Femmes (Propriété morale des) : Lu : « La pilule RU 486 tire son nom des lettres RU, acronyme du laboratoire Roussel-Uclaf qui l’a mise sur le marché, et les trois chiffres 4-8-6 (numéro d’ordre de la synthèse de la molécule). Devant les oppositions religieuses et politique de la fin des années 1980, le laboratoire Roussel-Uclaf renonce en 1988 à l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) qu’elle venait d’obtenir pour le RU486. Il fallut l’intervention personnelle du Ministre de la Santé de l’époque, Claude Évin, affirmant que : « Le RU est la propriété morale des femmes », et proposant de le confier à un autre laboratoire, pour que Roussel-Uclaf décide finalement d’assumer et d’exploiter son produit. » Expression à diffuser ? 425

Femmes (Protéger) (1) : À l’origine : pouvoir garder son bien des incursions extérieures et être à même de démontrer la réalité de son pouvoir à le faire. En 2008, Jacques Attali, 426 digne successeur du Napoléon de l’infâme Code civil de 1804, évoquait encore la nécessité de « protéger les faibles, les minorités, les femmes ».
Aujourd’hui, toujours, affirmer vouloir ‘protéger les femmes’ ne choque pas grand monde, pas même les femmes ministres et/ou candidates à l’élection présidentielle.
C’est ainsi que, progressivement, la notion de « protection » - antithèse de la notion même de sujet [de droit], interdisant toute autonomie de l’être - s’est universalisée et tend à devenir aujourd’hui la norme pour tous et toutes.
Et, de fil en aiguille, on en est même venu à justifier des guerres au nom de l’argument selon lequel un chef d’Etat, l’Otan, une milice, une armée, etc.… ne ‘protégeait’ pas sa population… (Cf. Homme (« Intellectuel » France. XXIème siècle. Attali (Jacques), Langage (Protéger), Patriarcat (Protéger))

Femmes (Protéger) (2) : Lu dans Soljenitsyne : « S’il [un homme menacé par la police] n’avait craint que pour lui-même, il n’aurait pas faibli. Mais il se représentait sa femme, sa fille dans les conditions des camps, dans ces baraques où la fornication ne se cache même pas derrière les rideaux, et où rien ne peut protéger une femme de moins de soixante ans. Et il fut ébranlé. » 427 Qu’en conclure ?

Femmes (Quartiers populaires aux périphéries des villes) : Dans la grande majorité des cas, les initiatives constructives, innovantes, originales, solidaires ayant lieu dans ces quartiers - pudiquement qualifiés de ‘sensibles’ (pour qui ?) - seules des femmes sont présentes. (Cf. Démocratie)

Femmes (Rebelles) : L’expression de « femmes rebelles » permet à faible coût d’éviter d’avoir à employer le qualificatif de féministe et d’en dissoudre le terme ; et ce au profit d’un terme qui peut signifier tout et son contraire : la révolution et la contre révolution, le modernisme et le refus du modernisme, les avancées et les réactions, et peut même être utilisé pour qualifier des personnes que certain-es qualifient de terroristes... Efficace. (Cf. Politique. Terrorisme)

Femmes (Regards) : Les femmes doivent regarder droit devant elles, ou, plus justement, loin au delà d’elles mêmes, a fortiori loin au delà des hommes. Ou, plus justement, loin au delà du patriarcat. Question : comment le dépasser sans le dénier et sans se renier ?

Femmes (Règles) : Lu dans les écrits de la Comtesse Marie d’Agoult (Daniel Stern) [1805-1876] : « Depuis deux ans déjà, la nature avait opéré en moi la crise par laquelle la constitution des jeunes filles achève de se former pour la maternité. À partir du moment où je quittais la maison maternelle, sa douce liberté, ses soins exquis, il se fit en moi un arrêt subit de ce mouvement régulier de la circulation. […] » 428 Plus raffiné, plus juste (dans le contexte de l’époque) que l’expression : avoir ses règles.

Femmes (Remarquables) : [Une journaliste de retour d’enquête] : « Encore une fois, j'ai rencontré des femmes remarquables. »

Femmes (Réparation dues aux) : Oui, comme les esclaves, les femmes, toutes les femmes doivent obtenir réparation. La différence d’importance avec l’esclavage, c’est que le patriarcat n’a jamais encore été reconnu comme criminel. (Cf. Hommes (Criminels de paix), Patriarcat)

Femmes (Repos du guerrier) : Territoire légitimement occupé ? Champ d’action ? (Cf. Être humain (Corps), Frontières)

Femmes (Repoussoir) : À la recherche d’un synonyme de « repoussoir », j’ai lu ceci : « Personne ou chose qui en fait valoir une autre par le contraste. 1er exemple présenté (repris du Dictionnaire de l’Académie Française) : « Une femme laide sert de repoussoir à sa voisine. » On peut noter que cette définition (et son exemple) n’existait dans Le Dictionnaire de l’Académie Française ni en 1762, ni dans celui de 1798, pas plus que dans celui de 1835. Il apparaît dans celui de 1932 et, depuis lors, n’a pas été modifié. 429 

Femmes (Respect) : Samira Bellil [concernant certains jeunes des banlieues]  auteure de : « C’est seulement quand ils voient qu’ils n’ont aucune chance qu’ils te respectent. Maintenant j’ai de l’entrainement, je ne me laisse plus faire. […] J’ai compris le comportement à avoir pour être respectée, ce n’est pas ma nature, mais j’y excelle. Je suis dure, sans pitié, grande gueule. J’attaque la première pour qu’on me foute la paix. J’ai compris qu’il faut faire à l’autre, ce que l’on ne veut pas qu’il vous fasse […]» 430 Dur, dur…

Femmes (Retraites) : En France, en 2013, selon le 12ème rapport du Conseil d’orientation des retraites, les femmes touchent 600 euros de moins que les hommes (1552 euros pour les hommes, moins de 900 euros pour les femmes), soit 43 % de différence. En France, en 2013, une femme mérite de vivre deux fois moins qu’un homme. 431 (Cf. Économie. Redistribution)

Femmes (Rousseau Jean-Jacques) : Auteur de : « On ne saurait dire, à quel point, dans ce pays si galant, les femmes sont tyrannisées par les lois. Faut-il s’étonner qu’elles s’en vengent si cruellement par leurs mœurs ? » 432
Une autre analyse (bien courte, certes) de Rousseau, laquelle n’efface ni Émile ni Sophie…(Cf., Êtres humains. Enfants. Rousseau, Patriarcat)

Femmes (Saoudiennes) : Toujours (notamment) interdites de conduite, et d’enregistrement sur les listes électorales aux élections municipales, et donc de droit de vote, dans un pays considéré comme le principal allié au Moyen Orient des États-Unis et, plus largement, de l’Occident. Toute comparaison avec la déploration occidentale du statut des femmes Afghanes est la bienvenue. (Octobre 2013) 433

Femmes (Séduisantes) : Des femmes pensent encore que les hommes les aiment séduisantes. Mais n’est-ce pas d’abord l’image d’hommes séducteurs que leur supposée séduction leur renvoie qu’ils aiment et la dépendance des femmes à leur égard qu’elle révèle et confirme. C’est dans ce jeu de miroirs que les si nombreuses manifestations du patriarcat et son cortège de violences se perpétue. Que gagnent les femmes ? De perpétuer leur aliénation ? Pas uniquement…

Femmes (Silences) (1) : Si, si souvent, les femmes se taisent, c’est qu’elles savent bien que, si souvent, la plainte est inutile. Et stérile. Sur tant et tant de fondements…

Femmes (Silence) (2) : Apprendre - car cela s’apprend - à comprendre le silence des femmes, de chaque femme, c’est aussi comprendre le silence gêné de tant d’hommes du fait de la conscience plus ou moins refoulée de la culpabilité à leur encontre que tant ressentent sans pouvoir l’exprimer.

Femmes (Silence) (3) : George Sand : « J’ai assez de vertu pour me taire, je n’en aurais pas assez pour parler toujours avec douceur et charité. […] » 434 (Cf. Penser, Patriarcat)  

Femmes (Solidaires) (1) : [Entendu dans un restaurant, février 2008] Une femme parle de contacts avec l’association : « Femmes solidaires ». Un homme  « Femmes solidaires ou femmes solitaires ? » Une autre femme : « À mon avis, dans : « Femmes solidaires », il y a beaucoup de femmes solitaires. » De la pertinence du regard du monde de sa fenêtre sur la validité d’un jugement…

Femmes (Solidaires) (2) : [1649] Élisabeth de Bohème à Descartes] Auteure de : « Ne croyez pas toutefois qu'une description si avantageuse [de la Reine de Suède] me donne matière de jalousie, mais plutôt de m'estimer un peu plus que je ne faisais avant qu'elle m'ait fait avoir l’idée d'une personne si accomplie qui affranchit notre sexe de l'imputation d'imbécillité et de faiblesse que MM. les pédants lui voulaient donner.» 435 Si chacun-e pouvait penser en ces termes…

Femmes (Solidaires) (3) : Sa meilleure traduction [en chanson] : « Petit bonhomme » d’Anne Sylvestre (1977) ? Mais tant d’elle est à savourer.

Femmes (Sororité) : Terme trop systématiquement employé lorsqu’il le fut, mais trop vite oublié. Employé [pour la première fois ?], à ma connaissance, en 1849, par George Sand. 436

Femmes (Souffrance) (1) : La souffrance des femmes est si souvent incommensurable. À l’instar de leur force de caractère. Sur ce point, je refuse d’avoir à expliciter cette assertion : à chacun-e de regarder autour de soi et donc de réfléchir.

Femmes (Souffrance) (2) : Évoquer sa souffrance à celui qui en est la cause, est-ce le conforter dans son pouvoir de la prolonger ? On peut, pour mieux réfléchir, citer Julie de Lespinasse [1732-177] : « Il y a de la bassesse à vouloir être plainte et soulagée par celui qui vient de vous frapper. » 437

Femmes (Stendhal) : Auteur de : « Les femmes aiment les amants qui les battent. » 438 ; « Ce n’est pas dans ma nature d’être aimable pour les femmes » ; et enfin : « Je n’ai nulle sensibilité à ce qui fait le plaisir des autres. » Quelle signification alors accorder à cette phrase : « Il n’y a que les femmes à grand caractère qui puissent faire mon bonheur. » ? (Cf. Violences faites aux femmes)

Femmes (Syndicalistes) : Jeannette Laot (évoquant son passé de femme syndicaliste), auteure de : « Pour nous, le plus pénible était que les militants s’appuyaient sur les arguments de leur femme pour nous contredire. Certains auraient même voulu qu’elles viennent donner leur point de vue à la commission féminine, ce qui est très significatif : sur les problèmes des femmes, ils estimaient que l’avis individuel de leur épouse valait bien celui des responsables syndicales élues par les travailleurs et les travailleuses pour défendre leurs intérêts collectifs… » 439

Femmes (Tabliers) : Il est des femmes sans tabliers comme des ministres sans portefeuilles.

Femmes (Tondues à la Libération) : Le jour où plus aucune analyse ne pourra dissocier les violences dont elles ont été les victimes et celles des hommes, français et allemands, avec lesquelles elles ont été (ou non) en relation - un pan du patriarcat sera tombé.
- Cf., aussi, les concernant, le poème de Paul Eluard intitulé « Comprenne qui voudra » dont l’exergue était : « En ce temps là, pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait les filles. On allait même jusqu’à les tondre. » 440  (Cf. Homme (Un …à Berlin)

Femmes (Traitées de « putes ») : Une femme, n’importe laquelle, peut toujours être traitée de, considérée comme une « pute » ; un homme n’est pas - en tout cas, pas à l’équivalent de signifiant - traité de « micheton », ni de « proxo » ni de « gigolo », ni de « client ». « Fils de pute » en revanche est la norme. Connu, mais peut être rappelé. (Cf. Proxénétisme)

Femmes (Travail - dit - ménager) : Pour reprendre le vocabulaire marxiste, ne pourrait-on plutôt le qualifier comme étant « l’appropriation directe par les hommes des produits du surtravail des femmes. » ?

Femmes (Trotsky Léon) : Auteur de : « Pour changer les conditions de vie, il faut apprendre à les voir par les yeux d’une femme. » 441 Pas vraiment mis en pratique… (Cf. Panégyrique)

Femmes (Valeur) : « Les femmes ne valent que par les désirs qu’elles nous inspirent. » 442 Formulation excessive dans sa généralité, mais encore trop souvent juste. (Cf. Femmes (Dot), Valeur)

Femmes (Validité des jugements) : « Singes des hommes » ? « Dépendantes » ? « Capricieuses » ? « Aliénées » ? « Lâches » ? « Séductrices » ? « Superficielles » ? « Naïves » ? « Manipulatrices » ? « Faire-valoir » ? « Courageuses » ? « Solidaires » ? « Innocentes » ? « Irresponsables » ? « Idiotes utiles » ? etc, etc.… Dans l’abstraction de l’analyse et sans référence à une analyse féministe, tous ces jugements - qui peuvent être et sont si souvent justes - ne valent que l’opinion de leur auteur-e. (Poursuivre) (Cf. Femmes (Lâcheté)

Femmes (Vertu) : Longtemps, l’ignorance fut la gardienne de la « vertu » des femmes. (Cf. Femmes. Intelligence , Langage. Vertu) )

Femmes (Veuves) (1) : Les femmes veuves des mineurs tués lors de la catastrophe minière de Liévin (42 morts. 142 orphelins) le 27 décembre 1974 furent, du fait de l’argent qui leur fut versé, nommées « les veuves joyeuses ». 443

Femmes (Veuves) (2) : Longtemps, la proie favorite des notaires.

Femmes (Vie de) : Une femme n’a de vie-de-femme que si elle vit, ou a vécu, avec un ou des hommes. Lorsque ceux-ci sont considérés comme trop nombreux - selon les normes patriarcales - elle n’a pas de vie [de femme] : elle est une ‘pute’ (et équivalents) ; lorsqu’ils sont considérés comme insuffisamment nombreux, elle ne est, doit être lesbienne. Évolue certes, mais si lentement…

Femmes (Vie des) : « Sa vie ne vaut pas ma liberté ». 444 Ouvre la voie à de riches analyses politiques.

Femmes (Violées. Zoo) : Lu dans l’article du Figaro du 11 juillet 2013 : Valérie Trierweiler au chevet des femmes violées du Congo Kinshasa : « […] À l’hôpital de Panzi où l’on a soigné de nombreuses femmes violées, on s’étonne un peu : ‘Vous venez, vous pleurez, vous repartez et vous ne prenez pas les décisions qui s’imposent’, dit le docteur Désiré Alumeti, le médecin légiste de l’hôpital. ‘Nous disons merci à tous ces gens qui compatissent avec nous. On ne peut que dire merci. Mais il faut s’attaquer aux causes’. Sur le tableau blanc de Vellada du bureau de communication de l’hôpital, le programme de la semaine est affiché : outre la délégation française, le ministre belge de la Coopération sera de passage à Panzi. Depuis le début de l’année, Ban Ki-mon, Angelina Jolie, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague et bien d’autres personnalités internationales ont été programmées pour des visites à l’hôpital. ‘Depuis des années que ces visites s’enchaînent sans que rien ne change, on commence à se sentir un peu comme un zoo, ici. Panzi, premier site touristique du Sud-Kivu ?’ s’interroge une aide’ soignante… [avec ce sens d’autodérision si congolais.] » conclut l’auteure de l’article du Figaro. 445  (Cf. Violences)

Femmes (« Voilées ») : Lorsque quotidiennement je constate comment l’Occident (la France donc) traite la vie quotidienne les femmes dans la publicité, les films, la presse, les émissions de radio, de télévision, et justifie proxénétisme et pornographie, non seulement les femmes Occidentales, mais celles aussi des pays qu’ils dominent, qu’ils exploitent, je me demande bien, sur quelle légitimité les pays Occidentaux (la France donc), se fondent pour juger, critiquer, condamner les femmes voilées ; voire,  porter un jugement sur le principe même du voile.
* Niquab : Empêche de respirer, de manger, de boire, de sentir, de voir : le monde extérieur réduit à la dimension d’une lucarne grillagée.…(Cf. Égalité (Voile), Violences faites aux femmes (Nationalisme / Impérialisme))

Femmes (Yeux fermés) :Althusser [1918-1990], auteur de : « Je connais une jeune femme qui ferme les yeux quand elle me parle. Et elle les ferme d’une manière extraordinairement belle. Et quand elle ferme les yeux, ça veut dire qu’elle est vraiment avec moi. »  446 (Cf. Homme-s, Patriarcat)

X. Femmes / Hommes (Comparaison…et inversement) :

Femmes / Hommes (Comparaison…et inversement) : Exemple d’’analyse’ : « Les hommes sont violents ». « Oui, mais les femmes aussi ». Fin du débat. Peut se varier à l’infini. (Cf. Politique. Égalité, Violences contre les femmes)

Femmes / Hommes (Astell (Mary) : [1706] Auteure de : « Si tous les hommes naissent libres, comment se fait-il que toutes les femmes naissent esclaves ? » 447
* Ajout. 21 février 2014. À comparer avec Jean-Jacques Rousseau : « L’homme est né libre et pourtant partout il est dans les fers. » 448

Femmes / Hommes (Badinter Élisabeth) : Auteure de : « Poulain de la Barre, Louise d’Epinay, Condorcet, Simone de Beauvoir et quelques autres, vous qui avez eu la clairvoyance et le courage de tenir le discours de la ressemblance, soyez en remerciés. Grâce à vous, nous autres femmes sommes définitivement intégrées dans l’humanité, adultes et émancipées. En dépit des grimaces et des réticences toujours multiples, nous pouvons répondre à la question initiale : qu’est-ce qu’une femme ? Un animal raisonnable. Bref, un Homme comme tout le monde. » 449

Femmes / Hommes (Confiance) :Les hommes ont, dans leurs relations aux femmes, trop confiance entre eux (ce qui, si souvent, les perd) ; les femmes, elles n’en ont pas assez (idem). Ils ont peur de paraître faibles (idem) ; les femmes de paraitre fortes (Idem). N’y a t-il pas moyen de régler le problème ?

Femmes / Hommes (Conte Paulo) : Auteur (de mémoire) de : « Les femmes n’aiment pas …le jazz. Nous, les hommes, on recherche toujours les choses les plus compliquées ». 450

Femmes / Hommes (Giacometti Alberto) : Auteur de : « Une femme, je la fais immobile et l’homme je le fais toujours marchant. » 451

Femmes / Hommes (La Bruyère) : Auteur de : « Les hommes sont cause que les femmes ne s'aiment point. » 452

Femmes / Hommes (Marquez Gabriel Gárcía) : Auteur de : « […] ce sont [les femmes] qui soutiennent le monde tandis que nous en troublons l’ordre avec notre brutalité séculaire. » 453

Femmes / Hommes (Onfray Michel) : Auteur de : « […] Un homme et une femme, c’est exactement la même chose.[…]» 454

Femmes / Hommes (Prévert Jacques) : Auteur de : « Moi, ça ne m’intéresse pas, l’Homme. Ce qui m’intéresse, ce que j’aime, ce sont les femmes, les enfants, les hommes. Mais l’Homme, l’Homme, l’Homme ! » 455 (Cf. Homme (Remarquable. Prévert Jacques)

VII. Être-s Humains. Homme-s

I. Homme : Homme ; Homme (L’) ; (Un) Homme à Berlin ; « Homme à femmes » ; Désir ;  Dur ; Infériorité (Sentiment d’) ; Irresponsable ; Jouir (1,2) ; Libertin (1,2) ; Libertinage (Critique du) ; Métier (d’) ; Modeste ; Pantalon ; Père ; « Préliminaires » ; Quitter (un homme) ; Sans regret ; Sauvage ; Vasectomie ; Violences contre les femmes ; Violent ; Violeur et assassin (25) ; II. Homme (Féminisme) : Hommes (Féminisme) (1,2) ; Butler (George) ; Fellag ; Ibsen (Henrik) ; Lempert (Bernard) ; Marivaux ; Michel (Louise) ; Montéhus (Gaston) ; Montesquieu ; Sankara (Thomas) ; Stansfeld (James) ; Stuart Mill (13)III. Homme. (Intellectuel français. France. XXème, XXIème siècle : Alain ;Althusser (Louis) Assassin de sa femme) ; Althusser (Louis) Courage public) ; Althusser (Louis) Être humain. Corps) ; Althusser (Louis) / Linhardt (Robert) ; Apollinaire (Guillaume) ; Aragon (Louis) (1,2) ; Attali (Jacques) ; Aron ( Raymond) ; Badiou (Alain) ; Bourdieu (Pierre) ; Casanova (Jean Claude) ; Comte-Sponville (André) ; Debray (Régis) ; Deleuze (Gilles) (1,2) ; Derrida (Jacques) (1,2) ; Drieu la Rochelle (Pierre) ; Fraisse (Geneviève) ; Gide (André) ; Godelier (Maurice) ; Gorz (André) (1,2) ; Lévy (Bernard-Henri) ; Libera (Alain de) ; Mauriac (François) ; (Morin Edgard) ; Onfray (Michel) ; Paulhan (Jean) ; Sartre (Jean Paul) ; Serres (Michel) ; Sollers (Philippe) ; Touraine (Alain) ; Veyne (Paul) ; Hommes [et femmes] (Intellectuel-les français-es. XX ème siècles) (1,2) (38) ;IV. Homme (Journaliste. France. XXI siècle : Inconnu ; Gardette (Hervé) ; Mermet (Daniel) ; Ono-dit-Biot (Christophe) ; Poivre d’Arvor (Patrick) ; Darmon (Mickael), Leparmentier (Arnaud) et Elkabbach (Jean-Pierre) ; Zemmour (Éric) ; (7)V. Homme (« Politique ». France. XXI ème siècle : Badinter (Robert) ; Bayrou (François) ; Berger (Pierre) ; Besancenot (Olivier) ; Bourlange (Jean-Louis) ; Chirac (Jacques) ; Cohn-Bendit (Daniel) ; Fabius (Laurent) (1,2) ; Geismar (Alain) ; Guaino (Henri) ; Hollande François) (1,2) ; Huissier ; Jobert (Michel) ; Landrieu (Bernard) ; Martinon (David) ; Mélenchon (Jean Luc) (1,2) ; Mendès-France (Pierre) ; Myard (Jacques) ; Pasqua (Charles) ; Sarkozy (Nicolas) (1,2) ; Strauss-Kahn (Dominique) ; Tibéri (Jean) ; Transparence (toute relative du patrimoine) ; (Valls (Manuel) (28)VI. Homme remarquable :Balzac (Honoré de):Balzac (Honoré de) ; Balzac (Eugénie Grandet) ; Balzac (Le lys dans la vallée) ; Balzac (Mémoires de deux jeunes mariés) ; Boisset (Yves) ; Casanova ; Char (René) ; Cocteau (Jean) ; D’Annunzio ; Doisneau (Robert) ; Don Juan ; Dostoïevski (Fédor) ; Dudevant (Casimir) ; Engels Friedrich ; Ferry (Jules et Curie (Marie) ; Feyerabend (Paul) ; Fouché (Joseph) ;Goncourt (Edmond de) ; Hugo (Victor) :Abolitionnisme ; Victor Hugo (Booz endormi) ; Victor Hugo (Époux) ; Victor Hugo (Hommes/Femmes) ; Victor Hugo (Loi) ; Jésus ; Kadhafi (Mouammar) ; La Boétie (Étienne de) ; Lassalle Ferdinand ; Amiral Latouche-Tréville ; Lawrence (DH) ; Léautaud (Paul) ; Listz (Franz) ; Machiavel (1,2) ; Maire (Edmond) ; Marx (Karl) (1,2) ; Marx (Karl) et Engels (Friedrich) ; Michaux (Henri) ; Obama (Barak) (1,2) ; Picasso ; Prévert (Jacques) ; Rappoport (Charles) ; Rousseau (Jean-Jacques) ; Rossellini (Roberto) ; Schopenhauer (Arthur) ; Staline ; Talleyrand (Charles Maurice de) ; Teilhard de Chardin (Pierre) ; Tocqueville (Alexis de) ; Zweig (Stefan) (50) ; VII. Hommes : Avortement / Contraception ; Ayant perdu leurs pouvoirs sur une ou des femmes ; Ayant peur des femmes ; Bander ; Bashkirtseff Marie ; Désirs ; Castrés ; Compétence (1,2) ; Concurrence entre eux ; Copains ; Courage ; Entendement ; Excuses (aux hommes) ; Français ; Force physique (1,2) ; Grands ; Humanistes ; Jaloux ; Macho/machistes (1,2,3) ; « Macho » (Soral Alain) ; Maquereaux ; Meute ; Présents (des hommes) (1,2,3) ; Relations avec [des] les féministes) ;  Salauds ; Séducteurs ; Séduisants ; Solidaires des femmes en lutte ; Tous les mêmes ; Violents ; (Z’hommes (Les) (37) ;28 février 2016 : 198 Items

I. Homme

Homme : Le seul concept politique jamais interrogé. Sauf, beaucoup trop rarement, par les féministes.

Homme (L’) : Entendu ce jour (21 février 2014) : « L’homme avec un grand H, c’est à dire l’homme et la femme ». (Cf. Femme (Badinter (Élisabeth))

Homme (Un…à Berlin) : [Mai 1945] Concernant les viols des femmes allemandes par les soldats Russes, évoqués, rapportés, vécus par l’une d’entre elles : « […] Le libraire, un petit bavarois, massif et trapu, a vraiment et carrément engueulé un Russe. Et cela s’est passé au moment où un Ivan (nom générique donné aux Russes) interceptait sa femme qui ramenait de l’eau de la pompe, juste à la porte de l’appartement. (Elle empêche son mari d’aller à la pompe, parce qu’il était du Parti (nazi). Elle a poussé des cris perçants, son mari est accouru en trombe, s’est précipité sur l’Ivan et a hurlé : ‘Espèce de fumier ! Sale bite’. Et la saga précise comment le Russe s’est alors senti tout petit, s’est dégonflé, s’est ratatiné. Donc, ça marche ! Grâce à son flair de brute et de barbare, le gaillard a bien compris que l’époux rouge de colère ne blaguait pas et que, dans la seconde, tout, mais alors tout et n’importe quoi pouvait arriver… et il lui a abandonné sa proie. C’est la première fois que j’entendais parler d’une colère aussi forte de la part d’un de nos hommes. La plupart d’entre eux gardent leur sang-froid et s’efforcent de sauver leur peau, et leurs femmes les soutiennent dans cette attitude. Aucun homme ne perd la face quand il abandonne une femme aux vainqueurs, qu’il s’agisse de la sienne ou de celle du voisin. Au contraire, on lui en voudrait d’exciter ces messieurs en leur résistant. Mais avec ça, tout n’est pas dit. Je suis persuadée que la libraire n’oubliera jamais cet excès de courage, d’amour si l’on veut, dont son mari a fait preuve. Même les autres hommes, qui clament l’histoire à la cantonade, ne peuvent dissimuler un certain sentiment de respect. » 456
- Le « petit libraire » nazi a t-il sauvé l’honneur des autres hommes, ou leur a t-il fait honte ? Et de quoi le dit « respect », « la honte » étaient ils le signifiant ? Pour eux, pour elles, hier ? Et, pour nous, aujourd’hui ?
- À propos : comment les soldats français, anglais, américains et autres se sont-ils comportés, à Berlin, à l’égard des femmes allemandes ? (Cf. Viol)  

« Homme (à femmes) » : Un « homme-à-femmes »: versus : « une-fille-à soldats » ?
La comparaison avec « un blanc à noir-es » ne manque pas d’intérêt.

Homme (Désir) : Anatole France à Madame de Cavaillet : « (…) J’ai le désir de toi comme on a une rage de dents. ». Démystifiant…457

Homme (Dur) : Dialogue du film : Personne ne m’aime [Marion Verdoux. 1994] : Une femme larguée par son homme, en pleurs dit : « Il est tellement dur, Jean Louis ». Réaction de sa voisine de bar : « Tu ne crois pas que c’est nous qu’on est un peu molles ? ».  (Cf. Culture. Cinéma. Personne ne m’aime)  

Homme (Infériorité) : [À une femme] : « Cessez de me parler de ce que vous faites, vous me faites ressentir mon infériorité », au lieu et place de : « Continuez de me parler de ce que vous faites : grâce à vous, avec vous, je pourrais progresser. »
- Dans le même sens, en février 2002, un journaliste (Émission Polémiques) à Sylvia Bourdon qui citait Denis de Rougemont : « Vous êtes trop intellectuelle pour moi. » Et il lui coupa la parole. (Cf. Langage. Verbe. Avoir. raison)

Homme (Irresponsable) : Léon Bloy (1890), auteur de : « Certaines actions de ma vie me font horreur [...] J’ai été livré à la convoitise déréglée de mon sens charnel. » (Cf. Proxénétisme, Bloy Léon) 458

Homme (Jouir) (1) : Si synonyme d’éjaculer, ce qui est, pour beaucoup, la norme : à la portée du premier venu. Quid de la « jouissance » des femmes ? Quid du pseudo orgasme imputé, sur le seul fondement de cette analogie, aux femmes ? Que d’injonctions, que mensonges… (Cf. Désirs, Femmes (Plaisirs), Mœurs, Sexe)

Homme (Jouir) (2) :Sade, dans La philosophie dans le boudoir, évoque « le baume délicieux de la vie (plus souvent dénommé, par lui, ‘foutre’) dont l’écoulement fait tout le bonheur des libertins. » 459 (Cf. Femmes, Jouir)

Homme (Libertin) (1) : Que ce qualificatif puisse, encore aujourd’hui, être considéré comme une qualité à mettre à l’actif d’un être reste, pour moi, une énigme. Cf. à cet égard, notamment, Sade : «  […] Il n’y a pas de libertin un peu ancré dans le vice qui ne sache combien le meurtre a d’empire sur les sens et combien il détermine voluptueusement une décharge. » 460 (Cf. Langage (Mot. 4)

Homme (Libertin) (2) : Ne jamais occulter l’injure faite à ‘l’objet’ non nommé du libertin, qui y perd - du seul fait de l’emploi de ce mot - son statut de sujet.
- Dominique Strauss-Kahn récuse cette analyse : « Dans le libertinage, il n'y a pas d'objet. Il y a deux sujets qui veulent participer. » 461 (Cf. Langage. Libertinage)
France. XXème siècle (Strauss-Kahn Dominique, Proxénétisme)

Homme (Libertinage. Critique du) :Le cardinal de Bernis [1715-1795] a publié une Épître contre le libertinage qui se termine ainsi : […] « Ils ont vu triompher ces tyrans des familles, / Ces fameux corrupteurs des mères et des filles / Qui, galants sans décence, amoureux sans désirs, / Ne cherchent que l’éclat dans le sein des plaisirs ; / Qui, loin d’ensevelir la liste de leurs crimes, / Exposent au grand jour le nom de leurs victimes. / Ils ont dans cette école accoutumé les mœurs / À flatter la licence, à mépriser les mœurs, / À tolérer le vice et non le ridicule, / À couronner l’excès, à siffler le scrupule, / À ne connaître, enfin, esclaves factieux, / Que leurs penchants pour lois, que leurs plaisirs pour dieux. » 462

Homme (Métier d’) : Il n’y a pas de « métier-s d’homme[s] » : il y a des métiers dont les hommes - légitimés par les États patriarcaux - ont exclu les femmes. Idem, a contrario, pour «métier de femme(s) » .. Non… plus complexe.. (Reprendre)

Homme (Modeste) : Jean Tirole [Prix Nobel d’économie. 2014], auteur [après les attentas de janvier 2015] de : « Indigné et attristé comme nous tous, je marcherai demain à Toulouse à titre personnel et anonyme comme tout autre citoyen. » (9 janvier 2015)

Homme (Pantalon) : « Vous voulez que je baisse mon pantalon ? » Dernier ‘argument’ d’un imbécile, surtout lorsque, non content de le penser, il l’exprime en l’état.
* Ajout. 14 février 2014. Le même, quelques années après, dans un autre contexte (selon ses propres critères) assure de « sa très sincère admiration ».

Homme (Père) : Michel Tournier, auteur de : « Pour être père, il faut une femme. » 463 (Cf. Femme-s, Famille, Langage. Verbes)

Homme (« Préliminaires » ) : « Fais couler le bain ! » : c’est ainsi qu’une épouse devait comprendre, qu’après avoir préparé la baignoire, elle devait se coucher sur le lit et ouvrir ses jambes à son mari…[2010] Autres exemples ? (Cf. Amour, Lever (se), Mariage, Sexualité)  

Homme (Quitter un) : Décision d’autant plus aisée à prendre que l’estimation de sa propre vie a plus de valeur que celle qui lui / leur avait été antérieurement attribuée.
* Ajout. 26 janvier 2014. À la question suivante lui demandant de réagir à l’une de ses affirmation anciennes : « On ne reste pas avec un homme qu’on n’aime pas », Colette répondit : « J’aurais bien voulu, mais comment faire ? » 464 (Cf. Femmes. Ecrivaines (Colette et Willy), Violences contre les femmes)

Homme (Sans regret) : Un homme  - sans que vous lui ayez demandé quoi que ce soit - vous adresse quasi quotidiennement ses réflexions politiques. Un jour où il évoque : « les associations pseudo-féministes qui en réalité quand elles ne s'affichent pas chrétiennes ou musulmanes sont suffisamment impactées par les moralismes ou idéologies monothéistes pour perdre de vue le droit pour les femmes de disposer librement de leurs corps », sans comprendre vraiment ce que cette phrase peut signifier, vous en comprenez assez pour saisir que vous n’acceptez pas cette attaque. Vous lui écrivez : (Taille de police : 12) « Pouvez vous me retirer de votre liste d’envoi. Merci » et vous signez. Il vous répond : (Taille de police : 21, en gras, sans signature) : « C’est fait. Sans regret. » [6 juin 2014]  

Homme « sauvage » : Pour Rousseau, dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes [1754], «  […] les seuls biens qu’il [l’homme sauvage] connaisse dans l’Univers sont la nourriture, une femelle, et le repos […] ». 465 Certes, cet état de nature imaginé par Rousseau, est une fiction, mais c’est une fiction qui lui est nécessaire « pour bien juger de notre état présent. » Et construire son présent, notre présent et notre futur.

Homme (Vasectomie) : [2014] Une femme refusant une éventuelle vasectomie de son mari], auteure de : « J’aurais l’impression de ne plus avoir de mec à la maison ». 466

Homme (Violences contre les femmes) : Il est un homme qui, après s’être présenté comme spécialiste des « violences contre les femmes », après avoir été dénoncé par elles et condamné par la justice pour violences à leur encontre, se présentent dorénavant comme « spécialiste français de l’identité masculine ». Tout est dit ?

Homme (Violent) : L’homme violent - comme le tyran - ne distingue pas sa personne de l’ordre qu’il donne. Contester l’ordre - ponctuel, éternellement réimposé - est donc inutile ; plus encore, le conforte dans son bon droit à l’imposer. C’est d’emblée sa personne telle qu’il l’exprimer par sa violence qu’il faut récuser. La difficulté, c’est que, pour vivre, il a besoin des ordres qu’il donne pour se cacher à lui-même ; dès lors, comment peut-il comprendre qu’il puisse être contesté ? Par ailleurs, pourquoi tant de vies de femmes dépendent elles de tels hommes ? (Cf. Êtres humains (Pervers narcissique), Violences (Gifle)

Homme (Violeur et assassin) : Un homme a reconnu le viol et le meurtre d’une étudiante Mokhtaria Chaïb, 19 ans, dont le corps retrouvé « atrocement mutilé » « les seins et son appareil génital prélevés de façon quasi-chirurgicale » Son avocat : « Il a des soucis relationnels avec les femmes, peut être […]. » 467 (Cf. Justice. Avocat)

II. Homme (Féminisme) :

Hommes (Féminisme) (1) : Quel est l’homme qui, dans l’histoire, s’est - concernant la domination patriarcale - opposé frontalement à ses pairs ? L’emploi de termes tels que : patriarcat, domination masculine, violences contre les femmes, n’étant pas en soi - faut-il le rappeler ? - une garantie de quoi que ce soit, pour qui que ce soit, en la matière. Valable aussi concernant les femmes féministes (moi incluse, bien sûr). (Cf. Domination masculine (1), Hommes (Courage), Langage)

Hommes (Féminisme) (2) : Comprendre pourquoi les femmes féministes (moi incluse, bien sûr) ne se sont que si peu interrogées sur le besoin qu’elles ont éprouvé de considérer certains hommes, souvent sans autre garantie que leurs affirmations, à peu de frais donc, comme des alliés. (Cf. Hommes solidaires des femmes en lutte)

Homme (Féminisme. Butler George) : Sa vision du mariage : « Une union parfaitement égale, [fondée sur] une liberté absolue de deux côtés [aux fins de garantir] une initiative personnelle en pensée et en action. » 468 (Cf. Abolitionnisme. Butler Joséphine)

Homme (Féminisme. Fellag) : Humoriste Algérien. Concernant le code de la famille algérien, auteur de  : « Le code de la famille a été institué par la maffia politico-machiste. Ses membres ont commis un des plus grands détournements des libertés publiques du siècle. » Concernant les relations entre hommes et femmes en Algérie : « La grande malédiction de l’Algérie, c’est la séparation des hommes et des femmes. Dans un sketch, j’avais évoqué l’apparition d’un nouveau parti qui se donne pour programme la reconstruction d’un mur de Berlin pour séparer les hommes des femmes. Il y parvient si bien que, d’un côté du mur, les hommes sombrent lentement dans la folie, tandis que de l’autre côté, les femmes créent un cadre de vie agréable » […] « Je me bats pour la beauté et la liberté des femmes. Ma liberté passe par la leur. » Enfin, concernant la séparation des hommes et des femmes qu’il qualifie justement de « malédiction première de nos sociétés musulmanes », Il conclut : « C’est le manque d’amour qui provoque l’érection des Kalachnikovs. »469 (Cf. Famille. Code de la Famille, Patriarcat, Politique. Terrorisme)  

Homme (Féminisme. Ibsen Henrik) : [1879] À Camilla Collett, écrivaine et féministe Danoise « Il s’est passé de nombreuses années depuis le jour où vous et votre itinéraire intellectuel, sous une forme ou sous une autre, avez commencé à jouer un rôle dans mon œuvre. » 470 Et si chaque écrivain redevable à une ou plusieurs femmes explicitait leurs dettes à leur égard ? Valable aussi pour les femmes, mais en prenant garde de ne pas s’auto-dévaluer.

Homme (Féminisme. Lempert Bernard) : [1951-2010] Avoir entendu l’exposé de Bernard Lempert : « La thérapie au regard de la loi. Prise en compte et prise en charge de la violence objective », sans avoir jamais entendu, au préalable, parler de lui, lors du Colloque : « Le viol : Un crime, vivre après », organisé par le Collectif féministe contre le viol le 14 janvier 1995 à l’École nationale de la Magistrature fut l’un des chocs intellectuels de ma vie. L’incroyable rupture qu’il exposait dans les pratiques, les analyses, les postulats de la psychanalyse ; sa calme et si forte assurance, en rien démontée par une salle qui lui était (du moins concernant les personnes, « psy » essentiellement, qui prirent la parole) quasi totalement hostile, me restent clairement en mémoire. Tout était radical, neuf, brillant, limpide et, assurément le fruit d’une longue réflexion, d’une profonde maturation. Et je me pris brutalement à considérer que ce qu’il affirmait comme « évident », nécessaire, exigé même, non seulement, pour moi, le devenait aussi, mais en outre relevait, le matin même encore de l’impensable. Les accusations dont il fut l’objet durant si longtemps, auxquelles il fit face avec courage, dignité et une ténacité jamais démentie furent indignes. Un grand monsieur auxquelles les femmes, les féministes, toutes les personnes victimes de violences doivent beaucoup. J’avais souhaité reprendre ici certaines des principales affirmations de ce petit texte (9 pages) : c’est impossible. Tout est à publier. 471

Homme (Féminisme. Marivaux ) : [1688-1763]Auteur (dans La Colonie) de : [...] Arthénice : « L’oppression dans laquelle nous vivons sous nos tyrans, pour être si ancienne, n’en est pas devenue plus raisonnable : n’attendons donc pas que les hommes se corrigent d’eux mêmes ; l’insuffisance de leurs lois  a beau les punir de les avoir faites à leur tête et sans nous, rien ne les ramène à la justice qu’ils nous doivent, ils ont oublié qu’ils nous la refusent. » […] Une des femmes : « Eh que voulez-vous ? On nous crie dès les berceau : Vous n’êtes capables de rien, ne vous mêlez de rien, vous n’êtes bonnes qu’à être sages. On l’a dit à nos mères qui l’on cru, qui nous le répètent ; on a les oreilles rabattues de ces mauvais propos ; nous sommes douces, la paresse s’n mêle, on nous mène comme des moutons » […] Athénice : « Venons en à l’esprit et voyez combien le nôtre a paru redoutable à nos tyrans ; jugez-en pas les précautions qu’ils ont prises pour l’étouffer, pour nous empêcher d’en faire usage ; c’est à filer, c’est à la quenouille, c’est à l’économie de leur maison, c’est au misérable travail d’un ménage, enfin, c’est à faire des nœuds que ces messieurs nous condamnent. »  […]  Arthénice : « Ou bien, c’est à savoir se prononcer sur des ajustements, c’est à dire à les réjouir dans leurs soupers, c’est à leur inspirer d’agréables passions, c’est à régner dans la bagatelle, c’est à n’être nous-mêmes que la première de toutes les bagatelles ; voilà toutes les fonctions qu’ils nous laissent ici bas ; à nous qui les avons polis, qui leur avons donné des mœurs, qui avons corrigé la férocité de leur âme ; à nous sans qui la terre ne serait qu’un séjour de sauvages, qui ne mériteraient pas le nom d’homme. » […] Lire toute la pièce : La colonie [1750], sans se focaliser sur sa stupide conclusion. 472 Lire aussi : La Nouvelle Colonie, ou la Ligue des femmes [1729], toute les deux passionnantes dans le cadre de lectures féministes.

Homme (Féminisme. Michel Louise) : Auteure de : « Au Droit des femmes, comme partout où les plus avancés d’entre les hommes applaudissent aux idées d’égalité des sexes, je pus remarquer, comme je l’avais toujours vu avant et comme je le vis toujours après, que, malgré eux et par la force de la coutume et des vieux préjugés, les hommes auraient l’air de nous aider, mais se contenteraient toujours de l’air. Prenons donc notre place sans la mendier. »473 À rapprocher des analyses / jugements de Madeleine Pelletier concernant le parti socialiste.

Homme (Féminisme. Montéhus Gaston) : [1872-1952] Auteur de nombreuses remarquables chansons révolutionnaires, dont La grève des Mères qui fut interdite par décision de justice en octobre 1905, tandis qu’il fut condamné pour « incitation à l’avortement ». En voici le refrain : « Refuse de peupler la terre / Arrête ta fécondité / Déclare la grève des mères / Aux bourreaux crie ta volonté !/ Défends ta chair / Défends ton sang / À bas la guerre et les tyrans ! »

Homme (Féminisme. Montesquieu) : [1689-1755] Dans la dernière lettre de Roxane à Uzbek [Les Lettres Persanes. 1721], elle lui écrit (notamment) : [ …] « Comment as-tu pu penser que je fusse assez crédule pour imaginer que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices ? Que, pendant que tu te permets tout, tu eusses le droit d’affliger tous mes désirs ? »

Homme (Féminisme. Sankara Thomas) : [1949-Assassiné en 1987] : Un homme Burkinabé, un chef d’état, militaire, marxiste, chrétien, anti-impérialiste, panafricaniste, tiers-mondiste, et féministe, et ce dans de nombreux domaines : Prostitution, partage des tâches, travail des femmes, violences des hommes, excision, alphabétisation, etc. Mais, je dois préciser que mes sources sont partielles, limitées aux deux émissions de Valérie Nivelon (RFI) qui lui ont été consacrées : Sankara, Président des femmes (19 et 26 septembre 2015). On découvre dans ces films, Germaine Petroïpa (Haut-Commissaire de la province du Kouritenga), Adele Ouedraogo (Ministre du Budget), Véronique Kando (Secrétaire générale de l’UFB. Union des femmes Burkinabé).

Homme (Féminisme. Stuart Mill John) : [1859] Dédicace pour Harriet Taylor dans son livre : De la liberté : « Je dédie ce volume à la mémoire chérie et regrettée de celle qui fut l’inspiratrice et en partie l’auteur du meilleur de mes écrits (De l’assujettissement des femmes) ; l’amie et la femme dont le sens élevé de la vérité et de l’honnêteté fut mon stimulant le plus fort et dont l’approbation fut ma principale récompense. Comme tout ce que j’ai écrit depuis de nombreuses années, il lui appartient autant qu’à moi. Mais l’ouvrage tel qu’il se présente a eu, à un degré insuffisant, l’avantage inestimable de sa révision, quelques une des parties les plus importantes ayant été mises de côté en vue d’un examen plus approfondi dont elles ne bénéficieront maintenant plus jamais. Si seulement j’étais capable d’interpréter pour le monde ne serait-ce que la moitié de ses grandes pensées et des nobles sentiments qu’elle a emporté dans sa tombe, je lui apporterais bien plus de bien qu’il ne pourra jamais en résulter de toute ce que je pourrais écrire sans l’émulation et l’assistance de sa sagesse incomparable. » 474 (Cf. Femme (Intelligence, Hommes (Féministes))

Homme (Féminisme. Stansfeld James) : (Homme politique anglais, Ministre du premier gouvernement Gladstone [1868-1874) ; après la chute de ce gouvernement, il s’engagea dans le combat contre les maladies contagieuses et la lutte abolitionniste, menée par Joséphine Butler, ce qui aurait expliqué sa mise à l’écart du second gouvernement Gladstone de 1880. Auteur en 1875 de : [ …] « Les femmes des classes moyennes et supérieures devraient rester à l’abri dans leur foyer, protégées par la mise à l’écart de sœurs transformées en parias, spécifiquement formées pour assouvir la luxure des hommes. Des femmes pures dans nos foyers ; des prostituées garanties saines dans à nos portes. Telle était la teneur de ces lois qu’il nous été demandé d’approuver et détendre. Ceux qui ont élaboré cette législation ont jeté la honte sur un Parlement et un peuple inconscients, et ils voudraient maintenant étouffer toute discussion en arguant du fait qu’il n’est pas convenable de discuter d’un tel sujet sur la place publique. Ils ont jeté la honte sur ces femmes qui ont eu le courage de protester, mais j’affirme que la honte ne devrait même pas effleurer ces dernières. Elle terrasse en revanche ceux qui ont osé jeter l’opprobre sur ces femmes. Je vous promet que cette question de la pureté et de l’égalité de la loi restera une affaire femmes. […] Les femmes sont les chefs tout désignés de ce mouvement. Je ne sais combien de temps durera notre lutte et je ne m’en soucie guère. Plus long sera le combat, plus éclatante sera la victoire morale, qui, j’en suis sûr, ne manquera pas de sa produire. En revanche, voilà ce que j’affirme : en ce qui me concerne, je m’engage toujours à défendre le parti que les femmes ont décidé de prendre ; je m’engage à considérer cette question avant tout comme la leur, à prouver que ce sujet leur doit plus qu’il ne le devra jamais aux hommes, à tout faire pour qu’elles restent en première ligne, avec tout le respect qui leur est dû et, le jour de la victoire, je m’engage à proclamer celle-ci comme la leur. » 475 (Cf. Abolitionnisme ; Taylor Harriet [Pour la dédicace de Stuart Mill la concernant])  

III. Homme (« Intellectuel ». France. XX et XXIème siècle):

Homme (« Intellectuel » France. XXème siècle. Alain) : [1868-1952]Raymond Aron raconte ses années à l’École Normale Supérieure entre 1924 et 1928 : « Il y avait Alain et la secte des aliniens. Ceux là avaient  un grand homme qu’ils admiraient passionnément : ils l’appelaient ‘l’homme’ ; c’était l’homme par excellence, à la fois le philosophe, le pacifiste et le combattant. Peut être cette combinaison n’était pas rationnelle, mais elle était impressionnante. » 476 (Cf. « Sciences » sociales. Philosophie)

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIèmesiècle. Althusser Louis (Assassin de sa femme)) : Auteur de : […] « Car j'ai étranglé ma femme, qui m'était tout au monde, au cours d’une crise aigue et imprévisible de confusion mentale, en novembre 1980, elle qui m’aimait au point de ne vouloir que mourir faute de pouvoir vivre, et sans doute lui ai-je, dans ma confusion et mon inconscience, ‘rendu ce service’ dont elle ne s'est pas défendue mais dont elle est morte. » 477
- Cf., aussi, Claude Rich, l’acteur jouant Althusser dans la pièce, le concernant, intitulée Caïman : « Je vais peut-être vous étonner, mais ce qui m'émeut le plus dans la pièce, malgré les déchirements du couple, c'est l'atroce beauté, l'absolue pureté de cet amour. » 478
- Cf., enfin, le Journal de Mathieu Galey [1934-1986. Écrivain et critique littéraire] : « Oui, l’intelligence, si proche de la folie, quand elle s’embarque dans la création démente d’un système philosophique, œuvre insane ou roman, désespérante entreprise désespérée. Pas étonnant qu’Althusser ait tué sa femme ; le geste n’est pas plus fou que d’écrire. C'est sans doute parce que nous ne sommes pas assez dingues - ni assez égocentristes - que ni Pautrat ni moi…On se console comme on peut.» 479 Pas un mot de condamnation, pas même relevé par la critique. 480
* Pour rappel : Althusser a tué sa femme Hélène le 16 novembre1980. Le non lieu prononcé « en sa faveur », 481 « dont [il a] bénéficié » 482 selon ses propres dires, l’a été en février 1981 sur le fondement de l’article 64 du code pénal le considérant donc comme irresponsable. Après un séjour (fort bien aménagé) en hôpital psychiatrique, il a été rendu à la vie publique en 1983 sans avoir jamais été jugé. Il a alors publié un livre qui, afin de « s’expliquer les raisons d’un drame dans lequel il a été littéralement jeté sous l’inconscience et le délire », 483 s’est avéré une scandaleuse justification - fort heureusement si aisément lisible - du crime qu’il a commis. À ma connaissance, pas un questionnement des ‘intellectuels-de-gauche’ concernant cette injustice qui n’aurait pas été possible sans la caution politique de Mitterrand et donc de son Ministre de la Justice : si exceptions, elles méritent d’être connues et sont les bienvenues. (Cf. Justice, Violences contre les femmes)

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. Althusser Louis (Courage public) : Auteur de : « Jean Guitton [« Conseiller particulier de Jean XXIII et de Paul VI »] nous tenait Hélène et moi pour des ‘saints’, et il l’a prouvé, après l’article de Jean Dutourd sur la mort d’Hélène, en interrompant une émission à la télévision pour proclamer qu’il me gardait en tout une confiance totale et serait toujours à mes côtés dans les pires épreuves. Je lui garde une infinie reconnaissance pour ce qui était alors tout simplement un acte de courage public.» Faut-il rappeler qu’Althusser se réclamait du marxisme, aspirait à le régénérer et a enflammé les esprits de nombre de Normaliens qui se réclamaient de l’extrême gauche ? 484  

Homme (« Intellectuel » France. XXème siècle. Althusser Louis (Être humain. Corps) : Auteur de : « On me dit que j’ai, vers 1975, prononcé cette phrase terrible : ‘Et puis, il y a des corps et ils ont des sexes’ ! » ; de : « Mon corps désirait profondément avoir son existence à lui. » ; de : « Je m’appropriais toutes les virtualités effectives de mon corps. » ; de : « C’est là que je me mis à ‘penser’ avec mon corps. » ; de « J’étais enfin devenu heureux dans mon désir, celui d’être un corps, d’exister avant tout dans mon corps. » Et, in fine, de : « Lorsque je ‘rencontrai’ le marxisme, ce fut avec mon corps que j’y adhérai. » 485  Sidérant, lorsque l’on sait l’influence que cet homme eut sur une fraction importante des intellectuels marxistes français, et au delà…(Cf. Corps, Sexe)  

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. Althusser Louis (Linhardt Robert) : Selon la fille de Robert Linhardt [Auteur de L’Établi ] : « Robert fera partie de ceux qui mettront tout en oeuvre pour que la justice conclue à l’irresponsabilité pénale de Louis, reconnu dément au moment de l’action (!). Je crois qu’il s’épuisera dans ce combat, le dernier qu’il ait mené publiquement, et la gagnera au prix de sa propre santé mentale : c’est moins de trois mois après l’arrêt de non lieu pour Louis Althusser que mon père tentera de sa donner la mort. » 486

Homme (« Intellectuel » France. XXème siècle. Apollinaire Guillaume) : [1880-1918] Auteur de : «  Le marquis de Sade, cet esprit la plus libre qui ait encore existé, avait sur la femme des idées particulières et la voulait aussi libre que l’homme. Ces idées que l’on dégagera un jour, ont donné naissance à un double roman : Justine et Juliette. Ce n’est pas par hasard que le marquis a choisi des héroïnes et non des héros. Justine, c’est l’ancienne femme, asservie, misérable et moins qu’humaine ; Juliette au contraire représente au la femme nouvelle qu’il entrevoyait, un être dont on n’a pas encore idée, qui se dégage de l’humanité, qui aura des ailes et qui renouvellera l’univers. » En ayant notamment cette analyse en tête, il faut lire Justine et Juliette. 487 (Cf. Homme. Sade)

Homme (« Intellectuel » France. XXème siècle. (Aragon Louis) (1) : Auteur (notamment) de : Elsa Triolet choisie par Aragon. 488 Il faut oser…

Homme (« Intellectuel » France. XXème siècle. (Aragon Louis) (2) : Auteur du Con d’Irène dans lequel on lit : « Jeune bourgeois, ouvrier laborieux, et toi, haut fonctionnaire de cette République, je vous permets de jeter un regard sur le con d'Irène, ô délicat con d'Irène ! » 489
- Pour ceux et celles qui l’ignoreraient - ce fut mon cas pendant très longtemps - traiter une femme (et un homme) de « con » serait équivalent à traiter un homme de « bite ».
- On lit dans l’une des présentations (Babelio) de ce livre : « Quand, à la fin des années vingt, est publié anonymement ce petit ouvrage, les foudres de la censure se déchaînent. La société française n'est pas encore prête à reconnaître comme littérature une ode passionnée au sexe de la femme, "ce lieu de délice et d'ombre, ce patio d'ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du pessimisme. Ô fente, fente humide et douce, cher abîme vertigineux. Qui se cache derrière ces pages sulfureuses, jouant de la critique bourgeoise et de la création surréaliste échevelée ? C'est, on l'apprend après quelques années et quelques procès évités, un jeune homme en guerre contre la morale et la bourgeoisie qui se fait appeler Aragon. Aujourd'hui que nous sommes revenus de la provocation, que reste-t-il du Con d'Irène ? Un mystère tout aussi grand et profond, c'est-à-dire une vraie réflexion et une religieuse fascination pour l'antre de la femme. "Si petit et si grand ! C'est ici que tu es à ton aise, homme enfin digne de ton nom."» (Cf. Femmes. Échanges des, Patriarcat, Pornographie)

Homme (« Intellectuel » France. XXème siècle. Aron (Raymond) : [1905-1983]À la question de savoir pourquoi en 1955 il avait souhaité rejoindre l’Université (Chaire de sociologie à la Sorbonne), il répondit : « D ‘abord, essentiellement, je n’avais pas le sentiment de m’accomplir dans le métier de journaliste. […] Il y a une autre raison plus profonde et plus personnelle à laquelle je fais juste allusion : mon père n’avait pas réalisé sa carrière et il avait toujours, à la fin de sa vie, quand il était malheureux, rêvé que ce serait moi, son troisième fils, qui ferait ce que lui n’avait pas fait. J’avais une espèce de dette à son égard et j’avais le sentiment que je ne payais pas cette dette si j’étais seulement un journaliste ou un homme politique. je devais donc être un professeur et écrire des livres, des livres valables. Donc j’ai réellement souhaité être élu à la Sorbonne. » 490 (Cf. Êtres Humains. Soi, Patriarcat)  

Homme (« Intellectuel » France. XXIème siècle. Attali (Jacques) : Afin de donner au peuple français un exemple à ne pas suivre, pour que « la France  reste à la hauteur de l’admiration que nous suscitons » depuis les attentats de novembre 2015, Jacques Attali explicita sa pensée : « pas comme une jolie femme qui considère que les hommages lui sont dus, quoi qu’elle fasse. » 491  (Cf. Femmes (Protéger)

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Badiou Alain) : Alain Badiou, qui fut, notamment,co-responsable de la collection ; « L’ordre Philosophique », auteur, en 2013, de : « La femme est le processus de ne pas être » […] « La femme est la preuve terrestre que Dieu n’existe pas » [...] « La femme est dissoute dans les eaux glacées du calcul égoïste » […] « Il y a un défaut d’homme (s) et un excès de femme(s) »…492 Couramment invité sur les plateaux de télévision.

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Bourdieu Pierre) : La domination masculine réhabilitée, en toute logique, par Pierre Bourdieu, le penseur de gauche du « social »…493

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. Casanova Jean-Claude) : Pour justifier son refus de toute loi concernant la parité, auteur de : «  Le plus étonnant dans cette affaire est la méthode retenue pour promouvoir le sexe féminin dans la vie politique. S’il s’agissait de mesures incitatives, pour conduire les partis à présenter d’avantage de femmes, il n’y aurait rien à dire. On pourrait au contraire s’en féliciter. Les Français sont peut être le peuple le plus spirituel de la terre, mais ils ne sont pas le plus libéral. On juge que les électeurs ne sont pas suffisamment éclairés pour élire librement des femmes. La loi doit donc les y contraindre. De même que l’avant-garde du prolétariat devait pouvoir contraindre les ouvriers français à marcher au pas, l’avant garde féministe, seule consciente des droits des femmes, doit pouvoir contraindre les électeurs. » 494 Un vrai morceau d’anthologie de la part d’un homme, « économiste libéral », qui a, en sus de fonctions politiques et intellectuelles, notamment présidé aux destinées de la Fondation nationale des Sciences politiques.

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Comte-Sponville (André) : Entendu ce jour : « Être un avec son corps ». Du même [dans une émission consacrée notamment à son sens du tragique] : […] « Les femmes, pour ce qui me concerne, sont belles et extrêmement désirables » ; […] « La sexualité, cet océan d’abime, de plaisir, de trouble qui est tellement délicieux » ; […] « Les plaisirs du corps, j’y suis très sensible […] mais il y a aussi les plaisirs de l’âme » ; […] « J’adore faire l’amour », pour, enfin, employer l’expression d’« un peu […] de sexe. » 495

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Debray Régis) : [1974] Auteur de (S’adressant à lui-même) : « [...] Mais toi aussi tu as déposé des boutons de culot dans la casquette des mendiants, ou à la quête du dimanche à l’Eglise, dans la sébile du Suisse, ni vu ni connue. Tu n’as pas liquidé les vieux bolchéviques, mais tu n’étais pas non plus à la place de Staline. Tu as découvert à 15 ans que toutes les femmes en dessous en d’un certain âge étaient des putes du seul fait qu’elles n’étaient pas des anges mais des femmes, ouvrant leurs cuisses avec ni  plus ni moins de naturel que tu t’y laissais toi même glisser. Si tu ne te résignes pas à ce genre de déceptions et de découvertes, tu ne pourras pas te supporter toi même, tu devras immédiatement te suicider. » 496 

Homme (« Intellectuel » France. XXème siècle (Deleuze Gilles) (1) : [1925-1995]Auteur de : « Jamais de la femme, on ne fera une amie. Car l’amitié, c’est la réalisation du monde extérieur possible que vous offre un Autrui mâle et lui seul. Et il est utopique, voir affligeant, de voir la femme exprimer ce monde extérieur. » 497 

Homme (« Intellectuel » France. XXème siècle (Deleuze Gilles) (2) : Auteur de :« Tristesses des générations sans « maitres ». […] Qui alors sût dire quelques chose de nouveau, sinon Sartre ? […] C’est pourquoi Sartre reste nôtre maitre. […] ». Repose de et relativise l’aliénation des femmes….Fort inquiétant par ailleurs…498

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Derrida Jacques) (1) : [1930-2004] Auteur [dans un colloque consacré à Nietzsche] de : « Le titre retenu (de ma communication) aura été la question du style. Mais - la femme sera mon sujet. Il resterait à se demander si cela revient au même - ou à l’autre ». La suite, à l’avenant : 51 pages, dont 7 consacrées à la phrase fondamentale de Nietzsche : « J’ai oublié mon parapluie. » 499 Oui, vous avez bien lu…

Homme (« Intellectuel ». France. XXème siècle. Derrida Jacques) (2) : Dans une autre intervention d’un autre colloque de Cerisy, cette fois ci consacré à Francis Ponge, après l’avoir lu et relu, j’ai relevé des termes jamais définis ; des aveuglantes incohérences ; des assertions jamais démontrées ; des confusions, des équivalences jamais explicitées ; une absence de tout fondement, de tout référence théorique et plus largement de cohérence intellectuelle ; comme de toute précision concernant le statut de la parole ; une incroyable suffisance liée à un éternel retour à soi comme relevant de l’évidence et souvent même de la nécessité ; des jeux de mots faciles ; des amalgames injustifiés, avec comme conséquence un étouffement de toute idée sous le poids des mots. Absurde, incompréhensible, mais d’autant plus grave pour un-e intellectuel-le responsable d’un obscurcissement du monde par l’instauration d’un ordre du chaos. J’écris cela sans plaisir ni satisfaction, mais il importe de ne pas oublier que ce sont en sa faveur et celle de tant d’autres que les analyses féministes furent bafouées pendant tant d’années. 500 (Cf. French feminism)

Homme (« Intellectuel ». France. XXème siècle. Drieu la Rochelle Pierre) : [1893-1945]Auteur de : « […] La seule façon de posséder une femme est de la faire souffrir. » 501

Homme (« Intellectuel ». France. XXème et XXIème siècle (Fraisse Geneviève) : Auteure de : « J’ai navigué pendant sept ans dans le monde politique […]. Et je peux vous dire que si la grossièreté y est parfois importante, le machisme est bien supérieur encore dans le milieu intellectuel. Peut-être est-ce dû au fait que les hommes politiques gardent un pied dans le réel, tandis que les intellectuels sont dans la toute-puissance imaginaire. » 502 Concernant la « toute puissance imaginaire » des « intellectuels », pour ma part, je l’ai, rarement, chez eux, rencontrée(Cf. Homme (« Politique ». France. XXème siècle)

Homme (« Intellectuel ». France. XIXème, XXème siècle. Gide André) : [1869-1951] Auteur de : « Il y a toujours certains points par où la plus intelligente des femmes reste, dans le raisonnement, au-dessous du moins intelligent des hommes. Une sorte de convention s’établit, où entre beaucoup d’égards pour le sexe ‘à qui nous devons notre mère’ et pour quantités de raisonnements claudicants, lesquels nous ne supporterions pas s’ils venaient d’un homme. Je sais bien que pourtant leur conseil peut être excellent, mais à condition de le rectifier sans cesse et de l’expurger de cette part de passion et d’émotivité qui, presque toujours chez la femme, vient sentimentaliser la pensée. » 503

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Godelier Maurice) : Auteur de : « Des deux composantes du pouvoir, la force la plus forte n’est pas la violence des dominants mais le consentement des dominés à leur domination. 504 Pour mettre  et maintenir ‘au pouvoir’, c’est à dire au dessus et au centre de la société, les hommes par rapport aux femmes, un ordre, une caste ou une classe par rapport à d’autres ordres, classes, castes, la répression fait moins que l’adhésion, la violence physique ou psychologique moins que la conviction de la pensée qui enchaine avec elle l’adhésion de la volonté, l’acceptation sinon la ‘coopération’ des dominés. » 505 Il importe de rappeler que Maurice Godelier fut l’homme chargé de donner sa caution intellectuelle et scientifique, en l’occurrence institutionnelle, au colloque fondateur organisé par les féministes en décembre 1982 à Toulouse : « Femmes, féminisme et recherches ». (Cf. Sciences sociales. France XXème siècle (Anthropologie))

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Gorz André) (1) : [2006] Auteur notamment de : Critique du capitalisme quotidien (1973), de Fondements pour une morale (1977), d’Adieux au prolétariat (1980), de Métamorphoses du travail, Quête du sens (1988), de Misère du présent, richesse du possible (1997) et de [concernant sa femme et à elle adressée] : « […] Et comme dans tous les emplois que j’ai occupés par la suite, tu assumais ta part dans le travail que j’avais à faire. » 506

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Gorz André) (2) : Auteur de : « L’avenir ne nous rendra pas le passé ». Certes…507
- Faut-il préciser que nul-le ne peut être réduit-e aux citations, néanmoins signifiantes (privilégiées comme telles), accolées à son nom ? (Cf. Vide-pensées)

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. Lévy Bernard-Henri) : Auteur de (pour justifier son refus d’une loi sur la parité) de : […]  « La ‘parité’. Ce qui n’est pas acceptable, chez les partisans de la ‘parité ‘, c’est évidemment leur dogmatisme.» […] « L’erreur serait, il me semble, de confier à la loi, ce qui revient au combat politique. L’erreur, la régression consisterait à inscrire dans les textes ce qu’il faut imposer dans les mœurs. Oui, à la lutte politique, non à la révision des articles 3 et 4 de la Constitution. La nuance peut paraître mince, elle est essentielle : c’est celle qui, selon Montesquieu, sépare l’état d’urgence de la dictature. » 508

Homme (« Intellectuel » France . XXème et XXIème siècle (De Libera Alain) : [Professeur au collège de France et directeur d’études à l’École pratique des hautes études (Ve section : sciences religieuses] : Au terme d’une discussion (peu claire) sur France Culture, concernant « la notion de mystique féminine » […] qui attribuerait « aux hommes l’intellect et au femmes l’affect », auteur de : [...] « C’est comme si, comme dit Lacan, toutes les femmes sont folles. Ben, il m’arrive d’en douter. » (Rires un peu gênés) 509

Homme (« Intellectuel » France . XIXème et XXème siècle. Mauriac François) : [1885-1970] Concernant le livre de Christiane Rochefort, Le repos du Guerrier [1958], auteur de : « Enfin, un roman couronné par le jury de ‘la Nouvelle Vague’. Il me déplait de jouer les pères-la vertu et je m’en garderai. Mais je pose la question : en qui l’histoire du sexe de cette dame intéresse t-elle spécialement la nouvelle vague ? [ …] » 510

Homme (« Intellectuel » France. XXIème siècle. (Onfray Michel) : Auteur de 511 : « Le Deuxième sexe : un grand livre libertaire » suivi de : « Le Deuxième sexe : un exercice pratique de l’existentialisme ». Un livre féministe ? Ah bon ?
* Ajout. 6 janvier 2015. Michel Onfray ayant été le premier homme « intellectuel » classé sous l’item : « Antiféminisme », puis réintégré ce jour avec plusieurs autres, voici comment j’avais alors justifié ce choix : « Certes, classer Michel Onfray seul sous cet intitulé est incontestablement une injustice, tant ils seraient nombreux à être cités sous cet item…Ceci, d’importance, étant précisé, la multiplicité depuis dix ans de ses innombrables incidentes, « plaisanteries » (pour moi, grossières, sur « les femmes » et donc en elles-mêmes) lors de la retransmission de l’Université - dite - populaire de Caen sur France Culture en août pourrait partiellement justifier ce ‘choix’. J’avais un instant pensé les relever pour en montrer la signification politique, et puis j’ai pensé qu’il y avait d’autres choses plus utiles à dévoiler. Bien que… » 512

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle (Morin Edgard) : Auteur notamment de « Penser Global » [2015], mais aussi de « Mon Paris, ma mémoire » [2013], «  Mes philosophes » [2011, 2013], « Ma gauche » [2010], « Mon chemin » [2008], «  Mes démons » [1994] et de « Autocritique » [1959]. (Cf. « Sciences » sociales. Histoire. historiographie patriarcale. Morin Edgar)

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle (Paulhan Jean) : [1953. Animateur de la NRF (Nouvelle Revue Française) de 1925 à 1940 (et amant de Dominique Aury, auteure notamment d’Histoire d’O) :  « J’ai toujours eu l’impression, je crois, au fond, que les gens étaient assez dangereux. Quand j’ai lu le marquis de Sade, j’ai très bien compris de quoi il s’agissait ; c’est que c’est très agréable d’aimer quelqu’un, et c’est très agréable aussi, quoi qu’on ne le dise pas de le torturer et de lui faire du mal. Il y a ces deux côtés chez l’homme. » 513
* Ajout. 1er mars 2015. L’interview de Jean Paulhan par le si malin Robert Mallet donne de lui une image qu’il est difficile de ne pas considérer comme lamentable, honteuse de l’homme qui a dominé pendant des dizaines d’années ce que l’on nomme « les lettres françaises ». 514 (Désirs, Droits de l’homme, Pornographie, Sade, Violences contre les femmes)

Homme (« Intellectuel ». France. XXème et XXIème siècle. Sartre Jean-Paul) : Interviewé (sans référence de date dans l’émission), il répondit : « Je suis entouré de gens qui sont des  femmes. Je vis avec six femmes, Simone de Beauvoir étant là, la principale, l’unique si l’on veut (inaudible). Il y en a d’autres […] Il n’y en a que six, parce que ça c’est trouvé comme ça, mais j’en mettrais bien 12. Je dis six, mais il faut compter sept, sept ou huit. » 515

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle (Serres Michel) : Auteur de : […] « Le philosophe est généraliste. Il doit passer partout. J'ai essayé de la faire. J'ai eu comme programme cette espèce de tour du monde. […] Mon programme, ma croix - car il est véritablement impossible à faire - a été d'essayer de faire un programme relativement universel. Cette universalité, c'est mon métier. C'est le métier de la philosophie. » […] Puis, plus tard : « Les anciennes appartenances sont mortes, ou à peu près toutes […] Elles sont en train de se déliter. […] La vraie question c'est : ‘Comment créer de nouvelles appartenances ?’ Cà, c'est un problème, une question enthousiasmante qui est notre métier, notre travail. Nous avons à créer de nouvelles appartenances…de nouvelles manières d'associer les individus. C'est tout simple. Mais c'est un travail philosophique extraordinairement intéressant. » 516 

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle (Sollers Philippe) : Aussi mauvais clown, dérisoire, ridicule soit-il, l’entendre parler des femmes m’est souffrance. 517 Il salit, injurie, prostitue toutes celles qu’il évoque. Il me dégoûte. Il m’écœure.

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle (Touraine Alain) : Auteur de « les femmes, ces acteurs nouveaux » [dans le monde] ». 518 Outre l’absence de toute signification du terme d’acteurs / actrices dont Alain Touraine avait fait son Graal, outre l’emploi du masculin, on peut signaler que les femmes seraient ainsi passés directement du statut d’actrices (politiques) sans passer par la case : sujets (de droit) [à égalité formelle avec les hommes]. (Cf. Patriarcat)

Homme (« Intellectuel » France. XXème et XXIème siècle. (Veyne Paul) : Auteur de : « Je me suis marié trois fois, comme Cicéron César et Ovide ». 519 Tout commentaire serait grossier. (Cf. Famille. Mariage)  

Hommes [et femmes] (« Intellectuel-les » France. XXème et XXIème siècle) (1) :Un intellectuel (qui se respecte) : on l’injurie. Une intellectuelle féministe (qui se respecte) : on la nie.

Hommes [et femmes] (« Intellectuel-les » France. XXème et XXIème siècle) (2) : [1977. Pétition] : « Les 27, 28 et 29 janvier, devant la cour d'assises des Yvelines vont comparaître pour attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckardt, qui, arrêtés à l'automne 1973 sont déjà restés plus de trois ans en détention provisoire. Seul Bernard Dejager a récemment bénéficie du principe de liberté des inculpés. Une si longue détention préventive pour instruire une simple affaire de "moeurs " où les enfants n'ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d'instruction qu'ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive nous parait déjà scandaleuse. Aujourd'hui, ils risquent d'être condamnés à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favorisé et photographié leurs jeux sexuels. Nous considérons qu'il y a une disproportion manifeste d'une part, entre la qualification de "crime" qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés; d'autre part, entre la caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d'une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l'existence d'une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c'est pour quoi faire?) La loi française se contredit lorsqu'elle reconnaît une capacité de discernement d'un mineur de treize ou quatorze ans qu'elle peut juger et condamner, alors qu'elle lui refuse cette capacité quand il s'agit de sa Vie affective et sexuelle. Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhart ne retrouvent pas la liberté. » 520
- Ont signé ce communiqué : Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Judith Belladona, docteur Michel Bon, psychosociologue, Bertrand Boulin, Jean-Louis Bory, François Chatelet, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Colin, Copi, Michel Cressole, Gilles et Fanny Deleuze, Bernard Dort, Françoise d'Eaubonne, docteur Maurice Erne, psychiatre, Jean-Pierre Faye, docteur Pierrette Garrou, psychiatre, Philippe Gavi, docteur Pierre-Edmond Gay, psychanalyste, docteur Claire Gellman, psychologue, docteur Robert Gellman, psychiatre, André Glucksmann, Félix Guattari, Daniel Guérin, Pierre Guyotat, Pierre Hahn, Jean-Luc Henning, Christian Hennion, Jacques Henric, Guy Hocquenghem, docteur, Bernard Kouchner, Françoise Laborie, Madeleine Laïk, Jack Lang, Georges Lapassade, Raymond Lepoutre, Michel Leyris, Jean-François Lyotard, Dionys Mascolo, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Vincent Montail, docteur Bernard, Muldworf, psychiatre Négrepont, Marc Pierret, Anne Querrien, Grisélédis Réal, François Régnault, Claude et Olivier Revault d'Allonnes, Christiane Rochefort, Gilles Sandier, Pierre Samuel, Jean-Paul Sartre, René Schérer, Philippe Sollers, Gérard Soulier, Victoria Therame, Marie Thonon, Catherine Valabrègue, docteur Gérard Vallès, psychiatre, Hélène Védrines, Jean-Marie Vincent, Jean-Michel Wilheim, Danielle Sallenave, Alain Cuny.
Et si ce qui liait le plus profondément les intellectuel-les entre eux était d’abord et avant tout leur partage des fondements patriarcaux et des [non] valeurs du patriarcat au sein desquelles ils / elles  ont été formé-es, reconnu-es ?
- (Cf. Hommes (Intellectuels français. XXième siècle), Inceste, Féministes (Intellectuelles), Justice, Patriarcat, Proxénétisme, Violences, etc…)

IV. Homme (Journaliste. France. XXème et XXIème siècle) :

Homme (Journaliste. Inconnu) : Un journaliste à Annie Ernaux après lecture de son livre L’Evènement 521 [paru en 2000, consacré à un avortement interdit avant la loi sur l’IVG en 1964], auteur de : « Votre livre me donne la nausée ». 522

Homme (Journaliste. Gardette Hervé) : Responsable d’une émission quotidienne de débats (politiques) sur France Culture, auteur de : « Excusez cette question naïve, mais à quoi ça sert le féminisme aujourd’hui ; à quoi ça sert d’être féministe aujourd’hui ? » 523

Homme (Journaliste. Mermet Daniel) : [Animateur et producteur de l’émission quotidienne Là bas si j’y suis de France inter, crée en 1989]. A t-il consacré une seule émission au féminisme ? Et combien aux multiples débats initiés par les féministes ? Je l’ignore. Mais je sais, en revanche, que, pour lui, pour sa culture - « de gauche » - les féministes ne font pas partie des « révoltés et enthousiastes de la planète ». Et cette réalité ne le gêne pas ? Douloureuse caricature de la gauche patriarcale, souvent si grossière, si injurieuse, si violente
- Par ailleurs, s’approprier, sous son seul nom, depuis des dizaines d’années, le travail de tant de personnes, se réserver - sans même jugement concernant les méthodes employées et publiquement dénoncées - le monopole de l’analyse, de la présentation d’une émission, des commentaires ajoutés aux données brutes fournies par les journalistes cantonné-es au terrain, du choix des messages, sans évoquer les apports financiers, symboliques, égotiques, narcissiques…en quoi est-ce se différencier de l’exploitation [capitaliste?] ?
* Ajout. 26 mars 2014. « Être » de gauche (comme « être » féministe…), comme tant le pensent, avec tant d’évidence et de bonne conscience, ne prémunit de rien…
* Ajout. 29 juin 2014. À 71 ans, licencié de France Inter, il a pu déclarer qu’il était « à la rue». Ceci étant dit, la décision de supprimer Là bas s’y j’y suis est bien évidemment une censure politique contre une émission-de-gauche et, à ce seul titre, doit être dénoncée. 524 (Cf. Langage. Verbe. Être, Politique. Exploitation, Violences contre les femmes (Message au répondeur de Là bas si j’y suis)

Homme (Journaliste. Ono-dit-Biot Christophe) : En présence de ses trois invitées : Christina Comencini, Justine Lévy et Blandine de Caunes, auteur, avec une satisfaction non dissimulée, de : « Mais finalement ! Vous avez échoué alors ! Vous les féministes, vous avez échoué ! On a la preuve ici ! » 525  Incroyable suffisance, évidente inculture féministe, absence de rigueur conceptuelle, stupidité et grossièreté des questions et des commentaires, rires outrés et faux, impudeur, détournements et orientations de sens, et in fine référence déférente à « la liberté d’expression totale » : quand ce type de soi-disant débats va t-il enfin cesser ? Pourquoi serions nous contraint-es de supporter cela ? (Cf. Langage (Genre. Mauvais)

Homme (Journaliste. Poivre d’Arvor Patrick) : [a présenté le journal télévisé de 20 h sur Antenne 2 de 1975 à 1983 et celui de TFI de 1987 à 2008, sans évoquer ses innombrables présences médiatiques) Auteur, dans Les femmes de ma vie de : « J’aime les femmes. J’ai toujours aimé les femmes, la compagnie des femmes, le parfum des femmes. Sans doute leur ai-je été fidèle, en dépit des toute apparence. J’aime la femme comme espèce, comme on le dit d’un minéral et d’un animal. Je l’aime comme curiosité, comme gouffre où noyer le savoir. J’aime ses sous-espèces et leurs souterraines ramifications. J’aime ma naïveté et mes incertitudes quand l’animal me frôle. […] J’aime les femmes qui dérivent comme de longues algues. […] J’aime la violence de leur innocence, la rudesse de leur attachement. Je les aime entières et successives, esthètes de  la duplicité, inconscientes dans la rouerie. […] Femmes de ma vie, femmes de mes nuits, laisser moi vous border de ces pages.» Fin de l’introduction. 526

Hommes (Journalistes : Mickael Darmon, Arnaud Leparmentier, Jean-Pierre Elkabbach) : Lu : « Les faits remontent au dimanche 15 mars : la députée EELV de Paris était l'invitée de l’émission Le Grand Rendez-vous d'Europe 1. Selon le courrier envoyé par EELV au CSA, la députée a été coupée plus de 140 fois, « soit toutes les vingt secondes en moyenne », au cours de ces 42 minutes où elle était interrogée par trois journalistes hommes : Mickael Darmon d’I-télé, Arnaud Leparmentier du Monde et Jean-Pierre Elkabbach d’Europe 1 ». […]Entre autres réactions à cet interview, Politis dénonçais alors« un trio journalistique réac et misogyne d’un autre âge », soit « trois hommes face à une femme, affichant leur arrogance, un ton hautain, interrompant la députée EELV dans toutes ses réponses et ses démonstrations, réagissant à ses propositions par un flot de suffisance et de sourires méprisants. »527

Homme (Journaliste. Zemmour (Éric) : [Grand reporter au Figaro] Auteur de : […] « On pourrait compter sur les doigts d’une main les femmes politiques, de stature nationale, qui ne soient pas passées dans les bras de l’un des trois monarques français de ces trente dernières années : Giscard, Mitterrand, Chirac. Et la loi sur la parité a décentralisé le droit de cuissage politique, surchargeant les élites pour les élections municipales et régionales d’épouses et de maitresses. Mais il paraît que cela ne se dit pas. » Sans omettre son antiféminisme, primaire, inculte et donc grossier, tout n’est pas faux dans ce constat. 528 (Cf. Femme « politique ». France, Violences contre les femmes. Droit de cuissage)

V. Homme (« Politique ». France. XXème et XXIème siècle) :

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Badinter Robert) : Auteur de :[…] « La question [la pénalisation des clients] sur laquelle vous m’avez fait l’honneur de me demander de venir est une question qui est, chacun le sait, tout à fait importante, très complexe, mais que je n’aborderai pas du point de vue philosophique. Il y a un débat, chacun le sait, sur la prostitution, le régime, le rapport entre la prostitution et femmes et hommes. Non, dans ce domaine là, je n’ai pas besoin d’intervenir. J’utilise (Je précise ?) simplement et très clairement dès le départ : mes positions sont exactement, le talent mis à part, celles d’Elisabeth (Badinter), qui par définition a raison et dont j’épouse, cela va de soi, les convictions. Ce qui me permet d’ailleurs de marquer que nul ne saurait m'accuser de n'être pas féministe, parce que si je n'étais pas féministe, je n'aurais pas le privilège de célébrer bientôt notre cinquantième anniversaire de mariage. Elle ne l'aurait pas supporté. »
- Commentaire d’Isabelle Alonso (à lire dans sa critique rigoureuse de son exposé) : Pénalisation des clients. Les belles histoires de Tonton Robert : « Robert Badinter est féministe par capillarité conjugale. » 529 Quant à s’interroger sur le qualificatif de  ‘féministe’ à accorder à son épouse, c’est hors sujet ; c’est un postulat. La suite de la ‘pensée’ de Badinter, dont il a d’emblée démontrée la rigueur : à l’avenant de la brillante assertion sus évoquée…En tout état de cause, sur le principe de cette « question très complexe » [qu’est censée être « la prostitution »] R. Badinter s’avère sur cette question, cohérent… avec lui même. 530 (Cf. Femme (Badinter Élisabeth), Proxénétisme )

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Bayrou François) : [Candidat Modem (centriste) à l’élection présidentielle de 2012] Auteur de (en réponse à une question sur l’inégalité hommes/femmes en matière d’expertise) : « J'ai autour de moi autant d'expertes femmes que d'hommes. Elles ont des qualités de courage et d’analyse que j’apprécie. [...] » Certains n’ont pas vu passer le siècle (le précédent…). 531

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Bergé Pierre) : [Soutien (notamment) du parti socialiste, du moins de certain-es, changeant-es, de ses responsables] Auteur de : « Si Chanel a donné, comme on dit, la liberté aux femmes, tu [Yves Saint Laurent] leur as donné le pouvoir. Tu avais bien compris que le pouvoir était détenu par les hommes et qu'en faisant passer leurs vêtements sur les épaules des femmes, tu leur donnais à elle le pouvoir. C'est ce que tu as fait : le smoking, la saharienne, le tailleur-pantalon, le caban, le trench-coat en témoignent. » 532
- Auteur aussi de : « Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence? C’est faire un distinguo qui est choquant. » 533 Après cette déclaration, aux côtés de Jack Lang, il est au premier rang de la manifestation pour le « mariage pour tous » 534  et organise la soirée mondaine qui la poursuit.
* Ajout. 31 décembre 2014. Nommé grand officier de la Légion d’honneur le 31 décembre 2014, actionnaire avec Xavier Niel du Monde. (Cf. Mariage pour tous, Mode, Pornographie (Niel Xavier), Proxénétisme)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Besancenot Olivier) : Dans un livre intitulé : Révolution, en 2007, Olivier Besancenot (Porte parole de la LCR, Ligue Communiste révolutionnaire) consacre deux pages au « Féminisme ». Ni dans les rubriques : « La vie », « Notre histoire », « La lutte », « La politique », « L’économie », « Le monde », mais dans celle intitulé : « La société ». Faut-il, à sa lecture, mieux incriminer le danger de la création de « rubriques » ; l’incroyable brouillamini de ce qui est écrit ; l’inconsistance des revendications (un exemple : « Les organisations syndicales doivent obtenir le droits de vérifier les revenus de toutes les branches d’activité afin de faire respecter la parité salariale ») ; le refus d’une dénonciation des violences des homme sur les femmes, ([…] dans les faits, beaucoup de cliniques ne pratiquent ( !) pas ou plus l’avortement et la contraception n’est toujours pas gratuite. Pire ( !), les femmes sont victimes de violences, parfois au sein de la famille, mais surtout au sein d’une société qui leur renvoie sans cesse des images stéréotypées et ce qu’elles doivent être socialement, physiquement, voire sexuellement.( !) » ; ou enfin, la permanence de la prégnance des ‘analyses’ Trotskystes dans les mouvances féministes d’extrême gauche française ?
Enfin, affirmer dès lors que « la lutte conte le capitalisme et la lutte contre le patriarcat sont indissociables » c’est faire injure au « capitalisme » et au « patriarcat ».
Ou : comment une « avant garde » marxiste - qui affirme que « Les collectifs et les associations féministe, notamment par le biais ( !) de la Marche mondiale des femmes, se trouvent actuellement aux avants postes de la résistance au libéralisme sauvage ( ?) - devient une « arrière garde » féministe… » 535

Homme (« Politique ». France. XXIème siècle (Bourlange Jean-Louis) : Homme politique « centriste », éditorialiste depuis des années de France Culture, auteur du définitif : « Nous sommes du côté de la civilisation et pas du côté du terrorisme536 Dans cette même émission, toujours féconde, on a pu l’entendre affirmer doctement, concernant les conséquences politiques de la victoire de Siryza en Grèce : « Notre devoir [le « notre » n’ayant pas jugé bon être spécifié] est de faire une politique raisonnable et rationnelle. »537 (Cf. « Sciences » sociales. Économie. Monnaie (2))

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Chirac Jacques) : Il faut lire le livre du chauffeur de Jacques Chirac, Vingt cinq ans avec lui et notamment le chapitre intitulé : Le repos du guerrier pour comprendre, comme si l’on était présent (ou presque), comment Chirac se comportait avec les femmes. En sus du vivier que semblait représenter militantes, secrétaires du RPR, actrices, groupies, ministres, journalistes, conseillère (s ?) de Paris, etc…vu le nombre de fois où « passait cinq minutes affairées au sixième étage du 123 rue de Lille », nombreuses furent nécessairement en outre celles qui lui étaient présentées, contre monnaie sonnante et trébuchante. Qui fut l’intermédiaire, proxénète ? Comment fut-il, par quelle promotion, récompensé ? Quant à celle, la seul citée, qui refusa, une « secrétaire qui trouva intelligent de rester fidèle à son mari », elle « fut harcelée, traitée de « dingue », selon le mot de la maison et acculée à la démission. » Quant à la formule passée dans le langage commun : « Chirac ? Trois minutes, douche comprise », me concernant, je ne peux la qualifier de « plaisanterie ». 538 (Cf. Droit de cuissage, Harcèlement sexuel, Proxénétisme)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle. (Cohn Bendit (Daniel) : À la question posée en 2008 : « Comment réagissez vous aux ennuis de DSK au FMI ? », il répondit : « Cela ne m’intéresse pas. Tout le monde sait que les Français aiment les femmes. Qu’est ce que cela peut faire ? » 539
* Ajout. 10 janvier 2014. Du même, sur Europe 1, concernant la publication par le magazine Closer de la relation / liaison entre François Hollande et l’actrice Julie Gayet : « C’est dégueulasse, tout simplement dégueulasse. » (Cf. Patriarcat, Strauss-Kahn (Dominique), Vert-es, Vie privée)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Fabius Laurent) (1) : Auteur [Concernant la candidature de Ségolène Royal à la Présidence de la République] du célèbre : « Mais, qui s’occupera des enfants ? », ce dont, à ma connaissance, il ne s’est jamais même publiquement excusé. Aurait dû mettre fin à sa carrière politique ; n’est pourtant généralement perçu que comme une erreur de langage et/ou une regrettable maladresse. Cet exemple, dont Fabius n’a malheureusement pas le monopole, permet, par ailleurs, de rappeler que les pensées, les agissements, les dires, les analyses des hommes concernant l’autre moitié de l’humanité n’entrent pas dans les catégories politiques censées distinguer les ‘conservateurs’ des ‘progressistes’.
- Afin d’apprécier la vitesse de la progression de l’avancement de la pensée féministe de tant d’hommes (de gauche), on pouvait lire en 1927, dans le journal communiste L’Ouvrière : « La question féminine a également donné lieu à une importante discussion, au cours de laquelle nos camarades (ouvriers) hommes ont exprimé le fond de leur pensée : ‘Qui élèvera les gosses si la femme est à l’atelier ?’» - Notons cependant, que depuis lors, une femme au moins est ‘passée’ de l’atelier à la candidature à la Présidence de la république. 540 (Cf. Gauche, Femmes politiques (Ségolène Royal))

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Fabius Laurent) (2) : Frédérique Bredin, ministre socialiste, auteure de : « Pour Fabius, les femmes n’existent pas intellectuellement, au pire, il les barre, au mieux il les tolère. » 541

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Guaino Henri) : [Conseiller spécial et ‘plume’ de Sarkozy] Auteur de (Après avoir dénoncé le climat « détestable » causé par les affaires DSK ou Tron et les propos de Luc Ferry évoquant un ex-ministre « pédophile » redoutant, dès lors, « un grand déballage ») : « Le risque est quand même que de tout ça sorte un grand vent de puritanisme, une recherche de pureté absolue, que la morale, qui est nécessité absolue pour la République, finisse par sombrer dans l'ordre moral, ce qui serait la pire des choses.» […] « Il y a un vraie demande de morale et elle sera au cœur de tous les débats politiques, c'est absolument normal, c'est même très sain. Le problème est qu'il ne faut pas transformer cette demande de morale en exigence de moralisme qui devienne déraisonnable et qui finisse par détruire l'ordre social ». […] « S'il n'y a plus d'intimité, plus de vie privée, plus rien et que tout le monde est à la merci de dénonciation, de calomnies, de racontars, le remède va devenir pire que le mal. » 542 Doit-on en conclure que « l’ordre [im]moral » [des politiques] devrait être considéré comme fondateur de « l’ordre social » ? (Cf. Morale, Robespierre, Vie privée)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle. Geismer Alain : Ancien dirigeant de la Gauche prolétarienne (la G.P) [Il rejoint le PS en 1986] concernant l’alliance des intellectuels et des ouvriers en 68 « pour changer le société » : « Il faut quand même savoir que des centaines d’ouvriers s’étaient précipités au Quartier Latin en mai. Et qu’en septembre (68), quand un jeune ouvrier draguait, il disait ‘Je suis un étudiant’. Il y avait une identification aux révoltés de mai qui était forte dans la mouvance ouvrière. [...] » 543 La lutte des classes ? l’ambition ouvrière ? : draguer comme les bourgeois ? Élargir leur accès aux femmes en s’identifiant à eux ?… Terrible.

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Hollande François) (1) : Auteur de [à propos de la difficulté, selon lui, à appliquer la parité] : « Des femmes ? On en trouve. Mais ce qui n’est pas facile, c’est d’écarter des hommes compétents ». « Même au profit de femmes compétentes ? » interroge en toute logique le Canard Enchaîné 544.
- Le même, après s’être auto qualifié de « pudique », avait déclaré en octobre 2010 concernant sa compagne actuelle qu’elle était la « femme de sa vie ». Quelle distinction et quelle délicatesse concernant Ségolène Royal et leurs enfants, sans même évoquer la naïveté adolescente de ladite déclaration…Pourquoi devrions nous accepter d’un-e politique ce que nous n’accepterions de quiconque ?
- Enfin, « Les femmes n'oublieront sans doute pas la manière dont il a soutenu la candidature de son ex-épouse en 2007 à coups de lance-pierres ». (Commentaire de l’article de Libération intitulé : « En Banlieue, Hollande compte sur les femmes ») 545 Puisse l’auteur de cette question dire vrai !
- En dernier lieu, le concernant, un retour sur l’histoire politiques socialistes est absolument nécessaire. 546 (Cf. Femmes politiques. France. XXIème siècle Aubry Martine), Royal (Ségolène), Démocratie, Femmes (et Libération), Ferry (Jules), Gauche, Nationalisme, Mandat, Parité)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Hollande François) (2) : En une semaine [31/10/2012 - 6/11/2012] :
* Interview - dépourvu de toute hauteur, de toute analyse et de toute projection - concernant « la crise », dans Le Monde 547 ;
* Réception de Netanyahou à Toulouse 548 et reconnaissance reconnue à Israël de son « droit à l'autodéfense » 549 ;
* Extradition d’Aurore Martin en Espagne ;
* Adoption de « la quasi totalité » du libéral rapport Gallois en opposition formelle avec ses engagements antérieurs ;
* Expulsion violente [bulldozers détruisant tout sur leur passage, flash-ball, grenades à, poivre, lacrymogènes] des occupant-es de la ZAD [zone d'aménagement différé, rebaptisée ‘zone à défendre’] et destruction des expériences collectives d’occupation des sols s’opposant à la construction de l’aéroport - dénué de tout sens - de Notre Dame des Landes ;
* Et enfin, auteur de : l'Arabie Saoudite est « le premier partenaire de la France dans le Golfe, notre premier fournisseur de pétrole, notre premier client dans de nombreux domaines » 550, puis de : « Le roi et moi, nous avons les mêmes principes, qui sont ceux de la stabilité, de la sécurité, mais également, sur la plan économique, de la croissance », et enfin de : « S’agissant des droits de l’homme, des droits de la femme, nous en avons parlé avec le roi. Il m’a dit les réformes qu’il avait engagé551 [7/11/2012]
- Utile de commenter ? Non. (Cf. « Sciences » humaines. Économie. Règle d’or)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Huissier) : L’angoisse de leur venue est le quotidien de millions de français-es. Et de combien de « politiques » ? Même question concernant les expulsions locatives, les saisies sur salaires, les faillites, le licenciement, le chômage, l’expulsion des listes du Pôle Emploi, la recherche infructueuse d’un appartement, la fin des allocations chômage, l’absence de papiers d’identité, la suppression de l’APL, le refus d’un crédit, la pauvreté…

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Jobert Michel) : [Secrétaire général de la Présidence de la république (Georges Pompidou), puis Ministre des Affaires étrangères. 1973-1974] Auteur de (dans une « Lettre ouverte » adressée à Gisèle Halimi et Delphine Seyrig) : « Vous vous battez pour les femmes, avec une détermination qui ne faiblit pas et qui marque d’ailleurs des points, ce qui est l’indice que tout n’était pas stupide, révoltant ou excessif dans vos prétentions. » - On peut en sus noter l’exergue : « Ce livre est d’abord dédié aux femmes politiques qui soutiennent mon action, en notre fraternelle résolution » et la conclusion : son « conseil » que « les femmes se libèrent de l’esclavage du sac à mains, qui les transforment en manchotes. » 552

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle. (Landrieu Bernard) : [Préfet de la Savoie, de la Manche, du Limousin, de la Haute Vienne, Directeur de cabinet de Jacques Chirac à l'Elysée, Préfet de la région Ile de France, Préfet de Paris, Préfet Hors cadre, Commandeur de la légion d’honneur] Auteur de [ en 1994] : « La France est un des pays d'Europe où les femmes travaillent le plus : elles y constituent une part importante des demandeurs d'emploi; elles présentent des handicaps sur le plan de la formation et de la mobilité; compte tenu de ces difficultés, faut-il admettre l'activité professionnelle des femmes comme un état de fait sur lequel il n'aurait pas lieu de revenir ? » 553

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Martinon David) : [2008]Porte-parole de l’Élysée, à propos de Cecilia Sarkozy, auteur de : « Elle est une femme libre, elle fera ce qu'elle a envie de faire. » 554  Moi aussi ?

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle. (Mélenchon Jean-Luc) (1) : [Responsable du Front de gauche, candidat à l’élection présidentielle de 2012] « Féministe », selon lui, depuis sa rencontre avec Colette Audry [1906-1990] : de l’art de réécrire son histoire - et donc l’histoire - et de considérer (notamment) les femmes et les féministes comme incapables d’analyses et dépourvues de toute mémoire.
Ses déclarations présentées comme ‘féministes’ : du verbiage, du formalisme, une grossière inculture en la matière, du réchauffé, d’immenses béances…555 Est-il nécessaire de préciser que je peux justifier chacune de ces critiques ? Mais sans doute est-il plus utile pour chacun-e de les analyser en fonction de ses propres valeurs …
Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle. (Mélenchon Jean-Luc) (2) : Il avait aussi déclaré en 2005 concernant la candidature de Ségolène à la primaire socialiste - qu’elle emporta - : « L'élection présidentielle n'est pas un concours de beauté. » Des excuses ? Vous n’y pensez pas ! 556

Homme (« Politique ». France. XXème siècle. Mendès-France Pierre) : Selon Françoise Giroud, « Il n’existait pas de traces de misogynie chez cet homme. Il respectait les femmes et cela ne l’étonnait nullement de me voir m’intéresser à la politique. Le contraire lui aurait apparu anormal. » 557

Homme (« Politique ». France. XXIème siècle. (Myard Jacques) : Député, membre de « la droite populaire », après avoir été notamment l’auteur de l’immortel : « Il estsûr en tous cas que la civilisation s’est développée sur l’hétérosexualité », 558 auteur, en sus, de : « Je ne serre pas la main aux connes, ça pourrait les instruire » [à une femme de l’association La Barbe qui lui tendait la main]. 559

Homme (« Politique ». France. XX, XXIème siècle. Pasqua Charles) : Ancien ministre de l’intérieur, auteur de : « La politique, ça se fait à coups de pied dans les couilles [...] » 560

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Sarkozy Nicolas) (1) : Auteur de : « La France est un pays où les femmes sont libres. » 561 (Cf. Femmes (Françaises), Politique. Morale)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Sarkozy (Nicolas) (2) : Sa présence à son poste - et l’impossibilité juridique [faute de mandat révocable] durant cinq ans d’envisager même son départ - a (chez moi) provoqué une quasi quotidienne indignation : des ministres muselés, un gouvernement sans pouvoir, des parlementaires aux ordres, des lèches bottes partout (surtout dans la presse ?), des mensonges à la pelle, des scandales sans cesse étouffés, du cynisme, du mépris affichés sans vergogne, des faits du prince légitimés, une histoire réécrite, des assertions monstrueuses, des citoyen-nes tenu-es pour [bon-nes à] rien…Sur quels cumuls d’aspirations, d’aliénations, de manipulations, a t-il pu accéder au pouvoir ? Sur quel fondement - l’argument grossier de l’élection étant d’emblée récusé - avait t-il le droit de dire : « Je » ? Enfin, sa déclaration concernent Mohammed Merah, qualifié de « monstre »  : « chercher une explication (...) serait une faute morale » sonne comme la mise à mort de (l’idée même de) pensée et de morale. 562
- Dernière question (non résolue) : En quoi suis-je peu ou prou responsable de cette réalité ?
* Ajout 1er mai 2014. Le constat est le même concernant François Hollande. (Cf. Démocratie. Mandat)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Strauss-Kahn (Dominique) : Agresseur sexuel récidiviste. Qu’il ait été arrêté, emprisonné, inculpé : un grand, très grand événement politique pour les femmes du monde entier. Et ce, sans attendre, indépendamment, de tout « rebondissement », de toute décision judicaire aux États-Unis comme en France. Par ailleurs, ne pas voir que la manière ont cet homme traite les femmes s’inscrit bien évidemment dans ses analyses économiques - et donc dans leurs conséquences au plan mondial - est faire preuve de bien de naïveté. Enfin, le courage exigé de ses dénonciatrices n’est pas acceptable ; il faut dénoncer et empêcher à tout prix les tombereaux d’ignominies, de menaces, de chantages, de mensonges, dont elles sont, comme toutes les victimes, l’objet. La double peine ne concernant pas que les étranger-ères expulsé-es. Plus globalement, nul-le ne sera plus politiquement crédible s’il/elle ne procède pas à une réelle autocritique de ce à quoi nous avons assisté, ce que nous avons entendu et lu le concernant. [Septembre 2010] (Cf. Femmes politiques. France. Aubry (Martine), Royal (Ségolène Royal) Justice, Proxénétisme, etc…)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Tibéri Jean) : Il est, depuis 44 ans, (en 2012) l’homme, le député, le maire du 5 ème arrondissement, le conseiller de Paris, UMP par ailleurs, censé, dans toutes ces toutes diverses instances politiques, me représenter. Époux de Xavière Tibéri, élue elle aussi pendant de nombreuses années du même arrondissement. Concernant les poursuites pénales dont lui et sa femme ont été l’objet, on peut se référer à Wikipédia. Il préparerait, dit-on, pour lui succéder, leur fils Dominique, déjà élu, lui aussi, à la mairie du 5ème. Quant aux faux électeurs/trices du 5 ème, dénoncés depuis si longtemps, qu’en est-il ? : toujours pas « réglé ».563 Utiles rappels pour mieux appréhender le concept de ‘démocratie représentative’, en France, en 2011.
- En juin 2012, il a transféré - à quel prix (de vente) ? - son fief, redessiné sur mesure, à François Fillon. Le Monde appelle cela : « passer le relai ». 564
- Lorsque Nathalie Kosciusko Morizet, candidate à la Mairie de Paris a déclaré que, « sous le coup d’une condamnation importante », il ne devait plus se représenter en 2014, J. Tibéri a affirmé publiquement : « Les propos de NKM sont moralement choquants. » 565 Et en septembre 2013, il demande toujours que son fils lui succède. Et il y parvient - partiellement - aux élections de mars 2014. (Cf. Cumul des mandats, Démocratie, Le Monde, Possessif)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle (Transparence [toute relative du patrimoine]) : À cette évocation, panique à bord. Á la suite de la proposition de François Hollande, entendu (de la part des politiques) dans la seule journée du 9 avril 2013 : « Démagogie ; Populisme ; Voyeurisme ; Amateurisme ; Cafouillis ; Écran de fumée ; Contre-valeur ; À quoi ça sert ? ; Ces mesures existent déjà ; Qu’on prenne le temps ; Pas forcément la bonne solution ; On passera à côté de l’essentiel ; On tombe à côté [de ?] ; On mets les élu-es en pâture ; C’est une chasse aux élu-es ; Est-ce que cela aurait empêché M. Cahuzac de mentir ? Non ; Ce sont des choses qui ne sentent pas bon ; Cela provoquera la monté des extrêmes ; Il ne faut pas moraliser, ni sanctionner, mais contrôler ; Il faut refonder la politique autrement ». Et enfin : « C’est un éloge de la pauvreté pour faire de la politique »…
- Eh, oui, ces phrases définitives ont été prononcées par ceux /celles qui sont censé-es décider de notre vie et par les médias chargés de nous « informer ». (Cf. Démocratie, État, Journaliste, Hollande (François), République, Tolérance)

Homme (« Politique ». France. XXème, XXIème siècle. (Valls Manuel) : [Premier ministre d’un gouvernement « socialiste »] Auteur de : « Je crois que la France a besoin d'autorité, d'autorité évidemment pour lutter contre la menace terroriste (...) mais nous avons aussi besoin d'autorité pour redresser le pays. » 566 Des racines et des permanences du Pétainisme, dans un autre contexte et sur d’autres fondements.
- Juger des déclarations des hommes [femmes] dites « politiques » à l’aune de ses propres normes, valeurs, morales : le concept de « Politique » s’effondre. Comment le remplacer ? (Cf. Autorité)

VI. Homme (Remarquable) :

Balzac (Honoré de) :

Homme (Remarquable. Balzac (Honoré de) : Auteur, entre autres, de (In, Lettres à Madame Hanska) :
* « C’est à l’homme de travailler pour sa femme, à la rendre heureuse physiquement, matériellement et moralement.» C’est ce qu’il s’efforça de lui démontrer….
* « J’aime comme une femme et avec l’énergie d’un homme. »
* « Voilà 16 ans que je vous aime uniquement, je vous ai vue la valeur de 16 mois environ […]. » 567
- Passionnant et déchirant. On lit différemment Balzac après avoir, comme il l’écrit, « lu dans [son] âme, en lisant ces lettres. » 568 (Cf. Femmes, Sexe)

Homme (Remarquable. Balzac. Grandet Eugénie) : Un exemple - à ne pas suivre - de spoliation des femmes, sur simple suggestion de son père [le mari remplaçant si souvent le père] : « - Fifille, dit-il, au lieu de signer cet acte qui coûtera gros à enregistrer, si tu voulais renoncer purement et simplement à la succession de ta pauvre chère mère défunte et t’en rapporter à moi pour l’avenir, j’aimerais mieux ça. Je te donnerai tous les mois une bonne grosse rente de cent francs. Vois, tu pourrais te payer autant de messes que tu voudrais à ceux pour lesquels tu en fais dire…- Je ferais tout ce qu’il vous plaira, mon père. - Mademoiselle, dis le notaire, il est de mon devoir de vous faire observer que vous dépouillez… - Eh mon Dieu, dit-elle, qu’est ce que cela me fait ? - Tais-toi, Cruchot. C’est dit, c’est dit, s’écria Grandet en prenant la main de sa fille et en y frappant avec la sienne. Eugénie, tu ne te dédieras point, tu es une honnête fille, hein ? - Oh, mon père ! …[…] Le lendemain, vers midi, fut signée la déclaration par laquelle Eugénie accomplissait elle même sa spoliation. » 569

Homme (Remarquable. Balzac. Le Lys dans la vallée) : Pour Balzac, son auteur : « un bréviaire femelle ». Citation exacte : «Si Le lys n’est pas un bréviaire femelle, je ne suis rien. » 570 

Homme (Remarquable. Balzac. Mémoires de deux jeunes mariées) : [1840] La morale / conclusion du livre : « […] Oui, la femme est un être faible qui doit, en se mariant, faire un entier sacrifice de sa volonté à l’homme, qui lui doit en retour le sacrifice de son égoïsme. Les révoltes et les pleurs que notre sexe a élevées et jetés dans ces dernières temps avec tant d’éclat sont des niaiseries qui nous méritent le nom d’enfants que tant de philosophes nous ont donné. » Au delà, mais en lien, ce livre est construit sur la question de savoir si le mariage peut / doit « avoir pour base la passion, ni même l’amour. » 571 La réponse donnée est négative.

Homme (Remarquable. Boisset (Yves) : Cinéaste. Évoquant l’un de ses acteurs lors du tournage du film, courageux, Dupont la joie, Yves Boisset raconte, qu’il « était jeune et [qu’il] avait envie de se faire une fille [dans le quartier chaud]». En 2015 encore… 572

Homme (Remarquable. Casanova) : Auteur de : « […] À la honte de presque toute ma vie, je me dois de publier ici une vérité que mes lecteurs auront peine à croire, que la vertu a toujours eu pour moi beaucoup plus de charmes que le vice, et que je n’ai été mauvais, quand je l’ai été, que de gaité de cœur ; ce que, sans doute, bien des gens trouveront fort blâmable. Mais que m’importe ? l’homme, dans ses rapports intimes ou moraux, ne doit de compte de ses actions qu’à lui seul ici-bas, et à dieu après sa mort. » 573 À méditer par ses thuriféraires…et par les féministes. (Cf. Filiation, Libéralisme, Libertin-e, Mensonge, Morale, Patriarcat, Proxénétisme, Vertu, Vie privée)

Homme (Remarquable. Char (René) : Auteur, in : Réfractaires, mes camarades, de : […] « L’ennemi vous redoute. Vous ne devez pas le décevoir. Cependant, ne commettez pas l’impudence de vous offrir à lui […]. » 574 Qu’en penser ?

Homme (Remarquable. Cocteau (Jean) : Auteur [concernant Antigone, jouée par Maria Casarès] de : « J’ai retendu la peau de cette femme…admirable575  (Cf. Cinéma. La Belle et la bête) 

Homme (Remarquable. D’Annunzio (Gabriele) : À ce degré de mépris des femmes, on approche de l’odieux. Lu, le concernant, évoquer « cette belle carrière d’homme couvert de femmes et de rimes ». 576 On lit aussi, dans le livre de Philippe Jullian le concernant, qu’il « racont[ait] avec une verve sadique les femmes qu’il a fait souffrir », qu’en France, en 1914, « la femme qui n’avait pas couché avec lui devenait ridicule », tandis que lui-même écrivait, cette même année : « La vie à Paris est un océan de putréfaction ». Malaparte considérait qu’il était le plus grand « cafone » (à la fois charlatan et goujat) de la littérature italienne. Pour Maurice Barrès, il avait « par dessus tout, de la virilité », tandis que Gide évoquait « sa délicate sensualité ». Auteur aussi de : « Je suis ivre de joie de guerre ». 577 (Cf. Femme. Épouse de. De Galese Marie, Politique. Guerre)  

Homme (Remarquable. Don Juan. Mozart) :Voici le texte de « l’air du catalogue » chanté par Leporello présentant son maître à Donna Elvira : « Chère madame, voici le catalogue
Des belles qu'a aimées mon maître ;
C'est un catalogue que j'ai fait moi-même ;
Regardez, lisez avec moi.
En Italie six cent quarante,
En Allemagne deux cent trente et une,
Cent en France, en Turquie quatre-vingt-onze,
Mais en Espagne elles sont déjà mille trois.
Il y a parmi celles-ci des paysannes,
Des femmes de chambre et des bourgeoises,
Il y a des comtesses, des baronnes,
Des marquises, des princesses
Et des femmes de tout rang,
De toute forme, de tout âge.
Chez la blonde, il a coutume
De louer la gentillesse ;
Chez la brune, la constance ;
Chez la grisonnante, la douceur.
Il recherche en hiver la grassouillette,
En été la maigrelette ;
La grande est majestueuse,
La petite toujours coquette ;
Des vieilles il ne fait la conquête
Que pour le plaisir de les coucher sur la liste ;
 Mais sa passion prédominante
Est la jeune débutante.
Il n'a cure qu'elle soit riche,
Qu'elle soit laide, qu'elle soit belle :
Pourvu qu'elle porte jupe
Vous savez ce qu'il fait. » 578

Homme (Remarquable. Doisneau (Robert) :[1912-199] Auteur de : « Saisir les gestes des gens ordinaires, dans des situations ordinaires ».  Sa petite fille et historienne, Marie Laure de Decker dit de lui - en hommage - qu’: « il n’y avait aucune séparation entre sa vie privée et sa vie professionnelle. » 579 (Cf. Vie-dite-privée)

Homme (Remarquable. Dostoïevski (Fédor) : Auteur de : « Ce qu’il faut, c’est désapprendre tout. Et, là, ça prend du temps. » 580 Juste. Et une vie n’y suffit jamais.

Homme (Remarquable. Dudevant (Casimir) : [1795-1871. Époux séparé de George Sand]. En mai 1869, il avait écrit à Napoléon III pour demander la Légion d’honneur. Il rappelle les services les rendus par son père et par lui : « En demandant cette récompense, je m’appuie non seulement sur mes services depuis 1815, au pays et au pouvoir établi, services sans éclats, insuffisants peut être ». Et il poursuit : « Bien plus, j’ose encore évoquer  des malheurs domestiques qui appartiennent à l’histoire. » Et il conclut : « J’ai été cruellement éprouvé dans mes affections de père et d’époux et j’ai le devoir mérité le sympathique intérêt de tous ceux qui ont suivi les évènements lugubres de cette partie de mon existence. » 581

Homme (Remarquable. Engels (Friedrich) : Voici la partie de la lettre, celle concernant les femmes présentes, qu’Engels adressa à Laura Lafargue pour l’informer de la teneur du Congrès international socialiste tenu à Zurich en août 1893. : « Les femmes étaient magnifiquement représentées. Outre Louise [la gouvernante-secrétaire d’Engels, divorcée de Kautsky, laquelle épousera en mars 1894 Monsieur. Freyberger], l’Autriche avait envoyé la petite Dworzak, une charmante petite fille à tous égards. J’ai été tout à fait amoureux d’elle (I felt quite in love with her) et toutes les fois que Labriola [Philosophe et politique, ami d’Engels, l’un des principaux diffuseur du marxisme en Italie] m’en a laissé la possibilité, j’ai fui avec elle le fouillis de sa pesante conversation. Ces Viennoises sont des Parisiennes nées, mais des Parisiennes d’il y a cinquante ans. De vraies grisettes. Et les femmes Russes ! Il y en avait quatre ou cinq aux yeux resplendissants et merveilleux, et il y avais aussi Véra Zassoulitch [1849-1919, révolutionnaire russe, devenue marxiste après avoir été nihiliste et anarchiste] et Anna Koulichov. [1857-1925] Et puis Clara Zetkin [1857-1933. Femme politique marxiste allemande, députée au Reichstag, l’une des principales théoriciennes du féminisme marxiste. En 1891, elle avait fondé la Revue des femmes socialistes Die Gleichheit (L'égalité),] qu’elle publie jusqu’en 1917] avec son énorme capacité de travail et son enthousiasme légèrement hystérique, mais je l’aime beaucoup. Elle a fait l’ascension du Glärnisch, montagne pleine de glaciers : c’est un rude effort pour une femme de sa constitution. Bref, mon heureux sort a été de passer des bras de l’une dans les bras de l’autre. Bebel a été très jaloux : lui, l’homme de la « Femme » [Bebel, auteur de La femme et le socialisme, paru en 1878 qui en était en 1893 à sa 19ème édition] et croyait seul à avoir droit à leurs baisers. » 582 (Cf. Femme remarquable. Lafargue Laura)

Homme (Remarquable. Ferry (Jules) : Jules Ferry, auteur [en sus de sa défense raciste du colonialisme] de : « Celui qui tient la femme, celui-là tient tout […] ». 583 C’est pourtant devant sa statue que François Hollande, élu Président de la République, s’incline le jour de son investiture [avant de rendre hommage à Marie Curie, dont le mari a été ce jour injustement oublié pour les besoins de la « cause »]. (Cf. Homme politique (Hollande (François), Politique (Symbole)

Homme (Remarquable. Feyerabend (Paul) : [1924-1994] Auteur de Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance, faisant un bilan de sa vie : « Et comment se fait-il que je finisse dans la peau d’une sorte d’intellectuel, professeur même, doté d’un salaire confortable, d’une réputation douteuse et d’une femme admirable ? »  584 Il importe de citer la fin de sa biographie (et de sa vie) : « Ces jours sont peut être les derniers. […] Mon souci, c’est de laisser quelque chose après mon départ, non pas des articles, non pas d’ultimes déclarations philosophiques, mais de l’amour. J’espère que c’est cela qui restera, sans être trop affecté par les conditions de mon départ final, que je souhaite tranquille comme un coma, sans lutte contre la mort qui laisserait de mauvais souvenirs. Quoi qu’il arrive maintenant, notre petite famille peut vivre à jamais - Graziana, moi et notre amour. Voilà ce que j’aimerais qu’il advienne : plutôt qu’une survie intellectuelle, la survie de l’amour. » (Cf. Êtres humains (Relations entre. Amour), Famille)

Homme (Remarquable. Fouché (Joseph) : Auteur de : « Je ne connais rien de pire que d’agir dans le vague.» Juste, mais à resituer dans la vie d’un homme qui ne dissociait pas «son intérêt de celui de l’État », ce que d’aucuns appelaient, concernant le premier, plus prosaïquement, « le salaire de [ses] trahison[s] ». 585

Homme (Remarquable. Goncourt (Edmond de) : Auteur de : « Une des ambitions les plus amusantes chez les gens du peuple, [comme l’est Rosny] est de faire une femme du monde quelconque. Cette conquête est pour leur vanité de démocrate un chatouillement à nul autre pareil : on dirait qu’ils se sentent anoblis par le contact bourgeois de ses parties génitales. ». Indépendamment de la vulgarité du propos, assez bien vu ; mais « les gens du peuple » ne sont pas seuls concernés...586 (Cf. Langage (Verbe. Faire, Sexe-s, Violences faites aux femmes)  

Hugo (Victor) :

Homme (Remarquable. Hugo (Victor). Abolitionnisme) : Lettre adressée (notamment) à Joséphine Butler :
« Paris, le 20 mars 1970.
Madame, mesdames, Je suis avec vous de toute la force de mon âme. En lisant votre éloquente lettre (Lettre en date du 1er Janvier 1870 de l’Association nationale des Dames), j’ai senti s’élever en moi une brûlante sympathie pour le faibles et une indignation non moins vive contre leurs oppresseurs. La France, selon toute apparence, est sur le point d’emprunter à l’Angleterre une criminelle institution – la Chambre des exécutions, le meurtre légal accompli à huis clos ; et, en retour, l’Angleterre se préparer à importer de France un détestable système, celui d’une police qui traite les femmes comme des êtres hors la loi. Protestez ! Résistez ! Montrez votre indignation ! Tous les cœurs nobles, tous les esprits élevés seront de votre côté. L’esclavage des femmes noires est aboli en Amérique, mais l’esclavage des femmes blanches persiste et Europe ; et les lois continuent à être faites par les hommes en vue de l’oppression des femmes. On ne pourrait rien voir de plus odieux que ce qui se passe aujourd’hui : la France copinant le régime féodal de l’Angleterre, et l’Angleterre imitant le despotisme médical de Paris. C’est une rivalité dans la rétrogradation. Quel spectacle misérable ! C’est un déshonneur pour la justice française de même que pour le gouvernement anglais. Publiez cette lettre si vous le juger utile, et soyez assurées, Mesdames, de mon ardente sympathie et de mon respect. V. Hugo 
» 587
- Mais Victor Hugo ne voyait sans doute pas de contradiction entre cette analyse et les rapports qu’il entretenait lui-même avec les femmes qu’il payait et qu’il « recommandait » à d’autres. Le 15 novembre 1871, il écrit concernant l’une d’entre elles : « Malvina de Ch., rue Frochot, 5 au 6ème, pucelle d’Orléans ; osc [Pour V. Hugo, signifier : « baiser »]. Je la recommande au ministre des Finances. » 588 En échange de quoi ? Sur quelles complicités (implicites) ? : élargit le concept de proxénétisme. (Cf. Abolitionnisme (Butler (Joséphine), Femmes (Échange des), Proxénétisme)

Homme (Remarquable. Hugo (Victor). Booz endormi) :
[…] « Voilà longtemps que celle avec qui j'ai dormi / Ô Seigneur ! a quitté ma couche pour la vôtre. » […]
Booz ne savait point qu'une femme était là / Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d'elle. » […] Obscur…

Homme (Remarquable. Hugo (Victor) Époux) : Victor Hugo fit graver sur la tombe de sa femme [à l’enterrement de laquelle, il ne put, exilé, assister] : « Adèle, Femme de Victor Hugo ». 589(Cf. Homme (Époux. Zweig Stefan), Mariage)

Homme (Remarquable. Hugo (Victor) Hommes / Femmes ) : Auteur de : « La femme est le droit de l’homme. » 590  Même en tenant compte des différentes significations qui peuvent être données à cette assertion, cette phrase ouvre plus d’horizons politiques que : « La femme est l’avenir de l’homme » d’Aragon, chanté (magnifiquement) par Jean Ferrat. (Cf. Justice. Droits de l’homme)

Homme (Remarquable (Hugo (Victor) Loi) : Auteur de [15 Décembre 1871] « C’est ma loi. Je défends les vaincus. » 591 Il n’en finit pas moins sa vie Pair de France [nommé en 1845 par Louis Philippe jusqu’en 1848] et sénateur [de 1876 à sa mort, en 1885] …(Cf. Politique (Démocratie, Morale, Oppression) Patriarcat)

Homme (Remarquable. Jésus) : Auteur (à sa mère) de : « Femme, qu'y a t-il de commun entre vous et moi?‎ [Mon heure n’est pas encore venue] ».

Homme (Remarquable. Kadahfi (Mouammar) : Auteur de : «Nous ne nous rendrons pas. Nous ne sommes pas des femmes….» 592 Par ailleurs, si la tentative de viol qu’avait dénoncée, en 1984, Mémona Hintermann avait été jugé comme elle aurait dû l’être, la face du monde en eût sans doute été changée. Pourquoi ne l’a t-elle pas été, là est la question politique essentielle. Concernant le silence de l’Etat Français et la responsabilité de Nicolas Sarkozy, notamment mais non pas exclusivement lors de sa visite officielle à Paris en décembre 2007, voici ce qu’elle analyse et dénonce justement : « Après tout, c’est le président de la République, il est chargé de me protéger aussi. Et il savait ce qui s’était passé. Tout est documenté au Quai d’Orsay car ils avaient envoyé à l’époque un consul me récupérer à mon hôtel pour m’emmener à l’aéroport de Tripoli. Cette histoire n’était pas connue du grand public, mais certainement de ces milieux-là. » 593 (Cf. Politique. État, Patriracat, Violences à l’encontre des femmes. )

Homme (Remarquable. La Boétie (Étienne de) : Auteur de : « C’est un extrême malheur d’être sujet à un maître, duquel on ne peut jamais assurer qu’il soit bon, puisqu’il est toujours en sa puissance d’être mauvais quand il voudra ; et d’avoir plusieurs maîtres, c’est, autant qu’on en a, autant de fois, être extrêmement malheureux. » 594
- Traduction féministe contemporaine : « Oui, papa, Oui, chéri, Oui, patron : Y’en a marre. »

Homme (Remarquable. Lassalle (Ferdinand) : [1825-1864] Auteur de : « Toute grande action commence par l’expression de ce qui est. » Juste analyse, laquelle nécessite cependant un corpus adéquat : concernant le patriarcat, les sociétés n’en sont même pas à reconnaître son existence, du moins, le sociétés occidentales les concernant. 595

Homme (Remarquable. Amiral Latouche-Tréville) : [1745-1804] Selon le Comte Beugnot qui l’a connu sous la Terreur à la prison de la Force, après la mort de Robespierre : « Il nous dit depuis, que sa politique, en fait de crise révolutionnaire, était de se tenir coi jusqu’à ce qu’il fut décidé qui avait tort ou raison, et d’aller en suite saluer le vainqueur. » Ou : quand l’esprit de synthèse rejoint celui de l’efficacité. 596 (Cf. Politique)

Homme (Remarquable. Lawrence (D.H) : Auteur de : « Qu’est ce que je cherche chez une femme ? À me connaître » (1915) Et de : « Je crois que la femme doit donner quelque peu la préséance à l’homme, et il doit l’accepter. Je crois que les hommes doivent absolument marcher devant leurs femmes, sans se retourner pour demander leur permission ou leur approbation. Et les femmes doivent donc suivre inconditionnellement, pour ainsi dire. Je n’y peux rien, c’est ce que je crois. Frieda (son épouse) n’est pas d’accord. » (1918)  597
- Qu’en aurait pensé Mellors ? (Cf. Pornographie (Inhumanité)

Homme (Remarquable. Léautaud (Paul) : [1872-1956] Sa force de caractère et, à ce niveau d’exigence, sa si rare indépendance d’esprit m’importent plus que son stupide mépris des femmes « des êtres inférieures », juste bonnes - et rarement - au plaisir physique des hommes. Pourquoi ? alors que sa bêtise patriarcale est, en l’occurrence, la chose du monde la mieux partagée, la singularité de ses qualités est irremplaçable. Comme l’est Robert Mallet 598 dans sa manière, pour moi, jamais égalée, de conduire ses 28 « Entretiens » (Décembre 1950 - Juillet 1951) avec lui. Ne préjuge en rien d’un jugement moral de l’homme (un « sale type »..) (Cf. Féminisme (Antiféminisme. Nietzsche)

Homme (Remarquable. Listz Franz) : À Marie d’Agoult, au début de leurs relations, le 30 juillet 1833, il dit : « Vous n’êtes pas la femme qu’il me faut ; vous êtes la femme que je veux. » 599 Le mérite de la lucidité, sinon de la délicatesse…

Homme (Remarquable. Machiavel) (1) : Auteur de : « Les hommes sont toujours hostiles aux entreprises où ils voient de la difficulté. » 600 De riches conclusions à en tirer.

Homme (Remarquable. Machiavel) (2) : Auteur de : « Je pense assurément ceci : qu’il vaut mieux être impétueux que circonspect, car la fortune est femme ; et il est nécessaire, si on veut la soumettre, de la battre et la frapper. Et l’on voit qu’elle se laisse davantage vaincre par ces derniers que par ceux qui procèdent avec froideur. C’est pourquoi, toujours,  étant femme, elle est l’amie des jeunes gens, parce qu’ils sont moins circonspects, plus violents, et la commandent avec plus d’audace. » 601 (Cf. Violences envers les femmes)

Homme (Remarquable. Maire Edmond) : [Secrétaire général de la CFDT de 1971 à 1988] Lu dans le livre de Nicole Notat [Secrétaire générale de 1992 à 2002] : « Il m’a convoquée aimablement, en 1981, pour mieux me connaître, et m’inviter éventuellement à rejoindre la direction confédérale. Il considérait que le mouvement syndical était culturellement très en retard, très machiste. […] Il avait pris la mesure du dilemme, écouté Jeannette Laot [devenue ultérieurement conseillère de François  Mitterrand à l’Elysée de 1981 à 1986] qui avait construit, à la CFDT, un « secteur femmes ». Et il était parvenu à la conclusion qu’une féminisation de l’appareil confédéral ne s’effectuerait pas progressivement et en douceur, et qu’il fallait agir de manière volontariste. C’est pourquoi, il avait décidé de rencontrer diverses femmes, dans les régions (J’étais alors responsable du SGEN, syndicat enseignant affilié à la CFDT). Il n’y a pas été par quatre chemins. ‘C’est la femme qui m’intéresse’ m’a t-il dit. » 602 (Cf. Femme-s, Féminisme, Politique)

Homme (Remarquable. Marx Karl) (1) : Laure et Geny Marx avaient notamment posé à leur père, sous le titre « Confession » la question suivante : « Quelle est la qualité que vous appréciez le plus ? » Il répondit : « Chez les gens la simplicité ; chez les hommes, la force ; chez les femmes, la faiblesse. » 603
- Par comparaison, à cette même question, concernant les hommes et les femmes, Joseph Kessel, bien que lui aussi misogyne, avait répondu : « le courage ». 604

Homme (Remarquable. Marx Karl) (2) :Auteur de : « Le progrès social se mesure à la position sociale du beau sexe (les laides y comprises). » Eh, oui, lui aussi…605

Hommes (Remarquables. Marx Karl et Engels Friedrich) : Auteurs, dans le Manifeste du parti communiste [1848]  de : « Nos bourgeois, non contents d’avoir à leur disposition les femmes et les filles de leurs prolétaires, sans parler de la prostitution officielle, trouvent un plaisir singulier de se cocufier mutuellement. » 606
- Marx, seul, écrivait en septembre 1847 : « Tout comme alors [dans l’État romain], nos sœurs et nos filles doivent servir à assouvir les passions bestiales de riches débauchés. » 607
* Ces citations ne doivent pas faire oublier que Marx a eu un enfant avec Hélène Demuth et qu’il a demandé à Engels d’en être ‘le père’. (Cf. Femme (Remarquable. Demuth Hélène, Homme remarquable. Engels, Famille)

Homme (Remarquable. Michaux Henri) : [Il] «avait choisi de rester dans l’ombre pour faire la lumière en lui. […] » Si souvent juste…608 (Cf. Soi)

Homme (Remarquable. Obama Barak) (1) : Auteur, en 2008, de : « Ma femme est mon roc. » 609 Et, au lendemain de sa réélection en 2012 : « Je ne serai pas l’homme que je suis sans la femme qui m’a épousé il y a 20 ans : Michelle je ne t’ai jamais autant aimée.» 610 Qu’en conclure ? (Cf. Justice (Obama Barak))

Homme (Remarquable. Obama Barak) (2) : Auteur, en 2012, au lendemain de sa réélection de : « Je crois que nous pouvons respecter la promesse des pères fondateurs de notre pays qui veut que, si l’on travaille dur, peu importe d’où l’on vient, qui l’on aime, peu importe que l’on soit noir ou blanc, hispanique ou asiatique, riche ou pauvre, jeune ou vieux, homosexuel ou hétérosexuel. Peu importe, ici, en Amérique, vous pouvez y arriver. » 611
Dès lors qu’il n’a pas affirmé, avant la succession des qualificatifs spécifiquement évoqués, qu’il parlait des hommes et des femmes, on peut affirmer que, dans cette citation, les femmes ont disparu de la sphère publique américaine, puisque la disparition des “hommes” - censés jusqu’à une date très récente, [depuis la critique féministe du langage] concerner et les hommes et les femmes - n’est pas, elle, pensable.

Homme (Remarquable. Picasso) : Concernant les femmes qui ont partagé un temps leur vie à la sienne, auteur de : « Je ne peux pas touts les tuer ». [D’après Marie-Thérèse Walter, l’une d’entre elles, la plus humiliée] 612

Homme (Remarquable. Prévert Jacques) : Auteur (dans un hommage à Séverine en 1955) de : « La manière la plus simple de parler des êtres, c’est de les laisser parler. » 613 Si seulement… (Cf. Femmes / Hommes. Comparaison, Penser)

Homme (Remarquable. Rappoport Charles) : [1865-1941] Militant communiste. Membre de l’Internationale. Le concernant, lu dans les Carnets de Victor Serge : «  En 1922, à Berlin, chez le Dr Goldenberg, Kurfürstendamm, sagace et salace, (il) me racontait qu’il emportait à Moscou des bas de soie pour séduire les dactylos du Komintern et les petites prostituées de la Tverskaïa. » 614  

Homme (Remarquable. Rossellini Roberto) : [1906-1977] Auteur de : « Je ne veux ni séduire, ni persuader. Je veux offrir, c’est totalement différent. » 615

Homme (Remarquable. Rousseau Jean-Jacques) : Rousseau nomme, qualifie Thérèse Levasseur en ces termes : « la Gouverneuse » (p.390), « ma compagne » [et moi-même] » (p.390), « ma bonne Thérèse [et sa mère] » (p.412) « cette bonne fille » (p.413), « cette pauvre fille » (p.340), « Thérèse » (p. 340,393), « Tante » (p.340), « ma Thérèse » (p.393), « les gouverneuses » (en y incluant sa mère) (p.436), « mon petit ménage » [« composé de trois personnes »]» dont la mère de Thérèse), « sa femme » (p.1006, 1187, 1188), « son amie » (p.1716), « ma femme et moi » (p.1090), « sa bonne et simple gouvernante » (p.1138). (Cf. Femme. Mère. Levasseur Thérèse, Historiographie patriarcale. Wikipédia (3)

Homme (Remarquable. Schopenhauer Arthur) : Pathétique. Pour mieux appréhender ses « idées » concernant « les femmes », transposer ne serait-ce qu’une seule d’entre elles au racisme…et en mesurer les conséquences. 616

Homme (Remarquable. Schweitzer Albert) : [1875-1965. Prix Nobel de la paix en 1952] Le colonialisme d’Albert Schweitzer a souvent été dénoncé, mais rarement en quoi il incarnait, défendait, légitimait le patriarcat. Voici son analyse de la polygamie, « une grave question sociale » : « Les missionnaires luttent pas tous les moyens contre la polygamie et demandent en maints endroits au Gouvernement de l’interdire par une loi. D’autre part, nous tous qui sommes ici devons avouer qu’elle est liée très intimement aux conditions économiques et sociales du pays. Là où la population vit dans ces cases en bambou et où la société n’est pas organisée de manière à permettre aux femmes de gagner leur vie par un travail indépendant, il n’y a pas de place pour la femme célibataire. Or la polygamie est la condition première du mariage de toutes les femmes. de plus, il n’y a dans la forêt vierge ni vaches, ni chèvres laitières. La mère est donc obligée de nourrir son enfant pendant longtemps au sein, pour qu’il ne périsse pas. La polygamie respecte le droit de l’enfant. Après l’avoir mis au monde, la femme a le droit et le devoir de ne vivre que pour son enfant pendant trois ans. Elle n’est plus épouse avant tout, mais mère. Elle passe même souvent la majeure partie de son temps chez ses parents. Au bout de trois ans, on célèbre la fête du sevrage, et la femme rentre alors comme épouse dans la case de son mari, mais on ne peut concevoir cette période consacrée à l’enfant que si l’homme a pendant ce temps une ou plusieurs femmes pour s’occuper du ménage et des plantations. Encore un point. Chez ces peuples primitifs, on ne rencontre jamais une veuve ou un orphelin délaissé. Le plus proche parent hérite du défunt et doit l’entretenir, ainsi que ses enfants. Elle devient de droit sa femme, mais peut ensuite, avec son consentement, épouser un autre homme. Ébranler les fondements de la polygamie chez les peuples primitifs équivaudrait à faire chanceler tout leur édifice social. Avons nous le droit de le faire, sans être en mesure d’établir en même temps un nouvel ordre social adapté aux circonstances ? » Rien d’étonnant, par ailleurs, à ce qu’il ne conteste pas « l’achat des femmes ». 617 (Cf. Famille, Patriarcat)

Homme (Remarquable. Staline. (Assassin de sa première épouse ?) : Concernant Nadejda Sergueevna Alliloueva, épouse de Staline, trois sources :
1) Dans le livre écrit par Anna Larina Boukharina, l’épouse de Boukharine, on lit : « En novembre 1932, je trouvais N.I (Boukharine) à la maison. Il revenait tout juste de l’enterrement de Nadejda Sergueevna Alliloueva, la femme de Staline. Il était pâle, extrêmement ému. Il entretenait avec Nadejda Sergueevna des relations très amicales. Elle partageait secrètement les opinions de N.I sur la collectivisation et, un jour, trouva un moment opportun pour le lui dire. Nadejda Sergueevna était un être modeste et bon, moralement fragile et attirante physiquement. Elle avait toujours souffert de la grossièreté et du caractère despotique de Staline. Quelques jours plus tôt, le 8 novembre, N.I l’avait vue au Kremlin, au cours d’un banquet donné en l’honneur des quinze ans de la révolution d’Octobre. N.I racontait que Staline, à moitié ivre, lui lançait au visage mégots et pelures d’orange. Incapable de supporter sa muflerie, elle se leva et quitta le banquet. Au matin, Nadejda Sergueevna fut découverte morte. N.I alla se recueillir auprès du cercueil, et Staline ne trouva pas moment plus opportun pour lui glisser qu’après le banquet, il s’était rendu à sa datcha et qu’au matin, on l’avait appelé pour lui dire ce qui s’était passé. Il y a là une contradiction flagrante avec ce que raconte Svetlana - la fille de Nadejda Sergueevna et de Staline - dans ses Mémoires : bien des années après la mort de sa mère (décédée d’une péritonite, avaient prétendu les journaux de l’époque), elle apprit de la femme de Molotov que Staline avait passé la nuit dans la chambre voisine et qu’il n’avait pas entendu un coup de feu. Voulait-il en glissant ces paroles à N.I. écarter tout soupçon ? Assassinat ou suicide ? NI. n’écartait pas l’assassinat. […] Le jour de l’enterrement, N.I se souvint qu’une fois, il s’était rendu à l’improviste à la datcha de Staline à Zoubalovo. Celui-ci était absent et N.I se promenait avec Nadejda Sergueevna en bavardant avec elle. Arrivé entre temps, Staline s’était approché d’eux à pas furtifs et, regardant N.I, droit dans les yeux, il avait prononcé ces mots : « Je la tuerai ! ». Si N.I prit cela pour une plaisanterie de mauvais goût, Nadejda Sergueevna, elle avait tressailli et pâli. » 618
2) Dans les Carnets de Victor Serge, on lit : « J’appris dans ces cercles les détails de la fin de Nadiejda qui avait eu des crises de dépression et souffrait de la famine [en Russie , de la terreur, de l’impopularité et du culte de Staline. Elle se tira un coup de revolver. […]» 619 Officiellement, en 1932, on évoqua une appendicite puis, en 1942, un empoisonnement. On y apprend aussi que c’était elle qui « goûtait les aliments servis à Staline ».
3) Dans le Staline de Boris Souvarine, on lit concernant le ‘suicide’ de sa seconde femme, la fille unique de Serge Alliouiev. « Selon un communiqué laconique publié dans la presse, Nadeja Alliouieva, est décédée subitement dans la nuit du 9 novembre 1932. Elle laissait deux jeunes enfants. Basile et Svetlana. Dès le lendemain, la nouvelle se répandit à Moscou d’un suicide. Il n’y a encore ni preuves écrites ni témoignages publics, mais pour apprécier l’État knouto-soviétique, l’incontestable véracité du récit importe moins que la conviction générale aussitôt établie, la suicide étant la seule manifestation possible d’une opinion sincère sous Staline. » Puis, plus loin, en note : «  La version du ‘suicide‘ a été de moins en moins admise, après la mort de Staline malgré les dénégations de sa fille réfugiée en Occident (elle était trop jeune en 1932 pour savoir, et trente cinq ans plus tard, n’a fait que répéter ce que l’on disait au Kremlin). D’ailleurs, le ‘suicide’ en question serait aussi un crime de Staline, un meurtre sui generis. Staline a entrepris d’autre part d’exterminer la famille de sa femme. (Cf. de Sveltlana Alliouieva : Vingt lettres à un ami. Paris, 1967 ; et Une seule année, Paris 1971. De Boris Souvarine : La fille de Staline et Le meurtre de Nadeja Alliouieva, in Le Contrat social, Revue, vol.XI. N° 3, Paris, 1967 et Staline et les siens, Id. N° 6). » 620

Homme (Remarquable. Talleyrand (Charles Maurice de) : [1754-1838] Auteur de : « Dans les affaires du monde, il ne faut pas s’arrêter seulement au moment présent. Ce qui est, presque toujours, fort peu de chose, toutes les fois que l’on ne pense pas que ce qui est, produit ce qui sera […].» 621 Juste.
- En plus simple : « En toute chose, il faut considérer la fin. » [Lafontaine, Le renard et le bouc]

Homme (Remarquable. Teilhard de Chardin (Pierre) : Auteur de « Être plus » : ?

Homme (Remarquable. Tocqueville (Alexis de) : Auteur de : « Je tâche de ne pas faire deux mondes : l’un moral où je m’enthousiasme encore pour ce qui est beau et bon ; l’autre politique où je me couche à plat ventre pour sentir plus à mon aise le fumier sur lequel on marche. Je tâche de ne pas imiter (…) les grands seigneurs d’autrefois qui tenaient qu’il était honnête de tromper une femme, mais qu’on pouvait sans infamie manquer à sa parole envers un homme. Je cherche donc à ne pas diviser ce qui est indivisible.» Bon début d’analyse du faux concept de « vie-dite-privée », à ceci près que ses propres relations avec les femmes ne faisaient pas partie de ladite analyse.
Il s’interrogeait à 49 ans en ces termes : « Comment parviendrais-je à arrêter cet espèce de bouillonnement du sang que l’approche d’une femme quelle qu’elle soit me cause encore, comme il y a vingt ans. » (Cf. Mœurs (Tocqueville Marie de), Sexualité, Vie-dite-privée) 622

Homme (Remarquable. Zweig (Stefan) : Dans ses Souvenirs d’un Européen 623, bilan personnel et politique de sa vie, écrit en 1941, grand livre, Stefan Zweig n’évoque pas même Friderike Maria von Winternitz, son épouse, celle avec laquelle il a vécu près de 30 ans. Quant à Charlotte Elisabeth Altman, qui vécut avec lui les dernières années de sa vie, à propos de laquelle il écrit : « J’avais l’intention de contracter un second mariage », il n’est question, la concernant, que de l’impossibilité de leur mariage programmé le jour de la déclaration de guerre. Elle se suicidera pourtant, avec lui, en 1942, sans même qu’elle ne soit citée dans la lettre qu’il laissera pour expliquer sa décision d’en finir avec sa vie. (Cf. Hugo Victor). Époux)

VII. Hommes :

Hommes (Avortement / Contraception) : [Écrit en 2010 concernant le vote de la loi sur l’IVG en 1974] Simone Veil, auteure de : «  Les réactions à l’Assemblée avaient déjà été très vives. Je me suis du reste demandé, à l’époque, si les hommes n’étaient pas, en fin de compte, plus hostiles à la contraception qu’à l’avortement. La contraception consacre la liberté des femmes et la maîtrise qu’elles ont de leur corps, dont elles dépossèdent ainsi les hommes. Elle remet donc en cause des mentalités ancestrales. L’avortement , en revanche, ne soustrait pas les femmes à l’autorité des hommes, mais les meurtrit. » 624 Riche analyse qui devrait dissocier toute référence conjointe, si fréquente pourtant, y compris par les féministes, aux deux termes. (Cf. Démographie. Femmes)

Hommes (Ayant perdu leurs pouvoirs sur une ou des femmes) : Un homme lesté de son pouvoir fond, si souvent, comme neige au soleil. Ou se mue en fauve attaqué. Seule alternative : l’intelligence, c’est à dire la conscience de l’autre.

Hommes (Ayant peur des femmes) : Les hommes maintiendront leur domination sur les femmes tant qu’ils n’auront pas peur - non pas d’elles - mais de leurs critiques d’eux et de l’impact des dites critiques sur leur vécu personnel et politique. 625 Leur analyse du monde en sera nécessairement bouleversée. Ne jamais oublier, à ce propos, que, depuis la nuit des temps jusqu’à aujourd’hui, ce sont les femmes qui, pour leur vie, ont peur des hommes et qu’elles ont raison d’en avoir peur.

Hommes (Bander) : Que tant d’hommes, depuis des siècles, puissent s’enorgueillir de bander, concrètement d’une réaction physiologique d’une partie de leur corps mérite, pour le moins, interrogations… stupéfaites. (Cf. Sexe (Homme))  

Hommes (Bashkirtseff Marie) : Doutant que quiconque cite ce qu’elle écrivait des hommes dans son célèbre Journal, voici ce que l’on peut notamment lire (le 17 juillet 1873) : « […] Je regarde les hommes d’une telle hauteur, je suis charmante pour eux, car il ne sied pas de mépriser ceux qui sont si bas. je les regarde comme un lièvre regarderait une souris. » À 15 ans…626

Hommes (Castrés, c.a.d. sexuellement mutilés) : Lu dans Pour l’Italie de Jean François Revel : « Le Président des Brosses raconte les faits suivants : à Rome, au théâtre, il est interdit que les femmes jouent la comédie et soient actrices. Les rôles de femmes sont donc tenus par de jeunes gens châtrés, qui se rembourrent la poitrine, parlent avec une voix de femme, se tortillent et minaudent comme des femmes. Bref, dit le Président, à s’y tromper et il ajoute : ‘On dit que beaucoup ici aiment à s’y tromper jusqu’au bout’. La castration n’était donc pas destinée uniquement à l ‘Opéra, et à obtenir pour le chant un certain type de voix. Elle ne satisfait pas seulement des besoins musicaux, mais avant tout le besoin de ne laisser aucune femme en liberté. » Renouvelle l’analyse généralement faite des homes qualifiés de « castrats ».  627

Hommes (Compétence) (1) : George Sand dans une lettre à Lamartine [Mi-décembre 1841] décrivait déjà les « petits hommes capables qui se posent en hommes d’Etat » […] « qui se regorgent et se gonflent, un pied dans l’abîme qui s’entrouvre sans qu’ils s’en doutent et qui déjà les entraînent. » 628 Et pourtant, ça dure…

Hommes (Compétence) (2) : Isabelle Alonso [Juillet 2012]: « Ah ! La compétence ! C’est quoi, au juste ? Regardez autour de vous : réchauffement de la planète, pollution, pillage des ressources, crise financière, dette, précarité, chômage, expulsions, violence, misère, famine, guerre, tout ça est le bilan, depuis des millénaires, de la gestion de la planète par des gens compétents. Alors y a-t-il grand risque à essayer l’incompétence ? » 629 (Cf. Hommes (Grands))

Hommes (Concurrence entre eux) : Lu dans le livre rédigé par le chauffeur de Chirac, à bonne source donc : « Dans ce domaine aussi [baiser les femmes (traduction personnelle)], transparait l’obsession mitterrandienne. Chirac rageait en entendant tout ce que l’on racontait sur les conquêtes de l’homme à la rose. Je l’ai entendu demander un nombre incalculable de fois : «  Et celle-là, il l’a eue aussi ?» quêtant tous les ragots pour tenter d’égaler, de surpasser le record de son prédécesseur, quitte à mettre ses pas dans les siens, plaisir suprême et suprême pensée. » 630 (Cf. Femmes (Échanges des), Hommes politiques. France. XXème siècle)

Hommes (Copains) : « Avoir un bon copain » [1931. Paroles de Jean Boyer, chanté par Henri Garat, dans Le chemin du Paradis, et reprise notamment par Brassens] : Refrain : « Avoir un bon copain / Voilà c'qui y a d'meilleur au monde / Oui, car, un bon copain / C'est plus fidèle qu'une blonde / Unis main dans la main / À chaque seconde / On rit de ses chagrins / Quand on possède un bon copain ».

Hommes (Courage) : Il existe un courage - qualifié de « viril » - guerrier, un courage littéraire, un courage de l’esprit, un courage politique, un courage du quotidien. Concernant le courage que les hommes auraient manifesté à l’égard des femmes, quels modèles les hommes ont-ils à proposer ? (Cf. Panafieu (Françoise de), etc…)

Hommes (Désirs) : Pour établir d’utiles contrepoids aux discours dominants en la matière : « Ce n’est pas parce que les désirs des hommes sont forts qu’ils agissent mal, mais parce que leurs consciences sont faibles. » 631 Et aussi (en étant lucide sur la possible facilité du jugement) : « Si on envisage l’homme dans ce qu’il désire, c’est la plus absurde des brutes. » 632 (Cf. Femmes, Viols)

Hommes (Entendement) : Ce qui importe d’abord pour l’immense majorité des hommes, ce n’est pas ce qu’une femme dit, mais le fait que ce soit une femme qui le dise. Et cette priorité dans leur capacité à, dès lors, (ne pas) les entendre est d’autant plus prégnante que ce simple constat ne fait pas, pour encore tant d’entre eux, partie de leur propre entendement, n’est pas entré dans le champ de leur conscience, ni donc de leur capacité à mettre en branle leur intelligence. Et c’est ce qui explique que les hommes soient si peu intelligents dans leurs rapports aux femmes. Ceci n’est pas vrai à l’équivalent pour les femmes qui, elles, ont dû, doivent, les comprendre pour exister, pour vivre, pour si souvent survivre dans le monde qu’ils ont très largement construit malgré elles, sans elles, contre elles.

Hommes (Excuses aux) : Demander des excuses aux hommes singuliers qui du fait même de l’insuffisante avancée de l’analyse féministe du patriarcat ont été globalement, grossièrement, sans nuances, intégrés dans la moitié de l’humanité considérés comme « dominants », alors qu’ils combattent peu ou prou, ce statut ?
Le fait que ceux-ci seraient sans doute ceux qui justement auraient su / pu opérer ce nécessaire distinguo ne permet pas pour autant d’oblitérer la question.
- Encore un angle aveugle de la pensée féministe. (Cf. Féministe (Pensée))

Hommes (Force physique) (1) : René-Louis Lafforgue, auteur dans Le poseur de rails [1957] de : « […] On oublie le mal de reins. On n'est pas des demoiselles. […] »

Hommes (Force physique) (2) : La force physique de l’homme n’a jamais été intégrée dans aucun texte de loi en tant que facteur, circonstance aggravante de la violence, du harcèlement, ou du viol… Elle ne pouvait l’être : c’eût été récuser le postulat de l’universalité de la loi et reconnaître que le droit est patriarcal… Et pourtant quel rôle n’a-t-elle pas joué ! Et que ne joue t-elle encore ?

Hommes (Français) : Charles du Bos [1882-1939], en 1922, auteur de : « Les Français - et j’entends même ceux de génie - ont toujours l’air de postuler que la femme n’est pas en état de comprendre ou de suivre les choses auxquelles ils tiennent le plus : ils se plaignent sans cesse de n’avoir pas dans la vie de l’esprit de compagne, et je ne vois pas que la plupart fassent jamais le moindre effort pour que cela puisse se produire ; ils ont toujours l’air de croire chez la femme à une infériorité intellectuelle et comme incurable - et j’ajouterai qu’il est très français d’aimer davantage la femme pour cela, combien d’entre nos amis qui seraient embarrassés, mécontents, un peu boudeurs s’ils rencontraient chez leur femme  un esprit avec lequel ils puissent traiter d’égal à égal. » (Cf., Amour, Égalité, Hommes (Intellectuels) 633

Hommes (Grands) : George Sand : […] « Embêtée comme je le suis du grand Chateaubriand, du grand Lamartine, et de tous ces grands hommes qui font des Mémoires pour nous appendre qu’ils sont grands. » 634 Démystifier les soi-disant ‘grands hommes’, [juste aussi, même si nettement moins nombreuses, concernant les femmes] est d’une absolue nécessité politique : permet d’aller à l’essentiel. (Cf. Admiration, Femmes (Héroïnes), Hommes (Compétence))

Hommes (Humanistes) : Pendant des siècles, on a appelé « humanistes » - le terme, cynisme libéral oblige, tombant en désuétude - des hommes pour qui les femmes étaient, au mieux, leurs appendices. (Cf. Féminisme (Humanisme)

Hommes (Jaloux) : Hommes faibles. Ont besoin de femmes dépendantes. Vrai aussi dans l’autre sens, mais pas à l’équivalence de traitement, de signification, de conséquences.

Hommes (Machos, Machistes) (1) : L’analyse critique doit tenir à la nature du système patriarcal et ne peut donc se limiter à celle de certains des effets qu’il produit sur tel ou tel individu. Qualifier un homme de « macho », c’est ramener un système de domination patriarcal à certaines modalités expressions individuelles, (nécessairement arbitraires), qui ne permettent pas de l’expliquer, qui empêchent de l’analyser. Qualifier un homme de « macho », laissée à l’appréciation subjective, psychologisante de chacun-e, du fait de l’individualisation du jugement contribue à occulter l’analyse féministe, à désamorcer la réflexion critique qui ne peut être que globalisée. Qualifier un homme de « macho » atomise les rapports de domination ; et interdit une vision politique d'ensemble. Qualifier un homme de «  macho », juge la personne, non ses agissements.
- L’analyse de Bossuet : « Dieu se rit des créatures qui déplorent les effets dont elles chérissent les causes » peut aider à clarifier ce début de réflexion.

Hommes (Machos, Machistes) (2) : Pour confirmation du processus de dépolitisation qu’induit l’emploi de ce qualificatif, on lit dans Le Figaro Madame - à l’instar des Chiennes de garde - la présentation des « sorties ou prises de positions » des « machos de l’année 2014 ». 635

Hommes (Machos, Machistes) (3) : Le délégué général du festival de Cannes, Thierry Frémaux, concernant la nomination de Jane Campion à la présidence du Festival en 2014 : « Si ce choix était féministe, cela voudrait dire que celui de porter un homme à cette fonction aurait été machiste. Ce n'est pas du tout le cas. Jane Campion bénéficie de ce titre parce qu'elle est une grande artiste avant tout. » 636 Il y en a qui ont toutcompris(Cf. Antiféminisme, Sexisme)

Hommes (« Macho » Alain Soral) : Sur le site Kontrekulture (SARL fondée par lui), on peut acheter divers maillots à 25 euros. Sur l’un d’entre eux, dont le logo est « Macho », on peut lire cette présentation extraite de l’Abécédaire de la bêtise ambiante  d’Alain Soral : « Macho : ‘Gros con pitoyable dont on a dit depuis trente ans tout le mal possible, mais aussi : mâle pudique à l'ancienne qui respectait sa mère, protégeait sa femme et se sentait responsable de ses enfants, soit le contraire de la demi-fiotte actuelle, si fragile et toujours à sa propre écoute, dont les femmes avouent avoir de plus en plus de mal à se satisfaire ». On lit aussi : « Le maillot Macho est réalisé en Bretagne. Il a été porté par Alain Soral dans son entretien de Juin 2012. » On note enfin qu’une rubrique : « Sexe » a été ajoutée concernant la présentation des personnes désirant se procurer le dit maillot, dont l’alternative est : « Aucun » ou : « Homme ». [Janvier 2015]
- On peut, sur ce même site, acheter un livre de Lucie Chofey intitulé : L’Effroyable imposture du féminisme.
* Cette brève évocation n’épuise pas la critique du personnage. (Cf. Féminisme (Antiféminisme)

Hommes (Maquereaux) : Gustave Flaubert, auteur de : «  […] Il y a entre les hommes une sorte de pacte fraternel et tacite qui les oblige à être maquereaux les uns des autres. Pour ma part, je n’y ai jamais manqué. On reconnaît à cela la bonne éducation, le gentleman. » […]
* Du même : « J’aurais eu un fils, que j’aurais pris grand plaisir à lui procurer des femmes et celles qu’il eut aimées surtout. » 637 (Cf. Casanova, Flaubert (Gustave), Abolitionniste (Hugo Victor), Femmes (Échange des), Famille, Proxénétisme)

Hommes (Meute) : [2010] Promenade matinale sur les quais de la Seine. Devant moi, une jeune fille court ; venant vers moi un groupe d’une douzaine de pompiers, font de même. Voyant la jeune fille, le chef de groupe, suivi donc de tous, fait brusquement demi tour, derrière la jeune fille. En un instant, j’ai vu une meute sur sa proie.

Hommes (Présents des) (1) : Je crains les hommes et leurs présents. Timeo
* Ajout. 4 avril 2014. Penser à : « La Belgique a donné l’indépendance au Congo », entendu ce jour.

Hommes (Présents des ) (2) : Un homme expliquant son cadeau : « Je voulais vous obliger à penser à moi ». (Cf. Don)

Hommes (Présents des) (3) : Il lui offrit une robe avec l’argent qu’elle avait gagné. Elle pleura de reconnaissance. Il pensait à elle. Elle n’était plus seule…

Hommes (Relations avec [des] les féministes) : Il est des hommes qui se mettent en avant, se font valoir, reconnaître, vanter (souvent par la séduction la plus traditionnelle) par [des] les féministes que pour mieux connaître leurs points faibles, tenter d’en approcher leurs failles et pouvoir les utiliser un jour contre le féminisme. Certains entrent en relations avec elles pour se revaloriser à leurs propres yeux en bénéficiant de l’aura qu’un tel voisinage leur confère, à moins qu’ils ne cherchent plus prosaïquement à cacher leurs propres turpitudes, et / ou justifier leurs trahisons. D’autres enfin, les rejoignent pour apprendre d’elles, pour se remettre en cause, leur apporter leurs propres compétences, mais aussi (plus rare et plus difficile) par adhésion politique. (Cf. Hommes (féministes)

Hommes (Salauds) : « Je lui ai tout donné et il m’a quittée. Quel salaud ! » : Un salaud et/ou un homme cohérent et logique qui a constaté la rupture définitive du ‘stock’ qu’il est allé reconstituer ailleurs ?

Hommes (Séducteurs) : Il s’était, toute sa vie, vanté d’être un séducteur sans jamais s’interroger pour savoir s’il y avait un quelconque mérite à l’être.
- En manque d’identité propre.
- Vouloir séduire n’est souvent qu’un procès verbal de carence.
* Ajout. 1er Mai 2014. Lu : « Essonne : un séducteur en série jugé pour assassinat. » 638 Le titre de l’AFP donne à penser que le distinguo sémantique entre « séducteur » et assassin ne soit toujours à clarifier.

Hommes (Séduisants) : Un homme qui se ment à lui-même, et donc qui ment aux autres. Utile antidote aux discours dominants. Séducteur : le même, en plus aisément déchiffrable, en plus assuré, en plus grossier…. (Cf. Mensonge)

Hommes (Solidaires des femmes en lutte) : Peu nombreux. Ignorés de l’histoire et/ou ridiculisés. Rares exceptions bienvenues, à faire connaître. 639 Comparer avec les solidarités mises en œuvre par les femmes aux luttes des hommes : décapant. (Cf. Hommes (féministes)), Michel (Louise))

Hommes (Tous les mêmes) : « Les hommes sont si semblables dans leurs relations avec les femmes. » 640 [Variante : « Les hommes, tous des salauds ».] L’histoire du droit permet de valider théoriquement, ce qui ne signifie pas de facto, ce constat. (Cf. Hommes (Salauds), Valeur)

Hommes (Violents) : Après : « Too big, to fail », après : « Too rich, to be killed » : «Too many to be sued (charged, prosecuted, sentenced, found guilty »…(Cf. Violence)

Hommes (Z’hommes Les) : Les z’hommes de Henri Tachan : une chanson féministe.

VIII. Êtres humains. (Relations entre êtres humains)

I. Affabilité ; Caricature ; Colère ; Compliments ; Crédibilité ; Besoin ; Crainte ; Danton ; Dépressions ; Don ; Écrit (1,2,3) ; Échec ; Écrit (Journal personnel) ; Écrit (Style) (1,2) ; Égalité (1,2) ; Émotion ; Émotions ; Éloge : Fidélité ; Flagornerie (1,2) ; Flagornerie (Voltaire) ; Flatteries ; Gagner ; Galanterie ; Humanité ; Hypocrisie ; Injure (1,2) ; Injure. (Principe) ; Injure (Réaction à l’) ; Injure (Sénèque) ; Injures (à l’encontre des femmes) ; Jalousie ; Luxe ; Mensonge (1,2) ; Mensonge (inutile de cacher) ; Mépris ; « Plan cul » : Plaisir ; Part (Faire sa) ; Parole ; Personne ; Personne (Belle) ; « Pervers [narcissique, polymorphe…] ; Polémique (Procédés de) ; Propres ; Question ; Question (Refus de répondre à une) ;Question / Réponse ;Remerciements (1,2,3,4) ; Réceptivité ; Recevoir ; Respect ; Rire ; Séduisant-es ; Sida (Transmission) ; Supériorité ; Traités de « savoir-vivre » ; Voisin-es d’immeuble ; Vol (68) ; II. Aimer / Haïr : I. Aimer :Aimer ; L’Art (d’) Ovide (1,2) ; Bakounine (Michel) ; Conquêtes ; Corps ; Jerphanion (Lucien) ; Portalis (Jean-Étienne-Marie) ; Voltaire ; Amant-es : Amants (1,2) ; Amant (Et Mari) (1,2) ; Amour:Amour ;Aveugle ; Brassens (Georges) ; Capote ; Chose ; Faire (l’) (1,2,3) ; Femmes ; Flaubert (Gustave) ; Fontaine (Brigitte) ; France (Anatole) ; Hardiesse (en) ; Liberté (en) ; « Amour libre contre morale bourgeoise » ; Passion (1,2) ; Réhabilitation (de) ; Simmel (Georg) ; Tristan (Flora) (33) ; II. Haïr :Haine (1,2) ; Haine des femmes (Du fait des hommes) (1,2,3,4,5,6) ; Haine des hommes (Du fait des femmes) ; Haine (du Féminisme) (11) ;28 février 2016 : 113 items

I. Êtres humains(Relations entre êtres humains. Affabilité) : Absolument compatible avec le plus grossier despotisme. (Cf. Galanterie)

Êtres humains(Relations entre êtres humains. Caricature) : Une caricature juge et son objet et son auteur-e. Elle peut et doit donc être jugée selon ces deux points de vue.

Êtres humains(Relations entre êtres humains. Colère) : Apprendre à reconnaître la violence qui est en nous, pour reconnaître les différentes manifestations, significations de la colère, et si possible en comprendre les causes ; apprendre l’apprivoiser, la doser, l’espacer si possible, afin de la digérer au meilleur moment et d’être le mieux à même de la transformer vite et aisément en critiques libératoires.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Compliments) : Prise de pouvoir, à faible coût. N’en accepter jamais aucun : abaisse et son auteur-e et la personne destinataire. Là encore, que l’hypothèse même en soit exclue. (Cf. Femme (Beauté)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Crédibilité) : Pour être entendu-e, il faut d’abord être crédible. Une vie y suffit rarement, mais rien n’interdit de penser que ce constat ne puisse être - ponctuellement ? - invalidé.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Crainte) : Craindre, c’est reconnaître le pouvoir de celui/celle qui l’impose. Vivre dans le crainte d’autrui, c’est lui reconnaître le pouvoir qu’il/elle a sur vous (et sur d’autres) et en légitimer la perpétuation. Dénoncer ce pouvoir, c’est nécessairement, prendre des risques, y compris concernant sa propre vie. C’est aussi procéder à des ruptures qui donnent un sens à la vie. (Cf. Violences)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Besoin) : Pourquoi certains personnes ont-elles besoin pour vivre de s'opposer à d'autres et pourquoi certaines ont-elles besoin des autres pour vivre ?

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Danton) : Auteur de : « Ils refusaient de me croire pour conserver le droit de me perdre. » 641 Pertinente analyse. Explique nombre de mises au silence. * Ajout. 2 octobre 2015. Le concernant, il faut cependant préciser qu’aussi habile et intelligent révolutionnaire ait-il été, corruptible et corrompu, il n’était effectivement pas, politiquement, « crédible ». On peut notamment rappeler, entre autres évènements peu glorieux de sa vie, qu’il fut payé sur la liste civile de la Cour, dans un accord secret avec Louis XVI.  642

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Dépressions) : Combien de diagnostics de dépressions au lieu et place de la simple reconnaissance du besoin de repli sur soi, en soi, de s’isoler, de se retirer - un temps ? - du monde, de se construire un refuge, de signifier : « Je ne joue plus », « Je ne veux plus, je ne peux plus me battre », « Je voudrais juste de la tranquillité » ; « J’ai envie d’oublier, que l’on m’oublie… » ; « J’ai besoin de me retrouver seule avec moi-même ». (Cf. « Sciences » sociales. Psychanalyse)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Don) : Y a t-il des dons qui, sans coût pour l’autre, sans contredon, enrichissent ? Oui, sans doute…Par la banalisation du don, par son anonymat ; du fait de l’avènement d’un monde de la gratuité.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Échec) : Au lieu de penser en termes d’échec [nécessairement personnel et donc forcément limité] penser en termes d’aboutissement (et/ou d’aboutissement) d’un processus. Dans ce dernier cas, on élargit considérablement sa vision du monde, en réduisant la sienne propre.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Écrit) (1) : A pour finalité d’être critiqué, corrigé, dévoilé, dépassé, enrichi. [Entr]ouvrir des voies : déjà de grandes ambitions. (Cf. Penser. Critiques)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Écrit) (2) : Tout écrit engage la responsabilité de son auteur-e qui doit en assumer intégralement toutes les conséquences. Complexe certes, mais en poser le principe éviterait que tant d’intellectuel-les dit-es ou non engagé-es se défaussent de ladite responsabilité, ce qui ne contribue pas peu à leur dé-légitimation.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Écrit) (3) : John Stuart Mill, auteur de : « Ce que je pus faire par mes écrits, je le fis643

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Écrit. Journal Personnel) : La force d'un Journal - si tant est que les idées de son auteur-e ne soient pas trop faibles - tient au fait qu'il ne doit être écrit que pour soi, et n’être donc lu par quiconque. D’où sans doute l'affaiblissement de l'intérêt du Journal d'Anaïs Nin ou des écrits autobiographiques de Simone de Beauvoir au fur et à mesure de leur publication, due à leur notoriété. En cas de publication de son vivant, la question du respect dû aux personnes évoquées, citées, critiquées, devenues ‘chair à littérature’ est essentielle.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Écrit. Style) (1) : Le style n’excuse rien.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Écrit. Style) (2) : La clarté du style : une marque de respect ?

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Égalité) (1) : Postuler que les êtres humains sont égaux interdit toute pensée de la domination et donc toute pensée féministe. (Cf. Politique. Égalité)  

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Égalité) (2) : L’expression d’une manifestation d’égalité était, pour lui, blessure narcissique.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Éloges) : Mirabeau [1749-1791], auteur de : « Je hais le ton des éloges et j’espère que nous nous approchons du temps où on ne loura plus que par le simple exposé des faits.  (Discours du 19 octobre 1789) Plût au ciel…644

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Émotion) : Le spectacle de l’émotion remplace le vécu de la sensibilité. Et, en sus, le commentaire sur l’émotion étouffe le peu qui aurait pu s’y exprimer.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Émotions) : Sans capacité d’émergence de ses propres émotions, il n’y a pas d’intelligence possible. Or, le concept même d’intelligence a été pensé sans que cette question ne soit posée. Exit donc, notamment, l’immense majorité des femmes renvoyées à [et rabaissées par] ce qui était qualifié de « sensiblerie », de « pleurnicheries »….

Êtres humain (Relations entre êtres humains. Fidélité) : Dialogue entre June (épouse d’Henry Miller) et Anaïs Nin (Comment la définir à son égard ?) :
* « June m’a dit : ‘ Comment puis-je être fidèle à Henry, alors qu’il ne m’aime pas toute entière, alors qu’il juge une si grande part de moi-même et qu’il l’abhorre même. »
* « Oui, ai-je acquiescé, celui qui est vraiment infidèle, c’est celui qui fait l’amour à une fraction seulement de vous. Et qui renie le reste. » 645 Cette analyse bouleverse bien des clichés.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Flagornerie) (1) : L’une des nombreuses voies d’entrée de l’allégeance à une personne, et donc à la servilité. S’en prémunir d’emblée : la porte, une fois ouverte, ne peut que difficilement se refermer.
- La lettre (brouillon), non démentie, de Christine Lagarde à N. Sarkozy, retrouvée lors d’une perquisition à son domicile, non datée, publiée par Le Monde en juin 2013 ouvre à cet égard de larges horizons à la réflexion et dévoile les conditions d’entrées dans la vie politique, comme celles pour y rester. En voici la teneur : « Cher Nicolas, très brièvement et respectueusement »
1) Je suis à tes côtés pour te servir et servir tes projets pour la France.
2) J'ai fait de mon mieux et j'ai pu échouer périodiquement. Je t'en demande pardon.
3) Je n'ai pas d'ambitions politiques personnelles et je n'ai pas le désir de devenir une ambitieuse servile comme nombre de ceux qui t'entourent dont la loyauté est parfois récente et parfois peu durable.
4) Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting.
5) Si tu m'utilises, j'ai besoin de toi comme guide et comme soutien : sans guide, je risque d'être inefficace, sans soutien je risque d'être peu crédible. Avec mon immense admiration. Christine L.
 » 646 (Cf. Femme « Politique ». Lagarde Christine)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Flagornerie) (2) : Lu dans le livre d’Anne Sinclair, Deux ou trois choses que je sais d’eux : « Il est d’ailleurs fascinant de voir la facilité avec laquelle les hommes, fussent-ils les plus intelligents, les plus fins, les plus avertis, accueillent avec délice la douceur de la flatterie. Aucun compliment ne leur semble assez fort pour rendre compte de leur génie. Jamais ils ne méprisent le flagorneur qui en fait trop, mais au contraire, le regarde avec bienveillance et aménité. À Lille, au soir d’une des derniers meetings de François Mitterrand en 1988, Pierre Bergé, le patron de Saint-Laurent, l’éphémère directeur de l’Opéra Bastille, lui parle avec animation. Emporté par sa flamme de militant, il commence une phrase par : « Vous, Monsieur qui êtes le plus grand président que la France ait jamais connu »…Et Mitterrand de roucouler de plaisir alors que journalistes et invités qui partagent ce dîner improvisé, dissimulent leur gêne d’être témoins de tant de flatteries de la part du citoyen, et de tant de complaisance à l’écouter de la part du prince. » (Cf. Homme « politique ». Bergé Pierre ) 647 Comment une femme capable d’une telle lucidité a t-elle pu s’accommoder de tant d’années vécues avec Dominique Strauss-Kahn ?

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Flagornerie. Voltaire) : Voltaire, un grand flagorneur devant « l’Infâme ». Et méchant qui plus est (concernant notamment Rousseau).  

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Flatteries) : Les pseudo-compliments (sur leur apparence essentiellement) débités aux femmes, si souvent encore vécus par elles comme des flatteries gratifiantes dévoilent les déserts amoureux, affectifs, intellectuels dans lesquels tant vivent. (Cf. Femmes (Beauté)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Galanterie) : Absolument compatible (comme « la distinction », le « raffinement »…) avec la plus grossière goujaterie, avec le plus sordide calcul. (Cf. Affabilité)   

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Gagner) : Se battre pour gagner : loin d’être évident. Par ailleurs, si l’adversaire n’est pas persuadé-e que vous n’abandonnerez jamais le combat, celui-ci est quasiment perdu d’avance. Enfin, ne jamais oublier l’évidence, à savoir que la seule lutte perdue est celle qui n’est pas menée et/ou qui est abandonnée en cours de route. Et, l’essentiel : il ne suffit pas de gagner, il faut gagner sans renoncements. Vaste ambition (Cf. Politique. Guerre (Clausewitz), Lutte, Principe)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Humanité) : Elle ressentait qu’il lui reconnaissait une certaine humanité - que, sans lui conférer une quelconque qualité - mais elle savait aussi que sa conception du monde en limitait très strictement l’éventuelle prise en compte. En qualifiant ses conceptions, ses jugements, de « très personnels », il évitait d’avoir à les juger…et à s’interroger plus avant.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Hypocrisie) : L’hypocrisie n’est pas « l’hommage que le vice rend à la vertu » (La Rochefoucauld) [1613-1680], c’est  considérer le vice et la vertu comme d’équivalente signification.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Injure) (1) : [2010] L’auteur du Dictionnaire des injures littéraires en exergue de son livre, en guise de remerciements : […] « À ma femme Erica enfin pour sa sainte abnégation, et à ma fille Louise (6 mois) pour son rire approbateur comme j’essayais sur elle diverses injures visant les bas-bleus. » 648 (Cf. Femmes « Intellectuelles ». France. (Bas bleus))

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Injure) (2) : Certaines personnes pensent par l’injure s’élever au niveau de la ‘cible’ qu’elles ont décidé de privilégier. D’autres se contentent de leur voisine de palier. D’autres enfin, en élargissant le spectre de leurs injures, considèrent qu’ils s’élèvent au dessus de l’autre moitié de la terre.  

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Injure. Principe) : En réaction à la Résolution du Congrès de La Haye de septembre 1872 d’exclure Bakounine et ses soutiens de l ‘Association internationale des Travailleurs, l’un de ses membres réagit ainsi : « ‘Il faut payer ces gens (les ‘marxistes’) de leur propre monnaie ; ils calomnient, calomnions-les aussi’ ».
Bakounine, selon Malatesta, « se secoua comme un lion blessé, foudroya du regard celui qui venait de faire une telle proposition, se dressa de sa taille de géant et s’écria : ‘Que dis-tu là, malheureux ! Non, plutôt être mille fois calomnié, même si la calomnie devait être écoutée, que de s’abaisser, vis-à-vis de soi-même, à être un calomniateur.’ Je revois encore le geste magnifique » conclua t-il. 649 (Cf. Politique (Principe)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Injure. Réaction à) : Avant de réagir à une injure, s’interroger sur les fondements sur lesquels celle-ci est affirmée et sur la légitimité de celui/celle qui l’exprime. Reposant.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Injure. Sénèque) : « C’est d’une grande âme de mépriser les injures ; la vengeance la plus insultante est de considérer l’offenseur comme indigne de votre vengeance. Beaucoup ont retourné le poignard dans la plaie, en tirant satisfaction d’une légère blessure ; l’homme grand et noble est celui qui, comme le lion, écoute sans s’émouvoir, l’aboiement des roquets. » Sénèque n’y parvint cependant pas toujours. 650

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Injures à l’encontre des femmes) : « putes », « salopes », « connes », « poufiasses », « pétasses » et quelques autres d’aussi raffinée facture…: Prendre un grand drap blanc, toutes les y enfouir, le jeter dans un puits sans fond, jeter plein de pierres dedans, et définitivement les y enterrer. Avec une grande fête ?
* Ajout. 20 janvier 2015. Réaction légitime, mais strictement émotive. La réalité, telle que je la perçois, c’est que traiter les femmes comme telles, c’est tout simplement les légitimer comme telles. (Cf. Langage)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Jalousie) : [1833] Claire Démar, auteure de : « La jalousie, qu’est ce qu’autre chose, je vous prie, que l’expression la plus haute, la mieux prononcée de cet égoïsme qui rapporte tout à soi, qui voudrait, exempt de toute condition, de toute entrave, de toute abnégation personnelle, enchaîner à jamais le corps et l’esprit, la pensée, le vouloir, la sensation de tout être aimé, le courber à sa loi, à son plaisir, à son caprice ?  […] ». 651
* Cf. aussi Graham Greene : « La jalousie n’est en fait que la projection sur l’autre de ses propres égarements. » 652 Peut, en cas de nécessité, aider à y voir plus clair…

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Luxe) : La référence au luxe - injure en soi à la pauvreté - corrompt la pensée par l’indifférence aux moyens nécessaires pour y parvenir. (Cf. Mode)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Mensonge) (1) : Martin Luther King, auteur de : « Aucun mensonge ne peut durer éternellement ». (No lie can live for ever). À l’échelle - des siècles - des système de domination, sans doute, mais assurément pas à l’aune des vies singulières : les cimetières sont remplis de meurtriers-ères tranquillement mort-es dans leurs lits et de leurs victimes si souvent décédées du fait de mensonges, de dénis, de refoulements, qui, faute de pouvoir être dits, n’ont pu être dénoncés. Et, qui, dès lors, si souvent, en sont mortes.
- Tenter de distinguer ce qui est grossièrement regroupé sous ce terme de mensonge : entre ceux qui ont pour finalité consciente ( ? ) de ‘tromper’ l’autre ; de se sortir d’une situation difficile, ou inextricable ; de s’adapter à ce qui est pensé attendu de vous ; de vivre par l’imaginaire dans un autre monde ; de ceux, enfin, qui sont le seul moyen de survivre, ou, plus communément, de refuser d’obéir afin de se conserver ou de construire une marge d’autonomie, un soi, dans un monde fait de contraintes. (Cf. Cacher (Inutile de), Obéir, Obéissance, Soi, Vérité)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Mensonge) (2) : Adrienne Rich, auteure de : «  [...] On nous amenées à mentir jusque dans nos corps : teindre, foncer ou pâlir, friser ou défriser nos cheveux, épiler nos sourcils, raser nos aisselles, porter des bourrures à divers endroits ou nous comprimer dans des corsets,, marcher à petits pas, vernir les ongles de nos mains et de nos pieds, porter des vêtement qui accentuent notre impuissance. On a exigé de nous différents mensonges, selon ce que les hommes du temps voulaient entendre. L’épouse victorienne et la ‘belle du Sud’ devaient être dépourvues de sensualité, et totalement passives, alors que de nos jours la femme ‘libérée’ doit faire semblant de jouis à chaque fois. On nous a caché ou déformée la vérité de nos corps : on nous a empêchées de connaître les parties les plus intimes de nous-mêmes. On a puni et réprimé nos instincts : on a pratiqué des clitoridectomies sur des religieuses ‘perverses’ et sur des épouses ‘difficiles. Nous n’arrivions plus très bien à distinguer les mensonges dont nous étions complices de ceux qui nous étaient imposés. Ainsi, le mensonge du ‘mariage heureux’, de la vie conjugale. On nous en a fait t complices et nous avons joué jusqu’au bout la comédie du bonheur tranquille, jusqu’à ce que nous allions devant les tribunaux témoigner des viols, des sévices corporels et psychologiques, des humiliations publiques te privées que nous avons subies. le mensonge patriarcal a manipulé les femmes à la fois par les mots et par le silence. Des faits essentiels nous ont été cachés. On a porté contre nous de faux témoignages. […] 653 (Cf. Être humain (Corps), Justice, Langage, Mariage, Mode, Obéir, Patriarcat, Sexe, Silence, Soi, Vérité)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Mensonge. Inutile de cacher) : Il y a toujours un moment où, dans une maison de famille, l’on découvre, trempant dans un verre d’eau, le dentier caché jusqu’alors, le tampax usagé oublié sous un lit, la casserole mal lavée dans un coin, les bouteilles vides dans un placard, le boitier de la pendule cassé. Et, entre deux personnes censées être fidèles l’un à l’autre, le ticket de métro qui dévoile tout...
* Ajout. 3 juin 2014. En complément, lire : Vies des douze Césars. 654 (Cf. Vérité)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Mépris) : D’un regard, elle lui retira le mépris de la bouche ; il dut le ravaler et s’éloigna. Elle, continua son chemin.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Parole) : On affirme donner la parole aux êtres humains pour retarder le moment, les circonstances où ils seront à même de la prendre. Seuls.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Plaisir) : Lu  dans le Journal de Charles du Bos : « Pour le séducteur de l’Ancien Régime, le devoir, s’il y a, n’est que de plaisir, du même ordre au fond si simple que le plaisir de l’assaut en langage militaire. » 655 (Cf. Patriarcat, Politique. Guerre, Séduction, Violences contre les femmes)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. « Plan cul ») : Délicate manifestation de l’évidente supériorité de la culture occidentale sur celle de ses détracteurs. Autre manifestation de ladite supériorité : faire voter une loi contre le voile islamique tout en traitant les femmes (du monde entier) comme nos sociétés le font en légitimant le proxénétisme et la pornographie. (Cf. Aimer, Proxénétisme, Pornographie)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Part (Faire sa) : [À propos du mouvement Colibris, qui fait de cette revendication sa philosophie] Si tant est que l’abstraction du terme signifie quelque chose, déjà pas mal, assurément responsable. Ceci posé, les femmes dans le monde font déjà amplement leur part, le plus souvent, pour d’autres qu’elles…
* Ajout. 18 février 2015. Apporter sa quote-part : déjà mieux.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Personne) : Lu, à propos de Thiers : « Tout part de sa personne, tout y revient aboutir. » 656 : ce constat n’est-il pas le mieux partagé au monde ?
- Dans le même sens, on peut ainsi interpréter la déclaration de Nicolas Sarkozy, le soir de sa défaite électorale, devant les militant-es UMP : « J’ai essayé de faire de mon mieux [pour protéger les français des crises]. » (Cf. Démocratie, Homme, Femmes (Protéger), Sarkozy (Nicolas))

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Personne (Belle) : La rencontre d’une belle personne, vivante ou morte : l’un des plus beaux cadeaux de la vie ? Oublions [après l’honnête homme, l’homme de cœur, l’homme de bien, l’homme de goût…] les esprits éclairés ? les belles âmes ? les nobles caractères ? les (grand-es) intellectuel-es (terme encore couramment employé…au masculin) ? les êtres distingués ? les héros admirables ?
* Ajout. 23 janvier 2015.Insatisfaisant. Mais, maintenu, faute de mieux…

Êtres humains (Relations entre êtres humains. « Pervers [narcissique, polymorphe…] ») : Ne font pas le mal, ne font pas du mal, parce qu’on les offense, mais suscitent, provoquent, inventent les offenses pour faire le mal, pour faire du mal. Insensibles, donc, dépourvus de toute empathie, de toute humanité : ils ne vivent que par et pour la violence qu’ils infligent et qu’ils doivent donc sans cesse réactiver, la résistance de leurs victimes s’avérant un excitant supplémentaire. Ils ne doivent dès lors jamais laisser leur cruauté sans objet ; leurs victimes n’étant que des occasions de leur soif, de leur faim de domination. Toute tentative de justification de leur part est donc perdue d’avance. Ils ne peuvent se penser dans le monde ; ils sont le monde. Faute d’objet-s à leur violence, ils meurent ; et, pour éviter leur mort, ils doivent préalablement tuer leurs victimes, le plus souvent à petit feu, souvent pendant des années.
- La question de la validité de l’emploi de l’expression de « pervers narcissiques » qui les transforment en exceptions par rapport à la norme, dès lors légitimée, est posée.  En effet, alors qu’ils ne vivent, littéralement parlant, que par ou pour l’exercice du pouvoir, de leur pouvoir, ils ne peuvent donc que se comprendre par rapport aux pouvoirs mis en œuvre par le monde qui les accepte si aisément. Ne doivent-ils pas plutôt être considérés comme fonctionnels dans le cadre d’un monde qui, pour être efficacement utilitariste, doit être violent, et pour cela, égotiste, psychotique, inhumain ? La solution pertinente, nécessaire, qui est en règle générale faite à leurs victimes : « fuyez », ne résous pas le problème - politique - qu’ils posent. 657 (Cf. Abus)
* Ajout. 10 avril 2014. Entendu parler « de comptes (en banque) siphonnés ». Par - grossière - analogie, me vient à l’esprit que les dits « pervers narcissiques » siphonnent les vies de leurs victimes.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Polémique. Procédés de) : Raymond Aron, auteur de : « Ils ne soulignent pas, de manière plaisante ou frappante, un argument valable ; tantôt ils dissimulent le problème véritable, tantôt ils camouflent l’embarras de l’auteur, tantôt ils éludent une objection évidente […] (et) visent (à en) à disqualifier un adversaire. » 658 Utile de se remémorer cette analyse pour éviter / repousser / refuser d’inutiles discussions, le quotidien des médias.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Propres) : Il est des êtres qui croient effacer leurs turpitudes et se refaire une beauté en se lavant au même savon que les êtres propres.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Question) : « Vous me faites répondre avant que j’en décide » ai-je, justement, entendu de Lacan. 659 S’interroger, avant toute réponse [publique], sur la pertinence de l’objet questionné, sur le pourquoi de ladite question, sur la légitimité - et donc sur le pouvoir - de la personne requérant une réponse. Y penser tôt, car en donnant un accord au principe de l’interview, à celui de l’émission, on n’est plus à même, sauf rares exceptions, de récuser les questionnements ; plus encore, on est contraint-e de penser dans le cadre des catégories d’analyse de l’interviewer/euse. On est au sens propre, à leur merci ; valide pour les émissions en direct, comme pour les autres.
- « C’est moi qui pose les questions ! » déclarent avec une assurance étonnante tant de journalistes lorsqu’ils/elles sont déstabilisé-es, critiqué-es par leurs « invitées ». Pourquoi certaines personnes questionnent-elles, sans avoir, elles, jamais à répondre ? Là, est le pouvoir. Aujourd’hui décrédibilisé.
* Ajout. 4 juin 2014. D’emblée, invitée à une émission, Brigitte Fontaine déclare : « C’est moi qui pose les questions ! » 660 Ça fait du bien ! Enfin, un peu de courage (Cf. Chanteuses (françaises), Politique (Journaliste)

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Question. Refus de répondre à une) : Légitime. La reposer, en discuter les fondements, la reformuler, selon son entendement, si nécessaire. Et, en fonction de la réaction, décider. Là est le respect. Est-ce le cas, dans un commissariat, un emploi, lors d’un procès, en France ? Non.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Question / Réponse) : Entendu : « La réponse est le malheur de la question ». Et réciproquement…Amalgamer questions et réponses résous un temps le problème. Et, in fine : « Je vais vous donner la réponse à ma question » ? 661 Fréquent, même si implicite, dans les médias notamment.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Réceptivité): Elle : « Vous m’avez beaucoup fait de bien aujourd’hui ». Lui : « Je vous fait du bien à chaque fois. Simplement, aujourd’hui, vous étiez plus réceptive. »

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Recevoir) : À celle, à celui qui a beaucoup reçu, il sera beaucoup demandé.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Remerciements) (1) : Refuser le principe des remerciements ne signifie pas en interdire l’expression, ni savoir en comprendre l’intentionnalité, ni même en exprimer soi-même.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Remerciements) (2) : [1975] MLAC. (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) Rouen : « À aucun moment, nous avons voulu en ouvrant ce local et en faisant des avortements être de ‘merveilleuses bonnes sœurs’ au profit de quelques femmes qui auraient eu ‘la chance‘ de nous trouver. C’est pourquoi, nous vivons très mal les cas où, après l’avortement, on nous dit merci. ». 662

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Remerciements) (3) : Après avoir pris connaissance de nombreuses personnes que remercie Joseph E. Stigliz [Prix Nobel d’Économie, conseiller économique auprès de Bill Clinton, Vice président de la Banque mondiale entre 1997 et 2000, devenu depuis un fervent critiquer du néo-libéralisme »] en introduction de son livre la grande désillusion, il écrit : « Certains membres des organisations économiques internationales qui m’on aidé m’ont aussi demandé de ne pas les remercier, et j’ai respecté leur souhait. »663

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Remerciements) (4) : Un souhait : Que les femmes cessent de dire « Merci » lorsqu’un homme leur dit : « Vous êtes ravissante, en beauté ce soir, etc, etc… »

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Respect) : Le respect fait taire la reconnaissance.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Rire) : Rire d’un-e adversaire est une lâcheté.

Êtres humains. Relations entre êtres humains. Séduisant-es) : [1958] Michèle Bernstein (membre fondatrice de l’Internationale situationniste, épouse par ailleurs de Guy Debord, lui aussi, membre fondateur de l’Internationale situationniste) à propos des Situationnistes, auteure de : « Nous sommes devenus plus forts, plus séduisants donc.» (1er bulletin de l’Internationale situationniste). 664

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Sida. Transmission) : Au nom de la défense de l’homosexualité, du risque de stigmatiser les porteurs du virus, d’affaiblir l’efficacité des politiques de dépistage, du pseudo « principe de responsabilité partagée » dans un rapport sexuel non protégé, des millions de femmes ont été et sont encore les victimes impuissantes de toute protection du VIH par les hommes, maris, violeurs, « clients », etc. La responsabilité des associations homosexuelles anti-sida est accablante.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Supériorité) : Entendu [adressé à une personne handicapée] : « Ah ! dites vrai ! Se moque t-on vraiment de vous dans la rue ? » : feindre de s’étonner de la bassesse de l’autre pour mieux affirmer sa supériorité (morale)…et évacuer toute analyse critique du monde.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Traités de savoir vivre : Impositions formelles. Maintiennent l’ordre bourgeois, démocratiquement calqué sur l’ordre aristocrate. Colmatent en les déguisant les peurs réciproques. Interdit l’expression de toute individualité. Entérinent la peur du qu’en-dira-t-on. Un monde de conventions qui codifie et fige des logiques de valeurs fondé sur le paraître, c’est à dire sur des non valeurs. Marquent la hiérarchie des classes sociales et aggrave la domination masculine : le ‘foyer’ étant censé être le royaume des femmes, ce sont sur elles que pèse le plus sévèrement le prix du respect de ces ‘bienséances’, de ces normes arbitraires, si opposées à la politesse, à la joie de vivre.
- Nouvel intitulé [2012] : « Self help books ».

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Voisin-es d’immeuble) : J’ai deux souvenirs de plus de vingt années vécues à Neuilly concernant les contacts avec les voisin-es de notre [grand] immeuble : les premiers jours, pour demander à mes parents [dont les ami-es étaient autres et ailleurs….] que ma sœur et moi soyons « Enfants de Marie » ; les derniers jours, afin de leur demander de partager les frais de transport d’un ramoneur de cheminée.
« Parlez à vos voisins » fut l’un des slogans de mai 68.

Êtres humains (Relations entre êtres humains. Vol) : Distinguer ce qui relève de l’acte irraisonnée, du désir, du besoin, pour soi, pour d’autres (et les quels ?) de la nécessité (sur quels fondements ?) et de la négation, du déni de l’autre, de la frustration, de la vengeance, de l’accusation de la société (et sur quels fondements ?). Cet exercice, sans doute plus utile que les débats sur la [l’in] ‘conscience’ participerait à la prise de conscience des rapports entre soi et les autres.
- En tout état de cause, à petite ou grande échelle, le vol opère une redistribution des revenus.  

II. Aimer / Haïr :

I. Aimer

Être humain (Aimer) : Implique - a minima - de re-connaître l’autre et d’exister par soi-même. Serait-ce la première ou la seconde condition qui fasse le plus souvent défaut ?
* Ringard. Remplacer par « baiser » : chic, car convivial, grossier et ‘libéré’.
* Se méfier de tous les verbes qui peuvent être employé sans souci d’un quelconque complément d’objet direct : « fourrer », « foutre », « maquer », « sauter », « tringler », « trousser », « niquer », etc…

Être humain (Aimer. L’Art d’aimer. Ovide) (1) : Un sale livre - que rien ne rachète - et qui n’a rien à voir ni avec l’art, ni avec l’amour, à moins que ce dernier terme ne soit compris comme justifiant des siècles de dominations. Ce livre légitime en effet artifices, mensonges, dissimulation, duplicité, double jeu, infidélité, corruption, fausseté, lâcheté…Véritable manuel du harcèlement et du bien fondé du viol, de la violence à l’encontre des seules femmes : tous les arguments les ayant depuis des siècles justifiés sont déjà présents. (Cf. Femme (Flèche), Haine des femmes (Du fait des hommes))

Être humain (Aimer. L’Art d’aimer. Ovide) (2) : Lu chez Michel Onfray : « [...] Ainsi, avec Ovide dont l’Art d’aimer propose magistralement la quintessence du traité de libertinage. Tout dans cet ouvrage mérite aujourd’hui lecture, relecture et médiations attentives. Y compris ce qui appelle dépassement, ajustement ou formulation adaptée au troisième Millénaire. […] Ovide propose un art, à savoir une technique, un savoir-faire, une théorie qui vise la pratique et suppose la passage à l’acte libertin. [...] Le précepte qui anime l’Art d’aimer brille en toute simplicité ; céder occasionne moins de souffrance que résister. […] Ovide propose une dissociation radicale de l’amour, de la sexualité, de la procréation, de la tendresse, du mariage, de la fidélité. Chacune de ces instances fonctionne de manière autonome et selon son ordre propre. […]» 665     

Être humain (Aimer. Bakounine Michel) : « Aimer, c’est vouloir la liberté, la complète indépendance de l’autre, le premier acte du véritable amour. C’est l’émancipation complète de l’objet que l’on aime ; on ne peut véritablement aimer qu’un être parfaitement libre, indépendant, non seulement de tous les autres, mais même et surtout de celui dont il est aimé et qu’il aime lui-même. Voilà ma profession de foi politique, sociale et religieuse, voilà le sens intime, non seulement de mes actions et de mes tendances politiques, mais aussi autant que je puis celui de mon existence particulière et individuelle ; car le temps où ces deux genres d’actions pouvaient être séparées est bien loin de nous ; maintenant l’homme veut la liberté dans toutes les acceptions et toutes les applications de ce mot, ou bien il ne la veut pas du tout. Vouloir en aimant la dépendance de celui que l’on aime, c’est aimer une chose et non un homme, car l’homme en se distingue de la chose que par la liberté ; et si l’amour aussi impliquant la dépendance, il serait la chose la plus dangereuse et la plus infâme du monde, parce qu’il [aurait] remis alors une source intarissable d’esclavage et d’abrutissement pour l’humanité. » 666

Être humain (Aimer. Conquêtes) :Lorsqu’évoquées, penser à Don Juan évoquant ses conquêtes et déclarant à Sganarelle : « J’ai sur ce sujet l’ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire et victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs ; je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eut d’autres mondes, pour pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses. » 667 (Cf. Guerre. Frontières)

Être humain (Aimer. Corps) : Il vous dit : « J’aime tes yeux, tes seins, tes fesses, tes jambes, ton corps » etc.…Il ne vous aime pas. Aimer les « parties » [du corps, qui plus est], c’est mépriser le « tout » : vous. (Cf. Corps)

Être humain (Aimer. Jerphanion Lucien) : [1921- 2011] Auteur de « Connais toi toi-même et fais ce que tu aimes. » 668 Avec qui ? Contre qui ? Dans quel monde ? Pour quel futur ? (Cf. Être humain. Soi)

Être humain (Aimer. Portalis Jean-Étienne-Marie) : [1746-1807. ‘Père’ du Code civil de 1804, auteur de : « Je sers qui m’aime669  (Cf. Justice (Droit), Famille. (Mariage)

Être humain (Aimer. Voltaire) : [Lettre à Marie-Louise Denis, sa nièce, par ailleurs, le 3 septembre 1753] : « […] Moi, ne point vous aimer ! Mon enfant, je vous adorerai jusqu’au tombeau. Je vous aime tant que je n’irai point dans ce château où il y un tiers qui vous aime aussi : je deviens jaloux à mesure que je m’affaiblis [Il a 59 ans, elle, 41 ans], ma chère enfant. Je voudrais être le seul qui eut jamais le bonheur de vous foutre, et je voudrais à présent n’avoir jamais eu que vos faveurs, et n’avoir déchargé qu’avec vous. Je bande en vous écrivant, et je baise mille fois vos beaux tétons et vos belles fesses. Eh bien, direz vous que je ne vous aime pas ! […] » 670 (Cf. Hommes (Bander. Jaloux) ,Pornographie)

Amant-es :

Être humain (Amants) (1) : [1844] Hortense Allart de Méritens, auteure [un an après son mariage] de : «Ô mes amants, mes aimables amants, amants d’un jour, de dix ans, amants d’indignations, amants de cœur, combien tout cela revient avec charme à la mémoire quand on vit seule et opprimée. » 671 (Cf. Famille (Mariage)

Être humain (Amants) (2) : Ils se qualifiaient de « bons amants » d’autant plus aisément qu’ils n’avaient pas eu de concurrents. Ou, plus souvent sans doute encore, que ceux auxquels ils pouvaient être comparés ne pouvaient être évoqués. Heureusement, de moins en moins fréquent, mais le non dit est encore très prégnant.
- Réjouissante rupture du fait de l’inversion du non-dit : Rachida Dati, alors candidate à la mairie de Paris à Claude Goasgen, député UMP, qui avait osé lui dire : «Ne ramène pas dans la capitale tes mœurs du 9-3» lui répondit : «Tu te prends pour quoi pour me parler sur ce ton? Tu t'y crois autorisé parce que j'ai refusé de coucher avec toi? » 672

Être humain (Amant et mari) (1) : L’amant se retire à l’arrivée du mari : la confirmation par le premier du bon droit d’usage du second. Comment peut-on dès lors respecter et le mari et l’amant ? Quitter les deux. (Cf. Famille (Mariage)

Être humain (Amant et mari) (2) : [1907] Léon Blum, auteur de : « Et pour choisir un mari, le jugement serait plus sûr et plus libre, si l’on avait d’abord eu l’amant ! » 673 Juste. Il fut un temps où je défendais, en petit comité, la thèse selon laquelle il devrait être interdit d’épouser le premier homme avec lequel une relation sexuelle avait eu lieu…

Amour :  

Être humain (Amour) : Invalide dans son principe même celui de justice. D’ou, notamment, la perpétuation de l’excuse pour crime dit « passionnel ». (Cf. Justice, Violences patriarcales)

Être humain (Amour. Aveugle) : [Décembre 2003] Une femme - vivant avec 1.500 Frs par mois - qui avait travaillé toute sa vie gratuitement pour son mari, lequel était parti avec tout l’argent du couple à Tahiti, en concluait simplement, sans plus de regrets, semblait-il, du moins  à l’entendre : « L’amour est aveugle ».

Être humain (Amour. Brassens Georges) : Auteur de : […] « Parlez-moi d'amour et je vous fous mon poing sur la gueule / Sauf le respect que je vous dois. […]  » 674

Être humain (Amour. Capote) : ‘Faire l'amour’ sans, terrorise et/ou révèle son irresponsabilité. ‘Faire l'amour’ avec, n’est pas évident, ni facile, ni agréable, voire carrément pénible, fait débander... Jamais évoqué dans les campagnes publiques (contre le sida) : signifierait que la vérité est plus souhaitable que le mensonge et que les êtres humains ne sont pas tous et toutes des imbéciles dénué-es de toute intelligence et de toute expérience.
* Ajout. 26 février 2015. Entendu un homme concernant le préservatif : « C’est un bouclier que je mets quand je pars au combat. » 675 (Cf. Politique (Guerre), Sida, Vérité)

Être humain (Amour. Chose) : [1932] René Crevel, auteur de : « La rage possessive s’obstinait à voir, jusque dans la créature préférée une simple chose à prendre. Et certes, pour que les affirmations : ‘tu es ma chose, je te possède’ et les acquiescements : ‘je suis ta chose, prends moi’, fussent devenus des cris réflexes de la jouissance, il fallait bien que l’inégalité eût été, une fois pour toutes, admise entre et par les éléments du couple. D’où notion d’un amour esclavage, lequel, avec ce qu’il sous-tend de remords de la part du maître abuseur, de ressentiment de la part de l’esclave-abusée, devient vite amour enfer. » 676 (Cf. Politique (Abus), (Égalité), Esclavage)  

Être humain (Amour. Faire l’) (1) : Remplacer cette monstrueuse expression par : s’aimer ; s’unir de et par les corps, sexuellement (et par l’esprit, l’émotion, si possible…) ; se confondre avec et dans une autre personne ; s’étreindre ; [s’]échanger, partager l’amour… ?
En sus, du seul fait qu’il soit possible d’écrire, de dire, de « faire l’amour », sans avoir à dire, à expliciter « avec qui » invalide en soi l’expression.
- Vrai aussi pour : « avoir des relations sexuelles ». (Cf. (Verbe (Avoir), (Faire), Libertinage)

Être humain (Amour. Faire l’) (2) : Sursignifié, surinvesti, survalorisé, surestimé, à l’exception de trop rares moments de vie, trop vite oubliés.

Être humain (Amour. Faire l’) (3) : Lu dans Gide (1940) :« Cherchant les instants de la vie que l’on aurait le plus de goût à revivre, j’en viens à douter si ce ne sont pas ceux de pure volupté ; je veux dire de volupté purement sensuelle et où ne se mêlait aucunement le sentiment et la pensée. Mais je ne dis pas que ce soient les moments que je revivrais le plus volontiers, car si grand que soit l’ébranlement nerveux qu’ils nous causent, notre être profond n’en est pas beaucoup enrichi. » 677 La fin, fort juste. (Cf. Famille, Femme-s, Homme-s, Langage (Verbe. Faire), Patriarcat, Sexe […])  

Être humain (Amour. Flaubert Gustave) : Auteur de : « L’amour est comme un besoin de pisser. Qu’on l’épanche dans un vase d’or ou dans un pot d’argile, il faut que ça sorte. Le hasard seul nous procure les récipients. […] » 678 En regard, Louise Colet écrivait : « Gustave m’aime exclusivement pour lui, en profond égoïste, pour satisfaire ses sens et me lire ses ouvrages. Mais de mon plaisir, mais de ma satisfaction, peu lui importe ! […] » 679 Pour une juste appréciation de leurs relations, lire la Correspondance de Flaubert, ainsi que L’Indomptable Louise Colet qui réhabilite justement cette femme, «obstinément victime de la muflerie masculine » selon le critique Albert Thibaudet. 680

Être humain (Amour. Fontaine Brigitte) : « L’amour, c’est du pipo, c’est bon pour les gogos » chanté par Brigitte Fontaine : revigorant. Facile ? …

Être humain (Amour. Femmes) : Si toutes les femmes pour lesquelles des « odes à l’amour » ont été écrites avaient pu librement parler, le terme aurait sans doute perdu de son éclat, et de sa si aliénante capacité d’attraction.

Être humain (Amour. France Anatole) : Auteur, à son amante, de : « Oh ! ma pensée, ô ma chair, ô mon amour, comme je me reposerais délicieusement en toi, si je n’y trouvais que moi-même et que moi seul. » 681 Un regret de lui et/ou une critique d’elle ?

Être humain (Amour. Hardiesse en) : Le comte de Bussy-Rabutin [1618-1693] , auteur de : « Comme je ne craignais rien, je hasardais tout, et les témérités étant d’ordinaire heureuses en ces matières, je ne perdis pas mes peines. Depuis ce temps-là, je n’ai pas douté que la hardiesse en amour n’avançât fort les affaires. Je sais bien qu’il fait aimer avec respect pour être aimé ; mais assurément, pour âtre récompensé, il faut entreprendre et l’on voit plus d’effrontés réussir sans amour que de respectueux avec la plus grande passion du monde. » 682 Bien vu…

Être humain (Amour. Liberté en) : Simone de Beauvoir [à propos de ses relations avec Sartre] : « Il y a une question que nous avions étourdiment esquivée : comment le tiers s'accommoderait-il de notre arrangement ? ». L’évidence de la question : la négation de l’autre. L’euphémisme ainsi évoqué s’avéra si lourd de conséquences pour « le(s) tiers », objets, malgré eux, sans le savoir, d’« amours contingentes » …683

Être humain « Amour libre (l’) contre la morale bourgeoise » : Quintessence de confusions conceptuelles.

Être humain (Amour. Passion) (1) : Comtesse Marie d’Agoult [Daniel Stern] : « Ma passion pour Franz (Liszt), qui s’était encore exaltée dans la solitude de ces derniers mois, tenait du fanatisme. Je voyais en lui un être à part, supérieur à tout ce qui m’était jamais apparu. Disposée comme je l’étais aux superstitions du cœur, j’en arrivais parfois, dans une sorte de délire mystique, à me sentir comme appelée par Dieu, offerte en quelque sorte à la grandeur, au salut de ce génie divin qui n’avait rien de commun avec le reste des hommes et ne devait pas subir la loi commune ! Dans ces extases amoureuses qui me venait sans doute du sang germain, rien ne me paraissait plus devoir rester en moi, désirs, volontés, affections, devoirs, conscience même, que pour lui être immolée ; j’aurais voulu être une sainte de l’amour, je bénissais mon martyre. […] » Lucide…684
* Ajout. 19 janvier 2016. De la même, dans sa première lettre du 24 septembre 1935 à George Sand, au début de leurs relations, elle lui écrit, concernant Liszt : « C’est en lui que j’ai abdiqué la vie […] et je ne suis plus aujourd’hui qu’un écho de ses sentiments, de ses désirs, de ses espérances, de ses joies et de ses peines. » 685

Être humain (Amour. Passion) (2) : Madame de Staël : « Malgré le tableau que j’en ai tracé, il est certain que l’amour est de toutes les passions la plus fatale au bonheur de l’homme. » 686 De la même : la passion est « cette griffe de vautour sous laquelle le bonheur et l’indépendance succombent. » 687 Lucide, encore…(Cf. Femmes. Écrivaines. France. De Staël (Madame de)

Être humain (Amour. Réhabilitation) : Luc Ferry (La révolution de l’amour), Raphaël Enthoven (Les philosophes amoureux) et André Comte Sponville (Le Sexe ni la mort. Trois essais sur l’amour et la sexualité + L'amour. Cours en 3 Cds) réhabilitent l’ « amour » : la réaction patriarcale en marche. (Cf. Hommes. Intellectuels. France. XXème siècle, Patriarcat)

Être humain (Amour. Simmel Georg) : [1858-1918] Auteur en 1900 de: […] « Dans toute relation, celui qui a l’avantage est celui qui attache le moins d’importance au contenu de la relation » […] « Dans toute relation fondée sur l’amour, le moins aimant extérieurement a l’avantage. Car, de prime abord, l’autre renonce plus volontiers à tirer profit de la situation : il est le plus disposé au sacrifice, celui qui offre contre une plus grande quantité de satisfaction une plus grande quantité de dévouement. » […] 688 Intuition d’une analyse importante, bien qu’assez confuse.…

Être humain (Amour. Tristan Flora) : [À propos de l’’amour’] Auteure de : « Mon cher monsieur, moi qui vous parle, je me sens assez forte pour exécuter dans le présent ce que l’humanité pratiquera dans l’avenir. » 689 Remarquable conscience de soi et de confiance en soi ; par ailleurs, ferme contestation anticipatrice des « lendemains qui chantent »…(Cf. Politique. Concept)

II. Haïr :

Être humain (Haine) (1) : Danton : « La haine est étrangère à ma nature ; je n’en ai pas besoin. » Puissant. 690 (Cf. Révolution Française. Danton)

Être humain (Haine (2) : Vous voulez démultiplier les justifications de la haine, instrumentalisez les « phobies » [xénophobie, publiphobie, islamophobie, arabophobie, judéophobie, putophobie, serophobie, homophobie, gayphobie, biphobie, lesbophobie, negrophobie, transphobie, lgbtphobie, europhobie, poutinophobie, russophobie, cathophobie, christianophobie, biphobie, germanophobie, hétéréphobie, syndicalophobie (termes relevés de 2014 à 2016)], 691…, transformez les en catégories politiques et recréez le monde sur leurs pseudo-fondements. Et si vous souhaitez assimiler un personne au dit jugement, il suffit d’enlever le « i ». Interdit toute pensée politique et diffuse la haine et la violence. Enfin, multiplier les auteur-es comme les victimes da la « haine », transformer tout un-e chacun-e en « cible », c’est aussi - surtout ? - délester les principales instances politiques, économiques, religieuses, militaires, proxénètes, responsables de l’état du monde…Et chacun-e peut plus aisément focaliser sur l’autre, sur les autres, ses frustrations, ses malheurs, ses incompréhensions…Pour appréhender les régressions, comparer (même en tenant compte du fait que les deux termes ne signifient pas la même chose) le passage de l’emploi du terme d’antisémitisme à celui de judeophobie).
* Ajout. 14 septembre 2014. Lu, pour la première fois, ce jour, évoquer la « femmophobie » par les Femen. 692 (Cf. Féminisme. Antiféminisme (Lesbophobie)

Être humain (Haine des femmes. Du fait des hommes) (1) : Ovide [43 avant J-C - 17,18 après J.C], auteur de : « […] Suivez les lois que vous dictent la pitié ; tenez vous loin du mal ; gardez vos mains pures de sang. Ne vous jouez, si vous êtes sage, que des femmes. Vous le pouvez impunément. Dans ce seul cas, le mal n’est pas plus honteux que la bonne foi. Trompe celles qui te trompent. Dans la plupart des cas, c’est une race sans scrupules ; elles ont tenu des pièges ; qu’elles y tombent.…» 693 (Cf., Êtres humains (Aimer (L’art d’) Ovide)

Être humain (Haine des femmes. Du fait des hommes) (2) : Cesare Pavese, auteur, à l’époque communiste, le 9 septembre 1946, certes dans son Journal personnel, néanmoins publié après sa mort, de : « Les femmes sont un peuple ennemi comme le peuple allemand694 (Cf. Politique. État. Peuple), Patriarcat)

Être humain (Haine des femmes. Du fait des hommes) (3) : Des soldats nazis, dans un camp de concentration) dont les paroles sont rapportés par Vassili Grossman : « La semaine dernière, ils avaient ouverts une fosse où il y avait deux cents jeunes femmes. Quand ils eurent retiré la couche de terre en surface, une vapeur grise monta au dessus du charnier, les soldats riaient : ‘Elles ont le sang chaud, les garces !’ » 695

Être humain (Haine des femmes. Du fait des hommes) (4) : Pierre Viansson-Ponté[1920-1979. Cofondateur et rédacteur en chef de L’Express, puis responsable politique et éditorialiste du Monde], auteur, concernant Le Programme commun des femmes de Gisèle Halimi de février 1978, de : « La haine : voilà ce qu’exprime chaque page de ce singulier programme commun proposé aux femmes. Et qui explique la gêne, le malaise qu’un homme ne peut pas ne pas ressentir à sa lecture, si compréhensif, si résigné, si masochiste qu’il puisse être. […] On ne peut s’empêcher de penser que, en attisant ainsi la haine, les auteurs de ce brûlot discréditent bien plus qu’elles ne la servent la cause qu’elles prétendent défendre, la cause des femmes.» 696 (Cf., Féminisme, Hommes. France. Hommes Intellectuels. XXème siècle, Politique (Liberté (De la presse)

Être humain (Haine des femmes. Du fait des hommes) (5) : La chanson :« Arrête de t’la péter » de Didier Supio. 2004. [Entendue le 3 juillet 2014 sur Radio Libertaire, organe de la Fédération anarchiste] :[…]Les meufs comme toi y'en a plein, Si on te casse les dents t'es moche[…], Les meufs comme toi y'en a plein, Si on te viole tu vas aux flics[…]Arrête de t'la péter, parce que tu roules en 1016, T'as fait voir tes seins à ton père pour qu'il te la paie, Les meufs comme toi ça joue les princesses,Mais si je te casse les bras tu sais plus passer les vitesses[…]Arrête de t'la péter, Parce que t'as été élue miss betteraves en 92 […] Ma soeur si j'en aurais une, Elle serait plus belle, Les meufs comme toi c'est bien connu,Il faut vous faire marrer pour vous défoncer le cul... te faire l'amour. »(Cf. Violences faites aux femmes)

Être humain (Haine des femmes. Du fait des hommes) (6) : La chanson (souvenir d’enfance) : Les petits pavés 697, (chantée, malheureusement, de manière si bouleversante, par Mouloudji) : « Las de t'attendre dans la rue / J'ai lancé deux petits pavés / Sur tes carreaux que j'ai crevés / Mais tu ne m'es pas apparue / Tu te moques de tout je crois {bis} / Demain je t'en lancerai trois / Par devant ta porte cochère / Pour faire tomber tes amis / Trois et quatre pavés j'ai mis / J'exècre tes amis ma chère / Demain je recommencerai {bis} / Et tes amis je les tuerai / Si tu ne changes pas d'allure / J'écraserai tes yeux ton front / Entre deux pavés qui feront / A ton crâne quelques fêlures / Je t'aime, t'aime bien pourtant {bis} / Mais tu m'en as fait tant et tant / Les gendarmes en cavalcade / Me poursuivront après ce coup / Pour m'attacher la corde au cou/ Je me bâtis ma barricade / Et sur les pavés je mettrai {bis} Mon cœur durci par le regret / Autant de pavés par le monde / De grands et de petits pavés / Que de chagrins encavés / Dans ma pauvre âme vagabonde / Je meurs je meurs de tout cela {bis} / Et ma chanson s'arrête là. »

Être humain (Haine des hommes. Du fait des femmes) : Critique de la haine (supposée) des hommes ou de la haine (supposée) du despotisme des hommes ?  Poser la question de la réalité (supposée ou non) de la haine des hommes est le grand non-dit des sociétés patriarcales. D’où le succès des pseudo-féministes qui osent déclarer « aimer les hommes ».

Être humain (Haine. Du féminisme) : « Quels mots devraient être bannis en 2015 ? » interroge le magazine américain Time. Le féminisme a été inclus dans cette liste dans une liste de termes et fait partie des termes les plus haïs du vocabulaire. 698 (Cf. Féminisme. Terrorisme)

IX. Famille

I. Famille : Famille (1,2,3,4) ; Catholicisme ; Clerc (Thérèse) ; Codes de la famille ; « Concubinage ». Contrat. Moyen Âge. Corse ; Couple ; Empire / pouvoir des femmes ; Ferrer (Nino) ; Frère et sœur ; Enfant handicapé ; France. Normandie. 1953 ; Héritage ; Histoire. Margueritte (Paul et Victor) ; « Monoparentale » ; Nombreuse ; Père ; Père / Enfants ; Pétain ; Propriété ; Reproduction ; Sénèque ; Vie-dite-privée (25) ; II. Mariage : Mariage ; Abolition ; Adultère (1,2,3,4) ; Adultère (« Révolution Nationale ») ; Age (du) ; Alain ; Article 213 du Code civil français ; Article 475 du Code pénal marocain ; Blum (Léon) ; Bussy-Rabutin, Comte de ; Céline (Louis Ferdinand) ; Charlotte de Prusse ; Contrat (1,2,3) ; Critique historique (du) (1,2) ; Dot (1,2) ; Football ; Forcé (1,2) ; Liberté ; Maris « voyous » ; « Moi » ; Musulman ; Obéir ; Oui ; Pape François ; Pornographie ; Pour tous ; Princesse Palatine ; Propriété conférée à l’épouse par le mariage ; Responsabilité des femmes mariées ; Revendication ; Russie. XIXème siècle ; Travail salarié ; Scudéry (Mademoiselle de) (41);III. Divorce : Divorce ; Bourguiba (Habib) ; Clémenceau ; Histoire. Loi sur le divorce du 20 septembre 1792  ; Gratuit ; Liberté ; Licenciements ; Pensions alimentaires (1,2,3,4,5,6) ; Véronique Sanson ; Violences masculines (15); IV. Polygamie : Polygamie ; Arabie Saoudite ; Ben Laden ; Diderot ; Elle ; Fassin (Éric) ; Femme ; Lévi-Strauss (Claude) ; Monarchie Marocaine ; Onfray (Michel) ; Schweitzer (Albert) ; Touraine (Alain) (12)27 février 2016 : 93 Items

I. Famille :

Famille (1) : La plus vieille structure politique du monde ; celle sur laquelle tous les États s’appuient et la seule unanimement cautionnée. Pourtant, la moins politiquement analysée, la moins interrogée, la moins critiquée : il faudrait pour cela remettre en cause le pouvoir politique conféré à chaque homme dans cette institution ainsi que la caution politique, à peine ébréchée, que leur confèrent les États.
Progressivement replacée par «foyer» [fiscal] et « ménage » [pour l’État et les économistes]. (Cf. Hommes, Libéralisme, Mariage, Patriarcat)

Famille (2) : Les femmes, assimilées aux enfants, n’ont jamais pu s’y voir reconnaître leur individualité. On peut ainsi lire : « Famille retrouvée morte dans un gîte des Ardennes. L’homme était dépressif » 699  ou « Un Jordanien exécute toute sa famille ». Les hommes les y rejoignent : « Une famille est en prison. » 700

Famille (3) : Le propre d’une ‘famille’, c’est que l’on peut en retirer, ajouter l’une ou l’autre des personnes qui la composent, elle reste toujours telle qu’en elle-même : « une famille ». On entend : « Je dois consacrer plus de temps à ma famille » ; on peut lire : « Blanc-Mesnil ; autopsie de la famille tuée » 701 [alors que tout indique, par ailleurs, que le père et tué sa femme et ses deux filles], ainsi que : « Afghanistan : un journaliste et sa famille tués. » [lire : un homme (journaliste), son épouse et leurs deux enfants ont été tués]. 702
* Ajout. 8 septembre 2014. Lu : « Quatre famille de délinquants risquent l’expulsion de leur HLM ». 703 Au total : 14 personnes [sur le fondement du règlement intérieur qui stipule que le titulaire du bail est responsable des actes commis « par tous les ayant droit vivant sous son toit », tandis que le trafic de drogue a eu lieu en 2009, que les jeunes concernés ont purgé leur peine et ne vivent plus dans la cité.]
* Ajout. 15 Novembre 2014. Lu : « Intempéries : une famille emportée dans un cours d'eau des Cévennes » 704 En d’autres termes : Le corps d’un enfant de 4 ans a été retrouvé noyé, la mère et un autre enfant d’un an enfermés dans la voiture ont disparus dans les eaux, tandis que le père a été sauvé. 705
* Ajout. 25 juin 2015. Lu : « Normandie. Le grand père a t-il tué sa famille avant de se suicider ? » 706 On peut noter que si l’épouse, la fille, le petit fils ont été tués, le fils ne l’a pas été.
* Ajout. 1er juillet 2015. Un avion militaire s’écrase en Indonésie sur « une zone habitée ». Sont évoquées, concernant les victimes, « des membres de familles de militaires et des femmes ». 707

Famille (4) : Lu : « Bien des fois, j’ai pleuré de rage parce que mon père était pauvre et que ma mère n’était pas belle. » 708

Famille (Catholicisme) : [Radio Notre Dame. France. 2014. Débat entre le père Jacques de Longeaux, président de la Faculté de théologie Notre Dame, Jean-Marie Andrès, responsable national  pour les ACF (Association catholique des familles) du secteur Conjugalité et politique familiale et d'Anne Lannegrace, psychanalyste et experte auprès du département Famille de la CEF (Conférence des évêques de France)] On y entend notamment : « Il faut progresser sur cette politique de l'amour » ; « La famille, c'est d'abord un couple qui s'aime et s'engage dans une alliance pour créer une nouvelle cellule de société ». On entend aussi définir la famille comme une « communion de personnes », mais aussi comme : « la communion de ceux qui sont en manque", suivi de : « c'est précisément sur cette communion que nous enseigne l'Église ». On entend aussi que [la société] mais pas la religion - « a fait irruption dans l'espace privé de chacun »…La confusion de la pensée : un délicat euphémisme. 709 (Cf. Patriarcat. Pères. Paternité)

Famille (Clerc Thérèse) :[1927- 2016] Auteure de : «  Le couple est le tombeau des femmes et la famille leur cimetière ».710

Famille (Codes de la famille) : Appelés aussi, à la suite du code algérien de l’après indépendance, 711 « codes de l’infamie ». Les abroger tous, ainsi que tous les codes civils, pénaux, toutes les lois politiques, toutes les lois religieuses, qui d’une manière ou d’une autre, légitiment, légalisent le plus léger traitement différencié entre les hommes et les femmes, quelques soit leur âge. Une belle et si simple revendication - non négociable, va sans dire - qui devrait unir toutes les femmes de la terre. En attendant les autres exigences à venir. Toute revendication partielle (exemple : la lutte des femmes palestiniennes présentée comme « centrée sur la question de l’héritage ») légitime le bien fondé du principe. (Cf. CEDAW, Démocratie, Patriarcat, Violences de la loi, Violences des lois religieuses…)

Famille (« Concubinage ». Contrat. Moyen Âge. Corse) : Dans un acte du notaire Corse Nicola De Porta, Génois de Bonifacio, daté du 8 décembre 1287, on peut lire : «  Moi, Giovannetta Oliveti, m’engage auprès de toi, Marco Bertane, Vénitien, à demeurer avec toi, comme ta femme de service et concubine pour six ans et à te suivre dans tous les lieux et terres où tu te rendras et voudras m’emmener afin de remplir tous les services pour ta personne ou dans ta maison. Je promets de te protéger et de te garder, toi et tes biens, en bonne foi et sans fraude et de ne pas te servir sans autorisation jusqu’au terme fixé. Tu me donneras nourriture et vêtement appropriés, et à la fin des six années, si tu désires me laisser, tu me donneras en récompense et gratitude, dix livres de Gênes. D’autre part, moi, Marco, m’engage auprès de toi Giovannetta, de te tenir pour femme de service et concubine jusqu’au terme échu et de te conduire avec moi dans tous les lieux et terres ou je me rendrais, de te donner nourriture et vêtement appropriés convenables et de te garder et protéger saine et malade jusqu’au terme du contrat. Et si à la fin, tu ne veux plus demeurer avec moi, je te donnerais dix livres de Gênes. » 712 Passionnant. Bouleverse bien des concepts, mais maintient celui de patriarcat…(Cf. Famille. « Mariage pour tous », Politique. Contrat)

Famille (Couple) :Quand un couple est interrogé, chacun-e doit l’être séparément, puis, après réflexions, conjointement. Ou non.  

Famille (Empire / pouvoir des femmes) : Si, génériquement évoqué tel que, grossier mensonge dont la fonction est de cautionner la perpétuation des droits des hommes dans et sur ‘la famille’ et donc dans et sur les femmes.

Famille (Enfant handicapé) : Extrait d’un dialogue d’une journaliste avec une mère d’enfant handicapée, Eglantine Eméyé. La journaliste : « Cette histoire qui s’est passée il y a quelques semaines dont on a beaucoup parlé, la petite Méline…avec cette maman qui a choisi d’abréger les souffrances de sa fille de 8 ans, polyhandicapée ou très handicapée, pour je cite : « elle le vit comme un acte d’amour parce qu’elle ne voyait pas d’issue heureuse ». Elle a été condamnée à 5 ans de prison avec sursis. Je ne vous demande pas de commenter la décision de justice, évidemment. Mais est ce que vous pouvez comprendre le geste de cette mère ? Réponse : Pour parler crument, I. Je comprends le geste de cette mère. 2. Je pense que c’est la société qu’il faut condamner. Pourquoi ? : On n’imagine pas la douleur que c’est. Vous avez parlé de la solitude….Les médecins ne nous tendent pas assez la main. J’ai cherché des solutions. Je suis journaliste ; je sais où frapper, je sais quelles portes aller ouvrir. Je me suis sentie extrêmement seule. Il y a un manque de structures. Dans mon cas, Samy ne dormait jamais, jamais plus de trois heures. Et les réveils, c’était d’un violence insoutenable. Moi, je suis sa maman ; lutter physiquement contre mon fils toutes les nuits, c’est quelque chose qui est inimaginable. Et quand parfois je demandais : mais bon sang ! aidez moi ! jamais personne, jamais aucun médecin, jamais aucune éducatrice, jamais personne n’a suggéré un seule fois de me relayer une nuit. Comment voulez vous, humainement, physiquement qu’on tienne. J’ai tenu, je ne sais pas par quel miracle. Je comprends que certains craquent. » 713 Un visage vrai de notre société.  

Famille (Ferrer Nino) : Auteur de : « Mon père était ingénieur, ma mère ne faisait rien », mais aussi de : « L’imagination, la fonction cérébrale la plus séduisante » et de : « L’argent n’a aucune espèce de valeur. » 714

Famille (France. Normandie. 1953) : Denise Cacheux, assistante sociale à Caudebec en Caux (Normandie), en 1953 raconte :  « J’avais à peu près six décès par semaine d’enfants de méningite tuberculeuse. […] C’était des masures au toit de chaume, à terre battue, pièce unique, une seul chambre, un seul lit où couchait le père, le grand père, le fille, la cousine, elles passaient à la casserole avec tous les mecs qui étaient dans le lit, et on ne savait pas qui était le père du bébé qu’elles attendaient ; elles étaient incapables de le dire. […] »715 (Cf. Violences contre les femmes)

Famille (Frère et sœur) :La comtesse d’Agoult (Daniel Stern) [1805-1876] évoquant dans ses Mémoires, les relations entre elle et son frère écrit : [ …] « Bien qu’il fut un peu timide d’esprit, il prenait goût aux hardiesses du mien, et se bornait à dire, en souriant, que la nature apparemment s’était trompée en faisant de lui le frère et de moi, la sœur. Les rôles changés, ajoutait-il, tout eut été au mieux, aucune difficulté ne fut survenue, et nos destinées à tous deux eussent été parfaites. » 716 Constat politique qui vaut pour tant…

Famille (Héritage) :En liquidant l’héritage familial, les enfants se libéraient du poids, trop lourd pour eux, de leurs parents. Et se révélaient à eux mêmes : légers…

Famille (Histoire. Margueritte Paul et Victor) : En 1906, Paul [1860-1918] et Victor [1866-1942) Margueritte publièrent un texte de 31 pages, édité par la Société d’éducation et d’action féministes, dans lequel ils revendiquaient une loi concernant le divorce fondée sur des principes beaucoup plus larges que ceux défendue par Alfred Naquet (loi du 27 juillet 1884). On y lit notamment une critique très forte du code civil suivie par plusieurs propositions de revendications législatives. J’en cite un passage : « Disons le vite, la plupart des lois françaises qui régissent la famille, pour ne parler que d’elle est à l’étroit, éclate dans cette armature rigide qu’est le Code civil, promulgué en 1804 et vieux, en 1906, non point de deux cents ans, mais de deux mille ans. Fait au bénéfice de la seule famille bourgeoise, de celle qui possède, notre code a le souci du patrimoine, privilège d’une caste, beaucoup plus que le culte de la patrie heureuse, de la patrie source unique de fortune pour toutes les classes. Il consacre trop d’inégalités, trop d’injustices. On devine à chaque ligne la dure main de celui qui tenait la plume - non ces conseillers d’État, ex-révolutionnaires devenue pénitents, diables faits ermites - mais celle du maitre, de Napoléon. Le code civil respire, d’un bout à l’autre, l’âpre égoïsme bourgeois, le culte de l’argent et de la force. On y sent trop le mépris des faibles, de la femme. Il verrouille, sur l’héritage, comme le saint des saints, trop de portes. Il ne songe pas assez à la foule, qui n’hérite pas et qui a faim, à la foule de ceux qui souffrent. Il faut, si l’on ne veut pas que la Révolution se charge de déblayer ce qui, dans ce code prématurément vieilli, tombe en ruines, une évolution prompte, une réfection sans retard. Substitution, dans le régime légal, de la séparation des biens à a communauté ; mariage licite à 21 ans, suppression de toutes les formalités qui l’encombrent à l’entrée, élargissement de celles qui l’étranglent à la sortie, abrogation des lois pénales en matière d’adultère, liberté de tester, recherche de paternité, abrogation des mesures iniques contre les enfants naturels, ceux dits adultérins surtout, c’est toute une (blanc)nération prompte, indispensable, de notre législation familiale ! » […] 717 (Cf. Droit, Famille. Divorce, Hommes (féministes)

Famille (Monoparentale) : A, notamment, remplacé l’ancienne formulation de : « filles mères ». Aujourd’hui, le plus souvent, concerne « une famille » dans laquelle l’homme a abandonné à une femme la [quasi] seule responsabilité des enfants. Il a pu aussi avoir été mis dehors ou jugé inutile : rarement présenté sous cet angle. Il concerne aussi enfin, les femmes qui ont estimé qu’elles pouvaient élever un enfant sans père. Là encore, à l’instar du divorce, les analyses, les dénonciations, brillent par leur absence.
* Ajout. 10 janvier 2014. Entendu : « un couple monoparental » 718 (Cf. Mariage (Pensions alimentaires)

Famille (Nombreuse) : Lu [France. Années 50] : « [...] sa sœur aînée qui n’a pu aller en classe ‘rapport au petit’. » 719  

Famille (Père. Enfants) : Flora Tristan, auteure de : « Ce pauvre garçon ne fait rien, il n’a pas de fortune et a une nombreuse famille. - Je ne comprends pas que dans cette position on fasse des enfants tous les ans, cela me paraît le plus épouvantable de tous les crimes. » 720 Encore un non-dit patriarcal…

Famille (Pétain) : Pétain, auteur de : « Les familles françaises resteront les dépositaires d’un long passé d’honneur. Elles ont le devoir de maintenir, à travers les générations, les anciennes vertus qui font les peuples forts. Les disciplines familiales seront sauvegardées. » 721 Aucune politique dite familiale n’a vraiment rompu avec les fondements de cette analyse : elles se sont simplement adaptées à certaines des évolutions de la société. (Cf. Famille. Mariage. Adultère. « Révolution nationale »)

Famille (Propriété) : George Sand [Avril 1848] : « Il est étrange que les conservateurs de l’ordre ancien, accolent toujours avec affectation dans leur devise menteuse ces mots de famille et de propriété, puisque l’acte de mariage tel qu’ils l’administrent et le proclament, brise absolument les droits de propriété de tout un sexe. Ou la propriété n’est pas une chose sacrée comme ils l’affirment, ou le mariage n’est pas une chose également sacrée, et réciproquement. Deux choses sacrées ne peuvent se détruire l’une l’autre. » 722
- Comment une analyse d’une si fondamentale importance a t-elle pu être considérée comme nulle et non avenue par les pensées politique, philosophique, par l’économie, par l’histoire des idées ? (Cf. Femmes (mineures. George Sand), Mariage, Patriarcat, Sexe)  

Famille (Reproduction) : La vie de cette femme a été sinon sacrifiée, du moins amputée au nom de des valeurs attachées « la famille » : comment ne pas comprendre, que structurée par elles, elle les reproduisent ?

Famille (Sénèque) : Auteur de : « Nous disons couramment que nous n’avons pas eu le choix de nos parents, que le hasard nous a donnés : mais il nous est possible de naître à notre guise ; les très grands esprits fondent les familles : choisis celle à laquelle tu veux t’agréger. »Valide pour tous et toutes. Moderne, là encore.

Famille (Vie - dite - privée) : C’est ou l’un ou l’autre de ces termes, incompatibles entre eux. Mais, à y réfléchir plus avant, aucun d’entre eux n’est valide.
* Ajout. 25 août 2015.Encore trop souvent, les hommes ont une vie dite-privée et les femmes, une vie dite-de famille. (Cf. Vie - dite - privée)

II. Mariage :

Famille (Mariage) : La critique la plus fondamentale du mariage…et de ses avatars : il subsume l’un-e dans le deux. Dès lors, l’idée même de « couple » à égalité, devient impensable. (Cf. Famille, Mariage pour tous)

Famille (Mariage. Abolition) : George Sand, auteure de : « Le mariage est selon moi une des plus barbares institutions que la société ait ébauchées. Je ne doute pas qu’il soit aboli, si l’espèce humaine fait quelques progrès vers la justice et la raison ; un lien plus humain et non moins sacré remplacera celui-là et saura assurer l’existence des enfants qui naitront d’un homme et d’une femme, sans enchaîner à jamais la liberté de l’un et de l’autre. » (Jacques) Cité en exergue du livre d’Alfred Naquet, La loi du divorce. [1903] 723 Une revendication essentielle toujours d’actualité, étouffée par le  mariage dit « pour tous ». (Cf. Mariage pour tous)

Famille (Mariage. Adultère) (1) : Très bien vu par les hommes d’en vanter publiquement les mérites; supportent beaucoup moins bien la réalité quand elle les concerne. Banal certes, mais peut être rappelé. (Cf. Femme (Adultère))

Famille (Mariage. Adultère) (2) : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » À généraliser. 724

Famille (Mariage. Adultère) (3) : Évangile selon Saint Mathieu. [V.27,28] : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur » ; suivi de (V.31, 32) : « Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation. Eh bien ! Moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. »

Famille (Mariage. Adultère) (4) :Adam Smith [1723-1786], auteur de : « L’adultèreimagine qu’il ne fait pas de mal quand il corrompt la femme d’un ami , pourvu qu’il mette son intrigue à l’abri des soupçons du mari, et que cela ne dérange pas la paix de la famille. Dès lors que nous nous autorisons de tels raffinements, il n’y a pas de crime si grand dont nous ne puissions nous rendre coupable. » 725 (Cf. Morale)

Famille. (Mariage. Adultère. « Révolution nationale ») :Décision de justice (s.d., mais avant 1943) : « Attendu… que la femme P. qui, pour satisfaire ses passions a abandonné son mari et ses six enfants, et le dénommé D. qui n’a pas hésité à détourner une épouse et une mère de famille à ses devoirs naturels, méritent l’un et l’autre une sanction sévère ; que ce serait une pernicieuse erreur de considérer l’adultère comme étant uniquement, ou même principalement, un délit d’ordre privé ; qu’au contraire, en détruisant les foyers, il ébranle les fondements mêmes de la société ; que les efforts actuellement entrepris pour diminuer le nombre de divorces, assurer la protection de l’enfance ou réprimer l’avortement et l’infanticide ne produiront leurs effets que dans la mesure où l’on attaquera le mal à la racine ; l’indiscipline des mœurs ; / Que la rénovation de la famille française ne saurait se concilier avec une indulgence excessive pour un délit dont les répercussions  sociales sont suffisamment graves ; / par ces motifs, condamne la femme P. à une peine d’un mois d’emprisonnement, condamne D. à un mois de prison et 1000 francs d’amende. » 726 (Cf. Famille. Pétain) Il n’est pas inintéressant de noter, qu’en 1975, environ trente ans après Pétain, et en plein épanouissement des bouleversements féministes, cette citation ait été présentée par le psychanalyste auteur du livre Les pousse-au-jouir du maréchal Pétain, d’où cette décision de justice est extraite, en ces termes : « Quand le dénommé D. monte sur la femme P., le nouvel ordre social tremble sur ses bases. » 

Famille (Mariage. Âge du) : Du 27 mars 1804 au 5 avril 2006, l’article 144 du Code civil était rédigé ainsi : « L'homme avant dix-huit ans révolus, la femme avant quinze ans révolus, ne peuvent contracter mariage. » Du 5 avril 2006 au 19 mai 2013, le code civil pose que : « L'homme et la femme ne peuvent contracter mariage avant dix-huit ans révolus. » Depuis le 19 mai 2013, on lit : « Le mariage ne peut être contracté avant dix-huit ans révolus. »

Famille (Mariage. Alain) : [1866-1951] : Alain épousa le 30 décembre 1945 à 77 ans une femme autrefois aimée « afin de mettre un terme au désordre de sa vie privée. » 727 (Cf. Homme. Intellectuels)

Famille (Mariage. Article 213 du Code civil français) : [Prescrivant l’ « obéissance » de la femme à son mari, puis évoquant le « chef de famille » remplacé enfin par : « Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille»] Penser que la nouvelle rédaction dudit article a fait disparaître la domination patriarcale relève de la pensée magique. Savoir qu’il n’en est rien et n’en rien faire relève de la pensée utilitariste et/ou cynique, la distinction entre les deux termes étant faible. (Cf. Femmes (Imaginaire), Obéissance, Patriarcat)

Famille (Mariage. Article 475 du Code pénal marocain) : L’article 475 du code pénal Marocain a été dénoncé avec force par des femmes marocaines après le suicide d’Amina, 16 ans, contrainte d’épouser l’homme qui l’avait violée : « Quiconque, sans violences, menaces ou fraudes, enlève ou détourne, ou tente d'enlever ou de détourner, un mineur de moins de dix-huit ans est puni de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 200 à 500 dirhams. Lorsqu'une mineure nubile ainsi enlevée ou détournée a épousé son ravisseur, celui-ci ne peut être poursuivi que sur la plainte des personnes ayant qualité pour demander l'annulation du mariage et ne peut être condamné qu'après que cette annulation du mariage a été prononcée. »
Article à supprimer de toute urgence, mais une précision : cet article ne concerne pas le viol, défini par l’article 486 ainsi : « Le viol est l'acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le gré de celle-ci. »
* Ajout. 22 Janvier 2014. L’alinéa de cet article 274 a été supprimé le 22 janvier 2014. Pour Fatima Maghnaou « responsable d'une ONG soutenant les victimes de violences » : « C'est un pas très important, mais qui n'est pas suffisant [...]. Nous appelons à une révision complète du code pénal pour les femmes ». 728 (Cf. Famille (Codes), Patriarcat, Violences de la loi)

Famille (Mariage. Blum Léon) : [1905] Auteur de : « Les plus pitoyables victimes du mariage sont les femmes qui en ont le plus loyalement accepté les clauses. » 729  Renouvelle le concept de « contrat ». (Cf. Politique. Concept (Contrat))

Famille (Mariage. Bussy-Rabutin, Comte de) :[1618-1693]Auteur de : «  Pour moi, que me trouvais fort rebuté par la fortune [ …] je résolus de chercher de la subsistance dans un mariage. Je le haïssais naturellement, parce que j’étais ennemi de toute contrainte ; mais je haïssais encore plus la pauvreté. » 730 Certains savent d’emblée aller à l’essentiel…

Famille (Mariage. Céline Louis Ferdinand) : [1926] Auteur de (adressé à sa femme qui avait « entamé une procédure de divorce ») : […] « Il faut que tu découvres quelque chose pour te rendre indépendante à Paris. Quant à moi, il m’est impossible de vivre avec quelqu’un - je ne veux pas te traîner pleurarde et miséreuse derrière moi, tu m’ennuies, voilà tout - ne te raccroche pas à moi. J’aimerais mieux me tuer que de vivre avec toi en continuité - car sache-le bien et ne m’ennuie plus jamais avec l’attachement, la tendresse - mais bien plutôt arrange ta vie comme tu l’entends. J’ai envie d’être seul, seul, seul, ni dominé, ni en tutelle, ni aimé, libre. Je déteste le mariage, je l’abhorre, je le crache ; il me fait l’impression d’une prison où je crève. » […]
- En note de ce texte, il est écrit dans La Pléiade : « Cette lettre injurieuse, écrite sans doute dans le cadre de cette procédure (de divorce) comme c’était la coutume à l’époque pour justifier la demande de l’épouse, figure dans le dossier. » 731 Le « sans doute » manque de rigueur, tandis que la référence à « la coutume » fait peu de place à l’analyse critique et du droit en vigueur et de l’homme Céline.
Pourquoi ainsi déresponsabiliser, si aisément, Céline de cet écrit ? (Cf. Patriarcat)

Famille (Mariage. Charlotte de Prusse) : [Alexandra Feodorovna, épouse de Nicolas 1er, empereur de Russie] : « C’est une ombre. Elle n’a jamais pu se remettre des angoisses qu’elle a ressenties le jour de son avènement au trône : le devoir conjugal a consumé le reste de sa vie. Elle a donné trop d’idoles à la Russie, trop d’enfants à l’Empereur. ‘S’épuiser en grands ducs, quelle destinée’, disait [d’elle] une grande dame polonaise...» 732

Famille (Mariage. Contrat) (1) : L’analyse de Stuart Mill concernant l’impossibilité théorique d’un contrat d’esclavage s’applique aussi au pseudo-contrat de mariage. La voici : « Un contrat d’esclavage est nul et non avenu. En se vendant comme esclave, un homme abdique sa liberté ; par cet acte unique, il renonce à tout usage futur de sa liberté. Il détruit donc dans son propre cas, le but même qui justifie la permission de disposer de lui-même. Ce n’est pas la liberté que d’avoir la permission d’aliéner sa liberté. » 733

Famille (Mariage. Contrat) (2) : Le mariage : un contrat ? Non. L’institutionnalisation d’une mise en dépendance, en subordination, d’une obéissance obligée d’une personne (une femme) à une autre (un homme). En outre, les personnes riches, ayant des biens à garantir, faisaient, devant notaire, la veille du mariage (civil, religieux) un véritable contrat précis, écrit, concernant la propriété respective des biens. Les autres se contentaient d’un « oui » devant le maire. Permanence de la supériorité de l’argent sur la loi civile, elle, mise en oeuvre par l’État…

Famille (Mariage. Contrat) (3) : Le code Napoléon du fait du seul « oui » dit le jour du mariage, non seulement dépossédait les femmes, mais leur interdisait, à l’exception des «marchandes » le droit de contracter, « contrat » pourtant au fondement théorique du libéralisme. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? (Cf. Libéralisme, Patriarcat, Politique. Concept. (Contrat)

Famille (Mariage. Critique historique du) (1) : Pour une présentation critique des mariages aristocratiques, qui marquèrent fortement de leur empreinte les mariages bourgeois, au XIXème siècle, lire les chapitre XIV à XVII des Souvenirs et Mémoires de la Comtesse d’Agoult [1805-1876] : « Mariages à la française». En voici le début : « On sait que, dans l’opinion française, un mariage d’inclination est réputé sottise ou folie, pis que cela, chose malséante et de petit monde. Le mariage, aux yeux des Français, c’est un arrangement, un calcul : deux fortunes qui se joignent pour créer une fortune plus grande, deux crédits qui s’associent pour fournir  un crédit plus grand. Les deux plus grandes fortunes et les deux plus grands crédits réunis, c’est l’idéal. […]» 734

Famille (Mariage. Critique historique du) (2) : Toinette dans la première pièce, jamais représentée de Marivaux, écrite à 18 ans, en 1706, Le père prudent et équitable : « Moi, Devenir sa femme ! ah ! ah ! quelle figure ! / Marier un objet, chef d’œuvre de nature / Fi donc ! Avec un singe aussi vilain que lui [...] / Cher papa, non, j’en mourrais d’ennui. / Je suis, vous le savez, sujette à la migraine ; / L’aspect de ce magot le rendrait quotidienne. / Que je le hais déjà ! je ne le puis souffrir. / S’il devenait mon époux, ma vertu va finir ; / Je ne réponds de rien… » 735

Famille (Mariage. Dot) (1) : Nombreux sont les hommes qui ont épousé - qui épousent toujours - des dots, leurs femmes étant les garanties de leur versement.

Famille (Mariage. Dot) (2) : Madame Lafarge, auteure de : « Je ne me croyais pas assez riche pour être marchandée, et quand je donnais ma vie, on me prenait ma dot : on m’escomptais comme le zéro qui suis le chiffre qu’il centuple. Plus tard, c’est la cupidité, c’est elle qui m’a calomniée, dénoncée, livrée…Elle qui a demandé à la justice le prix de mon sang […].» 736 (Cf. Justice (Madame Lafarge) Historiographie patriarcale (Wikipédia))  

Famille (Mariage. Football) : [2011] Une jeune footballeuse Sénégalaise [2011] : « Un jour, un garçon m’a dit : ‘Si je t’épouse, tu arrêtes le football ‘. Je lui ai raccroché au nez. » (Rires). Argument percutant. 737

Famille (Mariage Forcé) (1) : Réhabilite le mariage comme institution « libre » (et/ou non contraint, non imposé, non obligé, non obligatoire…). Il en est de même concernant  le « travail », « la prostitution », « l’emprunt », « l’achat », « les rapports sexuels », la « grossesse », la « procréation »… Et c’est ainsi que, sous couvert de liberté, on cautionne tous les systèmes de domination.

Famille (Mariage Forcé) (2)  : Après lecture du livre intitulé Mariée de force, 738 il apparaît clairement que Leila, son auteure, a été privée de toute liberté et de tout contrôle de sa vie ; d’extrêmes et multiples violences traditionnelles, religieuses, familiales, institutionnelles, toutes patriarcales, étant mises en œuvre pour ce faire. Mais, au delà, qui n’a pas été contraint-e à faire, à dire quelque chose qui n’avait pas été voulu, désiré, pensé ? C’est, dès lors, le concept même de « forcé » qui doit être récusé.
* Ajout. 10 juin 2015.Comparer les analyses, jugements, traitements, législations concernant les mariages dits forcés, précoces avec celles et ceux concernant les services militaires (En Israël, en Erythrée, etc.…) (Cf. Politique. Choix, État, Liberté)

Famille (Mariage. Liberté) : Le droit a traité de « la liberté du mariage », jamais de la liberté « dans le mariage ». Et pour cause…
Le mariage est présenté, vécu, codifié comme un acte juridique singulier entre deux personnes, voire plus (en cas de polygamie), par lequel elles donnent, par un simple consentement verbal, leur adhésion totale à un statut patriarcal étroitement codifié par une multiplicité de lois et de coutumes patriarcales depuis des siècles.
- Portalis le qualifiait de « contrat perpétuel par destination » 739 ; d’autres l’analysent comme relevant d’un « ordre public matrimonial ». 740 Toujours un rapport de dépendance. (Cf. Famille. Divorce, Droit patriarcal, « Oui » (Répondre), Polygamie, Vie-dite-privée))  

Famille (Mariage. Maris « voyous ») : La Cour d'appel de Paris a confirmé, le 6 juillet 2012, les peines de prison ferme infligées en première instance aux deux repreneurs de l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, pour avoir sciemment provoqué la faillite de l'entreprise en 2007. Ils avaient été qualifiés de « patrons voyous » par le représentant du Parquet en première instance. 741
À quand le procès - et déjà l’emploi de l’expression… - des « maris voyous » (détenteurs de comptes à l ‘étranger, patrons, commerçants, artisans, paysans, fonctionnaires, professions libérales, politiques…) qui se déclarent insolvables (ou équivalent) pour ne pas avoir à payer de pensions alimentaires, grâce aux libéralités généreusement offertes par le droit. Les cabinets d’avocat-es regorgent de ces pratiques. Des femmes peuvent ponctuellement agir de même : la représentation des divorces des « stars » américaines sont d’une redoutable efficacité afin d’éviter les comparaisons entre le statut des maris et celui de leurs épouses. (Cf. Famille monoparentale)

Famille (Mariage. « Moi ») : [France.2014] Après 50 ans de mariage, un mari, dans un échange écrit avec son épouse signe : « Moi » (Cf. Langage. Possessifs, Êtres humains. Soi)  

Famille (Mariage. Musulman) : Une jeune femme mineure mariée par un imam le 15 décembre 2011, répudiée le 2 janvier 2012… 742 (Cf. Charia, Famille (Codes), Divorce, Polygamie, Proxénétisme, Violences des lois religieuses)

Famille (Mariage. Obéir) : « La femme doit obéissance à son mari »: un crime contre l’humanité.
* Combien de millions de femmes vivent-elles encore aujourd’hui sous ce commandement ? Et combien l’ont-elles sorties de leur inconscient ? (Cf. Enfants Obéir, Penser. Obéir)

Famille (Mariage. Oui) (1) : Qui sait vraiment à quelles aliénations de sa liberté ce petit « oui » engage, le jour d’un mariage ? Qui a t-on précisément, clairement informé des engagements, des conséquences auxquels il engage ? Et pourtant, qui n’est pas persuadé-e que cela ne la/le concerne pas ? Qui n’a pas pour projet dans le mariage d’invalider, d’inverser, de récuser les hiérarchies de pouvoirs ? Mais, la loi, le droit sont, tapies dans l’ombre, autant d’épée de Damoclès. (Cf. Famille. Divorce, Mariage (Contrat)

Famille (Mariage. Oui) (2) : Comme dans la maffia, un accord oral - recouvrant les monstrueuses injustices dont rien n’est dit - est censé être valide et légitime. Et durer. La plus grande escroquerie, couverte du voile de la loi, du patriarcat ? (Cf. Justice)

Famille (Mariage. Pape François) : Auteur (sur Facebook) notamment de : « Le cheminement ensemble d’un homme et d’une femme, dans lequel l’homme a la tâche d’aider son épouse à être davantage femme, et la femme a la tâche d’aider son mari à être davantage homme. C’est la tâche que vous avez entre vous. “Je t’aime, et par cela je te fais plus femme” – “Je t’aime, et par cela je te fais plus homme”. C’est la réciprocité des différences. Ce n’est pas un chemin simple, sans conflits, non, il ne serait pas humain. C’est un voyage exigeant, parfois difficile, parfois aussi conflictuel, mais c’est la vie. » [15 septembre 2014]. « Le mariage est symbole de la vie, de la vie réelle, ce n’est pas une “fiction” ! C’est le sacrement de l’amour du Christ et de l’Église » [11 septembre 2014]. « Les époux, au moment du mariage, ne savent pas ce qui arrivera, ils ne savent pas quelles joies et quelles peines les attendent. Ils partent, ils se mettent en route ensemble. Et c’est cela le mariage ! Partir et marcher ensemble, main dans la main, s’en remettant entre les mains du Seigneur, toujours et pour toute la vie ! » [26 octobre 2013]. « Vous êtes courageux, je vous le dis, parce qu'il faut avoir du courage pour se marier aujourd'hui ; voilà les courageux ! » [3 septembre 2013 ou 2014 ? ]. « Un chrétien qui ne perçoit pas la Vierge Marie comme une mère est un orphelin. » [2 septembre 2013 ou 2014]…(Cf. « Sciences » sociales. Démographie. Pape François)

Famille (« Mariage pour tous ») : [Dans l’attente d’un argumentaire plus poussé] J’ai de plus en plus le sentiment que et les arguments « pour » et ceux « contre » justifient le patriarcat. Je peux, dans l’attente, reprendre à mon compte, le titre et largement l’argumentaire du texte d’une intellectuelle féministe catholique de gauche, Christine Pedotti : « Mariage pour tous, les femmes vont se réveiller avec une "sacrée" gueule de bois.» Mais, si j’adhère globalement à cet argumentaire, les raisons pour lesquelles le dit mariage me pose toujours problème, n’est pas encore clair dans ma tête, compte tenu de la multiplicité et de l’extrême complexité des enjeux. 743 En effet, cette re-légitimation, si souvent caricaturale du mariage, ne peut en l’état que contribuer à l’occultation du mariage comme symbole et réalité de la première et plus fondamentale structure d’oppression. Faut il rappeler que, pour des millions et des millions de femmes (et d’elles seules), dans le monde, le mariage signifie dominations, exploitations, enfermements, exclusions, peurs, pièges, violences, et pour tant encore, tortures, à vie ?  
- Le vice de raisonnement de fond des arguments pour me semble le suivant : En sus de la réhabilitation de l’institution par excellence du patriarcat, le « mariage pour tous » assimile la soit-disante « égalité » entre êtres humains - singuliers - et « l’égalité » des couples - et donc du deux - entre eux : c’est en effet dans leur rapport au mariage que les « couples » dits homosexuels sont considérés comme étant censés, comme devant être égaux aux couples dits hétérosexuels. « Le mariage pour tous » est parvenu à poser le couple comme la norme.
- En tout état de cause, lire que « la loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels envoie […] un message d'égalité entre les hommes et les femmes de ce pays », comme l’a estimé l'inter-LGBT vendredi 17 mai 2013 après la validation de la loi par le Conseil constitutionnel » 744 n’est pas acceptable.
- Réfléchir à la mutation du vocabulaire : la proposition de loi enregistrée le 24 juillet 2012 « visait à ouvrir le droit au mariage à tous les couples, sans distinction de sexe ni de genre », tandis que le projet de loi du 7 novembre 2012 « ouvrait le mariage aux couples de personnes de même sexe ». Et tout ceci, amalgamé dans « le mariage pour tous », lequel ouvre la voie, entre autres, à la légitimation de l’inceste.
- Ce qui est pour moi toujours un problème non résolu - sans doute l’essentiel - est le suivant : comment articuler le droit que je ne conteste pas au mariage entre deux femmes, entre deux hommes, à l’adoption par eux, par elles, d’enfants, avec mes critique ci-dessus ? Mais ce qui m’apparaît sûr, c’est que nombre de questions, de critiques posées par les opposant-es au mariage dit pour tous ne peuvent être traitées comme elles l’on été par les partisans du dit mariage : à l’aune de la réaction et de l’homophobie…Que l’on soit pour ou contre le mariage, oui, le mariage entre personnes de même sexe bouleverse les normes dominantes - et ce bouleversement n’est pas en lui-même positif - et engendre par ailleurs nécessairement la reconnaissance de la PMA et la GPA : on ne peut pas en effet penser le mariage sans la filiation. Y réfléchir encore…(Cf. Égalité, Famille, Femmes, Genre, Hommes, Sexe, Sexualité)
* Ajout. 14 février 2016. Édith Stein [1891-1943], auteure (en 1930) de : « On ne peut assurément s’exprimer de manière concise et satisfaisante qu’après de longues recherches. » 745

Famille (Mariage. Pornographie) : Reçu ce jour (19 octobre 2015) une publicité pour un site pornographique dont voici la teneur : « Et oui, plus j’aime mon mari, plus je le trompe. Et apparemment, je suis pas la seule. On s’est retrouvés, toute une communauté sur le site X. Ce qui est bien, c’est que ce sont des gens classes, pas lourds, qui présentent bien. Le bonheur quoi. Venez tromper votre conjoint avec l’un ou l’une d’entre nous si vous êtes aussi une personne de caractère (obsédés et paumés s’abstenir). » Reçu ce jour (25 octobre 2015) du même site : « Je ne me définirait pas comme libérée, j’emmerde les féministes, je suis juste une jouisseuse. Voilà l’endroit où des femmes post-modernes comme moi sévissent. » Et les sempiternels affichages des « valeurs qui sont les nôtres » nous sont assénées comme autant d’évidences…(Cf. Pornographie)  

Famille (Mariage. Princesse Palatine) : [Duchesse d’Orléans. Belle-sœur de Louis XIV] Auteure de : « Cela est bien vrai que le célibat est le meilleur état : le meilleur mari ne vaut pas le diable. » 746

Famille (Mariage. Propriété conférée à l’épouse par le mariage) : Entendu, dans une comédie américaine des années 50/60 (titre oublié), une critique féministe de ses limites :
* « Tu m’avais dit que ta maison serait à moi »
* « Je t’ai dit que la maison serait à toi en échange du mariage. Maintenant que tu es mariée, la maison est à moi à nouveau.» De fait, c’était le droit.
Encore si souvent perçu, analysé, vécu ainsi par tant de maris…(Cf. Cinéma)

Famille (Mariage. Responsabilité des femmes mariées) : Cette analyse de Hobbes [1651] vaut pour les femmes (mariées) : « En outre, les actes contraires à la loi, quand ils sont faits sous l’autorité d’un autre, leur auteur est excusé, du fait de cette autorité même, puisque personne ne doit accuser de sa propre action un autre qui n’est que son instrument. » 747

Famille (Mariage. Revendication) : Supprimer le principe du mariage à vie ; remplacer par un contrat précis (dont les clauses doivent être précisément explicitées) à durée déterminée, sans tacite reconduction. Les interdits doivent être rigoureux ; à la première rupture de l’un d’entre eux, le mariage doit être rompu à la première et seule demande d’un des co-contractant-es, à effet immédiat.

Famille (Mariage. Russie. XIXème siècle) : En 1863, dans la Russie d’Alexandre II., le gouverneur de Sibérie, Mouraviev décida de poursuivre l’exploitation et l’occupation de la Sibérie du Nord, notamment le long du fleuve Amour. Ayant pour ce faire, besoin de main d’œuvre (gratuite ou quasi) il affranchit des forçats libérés ( y compris des prisonniers politiques) qui, au terme de leur peine, étaient devenus serfs dans les mines impériales. Puis, il libéra des hommes condamnés aux travaux forcés et les établit comme ‘hommes libres’. Nombre d’entre eux étaient suivis par leurs femmes. « Mais ceux qui n’en avaient pas firent observer à Mouraviev : ‘Est ce que l’agriculture est possible sans les femmes ? ’. Alors Mouraviev ordonna de mettre en liberté toutes les femmes condamnés aux travaux forcés et détenues en prison (une centaine) et leur fit choisir l’homme dont elle voudraient être l’épouse et la compagne. Cependant, il y avait peu de temps à perdre ; les hautes eaux commençaient à baisser ; les radeaux devaient partir, et Mouraviev dit aux hommes et aux femmes de se placer, couple par couple, sur la rive. Il les bénit en disant : «  Je vous marie, mes enfants. Soyez bons les uns pour les autres. Mais ne maltraitez pas vos femmes. Soyez heureux ! ». 748

Mariage (Travail salarié) : Entendu ce jour (10 septembre 2015) la formule, fréquente m’a t-il été dit, dans le milieu des femmes salariées africaines en France : « Le travail, c’est ton premier mari ».
* Ajout. 13 février 2013. Entendu Charles Aznavour, après avoir évoque son épouse, : « Mon métier, c’est ma maîtresse. » 749 

Mariage (Scudéry. Mademoiselle de) : Mademoiselle de Scudéry [1607-1701], dans la bouche de Sapho de son roman Artamène ou le Grand Cyrus, auteure de : « Si je surprenais dans mon cœur un simple désir d’épouser quelqu’un, j’en rougirais comme d’un crime. » 750

III. Divorce :

Famille (Divorce) : Demandé par les femmes le plus souvent. N’est jamais mis à leur actif, les causes étant, en toute logique patriarcale, rarement analysées, plus rarement encore explicitées, jamais ou presque valorisées. Un vaste chantier…par ailleurs, combien de femmes ont-elles dû payer la fin de la dépendance maritale de leur pauvreté, de leur appauvrissement ? Le prix de leur liberté. (Cf. Famille, Mariage)

Famille (Divorce. Bourguiba Habib) : [1903-200] Président de la République Tunisienne, auteur, le 11 août 1986, au téléphone, à Washington où elle se soignait,  à son épouse, Wassila Ben Ammar [souvent présentée comme « le seul homme du gouvernement »] de : « Tu es divorcée ». 751 Une autre source (Tahar Belkhodja) évoque, pour le même jour, la publication d’un communiqué. À mettre sur le compte de la vieillesse ? Non. Elle n’excuse rien.
* Ajout. 24 Septembre. Par comparaison, lire ses propos tenus 21 ans auparavant, le 13 août 1965, journée de la femme Tunisienne, reproduits dans le livre de Fadéla M’Rabet, Les Algériennes : Bourguiba, Un homme de progrès. 752 (Cf. Famille. Code la famille, Mariage)

Famille (Divorce. Clémenceau) : Lu dans le Journal des Goncourt [25 février 1894] : « [Ernest Daudet] nous racontait la manière toute autocratique dont Clémenceau, en ce prétendu pays de légalité, avait pu mener, accélérer, emporter son divorce. Il faisait suivre sans résultat sa femme ; une de ses filles, oui, une de ses filles lui dit : « Tu n’arriveras à rien, c’est son amant qu’il faut faire suivre. » Enfin, sur cette indication filiale, on surprend le couple amoureux. La femme est menée à la préfecture de police où le préfet de police - qui était je crois, Lozé - lui déclare que si elle ne donne pas son consentement à un divorce, il la fait conduire à Saint Lazare. Elle consent nécessairement. On la fait embarquer pour les États Unis (Elle était « d’origine américaine » lit-on en note), en lui concédant d’avoir pour compagnon de voyage son amant, qui se trouvait être un jeune normalien. Et elle arrivait à New-York que déjà nos magistrats avaient prononcé le divorce. » (Cf. Prison (Saint Lazare), Droit patriarcal, Historiographie Patriarcale. France. XXème siècle Winock Michel) 753

Famille (Divorce. Gratuit) : Le mariage est gratuit. Le divorce doit l’être aussi. Sinon, c’est reconnaître que la société a intérêt à maintenir les chaînes conjugales. CQFD.
* Ajout. 22 septembre 2015. Cette revendication : la gratuité du divorce est tout à fait insuffisante. Le mariage doit pouvoir être déclaré dissous, sans délai, par la simple volonté des parties, libres à elles, en cas d’accord, d’en décider des termes et des conditions.
* Ajout. 16 décembre 2015. Entendu une psy : [concernant une femme qui disait vouloir quitter son mari, sans y parvenir] : « C’est un-e avocat-e qu’elle doit aller voir ». Certes, mais pourquoi un-e avocat-e ? Comment peut on expliquer, justifier que l’expression d’une volonté personnelle, celle qui probablement, engage au plus près l’essentiel de sa liberté personnelle, ne puisse se suffire à elle même. * Pour rappel : En 2016, en France, il est toujours impossible à deux personnes, même sans enfants, même d’accord entre elles, de divorcer, sans avocat et donc sans frais. (En application de l’article 751 du Code de procédure civile). Interroge, à, tout le moins, la « Déclaration des droits de l’homme », tout en relativisant, là encore à tout le moins, le supposé progressisme de « mariage pour tous ». (Cf. Famille. Mariage pour tous)

Famille Divorce (Histoire. Loi sur le divorce du 20 septembre 1792) :
Exposé des motifs : L’Assemblée nationale, considérant combien il importe de faire jouir les Français de la faculté du divorce, qui résulte de la liberté individuelle dont un engagement indissoluble serait la perte 754 ; considérant que déjà plusieurs époux n’ont pas attendu, pour jouir des avantages de la disposition constitutionnelle suivant laquelle le mariage n’est qu’un contrat civil, que la loi eût réglé le mode et les effets du divorce, décrète ce qui suit :* Article Ier. Le mariage se dissout par le divorce.* Article 2. Le divorce a lieu par le consentement mutuel des époux* Article 3. L’un des époux peut faire prononcer le divorce, sur la simple allégation d’incompatibilité d’humeur ou de caractère.* Article 4. Chacun des époux peut également faire prononcer le divorce sur des motifs déterminés; 1° sur la démence, la folie ou la fureur de l’un des époux ; 2° sur la condamnation de l’un d’eux à des peines afflictives ou infâmantes; 3° sur les crimes, sévices ou injures graves de l’un envers l’autre; 4° sur le dérèglement de mœurs notoires; 5° sur l’abandon de la femme par le mari ou du mari par la femme, pendant deux ans au moins; 6°sur l’absence de l’un d’eux, sans nouvelles, au moins pendant cinq ans; 7° sur l’émigration dans les cas prévus par la loi, notamment par le décret du 8 avril 1792.* Article 5. Les époux maintenant séparés de corps par jugement exécuté ou en dernier ressort, auront mutuellement la faculté de faire prononcer leur divorce [...]» (Cf. Droit, Histoire. Révolution)

Famille (Divorce. Liberté) : Simone Veil, lors du vote de la loi sur l’IVG avait affirmé que c’était à la femme seule d’être juge de sa décision. Ce qui est affirmé comme un principe en matière de décision d’avoir ou non un enfant, doit aussi l’être en matière de mariage et donc de divorce. Doit l’être concernant les femmes et les hommes. Immense rupture, vaste débat. (Cf. Politique. Liberté, Patriarcat. Hommes)

Famille (Divorce. Licenciements) :1113 licenciements [suite à la décision en 2009 de fermer l’usine Continental de Clairoix pour la transférer en Roumanie], une lutte de plusieurs années, 253 divorces. 755

Famille (Divorce. Pensions alimentaires) (1) : Quand le scandale des pensions alimentaires si souvent absentes, ridiculement faibles, non ou irrégulièrement payées sera t-il enfin dénoncé ? Et des solutions, qui ne soient pas dérisoires, seront-elles proposées pour y mettre effectivement fin ?
- Si toutes les femmes qui ont « cédé » - à l’occasion d’une volonté de séparation - sur la défense de leurs intérêts « pour avoir enfin la paix » ou, plus justement, en croyant qu’ainsi elles l’auraient, se donnaient la main, elles feraient plusieurs fois le tour du monde.
- Qui ne connait autour de soi tant et tant de femmes (gravement) lésées ?

Famille (Divorce. Pensions alimentaires) (2) : Le programme commun du gouvernement du parti communiste et du parti socialiste (1972) posait que : « Les pensions alimentaires seront indexées. Le recouvrement et le versement des pensions alimentaires seront garantis ». 756

Famille (Divorce. Pensions alimentaires) (3) : Dans le livre d’Yvette Roudy, Mais de quoi ont-ils peur ? [1995], on lit : « Bien qu’amélioré, le système des pensions alimentaires permet à certains pères d’organiser leur insolvabilité. » Qu’a fait effectivement - depuis 20 ans - l’État français sur ce détournement majeur - parmi tant d’autres - du principe affiché par les lois sur le recouvrement des pensions élémentaires ? 757

Famille (Divorce. Pensions alimentaires) (4) : En 2014, Najet Vallaud Belkacem qui est et s’affirme « ministre des droits des femmes » appelle les hommes qui ne paient pas leur pension alimentaire, qui se dégagent de leur propre chef de toute responsabilité, sans le moindre souci humain de ce qu’il advient de leur compagne, de leur-s enfant-s, en violation de tout respect d’un contrat, et ce au mépris de la loi et d’une décision de justice : « les débiteurs défaillants ». 758

Famille (Divorce. Pensions alimentaires) (5) : Cf. Circulaire du 7 août 2014 759 […] : « 2. Le paiement de la pension alimentaire par virement bancaire. L’article 28 de la loi modifie les dispositions du code civil relatives à la contribution à l’entretien et l’éducation de l’enfant en cas de séparation des parents en complétant le deuxième alinéa de l’article 373-2-2 du code civil afin de préciser que la convention homologuée visée à l’article 373-2-7 du code civil, ou à défaut le juge, peut prévoir que le versement de la pension alimentaire peut se faire par virement bancaire. Cette précision apportée par la loi ne change toutefois pas l’état du droit, puisqu’une telle possibilité pouvait déjà être prévue par les parties ou le juge. Toutefois le Parlement a souhaité qu’une disposition expresse figure à cet égard dans le code civil souhaitant ainsi mettre en valeur les outils juridiques pouvant permettre, notamment en cas de violences conjugales, d’éviter les contacts entre conjoints autant que possible. »

Famille (Divorce. Pensions alimentaires) (6) : Dans un article du Monde intitulé : Les femmes d’avantage pénalisées financièrement lors des séparations, on lit : « Leurs conditions de vie sont in fine « moins favorables » avec un revenu moyen des familles monoparentales établi à 1 240 euros par mois, quand celui des couples avec enfant(s) atteint 1 880 euros en moyenne. Et ce, malgré l’effet des transferts sociaux fiscaux et du versement d’une pension alimentaire. » 760 Des pensions alimentaires, il n’est pas plus question. Vous ne voulez pas traiter d’une question gênante, vous l’évacuez de la discussion. Aussi simple que cela…

Famille (Divorce. Véronique Sanson) : Invitée sur un plateau de télévision, la chanteuse Véronique Sanson, en réponse à une question de l’animateur, déclare qu’elle avait pensé à faire tuer son ex mari (américain) par un tueur à gages. Et le public de s’ébaudir, de s’exclamer, de s’esclaffer, de rire. Mais ce qu’elle révélait était tragique, à savoir qu’aucune autre solution ne s’offrait à elle, ne lui apparaissait, n’était possible, pensable, imaginable, crédible. Quant à évoquer d’éventuelles, de probables violences, menaces, chantages de son mari, sans même évoquer la question de la loi américaine pour une étrangère, ayant en sus un enfant, il n’en fut pas question. Fut alors évoqué, sans plus de précision, un divorce « incroyable », « tumultueux », « digne d’un polar » [dont elle parle sans doute dans le livre : Les années américaines, que je n’ai pas lu]. 761

Famille (Divorce. Et violences masculines) : Stuart Mill [1867], auteur de : « Tant qu’une condamnation pour voies de fait, ou si l’on veut, pour une récidive, ne donnera pas à la femme, ipso facto, droit au divorce, ou au moins à la séparation judiciaire, les efforts pour réprimer les « sévices graves » par des pénalités resteront sans effet, faute d’un plaignant ou faute d’un témoin ». 762
- Cette proposition de Stuart Mill doit être modernisée : Le divorce doit être, sans frais, immédiatement, prononcé à la seule demande de la femme violentée, sans [et en tous cas, avant] passage par la case : Justice. Pour les femmes violentées, seulement ? Non.

IV. Polygamie :

Famille (Polygamie) : À entendre le nombre de reportages où l’on donne la parole à des hommes (le plus souvent en Afrique..) la légitimant, et/ou l’absence de réaction politique, voire sa justification, lorsqu’il est fait référence à un homme polygame, rien n’exclue que celle-ci ne puisse un jour être réhabilitée. Le proxénétisme l’a bien été, sans excès de difficultés. Formulations quotidiennes, légitimant sans commentaires, la polygamie : « un Guinéen et ses deux épouses », « le père et ses deux épouses »…763  (Cf. Mariage)

Famille (Polygamie. Arabie Saoudite) : Après la mort du roi Abdallah d’Arabie Saoudite, Le Monde présente, sans commentaire, un organigramme des hommes de la famille d’Ibn Saoud, fondateur du royaume d’Arabie Saoudite. On y lit : « Saoud, fils de la 1ère épouse. Roi de 1953 à 1964 [1902-1969] ; Faycal, fils de la 3 ème épouse. Roi de 1964 à 1975 [1904-1975] ; Khaled, fils de la 2 ème épouse (Roi de 1975 à 1982 [1912-1982] ; Fahd, fils de la 6 ème épouse. Roi de 1982 à 2005 [1921-2005) ; Abdallah, fils de la 8 ème épouse. Roi de 2005 à 2015 [1924-2015] ; Roi Salman, fils de la 6 ème épouse (Né en 1935) (4 fils nommés : Abdel Azziz, Sultan, Fayçal, Mohammed) ; Prince Muqrin, fils de la 18 ème épouse (Né en 1945) ; Prince Sultan (Fils de la 6ème épouse) [1924-2011] ; Prince Nayef, (fils de la 6 ème épouse) [1934-2012] » 764  Sans commentaire ? Pas tout à fait. On lit les intertitres suivants : « Devenu ministre de la défense et héritier en second, puis dauphin, il accède logiquement au pouvoir », ainsi que : « La perspective longtemps  repoussée du saut générationnel se profile désormais maintenant ». (Cf. Femmes Politiques. France. Lagarde (Christine)(2), Polygamie (Monarchie Marocaine))

Famille (Polygamie. Ben Laden) : Que Ben Laden soit polygame a t-il été intégré dans les analyses politiques le concernant ? Je n’en ai pas lu. Comme s’il s’agissait d’une réalité gênante à dénoncer. Pourquoi ? Pour qui ? Ne serait-ce que, tout simplement - sauf à amalgamer la polygamie au seul Islam - il serait alors nécessaire de penser concomitamment la vie-dite-privée et l’analyse politique. Et de dévoiler dès lors le patriarcat et donc – gênant… - ce qui, au delà des oppositions politiques, lie les hommes entre eux.

Famille (Polygamie. Diderot) : Auteur de : « Il n’est pas dans la nature qu’un homme n’épousera qu’une femme. » 765 Un autre regard sur Diderot.

Famille (Polygamie. Elle: [2014] On lit dans Elle, un « reportage » intitulé : « Un  mari pour deux ». Suivi de : «  Pour les féministes sénégalaises, c’est un vrai recul. Mais pour certaines femmes, devenir la seconde épouse est un choix qui préserve leur liberté. Explication. […] » 766  (Cf. Elle, Liberté, Mariage, Patriarcat)

Famille (Polygamie. Fassin Éric) : Sociologue, auteur de : « L’ouverture du mariage nous invite à réfléchir sur ce qui le constitue : dans quelle mesure doit-il aujourd’hui être défini par la sexualité, à la fois obligatoire et exclusive, ou encore par la cohabitation, ou sinon par quel autre critère ? Les attaques homophobes contre la polygamie ne doivent pas davantage occulter une interrogation sur le polyamour : la conjugalité renvoie-t-elle nécessairement au couple ? […]» 767 De toute cette confusion, ce que j’en ai compris, c’est que la polygamie était, à tout le moins, une option. Démenti, justifié, bienvenu…(Cf. Langage (Genre.)

Famille (Polygamie. Femme) : On veut nous faire croire que dans certaines régions du continent Indien, les femmes seraient polygames. Non : les hommes étant trop pauvres pour épouser une seule femme, doivent la partager. (Cf. Femmes)

Famille (Polygamie. Lévi-Strauss Claude) : À la question : « [...] Le féminisme, non plus, ne vous aime pas beaucoup. D'abord par ce que vous avez écrit, dans Les Structures, que la polygamie était naturelle à l'homme. Cela vous a abondamment été reproché. », il répondit : « C'est possible, bien que cela me semble assez évident768 (Cf. Hommes (Intellectuels. France), Sciences humaines (Anthropologie)

Famille (Polygamie. Onfray Michel) : [Concernant Otto Gross] Auteur de : « Polygame, ça, c’est sympathique ! » (Cf. Hommes. Intellectuels. France. XXIème siècle. Onfray Michel) 769  

Famille (Polygamie. Monarchie Marocaine) : C’est en lisant le livre de Malika Oufkir (et Michèle Fitoussi), La prisonnière, 770 qui, avant d’être emprisonnée avec sa mère, ses frères, ses sœurs, Myriam, Maria, Soukhaïna pendant vingt ans par Hassan II, avait longuement vécu dans les palais de la monarchie Marocaine. Et c’est en la lisant, que j’ai compris que le terme de polygamie était insuffisant, plus encore, inapproprié, pour rendre compte des structures patriarcales, ici en sus féodales. En effet, Mohammed V [1909-1961] était non seulement polygame, mais possédaient de nombreuses concubines [« une quarantaine »] - qui, elles mêmes « adoptaient » des orphelines qu’elles « formaient ». Ces jeunes filles, en sus des « esclaves », « cloitrées », devenues des « femmes sans identité », étaient enlevées à leur famille et / ou « choisies » par le palais « parmi les meilleurs élèves » et / ou « pour leur beauté » ; elles étaient toutes, « soumises au pouvoir d’un monarque absolu de droit divin », toutes « assujetties au pouvoir d’un même homme ». Certaines étaient « mariées par trois ou quatre au roi », sans avoir en principe le droit de procréer. Toutes pouvaient être bien sûr répudiées, bannies, « disparues », frappées, violentées, notamment « à coups de nerfs de bœuf » délivrés par le roi lui-même. Il en fut de même concernant Hassan II, et sans aucun doute du roi actuel. Bref, que pèse le terme de « polygamie » limité au seul nombre d’épouses dites légitimes ? (À prolonger)  

Famille (Polygamie. Schweitzer Albert) : [1875-1965. Prix Nobel de la paix en 1952] Le colonialisme d’Albert Schweitzer a souvent été dénoncé. Voici ce qu’il pensait de la polygamie, « une grave question sociale » : « Les missionnaires luttent pas tous les moyens contre la polygamie et demandent en maints endroits au Gouvernement de l’interdire par une loi. D’autre part, nous tous qui sommes ici devons avouer qu’elle est liée très intimement aux conditions économiques et sociales du pays. Là où la population vit dans ces cases en bambou et où la société n’est pas organisée de manière à permettre aux femmes de gagner leur vie par un travail indépendant, il n’y a pas de place pour la femme célibataire. Or, la polygamie est la condition première du mariage de toutes les femmes. De plus, il n’y a dans la forêt vierge ni vaches, ni chèvres laitières. La mère est donc obligée de nourrir son enfant pendant longtemps au sein, pour qu’il ne périsse pas. La polygamie respecte le droit de l’enfant. Après l’avoir mis au monde, la femme a le droit et le devoir de ne vivre que pour son enfant pendant trois ans. Elle n’est plus épouse avant tout, mais mère. Elle passe même souvent la majeure partie de son temps chez ses parents. Au bout de trois ans, on célèbre la fête du sevrage, et la femme rentre alors comme épouse dans la case de son mari, mais on ne peut concevoir cette période consacrée à l’enfant que si l’homme a pendant ce temps une ou plusieurs femmes pour s’occuper du ménage et des plantations. Encore un point. Chez ces peuples primitifs, on ne rencontre jamais une veuve ou un orphelin délaissé. Le plus proche parent hérite du défunt et doit l’entretenir, ainsi que ses enfants. Elle devient de droit sa femme, mais peut ensuite, avec son consentement, épouser un autre homme. Ebranler les fondements de la polygamie chez les peuples primitifs équivaudrait à faire chanceler tout leur édifice social. Avons nous le droit de le faire, sans être en mesure d’établir en même temps un nouvel ordre social adapté aux circonstances ? La polygamie ne continuerait-elle pas d’exister en fait avec cette seule différence que les femmes de seconde main, jusqu’alors légitimes, seraient considérées comme illégitimes ? Cette question préoccupe fort les missionnaires. Plus les conditions économiques s’amélioreront, plus la lutte contre la polygamie sera aisée. […] La Mission doit assurément faire de la polygamie un idéal et une exigence du christianisme. Mais l’État commettrait une erreur en prétendant l’imposer par voie légale. Pour autant que je puisse en juger, jusqu’à maintenant, ce serait également une erreur d’identifier la lutte contre l’immoralité avec la lutte contre la polygamie. Les femmes d’un même mari vivent généralement en bonne harmonie. La femme noire n’aime pas être le seule épouse, car elle doit alors pourvoir seule à l’entretien de la plantation qui est du ressort de la femme. L’entretien de la plantation est très pénible, parce qu’elle se trouve à l’ordinaire loin du village, dans un endroit écarté. […] Par mes conversations avec les blancs les plus compétents et les plus expérimentés de cette région, j’en suis venu à la conviction que nous ne devons améliorer les lois et les mœurs existantes, et n’y rien changer sans nécessité» 771 (Cf. « Sciences » sociales (Anthropologie, Sociologie), Patriarcat, Proxénétisme (pour les ‘arguments’ invoqués pour justifier l’injustifiable))  

Famille (Polygamie. Touraine Alain) : Auteur de : « Je persiste à ne pas voir au nom de quel principe la polygamie doit être interdite, même si je reconnais qu'elle rend plus difficile l'intégration des femmes africaines et renforce ainsi l'exclusion qui les menace en leur facilitant l'enfermement dans la vie domestique et l'analphabétisme. » 772 Je laisse aux Africain-es le soin de critiquer ce qui les concerne. Avec tant de violences et de mépris.

X. Féminisme-s, Féministe-s, Antiféminisme-s

I. Féminisme : Féminisme (1,2) ; Acquis ; Actuel ; Almanach ‘Femmes et Russie’ ;Ambition ;Anarchisme ;Avancées ; Avant-garde ; Censure (1,2) ; « Combien de divisions ? » ; Concepts ; Critique des hommes ; Début de définition ; Défaite ; d’État (1,2,3,4 ; Édition/Réédition des écrits ; Facile ; Faiblesses ; Finalité ; Fondement ; Français ; Haine ; Histoire ; Huit mars ; Humanisme ; Humour (1,2,3) ; Institutionnalisation ; International (1,2) ; Justification ; Marxisme (1) ; Mouvement (1,2) ; Overdose ; Pensée (1,2,3,4,5,6,7,8,9,10) ; Pensée (Fange) ; Penser le (1,2,3,4,5,6,7) ; Politique (1,2,3) ; Post-moderne ; Prise de conscience (1,2) ; (Et) Proxénétisme ; Radical (1,2) ; Réformiste ; Silence ; Socialisme ; Stéréotype ; Tabous ; Victimaire (74); II. Féministe : Féministe (1,2) ; Analyse ; Devenir ; Dworkin (Andrea) ; Être ; Guillemets ; Groult (Benoîte) ; Hommage ; Iconoclaste ; Mais ; Participation à la construction d’une pensée, d’une politique, d’une société (féministe) ; Pelletier (Madeleine) ; Nécessité, signification d’une pensée politique (féministe) ; Radicale (1,2,3,4) ; « Reconnue » ; Relève ; Revendication (1,2) ; Solanas (Valérie) ; Solidarité ; Théorie (21) ; III. Féministes : Féministes ; Associations (1,2) ; Ayant quitté les associations (féministes) ; Bostoniennes ; Critique des hommes ; « Intellectuelles » ; « Intellectuelles-de-gauche » ; Maitron (Le) ; Occidentales ; Prison ; Projets politiques ; Raison (Avoir)  ; Reconnues ; Sciences-po ; Unies ;  (17) ; IV. Antiféminisme :Antiféminisme (1,2,3,4,5) ; Arendt (Hannah) ; Aristote ; Bigard (Jean-Marie) ; Charge de la preuve ; Critique de l’) ; Dénonciation (1,2,3) ; Engels (Friedrich) ; Ferré (Léo) ; Kollontaï (Alexandra) ; Lesbophobie ; Nietzsche ; Nougaro (Claude) ; Patriarcat ; Souchon (Alain) (19) 28 février 2016 : 136 items

I. Féminisme :

Féminisme (1) : Lui appliquer l’analyse de :
* Tocqueville [concernant la démocratie] 773  : « Ce qui jette le plus de confusion dans l’esprit, c’est l’emploi qu’on fait de ces mots : démocratie, institutions démocratiques, gouvernement démocratique. Tant qu’on n’arrivera pas à les définir clairement et à s’entendre sur leur définition, on vivra dans une confusion d’idées inextricables. »
* Saint Just : « Précisez tellement tous les principes, toutes les idées, qu’on ne les travestisse plus [...]. » 774 (Cf. Politique. Démocratie), Penser. Méthode), Patriarcat (Méthode d’analyse)

Féminisme (2) : Le féminisme n’appartient pas aux féministes. Évident certes, mais peut permettre de salutaires modesties et de nécessaires rigorismes.

Féminisme (Acquis) : Deux féministes de plus de 60 ans, interviewées par deux féministes de 25 ans, leur demandent quelles sont leurs propres aspirations. L’une d’elles répond : « Conserver les acquis ». Étonnement des plus âgées, un bref instant rajeunies, mais vraiment inquiètes.

Féminisme (Actuel) : Sa force, réelle - dans l’extrême diversité de ses modalités d’expression, et sans doute, plus encore, du fait des silences étouffés de toutes les femmes - est très massivement sous-estimée. Il n’en est que plus craint.

Féminisme (Almanach ‘Femmes et Russie’) : [1979] Publication féministe, « la première en 62 ans de pouvoir soviétique ». Détruite, tandis que nombre de ses courageuses rédactrices furent réprimées, par le KGB. Heureusement, des archives nous en ont été transmises par les Éditions des femmes. 775 (Cf. Femmes (communisme), Fouque (Antoinette))

Féminisme (Ambition) :Le constat d’une responsable d’une association de « femmes handicapées » se félicitant ainsi : « On a un tout petit alinéa dans la loi, mais on y est » est révélatrice d’une faiblesse d’ambition politique, si souvent liée à une dépendance politique à l’égard de l’État. 776

Féminisme (Anarchisme) : Marguerite F., concernant les anarchistes à Lyon dans l’entre deux guerres, auteure de :
* « J’ai souvent dit à mon mari : les anarchistes sont contre l’autorité des autres pour imposer la leur dans leur foyer. »
* « Il y avait quelques femmes comme Madeleine Vernet, tout le monde la respectait. Mais il fallait vraiment être le dessus du panier pour qu’on en tienne compte, comme Rirette Maîtrejean [1887-1968] 777. Mais les compagnes normales elles étaient pas tellement respectées ».
* « Dans les réunions, point d’opposition explicitée à la parole des femmes mais c’est plutôt dans les foyers : la femme faisait ce qu’elle a toujours fait, ménage, la cuisine, élever les enfants sans beaucoup d’aide du côté du mari ».
* « Il est possible que mon mari me considérait comme son égale, n’empêche qu’entre nous, il voulait toujours avoir raison. […]  » 778 (Cf. « Sciences » sociales. Histoire)

Féminisme (Avancées) : Nous n’avons pas aune globale valide - la question des critères n’étant, en règle générale, même pas posée - permettant d’appréhender, d’évaluer, et donc de juger les avancées, indissociables des régressions, des pensées comme des actions féministes. Ou, plus justement, nous n’avons aucun élément permettant d’appréhender la valeur relative de chaque « aune ». L’éternel argument des passéistes afin d’évacuer toute prolongation d’une réflexion féministe : « Mais la société a avancé depuis, n’est-ce pas ? » n’a donc aucune validité [théorique].

Féminisme (Avant-garde) :Les féministes doivent rompre avec toute idée d’avant-garde, tout à la fois absurde, totalitaire, fausse et méprisante ; ce n’est qu’à cette condition que le fossé existant entre elles et « les femmes » pourra se combler.

Féminisme (Censure) (1) : La censure, l’étouffement, la déformation auxquels la pensée féministe est confrontée révèlent aussi l’impossibilité morale, historique, théorique, politique de contester le principe même du féminisme. Analyser cette impossibilité et en tirer les conséquences : les silences, généralement présentés et vécus comme relevant du seul mépris, sont aussi, si souvent, impuissance à la critique. (Cf. Antiféminisme, Mépris, Silence)

Féminisme (Censure) (2) : France Culture consacra du 17 au 21 août 2015 une série d’émissions (cinq de deux heures chacune) à Simone de Beauvoir. 779 Lorsqu’on en fut venu aux critiques que Nelson Algren fit de Simone de Beauvoir, lorsque dans Les Mandarins, puis dans La force des choses, elle évoqua leurs relations, ne nous furent retransmises que les critiques des féministes invitées (souvent hagiographes) qui le critiquait : « Il a écrit des choses horribles sur elle et sur leur liaison» ; il a réagi « bizarrement » ; il fut « hargneux, hostile » ; il a parlé d’elle d’une manière « très violente », puis fut évoquée « son horrible critique des Mandarins » ai-je pu entendre. Mais ce que furent ses critiques ne fut pas cité (à l’exception d’une citation peu brillante de lui : « Ce n’était pas la critique d’un bon coup (« fuck ») mais d’un mauvais bouquin. ») Les critiques de Nelson Algren méritaient pourtant que l’on y réfléchisse ; mais pour cela, encore eut-il été nécessaire de les connaître. Et, en dix heures d’émissions, on avait le temps…

Féminisme (« Combien de divisions ? ») : Les féministes entre elles ne sont pas exemptes de cette pensée qui, en elle-même, réduisant toute pensée à la force, en nie même l’hypothèse. Dès lors, en toute logique  concernant l’une ou l’autre d’entre elles : elle ne peut avoir raison contre toutes, donc elle a tort. L’individualisation, la personnalisation des critiques pour refouler les questions posées…(Cf. Penser)  

Féminisme (Concept) : L’abstraction, frôlant la casuistique, de tant de débats actuels : autant de d’écrans empêchant de voir, de lire, de comprendre et donc d’analyser et de critiquer le réel patriarcal. Tautologie ? (Cf. Patriarcat)

Féminisme (Critique des hommes) : Une avancée majeure de la pensée féministe serait sans doute de spécifier en matière de critique « des hommes » ce qui relève de l’homme citoyen, ou non, de l’époux, du mari, du passant, du politique, du patron, du collègue, du voisin…En faisant bien attention de ne pas, dès lors, procéder à une atomisation de la pensée, mais afin de créer les conditions qui permettent de distinguer les divers systèmes de domination qu’ils expriment, qu’ils incarnent. Ou non.

Féminisme (Début de définition) : Le féminisme (dans toutes ses composantes), critique, dévoile, dénonce, « théorise » (?) les logiques, présentes dans toutes les sociétés, mises en œuvre par le patriarcat, la domination masculine n’étant que l’une de ses manifestations.
- Définition élémentaire, sommaire : cet abécédaire ayant notamment pour finalité d’avancer dans cette réflexion… (Cf. Hommes « intellectuels ». Bourdieu (Pierre), Domination masculine, Femme (Collin Françoise),Patriarcat)

Féminisme (Défaite) : Il n’y a de défaite que dans l’illusion d’une victoire.

Féminisme (D’État) (1) : Une contradiction dans les termes, sauf à considérer comme équivalentes les pressions politiques exercées sur l’État [patriarcal] avec la subversion de ses fondements et de ses (non) valeurs. Contester l’un ou l’autre des effets de la domination patriarcale sans en remettre en cause le principe, c’est éternellement recréer les conditions de sa perpétuation.
La référence à « l’égalité » en est actuellement l’une de ses principales manifestations.
- Le danger pour une association, dès qu’elle est reconnue par l’État, ce qui n’est pas synonyme d’être subventionnée par lui, à fortiori lorsqu’elle est son « interlocuteur privilégié », d’être sa caution, sa légitimation, au risque de n’être plus crédible, est quasi inéluctable.

Féminisme (D’État) (2) : Le féminisme d’État : c’est intégrer des femmes, choisies pour leur fonctionnalité, considérées comme une « [forte] valeur ajoutée » à l’appareil d’État, au sens le plus large du terme, et donc au patriarcat.

Féminisme (D’État) (3) : Toute demande faite à l’État d’intervenir, de légiférer cautionne sa légitimité à le faire et lui en reconnaît donc le droit. Elle cautionne donc l’État, tel qu’en l’état, mais aussi l’impuissance, l’inaptitude de celles (et ceux) qui se situent dans sa dépendance. Et la légitiment.

Féminisme (D’État) (4) : Guy Hocquenghem [1946-1988], dans son livre, Lettre à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary - une critique de nombre de soixante-huitards - juge en ces termes : « […] dans [la revendication]: le socialisme au pouvoir, c’était le pouvoir qui vous attirait […] ». 780 Les féministes, et/ou, plus souvent, celles et ceux qui s’en prévalent, doivent se poser la question en ces termes. Et, après y avoir répondu, la complexifier. (Cf. Association, Cause, Égalité, État [Et Démocratie], Conséquence, Patriarcat, Social-démocratie)

Féminisme (Édition/Réédition) : La thèse de Laurence Klejman et de Florence Rochefort : L’égalité en marche. Histoire du mouvement féministe en France (1868-1914), 1987, (3 tomes), publiée en 1989 par la Fondation Nationale des Sciences politiques amputée de toutes les citations et de son iconographie doit être réédité in extenso. Doivent aussi être rééditées les œuvres (quasi ?) complètes de Maria Deraismes, celles de Madeleine Pelletier, Marguerite Durand, Séverine, Léon Richer, Joséphine Butler, Emma Goldman, Louise Michel, Mary Wollstonecraft, André Léo, Harriet Taylor, Bettina von Arnim, Bertha von Suttner, Stuart Mill (Autobiographie), Malwida von Meysenburg, etc…. (Cf. Femmes (Dénis de l’histoire des femmes et du féminisme))

Féminisme (Facile) : Dominique Noguez, auteur de : Montaigne au bordel et autres surprises [2011] à Christine Goémé, productrice de France Culture : « Vous n’allez pas faire du féminisme facile ! » 781

Féminisme (Faiblesses) : Le féminisme souffre, selon moi, de :
- ne pas se rendre compte suffisamment de la valeur et de l’importance de ses apports. Et d’en tirer les conséquences.
- refuser de voir la gravité de la banalité de l’occultation, du mépris et la haine des femmes. Et d’en tirer les conséquences.
- n’avoir pas rompu avec le postulat (non-dit et si prégnant) selon lequel la critique entre féministes est un affaiblissement du féminisme. Et d’en tirer les conséquences.
- ne pas savoir politiquement utiliser l’immense peur qu’il provoque. Et d’en tirer les conséquences.

Féminisme (Finalité) : Il n’y a pas de finalité du…, ni de finalité au…; il y a des inversions du regard, des ruptures, des utopies, des espérances, des luttes, des dépassements, des contradictions, des dé-constructions inséparables des re-constructions (Cf. Politique (Projet)

Féminisme (Fondement) : C’est la conscience qu’offenser, violenter une femme, c’est offenser, violenter toutes les femmes ; qu’offenser, violenter « les femmes », c’est offenser, violenter chacune d’entre elles.
- Pour paraphraser Rousseau dans Le Contrat Social : « Il y a oppression contre [les femmes], lorsqu’un[e seule d’entre elles] est opprimée. Il y a oppression contre chacune d’entre elles, lorsque [les femmes] sont opprimé[es]. » (Cf. Patriarcat)

Féminisme (dit - Français) : Plus connu sous le nom de French Feminism  par les Universités Américaines, puis transféré en France : une escroquerie intellectuelle et donc politique.

Féminisme (Haine) : Les Femen, auteures de[2015] : « Notre féminisme, une haine assumée et revendiquée envers un système au service des intérêts masculins, non pas une haine envers les hommes eux mêmes […] ». 782 En se fondant sur la haine, rien de bon peut - non, ne doit - être attendu…(Cf., Êtres humain-es. Haine)

Féminisme (Histoire du) : [1996] Lu sur l’ancien site des Chiennes de garde (de son origine) : « Je fais partie des "nouvelles" femmes du féminisme et, à mon grand regret, j'ai grandi très loin du féminisme (éducation fortement marquée par la religion). Pour moi la transmission est donc importante et elle passe, aussi, par l'aveu des tiraillements au sein du groupe. C'est au moins aussi important que la continuation, aujourd'hui, du combat. Les subtilités des positions de chacune me racontent l'histoire que je n'ai pas vécue. Chaque détail de cette histoire, chaque hésitation, chaque heurt est précieux. La transmission est un patchwork mouvant, kaléidoscopique, où chacune d'entre nous trouve ses marques, ajuste son positionnement. Comment se construire sans ça ? Pourquoi vouloir cacher une partie, même peu glorieuse, de cette histoire ? Le silence a été longtemps dévolu aux femmes, il est temps de l'ouvrir ! Et puis que signifie de vouloir donner une image lisse du mouvement pour ne pas effrayer "les femmes qui pourraient rejoindre le féminisme" ? Je trouve quelque peu suspecte cette volonté de lifting. Il serait peut-être temps de faire confiance à celles qui arrivent, à leur intelligence, et de les accompagner sur ce terrain, au lieu de tenter de les préserver en leur cachant une part de la réalité. […] Continuons à débattre tant que nous en avons les moyens. Et à bas le silence ! Salutations féministes. » 783 Plus que pertinent : juste, essentiel. (Cf. Féministes (Ayant quitté les associations féministes, « Sciences » sociales. Histoire))

Féminisme (Huit mars) : Échangerais abandon du 8 mars - humiliation publique universelle pour toutes les femmes - contre reconnaissance politique du patriarcat comme donne politique universelle.

Féminisme (Humanisme) : Pour plagier [et détourner l’assertion de] Terence, Montaigne, et même de Marx : « Je suis féministe, rien de ce qui est humain-e ne m’est étranger. » Mais, pour le féminisme, faire référence à « l’humain-e », fut-il féminisé, exige une critique des fondements, des racines ayant permis pendant des siècles de légitimer les fondements « humanistes » du patriarcat. Et donc de dévoiler les fondements du concept même de « l’humain », de l’être humain, de l’humanité, de l’humanisme. Il faut comprendre des modalités d’expressions présentées comme « humaines » du patriarcat, faute de quoi, sans cesse, il renaîtra. (Cf. Hommes (Humanistes)

Féminisme (Humour) (1) : [Anonyme] Concernant les rapports hommes/ femmes :
- Sa version à elle : Il était tout bizarre quand je suis arrivée au bar. J'ai d'abord pensé que c'était parce que j'étais légèrement en retard mais il n'a fait aucune remarque à ce sujet. La conversation était difficile et j'ai pensé que ce serait une bonne idée d'aller dans un endroit plus intime où l'on pourrait discuter plus tranquillement. Nous sommes donc allés au restaurant mais ça n'a pas changé grand chose. J'ai essayé de le dérider mais rien n'y faisait et je me suis demandée si ce n'était pas de ma faute. Je lui ai demandé, il m'a répondu que non, mais franchement, je n'étais pas convaincue. Quoi qu'il en soit, au retour, je lui ai dit que je l'aimais et pour toute réponse, il a mis son bras autour de mes épaules. Comment interpréter cela ? J'étais tellement inquiète quand on est arrivé chez lui que j'ai voulu lui demander s'il voulait rompre mais il s'est affalé devant la télé. En désespoir de cause, je suis allée me coucher. Il est venu me rejoindre 10 minutes plus tard, on a fait l'amour mais il avait toujours l'air distrait. J'avais presque envie de partir mais je me suis finalement endormie, les larmes aux yeux. Je ne sais vraiment pas ce qu'il a dans la tête... si ça se trouve, il a même rencontré quelqu'un d'autre...
- Sa version à lui : L'OM s'est pris une branlée face à Lyon au Stade Gerland, 4-0, une humiliation à l'extérieur. Bref une journée merdique. Seul point positif, j'ai baisé.
* Une vraie analyse politique.

Féministe (Humour) (2) : [1976. Québec] « Maman a réfléchit pas, a trop d’affaires à penser ». 784 Et aussi : « Môman travaille pas, a trop d’ouvrage ! » pièce de théâtre écrite et jouée par le théâtre des cuisines, premier livre des Éditions du Remue-ménage.  785
* Idem

Féministe (Humour) (3) : L’humour féministe ne serait-il être que le dévoilement du réel ? Et l’humour noir que sa réalisation ?

Féministe (Humour. Roumanoff Anne) : En réponse à la question de savoir ce « qui l’énerve depuis cinq ans », Anne Roumanoff répond : « Dans le JDD, c’est vous qui écrivez vos chroniques toute seule ? »  Elle poursuit et explique sa réaction : « ‘Ah bon ? Vraiment toute seule ? » Je serre les dents et je réponds en souriant : ‘Oui bien sûr, Pourquoi vous me demandez ça ?’ Prendre sur soi, avaler des couleuvres. Parfois, à force, on a l’impression d’avoir un vivarium dans l’estomac. » 786

Féminisme (Institutionnalisation) : Le dévoiler, s’en prémunir, partout, y compris - surtout ? - dans les associations, les rencontres, les colloques féministes, pour autant qu’il en reste, absorbé-es, rapté-es, passé-es à la trappe, comme ils/elles l’ont été, notamment par l’institutionnalisation du «genre ».
- «Accueillons, encourageons toutes les protestations, flétrissons toutes les exclusions, tous les mysticismes ; ne regardons jamais une question comme épuisée » disait Proudhon à Marx. 787 (Cf. Langage. Genre)

Féminisme (International) (1) : Souvenir d’un début de discussion avec une féministe américaine (mais aurait pu être dit par d’autres…) : alors que, dans une instance internationale, je lui faisais part de mon analyse, sa réaction lapidaire, définitive, qui tint lieu de réponse et clôt le débat, fut la suivante : « You are not in (on ?) the mainstream ». Il est des phrases qui vous font plus réfléchir que des années passées en bibliothèque…

Féminisme (International) (2) : Il n’est pas plus possible de penser la nécessaire internationalisation d’une pensée, d’une politique féministe qui fasse abstraction des enjeux internationaux tels qu’actuellement posés par le patriarcat, qu’il n’était possible à la Russie révolutionnaire - et, avant elle, au socialisme - de penser la construction du socialisme ‘dans un seul pays’. (Cf. Droit. CEDAW)

Féminisme (Justification) : Que le féminisme et les féministes cessent de se justifier : « Les féministes ne sont pas des hystériques » ; « Le féminisme n’a jamais eu d’ambition castratrice » ; « Mais de quoi ont-ils peur ? » ; « Le féminisme n’est pas un gros mot » ; « Le féminisme n’a jamais tué personne », «  [Il faut renouveler la classe politique], les femmes sont aussi légitimes que les hommes », « Être féministe, ce n’est pas dire : ‘attention, on arrive avec nos gros sabots’ » (etc., etc.)
* Ajout. 4 novembre 2014. Emma Watson (actrice, mannequin, « ambassadrice de l’ONU ») a, pour sa part, pu déclarer : « Le féminisme n’est pas une dictature. […] » 788

Féminisme (Incompatible avec le Marxisme) : Analyse de Marx [1868] : « La première condition de l’existence humaine, donc de toute histoire, c’est que les hommes doivent être en mesure de vivre pour être capables de ‘faire l’histoire’. Or, pour vivre, il faut avant tout manger et boire, se vêtir et maintes choses encore. Le premier acte historique, c’est donc la création des moyens pour satisfaire ces besoins, la production de la vie matérielle elle-même. En vérité, c’est là un acte historique, un condition fondamentale de toute histoire que l’on doit, aujourd’hui tout comme il y a des milliers d’années, remplir jour par jour, heure par heure, rien que pour maintenir les hommes en vie. […] La deuxième condition préalable, c’est qu’une fois satisfait le premier besoin lui-même, le geste de le satisfaire et l’instrument créé à cette fin conduisent à de nouveaux besoins - et c’est cette production de nouveaux besoins qui constituent le premier acte historique. […] La troisième relation qui intervient ici dès l’origine dans le développement historique est que les hommes, tout en renouvelant quotidiennement leur propre vie, commencent à créer d’autres hommes, à se reproduire, - c’est la relation ente l’homme et la femme, entre parents et enfants, c’est la famille. » 789
- On peut aisément contester cette hiérarchisation historique, faisant de « la production », « pour satisfaire les besoins », assimilés « à la vie matérielle » la source première de l’histoire. Que Marx en savait-il ? Par ailleurs, cette vision, strictement, étroitement, matérialiste apparaît - avec du recul certes - plus comme un postulat qui lui était nécessaire que comme une démonstration historique. En tout état de cause, poser que « la reproduction », dans la quelle il intègre sans plus de précautions, en réalité, sans aucune rigueur, « la relation entre l’homme et el femme, entre parents et enfants » non seulement légitime « la famille », mais la pose, dérivée de la production, comme historiquement seconde, secondaire donc. Là, réside sans doute la principale opposition entre marxisme et féminisme.
- En sus, outre, de facto, la légitimation des femmes, puisqu’elles sont seules, là, nommément citées, aux seules fonctions reproductives, les excluant dès lors d’emblée de l’« histoire », cette ‘analyse’ est absurde : comment « l’existence humaine », « la vie » - [assimilée aux « besoins », et donc à une vision exclusivement « matérielle » du monde] pourrait-elle considérée comme étant antérieure à la question de « la reproduction » ? (Cf. Patriarcat, Proxénétisme (Marxisme)

Féminisme (« Mouvement ») (1) : Christine Delphy, auteure [en 1984, texte réédité en 2002, en introduction d’un article intitulé : Les femmes et l’État] de : « Les femmes et l’État : sujet large, qu’il convient dès l’abord de réduire. Je réduirai donc l’un des termes, les femmes, sans autre forme de procès, au mouvement féministe. » 790 Sans doute, sinon un procès, du moins un argumentaire, eut été souhaitable. Mais encore eut il fallu qu’il soit plaidable…

Féminisme (« Mouvement » ) (2) : Dès lors que l’on réfléchit en seule fonction du supposé ‘mouvement’ féministe’ d’autant moins défini qu’il ne peut être définissable -[et/ou des associations dites féministes], on s’interdit toute pensée critique. Question valable pour tout système de pensée en monde clos. Mais pour participer à la construction de pensées critiques, ne faut-il pas d’abord connaître de l’intérieur ce dont on parle ? ; en d’autres termes, ne faut-il pas avoir vécu, peu ou prou, dans son sein, pour justifier une critique ? Si, bien sûr.

Féminisme (Overdose) : Plus les féministes - du moins celles qui sont gênantes et méritent ce qualificatif - sont contraintes au silence, plus le discours féministe est censé être obsédant. La plus petite timide remarque faite par une femme dans un océan de déni et des femmes et du féminisme est si souvent suivie par : « Ah non, pas encore le féminisme ! » Variante (selon le contexte) : « Alors, les féministes, vous vous taisez ? On ne vous entend plus ! ».
- Un progrès néanmoins à noter ? : avant ( ?) on appelait ça : des « problèmes de bonnes femmes ». [Un peu dépassé en 2016]

Féminisme (Patriarcat) : Le féminisme est au patriarcat ce que le socialisme est au capitalisme : nécessairement, comme toute pensée, comme toute action, comme tout projet, comme toute utopie, divers. (Cf. Patriarcat, Politique. Gauche)

Féminisme (Pensée) (1) : Toute pensée devient fausse dès lors que l’on s’en satisfait, que l’on s’en contente, qu’on la prend pour acquise. (Cf. Penser)

Féminisme (Pensée) (2) : La pensée féministe est là où on la cherche : partout. Il faut juste vouloir la lire et la comprendre. Ceci posé, on la trouve alors sans même la chercher. On découvre alors sans cesse une toute autre grille de lecture de la pensée [politique], dès lors mise à nue, dans sa vérité patriarcale. Demande un peu de bonne volonté, de bonne foi, de bon sens et donc d’intelligence.
- Les enjeux et les risques politiques de son dévoilement sont d’une telle importance que le débat est généralement clos dès lors, le plus souvent même avant, qu’il n’existe un risque que la question puisse être réellement abordée et traitée.
- La conséquence de cet enfouissement des réels enjeux du débat - qui exigerait qu’ils soient au préalable débattus - est d’affaiblir encore un peu plus l’assurance, la croyance des femmes en leurs propres pensées, en elles-mêmes donc. (Cf. Féminisme, Patriarcat, Vide-Pensée)

Féminisme (Pensée) (4) : Qui dira ce que la volonté de regroupement, de coordination d’associations féministes a coûté à l’élaboration des pensées féministes et donc à la mise en œuvre d’un féminisme politique ? La recherche d’un plus petit dénominateur commun - rarement présentée comme telle, il est vrai - aurait dû provoquer plus de colère, d’indignation, de refus, et la focalisation des revendications à demander, à arracher à l’État, aurait dû demander plus de recul, plus de critiques, plus d’interrogations sur la société à reconstruire. C’est la spontanéité, la richesse du vécu, du partage, de l’échange, du cumul de réflexions et de travail qui furent sacrifiés, au profit d’une mise en dépendance de tant d’associations vis à vis de l’État, des partis, des syndicats, et de tant de groupes d’intérêts, si souvent cachés. D’ou les régressions actuelles de la pensée des associations féministes et l’alignement progressif de tant d’entre elles sur les positions gouvernementales. (Cf. Politique. Association)
- Qui veut tisser des fibres molles ne récolte que charpie.

Féminisme (Pensée) (5) : Il en est de la pensée féministe comme de toute pensée : certain-es ne s’en prévalent, ne s’en revendiquent que pour, en son sein, et donc plus efficacement, en saper la pertinence. Et pour donc la pervertir, la salir, la délégitimer. Si la subversion des idées subversives est aussi vieille que le monde, le processus n’est pas pour autant condamné à se prolonger.

Féminisme (Pensée) (6) : Combien de féministes ont elles, ne seraient-ce que pensé qu’elles aussi étaient infiltrées, subverties, pénétrées, manipulées, utilisées, orientées, aiguillées, incitées à, dirigées vers…? (Cf. Penser)

Féministe (Pensée) (7) : La pensée féministe doit éviter deux écueils, celui de l’hagiographie régressive et intellectuellement illégitime et celle de la dénonciation des grossièretés antiféministes, souvent une paresse de l’esprit.

Féminisme (Pensée) (8) : Dès lors que l’on pense en termes de patriarcat, de domination masculine, les concepts de féminisme « universaliste », « égalitaire », « complémentaire », « essentialiste », « différentialiste », « naturaliste », « maternaliste », « culturaliste », « libérale », « marxiste »… n’a plus lieu d’être. (Poursuivre) (Cf. Patriarcat)  

Féminisme (Pensée) (9) : La pensée féministe actuelle, du moins, celle - et la nuance est de taille - qui nous est présentée par les médias comme telle, s’inscrit peu ou prou dans le cadre ponctuel des politiques immédiates, sans dès lors les remettre en cause et tout s’inscrivant, si souvent, dans le cadre de la légitimation de l’« austérité ». Sans grandes ambitions donc, elle devient suiviste, dépendante ; elle s’affaiblit, se dilue, se perd et n’a plus que des contacts contingents, ponctuels, et si souvent symboliques, avec le réel.

Féminisme (Pensée) (10) :La pensée féministe n’a pas (seulement ?) à freiner, à résister, à faire contrepoids, à critiquer, à proposer ; elle a, comment toute pensée, à fournir les jalons d’une autre pensée du monde.

Féminisme (Pensée. Fange) : C’est aussi, souvent, nécessairement, dans la fange de leur (notre) quotidien que les femmes prennent conscience, élaborent la pensée féministe et qu’en la dénonçant, elles retrouvent leur identité. Mais le risque est que cette pensée, entachée mais aussi née, nourrie de cette fange, n’en soit apurée et que, dès lors, la pensée en soit nécessairement appauvrie.

Féminisme (Penser le) (1) : Pour - globalement - reprendre l’alternative posée par Alain Caillé concernant l’écologie politique 791 en l’appliquant à la pensée politique féministe : peut-on construire une politique, une philosophie, une morale en partant du féminisme (si tant est qu’il soit une pensée), ou ne faut-il pas plutôt penser les problèmes que pose - et ne pose pas - le féminisme dans le cadre d’une réflexion plus générale concernant la société à venir, à construire, à vivre ? Que disent, que pensent, qu’écrivent les féministes concernant la fin du travail, le chômage, l’Europe, l’État, la décroissance, l’aliénation, l’autonomie, la mondialisation, l’économie, la guerre, l’idée de frontière, l’impérialisme, la politique étrangère des États Unis, de la France etc., etc..? Vaste chantier…(Cf. Penser)

Féminisme (Penser le) (2) : Pour ce faire, sortir de l’entre soi ; s’obliger à traiter des non-dits, des questions gênantes (partir des critiques fussent-elles les plus grossières, les plus bêtes, les plus violentes, peut être un bon point de départ) ; s’extraire de l’imaginaire dominant ; faire sauter les carcans mentaux. Refuser toute logique binaire, toute inversion des questionnements. Interroger tous les termes, les agencements de phrases. Et ne pas oublier ce fondement incontournable de la pensée politique, à savoir que l’État a le monopole de la violence. Et ce dans un monde capitaliste, non moins violent. (Cf. Amnesty International, Loi, Patriarcat, Penser, Violences contre les femmes)

Féminisme (Penser le) (3) : Il manque au féminisme des pensées (renouvelées) du patriarcat mondial actuel. Pour ce faire, il manque au féminisme des pensées du socle dont sont issues ses diverses composantes, ses diverses modalités d’expression. Ce sont ces pensées - diverses, nécessairement complexes - qui non seulement peuvent permettre de penser les antagonismes, les oppositions entre féministes, mais aussi d’expliciter ce qui peut et doit fonder politiquement le refus de l’appropriation de ce terme par certains courants de pensée, au premier chef, les libéraux-proxénètes. (Cf. Patriarcat, Proxénétisme)

Féminisme (Penser le) (4) : Pour ce faire, il faut chercher, interroger, dénoncer les expressions concrètes des innombrables modalités de la domination patriarcale, et donc de toutes les aliénations dont elles sont porteuses et - concomitamment - chercher, interroger, dénoncer toutes les constructions intellectuelles, langagières, symboliques par lesquelles elles ont été construites et se perpétuent.

Féminisme (Penser le) (5) : La pensée féministe doit précisément dénouer les liens historiques que la pensée disons, ‘de gauche’ a, depuis les Lumières, construit entre matérialisme, athéisme, critique de l’État et immoralisme (dans ses multiples acceptions de la critique non pensée des « mœurs »).

Féminisme (Penser le) (6) : Il y a tant et tant de manifestations si aisément visibles du patriarcat que ce que les féministes doivent le plus craindre, est sans doute la facilité de la critique, qui vaudrait jugement.

Féminisme (Penser le) (7) : Il est plus difficile, mais plus pertinent, voire courageux à une féministe (qu’à quiconque d’autre) de critiquer le féminisme (dans ses multiples acceptions). Mais ce constat ne relève t-il pas de l’évidence ? En outre, ce qui importe, ce n’est pas l’auteur-e de la critique, mais la justesse de la critique.

Féminisme (Politique) (1) : La pensée politique féministe s'épuise vite lorsqu’on ne peut, ni ne veut attaquer ni les hommes, ni le capital, ni les syndicats, ni l'État... ni « les copines ». Analyse vécue. (Cf. Patriarcat, Politique)

Féminisme (Politique) (2) : Pour que le féminisme se diffuse (mieux) dans la conscience de chacun-e, dans la société, si les débats d’idées (critiques) le concernant sont nécessaires, leur intégration critique au sein des évolutions en œuvre dans le monde [patriarcal] le sont tout autant. En réalité, les deux sont indissociables. (Cf. notamment, Proxénétisme)

Féminisme (Politique) (3) : La crainte des scissions politiques (lesquelles devaient souvent ménager amours-propres, rapports de pouvoirs institutionnels et/ou symboliques et appartenances à des groupements divers et variés, le plus souvent occultes) a pesé lourd dans l’explication des régressions de la pensée féministe. Ce qui n’était pas suffisamment vu, c’était la richesse, ne serait ce qu’en termes de dévoilement des contradictions, dont les pensées iconoclastes [En réalité, chacun-e était l’iconoclaste de l’autre] étaient porteuses. Il fallait , trop souvent, rester entre soi, se tenir chaud, se protéger des agressions du monde. Et donc évacuer les critiques gênantes…

Féminisme (Post-moderne) : Je ne peux faire mieux que de reproduire ce slogan des années 80 : « Je serai post-moderne dans le post-patriarcat. » À ceci près, qu’aujourd’hui, « moderne » s’intitulerait « libéral ».

Féminisme (Prise de conscience) (1) : Pour freiner la prise de conscience féministe : effacer, réécrire l’histoire, dévaluer, tourner en dérision les formes d’expressions des féministes, attaquer intuiti personnae leurs auteures - plus souvent d’ailleurs, les nier - personnaliser et dépolitiser les enjeux, endormir la vigilance, évacuer et /ou tenir pour nulles et non avenues les questions gênantes, lancer de faux débats, détourner la combattivité, créer des associations idoines, promettre (le moins possible) et ne pas tenir ses promesses, corrompre si nécessaire, lancer dans le débat public des thématiques totalement dépassées et inappropriées… Bref, que du classique, à ceci près que les critiques féministes concernent les fondements de l’organisation humaine. Ce qui ne signifie pas qu’elles doivent être seules prises en compte.

Féminisme (Prise de conscience) (2) : Les chemins d’une prise de conscience féministe sont innombrables ; et ne sont pas nécessairement disons…« féministe » : ce peut être une chanson, un souvenir d’enfance, une phrase entendue, inopinément ou non, un flashback, un mot, un film, un livre, un tableau, une musique ; souvent une critique de soi…

Féminisme (Radical) (1) : Pléonasme.

Féminisme (Radical) (2) : Devenu en quelques années, par on ne sait quelle opération du Saint Esprit, synonyme de « conformiste » et « réactionnaire »... sauf si, après avoir été ainsi qualifié, il affirme justifier le proxénétisme, la pornographie, les films X et tutti quanti. Que les choses soient claires : nous sommes à mille lieux en deçà d’une critique radicale du patriarcat. Et à la genèse de son analyse. (Cf. Féministe (Radicale), Patriarcat, Radicalité)

Féminisme (Réformiste) : Ses protagonistes devraient, me semble t-il, intégrer dans leurs stratégies le fait que le féminisme dit radical est leur meilleur allié politique : pour mieux récuser / écraser le second, le premier sera nécessairement réhabilité. Demanderait aussi un certain cynisme ? Non, une analyse politique. (Cf. Politique. Réformisme)

Féminisme (Silence) : Le silence imposé au féminisme (indissociable des décisions de privilégier telle ou telle forme d’expression) est politique. Banal, certes, mais le rappeler peut éviter des auto-dévalorisations individuelles de féministes (du fait de la non prise en compte de tant de leurs modalité d’expression et manifestations) qui, elles-mêmes, se greffent si aisément sur l’ancestrale, la faible confiance en soi des femmes. (Cf. Pensée (Féministe. Silence)

Féminisme (Socialisme) : Le socialisme n’a pas, par définition, pu intégrer la critique du patriarcat dans ses critiques anticapitalistes. Tout au plus, (du fait des femmes socialistes surtout), en a t-il critiqué certaines manifestations, en a t-il dévoilé certaines contradictions, et, quelques rares fois, affirmé l’idée selon laquelle le patriarcat était en lui-même un système de domination. Le plus souvent, le socialisme a conforté, cautionné le patriarcat, en a même souvent aggravé les modalités d’expression et si souvent, formellement justifié les manifestations les plus scandaleuses. En tout état de cause, la pensée socialiste et son avatar communiste, n’a pu en tirer les nécessaires conclusions, à savoir critiquer les associations, partis, syndicats, qui s’inscrivaient dans le cadre d’une pensée socialiste, communiste. Le féminisme, en revanche, du moins dans certaines de ses composantes, a cherché - et cherche toujours - à articuler anti-patriarcat et anti-capitalisme.

Féminisme (Stéréotypes) (1) : De régressions en régressions, de reculs en reculs, de confusions en confusions, de verbiages et verbiages, de cautions en cautions, autant de dénis du réel, sous couvert de « stéréotypes », que l’on se garde bien, sauf manifestations primaires [du type bleu pour les garçons, rose pour les filles ou : dinettes pour les filles et construction de camions pour les garçons] de définir. Joint au terme de sexisme, on est loin de la clarification de ce que l’on dénonce. Cf.,« Sexisme : Des féministes envahissent un magasin de jouets pour lutter contre les stéréotypes» 792 Joint à celui de « mentalités », on s’interdit toute avancée politique. Cf., Najet Vallaud Belkacem, Ministre des droits des femmes], auteure de : « Contre les stéréotypes et le sexisme 'd’habitude', il faut agir sur les mentalités ». [2014] Il suffit alors d’assurer qu’hommes et femmes en pâtissent - qui dirait le contraire ? - tout y enfermant les féministes dans ce projet qui le nie et le tour est joué. Cf., Yves Deloison, auteur de : « Manifeste pour un nouveau mâle » et de : « […] Être féministe, c’est lutter contre les stéréotypes qui enferment les femmes comme les hommes dans des carcans. […]» 793

Féminisme (Stéréotypes) (2) : Le terme de stéréotype centré sur la représentation d’un sujet, d’un objet, telle qu'elle y est habituellement admise et véhiculée ne signifie que ce que chacun-e veut bien qualifier ainsi. Il interdit donc toute prise en compte de ruptures, d’évolution, de modification, d’inversion des valeurs. Un exemple : un homme politique anglais affirmait que des enfants [se] demandaient à la fin du ‘règne’ de Margaret Thatcher « si un homme pouvait devenir Premier Ministre ». 794 (Cf. Réalité, Patriarcat, Sexe-s. sexisme)

Féminisme (Tabous) : Le féminisme partage nécessairement les tabous de la société au sein de laquelle il est né et dont il partage nombre de valeurs. La question est de savoir lesquels. Et si l’on peut penser sur les fondements de la lutte contre les tabous ? La réponse est : non.

Féminisme (Victimaire) : Soit ne veut rien dire, soit une contradiction dans les termes. En tout état de cause, un manque de rigueur qui entretient une confusion linguistique et donc politique. Affirmer être « contre » favorise les carrières. (Cf. Langage. Victime)  

II. Féministe :

Féministe (1) : Ce n’est pas moi qui « suis » féministe, c’est le monde qui « est » patriarcal : affirmer cela interdit toute justification et place la réflexion là où elle doit se situer.

Féministe (2) : Qui peut se prévaloir, comment peut-on se prévaloir d’« être » féministe ? C’est absurde. Tout au plus, grâce à la vie, à la réflexion, au savoir, peut-on s’exercer à, s’engager [dans un processus] vers, avancer vers ce qui peut s’apparenter à une pensée du monde, à une philosophie de l’être humain, à un art de vivre, libéré-e des carcans du patriarcat, et donc de tous les systèmes de domination, sans maîtres-ses, ni modèles, nui « mères spirituelles » mais grâce à la vie, à l’histoire, aux exemples et aux réflexions propres à chacune. (Cf. Langage. Verbe. Être, Politique (Projet). Exemples, Patriarcat)

Féministe (Analyse) : Échange entre le capitaine Harville et Anne Eliott, dans Persuasion [1818] de Jane Austen:
* «  […] Capitaine Harville : « Je ne crois pas avoir jamais ouvert de livre qui n’eut quelque chose à dire sur l’inconstance des femmes. Les chansons et les proverbes ne parlent que de l’humeur volage des femmes. Mais peut être allez vous me dire qu’ils ont tous été écrits par des hommes. »
* Anne Eliott : « Peut être, en effet…oui, s’il vous plait, pas de références à des exemples tirés des livres. Les hommes, en racontant leur histoire, ont eu, sur nous, tous les avantages. Ils ont eu une éducation tellement supérieure à la nôtre ; se sont eux qui ont la plume en main. Je ne reconnais pas aux livres la propriété de prouver quoi que ce soit. »
* Capitaine Harville : « Mais alors, comment prouver quelque chose ? »
* Anne Eliott :  « Nous ne prouvons jamais rien. Nous ne devons pas nous attendre à prouver quoi que ce soit sur ce point. C’est une différence d’opinion qui ne souffre pas de preuves. Il y a probablement, à l’origine, un petit partis-pris qui nous fait interpréter en faveur de notre sexe tous les faits que nous avons vu se produire autour de nous et dont beaucoup (peut être les cas, justement, qui nous frappent le plus) sont précisément ceux qu’on ne peut citer sans trahir un secret ou qu’il ne convient pas de mentionner pour certaines raisons. […] »795 Des réflexions à prolonger…(Cf. Antiféminisme )

Féministe (Devenir) : On naît, sinon « femme », du moins « [petite] fille » ; on devient féministe. Mais, préalablement, on nait, comme les hommes, être humain. (Cf. Êtres humains. Femme-s)

Féministe (Dworkin Andrea) :Penseuse féministe d’envergure dont plusieurs textes n’ont été publiés en français que grâce aux Éditions Québécoises Sisyphe 796 (Travail de traduction poursuivi par Tradfem (Collective de traduction de textes féministes radicaux) 797 : juge l’édition française et dévoile, révèle sa fonction politique.
- Auteure de : « We have the right to fight back ». À remplacer par : « We must » ? (Cf. Édition/Réédition, Sade)

Féministe (Être) : Entendu (août 2015) : « À l’écoute de sa vie, je comprends mieux pourquoi elle est féministe ». Non, elle est féministe parce qu’elle a pris conscience qu’elle vivait dans un monde patriarcal. (Cf. Patriarcat)

Féministe (Guillemets) : Il eut à écrire le mot de féministe ; Il y ajouta des guillemets. Que souhait-il signifier ? : une défiance ? une mise à distance ? une crainte ? un refus ? des scrupules ? un déni ? Mais de qui ? de quoi ? : du terme, de ses multiples significations ? ou de celle à qui son envoi était adressé ?

Féministe (Groult Benoîte) : Auteure de : « Naître en tant que féministe, c’est un peu comme naître tout court. » 798

Féministe (Hommage) : Ils disaient lui rendre « hommage » ; ce n’était, trop souvent, que l’expression d’une faiblesse qu’ils n’osaient se reconnaître, d’une faillite qu’ils ne voulaient admettre.

Féministe (Iconoclaste) : Être [féministe] iconoclaste ne suffit pas : encore faut-il refonder ce que la pensée féministe détruit. (Cf. Penser)

Féministe (Mais…) :Qu’il ne soit pas dit d’une féministe : elle est « féministe mais »…Comme on disait autrefois d’Elisée Reclus, il est anarchiste, mais c’est un grand géographe ou de Kropotkine, il est anarchiste, mais il a été prince…799

Féministe (Nécessité / signification d’une pensée politique) : Une forte réflexion : « Il est en soi malaisé et sans doute illusoire de donner à des opinions structurant une société la forme d’une idéologie et d’une théorie politique : les présupposés sur lesquels repose une société sont rarement reconnus ou pleinement compris par ceux (et celles) dont ils régissent l’existence et dont ils ordonnent l’expérience ; ils subsistent habituellement au niveau des croyances inconscientes et inarticulées. Lorsqu’ils s’élèvent jusqu’à un niveau manifeste de conscience, c’est en général que les normes fondamentales de la société sont soumises à des tensions, et peut être même menacées. Le seul fait de parler de présupposés fondamentaux, fut-ce en leur faveur, entraine le risque qu’ils soient remis en question ; on a rarement l’occasion de les expliciter à moins que les tensions au sein de la société ne soient suffisantes pour justifier qu’on soulève le problème des normes fondatrices. Le faire […] c’est augmenter la vitesse et l’intensité avec laquelle un débat public sur ces fondements prendrait place ; une fois imprimée et disponible pour la controverse, toute croyance reçue voit les éléments qui la composent devenir avec une âpreté croissante, sujet à définitions, discussions et remises en cause. » 800
- On peut ajouter à cette si juste analyse le constat selon lequel la France (dans toutes ses instances dominantes) depuis des décennies tente d’empêcher - et jusqu’ici, globalement a réussi - l’émergence des conséquences de ce dévoilement. Mais la taupe…
- Une pensée féministe est pour le patriarcat - qui s’était approprié, sans être dénoncé ni donc réellement remis en cause, le monopole de dieu, de la raison, de la loi… : son talon d’Achille. C’est avant tout là qu’il faut agir, sans pourtant en faire un quelconque préalable : toutes les contestations, les luttes sont nécessaires et contribuent aussi à l’élaboration d’une pensée critique. (Cf. Politique. Projet)  

Féministe (Participation à la construction d’une pensée, d’une politique, d’une société féministe) : Ne peuvent y mener ni le don, ni le sacrifice de soi, ni le dévouement, ni la complaisance dans la souffrance. Ne peut en être partie prenante la justification, même sur un point considéré comme mineur, d’un quelconque statu quo. Et aucune légitimation, au nom d’un futur espéré plus positif, n’est acquise sur le fondement des buts que l’on assigne à la société. C’est maintenant que le féminisme doit être en chacun-e.

Féministe (Pelletier Madeleine) : Pour moi, si tant est qu’une hiérarchie soit pensable, la plus grande féministe française. Meurt, comme Camille Claudel, Zelda Fitzgerald et Séraphine Louis, dans un asile d’aliéné-es. 801 Comme l’avait été, avant elles, Théroigne de Méricourt [1762-1817] internée pendant 23 ans à la Salpetrière. (Cf. Claudel (Camille), Fitzgerald (Zelda), Séraphine Louis)

Féministe (Radicale) (1) : Refuser d’être qualifiée de « féministe radicale » : c’est le système patriarcal qui est radicalement injuste, pas la personne qui, simplement, constate, analyse et critique ledit système.
- Qui plus est, qui peut être qualifiée d’être « féministe » ? Ne peut on pas plutôt aspirer à progresser dans la réflexion, dans la critique (au premier chef, du qualificatif lui-même ?), dans l’agir féministe ?

Féministe (Radicale) (2) : Une féministe [radicale] n’est pas « injustement méconnue » : elle est logiquement déniée par le patriarcat. Il dévoile alors soit son impuissance à la critiquer, soit son refus de la considérer comme une opposante et donc, par son mépris, dévoile son manque d’intelligence.

Féministe (Radicale) (3) : L’expression de « féminisme radical » et/ou de « féminisme libertaire » doit être selon moi récusé, sauf explicites clarifications : à savoir que ne peut en faire partie, toute pensée qui, peu ou prou, défende, justifie, légitime le proxénétisme, la pornographie…
* Mais, plus fondamentalement, à l’écoute de l’emploi de l’expression « Islamiste radical », n’est-ce pas, en sus, l’emploi de « féminisme », celui de « radical » qui doit être soit récusé, soit clairement et sans ambiguïté, explicité ? Pour en démontrer l’incohérence, voire l’absurde, fondé sur le simple accolement de deux mots, quel serait le lien entre les pensées de Madeleine Pelletier, Valérie Solanas, Katharine Mac Kinnon, Andrea Dworkin, Marie-Jo Bonnet, Christine Delphy, les Femen… ? (Cf., Femme (Collin Françoise), Féministe, Féminisme Radical (1,2), Langage (Verbe Être)

Féministe (Radicale) (4) : Édith Stein, (deux ans avant son entrée au Carmel) auteure en 1931 de : « Comme lycéenne et étudiante, j’ai été une féministe radicale. Ensuite, j’ai perdu tout intérêt pour la question. […] »802

Féministe (« Reconnue ») : Une féministe « reconnue » : s’inquiéter…Une féministe « patentée » : fuir. Méchant ?
* Plus globalement, ne pas accepter d’être reconnu-e par quiconque ? Être, simplement, écoutée, apprécié-e ou non, critiqué-e, lu-e, réfléchi-e.

Féministe (Relève) : Attendre la relève, voir émerger, voir arriver la « relève » [féministe], n’est ce pas prolonger l’histoire et en exclure les ruptures ; n’est ce pas, aussi, peu ou prou, aspirer à se prolonger soi même ?

Féministe (Revendication) (1) : La première revendication féministe : prendre les mots au pied de la lettre ? Sans doute alors, cesseraient-on de qualifier de « blague », d’« humour », de « second degré » - ce qui, incidemment, ne veut rien dire - les humiliations, les injures, les jugements dénégateurs, les torrents d’absurdités, les violences dont nous sommes, sans en avoir le monopole, quotidiennement les cibles ? Et cela, c’est pourtant clairement lisible : il faut juste vouloir le lire. (Cf. Femmes (Nous les…), Langage, Patriarcat)

Féministe (Revendication) (2) : Une revendication féministe simple et universelle, entendue hier dans la bouche du dessinateur Joann Sfar : « Que les hommes cessent d’emmerder les femmes ». 803
* Ajout. 6 janvier 2016. Du même, décidément pertinemment conséquent, explicitant son retrait de la liste des trente hommes nominés pour le grand prix du Festival de BD d’Angoulême : «Bien entendu, je soutiens à mille pour cent la démarche de Riad (Satouff). Aucun auteur ne peut souhaiter figurer sur une liste entièrement masculine. Cela enverrait un message désastreux à une profession qui de toutes parts se féminise. Bien entendu, je demande que mon nom soit retiré de la liste des nommés.» 804 (Cf. Hommes. Féminisme)

Féministe (Solanas Valérie) : Après avoir écrit le Scum Manifesto et tiré sur et blessé Andy Warhol, le 3 juin 1968, elle fut accusée de tentative de meurtre, attentat et de possession illégale d'une arme à feu. En août, elle fut déclarée irresponsable de ses actes et a été internée au Ward Island Hospital. Plus tard, à la suite d'une psychothérapie, et après avoir purgé une peine de prison pour coups et blessures volontaires, Solanas reniera le manifeste et déclaré que «c’était juste une figure de style ». (Wikipédia) (À prolonger) (Cf. Femme Remarquable)

Féministe (Solidarité) : Un exemple, parmi tant et tant, la solidarité féministe ayant permis, en 1973 / 1974, au Portugal, la levée, au Portugal, de la saisie du livre Nouvelles lettres portugaises de Maria Isabel Barreno, Maria Teresa Horta, Maria Velho da Costa, sa traduction à l’étranger et leur acquittement des charges d’accusation « d’outrages à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Évelyne Le Garrec et Monique Wittig, dans leur préface à ce livre, en font part. Elles écrivent en outre : « Les trois Maria avaient prévu qu’elles serraient en butte à des persécutions, non parce que, comme leurs juges le prétendent, ce livre est pornographique, mais parce qu’il est féministe, écrit par trois femmes, et à ce titre, dangereux. Écrit par une seule d’entre elles, peut être aurait-il été interdit aussi, mais il est peu probable qu’il y aurait eu des poursuites judiciaires. Car il serait entré dans le cadre de la création littéraire et individuelle, ce qui est acceptable. Mais trois femmes qui se réunissent pour écrire un livre dénonçant la condition féminine, c’est déjà un noyau d’organisation. Choses inacceptables. Menaces pour l’ordre établi. » 805 (Cf. Politique)

Féministe (Théorie) : Une contradiction dans les termes. (Cf. Patriarcat)

III. Féministes :

Féministes : Ce qui manque trop souvent, c’est la force que donne la croyance en soi, c’est l’amour-propre nécessaire à l’affirmation de sa légitimité à s’exprimer. Certes, difficile lorsque l’on a été élevée, comme beaucoup d’entre nous, dans la ferme condamnation de « l’orgueil ». Et, poison ultime, dans celle de « l’égoïsme ».

Féministes (Associations) (1) : Derrière toute volonté de regroupement des associations [féministes] entre elles, il y a une volonté d’hégémonie. S’interroger donc d’emblée sur les plaintes concernant l’éparpillement des associations [féministes…] laquelle serait, ne serait-ce que partiellement, responsable de la faiblesse de leur poids politique. On ne construit pas un projet politique féministe sur la base d’un agrégat composite de réflexions, d’actions, engagements ponctuels. Qui plus est, on [s’] interdit alors toute pensée globale du fait de la nécessaire recherche dans cette logique, du plus petit dénominateur commun. La question, aussi difficile à poser que complexe, nécessairement évolutive, qui devrait être première et publiquement affirmée : une association féministe, pour quoi faire ? Pour quelle société ? L’entre-soi en retarde la nécessité, en recule l’échéance. (Cf. Politique. Associations)

Féministes (Associations) (2) : Aucune finalité ne demande d’être, de « rester uni-es ». À l’inverse, « rester unies» justifie si souvent cautionner ce qu’individuellement, l’on réprouve, et, si souvent, légitimer ce contre quoi l’on affirme vouloir lutter. La grande crainte : moins sans doute être, de s’isoler, rester ‘seule’, que risquer et pouvoir d’être mise au ban d’un milieu, lorsque ce n’est pas d’un revenu, pour des salariées.

Féministes (Ayant quitté les associations féministes) : Il nous manquede grandes historiennes, de grandes romancières, pour connaître, comprendre, tirer profit de toutes les réflexions des femmes ayant quitté les associations féministes. À l’instar, par exemple, de ce que Doris Lessing a magistralement analysé concernant les communistes et le parti communiste [anglais] en Afrique du Sud dans Le Carnet d’or. (Cf. Féminisme. Histoire du, Politique. Associations))

Féministes (Bostoniennes) : [1886] Henry James, citant le jugement critique effectué par Miss Prance des féministes Bostoniennes : « Elles estiment que les femmes sont les égales des hommes ; mais elles sont bien plus contentes quand c’est un homme qui se range à leurs idées que quand c’est une femme. » 806 Loin d’être toujours encore vrai, tant s’en faut, mais (Cf. Hommes (féministes))

Féministes (Critique des hommes) : Les féministes, à force de critiquer - à juste titre ? - les hommes, doivent se prémunir du danger de leur ressembler. Et ce d’autant plus que l’on reproduit nécessairement ce que l’on combat et qu’hommes et femmes ont été construits par le même monde patriarcal.

Féministes (« Intellectuelles ») : Les ‘intellectuels’, les universitaires, les journalistes…, en règle générale, lorsque véritablement contraints d’avoir à émettre concernant l’une ou l’autre, une appréciation, d’avoir à se prononcer, préfèrent détourner l’attention, ou juger des personnes. Sinon, il faudrait lire et comprendre leurs écrits. Pire : porter un jugement au fond qui ne soit pas trop gênant pour leur réputation intellectuelle. Peu s’y risquent ; ceux, rares, qui le font, vont, en règle générale, dans le sens du courant. Les autres, l’immense majorité, prudemment, se taisent. Sans oublier, ceux qui, après avoir été cautionnés par elles, sont devenus le fer de lance de l’antiféminisme. (Cf. Anti-féminisme, Égérie, Fraisse (Geneviève), Patriarcat, France), Hommes « intellectuels ». France)

Féministes (« Intellectuelles-de-gauche ») : Pour la presse, pour les ‘intellectuel-les’ etc.,..une féministe peut être ‘de gauche’, peut même être - rarement - qualifiée d’’intellectuelle’, mais elle ne peut être une ‘intellectuelle de gauche’. D’ailleurs, si elle l’était, elle ne pourrait être féministe. Et « intellectuel », en sus, ne veut pas dire grand-chose et, en tout état de cause, peut cautionner des jugements les plus graves. 807 (Cf. Gauche, Patriarcat (en France), Hommes « intellectuels ». France. XXème siècle)

Féministes (Maitron (Le)) : À quand un Maitron 808 [1910-1987] des féministes, avant que tant de vies de militantes ne sombrent dans l’oubli ? Nécessite préalablement a minima la clarification du concept de féminisme. Dans l’attente, les féministes sont dissoutes dans l’anarchisme et dans l’histoire du mouvement ouvrier et syndicaliste. Alors que la clarification des liens historiques et des contradictions théoriques entre les analyses du monde anarchiste, libertaire, communiste, alter-mondialiste…et féministes n’ont jamais sans doute été si nécessaires, il existe un risque d’élargir, illégitimement, ces concepts pour y intégrer des femmes qui n’étaient ni féministes, ni libertaires. Pour en masquer les contradictions ? (Cf. la présentation récente de Madame Messali, Émilie Busquant, qualifiée à plusieurs reprises, à tort, comme telle.)
- N.B. 5% de femmes citées dans le Dictionnaire Maitron des Anarchistes. (2014)

Féministes (Occidentales) : Les États les plus grossièrement, les plus violemment patriarcaux, emploient a satiété [je pense notamment aux débats concernant le code de la famille Algérien en 1984] l’argument selon lequel les femmes de ces pays ne doivent pas s’aligner sur les positions des féministes occidentales, caricaturées à plaisir. Il s’agit certes d’une réaction nationaliste, qui elle-même fait suite à une longue et dramatique histoire coloniale, impérialiste, laquelle fait fi et interdit tout échange, toute solidarité internationale des femmes. Mais il n’est pas suffisant de s’arrêter à cette critique. Les féministes occidentales, dans toute leur diversité, vivent dans États dont les responsables vendent des armes dans le monde entier ; font la guerre partout (surtout en dehors de leurs frontières) dans le monde, lors qu’ils estiment devoir sauvegarder leurs intérêts ; reçoivent, négocient avec des chefs d’États dont, pour se limiter à l’islam, la charia est le fondement, etc, etc… Dès lors, politiquement parlant, pour ne prendre que l’exemple le plus manifeste actuellement de la critique par les féministes de la religion musulmane comme fondement de l’État, les féministes occidentales doivent, pour que leur critique féministe de l’islam politique soit entendue, crédible, préalablement affirmer clairement concomitamment leur dénonciation des politiques menées par les États occidentaux. Sinon, en toute logique, sous couvert de critiques de l’Islam-isme, elles risquent fort d’exprimer aussi leur soutien aux politiques occidentales menées par les États au sein desquels elles vivent et dont elles deviennent les alliées et les cautions. À cette occasion, rappeler que le concept politique d’« Occident » doit être critiqué et qu’il ne se réduit pas à la position des gouvernant-es des États qui le composent.

Féministes (Prison) : Combien de féministes françaises en prison pour leurs idées, pour leurs engagements féministes ? Et combien, pour les mêmes raisons, ont-elle été assassinées ? Doit rendre modeste les féministes dites radicales. (Cf. Femmes (assassinées).  

Féministes (Projets politiques) : Les féministes doivent proposer des projets, des morales, des principes, des objectifs, des utopies ; pas seulement des objections au monde actuel, dont la refondation est impensable sans une libération de la parole des femmes, de toutes les femmes. Elle seule permet de dévoiler les chapes de plomb qui pèsent sur elles, sans laquelle leurs vécus, leurs analyses, leurs revendications ne peuvent que rester enfermé-es, enfoui-es, là où ils / elles sont tapi-es. Pour ce faire, agir est mieux que réagir ; faire est mieux que dire de faire ; anticiper est mieux que freiner ; avoir une stratégie à long terme est mieux que d’avancer par tactique et alliances ; penser un autre avenir est mieux que concocter des programmes… (Cf. Politique. Projet)

Féministes (Raison) :Je lis dans un dossier intitulé : « Des hommes féministes, est-ce possible ? » publié par La Gazette des femmes (Québec) concernant Zéro macho : « Si on voulait résumer notre point de vue en une phrase, ce serait :Les féministes ont raison’. » […]. Par quels processus en est-on arrivées à ce degré zéro de la pensée politique ? Je dois préciser que cette phrase est suivie de : « Notre place n’est pas de prendre leur place, mais de réfléchir en tant que membre du groupe dominant, à ce que l’on peut faire pour participer à l’avancement vers une société plus égalitaire. » 809 On peut, la concernant, cependant constater l’évidente contradiction entre ce soutien inconditionnel aux « féministes » et la présentation, toute personnelle, qui est donnée du féminisme : « participer à l’avancement vers une société plus égalitaire » laquelle, en sus, selon moi, ne relève pas d’une pensée féministe. Je précise enfin que la rédactrice de l’article n’ayant pas publié le nom de l’auteur qui évoque le « nous », je n’ai pu signifier le nom de l’auteur, lui cité, de la seconde phrase.

Féministes (Reconnues) : Tant que les féministes voudront être reconnues, aimées, intégrées, citées, nommées, promues, médaillées, invitées, flattées, avoir le sens de l’humour, être séduisantes, etc., tant qu’elles accepteront d’être définies par leur apparence, leur mode de vie, leur famille d’origine, leur supposée ‘sexualité’, leur âge, leurs maris / amant-es..., il n'y aura pas de féminisme politique. Au mieux, du colmatage de brèches.
- Mais comment avancer, en la matière, sans ego peu ou prou conforté ?
* Ajout. 29 septembre 2014. Attendre, aspirer à une reconnaissance, regretter de ne pas être reconnue, c’est reconnaître à certain-es le droit de vous reconnaître. C’est se reconnaître comme dépendante ; c’est reconnaître son aliénation ; c’est perpétuer les rapports de dépendance, dont la logique ultime a été (pour ne prendre qu’un exemple) exprimée par le roi Beaudoin lors de la cérémonie d’indépendance du Congo (30 juin 1960) : « C’est à vous qu’il appartient maintenant de démontrer que nous avons eu raison de vous faire confiance. » En radicale opposition, lire le discours de Lumumba.

Féministes (Sciences po) : Dans les années 80, l’association féministe de Sciences po (Paris) s’appelait Les sciences potiches se rebellent. En 2015, elle s’intitule : Garces (Groupe d'Action et de Réflexion Contre l'Environnement Sexiste) et s'inscrit dans la mouvance LGBT…

Féministes (Unies) : Entendu hier concernant la campagne : « Marre du rose », après l’énoncé des associations partenaires : « Toutes les féministes sont unies… » 810

IV. Féminisme. Antiféminisme :

Féminisme (Antiféminisme) (1) : Ce sont moins les antiféministes qui sont stupides que le patriarcat qui est indéfendable. (Cf. Patriarcat)

Féminisme (Antiféminisme) (2) : Cf., l’analyse de Benjamin Constant : « Il y a des axiomes qui paraissent clairs, parce qu’ils sont courts. Les hommes rusés les jettent, comme pâture à la foule ; les sots s’en emparent parce qu’ils leur épargnent la peine de réfléchir et ils les répètent pour se donner l’air de les comprendre. Des propositions dont l’absurdité nous étonne, quand elles sont analysées, se glissent ainsi dans mille têtes, sont redites par mille bouches et l’on est réduit sans cesse à démontrer l’évidence ». 811 Jusqu’au jour où l’on où l’on se refuse à penser sur le terrain de la justification, et donc à refuser de « démontrer » quoi que ce soit qui ne soit pas fondé sur sa propre analyse. Et là, on a fait une grande avancée conceptuelle et donc politique. (Cf. Féminisme. Justification)

Féminisme (Antiféminisme) (3) : Son principal (?) non-dit inconscient : la crainte de contester et donc d’entrer en conflit avec tous les ordres conservateurs d’injustices que le patriarcat cautionne et justifie - et dès lors, d’avoir à être confronté-es à la construction de sa propre structuration psychique. Si cette analyse est juste, alors les antiféministes, pas plus que quiconque d’ailleurs, ne peuvent, ni ne doivent être qualifiés de « stupides »…(Cf. Hommes (Ayant peur des femmes))

Féminisme (Antiféminisme) (4) : Dévoiler, révéler, dénoncer les manifestations de l’antiféminisme ne suffit pas - tant s’en faut - à reconstruire un monde libéré du patriarcat. (Cf. Patriarcat)

Féminisme (Antiféminisme) (5) :En caricaturant les oppositions, les antiféministes soit ne veulent rien comprendre, soit comprennent trop bien où sont leurs intérêts. Ceci étant, quelles qu’en soit les raisons, il y a autant à comprendre chez eux/elles que chez les féministes.

Féminisme (Antiféminisme. Arendt Hannah) : [1970] Auteure de : « Ces jeunes filles fort douées ont bien du mal à réfléchir posément à toutes ces questions féminines que le féminisme s’est entendu à embrouiller à merveille, d’autant plus difficilement qu’elles rechignaient à s’y prêter. Cette absurdité se déchaîne ici en allant de pair avec les mouvements de libération, et les étudiantes vous demandent comment on doit s’y prendre pour garder un homme. Si on leur répond : ‘bien faire la cuisine, il n’y a pas de honte à retrousser ses manches’, etc., les voilà toutes ébahies. » 812

Féminisme (Antiféminisme. Aristote) : [384-322 av. J.C] Auteur de : « La comparaison avec les bêtes pour établir que les femmes doivent avoir les mêmes fonctions que les hommes est absurde : « [les bêtes], elles, n’ont pas de maison à tenir. » 813 (Cf. Politique (Animalisation du monde), Femmes)
* Ajout. 3 février 2014. Poulain de la Barre [1647-1725], auteur de : « Aristote à qui l’on conserve encore dans les Écoles le nom glorieux de Génie de la nature sur le préjugé qu’il l’a mieux connue qu’aucun autre Philosophe ; prétend que les femmes, ne sont que des Monstres. Qui ne le croirait, sur l’autorité d’un personnage si célèbre ? De dire que c’est une impertinence, ce serait trop ouvertement choquer ses suppôts. Si une femme quelque savante qu’elle fût, en avait écrit autant des hommes, elle perdrait tout son crédit, et l’on s’imaginerait avoir assez fait pour réfuter une telle sottise que de répondre que ce serait une femme, ou une folle qui l’aurait dit. Cependant, elle n’aurait pas moins de raison que ce Philosophe. […] » 814 

Féminisme (Antiféminisme. Bigard Jean-Marie) : Publicité pour le spectacle de Bigard [auteur, entre autres, de : « Toutes des salopes »] sur les portes du métro : un slip d’homme dans lequel les formes d’un sexe d’homme (gros bien sûr) sont particulièrement mises en valeur. Compte tenu de la hauteur de cette pub, soit on (un-e enfant) a ledit sexe devant sa bouche, soit on (un-e adulte) le touche avec sa main. (Août 2001)
- Ce fut lui qui fut choisi pour incarner en décembre 2003, la série télévisée intitulée : « Mon prof, ce héros ». (Téléfilm. TF1. 2006)
- Ce fut lui enfin qu’il fit partie - honte ultime ? - de la délégation officielle française lors de la première réception de Nicolas Sarkozy au Vatican (26 décembre 2007). (Cf. Êtres humains (Injures), Pornographie, Hommes politiques. France. XXème siècle (Sarkozy Nicolas), Sexe)

Féminisme (Antiféminisme. Charge de la preuve) : La charge de la preuve incombe aux antiféministes : toute justification féministe - en soi, déjà une faiblesse - est d’emblée donc à bannir. Mais pas la réflexion. (Cf. Féminisme (Justification), Justice (Preuve)

Féminisme (Antiféminisme. Critique de l’) : Rousseau, auteur de : « J’admirais comment on pouvait écrire avec si peu de ménagements et nulle réflexion sur des matières que j’avais méditées presque toute ma vie sans avoir pu les éclairer suffisamment et j’étais surpris de ne pas trouver dans les écrits de mes adversaires une seule objection que je n’eusse vue et rebutée d’avance comme indigne d’attention. » 815 Avec nettement plus de réserves concernant la seconde partie de la phrase, j’ose reprendre à mon compte son jugement. En tout état de cause, une pensée positive fort revigorante.

Féminisme (Antiféminisme. Dénonciation) (1) : Sous couvert de - légitimement - dénoncer l’antiféminisme, les féministes se sont trop souvent prémunies d’interrogations salutaires, nécessaires, indispensables, lesquelles ont contribué à leur délégitimation.

Féminisme (Antiféminisme. Dénonciation) (2) : Christine de Pisan [1405], auteure de : « […] Qu’ils se taisent donc ! Qu’ils se taisent dorénavant ces clercs qui médisent sur les femmes ! Qu’ils se taisent, tous leurs complices et leurs alliés qui en disent du mal ou qui en parlent dans leurs écrits ou leurs poèmes ! Qu’ils baissent les yeux de honte d’avoir tant osé mentir dans leurs livres, quand on voit que la vérité va à l’encontre de ce qu’ils disent […]» 816 (Cf. Femme (Remarquable), Politique (Vérité)

Féminisme (Antiféminisme. Dénonciation) (3) : La meilleure dénonciation ? : que chacun-e sache que ce qui est critiqué [chez les femmes, les féministes] révèle, dévoile la vérité de soi.

Féminisme (Antiféminisme. Engels (Friedrich) : Engels, auteur, le 2 octobre 1891, de : «  […] Bebel parle avec un immense enthousiasme de l’ardeur avec lequel les femmes travailleuses d’Allemagne rallient à présent le mouvement et, si tel est le cas, les ânesses désuètes et semi bourgeoises du féminisme ne tarderont pas à être reléguées à l’arrière-plan. » 817

Féminisme (Antiféminisme. Ferré (Léo) : Auteur de : « Ton style, c´est ton cul, c’est ton cul, c´est ton cul. Ton style, c´est ma loi quand tu t´y plies salope ! » […] [Rajouté ( ?) à la fin : « Ton style c'est ton cœur, c'est ton cœur, c'est ton cœur »] 818  (Cf. Grossièreté, Écrit (Style)

Féminisme (Antiféminisme. Kollontaï Alexandra) : [1872-1952]Auteure en 1920 dans un article circonstancié consacré à l’histoire du mouvement féminin ouvrier en Russie, de : […]« En 1905 et 1906, le poison du féminisme infecta non seulement les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires mais aussi certains bolcheviks actifs. » 819[…] (Cf. Femme (Remarquable. Kollontaï Alexandra)  

Féminisme (Antiféminisme. Lesbophobie) : Pourquoi dit-on : « antiféminisme » et « lesbophobie » ? Pourquoi les lesbiennes seraient-elles - ou non - plus l’objet d’une « phobie » que les féministes ? Par ailleurs, la « phobie » [des lesbiennes] - pas plus que de quiconque - est-elle un terme adéquat, approprié, dès lors qu’il est normalisé ? Non, car ce terme qui se réfère à des structurations psychiques, politiques, culturelles, ne peut être transposé tel qu’en lui-même en tant que ‘concept’ par le droit, par la loi ; et, sous couvert de la combattre, le terme légitime le concept de « […] phobie ». Nommer, c’est créer. (Cf. Êtres humains. Relations entre. Haine)

Féminisme (Antiféminisme. Nietzsche) : Parmi les plus stupides des antiféministes, mais, pour moi, le plus pertinent des penseurs (patentés…). En dépit de, en tenant compte de, en étant lucide sur ses flagrantes contradictions, ses cercles (de raisonnements) vicieux, ses absurdités, ses confusions, ses monstruosités, ses aberrations historiques, ses qualificatifs erronés, ses insupportables mépris, ses ignominies…,  la force de ses fulgurances, de ses énigmes bouleversantes, de ses extrêmes qui vont au plus fondamental, des coups qu’il ose porter à ce qu’il considérait comme essentiel, son courage intellectuel (l’un de ses plus grands mérites) justifient néanmoins cette appréciation. Un penseur donc, pas un philosophe.
* Ajout. 21 octobre 2015.À la relecture, cette appréciation se focalisant sur la seule pertinence du penseur est critiquable : elle ne lie pas ladite pensée de son antiféminisme, qui n’en serait qu’un avatar  secondaire ; elle sous-estime donc gravement la portée et les dangers de l’affirmation de son antiféminisme. La « stupidité » évoquée par moi ne relève pas par ailleurs d’une analyse.

Féminisme (Antiféminisme. Nougaro Claude) : Auteur de : « Mieux encore que dans la chambre je t'aime dans la cuisine. Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine. Quand tu fais la tarte aux pommes, poupée, tu es divine. » 820

Féminisme (Antiféminisme. Souchon Alain) : Auteur de : « J'aime quand vous êtes sérieuses et extrêmement coquettes. Sérieuses dans les combats de femmes, que vous menez avec raison. Et coquettes parce que les filles trop féministes finissent par avoir les seins qui s'aplatissent, et c'est moche. » 821 (Cf. Femme (« Moche »))

XI. Justice

Justice (1,2,3) ; Avocat-e (1,2,3) ; Bilger (Philippe) ; Calliaux (Henriette) ; Classements sans suite ; Clereaux (Marie) ; Condamnations injustes ; Confiance ; Critiques féministes ; Des hommes (1,2) ; Doise (Rosalie) ; État ; Fait ; Fait. Amnesty International ; Grâce (Demande de) ; Honneur ; Imprescriptibilité (des crimes en matière de violences à personne ; Intentionnalité : Juges (1,2,3,4); Juge (d’instruction) ; Juges (Anarchistes) ; Juges (Genet Jean) (1,2) ; Juges (Sand George) ; Juges (Sénèque) ; Juges (Séverine) ; Juges (Zay Jean) ; Juge et partie ; Jugement ; Juger (1,2) ; Juger la Justice. Procès Jacqueline Sauvage ; Juré-es ; Jurer de dire la vérité ; Juristes ; Madame Lafarge ; Leclerc (Annie) ; Légitime défense ; Lettre de cachet ; Lois ; Montesquieu ; Moyens ; Non lieu ; Nozières (Violette) (1,2) ; Obama (Barak)) ; « Oui » ou « Non » ; Pardon (1,2, 3) ; Pascal (Blaise) ; Pécresse (Valérie) ; Présomption d’innocence (1,2) ; Présumé ; Preuve (1,2,3) ; Procès ; Procès équitable ; Psychiatrie ; Ravachol ; Récidive ; « Rendre la pareille » ; Rousseau (Jean-Jacques) ; Rumeurs ; Sade ; Salmon (Marie) ; Suicide après assassinat ; Syndicat de la Magistrature (1,2) ; Tribunal ; Vécu féministe ; Vice de procédure ; Victime ; Victime (« innocente ») ; Victimes (Droits des)… 26 février 2016 : 85 items

Justice (1) : La justice est fondée sur deux mythes : « Elle dit le droit » et : « Elle applique la loi ». Un troisième : « Elle est juste » n’a plus le statut de mythe depuis longtemps. [Après avoir vu : Justice pour tous de Norman Jewison, avec Al Pacino. 1979] (Cf. Cinéma, Mythe)

Justice (2) : Que le terme recouvre nécessairement une idée relative, arbitraire, variable, dépendante ne doit pas en invalider l’éternelle recherche.

Justice (3) : Pour exiger justice, il faut défendre une autre justice que celle des juges, des avocat-es, que celle du droit. Et en expliciter les fondements.

Justice (Avocat) (1) : Sénèque, auteur de : […] « Car enfin, quel vice a jamais manqué d’avocats ? » 822

Justice (Avocat-e) (2) : Si la justice était - ce qu’elle devrait être - un service public, être défendu-e par un-e avocat-e devrait être gratuit et également assuré à tous et toutes. L’assistance juridictionnelle, telle qu’en l’état, n’est qu’une aumône de l’État qui ne parvient pas à cacher l’immense rôle joué par la sélection [le terme étant faible] par l’argent dans l’accès aux tribunaux. Et tout ce qu’elle révèle.

Justice (Avocat-e) (3) : Imposer progressivement et faire en sorte que la parole des victimes (y compris, bien sûr, celles qui ne connaissent pas le droit) se substitue à celle des avocat-es.

Justice (Bilger Philippe) : Magistrat honoraire.[Concernant sa critique de la mobilisation en faveur de la grâce de jacqueline Sauvage] auteur de : «  Ceux qui savent ont jugé. Ceux qui jugent les juges ne savent rien. » 823 Terrifiant à plus d’un titre.

Justice (Caillaux Henriette) : Épouse de Joseph Caillaux. Après une longue et très violente campagne contre son mari, alors ministre des finances (110 articles, échos, dessins publiés en 106 jours dans Le Figaro), Henriette Caillaux a tiré six coups de revolver et tué le directeur du journal, M. Calmette. Celui-ci menaçait notamment de publier des lettres personnelles à elle adressées par Joseph Caillaux, alors qu’ils étaient amants avant leur mariage : « Mon pauvre père, dira t-elle au procès, me disait toujours : une femme qui a un amant est une femme sans honneur ». Après plusieurs tentatives infructueuses pour faire cesser cette campagne, « au fond du désespoir », le jour du crime, elle rencontre le premier Président du Tribunal de la Seine qui « lui confirmera l’impuissance de la justice, la vanité des procès en diffamation ». A t-elle ajouté, comme elle le dira, selon le biographe de Joseph Caillaux (ce que contestera le magistrat) : « Il faut se défendre soi-même » ? Elle affirmera, en revanche sûrement, juste après le crime, avant l’arrivée de la police : « Il n’y a pas de justice en France. C’était le seul moyen d’en finir ». Elle sera acquittée dans des conditions qui tiennent beaucoup aux pouvoirs de son mari. 824

Justice (Clereaux Marie) : Lu : « À Rouen, Marie Clereaux, servante, chassée par son maître, Thibault, l’accuse d’avoir gardé les 500 livres d’économie qu’elle lui avait confiées, de sorte que (sic) Thibault l’accuse alors de vol domestique, accusation gravissime, passible de la peine de mort, à laquelle elle est condamnée, en 1875, sentence confirmée par un arrêt du parlement de Rouen ; l’avocat Louis-François Froudière rédige alors et diffuse un factum (« Texte imprimé rédigé par un avocat exposant au public les péripéties d’une affaire judiciaire ») qui démontre l’absence de preuve touchant le vol domestique et qui révèle que Thibault a voulu supprimer en Marie un témoin de sa vie de débauche : elle a résisté à ses tentatives de viol et elle sait que Thibault et sa maîtresse ont commis un infanticide. Dès 1785, le parlement de Rouen reconnaît l’innocence de Marie qui échappe donc à la peine capitale. » 825

Justice (Classements sans suite. France) : Dans la Russie stalinienne, l’article 206 du code pénal évoquait « une affaire close pour une raison n’exigeant pas d’explication. » 826 Et, en France, comment sont-ils justifiés ? Pour avoir lu nombre d’entre eux, je me souviens notamment de ceux pour lesquels la victime devait se contenter de la lecture d’une croix apposée sur un document (entre divers « motifs », aussi dépourvus de rigueur les uns que les autres), laquelle de facto valait jugement. Vaste sujet, à continuer de dénoncer… (Cf. Justice. Non lieu)

Justice (Condamnations injustes) : De combien de condamnations injustes, y compris selon la morale commune, la justice s’est-elle rendue coupable ? La majorité ? Et infâmantes ?

Justice (Confiance) : France. 2006. Sondage. Question : « Faites-vous confiance en la justice ? » Réponse : Non : 75 %. 827 Autre exemple, parmi tant : En Moldavie, en 2012, selon Amnesty International citant L’Institut moldave des politiques publiques, 1% des personnes interrogées disaient avoir pleinement confiance en la justice de leur pays, tandis qu’elles étaient 42 % à ne lui faire aucune confiance. 828

Justice (Critiques féministes) : Lorsque l’on réfléchit à toutes les injustices que la justice patriarcale a infligé aux femmes, et lorsque l’on ne peut que constater qu’à quelques exceptions près, elle continue - ne serait-ce que par son abstention - à leur infliger, on ne peut que constater la modération des féministes (au sein desquelles je m’inclue, bien sûr) en la matière.

Justice (Des hommes) (1) : Si l’on ne peut - légitimement - être juge et partie, séculaires ‘conflits d’intérêts’ pour employer un terme actuel, cautionnés par la démocratie, alors toutes les décisions de justice dans lesquelles des hommes - seuls - ont jugé, depuis des siècles, les femmes doivent être considérées comme illégitimes. Des excuses officielles de la « République » française doivent être présentées aux femmes : exigence minimale qui n’effacera pas pour autant toutes ces vies détruites, toutes ces injustices dont les hommes, tous les hommes, ont tant bénéficié. Certains plus que d’autres, certes. (Cf. Politique. Démocratie, Patriarcat)

Justice (Des hommes) (2) : Lu dans les Souvenirs de la cour d’assises d’André Gide [mai 1912] : « Par crainte absurde de me faire remarquer, je n’ai pas pris de notes sur la première affaire ; un attentat à la pudeur (nous aurons à en juger cinq). L’accusé est acquitté ; non qu’il reste sur sa culpabilité quelque doute, mais bien parce que les jurés estiment qu’il n’y a pas lieu de condamner pour si peu. Je ne suis pas jury pour cette affaire, mais dans la suspension de séance j’entends parler ce qui en furent ; certains s’indignent qu’on occupe la Cour de vétilles comme il s’en commet, disent-ils, chaque jour de tous les côtés. Je ne sais comment ils s’y sont pris pour obtenir l’acquittement tout en reconnaissant l’individu coupable des actes reprochés. La majorité a donc dû, contre toute vérité, écrire : « Non » sur la feuille de vote, en réponse à la question : «  X est-il coupable de …etc. » Nous retrouverons le cas plusieurs fois et j’attend pour m’y attarder telle autre affaire pour laquelle j’aurai fait partie du jury et assisté à la gêne, à l’angoisse même de certains jurés, devant un questionnaire ainsi fait qu’il les force de voter contre la vérité, pour obtenir ce qu’ils estiment devoir être la justice. » 829
* Des « vétilles qui s’en commettent chaque jour de tous les côtés »», si fréquentes qu’elles ne doivent pas « occuper » (encombrer ?) les Cours d’Assises. C’est de cette histoire non dénoncée à la mesure de son extrême gravité, de ces flagrantes contrevérités exigées par l’application à des femmes, à des enfants, d’un droit patriarcal que nous subissons toujours, quotidiennement, en 2015, les effets. (Cf. Patriarcat, Violences (Contre les femmes))  

Justice (Doise Rosalie) : Rosalie Doise fut accusée en 1862 de parricide pour un assassinat qu’elle n’avait pas commis, puis innocentée. Un livre : Une parricide au Tribunal d’Amiens. Rosalie Doise victime d’une erreur judicaire sous Napoléon III 830 démonte le fonctionnement de la justice et de la prison (le terme de « tortures » est employé à plusieurs reprises) sous Napoléon III.

Justice (État) : De Gaulle, dans une lettre adressée à Jean-Paul Sartre, à l’occasion d’une demande qui lui avait été faite « de laisser siéger en France, le Tribunal Russel » [qui eut lieu à Stockholm], auteur de : « Ce n’est pas à vous que j’apprendrai que toute Justice dans son principe comme dans son exécution n’appartient qu’à l’État. » 831 Si l’on considère comme globalement juste ce jugement, certes personnel, de De Gaulle, et si, en sus, l’État est d’abord posé comme patriarcal, alors les féministes, notamment, doivent tout autrement analyser la manière dont les procès concernant les violences patriarcales ont lieu. Et ne pas se contenter de ‘demandes’ [« Mettre fin aux violences contre les femmes. Ce que nous voulons »]. 832. Plus aisé à écrire qu’à penser. (Cf. Politique. État)

Justice (Fait) : Un crime jusqu’à la condamnation de l’assassin aux Assises - à la Cour de Cassation pour les plus nantis - quand bien même, celui-ci l’aurait-il reconnu, avoué, et que les preuves seraient patentes - reste un fait. La victime, elle, est toujours victime… d’un fait.

Justice (Fait. Amnesty International) : Il existerait, selon Amnesty International, des « faits de génocide»… 833 Comment, dès lors, juger et condamner ? (Cf. Droits humains, Victime)

Justice (Grâce. Demande de ) :Demander, après une décision définitive de justice, la grâce au Président de la République, est la plus grave critique que l’on puisse porter la concernant : cette demande signifie en effet que l’on sait que la justice fut injuste mais qu’elle est impuissante, sauf à se déjuger, à l’affirmer. En outre, une décision de grâce, expression d’un rapport de forces (interne, diplomatique…),  nécessairement donc toujours arbitraire, a peu à voir avec la justesse de la cause. N’est pas pour autant politiquement, moralement illégitime mais en prenant garde de ne pas, concomitamment, occulter la fonction critique la justice telle qu’elle a été mise en oeuvre. (Cf. Justice. Juger la)

Justice (Honneur) : En appeler à la justice pour « laver son honneur » (en utilisant les lois sur l’injure, sur la diffamation…), s’en remettre à elle, c’est avoir une bien piètre conscience de soi. Et, lui faire confiance, c’est avoir une bien illégitime conscience d’elle.

Justice (Imprescriptibilité des crimes en matière de violences à personne) : Ce principe doit être posé et revendiqué. Non pas parce qu’il faut harmoniser le droit et aligner le délai de prescription concernant les délits (3 ans) sur celui concernant les crimes sexuels (10 ans). Non pas par ce que les victimes ont besoin de « plus de temps pour se décider à agir en justice ». Non pas parce qu’elles sont « plus vulnérables ». 834 Non pas même parce que tant souffrent tout au long de leur vie…. Mais parce qu’il n’y a pas de liberté sans responsabilité, que quiconque est a priori responsable de ses actes, et qu’aucun délai du fait de la loi ne peut l’en déresponsabiliser. Le concept de « prescription » est antinomique avec l’idée même de « justice ».
- Cf., évoqué dans un documentaire intitulé Les ors de la République : « Le domaine de l’État est inaliénable et imprescriptible » 835 : ce qui est valable pour les meubles de l’Élysée pourrait peut être l’être aussi pour un-e enfant, un-e adulte, violé-e. Non ? (Cf. Violences)

Justice (Intentionnalité) : Juger (le génocide, le crime de guerre, le meurtre et l’assassinat…), c’est juger en fonction de l’auteur (individu-e, État, personne physique, morale…) de l’agression, de la violence, dans le cadre même de ses catégories psychiques intellectuelles, morales, politiques.

Justice (Juges) (1) : On a laissé aux juges, aux instances judiciaires, le droit de s’approprier le mot de « Justice » : ils/elles, à de si rares exceptions près, l’ont irrémédiablement sali. (Cf. Langage. Mot)

Justice (Juges) (2) : Il n’est pas acceptable que les juges soient déresponsabilisé-es de leurs décisions, si souvent inadmissibles, incohérentes, incompréhensibles, injustifiables, aux si lourdes conséquences, par ailleurs. Dès lors, nécessairement, repenser les hiérarchies de valeurs selon lesquels les juges jugent. C’est à dire les fondements du droit, de la loi, de la morale. Et donc de l’État. (Cf. Politique. État, Loi, Morale)

Justice (Juges) (3) : « Rendre la justice » ne peut être une fonction dévolue à certain-es, qui plus est, sur les fondements de la recherche d’une adéquation ou non d’une réalité à certains articles des codes, eux mêmes agrégats historiques empilés, sans cohérence, les uns sur les autres depuis des siècles. (Cf. Politique. État, Loi, Morale)

Justice (Juge d’instruction) : Le Juge Eric Halphen, auteur de : « Le juge d’instruction, [au contraire du Parquet], n’est pas de parti pris » et de :
- « J’ai eu à traiter l’histoire d’un homme soupçonné de viol sur le petit garçon de sa femme. L’accusation reposait essentiellement sur le témoignage de la femme, et j’avais estimé, à la fin de mon instruction, que cela ne tenait pas debout. ». C’est tout.
- [Concernant les « grands pénalistes »] : « Quand ils n’étaient pas payés en nature, si la cliente est jolie, l’arrangement est tout trouvé. »
- Concernant «  les délits de conduite sous l’emprise de l’alcool : « Je vois arriver des femmes, contrôlées à 10 heures du matin, avec des taux faramineux, d’alcool dans le sang. »
- « Une prostituées et retrouvés assassiné dans un bois. […] Les policiers identifient et arrêtent un homme qui reconnaît les faits. […] Lorsque je l’inculpe […] l’homme se tourne vers moi en pleurant, répétant : « Il faut m’aider, il faut m’aider. C’est horrible ce que j’ai fait. » Le lendemain de son incarcération, il écrit une lettre à son fils, pour lui dire que cette ‘bêtise’, il l’a faite pour lui. Et que c’est pour se venger de sa femme volage qu’il avait pris la décision de tuer la première prostituée venue ». Suivent d’autres éléments de preuves, présentés par le juge Halphen, difficilement récusables (plusieurs aveux, traces de pneus, cartouches, du même alliage... «Pourtant, après un mois et demi de détention provisoire, le coupable présumé change de version. Il proclame son innocence. Il sera acquitté par la cour d’Assises. » C’est tout. 836

Justice (Juges. Anarchistes) : (Fin du XIXème siècle) Lu dans le livre de Jean Grave, Le mouvement libertaire sous la IIIème république, un extrait d’une analyse publiée dans La révolte [1892, après un attentat contre un président du Tribunal qui avait condamné des anarchistes] : « Comment trouvez vous le monsieur qui gagne sa vie à demander la tête des autres (à l’époque, c’était une réalité) et qui le fait, sachant qu’il n’y a nul danger pour lui ?  Les dernières explosions n’auraient-elles eu d’autre effet que de jeter ces individus bas de leur prétendue mission sociale, nous les montrant gagnant leur vie à faire couper des têtes comme d’autres font des cannes ou des manches de parapluies, qu’elles auraient encore du bon. » 837 Le dit juge avait préalablement écrit : « C’est la première fois qu’on s’attaquait à des magistrats. Jusqu’alors les condamnés avaient tranquillement ‘encaissés’ leurs condamnations sans en vouloir à leur juges. Vraiment le métier de juge devenait impossible si les anarchistes instauraient ces mœurs nouvelles. » Certes…

Justice (Juges. Genet Jean) (1) : Auteur de [en réponse à la question : « Que vous ont donc apporté les criminels ? »] : « Demandez plutôt ce que m’ont apporté les juges. Pour devenir juge, il faut suivre des cours de droit. On commence cette étude vers dix-huit, dix-neuf ans, durant la période de l’adolescence la plus généreuse. Il y a dans le monde des gens de dix-huit ans qui savent qu’ils vont gagner leur vie en jugeant d’autres hommes et en les jugeant sans se mettre en danger. Voilà ce que les criminels m’ont apporté : ils m’ont fait réfléchir sur la morale des juges. » Et Il poursuit : « Mais ne vous y fiez pas : dans n’importe quel criminel, il y a un juge malheureusement. Et l’inverse n’est pas vrai. » 838 Profond. Une question néanmoins : sur « la morale des juges » ou, d’abord, sur ce qui fonde leur légitimité à dire la justice ?

Justice (Juges. Genet Jean) (2) : Auteur de : […] «  Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour / Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes. / On peut de demander pourquoi les Cours condamnent / Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour. […] » 839

Justice (Juges. Sand George) : [Dans l’attente d’un jugement concernant « la séparation contre son époux » ses biens, la garde de ses enfants] Auteure, dans une lettre à Marie d’Agout du « début janvier 1836 » : « Je ne reçois personne à cause des convenances. Oh ! Oh ! oui, parole d’honneur je fais de l’hypocrisie, je mène une vie monacale, outrée de sagesse, afin de conquérir l’admiration de trois imbéciles de qui dépendent le pain de mes vœux jours… » […] Et elle écrit ensuite qu’« il a[vait] eu l’heureuse idée de vouloir me tuer un soir qu’il était ivre » […]. 840 (Cf. Politique. Lois. Mœurs, Violences contre les femmes)

Justice (Juges. Séverine) : [1855-1929] [Fin du XIXème siècle] Séverine, auteure de : « Le propre du magistrat étant de condamner, ils condamnent - tout naturellement ; comme l’olivier donne ses olives, et le néflier ses nèfles ! Ils accomplissent une fonction factice avec l’ingénuité de la plante ou de l’arbuste ; très étonnés qu’on puisse en contester l’agrément ou la nécessité ! ils sont spontanés, ils sont sincères - ils sont honorablement malfaisants. » 841

Justice (Juges. Sénèque) : Sénèque, auteur de  : « Dans une chambre d’enquête, combien y a t-il de juges qui ne tombent précisément sous le coup de la loi en vertu de laquelle ils enquêtent ? Combien y a t-il d’accusateurs qui soient exempts de faute ? » 842 Et de : « Il ne faut pas que celui qui redresse les fautes soit lui-même fautif. » On oublie souvent ? toujours ? l’essentiel que Sénèque nous rappelle…En vain ?  

Justice (Juges. Zay Jean) : Jean Zay [1904-assassiné en 1944], auteur de : « Rendre la justice est la plus insensée de toutes les entreprises humaines. » 843

Justice (Juge et partie) : Hobbes, auteur de : « Personne ne doit être juge ou arbitre de sa propre cause. » 844 Ce fut et c’est encore, concernant les hommes pendant des siècles et encore aujourd’hui, dans leurs rapports aux femmes et aux enfants. (Cf. Famille, Politique. État. Séparation des pouvoirs) 

Justice (Juger) (1) : « Je ne juge pas » : par quels processus de refoulements de soi et donc d’aliénations est-on passé-es pour que cette assertion puisse être considérée comme le nec plus ultra du respect de l’autre, des autres ? Autres modalités d’expressions, autres avatars : « peu importe mon opinion » ; « ça reste à l’appréciation de chacun-e » ; « chacun est libre de penser ce qu’il veut, on est en démocratie » ; « c’est mon [un] point de vue, on peut être en désaccord » ; « il ne faut pas se prendre au sérieux » ; « Loin de moi de porter un jugement de valeur » (Un sociologue de CNRS spécialiste de « la sécurité ». 19 septembre 2014) …Et pour les personnes qui ont les moyens de maitriser les règles du jeu : « Je n’ai aucun commentaire à faire », suivi de : « Voyez avec mon avocat ». (Lu le 7 avril 2014) (Cf. Idéologie)

Justice (Juger) (2) : Pour justifier un jugement personnel concernant une décision de justice, il est nécessaire d’expliciter les valeurs qui le fondent. La critique alors peut l’être sur plusieurs fondements : selon le dit jugement, selon les dites valeurs, et enfin, selon les concordances, convergences, contradictions entre le dit jugement et les dites valeurs. Et ce, en fonction de la réalité de la manière dont la justice est exercée.

Justice (Juger la justice. Procès Jacqueline Sauvage) : Lorsque je revins des trois jours du procès en appel de Jacqueline Sauvage (1er-3 décembre 2016) qui la condamna, une nouvelle fois, à dix ans de prison, pour avoir tué son mari, après avoir vécu, dans la terreur, pendant 47 ans d’incessantes violences, sous d’incessantes menaces de mort, j’ai - littéralement - vomi la justice. Ce procès fut insupportable. Le couple avocat général / présidente, en connivence/concurrence, par moments, proches de la torture mentale, n’eurent de cesse de s’acharner, envers et contre tous et toutes, sur Jacqueline Sauvage. Il me reste le souvenir de jeux de rôles formels dénués de tout lien avec ce que était dit, vécu, démontré, dénoncé avec tant de justesse, tant de vérité, tant d’arguments, par tant et tant de témoins en sa faveur. Il me reste le souvenir d’automates fermés à la plus élémentaire compréhension de ce que fut la vie de Jacqueline Sauvage. Il me reste le souvenir d’un sinistre théâtre d’ombres, incarnées par des personnes auxquelles seul l’accoutrement semblait conférer leur légitimité à juger. Il me reste les lamentables calculs d’apothicaires de l’avocat général pour justifier sa demande de dix ans de prison. Il me reste les ordres, dépourvus de toute compassion, de toute humanité de la présidente : « Levez vous Madame Sauvage ! » qui ont scandé ce procès. Il me reste le souvenir de leur ignorance manifeste, de leur évidente inculture [qui devrait relever de la faute professionnelle] de dizaines d’années de réflexions et d’avancées féministes, notamment juridiques, sur les violences à l’encontre des femmes. Il reste maintenant à montrer comment ce jugement eut lieu pour aboutir à une telle condamnation. Mais se rendre compte que cet avocat général et cette présidente (dont au vu de son autoritarisme on peut subodorer le pouvoir qu’elle eut sur les jurés) avaient le pouvoir de vie sur Jacqueline Sauvage, qu’institutionnellement personne ne les jugera, et que, pour eux, tout allait continuer comme avant, est insupportable. Enfin, dès lors que toute hypothèse d’un possible lien entre ce procès scandaleux et l’idée même - fût-elle la plus ténue - de justice est exclue, c’est la justice, telle qu’en elle-même, qu’il faut juger. Et, en attendant, faire sortir Jacqueline Sauvage de prison.
* Ajout. 21 février 2016. Avec du recul, il m’apparaît que Jacqueline Sauvage fut condamnée pour que l’État français, dans toutes ses composantes, notamment du fait de son silence, et plus largement la société française, ne le fut pas. Et l’on pourrait interpréter la grâce partielle - en réalité, la remise de peine - qui fut décidée en sa faveur comme un moyen de prolonger la permanence du statu quo.

Justice (Juré-es) : Voici l’article 304 du Code de procédure pénale, toujours en vigueur le 1er février 2016, celui donc qui fut imposé aux juré-es hommes et femmes qui ont notamment jugé Madame Jacqueline Sauvage : « Le président adresse aux jurés, debout et découverts, le discours suivant : "Vous jurez et promettez d'examiner avec l'attention la plus scrupuleuse les charges qui seront portées contre X..., de ne trahir ni les intérêts de l'accusé, ni ceux de la société qui l'accuse, ni ceux de la victime ; de ne communiquer avec personne jusqu'après votre déclaration ; de n'écouter ni la haine ou la méchanceté, ni la crainte ou l'affection ; de vous rappeler que l'accusé est présumé innocent et que le doute doit lui profiter ; de vous décider d'après les charges et les moyens de défense, suivant votre conscience et votre intime conviction, avec l'impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre, et de conserver le secret des délibérations, même après la cessation de vos fonctions". Chacun des jurés, appelé individuellement par le président, répond en levant la main : "Je le jure". Pour attention, « l’accusé » est donc pour ce texte nécessairement un homme, tandis que les jurés, hommes et femmes, doivent juger selon les critères « d’un homme probe et libre ». En France, en 2016…

Justice (Jurer de dire la vérité) : Promesse verbale exigée aux justiciables : un incontestable privilège pour ceux et celles pour qui la vérité n’a aucun sens, n’a aucune valeur. Une prime aux (meilleurs) menteurs ? Une discrimination à l’encontre des plus honnêtes ? Les femmes, globalement, subissent à cet égard, un lourd, très lourd, handicap de départ.

Justice (Juristes) : Que le / la juge doive être un-e juriste est au fondement de l’injustice à laquelle le droit est censé remédier.

Justice (Madame Lafarge) : [1854] auteure de : « Quand j’étais forte, que j’avais du courage et que j’osais lutter seule contre la calomnie, il disait, le monde, que j’étais une impudente, une hypocrite, une sans cœur. Aujourd’hui que mes souffrances crient, qu’il les entend et qu’il les voit saigner, il accuse ma faiblesse et raille ma peine. J’ai cru à la justice, Monsieur (le préfet Rouleaux, venu dans sa cellule la voir), j’ai même cru à la pitié. Aujourd’hui je n’y crois plus. » 845 (Cf. Famille (Mariage. Dot), « Sciences » sociales. Historiographie patriarcale. Wikipédia)

Justice (Leclec Annie) : Auteure de : « C’est encore piétiner sur place et vous faire trop d’honneur que de mesurer l’injustice qui nous est faite à votre étalon de justice. » Radical, fondamental. 846

Justice (Légitime défense) : Quasi absence de cette défense dans les procès concernant les femmes victimes d’un homme violent : une considérable injustice ancestrale.
* Ajout. 21 novembre 2012. En novembre 2012, soit huit mois après l’acquittement d’Alexandra Lange, une femme, ayant tuée son mari violent est condamnée à 8 ans de prison et en outre à s’acquitter de 44.000 euros au titre de dommages et intérêts. 847 L’avocate générale avait requis 12 ans. Cette femme avait déjà déposé plainte contre son mari : placé sous contrôle judiciaire, il devait comparaitre devant la justice. Le soir du meurtre, il l’avait à nouveau frappée et menacée de mort. Elle avait plaidé la légitime défense affirmant qu’elle avait voulu « le piquer pour lui faire peur ». Pourquoi ne pas l’avoir crue ?
* Ajout. 3 juin 2014. Maître Tomasini, avocate d’Alexandra Lange, acquittée en mars 2012, avait plaidé pour « une présomption de légitime défense », laquelle devrait concerner toutes les femmes violentées par leur [ex] mari et/ou [ex] compagnon.  848 Elle plaida à nouveau, mais en vain, la légitime défense lors du procès de Jacqueline Sauvage. (Cf. Justice. Juger la justice)
* Ajout. 9 février 2016. Concernant la réflexion féministe, notamment juridique, sur la légitime défense, Cf. les textes de Catherine Le Magueresse. 849

Justice (Lettre de cachet) : Symbole de l’arbitraire royal. Mais, moins connu, pouvait aussi être demandée par un chef de famille concernant les autres membres de ladite famille, et notamment concernant leurs épouses. À cet égard,
* Cf.,: « Une aventure d’éclat obligea Monsieur de Vaubecourt à demander une lettre de cachet (concernant sa femme), qu’il obtint, et il la mena dans un couvent où elle passa le reste de ses jours. » 850
* Cf., aussi : « Ce pauvre homme (Monsieur de Saint-Prest) est fort malheureux. Sa femme a eu une aventure telle que le roi, à la demande de sa famille, l’a fait arrêter pour la conduire au couvent de Saint Michel. » 851
* Cf., enfin, concernant la mère de Mirabeau : « Un jugement du 12 mai 1777 a refusé à la marquise de Mirabeau le partage des biens qu’elle réclamait et une lettre de cachet l’a fait enfermer au couvent des dames-Saint-Michel à Paris ». Analyse du mari : « Après l’éclat qu’elle a fait, elle ne peut vivre avec moi ; mais il est prouvé qu’elle a tort puisque l’arrêt l’a condamnée : donc une lettre de cachet n’est pas une injustice ». Le cachet de la justice pour invalider l’injustice : argument encore si fréquent… 852
- Ce sont aussi de ces jugements que l’histoire est faite.

Justice (Lois) : Claude Mauriac [1994-1996], en préface au livre de Roger Knobelspiess, L’acharnement, ou la volonté d’erreur judicaire, écrit le concernant : « Je pondère de mes doutes apparents [concernant sa culpabilité] ma certitude pour obéir à la règle du jeu que nous n’avons pas le droit de contester puisqu’il est la loi de ce pays ». 853 Trop d’innocent-es ont été condamné-es ; trop de coupables ne l’ont jamais été ; trop d’injustices ont été le seul fait de la Justice : cette « obligation », si tant est qu’elle n’ait jamais été légitime, est révolue…(Cf. Justice. Juger la)

Justice (Montesquieu) : [1689-1755] Auteur de : «  Si vous examinez les formalités de la justice par rapport à la peine qu’à un citoyen à se faire rendre son bien, ou à obtenir satisfaction de quelque outrage, vous ne trouverez sans doute trop. Si vous les regardez dans le rapport qu’elles ont avec la liberté et la sûreté des citoyens, vous en trouverez sans doute trop peu : et vous verrez que les peines, les dépenses, les longueurs, les dangers mêmes de la justice, sont le prix de que chaque citoyen donne pour sa liberté. » 854 À vous dégoûter de l’idée de citoyenneté, de peine, de liberté et de sûreté, de prix, de justice…
- Du même : « Dans les républiques, les femmes sont libres par les lois et captivées par les mœurs. » […] 855

Justice (Moyens) : Le 6 janvier 2015, le Bâtonnier de Paris, Frédéric  Sicard, a déclaré : « En matière de justice, nous avons un budget moldave ». […] « On n'a pas vraiment besoin de l'état d'urgence, ce dont on a besoin en urgence c'est de moyens » a-t-il estimé. Les parquets notamment sont débordés. « On n'a pas assez de moyens tant en matière de police qu'en matière de justice. Ce n'est pas une plaisanterie. Nous consacrons en matière de justice 10 centimes par Français et par jour. On a le même budget que la Moldavie qui n'est pas tout à fait la même puissance financière et économique que la France. » 856

Justice (Non lieu) : Michèle Bernard-Requin, magistrate, auteure de : « [Après avoir évoqué les difficultés de déposer plainte pour une victime de viol] Que va t-il rester alors ? Il restera une parole contre une autre parole […] D’ou parfois l’intérêt de ne pas aller jusqu’à l’instance judicaire lorsque rien ne peut être clairement prouvé. Il est quelque fois prudent d’oser, lorsqu’on est juge d’instruction, envisager un non-lieu, en sachant que, sinon en toute logique, c’est un acquittement qui va intervenir et que cet acquittement fera plus de mal que l’arrêt de la procédure en cours de route. Normalement, s’il veut prendre en compte la personnalité de la victime, il faudrait que le juge d’instruction puisse disposer de plus de temps, et évidemment avec tact et respect ; une fois sa décision rendue, expliquer cela à la victime et à son avocat, qui forcément ne sont pas prêts à l’entendre. Son ordonnance de non lieu doit être motivée. Je maintiens qu’il y a plus de courage à décider en certains cas exceptionnels d’un non-lieu qu’à aller jusqu’au bout, et cela dans l’intérêt de la victime elle-même. » Eh oui, ceci fut écrit, certes en 2006, par celle qui fut considérée comme une magistrate de référence concernant les violences à l’encontre des femmes. 857 (Cf. Justice. Non lieu, Droit., Violences)  

Justice (Nozières Violette) (1) : [19015-1963] Auteure de : « Vous êtes des saligauds sans pitié ! », à l’annonce lors de son procès de la sentence qui la condamnait à mort. À faire connaître.

Justice (Nozières Violette) (2) : En 1964, la concernant, Jean Paul Sartre, pour faire état de l’évolution de la conscience politique de la société française écrivait : «  Vous vous souvenez de l’affaire Violette Nozières [Condamnée à mort en 1934, puis aux travaux forcés à perpétuité, puis à 12 ans de prison en 1942, puis libérée en 1945, puis réhabilitée en 1963] qui avait assassiné son père. Aujourd’hui, on ne pourrait plus passer sous silence le fait que son père abusait d’elle. » 858

Justice (Obama Barak) : Auteur de : « Justice est faite » après l’assassinat par l’armée (et / ou les services spéciaux) américains d’Oussama Ben Laden, alors qu’il n’était que la légitimation de la loi du talion.

Justice (« Oui » ou « Non ») : Goering, à Nuremberg, aurait refusé de répondre à « oui » ou « non » aux questions qui lui étaient posées, en arguant qu'il avait « juré de dire la vérité » et que celle-ci ne pouvait se réduire à cela. Argument à utiliser. Vrai aussi pour les questionnements en terme de : « Ou/ou ». (Cf. Penser)

Justice (Pardon) (1) : Une justice qui invoque, requière le pardon, se nie en elle-même. Banal, certes…

Justice (Pardon) (2) : Au tribunal, pour le coupable, demander pardon, et le rendre le plus crédible possible, est souvent le moyen, le plus facile, le plus court, le moins couteux, d’en finir au moins mal. Ce constat n’exclue pas la bonne foi sincère.

Justice (Pardon) (3) : Elle avait offert son pardon - à l’assassin de sa fille, au second jour du procès. Il ne lui répondit rien. Il n’avait pas compris son crime et ne sentait pas même donc responsable. Plus difficile encore à entendre : elle lui pardonna en son nom et au nom de sa fille. 859

Justice (Pascal Blaise) : « Ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. » 860 Faute d’avoir reconnu l’existence du patriarcat, faute donc que les critères du « fort », et du « juste » ne l’interrogent, celui-ci se perpétue et se reproduit dans et par la loi ; le droit et la ‘justice’ le cautionnent et, si souvent, l’aggravent. Les évolutions progressistes de la loi, du droit et de la justice n’en effacent pas leur péché originel, le vice de fond.

Justice (Pécresse Valérie) : [Ministre, porte-parole du gouvernement Fillon. (Retrouver le contexte)] Auteure de : «C'est la justice qui dit la vérité dans ce pays861
* Ajout. 16 février 2016. [Présidente du Conseil général de l’Ile de France] Concernant l’éventuelle mis en examen de Nicolas Sarkozy, qu’elle ne soutient plus : « Je ne commente pas l’action de la justice. » 862 (Femmes politiques. France. XXème siècle, Hommes politiques. France. XXème siècle. Sarkozy (Nicolas), Politique. Vérité)

Justice (Présomption d’innocence) (1) : Permet - en droit - en France de clouer le bec à tout le monde (ou presque) jusqu’à la décision de la chose jugée, ce qui signifie, après des années d’attente, le plus souvent, la libération (si fréquente) des agresseurs et /ou leur si faible condamnation (sans oublier les classements d’office, non lieux, appels divers et variés, européens inclus). Et, si tout cela ne s’avère pas suffisant, la menace d’un procès en diffamation ferme le ban ; à moins qu’elle ne l’ouvre… Quant à la victime, on lui oppose de plus en plus fréquemment une « présomption de crédibilité », ce qui permet de lui imputer nombre de présumés « mensonges », dont l’agresseur est, lui, présumé innocent. Incidemment, si la présomption d’innocence est un des principes fondamentaux du droit, comment justifier la prison préventive ?

Justice (Présomption d’innocence) (2) : Nathalie Schweighoffer, auteure de : « Cette justice qui pose comme principe : ‘L’accusé est présumé innocent jusqu’à ce que l’on fasse la preuve de sa culpabilité ‘ [L’article 9, 1 du Code civil déclare : « Chacun a droit au respect de la présomption d'innocence. […] »] et qui de ce fait, défend les pères incestueux ne pouvait être la mienne. » 863 Il faut poursuivre le raisonnement à son terme : remettre le droit - fondamentalement - en cause. Pour cela, il faut préalablement en connaître les vérité de l’intérieur.

Justice (Présumé) : On peut être une - réelle - victime d’un homme qui, lui, reste un - présumé - assassin (violeur, agresseur, harceleur...).  

Justice (Preuve) (1) : L’absence de ‘preuve’ telle que l’exige le droit, « la justice », ne fait la vérité ni d’un non-lieu, ni d’un délit, ni d’un crime.
- Mais que veut dire, parmi mille et mille exemples, une preuve, alors que, pour ne prendre qu’un exemple récent, certes particulièrement scandaleux, les nombreuses (sept) propres déclarations de Ian Bailey, dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles auraient dû légitimement être considérés comme des éléments accablants (en sus de tous les autres) à charge démontrant qu’il est bien l’assassin de Sophie Toscan du Plantier 864 - ne sont pas considérées comme telles ?…
- Et que peut encore valoir ce mot, alors que Vichinski, le procureur des procès de Moscou pouvait affirmer que « l’aveu constitue à lui seul la preuve de la culpabilité. »865
- À tout le moins, remplacer « preuve » par « présomptions de preuve » ; par « faisceaux d’indices, concordants ou non », « l’aveu » [considéré par des générations de pénalistes comme « la reine des preuves »] inclus.
- Enfin, comment articuler le concept de « preuve » avec l’article 427 du Code de procédure pénale qui affirme que [...] « le juge décide d’après son intime conviction » ?  

Justice (Preuve) (2) : Nathalie Schweighoffer [violée, torturée, massacrée par son père dès l’âge de 12 ans], concernant le processus judiciaire déclare, elle aussi : « C’est à toi de faire la preuve que tu ne mens pas ». 866 En sus de cette vérité inscrite aux sources du droit, c’est effectivement à la victime d’apporter la preuve de la culpabilité de l’agresseur. Et ce, alors que c’est sa seule parole qui devrait être d’emblée considérée comme la plus essentielle des éléments de preuves. Ce simple dernier constat - irrécusable - est en soi condamnation de « la justice ». Quand on sait les coûts (humains, financiers, familiaux, professionnels, politiques..) immenses d’un dépôt de plainte pour violences, les victimes portant plainte en justice, doivent se voir créditées, d’emblée, d’une présomption de vérité.

Justice (Preuve) (3) : Le grand non-dit de la légitimité de la « preuve » est la question de la valeur [relative] accordée à la parole de la victime et à celle de l’inculpé, l’État, la justice en étant les grands ordonnanciers.
* Je m’autorise ici un souvenir qui pesa lourd dans mon investissement en matière de critique féministe du droit. Lorsque j’ai voulu divorcer, en ouvrant la porte du cabinet de la juge et avant même de m’asseoir, j’ai compris, à son seul regard, que mon ex-mari avait gagné, du moins partiellement. En tout état de cause, le parti pris en sa faveur était tellement évident que la question de la preuve (de ?) était hors sujet. La décision, irrécusable, irréfutable, et pour autant indéfendable, avait été prise d’emblée. Sur quels fondements ? Mystère.

Justice (Procès) : Une personnejugée en Cour d’Assises (peut aussi être valable dans d’autres instances pénales) doit « respecter la Cour » ; doit gérer ses émotions, ses craintes, ses peurs, ses espoirs ; ne peux dire qu’il ne comprend pas les termes de la loi au nom de laquelle elle est jugée ; ne peut mettre les juges face à leurs contradictions ; doit écouter sans les critiquer les appréciations des experts « psy » sans pourvoir dire que leurs diagnostics ne leur correspond en rien, ou si peu, et que leurs catégories ne signifient rien pour elles ; doit entendre erreurs, faussetés, mensonges sans pouvoir les récuser ou, plus justement, doit se justifier des accusations à son encontre seulement lorsqu’on lui en donne l’autorisation ; doit supporter le mépris, doit entendre le dévoilement de pans de vie qu’elle n’aurait jamais imaginé ni souhaité un jour publiquement dévoilés ; ne peux affirmer de jugement de valeurs qui lui soient propres ; ne peux pleurer que discrètement ; ne doit pas être [perçue] comme impudente, froide, insensible, sans ‘affect’, distante ; ne doit exprimer ni plainte, ni audace, ni assurance, ni présomption, ni orgueil (considérées comme contestations, outrecuidances) ; doit se repentir, s’excuser, demander pardon, affirmer sa volonté de tourner la page, de « se réinsérer » ; doit demander la mansuétude des juré-es qui la découvre et qu’elle ne connaît même pas ; ne doit pas être en contradiction avec ses déclarations antérieures ; ne doit mentir aux juges mais sans pouvoir dire sa vérité ; ne peut évoquer la prison (dont elle vient d’être extraite) : l’injustice de la prison ne pénètre pas dans les cours dites de Justice.
J’oubliais : ne doit surtout pas connaître le droit…
* Écrit notamment après le procès en appel de Jacqueline Sauvage et celui de Chantal Clos [8-12 avril 2013], et après avoir lu cette analyse de Roger Knobelspiess : « Un jour, ils nous jugent  comme des innocents qu’ils sont et vous disent : ‘Expliquez à la Cour, ne soyez pas agressif, votre avocat est là pour vous défendre’. Votre voix mortifiée, votre colère, votre pensée incohérente, vos maladresses d’acteur impropre à jouer le rôle du drame face à ces spécialistes judiciaires, véritables comédiens, eux, du tissu social. Comment est ce qu’ils vous entendent ? Mais ils vous interprètent… Les jurés siègent pour juger un coupable, ils vont scruter vos défaillances. Seul l’accusé est sur la sellette. La mise en scène sentencieuse se charge d’un décor de cérémonie où le profil de la prison est purifié par l’occultation. Le rappel à sa réalité infamante outrage les juges et discrédite leur sérénité. La justice siège, invitant ses accusés à collaborer avec sa blanche conscience, pontifiante. Les avocats coutumiers diligemment encouragent le déroulement scénique avec complaisance, figeant le rôle de l’accusé, saisi par le ghetto des menaces alambiquées : ‘Dites monsieur le présidente ‘et surtout n’indisposez pas la Cour…malheureux ! » 867

Justice (Procès équitable) : Y a t-il plus grande injustice que de considérer un procès « équitable » si l’on considère qu’il faille traiter « à équivalence » un assassin et une victime ? Mais cette question est mal posée : les assassins ont plus de droits en justice que leurs victimes, ne seraient-ce que parce que celles-ci, vivantes ou mortes, dans l’immense majorité des cas, n’y parviennent même pas.  

Justice (Psychiatrie) : Que la justice requiert et tienne compte des avis des psychiatres et les nomment expert-es est la plus sévère condamnation de la psychiatrie et le plus terrible condamnation de l’idée de justice. (Sans évoquer donc les conditions dans lesquelles les dites expertises ont lieu…)
- Concernant les rôles et les fonctions attribuées et mises en œuvre par les expert-es (psychiatres) lire - absolument - en sus du livre de Phyllis Chesler 868] les témoignages, analyses, critiques et dénonciations de Nicole Gérard 869, Sabine Dardenne 870, Marie-Christine d’Wells 871, Isabelle Aubry 872. Mais ces différents livres - et bien d’autres encore - sont, plus largement, une lucide et donc accablante critique de la justice. (Cf. Êtres humains. Enfants, Conscience de soi)

Justice (Ravachol) : [1859-1892] Anarchiste, auteur de (Déclaration au procès du 21 juin 1892) : « […] Oui, je le répète : c’est la société qui fait les criminels, et vous jurés, au lieu de les frapper, vous devriez employer votre intelligence et vos forces à transformer le société. Du coup, vous supprimeriez tous les crimes, et votre œuvre, en s’attaquant aux causes, serait plus grande et plus féconde que n’est votre justice qui s’amoindrit à punir les effets. Je ne suis qu’un ouvrier sans instruction ; mais parce que j’ai vécu l’existence des miséreux, je sens mieux qu’un riche bourgeois l’iniquité de vos lois répressives. Où prenez vous le droit de tuer ou d’enfermer un homme qui, mis sur terre avec la nécessité de vivre, s’est vu dans la nécessité de prendre ce dont il manquait pour se nourrir ? J’ai travaillé pour vivre et faire vivre les miens ; tant que ni moi, ni les miens n’avons pas trop souffert, je suis resté ce que vous appelez honnête. Puis le travail a manqué  et avec le chômage est venue la faim. C’est alors que cette grande loi de la nature, cette voix impérieuse qui n’admet pas de réplique, l’instinct de conservation, me poussa à commettre certains de mes crimes et délits que vous me reprochez et dont je reconnais être l’auteur. Jugez moi, messieurs les jurés, mais si vous m’avez compris, en me jugeant, jugez tous les malheureux dont la misère, alliée à la fierté naturelle, a fait des criminels, et dont la richesse, dont l’aisance même aurait fait des honnêtes gens ! Une société intelligente en aurait fait des gens comme tous les monde ! » 873 Cet homme, assassin, anarchiste, d’un courage exceptionnel, auteur de cette analyse politique si juste, fut guillotiné un mois après, le 11 juillet 1892.  

Justice (Récidive) : Un (« grand ») avocat, en 2006, à l’occasion des débats de la Commission d’Outreau, proposait de remplacer la notion d’« ordre public » par celle de « dangerosité sociale », ce qui (de mémoire) « permettrait notamment de remettre en liberté celui qui a tué sa femme parce qu’il ne va pas récidiver. » 874 (Cf. Violences)

Justice (« Rendre la pareille ») : « Rendre la pareille » : stagne, fige, enkyste. Abaisse.

Justice (Rousseau Jean-Jacques) : Auteur de : « Les lois et l’exercice de la justice ne sont parmi nous que l’art de mettre le Grand et le riche à l’abri des justes représailles du pauvre ». 875 Vrai aussi pour les « justes représailles » des femmes.

Justice (Rumeurs) : On a souvent dénoncé l’injustice des « rumeurs », lesquelles devraient, d’abord, d’emblée, être décrédibilisées. Mais elles sont aussi les armes des sans armes, de ceux et celles qui, faute d’accès à l’écriture, à l’argent, à la justice, n’ont d’autres moyens de dénoncer une injustice, que d’en parler et de permettre ainsi qu’elles ne tombent pas dans l’oubli.
* Ajout. 18 mai 2014. Cf. Tacite : « Il fallait laisser aux rumeurs le temps de vieillir : souvent l’innocence est impuissante contre une haine toute fraîche. » 876

Justice (Sade) : Auteur de : « Pauvre et sans protection, comment n’eut-elle pas tort ? » 877

Justice (Salmon Marie) : En 1782, engagée comme servante dans une famille bourgeoise à Caen, à l’âge de 17 ans, elle fut accusé d’avoir empoisonné le chef de famille, décédé à l’âge de 86 ans. Elle fut condamnée « à la question préalable (torture), à être attachée à un poteau, pour être brûlée vive, son corps réduit en cendres ». Le jugement fut cassé en 1785 et, défendue par un avocat, juriste célèbre, Jean-François Fournel [1745-1820], elle fut reconnue innocente en 1786. Ce procès qui passionna le société, fut l’une des causes célèbres (Calas, Sirven, Salmon, De la Barre…) de l’époque prérévolutionnaire878

Justice (Suicide après assassinat) : Un homme qui, après avoir tué femme (et enfant-s), se suicide, retire à la justice le pouvoir de le condamner. « La mort le soustrait à la justice des hommes. » Dernier et suprême expression de son affirmation de pouvoir  car : « avec lui, le crime s’éteint ». Mais la mort du présumé coupable n’efface pas, pour les victimes, les crimes. Et c’est aussi ainsi que les violences se perpétuent. (Cf. Violences contre les femmes)

Justice (Syndicat de la Magistrature) (1) : Le 3 novembre 2014, le Syndicat de la Magistrature organise un colloque intitulé : « Le corps du délit ou la libre disposition de soi ». Sont notamment invités Daniel Borillo, Éric Fassin, Ruwen Ogien, Morgan Merteuil…dont les positions concernant le proxénétisme sont connues depuis longtemps.
- Ce qui [me] choque, entre autres, c’est qu’ils se réunissent sous l’égide du Syndicat de la Magistrature. En effet, selon ses statuts, celui-ci a pour objet de « veiller à ce que l’autorité judiciaire puisse exercer sa mission en toute indépendance, d’étudier et de promouvoir toutes les réformes nécessaires concernant l’organisation et le fonctionnement de la justice, ainsi que le recrutement, la formation et la carrière des magistrats ; de défendre les intérêts professionnels des membres du corps judiciaire, d’informer ses membres sur les plans professionnels et syndicaux et de veiller à la défense de la liberté et des principes démocratiques ». Il « milite pour une justice indépendante afin de permettre une justice égale pour tous ; un procès équitable pour tous ; éviter l’impunité des puissants notamment en matière de délinquance économique et financière ; permettre aux magistrats de jouer pleinement leur rôle constitutionnel de gardien des libertés individuelles à l’abri des pressions médiatiques et politiques ; combattre le déséquilibre entre les pouvoirs de police et de justice afin de préserver l’indépendance des magistrats et permettre un contrôle réel sur les services de police. » - Ce qui (me) choque aussi, c’est qu'en tant que juristes, le Syndicat de la Magistrature puisse accepter qu' « 'interruption volontaire de grossesse, assistance médicale à la procréation, procédures de changement de sexe, gestation pour autrui, prostitution, fin de vie » puissent être considérés comme comparables, sans même évoquer les présupposés des formulations…- Ce qui (me) choque, enfin, si l’on reprend le titre du colloque, c’est que « le corps », puisse être séparé de l'être humain, et que cette assertion - qui bouleverse tout le droit - soit légitimé, et que celui-ci puisse être assimilé à « la libre disposition de soi ». (Cf. Corps, Droit, Politique. Gauche, Proxénétisme)

Justice (Syndicat de la Magistrature) (2) : Dans Le sexe et la loi, une publication antérieure du Syndicat de la Magistrature, on peut notamment lire, sous la plume de Catherine Breillat, « cinéaste », dont les connaissances juridiques ont sans doute été jugées suffisantes pour que ses analyses méritent d’être publiées, sous l’intitulé : La loi a inventé la pornographie, ceci : « Et de ce point de vue, les juges devraient dire la loi plutôt que d’ânonner pour consacrer le politiquement correct. Car la justice n’arrive pas à définir ce qu’elle réprime.[…] » 879 (Cf. Pornographie)

Justice (Tribunal) : Maria Deraismes, auteure de : « Les tribunaux ne sont que le terme d’une échéance où se paient les sottises avenues et légiférées ; ils sont le dernier degré, la conséquence finale d’un principe faux, d’une loi inique, d’une constitution arbitraire. » 880 Toujours vrai.

Justice (Vécu (féministe) : Qui n’a assisté à ceci : un agresseur de femmes, agressant et la juge et son avocate, la seconde, dépassée, impuissante, en colère, n’ayant pour seule arme inutile de le menacer de ne plus le ‘défendre’, tandis que la première, démunie, apeurée, s’écrasait littéralement devant lui, et donc le cautionnait, ne peut parler justement de la justice. Entre autres si nombreux exemples…881

Justice (Vice de procédure) : Une injustice en moins : que les vices de procédure ne puissent plus jamais être pris en compte pour invalider une décision de justice. En France, Le premier procès dit de « droit de cuissage » a été clos en faveur du violeur pour une histoire de tampon inapproprié. 882 Et, dans la foulée, logiquement, suppression de la Cour de cassation…
* Ajout. 5 février 2014. [un récent exemple] : « Un animateur de centre de loisirs de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), poursuivi pour avoir agressé sexuellement plus d'une dizaine de jeunes garçons au sein de l'école primaire et du centre où il travaillait, comparaît mardi devant le tribunal correctionnel de Créteil [entre 2004 et 2010]. Ecroué une première fois en 2010, l'homme de 37 ans avait été relâché à la suite d'une erreur de procédure. […]Interpellé à l'automne 2010, le prévenu avait très vite reconnu les faits et confié aux enquêteurs qu'il se livrait à des actes pédophiles depuis 1998. A l'époque, il donne même, de son propre chef, quatre noms de victimes supplémentaires. Déféré, il est mis en examen pour viols sur mineurs et incarcéré. Pourtant, en février 2011, le juge d'instruction en charge de l'affaire requalifie les faits en «attouchements sexuels» et décide de le remettre en liberté sous contrôle judiciaire. Une décision contre laquelle le parquet de Créteil fait appel, conforté par une décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Problème, les magistrats de la chambre de l'instruction oublient de délivrer un nouveau mandat de dépôt pour prolonger la détention du prévenu! Après quatre mois de prison, l'homme est remis en liberté. C'est donc libre qu'il comparaît ce mardi. Une décision «inadmissible» pour Béatrice Chevassus, déléguée de l'association «Enfance et partage» également partie civile. » 883

Justice (Victime) : Analyser le monde à travers le seul vécu des victimes - aussi fondamentaux ces récits ont joué et jouent encore dans le dévoilement des violences - conduit, faute d’analyse politique plus globale, en règle générale, à n’y trouver qu’un agresseur, un bourreau… et /ou, d’autre-s victime-s. Première étape, mais insuffisante.
* Ajout. 1er Février 2015. Cf. l’analyse de Shlomo Sand dans : Je ne suis pas Charlie : « Le profond dégoût éprouvé face au meurtre doit-il obligatoirement conduire à s'identifier avec l'action des victimes ?» 884 Non. Plus encore, on peut dans certains cas (une femme violentée qui tue son mari) s’identifier à celui/celle qui tue. (Cf. Féminisme (Victimaire), Justice (Juger la. Procès Jacqueline Sauvage), Politique. Concept (Oppression)

Justice (Victime « Innocente ») : Une victime considérée comme « innocente » [De quoi ? Par qui ? Selon quelle morale ?], serait-elle considérée par la justice comme « coupable » [mêmes questions] n’en serait-elle pas moins une victime ? [Mêmes questions]

Justice (Victimes. Droit des) : Que des avocats puissent se vanter, dans les medias, sans apparentes inquiétudes ni excès de critiques, du nombre des acquittements qu’ils auraient obtenus (notamment donc de violeurs, d’assassins, de ‘voyous’), donne une vraie mesure de l’avancement de la valeur supposée accordée aux « droits des victimes ». Sans même évoquer ce que cette affligeante vantardise narcissique révèle, en soi, de mépris, de déni de l’idée même de justice. 885

XII. Langage

I. Langage : Langage (1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11) ; Adjectif ; Adjectif / Substantif ; Affaire ; Amour ; Arme ; Censure ; Concept ; Conservateur ; Courtisan-e /Courtisan ; Delteil Joseph ; Destruction du monde ; Drame ; « Ça » ; « Féminisation » (du) (1,2,3,4) ; Féminisme ; Grisette ; Judrin (Roger) ; Juste ; Libertinage ; Masculin / Féminin ; Mot (1,2,3,4,5) ; Obscur ; Passage à l’acte ; Pensée féministe ; Penser ; Permanence (1,2) ; Possessif ; Réel ; Syntaxe ; « Science »  ; Sulfureux […] ; Valls (Manuel) ;Verbe ; Vertu ;Victime (52) ;II. Langage. Genre : Genre ; Genre (À toutes les sauces…) ; Fassin (Éric) ; Genèse ; Genre (Mauvais) ; Genre (Passé, futur du terme) ; Genrée (Approche) (7) ; III. Langage. Sexe-s, Sexuel-les, Sexualité-s : http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1210&themeid=990 ;IV. Langage. Verbe : Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Perdre, Prendre, Partager, Protéger, Recevoir, Tomber, Sauter,Trouver (17) 18 février 2016 : 77 items

I. Langage :

Langage (1) : Hobbes [1588-1619], auteur (en 1651) de : « La lumière de l’esprit humain est la clarté des mots, mais grâce à des définitions exactes préalablement débarrassées et lavées de toute ambiguïté. […] Au contraire, métaphores et mots ambigus privés de sens sont comme des feux follets, et raisonner à partir d’eux c’est se perdre au milieu d’innombrables absurdités avec leurs cortèges de disputes, de ruptures et de mépris. » Auteur aussi de : « Ni l’erreur, ni le non sens ne sauraient être détectés sans une parfaite compréhension des mots. » 886

Langage (2) : Diderot [1713-1784], auteur de (en 1867) : […] « Les hommes ne proféreraient pas vingt phrases dans toute une journée, s’ils s’imposaient la nécessité de voir distinctement à chaque mot qu’ils prononcent, quelle est ou l’idée ou la collection d’idées qu’ils y attachent. » 887 « Vingt » me parait beaucoup…

Langage (3) : Ferdinand de Saussure [1857-1913], auteur de : « La langue est un système dont tous les termes sont solidaires et où la valeur de l’un ne résulte que de la présence simultanée des autres. » Que d’immenses perspectives critiques ouvertes par cette assertion…888

Langage (4) : Friedrich A. Hayek, [1944], auteur de : « […] Le changement de sens subi par les mots n’est pas un événement isolé. Il s’agit là d’un processus continu, d’une technique consciente ou inconsciente, employée en permanence pour diriger le peuple. Au fur et à mesure que ce processus se développe, le langage devient totalement vicié, les mots sont comme des coquilles vides, dépourvus de toute signification définie, pouvant désigner indifféremment une chose et son contraire, et employés uniquement en fonction des associations émotives qu’elles provoquent encore ». Fort juste...
Ce qui n’a pas empêché F.A. Hayek d’affirmer nombre d’incohérences et d’absurdités. 889 (Cf. (notamment) Amnesty International)

Langage (5) : Lu dans L’Internationale situationniste [1963]:
* « Le problème du langage est au centre de toutes les luttes pour l’abolition ou le maintien de l’aliénation présente ; inséparable de l’ensemble du terrain de ces luttes. Nous vivons dans le langage comme dans l’air vicié. Contrairement à ce qu’estiment les gens d’esprit, les mots ne jouent pas. Ils ne font pas l’amour comme le croyait André Breton, sauf en rêve. Les mots travaillent pour le compte de l’organisation dominante de la vie. […]  » 890
* « Il est impossible de se débarrasser d’un monde sans se débarrasser du langage qui le cache et la garantit, sans mettre à nu sa vérité. […]  » 891
* « La confusion est devenue telle, dans l’organisation du langage, que la communication imposée par le pouvoir apparait comme une imposture et une duperie. » 892

Langage (6) : Georges Steiner, auteur (en 1994) de : « Le discours qui tisse les institutions sociales, celui des codes, des lois, du débat politique, de l’argumentation philosophique et des œuvres littéraires, la rhétorique immense des médias - tous pourris par des clichés sans vie - par un jargon dénué de signification, par des faussetés intentionnelles ou inconscientes. La contagion s’est étendue aux centres nerveux du discours privé. Dans une dialectique d’infection réciproque, les pathologies du langage public, particulièrement ceux du journalisme, des œuvres de fiction, de la rhétorique parlementaire et des relations internationales, contribuent à affaiblir et à falsifier les tentatives faites par la psyché individuelle pour communiquer vérité et spontanéité. » 893
Sans cautionner certains termes (« contagion », « infection », « pathologie » notamment), il est possible, pour prolonger la critique du langage, de s’inspirer de cette analyse, en y incluant le fait - majeur - que les femmes ont, depuis des siècles, été exclues des lieux de l’élaboration du langage, sans oublier leur (non) droit à la parole…

Langage (7) : Arthur Koestler [1905-1983], auteur (en 1997) de : « […] Le langage cristallise des croyances intuitives et des idéologies agressives. » 894

Langage (8) : Karl Kraus [1874-1936], auteur de : « Le langage est la mère, non la servante de la pensée. » 895

Langage (9) : Gherasim Luca [1913-1944], auteur de : « Une lettre, c’est l’être lui-même » et de : « Je dis à peu près ceci pour dire cela. » 896 Distinguo entre le ‘signifiant’ et le ‘signifié’ ? : vaines querelles de mots ?

Langage (10) : Varlam Chalamov, [2003] auteur de : « C’est par la maîtrise du parler des truands que commence le rapprochement entre le cave et le monde de la pègre. » 897 Un exemple : « les filles »… (Cf. Pornographie, Proxénétisme)

Langage (11) : Lewis Carroll [1832-1898], dans auteur dans Alice au pays des merveilles de l’échange suivant entre Alice et Humpty-Dumpty : « Lorsque moi j'emploie un mot, répliqua Humpty-Dumpty d'un ton de voix quelque peu dédaigneux, il signifie exactement ce qu'il me plaît qu'il signifie...ni plus, ni moins. » « La question, dit Alice, est de savoir si vous avez le pouvoir de faire que les mots signifient autre chose que ce qu'ils veulent dire. » « La question, riposta Humpty-Dumpty, est de savoir qui sera le maître...un point, c'est tout. » 898

Langage (Adjectif) : Pour ne jamais omettre l’importance de chaque mot, ici la signification de l’ajout d’un seul adjectif, se remémorer l’échange entre De Gaulle et Churchill. Le premier lui dit : « Je suis la France » ; le second rétorqua : « Non, vous êtes la France combattante ».  899 Dans le même sens, l’ajout de «culturel » à « libéralisme », concernant la pornographie : « La progression du libéralisme culturel a empêché une condamnation tout azimut [d’une industrie dont on reconnaît qu’elle relève de la pratique privée]. » 900 On peut aussi réfléchir à : une « femme touareg », un « article bien troussé », un « humanisme colonial », un « fascisme paternaliste», une « révolution de velours », une « démocratie formelle », une « démocratie sexuelle » , une « parité problématique », un « patriarcat économique », une « civilisation nocturne », un « libéralisme tempéré », un « usage disproportionné [de la force], des « victimes occidentales [à déplorer] », un « patron chrétien », une « morale bourgeoise », une « misère sexuelle »…

Langage (Adjectif / substantif ) :Entendu dans l’émission Femmes Libres de Radio Libertaire (7 octobre 2015) une responsable d’une association agissant pour la reconnaissance comme « citoyennes » des « femmes handicapées » dénonçant la manière dont elles sont nommées et dire justement : « Nous ne sommes ni des adjectifs, ni des substantifs. » Pénétrant.

Langage (« Affaire ») : Terme très utile : cautionne toutes les confusions entre les crimes et les délits, les auteur-es et les victimes, ainsi qu’avec leur traitement par la presse, la justice, la police, l’opinion dite publique… Puis, dès lors que l’équivalence de tout avec tout étant acquis et que rien n’a plus de sens, on peut lire : « Affaire du barbecue : 20 ans de prison » 901 ; « Une affaire de viol collectif se règle sur internet » 902 ; un footballeur « cité dans une affaire de prostitution de mineure » 903
; un policier cité par Samira Bellil concernant l’homme qui l’avait battue, violée, torturée : « Il a déjà une affaire de prostitution sur le dos ». 904 Récemment, un ’économiste’ déclarait : « L’affaire Grecque est très inquiétante ». 905
* Ajout. 4 avril 2013. Pour Harlem Désir, premier secrétaire du parti socialiste, l’aveu de Jérôme Cahuzac (de ses mensonges au Parlement, au gouvernement et au Président de la République) : « une affaire individuelle ». 906
* Ajout. 25 juin 2014.[…] Lu dans le Figaro : « En cédant la couronne à son fils Felipe, jeudi dernier, le roi lui transmettait en même temps le caractère «inviolable» (juridiquement irresponsable) que la Constitution confère au chef de l'État. Il devenait pour sa part un simple justiciable. Que l'on sache, Juan Carlos n'a commis aucun crime. Mais des affaires privées pourraient l’inquiéter [dont deux demandes de reconnaissance de paternité]. »907
- On peut aussi remplacer, tout aussi peu rigoureux, par « scandale ».

Langage (Amour) : Au lieu et place de : « j’ai baisé » : «  j’ai testé » ; au lieu et place de : « je vis [une relation] avec quelqu’un-e » : « j’ai quelqu’un en ce moment » ; au lieu et place de : « elle m’attirait, elle me plaisait » : « ça donnait envie ». 908 (Cf. Amour)

Langage (Arme) : Le langage fut d’abord l’arme de ceux qui commandent, qui ordonnent, qui décident, qui exigent, qui oppriment, et qui donc imposent le silence. Des limites de la « parole libératrice »…

Langage (Ça) : Tout « ça » est mépris.

Langage (Censure) : Les coupures, déformations, réécritures, infléchissements du sujet, questionnements hors sujet, autocensures, aimables pressions, concessions ‘consenties’ tuent les textes plus efficacement qu'une censure sans appel... laquelle a le mérite de maintenir le texte dans son intégr[al]ité et de permettre qu’il puisse être publié ultérieurement en l’état. (Cf. Historiographie patriarcale, Féminisme)

Langage (Concept) : Chaque modification du langage ne peut se comprendre que dans le cadre de l’évolution de la société qui l’a vue naître. Dès lors, la critique du langage implique de repenser les concepts au sein desquels il s’inscrivait, tandis que son évolution repose sur cette compréhension.

Langage (Conservateur) : Le langage charrie, en règle générale, des modes de pensées et donc des visions du monde passéistes, donc conservatrices, nécessairement inappropriées pour penser le futur. (Cf. Patriarcat, Langage))

Langage (Courtisan-e / Courtisan) : Un courtisan : « Celui qui fait partie de la cour du prince » ; Une courtisane : « Nom que l’on donne aux femmes de mœurs déréglées». Dans le même sens : Un homme galant : « un homme attentionné auprès des femmes » ; Une femme galante : « une femme de mauvaise vie, femme légère, prostituée ». Les limites de la féminisation des mots.

Langage (Delteil Joseph) : Auteur de : « Jeanne [d’Arc] vint au monde à cheval sous un chou qui était un chêne. » 909 Laisse pantois-e.

Langage (Destruction du monde) : Détruire le sens des mots, discréditer toute cohérence, empêcher toute logique syntaxique, est pour notre monde un objectif politique majeur. D’où la nécessité pour chacun-e de rendre plus simple la compréhension du monde que tant s'acharnent à rendre plus complexe pour mieux cacher son injustice. (Cf. Justice)

Langage (Drame) : Se dit de tout ce sur quoi l’on aurait dû agir mais pour lequel rien, ou presque, n’a été fait, rien par ailleurs n’étant prévu pour y remédier.
Exemple : « Une mère de famille de 55 ans a été tuée de cinq coups de couteau : un drame ». 910
- Le « drame » peut même devenir acteur, cause, sujet de la violence : « Le drame familial a fait une troisième victime. » (entendu le 30 juillet 2012)
- On peut, si fréquents, remplacer par : « fléau »…

Langage (« Féminisation ») (1) : Dans la mesure où « le masculin » a été pendant des siècles et est encore considéré comme signifiant l’universel, la seule revendication de « féminisation [du langage] » ne peut lever cette hypothèque historique. Dès lors que la langue a été construite sur un « masculin » - qui englobait un masculin dominant et un féminin dominé - l’ajout du « féminin » et / ou la critique par le « féminin » ne peut qu’égratigner la signification patriarcale du langage.
* Ajout. 3 juin 2014. Sur le sujet du langage, lire le livre d’Éliane Viennot, Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin. Petite histoire des résistances de la langue Française. 911

Langage (« Féminisation ») (2) : [2015] Jean-Louis Bourlanges (ancien député européen, professeur à Sciences-po, « centriste ») réagit à l’emploi d’un terme féminisé. Il évoque : « […] la Haute représentante, comme on dit dans cette atmosphère de féminisation […] grammaticale qui est condamné, comme vous le savez par l’Académie Française, pour de très solides raisons… Je crois que la cause des femmes doit s’exprimer sur d’autres terrains - il butte sur le mot - que l’efficacité.» (Ou, après réécoute, « avec plus d’efficacité ») 912 Comprenne qui pourra, au delà de l’argument d’autorité, la signification de et / ou la validité de l’argumentaire…(Cf. Académie Française, Féminisme, Hommes (politiques. France. XXIème siècle)

Langage (« Féminisation ») (3) :Les limites de la féminisation des mots : ceux qui au masculin désignent la fonction qu’exerce un homme et qui, féminisé, a une toute autre signification : celle d’un objet : Un jardinier, une jardinière ; un cuisinier, une cuisinière ; un chevalier, une chevalière…(À prolonger)

Langage (« Féminisation ») (4) : Je reçois le petit fascicule de 32 pages présentant le programme de Valérie Pécresse (Les Républicains / UDI / Mouvement démocrate / PCD) - qui fut élue -  pour les élections régionales des 6 et 13 décembre 2015 intitulé : « Mon plan d’action pour l’Ile-de-France ». Concernant la féminisation des termes, je constate (en 4ème de couverture) qu’il est question d’une « présidente », puis d’une « présidente entrepreneure ». Mais à la suite d’une lecture plus précise, je dois constater que ce féminin ne s’applique qu’à elle. Je lis donc : « candidat », « entrepreneurs », « demandeurs » [d’emploi], « salariés », « auto-entrepreneurs », « chercheurs », [jeunes] « chercheurs », [alternance pour] « tous », « apprenti » « apprentis » (2 fois), « enseignants » (3 fois), « boursiers » [méritants], « Franciliens » (7 fois), « bacheliers » [mention Très bien], « chefs d’entreprises », « salariés », [parcours du] « combattant », « retraités », [anciens] « combattants », « étrangers » [en situation irrégulière], « élus » (2 fois), « agents de lycées », « fraudeurs », « voisins » [vigilants], « lycéen », « lycéens », « aidants » [familiaux]». Je dois cependant préciser qu’il est question une fois d’une timide féminisation du terme d’« infirmier(e)s » tout en notant que quatre lignes plus bas, il n’est plus question que du diplôme « infirmier » [à bac +5]. Enfin, pour être précise, on lit dans la rubrique : « D’avantage de logements pour les jeunes » qu’il est question d’un « [effort particulier pour l’accueil des] « filles » (p.10) et dans la rubrique « Soutenir les familles » de « [d’avantage de logements pour les] « femmes » [victimes de violences conjugales] ». J’oubliais ! Dans l’intransigeance sur les valeurs de la République », il est question de l’« égalité homme / femme » (au singulier).

Langage (Féminisme) : Se mêlent dorénavant, sans apparemment excès d’ inquiétude, concomitamment les termes suivants : le féminisme comme « thème », « cause », « sujet », « phénomène », « corps de doctrine », « problème », « solution », « écoute », « suivi», « prise en charge », « sensibilité », « sensibilisation », « éducation», « posture », « mise en réseau », sans oublier « égalité », « sexe », « sexisme », « sexualité », « genre », « violences », « patriarcat » [six derniers termes entendus citer en moins d’une heure par une association féministe, après hommage rendu aux organismes financeurs. Juin 2015] … (Cf. Féminisme)

Langage (Grisette) :Louis Sébastien Mercier [1740-1814] dans son livre : Tableau de Paris (publié entre 1781 et 1788, souvent réédité depuis) auteur de : « On appelle grisette la jeune fille qui, n’ayant ni naissance, ni bien, est obligée de travailler pour vivre, et n’a d’autre soutien que l’ouvrage de ses mains. Ce sont les monteuses de bonnets, les couturières, les ouvrières en linge, etc qui forment la partie la plus nombreuse de cette classe. » (Tableaux de Paris, T.VII. p.133) Faire suivre, en 1995, sans plus de précisions, sans plus de précautions, cette citation de : « Les grisettes ont une réputation de moeurs légères », est une faute d’analyse et une injure. 913 (Cf. « Sciences » sociales. Histoire)

Langage (Judrin Roger) : Auteur de : « L’obscurité m’était odieuse quand elle venait du galimatias914 Se prémunir de « l’obscurité » : vaste chantier, jamais terminé. (Cf. Êtres humains. Penser. Style)

Langage (Juste) : Il n’y a pas de « juste mot » car il n’y a pas de juste pensée. (Cf. Penser)

Langage (Libertinage) : La confusion si fréquente entre « libertin » et « libre penseur », cautionnant notamment la réhabilitation de Sade, si souvent utilisée à l’encontre des abolitionnistes, doit être sans cesse dénoncée. Récemment, le terme de « libertinage » a même été assimilé à « critique de la religion ». Ainsi, L’Histoire du libertinage [2007], dès sa première page, reconnaît et légitime deux significations à ce terme, celle de « recherche du plaisir, sous toutes ses formes et sans limites » […] » et de « […] critique à l’égard de la religion ». Dès lors, on peut lire : « Libertins ? Bayle, Fontenelle ou Meslier le sont ; comme les Fréret, Mirabaud, Du Marsais, Boulainvilliers et tant d’autres auteurs de manuscrits clandestins encore mal identifiés ; mais le sont aussi Voltaire, Diderot, La Mettrie, D’Holbach et la plupart des encyclopédistes… Ils le sont tous en tant que continuateurs du travail de sape de l’hégémonie religieuse sur la vie intellectuelle et politique. […] Ils le sont parce qu’ils professent des idées hostiles au christianisme et proposent des systèmes philosophiques étrangers à cette doctrine. » Et l’auteur poursuit : « Ils le sont, comme tant de libres penseurs du XXIème siècle qui n’ont pas toujours eu le combat facile ; comme bien de dissidents du XXème siècle, ou aujourd’hui, des partisans de la laïcité qui, à l’exemple de Salman Rushdie ou de Talisma Nasreen luttent pour sortir l’Islam de l’ornière intégriste. […]» 915 De glissements en glissements, on en arriverait à justifier le proxénétisme au nom de la laïcité…En cherchant bien, je devrais trouver des exemples. (Cf. Homme (Libertin)

Langage (Masculin. Féminin) : Françoise Héritier, présentée par France Culture, en sus de ses titres et fonctions au Collège de France, comme « militante féministe », auteure de : […] « Lorsqu’il s’agit de souvenirs vraiment privés, je parle au féminin et lorsqu’il s’agit d’impressions universelles, je parle au masculin ; parce que là je ne peux pas dire que ce sont uniquement des femmes qui peuvent avoir ce type de souvenirs. […] » 916 Dans cet entretien, elle attira aussi l’attention sur l’absence « non neutre » du neutre dans la langue française.

Langage (Mot) (1) : Céder sur un mot signifie que la phrase dans laquelle il s’inscrit a cessé d’avoir un sens. Et que l’on y consent.

Langage (Mot) (2) : L’usage inapproprié d’un seul mot est une scorie qui dénature une phrase. Et donc un texte, une analyse, un raisonnement, une pensée.

Langage (Mot) (3) : Dès lors qu’un mot inapproprié est introduit dans le langage courant, toute critique est sinon quasi vaine du moins considérablement, infailliblement, affaiblie. Il importe donc de savoir lire à temps le dit mot.

Langage (Mot) (4) : Un mot sali ne s’en remet pas.

Langage (Mot) (5) : Il y a des mots dont le seul emploi fige la pensée. La « démocratie », le plus couramment employé est sans doute le plus dommageable. Jugement valide aussi bien sûr aussi pour « féminisme ». (Cf. Féminisme, Penser)

Langage (Obscur) : Georges Vedel, constitutionaliste, auteur de [concernant la loi dite sur la parité], auteur de : « C’est exprès que le constituant énonce un texte obscur dont l’objet est très précisément de se débarrasser du devoir d’être clair, ce qui peut être, laissera les lecteurs du texte le comprendre avec l’illusion pour chacun qu’on va « dans le bon sens », c’est à dire le sien. » 917 Universel…

Langage (Passage à l’acte) : En se focalisant sur le processus par lequel un acte est commis, on évacue et la question de la qualification dudit dénommé acte, et celle de [la responsabilité de] son auteur-e, sans évoquer celle des conséquences sur les victimes. Tout jugement, y compris lorsqu’il s’agit d’un crime ou d’un délit, est donc, de par le seul usage de cette formulation - qui ne fait pas impunément florès - d’emblée, sinon exclu, du moins marginalisé.
* Ajout. 7 mai 2014. Analyse valable aussi pour « mode opératoire ».

Langage (Pensée féministe) : Aucune analyse critique n’est pensable dans le cadre des concepts forgés par les personnes, les idées, les intérêts, la pensée du monde que l’on combat. En d’autres termes, on ne peut lutter contre un système de domination avec les termes qui l’ont fondé, qui le légitime, le justifie. L’emploi d’un seul d’entre eux suffit à interdire la justesse d’un raisonnement. Or, si l’on admet que toute la pensée est patriarcale et que la pensée féministe n’a que fort peu déstabilisé les normes dominantes, force nous est de reconnaître que, la plupart du temps, nous n’avons en notre possession que des outils intellectuels inappropriés à une critique féministe. Plus encore, ‘on’ nous en rajoute sans cesse : après genre (inter-genre, trans-genre, cis-genre, pluri-genre, genre-pluriel, binarisme de genre…) et queer (gender queer…), il est question de sextrémisme, d’intersexe, de cis-sexisme, d’intersexuation, d’intersexualité, d’hétérosexisme, d’alter-sexualité, de rétrosexuel, d’intersexion, d’asexualité, de sexonomie, d’aliosexuel, d’asexualité, de sexo-séparatisme, de contrasexuel, de cissexualité, d’homme (cis), de post transexualité, de transexualité, de transsexualisme, de transcongugalité, de transphobie, de transidentité, transidentitaire, de transféminicide, de [groupes] transpédégouines, de transféminisme, de fémonationalisme, d’homonationalisme, de transmisoginie, d’hétéropatriarcat, d’hétéronormativité, de lgbtphobie, lgbtphobe, de consubtantialité, d’agency (agentivité),de généricide, d’intersectionnel, intersectionnalité, de porno-activisme, sexorcisme, d’atypisme sexuel, de transmasculinité … [novembre  2014-Janvier 2016]
- Le seul concept actuellement valide, valable, celui qui doit sans cesse être enrichi, critiqué, complexifié, mais doit absolument être sauvegardé : le patriarcat. (Cf. Féminisme, Patriarcat, Sexe-s)

Langage (Penser) : On ne peut penser avec des termes dont la polysémie, d’emblée, tue toute réflexion. La priorité, non : la nécessité est donc de repenser les termes qui empêchent de penser. (Cf. Penser)

Langage (Permanence) (1) : Dès lors qu’un concept, un terme, un mot, quoi que ne se référent qu’aux seuls hommes a été pensé comme ayant été assimilé à l’universel - celui-ci se perpétue nécessairement, du seul fait de la permanence de son usage, ne serait-ce que du fait de sa propre inertie, dans sa première signification, quand bien même celle-ci serait-elle, rationnellement, raisonnablement, logiquement invalidée. Un exemple : [1923] « Aujourd’hui, nous avons le suffrage universel, mais les femmes n’ont pas encore le droit de voter […] » 918  Posé ainsi, les résistances aux bouleversements linguistiques imposées par les féministes se comprennent mieux : ce qui est ébranlé en effet ce sont les structurations mentales, psychiques, les représentations historiquement intégrées dans la conscience collective depuis des siècles du monde - et donc celles de chacun-e au monde - telles qu’elles se manifestant par le langage. L’usage, l’habitude, l’attachement à la tradition vont à l’appui de la résistance antiféministe, la quelle est d’autant plus forte qu’elle est moins arrivée à la conscience, à la raison, à la pensée.

Langage (Permanence) (2) : À l’écoute aujourd’hui du mot « bonniche », je me rends mieux compte que le seul emploi d’un seul terme qui inscrit la permanence d’un monde, re-justifie le monde dont il est issu et le re-légitime. (Cf. Femmes. Bonnes à tout faire…)  

Langage (Possessif) : Ma propriété, ma victime, ma femme de ménage, ma terre (ancestrale), ma population, ma pizza (aux fruits de mer), ma ville (de naissance), ma morale (rigide), ma conscience (en paix), ma fortune (placée), ma réputation (chancelante), ma médaille (perdue), ma misanthropie (célèbre), ma collaboratrice (dévouée), ma séropositivité, ma stérilité, ma cicatrice (invisible), ma mastectomie (mon ablation du sein), ma Fondation, ma base, ma psychanalyse (inopérante), ma maladie, ma santé (chancelante), ma libération (des camps), mon ablation du sein, ma jeunesse (détruite), ma mise en beauté (quotidienne), ma doctorante (que je formate), ma vie (privée), ma/mon greffier-ère (un-e juge)… Mon histoire (familiale]), mon corps (fatigué), mon nom (aristocratique), mon image (de marque), mon amour (pour la vie), mon think tank (efficace), mon mari (infidèle), mon couple (instable), mon héritage (contesté), mon handicap (physique), mon divorce (douloureux), mon enfant (surdoué), mon analyse (trop longue), mon œuvre (publiée), mon orgueil (de pauvresse), mon addiction (à l’héroïne), mon amour propre (chatouilleux), mon cheminement intellectuel (chaotique), mon argent (en banque), mon milieu (bourgeois), mon ambition (démesurée), mon intérêt (à long terme), mon dieu (vengeur), mon député [rare], mon mariage (qui bat de l’aile), mon pays (envahi), mon dieu (nombreux), mon ménage (bien fait), mon vote (pris en compte), mon candidat (faute de mieux), mon général (de division), mon patron (inconnu), mon groupe (sanguin, musical, politique), mon identité (incertaine), mon ablation du sein (douloureux), mon agresseur (recherché), mon comité de soutien (à la députation), mon Garde des sceaux, mon enseignement (de linguistique), mon Comité Directeur (du PS. Mitterrand. 1981), mon appétit (d’oiseau), mon peuple (meurtri), mon collier (de perles), mon péché (mignon), mon actionnaire (majoritaire), mon actualité (discographique) mon association (à but non lucratif), mon public (toujours présent), mon transfert (de club de foot), mon esclave (en amour), mon épée (à l’Académie), mon procès (en diffamation), mon lectorat (fidèle), mon éditeur (insouciant), mon chien (labrador), « mon cabinet et mes services » [J-J Aillagon, ancien ministre de la culture. 5 juillet 2015], mais aussi mon co-auteur, ma co-épouse, mon co-détenu…Mes patient-es (raréfiée-es), mes ouvriers-ères (licencié-es), mes règles (de conduite), mes beuveries (fréquentes), mes invité-es (grossier-ères), mes hémorroïdes (saignantes), mes obligations (mondaines), mes professeur-es (du secondaire), mes blessures (vivaces), mes relations amoureuses [Sartre], mes concitoyen-nes…Nos enfants (sans avenir), nos possessions (coloniales), nos morts (pour la patrie), nos territoires (contestés), nos concitoyen-nes (en colère), nos valeurs (libérales), nos otages (monnayés), nos investisseurs (en Afrique), nos créanciers (exigeants), nos banques (en faillite), nos intérêts (en dollars), nos exportations (en chute libre), nos potentiels de développement (illimités), nos soldats (de 14-18), Cosa Nostra, nos atouts (à monnayer), nos « populations musulmanes » [Jean-Louis Bourlanges. 20 novembre 2015] 919], nos « populations cibles »…
- Les supprimer tous ? Afin notamment de délester le «  je », le « moi », le « soi », le « nous », le « nos », le « ton », le « ta »…de ses encombrantes et étouffantes fausses excroissances, interdisant toute réflexion sur l’être humain dans le monde, ou plutôt, comme le posant au cœur du monde. Salutaire exercice mental.
* Ajout. 5 septembre 2014. On pouvait lire, le 2 septembre 2014, sur l’une des pancartes de la manifestation organisée contre « la disparition » du ministère des Droits des femmes : « Mon corps, mes choix, mes droits, mon ministère. » À comparer avec les « sans papiers, sans travail et sans droits »…Oui, les régressions politiques - ici, dramatiques - proviennent aussi de ceux et celles qui se réclament du féminisme. (Cf. Être humain (Corps, Soi, Verbe. (Avoir), Droit, Féminisme (Pensée), Proxénétisme)

Langage (Réel) : Le langage crée le réel, modèle le futur. Pour ce faire, il lui faut détruire, substituer, imposer une autre langue, dont la novlangue d’Orwell (dans 1984) fut la première éclatante manifestation. Depuis lors, ces impositions ont été rendues plus subtiles, mais aussi, bien souvent, fort grossières. Je n’en veux pour expressions que l’imposition de tant et tant de mots qui, soit ne veulent rien dire, soit ont été l’objet de tant d’interprétations qu’ils ne peuvent plus être considérés comme signifiants quoi que ce soit. Et c’est sur ce théâtre d’ombres qu’ont lieu l’immense majorité des débats dits politiques. (Cf. Penser. Réalité, Politique)

Langage (« Science ») : Raymond Jean (1925-2012), dans un Colloque de Cerisy consacré au poète Francis Ponge, évoqua « la science du langage et celle du sexe ». 920 (Cf. « Sciences » sociales, Sexe)

Langage (Sulfureux…Abject,Ambivalent, Chaud, Clivant, Coincé, Commun, Consternant, Contrarié, Controversé, Coquin, Critique, Croustillant, Cru, Cruel, Débridé, Décalé, Décapant, Décomplexé, Délétère, Déjanté, Déplacé, Démonstratif, Désaccordé, Distingué, Douteux, Dur, Élégant, Étonnant, Équivoque, Érotique, Facile, Fulgurant, Fragile, Glauque, Grivois, Grossier, Hypocrite, Impoli, Imprudent, Inquiétant, Improbable, Incongru, Insolite, Irrévérencieux, Licencieux, Magnétique, Malade, Nauséabond, Osé, Poignant, Populaire, Populiste, Pervers, Précaire, Propre, Raide, Racoleur, Scabreux, Salace, Sensible, Sordide, Suggestif, Timide, Torride, Vulgaire...) : Tous ces qualificatifs, ces adjectifs, si rarement explicités, en l’état, évitent, sous couvert de jugement, de prendre position. Et justifient n’importe tout et n’importe quoi. D’ou leur explosion. (Cf. Femme (Vénéneuse), Pornographie, Valeur)

Langage (Syntaxe) : L’incohérence du monde se lit dans celle de sa syntaxe : les verbes sans sujet ; le sujet devenu objet (et inversement) ; le sujet subsumé dans une qualification pénale [« L’infanticide »] ; le substantif adjectivé (et inversement) ; les possessifs signifiant indistinctement êtres humains et objets ; etc.…(À prolonger).
* Pour une caricature, si politiquement signifiante, cf. les textes de critiques politiques sur les fondements d’une critique linguistique d’Amnesty International.

Langage (Valls Manuel) : [2015] Manuel Valls (Premier ministre), auteur [après avoir employé et avoir été critiqué pour avoir employé l’expression d’« apartheid territorial, social, ethnique » concernant certains « territoires », certaines « personnes pauvres », certaines « populations pauvres aux mêmes origines » en France] de : « Peu importe les mots, ce qui compte, c'est d'agir.Moi j’utilise les mêmes, avec constance et cohérence depuis près d’une dizaine d’année. Peu importe les mots. Ce qui compte c’est d’agir.» 921 Terrifiant concernant son analyse de ce qu’il appelle : « les mots », c’est à dire, la pensée. Ce qui incidemment signifie que l’on pourrait agir sans penser. (Cf. Hommes (Politiques. France), Penser)

Langage (Verbe) : Pour ne pas omettre l’importance d’un verbe: au 17ème siècle : « On aime le commerce des femmes » ; au 21ème siècle, « On fait commerce des femmes ». Mais le vers, dans le fruit, était dans le mot de « commerce ».   (Cf. Langage (Adjectif. Verbes)

Femmes (Vertu) : N’a rien à voir avec le même terme ayant historiquement servi à qualifier les hommes. Il en est de même de la « pudeur », de l’« honneur », du «courage », de la « noblesse », la « distinction », la « dignité », etc.…Nécessité de reconstruire tous ces termes, sans assimilation, ni inversion, afin de pouvoir les réutiliser sans gêne. (Cf. Langage. Vertu)

Langage (Victime) : Un même mot, ici « victime », sans autre précision, ne peut être employé concernant une ou des personnes qui se vivent, qui se sentent, qui se reconnaissent comme telles et par des personnes qui leur nient ce qualificatif. L’interprétation par le droit et /ou la justice, telle que rendue, ajoute encore au brouillamini et en circonscrit l’emploi. La justice en effet ne reconnaît comme victimes que les personnes qui sont passées sous ses fourches caudines ; c’est à dire, en ayant laissé sur le bas côtés, l’immense majorité - la quasi totalité ? - des personnes qui se vivent comme telles. (Cf. Féminisme (Victimaire), Violences (contre les femmes)

II. Langage. Genre :

Langage (Genre) : Terme qui ne veut rien dire, mais sans lequel nul-le chercheur/seuse du CNRS et/ou de l’Université ne peut plus penser. Tue efficacement la pensée féministe : c’est d’ailleurs sa fonction et sa finalité. 922 « Le genre », en effet en permettant sinon de supprimer, du moins d’éviter d’avoir à employer les termes d’« hommes », de « femmes », donc d’« êtres humains », a pour conséquence d’exclure de la pensée du monde, celle du féminisme. En réintroduisant un ancestral pseudo-neutre qui ne fut pendant des siècles qu’un cache sexe du masculin [qui nous fut présenté comme universel] le seul emploi de ce terme interdit de voir, d’analyser, de penser le patriarcat et la domination masculine.
Ce n’est donc pas la pensée de « la différence des sexes » que le pseudo concept de « genre » veut abolir, c’est celle du patriarcat.
Ce terme, censé isoler les différences biologiques (assimilées à : sexes ? sexuelles ?) entre hommes et femmes de toutes les autres : sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, politiques, symboliques, allègrement mêlées, est, dès lors, de par sa confusion même d’une extraordinaire efficacité aux fins de légitimation du monde actuel, tel qu’en ses injustices il s’incarne.
Et ce tour de passe-passe, dont on a du mal à comprendre comment il a pu être considéré comme « radical », n’aboutit en effet, en fin de course qu’à imposer celui de « genre humain », dont voici deux définitions trouvées sur le net : « Genre humain. Nom masculin. Ensemble de toutes les espèces humaines ,telles que l’Homo sapiens ou l’Homo habilis. Exemple : Le genre humain est aujourd’hui limité au seule Homo Sapiens ; les autres espèces ayant disparu » et : Genre humain peut faire référence à : « Genre humains, le genre biologique des différentes espèces d’hommes ; Genre humain, un album de Brigitte Fontaine, Le Genre humain, revue interdisciplinaire ».
Il n’est enfin pas anodin de noter que ce terme n’existe pas en droit : il le sera sans aucun doute sous peu. (Cf. « Sciences » sociales. CNRS, Féminisme, Patriarcat, Penser, Pornographie, Sexe-s)
* Ajout. 12 septembre 2015. Évoquer « les excès du genre » conforte la légitimité du terme.

Langage (Genre. À toutes les sauces) : [2014. 2015] Quelques intitulés de séminaires, colloques, appels à contrats, articles [Recherche/Université]... : « Violence de genre et communication » ; « Genre et engagement » ; « Genre, sexualité et classe dans les trajectoires d’engagement »  ; « Genre, sexualité et handicaps. Quand le genre empêche de jouir » ; « Genre, psychotropes et réduction des dommages » ; « Pratiques genrées et violences entre pairs en milieu scolaire» ; « Femmes, genre et technologies de l’information et de la communication » ; « Genre, Médias et Communication » ; « Genre et violences de masse »  ; « Le genre entre transmission et transgression » ; « Les lois du genre » ; « Les processus de transmission et de transgression du genre » ; « Genre, migrations et emplois domestiques en France et en Italie » ; « Genres pluriels » ; « Genre et violence » ; « Genre, classe et race. Rapports sociaux et construction de l’altérité » ; « Genre et médias en France : de La Fronde à Causette » ; « Genre, temporalités, pratiques des espaces » ; « Genre et psychanalyse : la différence des sexes en question » ; « Genre et alimentation » ; « Renforcer le genre dans l’Université  ; « Genre et gestion des catastrophes naturelles » ; « Renforcer le genre dans la recherche » ; « Genre, féminisme et controverses sur la prostitution » ; « Foulard, genre et laïcité » ; « Genre et histoire des institutions internationales » ; « Genre globalisé et localisations des politiques publiques » ; « Genre et travail indépendant : Les divisions sexuées du non salariat » ; « Questions de genre, questions de culture » ; « Espaces publics, genre et mobilisations actuelles au Proche Orient » ; « Le genre : politique, travail, droit et développement » ; « Police du genre » ; « Femmes, genre, féminismes en Méditerranée. Le vent de la pensée » ; « Gender Trouble : Lectures hispanophones de Judith Butler » ; « Le genre au coeur de la mondialisation » ; Méthodologie en études genre » ; « La santé au travail au prisme du genre » ; « Femmes et habitat : une question 
de genre » ; « Histoire du genre dans les jeux » ; « Genre et utopie » ; « Théorie relationnelle du genre » ; « Peut-on changer de genre ? » ; « Démographie, genre et société » ; « Normes de genre et récits médiatiques : les violences des femmes » ; « Performances culturelles du genre » ; « Genre, Inégalités, Discriminations » ; « Le genre de l’intégration européenne » ; « Législations européennes, législations nationales et rapports de genre » ; « Parenté et techniques de reproduction assistée : les enjeux contemporains au regard du genre » ; « De l’importance du genre à l’ère nucléaire » ; « Des ‘Grandes Femmes’ ? Sexe et genre en protohistoire européenne » ; « Techniques du genre et jeux de violence »  ; « Genre et légitimité culturelle » ; « Genre et travail indépendant »  ; « Genre, Religions et Sécularisations » ; « Genre, politique et sexualités » ; « Genre, féminismes et mobilisations collectives » ; « Des controverses en tout genre : de l’usage polémique de la notion » ; « Masculin/ Féminin: la question du genre dans le cinéma et les séries anglophones » ; « Qu’est-ce que le genre ? » ; « Le genre à l'Ouest » ; « Les violences sexuelles dans Antiquité : où se joue le genre ? » ; « Violences faites aux femmes : féminisme, antiféminisme et genre » ; « Violences et rapports de genre » ; « L’usage de la ville par le genre » ; « Le handicap au croisement des identités (genre, classes sociales, ethnicité, sexualités, génération) » ; « Le genre des signatures » ; « Genre et classes populaires » ; « La sexuation des ados : genres, féminité, homophobie et port du voile » ; « Genre, personne, interlocution » ; « L’ordre de genre» ; « Dynamique du genre en Afrique » ; « Genre et excellence dans le monde académique » ; « Des femmes respectables. Classe et genre en milieu populaire » ; « Le genre dans l'art etles structures culturelles » ; « Genre, Mobilités, Spatialités » ; « Les figures de la ‘pute’ et du ‘pédé’ : les normes de genre dans la jeunesse » ; « Ordre et désordre dans le genre » ; «Transidentités : ordre et panique de genre. Le réel et ses interprétations » ; « Devenir élue. Genre et carrière politique » ; « Orientation sexuelle et Identité de genre » ; « Le corps pris aux maux. Rumeurs et fantasmes sur le genre» ; « Genre et liberté : Vers une féminité repensée » ; « Former envers et contre le genre » ; « Sexe et Genre : de la Biologie à la Sociologie » ; « Changer le genre de la présidence dans les séries télévisées américaines » ; « Genre et travail indépendant. Les divisions sexuées du non-salariat » ; « Genre globalisé et localisations des politiques publiques » ; « Le droit et les politiques familiales dans les DOM et en Nouvelle-Calédonie au regard du genre : universalité et égalité ? »; « Gender and Genocide in the nazi erea » ; «  Genre et cinéma »  ; «  Genre et fiction » ;« Le(s) genre(s). Définitions, modèles, épistémologie » ; « Genre : concepts et approches » ; « Ouverture féministe, musique, genre, sexualité » ;« Genre, didactique et formation » ; « Genre, Modèles d’affaires et médias : retours d'enquêtes » ;« Parenté, genre et sexualité » ; « Genre Egalité Politiques Sociales » ; « Genre, Climat et la Transition Juste » ; « Care Genre et environnement » ; « Les médias et l'alimentation au prisme du genre» ; « Genre, normes et psychanalyse » ; « Femmes, genre et féminisme en Méditerranée » ; « Le genre tout terrain. Des sexualités au religieux : quelles approches anthropologiques du genre ? » ; « (Non)mixité de genre » ; « Guerre et genre. Femmes chrétiennes et femmes musulmanes pendant la guerre d'Algérie » ; « La transmission du double nom de famille : une redéfinition des normes du genre ? ; « Le genre dans les sociétés égalitaires » ; « Le genre. Du déterminisme biologique au déterminisme socioculturel ? » ; « Questions de genre, questions de culture » ; « La Théorie du genre ou Le monde rêvé des anges » ; « Femmes et habitat : une question de genre ? » ; « Renforcer le genre à l’Université. Regards croisés d’expériences africaines, latino-américaines et européennes » ; « Genre et prostitution » ; « Le genre de la nation en Iran et au Tadjikistan. (Re)constructions et contestations des hétéro nationalismes » ; « Produire le genre : la construction sociale de la ménopause (France, XIXe et XXe siècles) » ; « Parenté, genre & affects à l’époque moderne : micro histoire et réseaux » ; « Rencontres du troisième genre » ; « Objets et fabrication du genre » ; « Genre, didactique et formation » ;« Genre en séries : cinéma, télévision, média » ;« L'égalité sous conditions : genre, parité, diversité » ; « Le genre, la ville »; « Genre et santé » ; « Géopolitique du genre et féminismes en Asie orientale» ; « Le genre : un outil politique en Chine » ; « Quand des politiques publiques en viennent à être mises en cause à l’aune du principe d’égalité de genre - le cas des abattements pour conjoint au Japon » ; « Les normes de genre dans la presse masculine » ; « Femmes, genres et communismes » ; « Genre et politique dans la presse en France et au Canada » ; « Théories de la littérature. Système du genre et verdicts sexuels » ; « Genre en pratique » ; « Genre ou liberté. Vers une féminité repensée » ; «genre et des rapports sociaux femmes/hommes » ; « Genre et Actions Liées à l’Egalité dans la Société » ; « Sociologie relationnelle du Genre : Personne, procréation et filiation » ; « Le genre de l'état-civil; l'infertilité, un concept utile en sciences sociales ? » ; « Le genre de la souillure dans le monde Méditerranéen antique » ; Quel(s) genre(s) ? Enseignement, élèves, enseignant.e.s ; « genre, personne, locution » ; « genre et méthode ethnographique» ; « Les médias et l’alimentationau prisme du genre » ; « Genre et jouissance » ; « Gendering Science: Women and Men Producing Knowledge » ; « Genre, didactique et FLE » ; « Genre et vieillesse depuis 1800 » ; « Les catholiques et le genre. Une approche historique » ; « Le « socialisme réel » à l’épreuve du genre » ; « Scopophilia. Genre et politique du regard » ; « Des études sur le genre à l'éducation au genre » ; « Gender Crusades: Mobilizing Against Equality in Europe » ;« Femmes et hommes dans la société: une question de genre» ; « Genre, rapports sociaux de sexe et sexisme » ; « Genre, Révolution, Transgressions » ; « Gender and Technology: New capabilities or old, masked prejudices? » ; « Gender in Arts Criticism » ; etc, etc… (Cf. Êtres humains ; Femmes, Féminisme, hommes, Patriarcat, Sexe-s […]) - Cf. Nicolas Boileau : « Aimez vous la muscade ? On en a mis partout » … 923

Langage (Genre. Fassin Éric) : [Appelé à critiquer un livre sur la « révolution du féminin »], auteur de : « J’ai lu ce livre avec intérêt. Il se situe, je crois, à côté des études de genre, en dehors des études de genre, et tout en parlant, et en partant des mêmes questionnements. » 924

Langage (Genre. Genèse) : Je découvre aujourd’hui [29 janvier 2015] dans mes archives, la présentation d’un colloque du CNRS [3 et 4 mars 1989] dans le cadre de l’ATP (Action Thématique programmée) : Recherche sur les Femmes et Recherches Féministes intitulé : « Sexe et genre ». On y lit : «  Le colloque, premier en France en ce domaine, a pour objectif de dégager la valeur heuristique des deux concepts de sexe et de genre. Pour cela, nous avons cherché à réunir celles qui, principalement dans le cadre de l’ATP Recherches sur les femmes et recherches féministes, ont contribué à une avancée théorique incontestables. S’appuyant généralement sur des recherches empiriques et sur la construction de l’identité de genre, y compris dans le domaine de la biologie, leurs travaux permettent une comparaison des diverses problématiques et de leur pouvoir explicatif. Ils aboutissent par ailleurs à la déconstruction de grandes catégories produites par différents champs disciplinaires ainsi qu’à une critique « féministe » des sciences. »  C’est bien le CNRS qui a donc, en France, le premier, reconfiguré les « recherches sur les femmes et les recherches féministes » en deux concepts affirme comme ayant une « valeur heuristique » : sexe et genre ». Les guillemets finaux à « féministes » doivent être notés à leur juste signification. Quant à la « valeur heuristique » des mots tels que « sexe » et « genre » : comment peut on asséner, dans le cadre d’un verbiage absurde, un tel mensonge ? 925 (Cf. « Sciences » sociales. CNRS, Sexe-s […] )

Langage (Genre. Mauvais) : Sous couvert de « mauvais genre » les pires horreurs peuvent être justifiées.

Langage (Genre. Passé, présent, futur du terme…) : « Genre masculin », « genre féminin », « genre humain », « égalité de genre »… : De grands apports théoriques ? de grandes avancées conceptuelles ? Une grande modernité ?…que d’aucun-es, certes de plus en plus rares, considèrent encore comme subversif. L’exercice s’avérant de plus en plus difficile, les chercheur-es « en genre », lorsqu’ils/elles s’interrogent sur la pertinence du terme, en justifient le bien fondé, au nom des attaques des « conservateurs / réactionnaires». La confusion à son comble ; la pensée féministe assassinée.

Langage (« Genrée [Approche]) » : Des conséquences politiques de l’emploi du « genre » : certain-es en sont réduit-es, sous l’égide de l’ONU, à « se féliciter de la prise en compte d’une approche genrée » [9/10 novembre 2012]. 926
* Ajout. 14 novembre 2014. Au Mali, « l’approche de Planification et la Budgétisation Sensibles au Genre (PBSG) consiste  à utiliser les ressources, les systèmes et les processus budgétaires publics tant au niveau national que local pour financer l’égalité genre. » 927 De la bouille pour les chats.

III. Langage (Sexe-s, Sexuel-les, Sexualité-s)

http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1210&themeid=990

IV. Langage. Verbe :

Langage (Verbe. Avoir) : Avoir une femme…Avoir raison (et l’imposer), besoin (d’argent), honte (de sa mère), soif (de reconnaissance), pitié (du chat abandonné), quelqu’un (sur le dos, ou sur les bras), bon goût (par hérédité), mal (au dos), faim (après un dîner), soif (de compliments), envie (d’une femme), chaud (aux pieds), froid (aux yeux), mauvaise presse (après un scandale), …Avoir deux jours (un an, 20 ans, 100 ans), deux ans (de célébrité), sept (bouches à nourrir), dix minutes (à consacrer), 27 (ans de colonie), peu ‘de croissance économique)…Avoir un compte en banque (fourni), un budget (en déficit), un-e ami-e (attentionné-e), une épouse (odieuse), une expérience (de la vie), une fierté (de propriétaire), un surcroît (de besogne, de poids), un CV (à trous), une secrétaire (à mi-temps), une vénération (pour un artiste), un chat (qui vous tient compagnie), une mauvais expérience (avec son médecin), un ego (démesuré), un sexe (indéterminé), une libido (exigeante), un amant (charmant), un bistrot (coquet), un cors au pied (douloureux), un caractère (difficile), une hallucination (passagère), une femme (et cinq enfants), un patrimoine (en baisse), une sécurité (mal défendue), une cigarette (au bec), un avortement (provoqué), une agression sexuelle (à l’âge de 12 ans), une lettre (tous les 36 du mois), un salaire (payé au lance pierre), un orgasme (tellurique), un SDF (en bas de chez soi), un mari (délicieux), un portefeuille (d’actions), une crise (économique), un retard (mental, à la course à pied), une sexualité (hésitante), une crise (de foi à l’adolescence), une crise de foie (après les fêtes), une crise de nerfs (après une dispute), un cancer (en phase terminale), une scène (violente), un cours (de philo à digérer), une preuve (à décharge), un ‘people’ (dans son émission), une sécheresse (vaginale), un mac (violent), un malade (à soigner), un enterrement (de première classe), une religion (chevillée au corps), une belle vue (de son balcon), un site (internet), un champ de blé (en héritage), un Palestinien (dans sa ligne de mir), un humour (ravageur), une femme (en or), un passé (à cacher), une classe (agitée), une vie (conjugale), une blessure (inguérissable) une morale (laxiste), un père (rabat-joie), une culture (phénoménale), un handicap (visible), un problème (d’alcool à résoudre), un client (pour une banque, un-e prof de gym, un Polytechnicien), une mère (qui est allemande), une âme (de boy scout attardé), une émission (de télé), un mari (père d’un enfant de sa première femme), un militantisme (chevillé au corps), un psychanalyste (lacanien), une commerçante (aimable), un dentiste (réputé), une grève (sur le dos), une (bonne) conduite, une intelligence (mise en sommeil), un ennemi (en commun), un (long) passé (de persécuté), une actualité (récente), une conscience (tourmentée), un  péché mignon (à confesser), une aventure (avec une fille inconnue), une posture (à soi), une circonscription (électorale), une odeur (persistante), un rôle (inoubliable), une secrétaire (dévouée), un chauffeur (à sa disposition), un ouvrier (communiste), un intérêt (à faire valoir), une surface d’exposition (de 50 m2), une crédit (sur 25 ans) une cause (à défendre), une sensibilité (exacerbée), un ange (tutélaire), un mec (et des rapports sexuels), une émotion (inoubliable), un retard (de langage), une fragilité (psychologique), un suivi (psychiatrique), un diplôme (en poche), un bon feeling (au premier abord), un instinct (paternel), une théorie (sur tout), une mission (d’intérim d’une journée), une perte (dans un attentat), une déontologie (chatouilleuse) … Avoir le rhume des foins (à chaque printemps), le jugement (faux), la vocation (de se consacrer à dieu), le sida (depuis des années), la gueule (de bois), le diable (au corps), la vie (devant soi), le bac (littéraire), le sens (de la famille), le moral (à toute épreuve), la main lourde (en frappant l’enfant), le cafard (toute une journée), la foi (chevillée au corps), le vent (en poupe), une internationale (terroriste et 500.000 morts-en-Centrafrique-si-la-France-n’avait-pas-envoyé-son-armée-au-Mali-pour-y-faire-la-guerre »), l’occasion (d’être heureux), le sang chaud, le pied mignon, l’autorité parentale (après un divorce), le pied marin, le dossier (des services secrets), la vocation (de l’écriture), la meilleure employabilité (nov.2015), le beurre et l’argent du beurre…Avoir les moyens (de vivre)…Avoir des hémorroïdes (douloureuses), des nausées (tenaces), des admirateurs (en pagaille), des ouvriers (dans son parti), des hôtesses (aux petits soins), des actionnaires (exigeants), des otages (dont on négocie le prix), des potentialités (à l’infini), des frissons (de plaisir), des parloirs (fréquents), des états d’âme (tourmentés), des contacts (avec la CIA), des relations sexuelles (peu souvent), des heures (de travail impossibles), des fourmis (dans les jambes), des règles (d’acier), des principes (rigides), des casseroles (à trainer), des lettres (classiques), des crédits (pendant vingt ans), des mœurs (spéciales, de caserne), des mains (en or), des parents (alcooliques), des liens (du sang), des comportements (inappropriés), des repères (qui aident à vivre), de beaux restes (à 60 ans), des preuves (à foison), des amis (dans la police), des ennemis (à foison) ;des formes (amples, généreuses), des militants (sur le terrain), des problèmes (de poids), des revenus (en hausse), des relations (dans tous les milieux) …. Avoirdu travail (à profusion), du plaisir (à écrire), du prestige (qui illusionne), du courage (à revendre), du fond (et de la forme), du charisme (nécessaire en politique), de la barbe (à 18 ans), de la chance (au PMU), de la morale (sans concessions, sans excès), du crédit (à la banque), de la dignité (sans ostentation), de l’argent (en poche), de la poitrine (généreuse), du terrain (un journaliste), de la commisération (envers autrui), de la classe (d’emblée appréhendable), de la famille (en Alsace), de l’esprit (qui fuse), de l’énergie (en baisse), de la croissance (stagnante), de bonnes fortunes (avec les femmes)… Avoir son jour (le mercredi pour Madame Verdurin), ses rhumatismes (chaque hiver), ses humeurs (changeantes), ses « règles » (pour les femmes), des règles de vie (pour les hommes et pour les femmes), ses entrées (dans le monde)… Avoir (plusieurs viols à son actif)….Et, in fine : «Je me suis fait avoir » et : « J’ai ma conscience pour moi).
* Qui a vanté la finesse, la rigueur de la langue [française] Et donc la pensée dont elle est le support ?
* Comment, sur les fondements de cette confusion, ici si aisément lisible, accentuée, aggravée par les comparaisons avec les différents usage des verbes tels que « connaître », « donner », « écraser », « entrer », «être », « faire », « fréquenter »  « jouir », « perdre », « jouir », « prendre », « recevoir », ne pas voir que nos sociétés n’ont toujours pas clarifié les fondements de leurs « valeurs »? Et donc que celles que l’on veut nous faire croire comme telles, et nous les imposer, faute de sens, n’en sont pas.
* Aucune réflexion sur le patriarcat (comme sur tous les rapports de domination) ne peut être pertinente si cette critique des fondements du langage n’est pas effectué. (Cf. Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Possessif, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)  

Langage (Verbe. Connaître) : On connaît une femme (intimement), la torture (et on en meurt), la prison (à perpétuité), la faim (qui dévore), son corps (pour se sentir mieux), le Portugal (par les livres), ses leçons (pour le lendemain), le coran (par cœur), de bonnes fortunes (auprès des femmes), la théorie (marxiste), un éblouissement (passager), une charge de police (violente), un acteur (célèbre), un homme (dont on se porte garant), des gens (dans tous les milieux)… (Cf. Avoir, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Perdre, Partager, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)

Langage (Verbe. Donner) : On donne une femme (à son mari. Le père) , un euro (à un pauvre), une dictée (en classe), une raclée (à un gosse), un coup de torchon (sur le zinc), une sérénade (à minuit), une pièce de théâtre (à l’Odéon), un sermon (engagé), un avis (circonstancié), un conseil (inutile), un ordre (malvenu), un dîner (mondain), un baiser (sur le front), un coup de main (pour un déménagement), quelques heures (à son invité-e) …On donne sa fortune (à sa fille), sa parole (à profusion), son sang (par générosité), son amitié (sans compter), sa vie (pour un principe), sa main (à couper), son cœur (pour l’éternité), sa femme (au roi), son lait (à l’enfant d’une autre) et / ou son sein (à son enfant), ou l’inverse, sa langue (au chat) … On donne le sida (sans précautions), la mort (pour se venger), la vie (sans l’avoir décidé), la chasse (aux toiles d’araignées), la main (non gantée), l’assaut (aux survivant-es), les sacrements (à un-e mourant-e), les cartes (au bridge)…On donne des éléments (de preuve), des coups (a satiété), des verges (pour se faire battre) …On donne de sa personne…(Cf. Avoir, Connaître, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)

Langage (Verbe. Écraser) : On écrase une femme (de son autorité), une puce (qui vous gratte, une larme (hypocrite), un peuple (sous les bombes), un enfant (par étouffement) un sentiment (qui fait honte)…(Cf. Avoir, Connaître, Donner, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)

Langage (Verbe. Entrer) : On entre son pénis (dans le vagin d’une femme)….On entre (dans une ferme inhabitée),dans le monde (à 18 ans), dans les ordres (pour la vie), dans l’âge de raison (à 7 ans), dans l’arène (avec un trac immense), dans le dictionnaire (de son vivant), dans la gueule du loup (sans s’en rendre compte), dans le royaume de dieu (pour les croyant-es), dans le Who’s who (pour les gens qui « comptent »), dans la corne du Bosphore (avec éblouissement), dans la vie d’un homme (sur un ‘coup de foudre’) …On entre en transe, en domesticité…On entre à l’Académie… On entre comme dans du beurre…. On entre dans un engrenage (Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Perdre, Partager, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)

Langage (Verbe. Être) : On est une femme, un homme, [une] homosexuel-le, un-e bourgeois-e, un-e patron-ne, un-e saint-e, un animal, un être humain, un enfant de la DASS, une élève (méritante), un-e rationaliste (convaincu-e), un Gaulliste (pur et dur)…On est né-e (en bonne santé), amoureux (d’un souvenir), mort-e (trop tôt), mené-e (par le bout du nez, 4 à 3 buts), heureux/se (de vivre), enceinte (jusqu’au cou), alcoolique (comme son père), engagé-e (dans une association), maigre (à faire peur), anticonformiste (sélectivement), veuve (et interdite de remariage), présent-e (au quotidien avec son enfant en couveuse), juif-juive (et fièr-e de l’être), voilée (intégralement), infiltré-e (dans la police), vierge (après vérification), béni-oui-oui (un temps), encarté-e (au PS), vaginale (dit-on), remercié-e (sans dédommagement), aimé-e (un temps), épuisé-e (par les maternités), courageux-euse (sans le savoir), partial-e (dans ses analyses), dévoué-e (corps et âme), payé-e (au lance pierres), sexy (en rêve), bankable (ou non)…On est au courant (des résultats d’un sondage)…On est bonne fille, bon amant, bon élève, haute comme trois pommes, soi-même (pleinement), bien élevé-e…On est en exil (aux USA), en fonds (pour assurer l’avenir), en retard (à son rendez-vous), en puissance (de mari) 928, en retraite (à 70 ans), en immersion (dans le Moyen-Orient), en prison (pour indélicatesse), en manque (d’affection), en chaussons (pour recevoir), en deuil (par obligation), en sous effectif (à l’hôpital), en forêt (pour les champignons), en couple (discret), en captivité (en Allemagne), en liberté (surveillée), en vacances (de rêve), en vie (après une rupture d’anévrisme), en forme (grâce au yoga), en sécurité (les volets fermés), en danger (de mort)…On est de l’aide sociale à l’enfance, du côté des faibles…On est reconnu-e (handicapé-e)….On est aux anges (après son succès) …On est prêt (à partir à la guerre)….On est sans objectif (à l’adolescence)…On est sur (des chardons ardents)… On est sous la coupe (de son mentor)…On est plein de vie (à 20 ans)….On est dans une voiture (décapotable), l’incapacité (d’agir), le vide, un étau (étouffant), la souffrance (économique), le dénuement (le plus absolu), une procédure (d’adoption)…On est à soi, à l’autre, à Rome, à minuit, à l’heure, au fond (du puits), à la hauteur (des évènements), à l’œuvre (d’une partition de piano), aux pieds (d’une femme)…On est hors de soi…On est au coude à coude (à la course)….On est chez soi, chez ses parents…On est une charge pour ses enfants… On est Socrate, frigide, étroite, pape, terroriste, notaire, blanc-he, noir-e, quelqu’un-e, reine (d’Angleterre), quelconque, Parisienne, prisonnier, Européen-ne, au lit…On est l’un dans l’autre, l’un à l’autre…On est deux…On n’est ni dieu, ni césar, ni tribun ; ni dieu, ni maitre ; ni vierge, ni épouse ni mère ; ni pute, ni soumise ; ni pauvre, ni chaste, ni obéissant-e…  (Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)

Langage (Verbe. Faire) : On fait violence (à une jeune fille), autorité (dans sa discipline), sciences po (à 17 ans), société (au XVIIIème siècle), match nul (au foot), une petite fille (autonome), médecine (sans passion), tueur (par solidarité), bon ménage (avec son chat), pipi (dans sa culotte), don (de sa personne au vainqueur), couple (en photo), pitié (malgré soi), bien (sur soi), mal (sans le savoir), carême (par pénitence), gras (le ‘vendredi saint’), feu (de tout bois), sept (ans de prison), fortune (au jeu), faillite (sans être ruiné), 2% (de croissance), profil bas (au commissariat), tapisserie (pour les filles seulement), Polytechnique (de père en fils), (disparaître) les preuves, 18 millions d’électeurs (Nicolas Sarkozy) … On fait l’amour (bien, mal en levrette, le matin, épuisé-e, comme un pied, en vitesse, dans un champ de blé, les yeux fermés…), le ramadan (malgré le chaleur), le tapin (depuis dix ans), le bien (à son prochain), la guerre (en Espagne), le Grenelle de l’environnement (en 2007), le pied de grue (en attendant Godot), la paix sociale (en achetant les syndicats), l’opinion (grâce les sondage), le joli cœur ou le galant (par mimétisme), la parité (dans les instances dirigeantes), le coup de feu (contre un policier), la police (à la maison), le désespoir (de ses parents), la tête (à son voisin), la moue (à son professeur), la noce (toute la nuit), la claque (dans les meetings politiques), le coup de poing (dans les manifestations), l’argenterie (dans la bourgeoisie), la charité (au vu de tous), l’intéressant-e (en vain), la lumière (dans son cerveau), l’actualité (par le buzz), les magasins (par désoeuvrement), la révolution (en chantant), l’Europe (à marche forcée), la loi (chez soi), le programme (de l’agrégation), le Costa Rica (en paquebot de croisière), la chambre (à fond), le djihad (en Syrie), l’histoire (de France), le trottoir (à moitié nue), la grève (sur le tas), le sommet (de l’Everest), l’aide au développement (au Niger) … On fait la bringue (pour s’amuser), le job (pour un militaire), le fou (pour cacher sa tristesse), l’austérité (pour créer des emplois), la manche (pour manger), l’article (pour augmenter son chiffre d’affaire), la salle (pour accueillir l’invité-e), la rigueur (en 1983), le beau (un chien)…On fait un plaidoyer (pour les droits des femmes), une scène (à son mari),une passe (rapide), une pipe (à son mec) et /ou une fellation (à la douche), un client (à 100 euros), un enfant à une femme (« à sa fille » 929), une famille (de cinq enfants), une maison (normande), une loi (à l’Assemblée), une grossesse (allongée), un mariage (de raison), une dépression (pendant des mois), un discours (enflammé) une thèse (en trois ans), un lit (au carré), un constat (objectif de la situation), un interview (de deux minutes), un cadeau (d’anniversaire), un malaise (vagal), une crise (de nerfs, de jalousie, de colique néphrétique), une bavure (policière), une catastrophe (sans s’en rendre compte), une usine à gaz (dans un rapport officiel), un don (au denier du culte), une rentrée fiscale (satisfaisante), un voyage (de noces), une scène (violente), un rêve (enfantin), une surprise (bienvenue), un pas de côté (pour s’effacer), une chute (inopinée), une bêtise (sans conséquences), une fausse couche (à trois mois), une formation (de typographe), une manif (de Bastille à République) ….On fait les récoltes (en été), les marchés (tôt le matin), les militant-es (en vue des élections), les poubelles (pour chiner), les parquets (à la cire d’abeille), les soldes (toute l’année), les frais (de la crise, de la conversation) … On fait du pied sous la table (à une belle femme), du cinématographe (Jean Renoir),de la psychologie (du café du commerce), de l’argent (avec son nom), du terrorisme (pour un magistrat), du cinéma (comme papa), de la permaculture (au jardin portager), des mondanités (au concert), du lubri-compostage (pour l’engrais), du bien (aux autres), du mal (à soi), du collage d’affiches (pour le RPR), du bruit (dérangeant), de l’image (pour le texte), du Audiard (si l’on peut), de l’argent (avec la philosophie), de la presse (évènementielle), du public (pour l’émission), du surplace (dans sa promotion), du vélo (depuis trente ans), du renseignement (parallèle), du sexe (avec les filles, avec préservatif), de l’art (abstrait), de la couture (en classe de philosophie), du (nouveau) roman, de la télé (depuis 15 ans), de la science (physique), du terrain (en sociologie), du syndicalisme (indépendant), du trafic (de femmes au Népal)…On fait des victimes (innocentes), des pieds et des mains (pour sen sortir), des émules (pour l’enseignement du Grec), des mécontents (au gouvernement), des enfants (à droite et à gauche), des schémas (de pensée) ; des œufs au plat (bien cuits), des années de prison (en vain), des réunions (inutiles), des provisions (pour l’hiver), des affaires (véreuses), des luttes (convergentes), des voix (aux élections), des concessions (aux petites entreprises), des heures supplémentaires (non payées) ; On fait dans la dentelle…On fait valoir (ses relations, ses capacités)… On fait du (volume avec des cadeaux)…On fait son devoir (quoi qu’il en coûte), sa peine (chez soi), son lit (au carré), son travail (sans rechigner), son alia (en Israël), son âge (malgré l’opération esthétique), ses couches (au lit), ses humanités (chez les jésuites)… On fait sa [la] vie (dont on ne sait que faire), son mea culpa (au procès)… On fait ses besoins (n’importe où)… On fait comme tout le monde, comme on peut… … On fait (sous ou sur soi)…On se fait une passe, un client, une « pute », une femme, du bien, du mal, un film…On se faitfaire une pipe, un repas… - Que faire de tous ces « faire »? Les détruire…Mais auparavant, réfléchir à la signification de tous ces « faire ». 930 (Cf. Amour (Faire), Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)  

Langage (Verbe. Fréquenter) : On fréquente une jeune fille (bien sous tous rapports), un jeune homme (distingué), l’aristocratie (par tradition), les bordels (et on l’assume), les bas fonds (par snobisme), le bar de la Coupole (ou la Closerie des Lilas), des personnes (louches)… (Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver )

Langage (Verbe. Jouir) : On jouit avec, d’une femme, sur une femme, de soi, de l’autre… On jouit de sa propriété, de la possession, de la gratuité, de la beauté, du bruit, du silence, du partage, de l’échange, de l’ordre, de la révolution, de l’humiliation…(Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)

Langage (Verbe. Partager) : On partage un lit (avec un mari), une intimité (dégradante, en prison), un plat (au restaurant), un moment de plaisir (avec une ami-e), son héritage (entre ses enfants), un prix (littéraire), l’Afrique (à la conférence de Berlin. 1884-1885), le fardeau (du pouvoir), les tâches (domestiques), une maîtresse (à deux)….(Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver )

Langage (Verbe. Perdre) : On perd sa femme (avec tristesse), son mari (à la guerre), sa virginité (sans s’en rende compte), ses cheveux (en prison), son enfant (de la polio), son crédit (moral, en trichant), son pantalon (en courant), sa réputation (pour un temps), son travail (et tout s’effondre), sa dignité (du fait de viol de sa femme), son assurance (devant son chef), sa place (que prend un-e autre)  …On perd l’Alsace-Lorraine, la foi (en découvrant un prêtre reprendre de la crème au chocolat), l’envie (de lire), le nord (sans boussole), la tête (dans sa colère), la vie (en s’y confrontant), la respiration (à 3.000 mètres), la mémoire (le jour de l’examen), l’espérance (à l’approche d’une guerre), la raison (par amour), la face (et on se ridiculise), la qualité (de sa sexualité)… On perd du terrain (en affaires), de l’argent (à la bourse), des parts de marché (en Chine) …On perd le goût du bonheur (et on le retrouve, ou non), les législatives (à plate couture), les eaux (avant l’accouchement) … (Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Prendre, Protéger, Recevoir, Tomber, Trouver)  

Langage (Verbe. Prendre) : On prend une femme (pour épouse), (par devant, par derrière), (« 6 ou 7 femmes au gouvernement » F. Mitterrand), un plat (cher), une plaisanterie (à la légère), un époux (riche), une femme de ménage (quelques heures), un job (d’été), une veste (dont on se souvient), une gifle (qui vous met à terre), une plaisanterie (au sérieux), un coup (dans l’estomac), un-e assistant-e (efficace), une maitresse (enjouée), une cuite (avec des copains), un amant (de temps en temps), un mari (pour s’en sortir), une prostituée (pour une soirée), un enfant (par la main), un emploi (à mi temps), un bol d’air (à la campagne), une raclée (sans savoir pourquoi) …On prend en charge (une mère impotente), en compte (un argumentaire circonstancié), en considération (la distance d’un nouvel emploi) ; On prend la parole (dans un colloque), la main (de l’autre), l’avion (pour aller en vacances), la direction (d’un parti), la poudre d’escampette (avant qu’il ne soit trop tard), la route (pour six mois), le deuil (de son père), la pilule (dès 15 ans), le métro (tard le soir), le taureau par les cornes (pour réformer)…On prend sa température (comme contraception), son temps (pour jouir de la vie), sa vie (à la légère) …On prend de l’embonpoint (après une naissance), du plaisir (à lire un livre), du son (pour la radio), du temps (pour bien faire), de la drogue (sans pouvoir s’arrêter)…On prend pour soi (une plaisanterie amère), sur soi (pour garder son calme)…On prend (vingt ans de prison, perpète à Cayenne)… On prend des échantillons (de la population) (Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)  

Langage (Verbe. Protéger) : On protège une femme (du viol), un enfant (du soleil), un acteur (de la notoriété), une population (du terrorisme), une forêt (des risques d’incendie), un dossier (par un mot de passe), un fichier d’ordinateur (par une copie de disque dur), les arts et les lettres (sans augmentation de budget), les Chrétiens (d’Orient)… On protège son bonheur (en s’isolant), sa vie privée (des paparazzis), sa santé (en mangeant bio), ses données personnelles (par une application), ses bases arrières (avant l’attaque)…On protège (les Français) [F. Hollande. 19 avril 2015]… On se protège du sida (avec un préservatif), du bruit des voisins (par un mur capitonné), du froid (avec une doudoune), de la bêtise (par le retrait du monde)…Entendu : « Une artiste noire dans les années trente est protégée du racisme par un agent blanc » ; « Les locaux (les Africains) protègent les bonobos »…(Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Prendre, Recevoir, Sauter, Tomber, Trouver)  

Langage (Verbe. Recevoir) : On reçoit une femme (chez soi),un don (gracieux), une gifle (retentissante), une (bonne) éducation, une confidence (à garder pour soi),  une ration (de rutabagas), un évêque (à sa table), un ordre (non justifié), une promesse (mensongère), une lettre (tant attendue), une visite (importante), une fin de non recevoir (humiliante) … On reçoit le baptême (à l’église), la légion d’honneur (à force d’insister), la monnaie (de sa pièce), la grâce (divine), la mort (avec sagesse), la pluie (sur la tête), le prix (de ses forfaits)… On reçoit les derniers soupirs (d’une vieille tante)… On reçoit des renforts (nécessaires), des insultes (en prison) … On reçoit son salaire (en retard)… (Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Sauter, Tomber, Trouver)

Langage (Verbe. Sauter) : On saute une femme, un ruisseau, un cours, une strophe, au cou, au plafond, le pas, sur une mine anti-personnel…(Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Tomber, Trouver)

Langage (Verbe. Tomber) : On tombe une femme, on tombe amoureux-se, on tombe enceinte. Á l’instar de la rosée qui tombe sur la fleur ; de l’enfant qui tombe par terre ; du livre qui tombe des mains ; de la bombe américaine qui tombe sur Hiroshima et Nagasaki ; de la femme qui tombe en pâmoison ou dans la prostitution ; de l’ouvrier qui tombe au chômage ; du conjuré qui tombe dans un guet-apens ; de l’actrice qui tombe dans l’anonymat ; du soldat qui tombe à la guerre ; de l’adulte qui tombe dans les idées noires, dans la dépression, la folie, le coma, la coke, l’alcoolisme ou dans la pauvreté ; du projet qui tombe à l’eau ; de l’amoureux qui tombe en esclavage ; de l’internaute qui tombe sur un site pornographique ; du criminel qui tombe en prison ; de la France qui tombe en récession ; des opposants qui tombent d’accord ; de la politique qui tombe dans le caritatif ; de la réflexion qui tombe mal ; de l’enfant qui tombe sous la coupe d’un adulte…Expressions pourtant encore régulièrement employées. (Cf. Avoir, Connaître, Donner, Entrer, Écraser, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Partager, Perdre, Prendre, Protéger, Recevoir, Sauter, Trouver)

Langage (Verbe. Trouver) : On trouve une femme (à son goût), le Nord (au pôle sud), chaussure à son pied (dans un grenier), une idée (fulgurante), l’inspiration (sans difficultés), un geyser (en Islande), une lettre (compromettante), le déshonneur (sans s’en remettre), l’amour (sur internet), l’âme sœur (sur internet), un trésor (dans une cave), un supplice (cruel), un bras (complaisant), une jambe (bien faite), son chemin (après tâtonnements), son double (dans la vie), sa voie (bien trop tard), son triomphe (modeste)… (Cf. Avoir, Connaître, Donner, Écraser, Entrer, Être, Faire, Fréquenter, Jouir, Perdre, Prendre, Partager, Protéger, Recevoir, Sauter, Tomber)

XIII. Patriarcat

Patriarcat : Patriarcat (1,2,3,4,5,6,7) ; Abolir le ; Angle aveugle ; Baudelaire ; Bodin (Jean) ; Concept (1,2,3,4) ; Confusion des identités ; Coût ; Culte du chef ; Désintégration ; Dévoilement ; Division sexuelle du travail (1,2) ; Domination masculine (1,2,3) ; Drieu La Rochelle ; Droit / Droits : http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1215&mode=last; Éducation nationale. France. 1988 ; Église catholique. France. 2009 ; Esclavage ; Exploitation ; Fascisme ; Filiation. (1,2,3) ; Filliation (1,2) ; France (1,2,3); Histoire (1,2) ; Homme ; Hommes ; Hymen (1,2) ; Intellectuel-les ; Jouissance ; Lespinasse (Julie de) ; Libération ; Littérature ; Luttes anti-patriarcales (1,2) ; Manifestations ; Misme (Jane) ; Normes ; Penser (le) (1,2) ; Pères (1,2,3,4,5,6,7) ; Père. Paternité ; Permanence (1,2,3,4) ; Peur ; Précaution de méthode ; Protéger (1,2) ; Proudhon (Joseph) ; Proudhon (Joseph) / Taubira (Christiane) ; Proudhon (Utilitariste individualiste) ; Proverbe ; Question non résolue ; Racisme ; Raison (avoir) ; Reproduction ; Servage ; Universalisme ; Sade ; Seve (Micheline de) ; Théorie ; Vécu (du) ; Vérité ; Victime ; Vision du monde ; Viols…17 février 2016 : 94 items

Patriarcat (1) : La face la mieux cachée du monde. Celle sur laquelle il repose. Sa force essentielle : rester dans l’ombre. Le devoir premier, la tâche essentielle des féministes : le dévoiler 931, le révéler, l’analyser, le dénoncer. Pour cela, il faut en comprendre la genèse ainsi que ses modes de fonctionnement : violence, force, enfermement, déni, dévalorisation, mensonge, mépris, ruse, loi…autant de causes, de circonstances, de combinaisons, de manifestations, d’explications de son éternelle capacité à se reproduire. Il survivra tant que n’éclatera pas la vérité de cette évidence. (Cf. Féminisme. Début de définition du)

Patriarcat (2) : La patriarcat n’est ni un mot, ni une référence, ni un slogan, ni un drapeau, ni un référent, ni une cause, ni un marchepied, ni une explication, ni une abstraction, ni une idée, ni une sensibilité, ni une histoire, ni un vécu, ni une culture, ni un art de vivre, ni une analyse, ni une théorie, ni une problématique, ni la mesure de toute chose.. mais il est aussi tout cela. Plus globalement, c’est une pensée, une réalité du monde, laquelle explique le passé, le présent et permet de construire un autre futur. Et ce futur Interdit toute référence au religieux, au nationalisme, à l’État, au capitalisme, à l’impérialisme… (à poursuivre)

Patriarcat (3) : Nécessité de trouver les traces profondes du patriarcat si efficacement cachées sous tous les systèmes de domination qui se sont abrités dans son sein. Et dont tant d’exemples sont ici évoqués.

Patriarcat  (4) : La force, la puissance, le pouvoir, l’assise du patriarcat réside d’abord et avant tout dans l’infra conscient, dans l’infra pensée, dans l’infra historique, dans l’infra conceptuel.

Patriarcat (5) : Le patriarcat a pour soubassements et pour soutiens tous les États. Sa force est en outre d’avoir fait de certaines femmes, des auxiliaires, des complices, des courroies de transmission des pouvoirs conférés aux hommes et à leurs intérêts : constat aussi vieux que le monde. Les dominants cherchent, et si souvent trouvent, leurs défenseurs-euses chez ceux et celles qui en sont les premières victimes, auxquelles certains aménagements, certains dédommagements, certaines distinctions, certaines gratifications sont conférées - ou non. Un temps.

Patriarcat (6) : Reconnaître l’existence du patriarcat en tant que système de domination préexistant à tous les autres et se perpétuant dans leur permanence et leur enchevêtrement historique a nécessairement pour conséquence le naufrage de l’essentiel des fondements des théories politiques (rationaliste, des lumières, révolutionnaires, anarchistes…), économiques ([néo]-classiques, marxistes…) des théories écologiques, des théories psychanalytiques, etc…. .Et nombre de théories féministes.…

Patriarcat (7) : Nécessité de définir le patriarcat afin d’en limiter les sphères d’influence ; faute de quoi l’humanité présente en chacun-e serait alors niée.

Patriarcat (Abolir le) : Lui retirer toute justification ; en montrer l’inhumanité ; en dévoiler toutes (non : le plus de ses..) les modalités d’expression ; traquer les évidences et les passer au crible d’un regard critique ; en historiciser toutes les étapes ; poser les jalons de sa spécificité et tenter d’en montrer les permanences et les contradictions ; en délégitimer les thuriféraires, et plus encore tous-tes les bénéficiaires ; ne pas se satisfaire de la critique facile des multiples manifestations les plus évidentes des antiféministes, mais savoir comprendre ce qui, chez eux, est le plus révélateur des difficultés des hommes devant vivre dans un monde qui les a dépossédés de leur monopole de pouvoir sur les femmes. À ce titre, le livre d’Eric Zemmour, Le premier sexe, publié en 2006, peut s’avérer une source fort utile de réflexions. 932

Patriarcat (Angle aveugle) : Une manifestation éclairante de cet angle aveugle … et facile à comprendre, lue dans un livre traduit de l’américain, publié en France en 1979, Votre première année de mariage. Guide des fiancés et des jeunes mariés : « Je me rappelle, écrit l’auteur, une jeune fille d’une famille aisée qui avait épousé un garçon d’un milieu plus simple : chez ses parents, il y avait une employée ; chez lui, sa mère ne disposait que rarement de l’aide d’une femme de ménage. Cette jeune femme fut très péniblement surprise de constater que son mari s’attendait à la voir faire le ménage et vider la poubelle : « Lui demander, à elle, de faire ça ! C’était impossible ! »  Le mari, lui, estima que sa femme était une enfant incroyablement gâtée, et lui demanda quand elle deviendrait une grande personne… » À lier avec une analyse en terme des classes  sociales…933 (Cf. Homme)

Patriarcat (Baudelaire) : Analyse de René Crevel [1900-1935] à l’appui de son analyse : « La suffisance masculine veut de putains à foutre et des petites, moyennes et grandes cérébrales à respecter ou à moquer selon le cas. ». Concernant Baudelaire, la voici : « Revers de la médaille : Baudelaire, le jour où il veut pénétrer son Égérie officielle, Mme Sabatier, la présidente (qu’on l’appelait) n’arrive à rien. La Présidente faisait partie du système spirituel et non du système physique. Et pas moyen de passer d’une cosmogonie à l’autre. Bonne fille ou ambitieuse, même avec le feu au derrière, elle ne tint pas rigueur au poète de son impuissance. Quant à lui, on imagine qu’il ne dut pas sortir trop satisfait de chez la dame bas-bleu. Mais encore, savait-il où aller, chez Jeanne Duval, sa maîtresse, sa concubine. Là au moins, il était sûr de se sentir supérieur à la femme, sa femme et de pouvoir jouer son rôle de mâle. […] Baudelaire qui, tout mépris pour celle avec qui il n’est pas impuissant, toute impuissance avec celle avec qui il n’est pas mépris, fige en moitiés ennemies, destructrices l’une de l’autre son amour. » 934 (Cf. Êtres humains. Relations entre. Aimer), Êtres humains. Femmes (Bas-bleus). Intellectuelles, Proxénétisme)  

Patriarcat (Bodin Jean) : [1529-1596] Considéré comme le « père fondateur de la théorie de la souveraineté moderne », auteur de : [Après avoir défendu la loi Salique et critiqué la présence de femmes au pouvoir] : « Il n’est pas jusqu’aux Anglais qui, après avoir si longtemps abhorré la gynécocratie n’aient laissé dernièrement monter sur le trône Marie et sa sœur. Ce fait n’en viole pas moins les lois divines qui, dans leur sage providence, ont soumis les femmes à l’autorité virile, et même les lois de la nature qui a ôté aux femmes pour le donner à l’homme le pouvoir de commander, de juger, de discourir et de faire la guerre. » 935 Il avait préalablement posé : « Je commence donc par établir que la famille ou le collège sont la véritable image de la République ; et de même que l’homme seul ne suffit pas à constituer une famille, de même la République ne saurait consister non plus dans une seule famille ou dans un seul collège. Poussons plus loin la comparaison. Si plusieurs individus sont abrité sous le même toit, mais sans que le commandement et l’obéissance aient été définis par la subordination réciproque ou par l’autorité soit d’un chef unique à l’égard de la collectivité, soit d’un petit nombre à l’égard de chaque individu, soit même du groupe entier à l’égard de chacun, cela ne constituerait pas encore une famille ou un collège qui ne sauraient se concevoir en dehors d’un gouvernement domestique. Que si, au contraire, plusieurs personnes tels que l’homme, la femme, les enfants et les serviteurs ou si l’on veut plusieurs collèges se trouvent réunis sous l’autorité privée d’un seul homme exerçant le pouvoir domestique, elles formeront alors une famille ou un collège. Il suffit, en effet, pour former un collège de trois personnes […] et pour une famille, il n’est besoin que de trois personnes soumises en plus de la mère, à l’autorité du père de famille […] » En d’autres termes, la République ne peut exister sans reconnaissance préalable de l’autorité et de l’obéissance dû au « pouvoir domestique » dévolu au « père de famille». Nous n’avons toujours pas brisé ce lien, ce vice rédhibitoire inhérent à toute organisation politique étatique. (Cf. Famille, Politique. Nationalisme)

Patriarcat (Concept) (1) : Tant que nous devrons emprunter pour l’analyse du patriarcat les termes, les concepts utilisés depuis des siècles pour analyser les sociétés politiques, économiques qui n’en ont pas intégré l’analyse, pas même l’hypothèse, nous continuerons à utiliser des outils inadéquats. Autrement dit : on ne peut procéder à une critique féministe du monde avec les instruments conceptuels forgés par et pour le patriarcat. Un exemple : Entendu le 16 mars 2015 sur Radio Libertaire : « Le capitalisme a prolétarisé les femmes ». Sur ces fondements, en réalité un postulat, une prise en compte analytique du patriarcat n’est plus possible.

Patriarcat (Concept) (2) : Participer à la reconstruction d’une pensée anti-patriarcale exige donc des remises en cause plus fondamentales que celles qui ont été effectuées par les moralistes depuis le XVIIème, XVIIème siècle [en marge, en rupture] avec la religion (chrétienne), dans le long processus de la construction de la pensée de « la laïcisation de la question morale ». 936

Patriarcat (Concept) (3) : Une critique anti-patriarcale doit nécessairement remettre en cause les fondements de toutes les hypothèses analytiques fondatrices des sociétés contemporaines. (Cf. Politique. Égalité, Esclavage, Lutte, Proxénétisme. Abolitionnisme (Pensée)

Patriarcat (Concept) (4) : Si le substantif « homme », depuis des siècles, dans toutes les civilisations, représente l’espèce humaine, les êtres humains dans leur totalité, et si, sur ce fondement, « l’homme » [et ses avatars, le mâle, le masculin, la virilité…] est devenu concept universel, il n’en reste pas moins qu’il représentait aussi, en sus, la moitié de ladite espèce humaine, celle définie par leur sexe, à  savoir « les femmes », lesquelles pour avoir été subsumées dans « les hommes » n’en existaient pas moins, spécifiquement, en elles-mêmes. En tout état de cause, comparer les « hommes » et les « femmes » n’est pas conceptuellement juste car cela revient à comparer le tout, incluant sa partie cachée, et la partie cachée, même dévoilée, au tout.La critique féministe du patriarcat doit tout à la fois dévoiler cette imposture mais ne saurait s’y réduire. (Cf. Politique. égalité)

Patriarcat (Confusion des identités) : Entendu à la radio, Benoit : « Je fais partie de ces ultra privilégiés qui gagnent 10.000 euros par mois. [...] Je suis profession libérale […](et) je suis assommé de toutes parts. […] Plus je travaille, plus je gagne, plus on me ponctionne. Et puis alors, surtout, mes enfants, en fin de compte, finalement, valent moins que les enfants des autres puisque je gagne plus d’argent, et ben, j’ai moins le droit. On me réduit mes aides pour la garde. La garde, ça coûte très, très cher. Je donne plus de 2000 euros par mois pour la garde des enfants […] mais les aides, ça se réduit comme une peau de chagrin. […] La journaliste : « […] Vous dites : Les enfants de riches ne valent pas les enfants de pauvres ». « Exactement. Moi, c’est le ressentiment que j’ai. J’investirai tout ce que je peux pour mes enfants. […] Je m’arrête à deux parce que ça va me couter de l’argent, beaucoup d’argent. […] Avec ou sans allocations, je ferai tout pour mes enfants, mais, nous, l’aide on en a aussi besoin. Les frais de garde ça coûte énormément cher […]. Les aides, ça me permet de payer des nounous plus de 2000 euros par mois pour garder mes enfants parce qu’on travaille tous les deux dans mon couple. »
937 Tout à la fois, riche mais appauvri, père, salarié, employeur, homme / couple ; son épouse, disparaissant englobé dans son « Je »… L’analyse d’un monde vu par le seul intérêt matériel du seul Benoît…(Cf. Êtres humains. Soi, Famille. Mariage)

Patriarcat (Coût) : Tout chiffrage de ce que notre monde appréhende, analyse comme l’une de ses conséquences, par exemple, celles concernant les « violences » à l’encontre des femmes, et aujourd’hui, celle de « la prostitution » ( !) 938 s’inscrit dans une logique libérale, qu’elle cautionne et justifie ; un tel exercice interdit donc d’emblée toute référence à une quelconque morale politique. (Cf. Politique. Morale, Proxénétisme)  

Patriarcat (Culte du chef) : « Culte du chef » - tel qu’en politique généralement analysé, dévoilé, dénoncé - et structures familiales de pouvoir sont indissociables. Certes évident, mais pourquoi si souvent oublié par l’histoire ? Parce que, si le constat est aisé, l’analyse est [très] complexe ? (Cf. Histoire)

Patriarcat (Désintégration) : En physique, désintégrer, c’est libérer de l’énergie. Imaginons, pensons, préparons la désintégration du patriarcat : quelles immenses libérations d’énergies, quels pouvoirs enfin assumés, encore aujourd’hui inimaginables, quels bouleversements ! Quels autres mondes à penser, à préparer, à mettre dès aujourd’hui en œuvre… (Cf. Politique. Projet)

Patriarcat (Dévoilement) : Le dévoilement du patriarcat a nécessairement pour conséquences de donner une signification à des sentiments archaïques incontrôlés, car restés dans l’inconscient ; à des surgissements de violences, sans cela incompréhensibles ; à des incohérences restées dans l’absurde ; à des contradictions qui, pour être flagrantes, n’en sont pas moins politiquement invisibles ; à des silences qui sont autant de chapes de plomb ; à des dénis mortifères ; à des impositions absurdes ; à des angles morts de la pensée qui interdisent toute compréhension du monde ; à d’éternels problèmes non résolus car exprimés dans des termes interdisant toute solution ; à de pseudo supériorités qui ont autant d’indignités ; à de pseudo morales qui sont autant de permanence de contraintes que le simple bon sens devrait pourtant considérer comme injustifiables ; à de pseudo évidences qui sont autant de récusation de toute raison. Seul le dévoilement du patriarcat permet aux victimes de cesser d’être invisibilisées et aux dominant-es d’être toujours protégé-es par le droit, le pouvoir et la force ; seul, il permet de cesser toute naturalisation des rapports de domination naturalisées ; seul, il permet la fin d’éternelles répétitions ; seul, il permet de penser que les injustices ne sont pas nécessairement éternelles.

Patriarcat (Division sexuelle du travail)  (1) : Même en camp de concentration…
Fey Von Hassel, fille de Ulrich Von Hassel, qui avait participé avec Claus Von Stauffenberg au complot contre Hitler, condamné à mort et exécuté, est, séparée de ses deux enfants, envoyée au camp de concentration de Stutthof avec les autres personnes, « prisonniers par les liens du sang ». Elle raconte comment ils furent reçus par le commandant SS. : « […] Vous êtes tous apparentés ou complices de la tentative d’assassinat du Führer. En attendant que votre sort se décide, ce baraquement est à votre disposition. Vous êtes autorisés à circuler à l’extérieur du bâtiment jusqu’à neuf heures du soir. Les gardiens ont l’ordre de tirer sur tous ceux qui sortiraient après l’heure limite. Vous ne devez pas leur adresser la parole, pas plus que vous ne devez prononcer vos noms à voix haute. Il y aura inspection chaque matin à huit heures. Vous devez laver votre linge et faire votre cuisine. Les femmes se chargeront de ravauder les vêtements des hommes qui doivent en échange couper le bois et entretenir les poêles. […] » 939

Patriarcat (Division sexuelle du travail)  (2) : En Mongolie au XIXème siècle :  Dans les souvenirs d’un Voyage dans la Tartarie et le Tibet, le père (Régis-Évariste) Huc [1813-1860] écrit : « Parmi les Tartares, les soins de la famille et du ménage reposent entièrement sur la femme : c’est elle qui doit traire les vaches et préparer le laitage, aller puiser l’eau quelques fois à une distance éloignée, ramasser les argols (bouses d’animaux nécessaires au chauffage), les faire sécher, et puis les entasser autour de la tente. La confection des habits, le tannage des pelleteries, le foulage des laines, tout lui est abandonné ; elle est seulement aidée, dans ces travaux divers, par ses enfants, quand ils sont encore jeunes. Les occupations des hommes sont très bornées ; elles consistent uniquement à diriger les troupeaux dans les bons pâturages, et ce soin est plutôt un plaisir qu’une peine pour des hommes accoutumés dès l’enfance à monter à cheval. […] À part  les courses à cheval, les Tartares mongols vivent habituellement dans une profonde oisiveté ; ils passent une grande partie de la journée accroupis dans leur tente, dormant, buvant du thé au lait ou fumant la pipe. […] » 940

Patriarcat (Domination masculine) (1) : La domination masculine n’est pas un concept, car elle ne se focalise que sur l’une des manifestations - certes, la plus visible - du patriarcat et en exclut, notamment, sa reproduction par les femmes et sa dénonciation par quelques si rares hommes.

Patriarcat (Domination masculine) (2) : Le patriarcat charrie avec lui et depuis si longtemps, tant d’habitudes, de présupposés, d’implicites, de lois, de violences, de normes, de scories, que même le plus faible, le plus dominé, le plus démuni des hommes possède - le plus souvent sans même en être conscient - une part de son pouvoir. Et ce pouvoir, il le partage peu ou prou avec tous les autres hommes. Et c’est ce qui les unit et ce qui les désunit et les oppose qui doit être pensé.

Patriarcat (Domination masculine) (3) : Il est tout à faire possible de reconnaître tout à la fois l’existence d’une domination masculine (faut-il préciser qu’affirmer le contraire serait difficile ?) et justifier nombre de manifestations patriarcales, par exemple la responsabilité des victimes en matière de violences exercées à leur encontre.

Patriarcat (Drieu La Rochelle) : Lu, concernant Pierre Drieu La Rochelle [1896-1945], cette analyse, qui - au delà de sa personne - permet de pour mieux comprendre comment fonctionne le patriarcat. Il s’agit de l’analyse de Bernard-Henri Lévy dans le livre/dialogue avec Françoise Giroud, intitulé : Les hommes et les femmes. La voici : « Regardez, pour ne rien dire des vivants, quelqu’un comme Drieu La Rochelle. On se demande sans arrêt pourquoi ses contemporains ont été si aimables, si indulgents avec lui. Ils savaient, eux, qui il était. Ils parlaient avec lui. Ils avaient ses articles sous les yeux. Or, ils continuaient de bien l’aimer, de le voir, de le fréquenter. Et quand je dis « ils », je ne pense pas seulement, bien sûr, aux collaborateurs de la NRF allemande. Je pense à des gens comme Malraux, Nizan, d’Astier de la Vigerie, j’en passe. » […] « J’ai essayé de comprendre. Et ce qui m’a sauté aux yeux, c’est effectivement cette affaire de femmes. Drieu, c’était l’’homme couvert de femmes’ [titre de l’un des livres de Drieu La Rochelle]. Et cette réputation, probablement d’ailleurs surfaite, 941 épatait Nizan ou Malraux et les faisait passer sur le reste. Il pouvait bien être fasciste après cela. Et antisémite. Il flottait autour de son nom un parfum de femmes et de jolies femmes qui, d’une certaine façon, le sanctuarisait. Je vous parle de Drieu. Mais je pourrais prendre d’autres exemples, y compris plus proches de nous. La règle est chaque fois la même : dans l’ascendant qu’un homme exerce sur ses semblables, cette excellence supposée dans l’art de la séduction a toujours un rôle essentiel. » 942

Patriarcat (Éducation Nationale) : [1988] Madame Marguerite Gentzbittel, proviseure du Lycée Fénelon, l’un des plus prestigieux lycée « de filles » [ouvert aux garçons en 1979] Parisien, auteure de : […] « Un garçon, ça attaque, si j’ose dire, par des voies simples. S’il est convoqué au bureau du proviseur, c’est, en général, parce qu’il a bu ou parce qu’il a été violent ; bref pour un motif explicite qui lui vaut d’être traduit en justice. Il raconte son affaire et vous lui infligez une bonne engueulade. D’ordinaire, il vous épargne ses larmes, ce qui est en soi une économie considérable (il est vrai que, s’il pleure, il déverse les sanglots de toute une promotion et j’avoue n’avoir pas encore pris l’habitude de cet embarras). Reste que normalement, le garçon fautif encaisse sa sanction et s’en va. Les filles, elles, fabriquent tout un roman autour de l’événement. D’abord, elles ne sont pas appelées au bureau du proviseur pour quelque indiscipline sommaire et frustre. Le réquisitoire fourmille d’attendus, de paragraphes annexes. Puis, elles consacrent le maximum de temps à vous embobiner par des tours invraisemblables. C’est très compliqué les filles. Elles détiennent une fantastique batterie de techniques pour pleurer, pour supplier, pour dénoncer, pour passer à l’accusation du prof. Le garçon résume les choses très simplement, dit que le prof est nul, il manifeste violement en balançant sa godasse sur la bureau - procédé répréhensibles, mais discours reposant. » […] Suivi de, même page : « Une population de filles génère un volume sonore très inférieur à celui des classes mixtes. C’est sage, ça a peur et c’est sournois. Donc, c’est plus soumis à l’autorité. » […] 943 Un réel plaidoyer masculiniste, justifiant la violence des garçons, une réel mépris des filles. Il faut noter que Madame Gentzbittel fut, pendant plusieurs années, présentée par les médias comme un modèle, un référent auquel donc s’identifier.

Patriarcat (Église catholique. France. 2009) : Le contexte : Échanges entre le Père Brachet, fondant son soutien sur la doctrine sociale de l’Église, porte parole et président du Comité de soutien Molex où une importante grève avait eu lieu en 2009, une journaliste et « Sœur marguerite » :   [...] Arrivés sur le site des Molex, le curé, appelle (déterminé) : « Marguerite ! » La journaliste : « Alors, Sœur Marguerite, elle vous soutient aussi  ? » Le curé (outré) : « Mais bien sûr qu’elle ne soutient ! ; il ne manquerait plus que ça ! » La religieuse, plus politique, : « On soutient Molex ! ». Et elle poursuit : « Moi, je suis religieuse en Pastorale sur tout le canton de Villemur (sur Tarn) aussi. Voilà. Je travaille avec le Père Philippe… ». La journaliste : « Et donc vous le soutenez dans son combat ? » La religieuse (fière) : « Je crois même pouvoir dire que je …je le lui ai pas conseillé, mais il attendait avant d’agir de voir ce que j’en pensais. Parce que… je me souviens le matin où il y a eu la première manifestation, il me dit (ton interrogatif, peu assuré…) : « Ma sœur…» Je lui ai dit (ton très assuré) : « Oui, Oui, allez y ! ». Alors, à partir de là, il a foncé. Et puis, voilà il était plus libre. Moi je le soutenais dans l’ombre un petit peu. …parce que, au niveau de la paroisse, il y avait de des petites choses où il avait besoin de moi, lui permettant d’être libéré. » […] 944 Combien d’auditeurs / trices ont relevé le rôle de la religieuse dans la décision du prêtre ; combien ont interrogé les raisons de son effacement, sans oublier le mépris du prêtre la concernant ?

Patriarcat (Esclavage) : Les esclaves (hommes) ont pu être dits « libérés » de l’esclavage avant que les femmes n’obtiennent, en France et aux colonies, le droit au divorce.

Patriarcat (Exploitation) : Une ruse - habile - du patriarcat : l’emploi du concept d’« exploitation », dans sa double acception marxiste et libérale. Le tour est joué : le patriarcat, le proxénétisme disparaissent, tandis que le libéralisme se refait une virginité. Bravo, l’artiste ! (Cf. Proxénétisme (Exploitation sexuelle), Marxisme, Modernité)

Patriarcat (Fascisme) : Lu dans le livre de Zeev Sternel (et alii) « Il n’existe pas une seule idée importante (du fascisme) qui n’ait été longuement murie tout au long du quart de siècle qui précède août 1914. » […] Pour illustration de cette analyse, cf. le Manifeste futuriste (1909) de Marinetti :
* Article 9. Nous voulons glorifier la guerre - seule hygiène du monde - le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles idées qui tuent et le mépris de la femme.
* Article 10. Nous voulons démolir les musées, les bibliothèques, combattre le moralisme, le féminisme et toutes les lâchetés, opportunistes et utilitaires. » 945 (Cf. Guerre, Idées, Féminisme, Libéralisme, Moraliste, « Sciences » sociales. Histoire, Historiographie)

Patriarcat (Filiation) (1) : Casanova : « Je riais en moi-même de trouver de mes fils semés dans toute l’Europe946 Ce constat / jugement - littéralement inhumain - élargit considérablement l’analyse classique de la (critique de) la famille [patriarcale]. (Cf. Homme. Libertin, remarquable. Casanova, Famille)

Patriarcat (Filiation) (2) : Entendu concernant Paul Diel [1893-1972] : « Né d’une mère allemande et de père inconnu ». 947

Patriarcat (Filiation) (3) : Entendu [janvier 2015]: «Je suis issu d’une lignée de militaires. »

Patriarcat (Filliation) (1) : Un exemple : Sido, Colette, Bel-Gazou. (Cf. Femmes France. Écrivaines. Colette)

Patriarcat (Filliation) (2) : Lauren Bacall, concernant sa mère : « Elle m’a montré l’exemple » ; concernant sa grand mère : «  Elle me disait : ‘tu dois trouver un travail pour aider ta mère’ ». 948(Cf. Femmes. Artistes (Bacall Lauren)

Patriarcat (France) (1) : Si l’on en croit les intellectuel-les les français-es (faut-il considérer, à leur décharge, qu’ils ne sont pas les seuls ?), le seul système de domination qui, en France, aurait disparu…sans avis de décès connu. Un avis de recherche de la révolution qui l’aurait abattu est lancé. Plus sérieusement, le patriarcat pourra t-il rester longtemps encore, le seul pouvoir non frontalement, non fondamentalement, non systématiquement contesté et dès lors analysé en tant que tel ?

Patriarcat (France) (2) : La France est la patrie du patriarcat, dont le chef d’œuvre le plus abouti est le code civil. Le qualifier simplement de « chef-d’œuvre de misogynie » 949, évacuant ainsi la responsabilité politique de la France pour l’avoir exporté à travers le monde est donc tout à fait insuffisant. Du fait de cet impérialisme patriarcal, la France plus qu’aucun autre pays, est responsable de la situation juridique imposée à des millions de femmes, dans tant et tant de pays (Amérique latine, Afrique, Europe centrale…) qui en ont subi et en en subissent encore tous les jours les effets. On comprend mieux alors la pérennité de la force de l’antiféminisme en France. Et la gigantesque faille de sa « culture » et de ses « valeurs » affichées, ainsi que de l’inanité de toute référence à une quelconque « morale » qui fasse abstraction du patriarcat. Et donc qui le cautionne. (Cf. Politique. Nationalisme)

Patriarcat (France) (3) : En conséquence, avoir, depuis plus de deux siècles - philosophiquement, politiquement, juridiquement, symboliquement - réussi à faire coexister le Code civil et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, à en contourner, à en détourner, à en évacuer les contradictions - une gageure - relève de la prouesse, du fait d’armes, de l’exploit. Dont nous n’avons pas à nous glorifier…(Cf. Hommes intellectuels, politiques. France)

Patriarcat (Histoire) (1) : Les femmes, toutes les femmes, sans exception aucune, ont des siècles d’outrages, de monstrueux dénis d’elles-mêmes à faire re-connaître. (Cf. « Sciences » humaines. Histoire)

Patriarcat (Histoire) (2) : Lu dans le roman intitulé Histoire d’Ernestine [1762] de Marie-Jeanne Riccoboni [1713-1792], ceci : « […] Melle Duménil entra alors dans des détails nécessaires à ses dessins, s’étendit sur la façon de penser libre et inconséquente des hommes, sur la contrariété sensible de leurs principes et de leurs mœurs : ‘O ma chère amie ! vous ne les connaissez pas, lui disait-elle ; ils se prétendent formés pour nous guider, soutenir, protéger un sexe timide et faible : cependant, eux seuls l’attaquent, entretiennent sa timidité et profitent de sa faiblesse : ils ont fait entre eux d’injustes conventions pour asservir les femmes, les soumettent à un dur empire ; ils leur ont imposé des devoirs, ils leur donnent des lois, et par une bizarrerie révoltante, née de l’amour d’eux-mêmes, ils les pressent de les enfreindre, et tendent continuellement des pièges à ce sexe timide, faible, dont ils osent se dire le conseil et l’appui’ » 950

Patriarcat (Homme) : Dans le patriarcat, l’homme ne sait que si rarement qu’il est homme dans le monde. Il est lui, un homme…ou aspire à l’être. Comme c’est difficile !

Patriarcat (Hommes) : Les hommes ne sont pas libres car les femmes ne l’ont jamais été. Toutes les constructions fondées sur ce postulat sont donc erronées. (Cf. Patriarcat. Concepts)  

Patriarcat (Hymen) (1) : Qui, diable, a décidé que l’hymen devait être rompu par un pénis d’homme ? Dieu ? Non, les hommes. Il n’appartient qu’aux femmes de le rompre d’elles-mêmes. Plus de défloration, plus de chasteté, plus de virginité…

Patriarcat (Hymen) (2) : Pour un homme, rompre l’hymen d’une femme n’est que la manifestation de l’antique « droit du premier occupant », indissociable de la force, évoqué, sur d’autres fondements, par Rousseau (Du Contrat social. Livre I. Chapitre VIII et IX).  

Patriarcat (Intellectuel-les) : Critiquer les « intellectuel-les », le plus souvent des hommes il est vrai, est d’autant plus nécessaire que la parole qui leur est si généreusement accordée est celle qui est retirée à tous/toutes les autres. En sus, dévoiler la face cachée ou non de leur pensées, de leurs actes est d’autant plus nécessaire qu’elles participent si souvent comme caution à la perpétuation de l’injustice du monde ? À cet égard, je me permets, les concernant, de reprendre le jugement de Mirabeau concernant les aristocrates le 16 juin 1789 : « ceux dont nous avons à combattre la hauteur et les prétentions ». Mais lui, alors, aspirait à « ne pas les effrayer». 951 (Cf. Culture, Politique)

Patriarcat (Jouissance) : Benjamin Constant [1819], auteur de : « Le but des modernes est la sécurité dans les jouissances privées ; et ils nomment liberté les garanties accordées par les institutions à ces jouissances. » 952 Forte critique du monde [moderne]. (Cf. État, Liberté, Libéralisme, Mœurs, Proxénétisme, Sécurité, Vie - dite - privée)

Patriarcat (Julie de Lespinasse) : Julie de Lespinasse [1732-1776], auteure de :  « Votre volonté me décidera ». 953 Ne cesser de s’interroger sur le risque, la probabilité, d’être ‘décidée’ sinon par, du moins en fonction de ‘l’autre’…

Patriarcat (Libération) : C’est à chacun-e de se libérer, autant qu’il/elle peut, autant qu’elle/il veut s’en donner les moyens, de toutes les normes, les contraintes, les valeurs, les lois qui lui, qui nous ont été imposées. Ce sont ces choix individuels, à chaque étape de la vie, qui font de nous des êtres plus libres. Mais la reconnaissance de ce nécessaire cheminement individuel doit s’accompagner d’une analyse politique globale afin d’éviter de perpétuer, par l’individualisation des vécus, le monde actuel. Rappel nécessaire afin d’éviter, d’empêcher toute logique individualiste, libérale dans laquelle tant de féministes sont, dans le monde, si efficacement entraînées. (Cf. Politique. Projet)

Patriarcat (Littérature) : Comment une société reproduit-elle le patriarcat ? Un exemple : en ne cessant de vanter Marguerite Duras et en occultant Christiane Rochefort, en portant aux nues L’Amant et en passant sous silence Stances à Sophie ? 954 (Cf. Culture, Femme (Écrivaine. Rochefort Christiane)

Patriarcat (Luttes anti-patriarcales) (1) : Si tout le monde - ou presque - peut sans excès de précaution, ni de rigueur, voire en tout cynisme, s’affirmer féministe, alors, du seul fait de ce qualificatif, les luttes dites « féministes » n’ont plus que peu de signification. Remplacer l’expression de « luttes féministes » par « luttes anti-patriarcales » aurait l’avantage de poser et de reconnaître d’emblée l’existence d’un système de domination spécifique. Ne suffirait pas pour autant. (Cf. Proxénétisme)

Patriarcat (Luttes anti-patriarcales) (2) : Concernant, notamment, son livre : Madame Chrysanthème, à quand une dénonciation commune féministe, antiraciste, japonaise et française de Pierre Loti ?

Patriarcat (Manifestations) : «Complimenter » les femmes pour dissuader la critique ; « Flatter » les femmes pour les empêcher de penser par elles mêmes ; « Caresser » les femmes pour leur faire perdre la tête ; « Accorder des faveurs » aux femmes pour repousser la revendication de leurs droits ; « Violer » une femme pour lui ‘apprendre le plaisir’ : ce sont sur ces prérequis que les hommes se sont auto-conférés le monopole de la raison.

Patriarcat (Méthode d’analyse) : Les causes, les effets, les manifestations, les modalités d’expression, de représentation du patriarcat sont si dissemblables, si contradictoires qu’ils/elles ne peuvent en aucun cas servir de fondement à la recherche de sa logique interne. Il n’existe donc pas de rhétorique antiféministe. Cette impossibilité est toute aussi vraie concernant l’analyse de tout système de domination ; le concernant, elle est infiniment plus complexe. (Cf. Cause-s (Effet-s), Langage, Penser. Méthode)

Patriarcat (Misme Jane) : [1865-1935] En 1915, auteure de : « Lorsqu’un mal social se perpétue, c’est qu’un nombre plus ou moins grand d’individus en bénéficie ou espère en bénéficier. Plus les bénéficiaires ou les postulants au bénéfice sont nombreux ou puissants, plus le mal se prolonge. Or, la dépendance de la femme est, entre toutes, celle qui comporte le plus de compensations. » Une forte analyse politique. 955

Patriarcat (Normes) : Poser la seule critique de la norme, des normes (politique-s, sociale-s, juridique-s, symboliques-..), fussent t-elle-s qualifié de « dominantes », valide les normes patriarcales : en maintenant leur invisibilisation, elle les perpétuent. (À clarifier, creuser, reprendre)

Patriarcat (Penser le) (1) : Lorsque, nous, féministes tentons de penser le patriarcat, il ne faut jamais oublier que nous sommes gorgées des systèmes de pensées que nous voulons et devons critiquer ; en effet, les pensées, l’agir, les cultures, les normes, les injonctions, les non dit, etc.…du patriarcat nous furent transmis comme le lait du bébé des seins de sa mère (ou de son biberon).
- Nous nous en libérerons d’autant plus aisément que nous saurons, comprendrons toutes les « faiblesses », les failles, les injustices sur lesquelles repose le monde actuel.
- On peut, pour aider à la réflexion, se référer à l’analyse éclairante lue dans l’Internationale situationniste [laquelle concernait « l’absence d’hypothèse d’ensemble»], légèrement donc modifiée : « l’absence de pensée d’ensemble, c’est à dire en fait le monopole d’une seule pensée non théorisée […] » 956 (Cf. Penser)

Patriarcat (Penser le) (2) : Si la solidarité avec les femmes dominées, violentées, tuées…est l’abc du féminisme (de l’humanisme…), elle ne peut tenir lieu de pensée du patriarcat.

Patriarcat (Pères) (1) : [Mai 2002. Annonces de naissance]: « Zidane, dans l’attente d’un heureux événement... rejoindra l’équipe (de France) mardi957 Même mois, même année, Marie-Jeanne Buisson et Patrick Bloche annoncent la naissance de leur fille. Le texte se termine ainsi : « Au lendemain du 21 avril 958, l'arrivée de Joséphine a été d'un grand réconfort, tout particulièrement pour son papa ». Patrick Bloche, député PS, rapporteur de la loi sur le Pacs était alors aussi membre de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre hommes et femmes. 959

Patriarcat (Pères) (2) : Afin de faire oublier aux enfants volés par l’église franquiste espagnoles leurs mères et pères anarchistes, communistes…tué-es, emprisonnées, les enfants, « ces bâtards de rouges » étaient élevés dans des couvents, éduqués par des jésuites, des curés, des religieuses et soumis à un incessant lavage de cerveau. Voici les paroles d’une chanson que les enfants devaient quotidiennement chanter : « Les enfants de l’Espagne libérée ont un père qui est dans le ciel. Et un autre sur terre qui s’appelle Franco et qui ne les oubliera jamais ». Interview de Carmen Pino, (anciennement prénommée Libertad). 960 (Cf. Êtres humains. Enfants, Famille, Politique. État, Violences des lois religieuses)

Patriarcat (Pères) (3) : Extraits de la chanson D’Elle à Lui, d’Yvette Guilbert [1903] : « Tu m’écris, Léon, qu’i faut que j’oublie / parce que dans qué’ques jours, tu vas te marier / Ce qu’tu m’demandes là, Mais c’est de la folie / Car y a des amours qu’on ne peut oublier […] Et l´jour où j´ t´ai dit / J´crois qu´ j´vais être mère / Ah! Un p´tit enfant d´toi / C´était fabuleux / Tiens / Je l´ai là encore, ta voix dans l´oreille / Pas d´petit salé / On est assez d´deux! / Ah! Tu t´ fichais bien / D´ma vie, d´ma souffrance / Ça prouve, mon pauvre vieux / Qu´si t´es mufle et lâche / C´est pas d´aujourd´hui / Qu´ j´en fais l´expérience / Mais il y a des choses / Qu´une femme n´oublie pas. […] »
Combien de femmes enceintes, abandonnées de ce fait, par un homme ? Des multitudes…Et on ose encore parler, et même revendiquer « la protection » des hommes !

Patriarcat (Pères) (4) : Patrick Poivre d’Arvor, évoquant l’une de ses filles : « À treize ans, j’eus peur qu’on me la viole, à quatorze qu’on s’amuse avec elle, à quinze ans, qu’on me l’emprunte, à seize, qu’on ne la me la vole. À dix-sept ans bien sûr, on finit par me la prendre. » 961

Patriarcat (Pères) (5) : Concernant les femmes qui décident d’‘utiliser’ un homme sans leur avis, sans leur accord, en les piégeant, en leur mentant donc afin qu’il devienne le père de leur enfant ; ne peut en aucun cas être accepté. Position - faute de pouvoir la prolonger dans sa complexité - morale (assumée)…

Patriarcat (Pères) (6) : Althusser, auteur de : « Mon père qui ne m’a jamais rien dire dans ma vie, ou presque rien ». 962 Une question : pourquoi, par quels mécanismes, les fils, sans réels échanges, si souvent, niés, humiliés, détestés par leur père reproduisent-ils le patriarcat ?

Patriarcat (Pères) (7) : Lire la Lettre au père de Kafka. [1883-1924] 963 L’extraordinaire lucidité d’un homme qui a, notamment, écrit Le procès

Patriarcat (Pères. Paternité) : Dans une dépêche de l’AFP intitulée : Le Pape défend la « paternité responsable », on lit notamment : 964 « ‘L'ouverture à la vie est une condition du sacrement de mariage’, a rappelé le Pape lors d'une conférence de presse dans l'avion qui le ramenait à Rome après un voyage aux Philippines, où les familles sont souvent nombreuses. Mais ‘cela ne signifie pas que les chrétiens doivent faire des enfants en série. J'ai fait des reproches à une femme, enceinte du huitième après sept césariennes’ : ‘Vous voulez laisser orphelin sept enfants!’, lui ai-je dit’. Même si ‘pour les pauvres, l'enfant est un trésor’, ‘l'exemple de cette femme, c'est de l'irresponsabilité’, a-t-il estimé. ‘Elle dit: 'J'ai confiance en Dieu'. Mais Dieu te donne les moyens pour être responsable. Certains croient, excusez-moi du terme, que, pour être bons catholiques, ils doivent être comme des lapins’, a-t-il regretté. » La paternité pour le Pape, doit être « responsable », mais c’est la femme qui est jugés seule « irresponsable » : voilà où en est la pensée de l’Église catholique au XXIème siècle. Et comment doit-elle/ peut-elle être « responsable » ? : hors sujet, pour le Pape… (Cf. Femmes Remarquable (Eve), Famille)

Patriarcat (Peur) : La peur qu’un seul homme inflige à une femme bénéficie à tous les hommes. Et lui-même ne peut agir ainsi que du fait de toutes les violences que les hommes ont infligé et infligent encore aux femmes dans le monde. Et de toutes celles dont ils ont été eux-mêmes victimes.

Patriarcat (Permanence) (1) : Le seul système de domination (se manifestant dans tous les ‘champs’ : politique, économique, juridique, artistique, symbolique) qui ait perduré et se soit adapté à tous les autres : esclavagiste, féodal, capitaliste, communiste, socialiste, libéral... Le plus ancien, le plus durable, le moins combattu. Le plus violent : plus grave, sa violence n’est toujours pas reconnue comme telle. Toute analyse qui n’intègre pas cette antériorité dans sa permanence historique en perpétue le déni et maintient la caution d’une pseudo universalité, celle, rationnalisée par le monde (patriarcal) occidental. (Cf. Violences contre les femmes, Violences de la loi)

Patriarcat (Permanence) (2) : À l’instar de tous les pouvoirs, le patriarcat profite, utilise toutes les contradictions, toutes les failles, toutes les ambiguïtés, celles de l’action, de la pensée ; profite de chaque répit, de chaque recul, de chaque résignation, de chaque laisser-aller ; et les retourne à son profit. À chacun-e de savoir, mais auparavant d’apprendre à les lire, les comprendre, les utiliser contre lui. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent.

Patriarcat (Permanence) (3) : Pour ne pas s’enliser dans la dénonciation des éternelles dénonciations, devenues inaudibles à force d’être répétées, sans pour autant les passer sous silence, il importe de distinguer parmi les innombrables manifestations patriarcales celles qui relèveraient de la permanence d’un archaïsme devenu culturel et celles qui marquent et signifient de profondes et réelles ruptures marquant et signifiant de réelles et profondes régressions.  

Patriarcat (Permanence) (4) : Lu dans le courrier des lecteurs d’El Watan (Algérie) : « Surtout ne parlez pas aux conservateurs des femmes qui étouffent chez elles. Engoncés dans le confort de leurs certitudes, ils ne voient pas grandir les frustrations de leurs épouses et de leurs filles cloitrées derrière des murs, à l’abri de la musique du monde. 
Ces gens se nourrissent au biberon d’une morale, étriquée certes, mais efficace car fruit de l’épaisse couche d’obscurantisme accumulée au fil du temps. Ils sont effrayés par l’éthique car cette notion philosophique est un rapport avec le temps. Or le temps pour eux n’existe pas, ils lui préfèrent l’éternité. » 965 Universel, sans cautionner le terme de « conservateurs ».  

Patriarcat (Précaution de méthode) : Ne pas occulter le risque qu’avec un seul mot : patriarcat (y compris déconstruit), ne puisse se reconstruire la pensée d’une causalité unique. (Cf. Méthode, Penser (Abstraction))

Patriarcat (Protéger) (1) :Être protégé-e, c’est être obligé-e. (Cf. langage. Verbe. Protéger)

Patriarcat (Protéger) (2) : Michel Onfray, concernant les relations entre Hannah Arendt et Hans Jonas, alors respectivement âgé-es de 18 et 21 ans], auteur de : […] « Il la protège des opportunités masculines, parce que les garçons venaient souvent lui faire des avances et elle le protège de la brutalité du monde. […]» 966 (Cf. Femmes (Protéger), Langage. Verbe. Protéger)

Patriarcat (Proudhon (Joseph) : Auteur de : « Cas où le mari peut tuer sa femme selon la vigueur de la justice paternelle : adultère, impudicité, trahison, ivrognerie et débauche, dilapidation et vol, insoumission obstinée, impérieuse, méprisante. »
- Que, ceci étant écrit, Proudhon puisse encore être présenté, sans autre qualificatif, sans autre ‘nuance’, sans autre exigence, comme « le père de l’anarchisme » associe indissolublement l’anarchisme à la pensée patriarcale [y compris donc, dans ses plus scandaleuses modalités d’expression : le meurtre, l’assassinat] et explique (partiellement) le soutien de tant d’anarchistes, de tant de libertaires, encore aujourd’hui, au bien fondé du proxénétisme.
967 Que l’on puisse encore positivement se référer à Proudhon révèle soit son inculture, soit son absence de rigueur, soit son manque de scrupule, soit sa caution politique de l‘antiféminisme : au choix. Les anarchistes doivent condamner fermement, clairement, politiquement l’antiféminisme, la haine des femmes de Proudhon. Tant qu’ils / elles ne le feront pas, les féministes doivent récuser l’anarchisme.
* Ajout. 28 décembre 2015. Lu, en opposition : « [Tu étudiais] Proudhon dont le socialisme libertaire et opposé à toute violence [convenait à ton type de recherche]. » 968

Patriarcat (Proudhon (Joseph) / Taubira Christiane) : Christiane Taubira, Ministre de la Justice, auteure de : « J’ai beaucoup aimé les théories de Joseph Proudhon, ce qui ne m’a pas empêché de le détester pour les conneries qu’il a dites sur les femmes. » 969  Tant que l’on traitera de « conneries » les justifications de la haine des femmes, du bon droit des hommes à les violenter, à les tuer, à les prostituer, aucune mesure concernant les violences à l’encontre des femmes ne peut être crédible. Que cette analyse soit effectuée par la ministre de la justice est particulièrement grave et relativise grandement son affirmation selon laquelle l’« on ne doit jamais s’accommoder des injustices ». Christiane Taubira [bien peu modeste, et si aisément auto-justificatrice, lorsqu’elle parle d’elle-même] qui fonde ses successives légitimités sur la raison, l’amour, l’honnêteté, la conscience, l’intelligence, la liberté, la volonté, la sincérité…acceptera t-elle une critique concernant la permanence de sa pensée patriarcale ? Mais, pour cela, ne faudrait-il pas qu’elle remette en cause cette phrase terrible [lorsqu’elle a évoqué ses engagements indépendantistes] : « on ne chicane pas sur les non-dits du droit » ? En tout cas, après l’avoir écoutée dans cette série d’échanges « à voix nue », on comprend aisément qu’une femme forte n’est pas synonyme d’une femme féministe, que la maitrise des mots n’est pas synonyme de rigueur intellectuelle, qu’être une femme victime de violences qui l’accablent parce qu’elle est femme, noire, et a été indépendantiste, n’est pas garantie de justesse d’engagements. Et, qu’enfin  affirmer être « inaccessible » aux dites violences ne résous rien et est, par ailleurs, absurde.
* Ajout. 6 octobre 2014. Dans le livre intitulé Les femmes de Platon à Derrida [2000], il est question du « délire misogyne » de Proudhon, de sa « misogynie déchainée », tandis que les auteures s’interrogent sur leur permanence « aujourd’hui encore ». 970 Non, la haine des femmes de Proudhon n’est pas un délire, fusse t-il qualifié de « misogyne » ; elle est réelle, elles est réfléchie, pensée…(Cf. Femmes (assassinées), Mariage, Proxénétisme, Violences contre les femmes)

Patriarcat (Proudhon. Utilitariste individualiste) : Proudhon, auteur de : « […] Souvenez vous de ce que je vous ai dit : que j’ai gagné au mariage de travailler une fois de plus que je ne faisais dans le célibat. » Et ce, après : « Une femme est un ange pour un homme. » 971 (Cf. Politique. Utilitarisme)

Patriarcat (Proverbe) :Entendu dans le film de Mario Monicelli, 1959, La grande guerre : « Péché de pantalon mérite absolution ». (Cf. Cinéma. Culture)  

Patriarcat (Questions non résolues) : C’est fou le nombre de questions dont on nous affirme qu’elles sont « non résolues », alors qu’elles sont sinon résolues - ce qui serait absurde - du moins très largement et depuis longtemps, abordées, objets de débats, clarifiées, traitées par les féministes. Et c’est ainsi que le monde régresse.

Patriarcat (Racisme) : Dans les fondements de la pensée raciste, lorsqu’une une victime est blanche, l’agresseur est nécessairement de couleur, noir, arabe, tchétchène, etc… Dans les fondements de la pensée patriarcale, quand la victime est une femme, l’agresseur n’est pas un homme.

Patriarcat (Raison. Avoir) : Si souvent, pour un homme, la plus grave critique qu’il puisse adresser à une femme. Cohérent : dès lors que la loi, la culture, l’histoire dit à l’homme qu’il est supérieur à la femme, il doit avoir raison [d’elle]. (Cf. Langage. Verbe. Avoir), Homme (infériorité)  

Patriarcat (Reproduction) : Terme devant être lorsqu’employé, précisé : il peut en effet concerner plus spécifiquement les rapports de domination, les rapports d’exploitation, mais aussi, concernant plus largement le patriarcat, les mécanismes par lesquels une population, dans une société donnée, se reproduit. Y incluant mais sans s’y limiter, les reproduction des rapports de domination, d’exploitation…(Cf. Langage, « Sciences »  sociales. Démographie)   

Patriarcat (Sade) : Un (tout petit) florilège de ce que Sade écrit concernant :
* les femmes : « Qu’importe qu’il la tue ou non ; Ce n’est jamais qu’une femme en moins » (p.875) ; « Je les méprise autant que je les hais » (p.877) ; « Apprends putain qu’on tire ce que l’on peut d’une créature comme toi ; on ne l’aime point ; on s’en dégoûte, on la sacrifie ; femmes, voilà votre lot. » (p.984) ; « Je me sers d’une femme par nécessité, comme d’un pot de chambre. » (p.1022) ; « L’outrage que l’on fait à une femme ; ce peut être un titre pour lui en faire un second, mais jamais une raison suffisante pour lui accorder des dédommagements. » (p.1022), etc…
* les hommes : « Les jouissances de l’homme sont en raison de la sorte d’organes qu’il a reçu de la nature » (p.964) ; « Ce sont des décrets divins que les désirs d’un homme » (p.874) ; « Ce n’est jamais qu’au sein de l’infamie que la lubricité doit naître » (p.1022) etc…972 (Cf. Sexe-s. Femme, Femme)

Patriarcat (Servage) :[Russie. Avant l’abolition du servage en 1861) : Lu dans les Mémoires d’un révolutionnaire de Pierre Kropotkine : « En ce temps là, la fortune des seigneurs fonciers se mesurait au nombre d’âmes qu’ils possédaient. Âme signifiait serf du sexe fort : les femmes ne comptaient pas. »  973 Et après ?

Patriarcat (Sève Micheline de) : [Québec.1985] Auteure de : « La gauche s’inquiète fort de la primauté accordée par les féministes à leur solidarité entre femmes plutôt qu’à leur intérêt de classe. Mais pourquoi s’inquiète-t-elle si peu de l’intégration des hommes à la structure patriarcale de la société ? » 974 Pourquoi l’évidence est-elle si longue à être simplement vue ?

Patriarcat (Théorie) : Toute théorie est enfermement, clôture, sclérose. Toute théorie est négation de l’histoire, déni de la vie. La prétention à l’élaboration, à la construction d’une « théorie » et le droit de chaque être humain à son irréductible singularité sont incompatibles, irréconciliables. En lieu et place, rechercher, analyser, mettre en lumière tous les efforts quotidiens des êtres humains - femmes au premier chef - depuis toujours, pour s’en libérer, s’en prémunir, en atténuer les effets, les conséquences, le dénoncer. Et mettre en œuvre des contournement, des alternatives, des subversions.

Patriarcat (Universalisme) : L’universalisme tel que conçu par l’histoire, la [philosophie] politique, le droit…est sans cesse pris au piège du patriarcat ; l’évidente contradiction entre eux est indépassable. Sauf à reconstruire radicalement le concept d’universalisme.

Patriarcat (Vécu du) : [Grèce. 1903] « Et là, à force de réfléchir et de rappeler en son esprit son existence entière, elle découvrit qu’elle n’avait jamais fait que vivre dans la servitude. Jeune fille, elle avait été la domestique de ses parents. Une fois mariée, elle était devenue l’esclave de son mari - et pourtant par l’effet de son propre caractère et de la faiblesse de l’autre, elle était en même temps sa tutrice. Quand ses enfants sont nés, elle s’était faite leur servante ; et maintenant qu’ils avaient à leur tour des enfants, voici qu’elle se retrouvait asservie à ses petits enfants. » 975 Et elle décide de tuer les petites filles à leur naissance…

Patriarcat (Vérité) : Affirmer que le mode est patriarcal relève moins de « la vérité », que du constat qui produit des conséquences sur le concept de « vérité ».

Patriarcat (Victime) : Sade, auteur de [...] « On eut dit que l’honneur de lui appartenir devenait un titre pour être sa victime » 976 (Réfléchir) (Cf. Femme. Vertu)

Patriarcat (Viol) : Combien d’hommes se sentent-ils, intuiti personae, un tant soit peu concernés lorsqu’un viol, un crime donc, a lieu dans le monde ? Et, en regard, combien se sentent-ils concernés par une pensée (action) féministe qui s’élabore, se concrétise ? Et si ces deux questions n’en étaient qu’une seule ? (Cf. Homme. Viol. Violences. Patriarcat)

Patriarcat (Vision du monde) : Hier [16 août 2014] j’ai subitement vécu l’extrême force de la vision du monde dont nous sommes tous et toutes si profondément modelées, à la suite de la vision d’un reportage sur « les migrant-es » Africain-es en Lybie  [qu’il serait plus juste d’appeler les exilé-es, les échoué-es, les sans papiers, les rescapé-es de la mort]. En un instant, ce travail - dont pourtant je sais la valeur - m’est apparu presque indécent eu égard aux malheurs (une litote) de ces êtres humains [pour ceux et celles resté-es vivant-es] échoués sur terre. 977

XIV. Penser

I. Pensée : Pensée (1,2,3,4,5,6,7,8,9,10) ; Abstraction ; « Adversaire » ; Argument ; Cause ; Clarification ; Concision ; Contradiction ; Contraires ; Contre ; Critique ; Débat ; Effort ; Equivalence ; Faiblesse ; Faille (1,2) ; Féministe ; Féministe. Silence ; Fin ; Force ; Indignation ; Hypothèse théorique ; Mort (de la pensée) ; Nombre ; Norme ; Personnelle ; Pertinence ; Pouvoir (1,2) ; Pragmatisme ; Processus d’une pensée totalitaire ; Progrès ; « Second, troisième…degré ») ; Soi (1,2,3) ; Statut de la parole ; Synthèse ; Sens ; Vide-pensées (50) ; II. Pensée. Idées : Idées (1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18) ; Faire valoir ; Force ; Liaison ; Mérite ;Prosélytisme ; Résultat ; Servir (25) ; III. Pensée. Méthode :Méthode (1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11) ; Méthode (Exemple) ; Méthode (Freud) ; Méthode (Séverine) ; Abécédaire ; Comparaison (1,2) ; Critique ; Critique (modérée) ;Critiques (20) ; IV. Penser : Penser (1,2,3,4,5) ; Abstraction ; Agir ; Alain ; Ambition ; Causes /Effets ; Choisir ; Commentaire (1,2) ; Comparaison ; Comprendre (1,2) ; Croyance ; Fantasme ; Femmes (1,2) ; Fin ; Fonction ; Justification ; Nous ; Penser (le Futur du monde) ; Personne ; Personne sans domicile fixe (1,2) ; Pour ou contre ; Préalable ; Prémisses ; Rapports de domination ; Réalisme ; Savoir ; Vivre ; Penseur/penseuse (36) ; V. Penser. Liberté : Liberté ; Liberté (Cassez Florence) ; Liberté (Stirner Max) ; Liberté (Vaujour Michel) ; Liberté (d’Expression) ; Liberté (De la presse) (6) ; VI. Penser. Morale : Morale (1,2) ; Antonyme ; Aspiration à la ; Beccaria Cesare ; Codes d’éthique ; Condorcet ; Critique ; d’Agoult (Marie) ; Féminisme ; Gandhi ; Justice ; Kant ; Moraliste ; Patriarcat ; Politique ; Richesse ; Soi ; Vérité ; Weber (Max) (20) ; VII. Penser. Obéir : Obéir (1,2) ; David-Néel Alexandra ; Diderot ; Sénèque ; Springtein (Bruce) ; Stein (Edith) ; Non (7) ; IX. Penser. Principe : Principe (1,2,3,4) ; Principe (non contestable) ; Principe (Constant Benjamin) ; Principe (Rosanvallon Pierre) (8) ; VII. Penser. Vérité : Vérité (15) 28 février 2016 : 187 items

I. Pensée :  

Pensée (1) : Une pensée propre, singulière, ôte, interdit même, l’une des armes, banale mais si efficace mise en œuvre par tous les pouvoirs, depuis Mathusalem : la division entre les adversaires.

Pensée (2) : Une pensée, étant nécessairement singulière, ne peut donc avoir vocation à être transmise : elle ne peut qu’être éclairante pour féconder, par la critique, d’autres pensées. Les notions mêmes d’‘école‘, de maître-sse et d’élève, d’émule, de disciple - et donc de pédagogie ? - sont en conséquence contradictoires avec la singularité de toute pensée. Toute référence à la fidélité, l’engagement, la dépendance, l’allégeance à quiconque est dès lors exclue ; et par là même, celle de contrat, de rupture, de dissidence, a fortiori de trahison.

Pensée (3) : [En contradiction avec l’item précédent, en attendant d’y voir plus clair…] Comment nommer « pensée singulière » la somme individuelle de réflexions - lucides, novatrices, comme contradictoires, confuses, peu importe - alors qu’elle n’a pu être élaborée que par et dans l’histoire qui l’a précédée et l’a nourrie ? (Cf. « Propriété intellectuelle »)

Pensée (4) : Une synthèse ? : Une pensée est nécessairement constituée, fécondée, nourrie par l’héritage des pensées antérieures, mais elle peut, elle doit  rompre avec elles pour, en les dépassant, en constituer une autre. Découverte d’une évidence ? Chacun-e d’entre nous est en effet porteur-euse du conscient et de l’inconscient collectif que l’histoire a ou non relayé, occulté. Comment en élargir la conscience afin d’ouvrir la voie à son dépassement, là serait l’ambition ? Pour ce faire, clarifier les liens et donc les contradictions entre : ruptures, dépassements et recompositions ? (Cf. Politique (Conscience), Langage)

Pensée (5) : Dépersonnaliser, dé-singulariser les idées, c’est les délester, les apurer des erreurs, des faiblesses, des contradictions, comme des vérités, des hommes et des femmes censées les incarner ; c’est donc les renforcer, et c’est donc aider à leur critique. (Cf. Politique. Admiration)

Pensée (6) : La lucidité s’oppose à la peur, laquelle empêche la pensée qui seule nourrit l’espoir.

Pensée (7) : Une pensée assassine peut-elle être tuée par une autre pensée ? Absurde ? Me fait penser à : « guerre à la guerre » des sociaux démocrates en 1914, Dans l’attente d’y voir plus clair…

Pensée (8) : Quel qu’en soit l’auteur-e, le sujet, l’objet, le style, la nature, la modalité d’expression ou de silence…une pensée  - qu’elle soit fulgurante, évidente, encore confuse, souterraine, trébuchante, cheminante…- se reconnaît à ce qu’elle est à même d’en susciter d’autres ; et à ce qu’elle crée les conditions de l’apprentissage de sa propre réfutation…

 Pensée (9) : Une pensée n’a pas à être mise en pratique, ni même à être jaugée sur sa capacité à l’être. Si tel était le cas, le terme n’aurait aucun sens.

Pensée (10) : Une pensée qui, à tort ou à raison, est présentée par son auteur-e comme relevant du domaine du ‘général’, ne saurait être une pensée invoquée à l’encontre des agissements de quiconque en particulier.

Pensée (Abstraction) : L’abstraction se nourrit de généralisations qui ne laissent que peu ou pas de place aux singularités. Et pourtant nous avons besoin d’abstractions, de généralisations et de singularités. (Poursuivre)

Pensée (« Adversaire ») : Penser sur les fondements de la critique d’« adversaires » : une paresse  de l’esprit ; d’« adversaires outranciers » : une caricature…

Pensée (Argument) : Ne pas avoir d’argument ne signifie pas avoir tort.

Pensée (Clarification) : La clarification d’une pensée n’est pensable qu’après le dévoilement et la mise à nu des complexités qui la composaient. Tautologie ? Non :  Précaution (Cf. Langage)

Pensée (Cause) : Il y a, à tout, pour tout, une multiplicité de causes, qui produisent elles-mêmes, pour chacune d’entre elles, une multiplicité de conséquences et d’effets, invisibles dans l’immense majorité des cas. En sus, rien - ou presque ? - ne permet d’établir des relations de cause-s et à effet-s. Et, enfin, sur quels fondements, avec quelle certitude, ou même sur quelle hypothèse, peut décider que ceci ou cela relèverait du statut de « cause ». [Après avoir écouté Hubert Reeves] 978 (Cf. « Sciences » sociales)

Pensée (Concision) : Pour moi, son chef d’œuvre, l’article 1382 du Code civil : « Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. »

Pensée (Contradiction) : Une contradiction ne se dépasse pas : elle se pose, se résout et se dissout.

Pensée (Contre) : Il n’y a pas de pensée « contre ».

Pensée (Contraires) : Sans contraires, il n’y aurait pas d’oppositions ; sans oppositions, il n’y aurait pas de dépassements ; sans dépassements, il n’y aurait pas d’avancées. D’où la pertinence des analyses posant le nécessaire dévoilement, aiguisement des contradictions au sein des sociétés. Pour ce simple constat de bon sens, il n’est pas nécessaire de citer Hegel, ni même de l’avoir lu et compris. (Cf. Politique (Céder, Conciliation)

Pensée (Débats) : Il y a des débats (nombreux) qu’il faut savoir (et donc apprendre à) refuser ; il existe tant des questions qui sont autant d’enfermements, de pièges, de cautions implicites, de rapports de force indus et de régressions de la pensée…

Pensée (Effort) : Georges Sorel, auteur de : […] « Je soumets à mes lecteurs l’effort d’une pensée qui cherche à échapper à la contrainte de ce qui a été antérieurement construit pour tout le monde, et qui veut trouver du personnel. Il me semble vraiment intéressant de noter sur mes cahiers ce que je n’ai pas rencontré ailleurs […] .979

Pensée (Équivalence) : L’équivalence de tout avec tout : la réhabilitation du rien. De l’un-e avec l’autre : s’en approche…

Pensée (Faiblesse) : Marx écrivait justement concernant la philosophie : « C’est sa propre déficience interne qu’elle combat à l’extérieur ; c’est en découvrant les faiblesses de son adversaire au cours de la lutte qu’elle révèle ses propres faiblesses ; elle ne peut dépasser ses faiblesses qu’après les avoir éprouvées en elle-même. [...] » 980

Pensée (Faille) (1) : Utiliser à son profit les failles de l'argumentaire de la personne et / ou de l’idée critiquée ne rend pas le sien plus juste. Évident, certes, mais si appliqué, pourrait sans doute alléger nombre de plateaux de télé et/ou émissions de radio.

Pensée (Faille) (2) : Chaque faille d’une pensée est un cadeau offert à celle qu’elle est pensée critiquer.

Pensée (Féministe) : La pensée d’une féministe ne se limite pas, ne s’enferme pas dans l’analyse et la critique du patriarcat. Ce qui s’avéra être l’une des failles majeures de la pensée dominante par les socialistes, les communistes de la critique du capitalisme ? (Cf. Féminisme, Patriarcat)

Pensée (Féministe. Silence) : Il est des silences, notamment publics, qui sont des triomphes. Plus modestement [ ? ], il m’arrive de penser à la phrase de Mirabeau (tout au moins à son début) adressée à ses adversaires à l’Assemblée : « Répondez si vous pouvez […] » 981 (Cf. Féminisme, Patriarcat)  

Pensée (Fin) : Les moyens sont censés construire la fin. Mais, quelle est-elle ?

Pensée (Fonction) : Aucune pensée ne peut être justifiée par la fonction de celui/celle qui l’exerce ; elle ne peut qu’aider à en éclairer les fondements.   

Pensée (Force) : La force principale d’une pensée est dans sa capacité à intégrer sa propre critique interne, dans l’incessante recherche donc de sa propre faiblesse. On peut y adjoindre la lucide conscience de son bien fondé, la fierté de sa légitimité, la volonté affichée, vécue, de combattre l’injustice à laquelle elle est censée remédier. (Cf. Féminisme)

Pensée (Hugo Victor) : Victor Hugo, auteur de : « Où est la pensée, là est la puissance. […] Qu’est l’invasion des royaumes comparé à l’ouverture des intelligences ? […] » 982

Pensée (Indignation) : Une pensée ne naît pas d’indignations, mais, pour moi, il n’y a pas de pensée sans indignation. On peut remplacer indignation par « colère »…qui n’est pas ressentiment. (Cf. Femmes (Colère), Langage)

Pensée (Hypothèse théorique) : Sans hypothèse théorique, il n’y a pas de pensée. Et l’hypothèse théorique n’est elle-même construite que sur les fondements d’un projet politique, lequel s’explique par son contexte historique.

Pensée (Mort de la pensée) : [Dans le cadre d’une pensée qui se pose comme « rationnelle », « universelle » et donc, croit-elle d’emblée, « légitime »] : la perception d’une « réalité » considérée comme telle > la recherche d’une cause > qui ouvre la voie à une explication > laquelle nécessite un moyen > en vue d’un but plus ou moins explicité > traduit par une inscription dans la loi > laquelle cautionne et ou détruit les impositions préalables > et ce selon que vous serez hommes et femmes, riches ou pauvres, forts ou faibles, adultes ou enfants…

Pensée (Nombre) : Une pensée fait peu de cas du nombre.

Pensée (Norme) : Ne pas être dans la norme, critiquer la norme, n’est pas en subvertir le concept. Et ce d’autant qu’il n’existe pas de « norme » au singulier, pas plus que de « pensée dominante », pas plus que d’« air du temps », de « politiquement correct », de « parler vrai », ou de « bien pensance »…

Pensée (Personnelle) : Il qualifia sa lettre de « très personnelle » : elle avait simplement exprimé sa pensée au fond.

Pensée (Pertinence) : La pertinence d’une pensée se juge a postériori, et sur le long terme. Délégitimer a priori son auteur-e : une tentative (malheureusement trop souvent efficace) a pour effet, sinon pour fonction de diminuer le nombre des postulant-es et de restreindre le champ de la critique.   

Pensée (Pouvoir) (1) : Lorsqu’un pouvoir croit pouvoir affirmer, afficher son mépris pour une personne, pour une pensée critique, il n’imagine que rarement - sauf à s’interroger sur lui-même - que celle-ci l’avait d’emblée déjà récusé. Là, réside sa faiblesse.

Pensée (Pouvoir) (2) : Lorsqu’un pouvoir est contesté, comme c’est curieux…il ne comprend plus rien.

Pensée (Pragmatisme) : Toute référence - et si souvent, toute assignation - au pragmatisme interdit toute pensée, toute politique, tout imaginaire, toute utopie.

Pensée (Processus d’une pensée totalitaire) : Je pense que… ; j’espère que… ; je crois que…; Je veux que… ; Je sais que… : ceci est.
* Pour [tâcher de] s’en prémunir : concernant une assertion qui se veut critique, s’interroger sur son statut : un présupposé ? une intuition ? une hypothèse ? une opinion ? un avis ? un conseil ? une croyance ? une idée ? une aspiration ? une certitude ?; et concernant une personne : un rejet ? une attirance ? un penchant vers ?…

Pensée (Progrès) : Lorsque l’on veut voir le progrès, on s’interdit d’analyser le monde. Il y manque en effet les erreurs, les échecs, les régressions et les renaissances (autrement…) Bref, la complexité.

Pensée (« Second, troisième…degré ») : Invoquer le « second - troisième…- degré » brise toute aspiration à la cohérence. Et si souvent justifie un recul jugé nécessaire du fait des réactions provoquées, voire, la lâcheté.

Pensée (Statut de la parole) : Le positionnement du statut du sujet du discours est un préalable à toute pensée. (Cf. T’es qui, toi ?)  

Pensée (Synthèse) : Toute synthèse est trahison.

Pensé (Vide-Pensées) : Plus utile qu’un vide-poche. Une idée vous vient, une idée vous gêne, une idée vous met en colère, une idée mérite d’être sauvée de l’oubli, une idée vous pèse, une idée vous capte, une idée vous éclaire : Un abécédaire (à soi), en les y déposant, vous en libère en vous permettant de les dépasser. Un abécédaire (à soi) permet de déposer les scories qui occupent l’espace et de l’alléger de ce qui l’étouffe. (Cf. Pensée (Méthode. Abécédaire), Homme (Remarquable. Dostoïevski, « Sciences » sociales. Psychanalyse)

Pensée (Sens) : Une parole pour être entendable doit être sens. Comme les écrits. Comme la vie. Renvoie nécessairement à des valeurs. [À expliciter]. Lieu commun ? (Cf. Langage, Politique)

Pensée (Soi) (1) : Après « une chambre à soi », une pensée à soi. Plus complexe qu’il n’y paraît. (Cf. Être-s humain-es. Soi)

Pensée (Soi) (2) : Pour penser, réfléchir, il faut partir de soi ; ramener à soi invalide le processus. (Cf. Être-s humain-es. Soi)

Pensée (Soi) (3) : [Excès d’] orgueil ? Ou plutôt : exigence [minimale] ? (Cf. Être-s humain-es. Soi)

II. Idées :

Pensée (Idée) (1) : Virginia Woolf [1939], auteure de : « Et, pour la centième fois, je répète qu’il y a plus de réalité dans une idée que dans n’importe quelle accumulation de malheurs dus à la guerre. » 983

Pensée (Idée) (2) : J.M. Keynes [1936], auteur de : « Nous sommes convaincus qu’on exagère grandement la force des intérêts constitués par rapport à l’empire qu’acquièrent progressivement les idées. […] Ce sont les idées et non les intérêts constitués qui, tôt ou tard, sont dangereuses pour le bien comme pour le mal. » 984
- Question : comment lier, comment dissocier idées et intérêts ?  

Pensée (Idée) (3) : Colette Magny [1926-1997], auteure de : «  Moi, ce qui m’intéresse, ce sont mes idées. » 985

Pensée (Idée) (4) : Extirper les idées des carcans des fonctions qui les ont étouffées pour les replonger dans le réel.

Pensée (Idée) (5) : Il y a ceux et celles qui, d’une idée, rejettent le tout et ceux et celles qui, dans le tout, trouvent l’idée. Il y a aussi ceux et celles qui enferment le réel dans l’idée et ceux et celles qui savent, qu’avec des idées ancrées dans le réel, on change le monde.

Pensée (Idée) (6) : Les idées ne sont à personne. Appartiennent au « patrimoine [culturel immatériel] de l’humanité ». Que faire alors du « droit à la propriété intellectuelle » ? : un bien commun à échanger, partager, enrichir de concert, par delà les frontières, gratuitement. (« Droit à la propriété intellectuelle »)  

Pensée (Idée) (7) : Lorsque l’on défend des idées, il ne faut pas les incarner. Rédhibitoire.

Pensée (Idée) (8) : Une idée n’a pas [vocation] à être mise en œuvre.

Pensée (Idée) (9) : Une personne qui croit à des idées ne peut accepter d'être présentée, de se présenter intuti personae, de se mettre alors en situation d’être réduite à elle-même.

Pensée (Idée) (10) : Penser, ressentir qu’une idée est - selon soi, pour soi - juste procure un sentiment de jouissance, de pouvoir. Si l’on croit à la force d’une idée.

Pensée (Idée) (11) : Une idée est pièce à conviction. Elle doit être pensée, pesée, appréciée à sa juste valeur, ses conséquences incluses. Concerne tout le monde, « humoristes » inclus, sans exceptions.

Pensée (Idée) (12) : Une idée ne doit jamais être présentée (proposée ?) que pour ce qu’elle est, pour sa valeur : relative, stérile ou féconde, c’est selon chacun-e. Mais encore faut-il au préalable qu’elle soit reconnue comme telle et ne relève pas du postulat, du principe, de l’exemple, de l’hypothèse, de l’argument d’autorité….

Pensée (Idée) (13) : Une pensée n’est forte que si elle fait vaciller le socle sur lequel elle repose et dont elle est issue, et par ondes de chocs, si elle n’ébranle donc tout son environnement.

Pensée (Idée) (14) : Une épreuve de vérité.

Pensée (Idée) (15) : Pour - simplement - entendre un argument, encore faut-il croire à la valeur d’une idée, d’une parole, d’un engagement ? Et à la valeur - j’emploie ce terme, faute d’un meilleur - de la personne qui l’émet. La « raison » - qui refuse à s’y confronter - bute alors sur ce qui lui demeure incompréhensible.

Pensée (Idée) (16) : Lu : « Leurs idées ne sont que des instincts pensées ». 986 En prendre de la graine…

Pensée. Idée (17) : Incarner une idée, à fortiori [se] l’approprier, c’est en sus de la malhonnêteté et de l’absurdité du projet, la détruire.

Pensée (Idée) (18) : Qu’importe la forme, si l’idée est juste…

Pensée (Idée. Faire valoir) : Vouloir faire valoir ses idées, c’est en nier la valeur. (Cf. Pensée, Soi, Parler publiquement de / Écrire sur… )

Pensée (Idée. Force) : Si les idées doivent avoir une force supérieure à celle du pouvoir, ne doivent-elles pas s’imposer d’elles-mêmes ? (Cf. Idem)

Pensée (Idée. Liaison) : Cesare Beccaria [1738-1794] Auteur de : « Il est démontré que la liaison des idées est le ciment qui maintient tout l’édifice de l’entendement humain987  Analyse riche en elle-même et de ses dépassements. (Cf. Patriarcat)

Pensée (Idée. Mérite) : Paul Feyerabend, auteur de : « Il est rare qu’une idée soit totalement sans mérite […] » 988

Penser (Idée. Résultat) : Attendre un résultat d’une idée, c’est nier sa qualité d’idée.

Pensée (Idée. Servir) : Servir, se mettre au service d’une idée, ne pas se servir… Déjà exprimé mille fois, mais…

Pensée (Idées. Prosélytisme) : Incompatibles.

III. Méthode :

Pensée (Méthode) (1) : Aucune méthode ne justifie la validité, la pertinence même d’une pensée. Évident, certes, mais peut être rappelé.

Pensée (Méthode) (2) : Apprendre, remplacer par : « comprendre » ? Et, dans la foulée, remplacer « connaître » par : « réfléchir » ?

Pensée (Méthode) (3) : [Se] répéter, c’est dévoiler l’arrêt de la pensée.

Pensée (Méthode) (4) : La spécialisation ouvre des horizons mais ferme toute hypothèse concernant [l’approche de] la justesse d’une analyse.

Pensée (Méthode) (5) : Aiguiser la pensée comme on taille la mine d’un crayon. Classer les idées comme on range une armoire. Nettoyer, laver, aérer, dépoussiérer les idées comme on fait le ménage dans une maison. Agrandir, amplifier, enrichir les idées comme…sa vie.

Pensée (Méthode) (6) : Ne jamais permettre de dissociation entre « conceptuel » et « narratif », « littéraire » et « réaliste », « colère » et « rigueur », « raison » et « imagination », « historique » et « contemporain »…

Pensée (Méthode) (7)  : Créer les conditions qui permettent de ne pas être assuré-e, qui permettent d’être surpris-e, dépassé-e, remis-e en cause.

Pensée (Méthode) (8) : Il n’y a pas de commencement, pas de début, pas d’« année zéro ». Toute recherche en ce sens est potentiellement, tendanciellement totalitaire. (Cf. «  Sciences » sociales. Histoire)

Pensée (Méthode) (9) : Là où il n’y a pas d’empathie, aucune méthode n’est valide.

Pensée (Méthode) (10) : Une méthode n’a pas à être explicitée. Si elle est pertinente, elle s’imposera d’elle-même ; quant à son - éventuel - intérêt, il ne réside dans la recherche du processus qui y mène, qui ne peut qu’être spécifique, singulier. On peut, par ailleurs, n’avoir aucune « méthode », et dire des choses fort justes…C’est même fort fréquent, « la méthode », une assurance sans risque, une béquille, tuant si souvent la spontanéité.

Pensée (Méthode) (11) : In fine, l’imposition, le respect d’une méthode n’interdit-elle pas la pensée ? Tout simplement, parce qu’en pérennisant l’acquis (rien ne l’étant par ailleurs), qui plus est, en l’enfermant a priori, n’interdit-elle pas toute pensée propre, originale, nouvelle ? (Cf. Êtres humains. Soi)

Pensée (Méthode. Abécédaire) : En réfléchissant à l’évolution de cet abécédaire, voici ce que je peux, avec un certain recul, en dire. Je pense qu’il ne s’agit en rien d’une méthode, mais de l’évolution, de la progression d’un enchainement de processus commencé en 2010. J’y ai écris, je continue à y écrire, ce qui me vient à l’esprit, en vrac, le seul « ordre » étant, à l’origine, par simple commodité, alphabétique, tandis que le seul critère explicite était que je ne devais jamais me contraindre à écrire quoi que ce soit. Si ennui, gêne, blocage, confusion, il y avait, cela devait rester où cela était (dans le refoulé) jusqu’à ce que les raisons en émergeant dans la conscience ; mais cela pouvait néanmoins être, dans l’attente de l’achèvement [ou non] d’un processus de réflexion, dans un premier temps inscrit, formulé. J’y ai donc écris ce qui m’a marquée, étonnée, fait réfléchir ; ce que j’ignorais, ce que j’ai appris, d’une manière ou d’une autre. Soit une idée est suscitée par les livres et les journaux que je lis, par les films que je regarde, les émissions que j’écoute, les discussions auxquelles j’ai participé ou non, les souvenirs qui me reviennent à l’esprit ; soit une idée vient d’elle-même. Puis, ces « choses » lues, vues, entendues, vécues, souvenues - pour moi, matières à idée, plus ou moins avancées - une fois posées à plat, ont été regroupées, à plusieurs reprises, en fonction des thèmes, qui ont eux-mêmes évolué. Le résultat premier était que je me sentais tout à la fois libérée, allégée, sécurisée, enrichie. Progressivement, en réalité sans cesse, j’ai relu ces items dans le cadre d’une recherche d’une certaine cohérence, la mienne. Alors se sont dégagées progressivement les finalités auxquelles, plus ou moins consciemment, personnellement, intellectuellement, politiquement, j’aspirais atteindre par, grâce à l’écriture de cet abécédaire. C’est la raison pour laquelle modifier, faire évoluer chaque apport, c’est nécessairement déstabiliser l’ensemble, ce qui nécessite donc, souvent, inévitablement, de nouvelles interrogations. Ce que je sais, ce que j’ai appris, c’est que cette écriture me fait du bien - qui plus est - m’est plaisir, souvent même jubilation ; que je sens, je sais que je vois plus clair dans nombre de domaines ; mais surtout que tous ces mots, ces items, ces thématiques, ces classements, sont tous liés indissociablement entre eux. Le processus se poursuit et continue d’évoluer, sans savoir clairement où je vais, au delà de la finalité, elle, explicitée depuis quelque temps, de penser le patriarcat, de tenter d’expliciter sinon son unité, du moins sa logique et les raisons de son extraordinaire permanence, et pour cela tenter d’intégrer son historicité, ses cohérences, ses contradictions. (À poursuivre, approfondir.) (Cf. Vide-pensées)

Pensée (Méthode. Comparaison) (1) : Toute comparaison implique confrontation, concurrence, ne serait-ce que pour s’en démarquer, mais, à équivalence de sens. D’où la nécessité de ruptures de pensées radicales. Mais que peut-on comparer à quoi ?  
* Ajout. 4 juillet 2015. Avoir honte de sa pauvreté et être fier-e de sa richesse ne sont pas les deux faces d’une même facette.

Penser (Méthode. Comparaison) (2) : Albert Camus [concernant « la littérature prolétarienne » auteur de : «  [...] il est vrai que la belote au bistrot vaut bien le cocktail mondain. Mais, précisément, le cocktail mondain ne vaut rien. Pourquoi donc comparer ? […] » 989  

Pensée (Méthode. Critique) : Se rendre compte que la critique juge d’abord et avant tout la personne qui l’émet et non pas celle à laquelle elle est destinée est la marque d’un grand progrès dans la connaissance de soi. (Cf. Être humain. Soi)

Pensée (Méthode. Critique modérée) : Une contradiction dans les termes.

Pensée (Méthode. Critiques) : Toutes les bienvenues, y compris les ‘pires’ : permet de mieux réfléchir.

Pensée (Méthode. Exemple) : Aucun exemple ne peut justifier ou invalider quoi que ce soit (un principe, une idée, une méthode, un argument, une position) ; il ne peut qu’éclairer ce qui est avancé, proposé. Vrai aussi pour : « critique », « caution », « satisfaction », « accord », « remerciement », « applaudissement », « félicitations », « injure » …

Pensée (Méthode. Freud) : Auteur de : [...] « Il est facile pour un auteur de transformer une résistance interne en réfutation logique. » 990 Pertinent.

Pensée (Méthode. Séverine) : [1855-1929] « Et j’en apprends tant et tant chaque jour ; et de si étranges, de si invraisemblables constatations s’imposent que, sincèrement, j’en arrive à peu près à tout comprendre, sinon tout excuser.
Certes, s’il n’y avait que moi pour allumer des mèches (évocation des attentats anarchistes), les architectes et les vitriers n’attraperaient pas de courbatures ; mais il est impossible, en toute bonne foi, de ne pas reconnaître qu’on semble prendre à tâche d’alimenter les fièvres, de fomenter les haines, d’exaspérer les indignations.
Je ne romantise pas, je vous assure ; je ne menace pas non plus... rien de plus bête ! Et je pontifie encore moins, nul, sauf idiotie, ne pouvant se targuer d’influer sur le cours des choses ; de tenir au bout d’un fil, la révolution sociale. D’ailleurs, si on me l’avait confiée, je l’avoue ingénument : il y a belle lurette qu’elle aurait pris son vol !
Beaucoup d’humilité, la conscience de sa parfaite impuissance, un brin de philosophie - avec cela on peut regarder passer les événements. Non que je manque de partialité : j’en suis pétrie ! Mais, en telle matière, l’étalage de sa propre conviction me semble importer moins que la mise en valeur, la mise en lumière des ambiances qui la peuvent servir.
Dire d’un adversaire : « C’est un coquin ! » prouve seulement qu’on n’est pas d’accord. Et le public blasé, édifié, las de se voir « battre comtois » passe, haussant les épaules. Ne vaut-il pas mieux exhiber la coquinerie.. avec un bout de toilette, mais sans se prononcer ?
L’auditoire, alors, devient tribunal. Il juge lui-même. Et le cœur de l’homme est ainsi fait qu’il attache une bien autre importance à son propre verdict qu’à votre personnelle opinion, en quelque estime qu’il vous puisse tenir.
Il a raison : la sienne est la meilleure ! Plus instinctive, plus neuve, elle a encore cet avantage de ne pas résumer l’impression d’une unité, de se multiplier à l’infini. Comme la calomnie dont parle Bazile (Jules Guesde) mais pour le bien, elle fait avalanche, elle fait torrent, gonfle, gronde. Alors c’est l’Opinion - qui entraîne les rois, renverse les ministres, casse les arrêts de justice.. et le juge avec ! » 991 Quelles leçons ! (Cf. Femme (Suicide), Femme (Remarquable), Justice, Politique, Morale)

IV. Penser :

Penser (1) : Chalamov (Varlam) [1907-1982], auteur de : « Pas une fois, je m’attardai sur une pensée. Le seul fait de l’essayer me causait une douleur vraiment physique. »992 Analyse essentielle : permet de comprendre tant de silences, sur lesquels prospèrent tous les non dits qui fondent les sociétés… (Femmes (Silence)   

Penser (2) : Wittgenstein (Ludwig) [1889-1951], auteur de : « La pensée contient la possibilité de la situation qu’elle pense. Ce qui est pensable est également possible. » 993 Fondamental.
* Ajout. 4 avril 2014. À penser avec : « Ce qui est pensé est pensable. Ce qui est pensé est. » [Parménide] 994

Penser (3) : Léonard de Vinci, auteur de : « Rien ne peut être inscrit comme étant le résultat de recherches nouvelles. » 995 Pour éviter d’accorder une importance indue à ses propres recherches.

Penser (4) : Ponge Francis [1899-1988], poète, auteur de : « À bas le mérite intellectuel » (1937) et de : « On dit tant de bêtises.  […] » 996

Penser (5) : Victor Serge [1890-1947] auteur (en 1943) de : « Ne pas chercher à ‘être personnel’ : c’est le dernier moyen de l’être. Une dame me dit : ‘Je tiens que ce genre d’art ne vaut rien, etc.. Je pense que…’ J’ai envie de lui répondre : ‘ C’est très bien que vous pensiez, Madame, mais il serait plus important de penser juste. Car ce n’est pas votre pensée - en admettent que ce soit de la pensée - qui vaut à cause de vous, mais vous qui devez valoir par votre pensée. En toutes choses, il y a une vérité qui ne nous est nullement personnelle, qui exprime des nécessités indépendantes de nous et c’est cela qu’il faut pénétrer, comprendre pour se prononcer ensuite. Les petits partis pris des uns et des autres n’ont rien à voir avec cette réalité-vérité impersonnelle. ». 997 Quelle grande intelligence émanant d’un homme qui a tant vécu et tant compris…

Penser (Abstraction) : Pour empêcher, assécher, retarder, interdire les pensées [des rapport de domination], enfermer les expressions de la réalité du monde dans des unités, des termes, des « concepts » abstraits [le sexe, le genre, la liberté, la laïcité, la république, la démocratie, le marché, l’art, la culture, la bourgeoisie, l’Europe, l’Occident, la presse, le terrorisme, le monde musulman (ou arabe), la paix (sociale, dans les familles…), les Lumières, le pacifisme, le langage, la France, la sécurité, la prostitution, le libéralisme, internet, les réseaux sociaux, l’opinion publique, le féminisme, le « mouvement féministe »] est d’une terrifiante efficacité. En conséquence, les contradictions sont évacuées, les failles sont colmatées, conforter les ambiguïtés sont confortées, et /ou laissées en l’état, ou, plus justement, tout ceci, abordés à la marge. Mille débats ont, en ces termes, pourtant lieu.
* L’écriture de cet abécédaire devrait - ou, du moins, ai-je ce risque en tête - prémunir de ces dangers les réflexions sur le patriarcat. (Cf. Langage, Méthode, Patriarcat (Précaution de méthode))

Penser (Agir) : George Sand : « On ne peut en même temps initier et mettre en pratique. » 998 Trouver la justesse et la faille du raisonnement. Le manque du raisonnement ne serait-il pas la place à accorder au « politique » ? Reformuler autrement son assertion.

Penser (Alain) : Alain [1868-1951], « philosophe, journaliste, essayiste et professeur de philosophie, rationaliste, individualiste et critique » (Wikipédia), auteur, en 1927, de : « Je crois à propos d’éclairer ce que cet auteur (Auguste Comte) a dit du sexe actif et du sexe affectif, ainsi que des règles de leur société. Il n’est pas mauvais de suivre d’abord cette idée que l’homme est naturellement fait pour conquérir les choses, les transformer, et se les approprier. Il y a de la destruction dans ce travail, de l’invention aussi, toujours violence et soumission mêlées, sans égard ni respect ; ce qui paraît au coup de pioche et au coup de fouet. [Suivent un certain nombre d’assertions difficilement compréhensibles] Ces remarques mises au jour, et illustrées par des milliers d’exemples que chacun trouvera aisément font déjà non ridicule l’idée que la femme pense naturellement plus que l’homme. J’accorde que les femmes tombent aisément dans un bavardage vide ou faible ; d’abord parce qu’elles vivent d’égards et de politesses, qui sont des formes sans contenu : aussi parce que le souci de l’inférieur, nourriture, propreté, repos qui sont leur lot, ramène souvent leur pensée au niveau de l’animal. Mais il faut comprendre aussi qu’un certain nombre de rêves ou de chimères accompagne naturellement le travail féminin, toujours recommençant et machinal. Je dois chimères en ce sens que ces pensées n’expriment point le monde en ses sévères exigences. Mais elles ne peuvent être étrangères à cette fonction féminine de conserver le forme humaine, de la protéger, comme aussi, ce qui en est la suite, de remettre toujours en forme cet intérieur de la maison, ce lieu des égards, de la sécurité, du sommeil. […] Cette pratique du gouvernement domestique, toujours réglé d’après des maximes, dispose au jugement moral, et à la contemplation de ce qui devrait être. Il ne faut pas oublier non plus que le pouvoir moral, toujours respectueux de la forme humaine, suppose un art de persuader et de deviner, d’où un genre de pénétration et de ruse qui ne ressemble nullement aux précautions et à la dextérité de l’artisan. Couper un arbre, scier une branche, creuser la roche, sont de l’homme ; risquer la forme humaine à cela, c’est maxime de guerre, et c’est maxime d’homme. C’est pourquoi la guerre est tellement étrangère à la femme que peut être elle n’arrivera jamais à en rien penser […]. Confusions, incohérences, absurdités, inhumanité, ne sont pas seulement le fait d’un ou de plusieurs et ne doivent donc pas être critiquée sur ce seul fondement ; confusions, incohérences, absurdités, inhumanité sont intrinsèquement, nécessairement, partie prenante de la [non] pensée patriarcale. 999 (Cf. Homme (Intellectuel. Alain, Féminisme, Patriarcat, « Sciences » sociales. Sociologie. Comte Auguste)

Penser (Ambition) : Approfondir, élargir et simplifier, re-conceptualiser pour poser de nouvelles grilles de lecture réellement éclairantes de la réalité du monde. Dès lors, la critique, révélée à elle même, ne pourra plus être que frontale, c’est à dire fondamentale ; elle participera, alors, elle aussi, à la clarification de la réalité du monde.

Penser (Cause-s. Effets) : Analyser, dévoiler, dénoncer, réfléchir sur les « causes » d’une « réalité », c’est - faute des les remettre en cause - nécessairement conforter les principes, de justifier les fondements qui seuls les expliquent et lui donnent son sens. Toutes analyses causales confortent donc les systèmes au sein desquels, nécessairement, elles se situent. Dès lors, fonder un raisonnement sur des « effets », quels qu’ils soient, est nécessairement voué à l’échec.
- Qui plus est, nombreux/euses sont ceux/celles qui évoquent des effets sans causes, ni explications, tandis que d’autres allèguent d’effets pour conforter de pseudo causes et justifier ainsi de pseudo explications…(Cf. Politique. Abus, Penser, Patriarcat (Méthode d’analyse), Principe)
* Ajout. 2 juillet 2015. [1871] Bakounine, auteur de : « Ne nous en prenons pas aux effets, attaquons toujours les causes ». 1000

Penser (Choisir) : Penser, c’est choisir. C’est à dire désigner, décider, s’engager.  
* Un « conflit de loyautés » : l’antithèse.

Penser (Commentaire) (1) : Faute de prise de position préalable, tout commentaire est caution. Pour poursuivre cette réflexion, Cf., Vauvenargues : « Ce que l’on conçoit nettement, on n’a pas besoin de le commenter », suivi de : « mais ce qu’on ne fait qu’entrevoir, ou ce qu’on imagine faiblement, on l’allonge plus aisément qu’on ne l’explique. » 1001 (Cf. Être humain. Écrit, « Sciences » sociales)

Penser (Commentaire) (2) : Le commentaire, si souvent, étouffe, détourne, dénature ; et même, si souvent, sans aucun respect, tue.
* Ajout. 16 octobre 2015. Je lis le dossier du Monde : « Y a-t-il encore des intellectuels de gauche ? ». Il ne peut y avoir de pensée sur les fondements d'une personnalisation de la pensée. Il ne peut y avoir de pensée dans le cadre de termes qui sont autant de carcans de la pensée. 1002

Penser (Comparaison) : Rien n’est comparable à rien ; rien n’est assimilable à rien. Tout peut faire penser à tout. Tout peut agir sur tout.

Penser (Comprendre) (1) : Ils / elles affirmaient, avec force répétitions, « ne rien comprendre » pour s’épargner le risque d’avoir à comprendre.
* Ajout. 1er avril 2015. Lu : « On est toujours libre de ne rien comprendre à rien. » Gabriel Marcel. 1003

Penser (Comprendre) (2) : Mona Chasserio, auteure de : « Longtemps, j’avais raisonné pour comprendre […] » 1004 Oui, une telle découverte peut ouvrir l’esprit au monde…

Penser (Critique) : L’hommage critique de Malatesta à Kropotkine : [sans référence à une quelconque analyse féministe] un modèle. 1005

Penser (Croyance) : Alain [1858-1952], auteur de : « Croyance : c’est le mot qui désigne toute certitude sans preuve. […] » Mais qui décide de la preuve ? Et sur quels fondements ? la raison ? Un argument d’autorité. (Cf. Homme. Intellectuel, Justice (Preuve), Penser. Alain)  

Penser (Fantasmes) : Évoquer un « fantasme » sans s’interroger sur les fondements du terme et sur la part de réel que nécessairement il implique ou cache, c’est conforter le statu quo. Nécessairement conservateur donc.

Penser (Femmes) (1) : Lettre de Léon Bloy à sa fiancée (31octobre 1889) Il a 43 ans : « Le défaut, l’unique défaut peut être de ton éducation est d’avoir mis en toi une confiance trop grande dans les spéculations de l’esprit, et je t’avoue que cela m’inquiète et m’attriste parfois quand j’y pense. Je voudrais que tu vécusses beaucoup plus par le cœur que par la pensée, parce que c’est ainsi que j’ai toujours fait et qu’alors nous serons plus unis. […] Chère amie de mon cœur, tu répètes les leçons de ton enfance et tu ne sais pas ce que tu dis. Si tu le savais, je serais percé de désespoir et forcé de renoncer à toi. » 1006 (Cf. Antiféminisme, Patriarcat)

Penser (Femmes) (2) : Otto Peters (Louise) [1819-1895], auteure en 1848, de : […] « Les femmes se verront oubliées si elles cessent de penser à elles-mêmes. » 1007 Et donc si elles cessent de penser. (Cf. Femmes, Féminisme, Patriarcat)

Penser (Fin) : Les moyens sans la fin la cautionne.

Penser (Futur du monde (le) : « Seule une crise - réelle ou ressentie - produit de véritables changements. Quand cette crise intervient, les actions entreprises dépendent des idées présentes alentour. C’est là, je pense, notre fonction essentielle : développer des alternatives aux politiques existantes, les maintenir vivantes et disponibles jusqu’à ce que le politiquement impossible devienne politiquement inévitable. » 1008 Réhabilite l’optimisme politique. (Cf. Histoire. Révolution Française. Bastille (Prise de la), Économie (Bourses), Pessimisme)

Penser (Justification) : Toute justification est invalidation de la pertinence de sa propre pensée.

Penser (Nous) : Dès lors de le « Nous » se substitue au « Je », la [liberté de] la pensée s’estompe. N’interdit en rien une pensée du Politique.

Penser (Personne) : Personne ne pense pour personne. Ou : Nul-le ne doit penser pour autrui.
* Ajout. 10 juin 2015. Entendu une responsable d’association se présentant comme féministe parler d’« éduquer les jeunes à la responsabilisation » et de « donner des clés de compréhension en matière d’égalité hommes/femmes ». Que de régressions…

Penser (Personne sans domicile fixe) (1) : Tout regard détourné d’une personne sans domicile fixe : une humanité prise en défaut ; une capacité d’analyse dévoyée.

Penser (Personne sans domicile fixe) (2) : John Berger, concernant son roman King, auteur de : « La nouvelle pauvreté n’est pas un phénomène marginal du nouvel ordre économique mondial, mais au contraire absolument central. En Europe, où les SDF en sont l’expression la plus extrême, la plus visible, personne ne peut l’ignorer. Bien sûr, on peut fermer les yeux. Mais si on ferme les yeux, c’est qu’on a déjà vu quelque chose qu’on ne veut pas voir...[...]Le fossé entre ces idéaux éthiques et la nouvelle pauvreté est si énorme, que je ne comprends pas pourquoi tous les écrivains ne s’emparent pas du sujet. Je ne comprends pas comment on peut éviter une réalité aussi écrasante.» 1009

Penser (Pour ou contre) : Opposer le pour et le contre interdit de penser le pourquoi et le comment, a fortiori le vrai et le juste.  

Penser (Préalable) : Avant de critiquer le dolorisme, comprendre la douleur.

Penser (Prémisses) : Si les prémisses sont fausses, tout ce qui en découle l’est aussi. Il ne sert donc à rien, ou du moins, pas à grand chose, de se battre contre des conséquences…Lapalissade ? Néanmoins, une conséquence : si l’analyse du monde doit nécessairement préalablement prendre en compte ses fondements patriarcaux et, si ceux-ci ne sont pas pris en compte, dès lors…(Cf. Patriarcat)

Penser (Rapports de domination) : Aucun rapport de domination ne peut se justifier par un supposé monstrueux « consentement » à la domination. On peut noter d’abord que le dit consentement est différemment qualifié en termes de « gratification » qui serait « reçue » en échange ». On lit « jouissance », « désir », « amour », « identification » mais aussi « soulagement », « résignation », « complicité », « ratification », « sujétion », « sécurité », « soumission », « protection », « pactisation », « reproduction »… 1010 Mais, plus fondamentalement il n’est conceptuellement pas pensable de comparer un, non des « systèmes de dominations » - et un être humain singulier. Encore plus complexe que comparer «Dieu » [pour ceux et celles qui y croient] et soi…

Penser (Réalisme) :Jean-Marie Rouart (de l’Académie française), auteur de : « Penser en dehors du réalisme, c’est penser inutilement. » 1011 Pourrait être la pensée du libéralisme.

Penser (Savoir) :Penser c’est comprendre ce que l’on sait sans savoir qu’on le sait parce que tout a été fait pour qu’on ne le comprenne pas.

Penser (Vivre) : Ce qui n’est pas vécu, ce qui exige de refouler ses émotions, ses colères, ses intuitions, ses assurances, ses contradictions, ne peut être pensé. Tout refoulement est perpétuation et caution du monde, délesté de toute possibilité de sa critique. (Cf. Pervers narcissiques, Sciences sociales. Psychanalyse))

Penseur / penseuse : Peut être considéré comme tel/le, celui /celle qui, y compris bien sûr, opposé-e à vos propres pensées, vous permet de mieux le/la critiquer, tout en vous donnant les outils utiles, nécessaires à votre [auto]-critique. Nul-le n’est, tant s’en faut  ! pour cela, besoin d’être [considéré-e comme] philosophe. A l’inverse, s’en prévaloir, délégitime d’emblée celui / celle qui se présente (ou qui accepte d’être présenté-e) comme tel-le.
* Laisser venir à soi les pensées des autres…(Cf. Être humain. Soi, « Sciences » sociales, Méthode (Abécédaire)

V. Penser. Liberté :

Penser (Liberté) : Tout manque à qui manque de liberté. Assertion ontologique, grandiloquente, présomptueuse, vaine donc (au mieux), certes. Et pourtant, je ne peux l’enlever. Je la maintiens donc, dans l’attente…
* Ajout. 30 avril 2014. Et si ce commentaire révélait tout simplement l’inanité des ‘grands mots’ dont l’emploi a satiété, par accumulations, par sédimentations successives, par exclusions incessantes de leurs contradictions, sclérosent toute pensée qu’ils étouffent  d’emblée ?
* Ajout. 3 janvier 2015. Toute référence à la « liberté » d’une personne qui ne se précise pas : « à contraintes données » risque fort de cautionner les dites contraintes.

Penser (Liberté. Cassez Florence) : Auteure [après 7 ans de prison au Mexique] de : « Je ne me suis jamais battue pour ma liberté [...] Mon combat,  toujours été le même : mon innocence. » 1012
* Ajout. 27 janvier 2015. Florence Cassez « a entamé une action en justice pour obtenir des dommages et intérêts d'un montant de 36 millions de dollars ». 1013 (Cf. Justice)

Penser (Liberté. Stirner Max) : Auteur de : « La liberté vous dit seulement : ‘Libérez-vous, délivrez-vous de tout ce qui vous est à charge !’. Elle ne vous apprend pas qui vous êtes vous-même. » 1014 (Cf. Psychanalyse)

Penser (Liberté. Vaujour Michel) : Auteur [après 27 ans de prison, dont 17 à l’isolement] de : « Ne me libérez pas, je m’en charge. » Souvent repris, à juste titre...
* Ajout. 16 octobre 2015. À découvrir cette revendication, le14 octobre 2015, affichée par la manifestation de ceux et celles qui s’intitulent « sex workers » je comprends mieux comment celle-ci peut être utilisée pour justifier tout et n’importe quoi, le ‘pire’ inclus. Concernant son interprétation, tout dépend - pour qui la reprend à son compte - de qui l’exprime, dans quelle conjoncture, avec quelle finalité.

Penser (Liberté. Expression (d’) : Si la liberté d’expression est posée en postulat, si elle est considérée comme devant être garantie, elle fait potentiellement de chaque être humain un démiurge. Détruit toute idée du Politique. À propos, quelle est la différence avec la « liberté d’opinion » ?

Penser (Liberté. Presse (de la) : Terme valable, y compris pour la presse possédée par les marchands de canons et les banquiers ? Par les États (totalitaires ou non) ? Par l’argent tout simplement, alors que la presse est si injustement subventionnée [ou non] par l’État, par les entreprises, puisque, en l’état, elle ne peut vivre sans publicité ? Dans ces hypothèses, qu’en est il de la liberté des journalistes eu égard à leurs propriétaires de patrons, si l’on exclue la possibilité individuelle de faire appel à ‘la clause de conscience’? À n’aborder abstraitement que « la liberté de la presse », on omet tout simplement sa contradiction avec le droit de propriété des médias. Qu’en est-il par ailleurs de la liberté des citoyens confrontées quotidiennement à des infléchissements, de inversions, des dénis de sens, des mensonges émanant de la presse ? (Cf. Pornographie (Liberté d’expression)
* Ajout. 13 mai 2015. C’est notamment, en appel, en 1949, au nom de « la liberté de la presse », que Me A. Wurmser tentera de justifier les accusations à l’encontre de Kravtchenko, telles qu’elles furent exprimées par les Lettres françaises, journal communiste, dans lequel fut publié l’article : Comment fut fabriqué Kravtchenko. 1015

VI. Penser. Morale :

Penser (Morale) (1) : Sans morale (à définir), rien n’est acceptable ; c’est de cette contradiction indépassable à faire converger morale et politique que meurent les civilisations. (Cf. Féminisme (Morale))

Penser (Morale) (2) : Le mot d'ordre des corrompu-es de tous acabits : « Que l'on cesse de confondre morale et politique ! » ; « Il ne faut pas confondre le droit et la morale » [entendu le 22 mai 2014], etc.. Dans le même sens : « La vertu, cette catastrophe... » (Cf. Mœurs, Patriarcat, Robespierre, Vie-dite-privée)

Penser (Morale. Antonyme) : Le contraire de la morale, ce n’est pas l’immoralité ou l’immoralisme, c’est le rapport de forces. (Cf. Féminisme (Morale), Proxénétisme)

Penser (Morale. Aspiration à la) : Juger toute morale (philosophie, politique...) à l’aune dont celui/celle qui la défend ou la critique la vit effectivement donnerait à la morale (à la philosophie, la politique...) beaucoup d’air. (Cf. Cri du cœur, Vie-dite-privée)

Penser (Morale. Beccaria Cesare) : [1738-1794] Auteur, dans son Traité des délits et des peines, de : «  […] Cette opposition entre les lois fondamentales de la société et de la famille est une source abondante d’autres contradictions entre la morale publique et la morale domestique et engendre un conflit perpétuel dans l’âme de chaque homme. La morale domestique inspire la soumission et la crainte, l’autre le courage et la liberté : la première enseigne à restreindre le dévouement à un petit nombre de personnes qu’on n’a même pas choisies, la seconde à l’étendre à toutes les classes d’hommes ; l’une exige le sacrifice continuel à une vaine idole qu’on appelle le bien de la famille qui n’est souvent le bien d’aucun de ses membres, l’autre conseille de suivre son intérêt sans contrevenir aux lois,  mais peut inciter l’homme à s’immoler pour la patrie, en le récompensant par l’enthousiasme qui précède l’actions. De telles contradictions dégoutent les hommes de suivre la vertu, à cause de l’obscurité qui enveloppe les idées morales comme les objets passés. […] » Pourquoi les analystes, les thuriféraires de Beccaria n’ont ils pas relevé l’importance de cette analyse ? (Cf. Contraires, Hommes, Patriarcat, Vérité, Vie-dite-privée…) 1016

Penser (Morale. Codes d’éthique) : Chacun-e y met ce qu’il veut. Et chacun-e est censé-e être satisfait-e de l’avancée. Se substitue progressivement et efficacement à toute référence à la loi, qu’elle peut aussi modeler lorsque nécessaire.  
* Ajout. 16 octobre 2014. J’apprends que l’armée israélienne a un « code d’éthique » depuis le milieu des années 90. L’exemple se suffit à lui-même : toute critique est dès lors inutile. 1017

Penser (Morale. Condorcet) : « Quiconque a réfléchi sur l’histoire de la morale n’a pu s’empêcher de remarquer que l’honnêteté ne consiste, dans chaque nation, qu’à ne pas faire, même en étant sûr du secret, ce qui serait déshonorant s’il était connu du public. » 1018 (Cf. Vie-dite-privée) Si Condorcet avait pu dire vrai…

Penser (Morale. Critique) : Ce qui est criminel dans les incessantes attaques contre « la morale » - sans vergogne, assimilée au « moralisme » - c’est que la nécessaire recherche par chacun-e de sa propre morale, de ses propres valeurs et donc de ses propres idées est, elle aussi, déconsidérée. Que reste t-il alors ? (Cf. Féminisme. Morale)

Penser (Morale. D’Agoult Marie) :[1805-1865]Auteure, dans une lettre du 15 janvier 1836 à George Sand, de : « […] La morale publique […] se compose de quelques millions d’immoralités individuelles formant une morale publique d’après le même principe que veut que deux négations valent une affirmation. Convenu que l’on protestera en pensées paroles et actions contre ladite morale publique. » 1019

Penser (Morale. Féminisme) : Tant que la pensée de la nécessité morale personnelle et publique ne prendra pas la place première qui doit être la sienne, le féminisme (au singulier comme au pluriel) continuera d’être gangréné par ceux et celles qui utilisent ce terme pour justifier libéralisme, proxénétisme, pornographie, patriarcat…
* À cet égard, la responsabilité de la recherche (en sciences humaines notamment) est immense. Et l’une des questions majeures que je me pose est la suivante : par quels processus la recherche a t-elle si aisément et en si peu de temps été en mesure de justifier libéralisme, proxénétisme, pornographie, patriarcat ? Et ce, soit au nom du féminisme, soit de l’antiféminisme, l’emploi du terme de « genre » dissolvant la différence entre les deux. Les chercheurs-euses, les enseignant-es n’ont-ils/elles aucun « cas de conscience » moraux qui mériteraient d’être publiquement posés aux sciences sociales ? Et pourquoi les entendons-nous si peu ? (Cf. Sciences sociales. France. XXème siècle)

Penser (Morale. Gandhi) :Gandhi [1869-1948], dans son autobiographie, auteur de : « La morale est le fondement de tout et la vérité est le fondement de la morale. » 1020 Il est des analyses qui prennent de la valeur du fait de celui/celle qui les énoncent.

Penser (Morale. Justice) : Sans morale, la justice est impensable. Sans justice, aucune société n’est possible. (Cf. Justice)

Penser (Morale. Kant) : Kant n’a de cesse, dans les débats dits de fond, me semble t-il d’être évoqué, cité, si souvent pour intimider. Il m’est apparu que le moyen le plus efficient de faire cesser une prise de pouvoir de la parole, le premier étant celui de poser les questions, est effectivement d’invoquer, de questionner, de réfléchir sur les fondements de l’« d’impératif moral catégorique. » Une fois que vous avez repris la main, ne l’abandonnez pas, gardez la, et poursuivez. Mais, pour cela, préparez vous. Et sérieusement. Sur le terrain effectif de la morale. Et alors plus simplement, honnêtement, récuser cet argument d’autorité et simplement parler de « morale ».

Penser (Morale. Moraliste) : Censé être la preuve irréfragable de la stupidité d’une personne, qualificatif qui, en sus, adressée à une féministe, devient une injure. Ladite ‘critique’ a le grand avantage d’exonérer la personne qui en est l’auteur-e de toute réflexion la concernant. Le moyen le plus efficace pour y échapper est donc d’accuser un livre, un film, ‘l’autre’ d’être moralisateur/trice. ‘Jugement’ particulièrement prisée par les défenseurs-euses du système proxénète, qui - sans en avoir le monopole - peuvent sans excès d’inquiétudes, considérer toute idée même de morale comme un vieil oripeau démodé. Le vent tourne. (Cf. Féminisme (Morale), Injure, Proxénétisme)

Penser (Morale. Patriarcat) : Dans le processus en cours de la reconstruction d’une morale, d’un éthique politique, nécessairement mondiale, la nouveauté - historique - est que la prise en compte - centrale - de la critique anti-patriarcale ne peut plus être évacuée. (Cf. Hommes politiques. France. XXème siècle, Patriarcat, Vie - dite - privée)

Penser (Morale. Richesse) : Et si l’un des phénomènes le plus notable de notre époque était que la richesse - et le pouvoir, qui en règle générale l’accompagne - ne jouissait plus d’estime [morale] ? Qui plus est, n’étant plus porteuse ni de signification, ni de sens, ni de mérite, ni d’une quelconque culture, aléatoire qui plus est, la richesse n’est-elle pas heureusement devenue l’incarnation de l’injustice du monde ? Le fait que l’image que notre société tente de donner d’elle-même soit aux antipodes de cette analyse, le fait qu’elle ne cesse avec un acharnement suspect de tenter de nous assurer du contraire, plaiderait en ce sens.

Penser (Morale. Soi) : La morale, ce n’est pas porter un jugement sur d’autres [« faire la morale »] ; c’est réfléchir, poser, en soi, pour soi, pour le monde, les critères selon lesquels des jugements peuvent être posés. C’est expliciter les fondements de ses propres jugements, ce qui exige que l’on s’autorise préalablement à porter le dit jugement, que l’on se reconnaisse donc une valeur qui le légitime. Ce qui n’implique rien en termes de leur validité…. (Cf. Êtres humains. Soi)

Penser (Morale. Vérité) : Marc Bloch [1886-1944], dans son Testament spirituel rédigé en 1941, auteur de : « Je tiens la complaisance envers le mensonge, de quelques prétextes qu’elle puisse se parer, pour la pire lèpre de l’âme. » 1021

Penser (Morale. Weber Max) : Première exigence de toute morale (à reconstruire) : Dénoncer la distinction faite par Max Weber dans Le savant et le politique  entre « l’éthique de responsabilité » et « l’éthique de conviction » dont l’une des conclusions est : « Il n’existe aucune éthique au monde qui puisse négliger ceci : pour atteindre des fins ‘bonnes’, nous sommes la plupart du temps obligés de compter avec, d’une part des moyens moralement malhonnêtes ou pour le moins dangereux, et d’autre part la possibilité ou encore l’éventualité de conséquences fâcheuses. » 1022

VII. Penser (Obéir) :

Penser (Obéir) (1) : Ouvrir dès le plus jeune âge les débats sur les fondements de l’obéissance et donc sur les valeurs qui légitiment ou non sa nécessité, afin de clarifier, le plus tôt possible, les distinctions entre il-légalisme, in-justice, im-moralité, il-légitimité… (Cf. Êtres humains. Enfants. Obéir)

Penser (Obéir) (2) : Pour approfondir, élargir la réflexion sur l’obéissance, au delà de la question de sa nécessité au sein de tous les rapports de domination (et donc sur des fondements spécifiques en fonction de leur propre logique), penser la question entre supposés égaux.

Penser (Obéir. David-Neel (Alexandra) : Alexandra David-Neel [1868-1969], auteure de : « L’obéissance, c’est la mort. Chaque instant dans lequel l’homme se soumet à une volonté étrangère est un instant retranché de sa vie. » 1023

Penser (Obéir. Diderot) : [1713-1784] Diderot, auteur de : « Rien n’est plus difficile que de se défaire de l’habitude de commander, si ce n’est celle d’obéir […]. » 1024

Penser (Obéir. Springsteen (Bruce) : Bruce Springsteen [chanteur américain], auteur de : […] « quand ils m'ont dit : ‘assieds-toi’…Je me suis levé.  » 1025 (Cf. Femme remarquable (Parks (Rosa))

Penser (Obéir. Sénèque) : Sénèque, auteur de : « Quiconque se plaint, pleure et gémit, est contraint d’agir d’après la force qui le commande et se trouve entraîné malgré lui à l’obéissance. » 1026 (Cf. Féminisme, Mariage (Article 213 du Code civil), Perte de temps, Résistance)

Penser (Obéir. Stein Édith) :[1891-1943] [Concernant ses relations avec Husserl [1859-1938] - le Maitre - dont elle était l’assistante], auteure, en 1918 de : «  Dans le fond, c’est l’idée de me tenir à la disposition de quelqu’un que je ne peux supporter. Je peux me mettre au service d’une cause et rendre à quelqu’un toutes sortes de services par amour, mais me tenir que service de quelqu’un, en un mot obéir, je ne le peux pas. Et si Husserl ne s’habitue pas à me traiter comme une collaboratrice en pratique - c’est ainsi que j’ai toujours considéré notre relation et lui aussi, en théorie - alors nous devrons nous séparer. » 1027 Si elle quitta son poste, leurs relations ne cesseront jamais.

Penser (Obéir. Non) : Pour savoir / pouvoir / apprendre à dire « non », il faut d’abord tenter de comprendre pourquoi et comment on nous appris à obéir si aisément à une simple demande ; dès lors, si souvent même, anticipée, car si profondément intériorisée.Un souvenir marquant : Lors d’un procès, le geste de la main d’un avocat (à l’époque, années 80, responsable de la Ligue des droits de l’homme), à sa consœur par ailleurs féministe, en haut des marches d’un palais de Justice signifiant qu’il voulait lui parler ; attendant qu’elle monte le rejoindre. Ce qu’elle fit.  

VIII. Penser. Principe :

Penser (Principe) (1) : Cicéron, auteur de : « Je ne m’attache pas à une infinité de questions ; je me borne à considérer la question des principes dont toutes les choses sont formées. » 1028 Belle ambition, louable méthode…(Cf. Cause, Méthode, Réalisme, Question)

Penser (Principe) (2) : Comment reconnaître les principes gangrenés notamment par les intérêts ? Les lier avec ceux qui s’en réclament est un bon début…

Penser (Principe) (3) : Rien n’est possible sans principe, à charge pour celui/celle qui s’en prévaut de l’expliciter. Ce qui pose problème, ce n’est pas leur rigidité (définie par qui ?), mais l’affirmation de leur exclusivité.

Penser (Principe) (4) : Un principe n’a pas de cause. Mais a des conséquences.

Penser (Principe non contestable) : Dès lors qu’un principe est posé et affirmé, « le combat pour l’imposer » ne peut, au nom du ‘réalisme’, le contredire. Où alors les raisons qui ont exigé qu’il soit récusé doivent être, si elles sont possibles, affirmé. Condorcet, notamment dans ses Réflexions sur l’esclavage des Nègres 1029, est un excellent exemple des contradictions entre l’affirmation d’un principe et la volonté de leur auteur de vouloir mettre en œuvre ici « par degrés » (Cf. Chapitre IX) le processus qui, politiquement, y mènerait, sur le déni donc dudit principe.
- Vrai aujourd’hui pour tant d’analyses - toutes ? - présentées comme devant ‘abolir la prostitution’… (Cf. Proxénétisme (Abolitionnisme), Morale, Opposition (politique))

Penser (Principe. Benjamin Constant) : Benjamin Constant, pourtant auteur d’un magistral Cours de Politique constitutionnelle 1030, a opéré sans doute le plus rapide reniement politique de l’histoire.
* Constant écrit fièrement le 11 mars 1815 un article (ou deux selon M. Gauchet) féroce contre Napoléon, publié 19 mars dans lequel on peut lire : « Je n'irai pas, misérable déserteur, me traîner d'un pouvoir à l'autre, couvrir l'infamie par le sophisme, et bégayer des paroles profanées pour racheter une existence honteuse ». Mais, dans la nuit même, Napoléon de retour de l’Ile d’Elbe arrive à Paris et Louis XVIII abandonne la capitale. Constant s’enfuit en Vendée du 13 au 27 mars. Le 30 mars, il rencontre Napoléon et écrit le 4 avril 1815 « un article anonyme qui vaut ralliement ». Il le rencontre à nouveau le 14, [« C’est un homme étonnant »], le 15, 18, 19 avril, et in fine rédige pour lui un projet de constitution. Le 20 avril 1814, il est nommé conseiller d’Etat. 1031 Le 2 mai 1814, il écrit, sans gêne : « Il me faut d’ici au plus court temps possible un ouvrage politique qui rétablisses ma réputation et constate mes principes. 1032 »
* La Comtesse de Boigne fit un récit plus précis et plus féroce de celui de Marcel Gauchet sus évoqué. L’article où il annonçait son « hostilité éternelle à l’Empereur » fut imprimé dans Le Moniteur du 19 mars 1814. Constant fut « terrorisé » [du retour de Napoléon], se cacha, mais fut retrouvé par Fouché, « le lendemain » 1033 ». Il lui annonça que l’Empereur voulait le voir « sur le champ. » [...] « L’empereur l’accoste de la mine la plus gracieuse, le fait asseoir et entame la conversation en lui assurant que l’expérience n’a pas été vaine pour lui. Pendant les longues veilles de l’Ile d’Elbe, il a beaucoup réfléchi à sa situation et aux besoins de l’époque ; évidemment les hommes réclament des institutions libérales. Le tort de son administration a été de trop négliger les publicistes comme Monsieur Constant. Il faut à l’Empire une constitution et il s’adresse à ses hautes lumières pour la rédiger. Benjamin passa en une demi heure de la crainte d’un cachot à la joie d’être appelé à faire le petit Solon et de voir s’accomplir le rêve de toute sa vie, pensa se trouver mal d’émotion. Il fut transporté d’admiration pour le grand Empereur qui rendait si amplement justice au mérite de Benjamin Constant. Et l’article de l’auteur du Moniteur du 19 était, le 22, Conseiller d’Etat et prôneur en titre de Bonaparte. […] Toutes ces variations l’avaient fait tomber dans un mépris universel.», conclut-elle… 1034 (Cf. Conciliation (...), Libéralisme)

Penser (Principe. Rosanvallon Pierre) : Interrogé sur les « grands principes de la république » [ « Laïcité », « Liberté », « Égalité » ] et devant répondre à la question : «  Au delà des mots, comment trouver des remèdes ? » , il répondit : « Le problème, justement, ce n’est pas les grands principes, c’est de faire vivre les choses […] » Puis, interrogé sur « la non représentation des minorités », sur la non mise en œuvre par la gauche de « sa promesse fondamentale du vote des étrangers », il répondit : « La citoyenneté, elle n’est pas seulement un bulletin de vote ; elle est un statut. […] »  1035 Ambigu? Pour le moins…

IX. Penser (Vérité) :

Penser (Vérité) (1) : Benjamin Constant après avoir lu Xénophon : « Il y a des traces de vanterie dans sa relation de la marche de 10.000 et l’exagération du rôle qu’il a joué. On remarque pourtant malgré lui que ce rôle était assez subalterne. Le général lacédémonien le traitait fort cavalièrement. » Et il en conclut justement : « La vérité est une chose bien puissante et bien impliable, puisqu’elle se fait jour à travers tous les déguisements de l’amour-propre, dans un auteur qui a écrit il y a deux mille ans ». 1036 (Cf. Cacher)  

Penser (Vérité) (2) : Samuel Butler [1774-1839], auteur de (autour de 1890, mais publié en 1903) : « […] Il est non seulement permis, mais […] moral de la part de ceux qui prétendent être les gardiens et les dispensateurs par excellence de la vérité, et qui se font payer pour cela, d’organiser la conspiration du silence contre les choses dont la vérité apparaitrait immédiatement à tout investigateur désintéressé. » 1037

Penser (Vérité) (3) : Frédéric Nietzsche [1844-1900] : « Lorsque nous plaçons la vérité sur la tête, nous ne nous apercevons généralement pas que notre tête, non plus, n’est pas placée là où elle devrait être. » 1038

Penser (Vérité) (4) : George Sand [1804-1876] : « […] Parce qu’une vérité, n’eût-elle vécu qu’un jour, prend son rang et son droit dans l’histoire. » 1039

Penser (Vérité) (5) : George Sand, encore, au terme de sa vie : « Nous sommes tous malades de vérités rentrées. » 1040 À l’instar des civilisations, aveuglées de leur propre évidence [jusqu’à ce que les « barbares » leur impose par la violence la tyrannie dont ils ont été leurs victimes pendant des siècles ?]

Penser (Vérité) (6) : Gabrielle Russier [1937-1969] : « Peut être qu’on ne voudra jamais me croire - et c’est si souvent que je me révolte à l’idée d’être enfermée pour rien - mais l’essentiel est de porter la vérité en soi. Elle était, elle est si simple. Tellement simple que personne ne la voit. Comme toutes les choses belles et simples. » 1041 (Cf. Justice)

Peser (Vérité) (7) : Jean Malaurie : « J’ai voulu, pour être plus proche de la vérité, construire ma pensée. » Et c’est le même homme qui a aussi « pensé » à la création de la merveilleuse collection «Terres Humaines » (Plon). 1042

Penser (Vérité) (8) : John Stuart Mill, [1806-1873] auteur de : […] «  C’est à peine si j’ai trouvé un être qui insista autant que moi pour examiner la défense de toutes les opinions, quelle que fut leur nouveauté ou leur ancienneté, convaincus que les erreurs elles-mêmes doivent reposer sur un substrat de vérité et qu’en tout état de cause, l’analyse de ce qui les rend vraisemblable profite à la vérité. » 1043

Penser (Vérité) (9) : Toujours Stuart Mill [1859] : […] « La vérité bénéficie encore plus des erreurs d’un homme qui, après les études et la préparation nécessaire, pense par lui-même, que des opinions vraies de ceux qui les détiennent uniquement parce qu’ils s’interdisent de penser. Non pas que la liberté de penser soit exclusivement nécessaire aux grands penseurs. Au contraire, elle est aussi indispensable - sinon plus indispensable - à l’homme du commun pour lui permettre d’atteindre la stature intellectuelle dont il est capable. Il y a eu de, et il y aura encore peut-être, de grands penseurs individuels dans une atmosphère générale de d’esclavage intellectuel. Mais, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais dans une telle atmosphère de peuple intellectuellement actif. » 1044

Penser (Vérité) (10) : Il y a plus de vérité politique dans le cri à la mort d’une vieille femme Ukrainienne du Donbass, dont la vie, dont l’environnement, dépend de tirs venant d’elle ne sait où, lancés par elle ne sait qui, et signifiant elle ne sait quoi, que dans toute « l’intelligence » de tous les stratèges. (Cf. Politique. Guerre)

Penser (Vérité) (11) : Antoni Gramsci [1892-1937], auteur de : « J’ai toujours été d’avis que la vérité porte en soi son propre remède […] » 1045 Profond.

Penser (Vérité) (12) : Victor Schœlcher [1804-1893], auteur de : « Calomnier un propriétaire d’esclaves ! A quoi  bon ? La vérité suffit et au delà. » 1046

Penser (Vérité) (13) : L’abbé Grégoire [1750-1831] abolitionniste de l’esclavage, évoquant « quelques écrivains, quelques orateurs courtisans », auteur de (en 1822) : « Ont-ils émis un reproche trop mérité, une proposition courageuse ? Vite, ils s’efforcent de l’atténuer par des compliments, comme si la vérité n’était qu’un badinage. » 1047

Penser (Vérité) (14) : Lessing [1729-1781], auteur de : « Ce n’est pas tant la vérité qui importe, que de garder l’incessant élan vers la vérité. » 1048

Penser (Vérité) (15) : Marie d’Agoult (Daniel Stern) [1805-1876] auteure de : «  […] Pour une vérité qui se dit de siècle en siècle au monde, combien d’erreurs monstrueuses, absurdes, s’accréditent chaque jour ! Que de préjugés inqualifiables s’établissent ! Que de mensonges sociaux jouissent d’un droit de prescription et se couvrent, avec le temps, d’une rouille sacrée qui les rend en quelques sorte indestructibles ! » 1049

XV. Politique

I. Politique : Abus (1,2,3) ; Admiration ; Allégorie ; Anarchiste / Libertaire ; Animalisation du monde ;  Associations (1,2,3) ; Autodestruction ; Autogestion ; Autorité ; Avant-garde ; Calomnie ; Care ; Charité ; Céder (1,2,3) ; Choix ; Communauté internationale (1,2) ; Complot (Théorie du) (1,2) ; Concept ; Conciliation [concession, compromis, médiation, négociation, transaction] ; Connaissance ; Consentement (1,2) ; Constituante ; Contrat ; Convention ; Couleuvres (Avaler des) ; Crédibilité ; Cri du cœur ; Dignité ; Différence ; Discipline ; Diversité ; Écologie. COP.21. Femmes ; Élite ; Espoir ; Évolution ; Exception ; Exemples ; Front National (1,2) ; Front National (Le Pen Jean-Marie) ; Frontières ; Gagner ; Gauche ; Géopolitique (1,2) ; Global ; Gouvernance (bonne) ; Hiérarchie (1,2,3,4) ; Hugo (Victor) ; Idéal ; Idéologie ; Imaginaire ; Intérêt ; Intérêt (Personnel) ; Inventer ; Irrécupérable ; Jouissance ; Journaliste ; Laïcité ; Libéralisme (1,2,3,4) ; Libéralisme (Peuple) ; Médias ; Mépris ; Mensonge ; Morale ; Moyenne ; Mythe ; Nationalisme (1,2,3,4,5) ; Non ; Obéissance ; Obéissance (David-Néel Alexandra) ; Opposition ; Oppression ; Panégyrique ; Paradoxe ; Parité (1,2,3) ; Parité (Femme Politique) ; Pauvreté ; Pessimisme ; « Plafond de verre » ; Penser ; Politicien-nes ; Pouvoir (1,2,3) ; Profit ; Projets ; Propriété sociale ; Provocation ; Radicalité ; Réalité (1,2,3,4) ; Réalisme ; Réforme (1,2) ; Réformisme ; Républicains ; République (1,2) ; Résignation ; Résistance (1,2) ; Responsabilité ; Révolte ; Ruses ; Scandale ; Sciences-po (1,2) ; Sécurité ; Services secrets ; Sondages d’opinion ; Sport ; Tabous ; Terrorisme (1,2,3,4) ; Tolérance ; Tout (1,2) ;Transcendance ; Transmettre ;Transparence (1,2) ;Transparence [toute relative du patrimoine des politiques] ; Trop ; Universel ; Utopie (Crédible) ; Utilitarisme ; Valeur ; Vérité (1,2,3,4) ; Vertu (1,2) ; Victime (Parole de) ; Violences ; Vengeance ; (162)II. Politique. Démocratie :Démocratie ; AG quotidienne ; Avortement (Femmes) ; Bon citoyen ; Crimes ; Démocratie / Dictature ; Élections (1,2) ; Élections Législatives. France ; Élections (Signification) ; Europe  ; Génocide Rwandais ; Mandat ; Mandat. Cumul ; Modes de scrutin ; Parti politique ; Patriarcat (1,2) ; Peuple (1,2,3,4,5) ; Référence (à) ; Relativité, Historicité ; Social-démocratie ; Suffrage universel ; Suffrage universel (Critique anarchiste du) ; Sujet ; Vérité ; Volonté générale ; Vote ; Vote des femmes (1,2,3) ; Weil Simone (36) ; III. Politique. Égalité : Égalité (1,2,3,4) ; Chances ;  Inanité ; « Nous ne demandons pas la lune. Nous exigeons juste l‘égalité » ; Revendiquer ; Salaires  hommes/femmes ; Sexes ; Voile (11) ; IV. Politique. État : État ; État (Critique) ; État de droit ; État et Démocratie ; Répression ; État. Institutions. France. Constitution française de la 5ème République ; Présidents de la République ; Sénat (1,2) ; Sénateurs ; Sénatrice (Comment devenir...) ; Séparation des pouvoirs ; Nietzsche ; Raison d’État ; Zénon d’Elée (15) ; V. Politique. Guerre : Guerre (1,2) ; Abolition ; Analyse ; Antiféminisme ; Antimilitarisme ; Assaut ; « Bourrage de crâne » ; Clausewitz (Carl von) ; Daech (1,2) ; Femmes et enfants ; Grève ; Kipling Rudyard ; Illusions ; Habib (Claude) ; « [L’] Humanitaire » ; Imbéciles ; Leopardi (Giacomo) ; Métaphores militaires ; Mères de famille ; Péret Benjamin ; Politique française au Moyen-Orient ; Rafle du Vel d’hiv ; Rousseau Jean-Jacques;Voltaire (26) ; VI. Politique. Lois : Lois (1,2) ; (Loi. Miller Alice) ; Lois (Mœurs) (1,2,3,4) ; Lois. (Nombre et confusion des) ; Lois (Sand George) ; Lois. (Sénèque) (10) ; VII. Politique. Lutte : Lutte ; Lutte (Personnalisation) ; Luttes des femmes ; Luttes de femmes (Autonomie) (4) ; VIII. Prison : Prison (1,2) ; Bracelet électronique ; Fouille à corps (1,2,3,4) ; Fourgon cellulaire ; Guantanamo ; Pédophile (en prison) ; Pelletier (Madeleine) ; Petite Roquette (1,2) ; Saint Lazare ; Taubira Christiane (15) ; IX. Vie :Lutte ; Perdre sa vie à la gagner ;Vie - dite - privée (1,2) ; (Droit à) ;Hommes politique français (1,2,3) ; Human’s Rights Watch ; Et code civil ; Et démocratie ; Refaire (sa) (12)26 février 2016 : 291 Items

I. Politique :

Politique (Abus) (1) : Se référer à un « abus », dénoncer un « abus », vouloir réformer sur le fondement des « abus », c’est légitimer la norme, les normes qui les fondent et dès lors cautionnent les systèmes politiques, économiques dont ils sont indissociables. Dénoncer toujours plus d’« abus », c’est tout en maintenant l’inscription au sein des normes dominantes, en justifier de nouvelles, et ouvrir la voie à d’autres dépossessions, d’autres injonctions, d’autres dépendances…
- Valable pour « la loi », mais aussi pour « l’excès », « la dérive », « l’outrance », « la démesure », « l’exception », « la discrimination », « le seuil critique »… (Cf., Justice. Droit. Amnesty International, Patriarcat, Sexe-s, « Sciences » sociales. Économie

Politique (Abus) (2) : Lu dans Michelet : « Calonne (Ministre et Contrôleur général des finances de Louis XVI entre 1783 et 1787) dit un mot admirable quand il avoua le déficit, montra le gouffre qui s’ouvrait : « Que reste t-il pour le combler ? Les abus. » 1050 (Cf. « Sciences » sociales. Économie, Penser. Sens)

Politique (Abus) (3) : Simone de Beauvoir [1960]. Concernant la torture par l’armée français en Algérie sous De Gaulle], auteure de : […] « Il serai vain de s’indigner : protester aujourd’hui au nom de la morale contre des « excès » et des « abus », c’est une aberration qui ressemble à de la complicité. Il n’y a nulle part d’abus ou d’excès, mais partout un système. […] » 1051 Juste, à ceci près que le patriarcat, et non pas le seul colonialisme, relève, lui aussi, d’une analyse en termes de « système »…(Cf. Patriarcat)

Politique (Admiration) : Toute admiration, idées incluses - en ce qu’elle est un écran à la critique - est aliénation. (Cf. Penser. Idées, Panégyrique)

Politique (Allégories) : Maria Deraismes, auteure de : « En regardant cette République, représentée sous les traits d’une femme, et d’une femme qui pense, le souvenir de femmes illustres qui ont contribué, dans une si large mesure, à l’établissement d’un ordre nouveau, s’offre à mon esprit, et je constate de singulières inconséquences. En effet, toutes les fois qu’il s’agit de personnifier artistiquement un grand sentiment, une grande idée, on emprunte, de préférence à toute autre, la forme féminine, la considérant comme la plus propre à exprimer, avec le plus de pureté et d’élévation, le sublime, l’idéal. Eh bien ! Par une contradiction étrange, cette femme qui figure la Justice, n’obtient pas la justice ; cette femme qui figure la Liberté ne jouit pas de la liberté ; cette femme qui figure la Loi a contre elle, la loi. » 1052 Très forte pensée politique. (Cf. Femmes)

Politique (Anarchiste / Libertaire) : Un-e anarchiste / libertaire devrait hiérarchiser ses refus. Et doit intégrer le patriarcat dans ses critiques des rapports de domination à combattre ; faute de quoi il le légitime. Et dès lors, dévoile les limites, pour employer un euphémisme, de ses critiques anti autoritaires.

Politique (Animalisation du monde) : Méditer : « Le danger de retourner à l’animalité est réel ». 1053
Quelques repères récents :
* La pub « Guerlain Homme » sur une gigantesque photo de Sébastien Chabal (septembre 1998) « Pour l’animal qui dort en vous », concernant la marque censée incarner le raffinement, la distinction et la richesse...
* L’article III-121 de la constitution européenne : « L’Union et les États membres tiennent pleinement compte des exigences du bien être des animaux en tant qu’êtres sensibles […] » et l’article III-154 qui évoque […] « la protection de la santé et de la vie des personnes et des animaux […] ».
* Sans oublier les innombrables reportages animaliers, dans des paysages le plus souvent dépourvus de tout être humain, et leurs incessantes « luttes pour la vie », indissociables de leurs sempiternels « mâles dominants » et « maîtres du harem »....
* Mais aussi le - de plus en plus fréquent - ? : « On n’est pas des chiens ! » et le « arrêtez de nous prendre pour des ânes »...
* Et enfin, dernièrement, entendu, à propos des sèches : « La mission de leur vie est de procréer. » 1054 (Cf. Femmes, Publicité)
* Ajout. 14 mai 2014. Louise Michel, auteure de : « Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes. » 1055

Politique (Association) (1) : L’image d’un entonnoir - en tant que filtre, canalisation [d’idées, de revendications, de paroles, de dénonciations, d’analyses…] - ne cesse de me venir à l’esprit. (Cf. Féministes. Associations)

Politique (Association) (2) : L’État se décharge progressivement sur les associations pour assumer, gérer, ce qu’il ne veut plus prendre en charge. Dès lors, il lui est absolument nécessaire de politiquement les contrôler, de les vider de leur substance, d’en assécher les pensées neuves, originales, fécondes ; ce qu’il réussit fort bien.
* Ajout. 21 mars 2015.À l’écoute sur Radio Libertaire, puis, à la lecture du texte important de Nadine et Thiery Ribaud, intitulé Fukushima. Cogérer l’agonie, j’ai pensé que cette analyse / dénonciation concernait aussi l’évolution du rôle et le fonction politique des associations féministes et devait nous faire réfléchir. J’en relève un passage :[…] « Cogérer les dégâts du désastre nucléaire aide à franchir la distance qui séparait le terrible de l’acquiescement au terrible. Cogérer les dégâts du désastre nucléaire amène à prendre part au dispositif permettant de consentir à la contamination, à apprendre aux hommes à vivre dans de mauvaises conditions d’existence et à faire pénétrer celle-ci dans la culture de masse. Cogérer les dégâts du désastre nucléaire, c’est s’inscrire dans le paradigme de l’ordre, non dans celui de la transformation. » 1056 […] Certes, les associations féministes ne peuvent être toutes réduites à, définies ainsi, et ce d’autant moins que le terme de cogestion ne les concernent stricto sensu pas, mais toutes sont concernées par cette analyse. (Cf. Féministes. Associations)

Politique (Association) (3) : Les associations servent souvent à maintenir sous le boisseau les scandales, c’est à dire la vérité, afin que l’on puisse continuer à ne voir la crudité, la réalité du monde que sous leur apparence ponctuelle, reformatée, médiatisée, passée au filtre de l’acceptable politique. Et ce, en échange de quelques maigres, sinon humiliantes, subventions et de quelques passages [au filtre de l’acceptable] dans les médias. Concrètement, sans que les associations ne soient jamais maîtresses de l’ordre du jour, c’est à dire de l’importance qu’elles accordent, elles, aux sujets devant être abordés, traités, analysés, dénoncés ; bref, maîtresses de leur langage, de leurs analyses, de leurs vérités.

Politique (Autodestruction) : Il la voulait objet. Il n’était pas sujet. Les deux sombrèrent dans l’autodestruction. (Cf. Droit, Patriarcat)

Politique (Autogestion) : Dévoile, révèle les capacités, les compétences, les aspirations, mais aussi les blocages enfouis ; réaménage tous les rapports de pouvoir ; permet tous les progrès, toutes les avancées, mais provoque aussi nécessairement réaménagements, et donc salutaires conflits, nécessaires ruptures, positives - ou non -  recompositions.
- Ne jamais oublier qu’un responsable nazi employa le terme d’autogestion concernant le ghetto de Varsovie. 1057

Politique (Autorité) : Au moment même où la personne qui s’en estime investi-e l’affirme, elle la perd. 1058 Le principe hiérarchique, inhérent à tous les rapports de domination, est là pour la conforter dans son pouvoir ; c’est son rôle, sa fonction. Se libérer de l’autorité : préalable à / condition de / ambition pour toute [r]évolution [personnelle], [politique] ?

Politique (Avant-garde) : Comment expliquer que la [l’extrême] gauche soit, si souvent, à l’avant-garde de l’antiféminisme ? En reconnaissant, à leur juste place politique, les apports féministes, les personnes qui s’en réclament auraient dû alors rompre avec le concept même d’avant-garde dont ils /elles s’estimaient avoir le monopole.
- Nombre de féministes - et nul-le n’en est prémunie - n’en pensent-elles pas aussi de même à l’égard « des femmes » ? (À prolonger…) 1059

Politique (Calomnie) : En réaction à la Résolution du Congrès de La Haye de septembre 1872 d’exclure Bakounine et ses soutiens de l ‘Association internationale des Travailleurs, l’un de ses membres réagit ainsi : « ‘Il faut payer ces gens (les ‘marxistes’) de leur propre monnaie ; ils calomnient, calomnions-les aussi’ ».
Bakounine, selon Malatesta, « se secoua comme un lion blessé, foudroya du regard celui qui venait de faire une telle proposition, se dressa de sa taille de géant et s’écria : ‘Que dis-tu là, malheureux ! Non, plutôt être mille fois calomnié, même si la calomnie devait être écoutée, que de s’abaisser, vis-à-vis de soi-même, à être un calomniateur.’ Je revois encore le geste magnifique. » conclua t-il. 1060 (Cf. Êtres humains. Relations entre. Injure)

Politique (Care) : Terme anglo-saxon dont la fonction - principale ? - est de continuer à faire travailler les femmes (en avant-gardes...) pour rien ou pas grand-chose dans les fonctions dites de ‘service’, sous couvert de réhabiliter les valeurs (non marchandes) de la société (qui nous est présentée comme) future. (Cf. Charité)

Politique (Céder) (1) : B.A BA de la politique : lorsqu’un-e politique [vous] demande : « Sur quoi êtes vous prêt-e à céder ? », répondre d’emblée : « Sur rien». Valable aussi pour « négocier ».

Politique (Céder) (2) : Après « Quand céder n’est pas consentir » [Nicole Claude Mathieu], ne jamais céder ?
* Questions subsidiaires : Que signifie : « consentement » ?Qui en serait juge ? Et comment même penser l’idée même d’un consentement au sein des multiples rapports de domination qui structurent si fortement, si fondamentalement nos vies ?
* Ajout. 25 août 2014. Après lecture, ce matin, du livre de Samuel Pisar, Le sang des autres, 1061 je m’interroge : cette première assertion - ne jamais céder - n’est-elle pas un déni de ceux et celles pour qui l’idée même de « consentir » et donc de « céder » n’est pas même plus pensable, une injure faite aux damné-es du monde ? Ce qui est en cause ici, ce n’est pas seulement la question du statut de la parole. (À poursuivre) (Cf. Consentement)

Politique (Céder) (3) : Une fois avoir cédé, protester, retenir, négocier ne vaut.

Politique (Charité) : La critique-de gauche de-la-charité [de la pitié, de la compassion…] - laquelle sert utilement de justification à l’égoïsme - a eu aussi pour fonction et pour effet d’enfermer dans l’infra-politique les engagements, notamment religieux, des femmes et dès lors leurs apports à [la critique de] la société. On peut comprendre l’histoire des multiples manifestations de l’engagement femmes sans la relier à la charité. Dévalorisée, ridiculisée, qualifiée sans nuance de « bourgeoise », il est impossible de comprendre les liens, les passages entre ladite charité et la longue maturation historique de l’engagement féministe. Sans évacuer les nombreuses et justes critiques concernant la pratique religieuse, conservatrice, réactionnaire de la charité, celle-ci, difficilement dissociable de la philanthropie, doit être interrogée dans ses multiples significations : la charité signifinant a minima : « être avec », peut générer et justifier tout à la fois le « don de soi », le « care », le « caritatif », le « travail social », la « solidarité », l’« engagement », y compris politique. La charité a pu donc historiquement avoir contribué à la perpétuation mais aussi à la subversion des valeurs qui fondent le monde. En tout état de cause, comment ne pas penser que les attributions affectées, assignées aux femmes pendant des siècles n’aient pas contribué à leur compréhension, à leur ouverture aux « autres » ? Et n’aient pas, par leurs effets positifs, profondément modelés les sociétés ? (Cf. Femmes. Charité, Politique. Care, Féminin)

Politique (Choix) : Le maître mot du libéralisme. La prostitution : « un choix » ; le voile : « un choix » ; « la contraception » : « un choix » ; l’avortement : « un choix » ; la GPA (« Gestation pour autrui ») : « un choix » ; l’émigration : « un  choix » ; Bientôt ? Déjà ? : l’aliénation : « un choix » ; l’exploitation : « un choix » ; l’esclavage : « un choix ». On peut remplacer « choix » par « liberté », « chance » et/ou « contrainte », déclinées sous toutes leurs formes...L’individualisme au service de la légitimation de tous les systèmes de domination. (À prolonger)  

Politique (Communauté internationale) (1) : Terme récemment apparu [après épuisement de la « gouvernance [mondiale] ?»] que peu se précipitent de qualifier, d’interroger, de clarifier et encore moins de critiquer. Incidemment, ce sont souvent les mêmes qui emploient ce terme et qui s’opposent avec force au « communautarisme », terme dont la définition n’est, elle-même, pas plus explicitée.
- Plus les mots sont indéterminés, équivoques, polysémiques, et si souvent ne veulent strictement rien dire, plus ils sont fonctionnels pour la perpétuation du monde. On matraque la pensée de chacun-e avec l’imposition de termes que chacun-e interprète selon son entendement. Dès lors dans cette confusion délibérée, la pensée politique s’estompe et le monde continue plus aisément sur ses bases…
* Ajout. 2 décembre 2014. La référence à la « communauté internationale » se substitue à celle [déjà plus que confuse pour employer un euphémisme] de « droit international ».Mais, elles peuvent aussi coexister. (Cf. Droit international, Droits humains, Langage, Penser)

Politique (Communauté internationale) (2) : Entendu sur France Culture [10 novembre 2012] l’expression de « communauté économique internationale » sans que l’ajout du terme « économique », pourtant si politiquement signifiant, ne soit relevé.

Politique (Complot. Théorie du) (1) : Y faire référence (pour le dénier) a pour fonction essentielle d’invalider un raisonnement et, plus encore, d’empêcher toute analyse globale, systémique. Efficace pour couper court, d’emblée, à toute hypothèse politiquement gênante.
À son évocation, rechercher ce que son auteur cherche à cacher s’avère fructueux.

Politique (Complot. Théorie du) (2) : « Des fonds de la CIA ont servi à financer Al-Quaïda » 1062 : entre autres incessants exemples de pseudo « complots » notamment étatiques (si fonctionnels, utiles, nécessaires, pour leurs auteurs) dont l’histoire est constituée, et dont le progressif dévoilement actuel nous laisse deviner le nombre de ceux qui nous été et restent cachés….  

Politique (Concept) : Chaque système de domination exige ses propres concepts ; tout amalgame interdit de les penser de manière appropriée : Exemples : pornographie de la pauvreté, esclavage du prolétariat, féodalité de la finance… (Cf. Langage, Patriarcat. Concept, Politique, Proxénétisme)
* Ajout. 22 juin 2015.L’emploi par moi du terme de « Droit de cuissage » est-elle une contradiction de cette assertion ? (À creuser, prolonger) (Cf. Violences à l’encontre des femmes. Droit de cuissage)

Politique (Conciliation, concession, compromis, médiation, négociation, transaction...) : Légitimation quasi inéluctable de la loi du/de la plus fort-e qui, lui/elle a posé les règles du jeu. Délègue la responsabilité et légitime qu’un-e autre parle en votre nom et à votre place. Révèle la faiblesse et accroit la dépendance de l’autre. Crée malentendus et confusions. Facilite ruses et stratagèmes. Ne résout rien. Ne satisfait personne. Ajourne les solutions nécessaires. Interdit toute aspiration, toute recherche de vérité et de justice. Absolument nécessaire au maintien de l’ordre public. Et donc au chaos. (Cf. Céder)
* Ajout. 12 Novembre 2014. Pour une position contraire, cf., Benjamin Constant : « Pourvu que l’ordre soit maintenu, les jouissances de la civilisation subsistent pour un temps plus ou moins long sous n’importe quel maître ; or , les transactions, les capitulations, les concessions sont des moyens plus sûrs pour que l’ordre ne soit pas détruit, que des résistances qui, surmontées, amènent des violences, et qui, même victorieuses, entraînent un état transitoire d’anarchie. » 1063 (Cf. Libéralisme, Principe (Reniement / Revirement))

Politique (Connaissances) :En sus de l’analyse (critique) de son propre vécu, on a aussi la vision du monde - et donc la capacité à l’analyser politiquement - à la mesure du spectre de ses connaissances.

Politique (Consentement) (1) : Qui est juge d’un « consentement » ? Que justifie un « consentement » ?L’imposition du silence n’est-il pas la manifestation la plus courante de l’expression du pouvoir, de la force, de la violence ?Toute référence à un quelconque consentement, quelque soit le champs de son application, (contrat notamment) justifie tous les rapports de domination. (Cf. Céder, Contrat)

Politique (Consentement) (2) : Le gouverneur de l’État de Californie, Jerry Brown, a signé tard dimanche, 28 septembre 2014, la nouvelle loi, surnommée « Yes means yes » (« Oui, c'est oui »), une première aux États-Unis. Selon ce texte, les partenaires sexuels doivent donner « leur accord explicite, conscient et volontaire » avant toute relation sexuelle. « L'accord explicite ne peut être donné par quelqu'un d'endormi, d'inconscient », ou s'il ou si elle est « sous l'influence de drogues, d'alcool ou de médicaments », stipule le texte de loi 967 sur les agressions sexuelles sur les campus. » Une véritable révolution ? 1064  Le Monde, pour sa part, toujours aussi rigoureux en la matière, titre : « Sur les campus américains, au lit, il faut dire « oui ». 1065 En réalité, cette loi signifie que l’absence d’un « non » ne signifie pas « oui ». (Cf. Pornographie (Niel Xavier) ), Oui / Non, Viol)

Politique (Constituante) : Dès lors que des mouvements socio-politiques, porteurs de projets vécus par certain-es comme révolutionnaires (Égypte, Tunisie …) remettant en cause les fondements d’une société, faire appel à des élections afin de et / ou inscrire le projet de rédaction d’une nouvelle constitution porte nécessairement en soi l’échec des dits projets. En effet, pour se présenter aux élections, il faut des moyens, des hommes/femmes dits ‘politiques’, des machines électorales. C’est donner les clés de l’avenir aux partis politiques, lesquels, y compris dans l’opposition, se sont construits dans le cadre même du régime ancien. C’est donc, nécessairement, perpétuer les cadres, les référents, les normes du système politique ancien que les révolutionnaires (toutes tendances politiques confondues) avaient pour ambition et pour projet de subvertir. Dans ces conditions, par ailleurs, toute analyse féministe est d’emblée exclue.

Politique (Contrat) : Tout contrat signé - ou, le plus souvent, implicite - entre deux ou plusieurs personnes l’est nécessairement entre des co-contractants inégaux. Et pourtant, ils /elles doivent en respecter les clauses à égalité d’engagement. L’une des plus flagrantes injustices ? (Cf. Mariage (Contrat))

Politique (Convention) : Toute convention est fausseté.

Politique (Crédibilité) : Danton, auteur de : « Ils refusaient de me croire pour conserver le droit de me perdre. » 1066 Pertinente analyse.

Politique (Cri du cœur) : De l’air ! On étouffe ! Certes, peu élaboré, mais ouvre la voie à l’analyse de Tocqueville - les termes devant être adaptés et repensés - concernant l’urgence d’« adapter l’état politique à l’état social, les faits aux idées et les lois aux mœurs. » 1067 Reste alors à définir ces termes… (Cf. Économie, Patriarcat…)

Politique (Différence) : « Nous sommes différent-es [des autres] » : à la - nécessaire - genèse de tous les messianismes, de tous les totalitarismes, de tous les nationalismes. Dès lors, toute revendication d’un « droit à la différence » politiquement ne veut rien dire. Au mieux…

Politique (Dignité) : Déclarations de Syriza (Grèce) :« Nous ne reconnaissons pas la troïka » 1068 et « La Grèce se dit prête à se passer des 7 milliards d’euro de l’UE » 1069 Premières déclarations dignes d’un chef d’état européen, depuis…? Les contraintes, les humiliations imposées par l’Europe et de chacun des pays la composant à la Grèce resteront une honte à jamais. Ce fut un déni du concept même de politique - ici, en l’occurrence, sous la forme de la démocratie représentative - par l’Europe qui fut ici mise si brutalement mais si efficacement à nu.

Politique (Discipline) : [1796] Napoléon, lors de la campagne d’Italie, dans une lettre à Carnot : « La discipline se rétablit tous les jours ; mais il faut souvent fusiller, car il est des hommes intraitables qui ne peuvent se commander. » 1070 La discipline n’est pas qu’à l’armée « la force principale »…(Cf. Guerre, Hiérarchie, Violences (Patriarcales))

Politique (Diversité) : Terme politiquement avantageux. Remplace en effet : racisme, féminisme, égalité, parité, mixité, handicap, couleur de la peau, origine sociale, nationalité etc, etc… Un nouveau venu : « La diversité sexuelle » …
- La Charte de la diversité en entreprise - pour encore plus de confusion - mérite la lecture.

Politique (Écologie. COP. 21) : En sus des critiques nécessaires au texte adopté le 12 décembre 2102 - une « mascarade » et elle ne pouvait être autre chose - chacu-ne doit savoir qu’en l’entérinant [ou non], on légitime nécessairement, sans aucune référence à aucun droit, le ‘concept’ d’« autonomisation des femmes », séparé de celui d’égalité « entre le sexes ». Et au conditionnel. Voici la référence évoquée : « Les Parties au présent Accord… Considérant que les changements climatiques sont un sujet de préoccupation pour l’humanité tout entière, les Parties devraient, lorsqu’elles prennent des mesures pour faire face à ces changements, respecter, promouvoir et prendre en considération leurs obligations respectives concernant les droits de l’homme, le droit à la santé, les droits des peuples autochtones, des communautés locales, des migrants, des enfants, des personnes handicapées et des personnes en situation vulnérable, et le droit au développement, ainsi que l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et l’équité entre les générations. » 1071

Politique (Élite) : Personnes censées chargées de reprendre à leur compte et/ou d’incarner, peu ou prou, le système de pensée nécessaire à la légitimation du fonctionnement du monde. Actuellement, statut difficile à assumer ; alors, on élargit le cercle. Remplacer par «classes dirigeantes»…
* Ajout. Juin 2013. Entendu, concernant la situation politique en Algérie, l’expression d’« élites de masse à la dérive ». [juin 2013]  

Politique (Espoir) : Héraclite, auteur de : « Si tu n’espères pas l’inespéré, tu ne le trouveras pas. […] » 1072  Évident et juste. Banal ? (Cf. Réalité)

Politique (Évolution) : Les débats concernant les représentations sont remplacés par ceux concernant les stéréotypes, qui eux mêmes se substituent à ceux concernant les symboles, les quels remplacent ceux concernant les transgressions et les tabous, tous se substituant à ceux concernant… le réel. On peut aussi remplacer les mots entre eux et inverser l’analyse…

Politique (Exception) : Ce n’est plus l’exception qui confirme la règle, ni l’exception qui devient la règle ; c’est l’exception qui a pour fonction, pour finalité de détruire la règle et contribue ainsi, faute d’alternatives, à l’élargissement de la sphère de le confusion. Vrai aussi pour « Minorités / Majorité »… (Cf. Justice. Droit)  

Politique (Exemples) : Boris Vian, auteur de : « Les hommes de ma génération en ont assez des leçons ; ils préfèrent les exemples. » 1073 ; Rousseau, auteur de : « Rois, instruisez d’exemple » 1074  ; Sénèque, auteur de : […] « tu feras beaucoup pour elle (Novatilla) quand tu ne ferais que lui donner l’exemple. » 1075 ; Tacite [concernant Vespasien], auteur de : « La déférence pour le prince et l’empressement à l’imiter eurent plus de force que la peine portée par les lois et la peur. » 1076 ; Jérôme Gauthier (Journaliste du Canard Enchaîné) concernant Louis Lecoin : « Il restera l’exemple qu’on n’est pas forcé de suivre, mais qu’on n’a pas le droit de ne pas essayer de suivre. » 1077 Mais, attention : l’exemplarité est cachée, tapie derrière « l’exemple ». (Cf. Politique. Admiration)

Politique (Front National) (1) : [13/14 Juin 2012. Concernant la position de Valérie Trierweiler, alors compagne de F. Hollande, soutenant l’adversaire PS de Ségolène Royal, ex-compagne du même F. Hollande] Gilbert Collard, avocat, candidat du Front national considéra qu’il s’agissait […] de : «querelles de dentelle » et de « disputes de soutien-gorge».
- Marine Le Pen, présidente du Front national, pour sa part, déclara : « Au moment où la zone euro est en voie d'effondrement et qu'il y a des choix fondamentaux à faire pour notre pays, cette élection législative est prise en otage par les histoires de slips de la présidence et les scènes de ménage. » 1078
- Jean Marie Le Pen, ancien président du même Front national avait, pour sa part, déclaré, le 27 février 2012, qu’il voulait « retirer son caleçon » à ce « voyou » de Jean-Luc Mélenchon. 1079
- Enfin, pour en revenir à Gilbert Collard, élu député du Front National, il déclara le 17 juin 2012 : « J’aurai une mission de casse couille démocratique. »
* Ajout. 5 novembre 2012. Marine Le Pen, présidente du Front national : « Je ne vous cache pas, qu'en voyant le bras d'honneur de M. Longuet, je me suis dis 'enfin un peu de franchise et de spontanéité dans la vie politique’ ». L'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, filmé par la chaîne Public Sénat, avait fait un bras d’honneur - vulgaire et violent - en réaction à l’annonce par un journaliste d’une demande de l'Algérie exigeant que la France reconnaisse les « crimes » du colonialisme. 1080 Gilbert Collard, lui encore, pour sa part, avait affirmé « Il (Gérard Longuet) a bien fait, il a enfin un peu d'honneur au bout du bras. Moi, j'ajoute mon bras à celui de Monsieur Longuet1081 Est-il utile de rappeler que cette noble expression signifie : « je t’encule », la question de la violence mise ou non en œuvre étant dès lors hors sujet ?
* Question posée : [Après avoir précisé avec force que ce retour du refoulé concerne toute la société française] Et si, ce que l’on qualifie superficiellement d’extrême droite - en sus, en de ça, au delà du nationalisme et du racisme - ne cachait-elle pas aussi un terrible besoin de retour à la norme, de réhabilitation des normes historiques « ordinaires », fortement donc imprégnées de retour au refoulé, c.à.d. patriarcales ?
- En ce, au sein d’une pseudo - « nation », concept d’une insigne étroitesse construit sur des siècles de mensonges… (Cf. Femmes Politique. France. XXème siècle ; Alliot-Marie Michèle), Homme (Pantalon), etc… )
* Ajout. Janvier 2015. Louis Aliot (vice président du Front National, compagnon de Marine Le Pen) auteur de : « On ne va pas faire la police des braguettes » 1082 (Concernant le ralliement du fondateur du mouvement gaylib au Front National). J’ai entendu que l’expression avait été aussi été prononcée par Jean-Marie Le Pen.

Politique (Front National) (2) : C’est moins la droitisation de la société française qui expliquerait la croissance du Front National que le vide de la pensée dite de gauche. L’inversion du regard change l’analyse.

Politique (Front National. Jean-Marie Le Pen) : [Concernant Poutine (en Ukraine, Crimée…)], auteur de : « Il a fait un sans faute. On ne peut rien lui reprocher. » (19 mars 2014). Légitimation de la force en elle-même. (Cf. Politique. Guerre)

Politique (Frontières) : Depuis des siècles, l’histoire se focalise notamment sur les frontières entre les États (entre peuples, communautés, régions, cultures…)  sans même s’être préalablement interrogée sur les frontières entre les êtres humains, sur les rapports de domination qu’elles révèlent, et donc, sur la question du respect de la distance entre eux, sur les mécanismes les régulant, sur les instances chargées de les garantir. Ou plutôt sur leur absence. Comment dès lors, aborder la question du respect qu’un être humain est censé revendiquer à l’égard, à l’encontre d’un autre, de tous les autres ? Comment dès lors penser le rapport de domination qu’est le proxénétisme ? Comment entendre : « get close » ? Comment interpréter les « free hugs » ? [sans même évoquer l’ambiguïté entre liberté et gratuité qu’implique l’emploi du terme « free »] ? : une imposition, un dépassement, une transgression des frontières des corps, un déni de l’autre, une violence.
* Ajout. 12 août 2014.Des termes à revoir à l’aune de ce début de réflexion : « promiscuité », « intimité »,« viol », « harcèlement », mais aussi : « repos du guerrier », « être à fleur de peau » , « à son corps défendant »…
- Comparer les termes concernant ‘l’art, la science de la guerre’, avec ceux de ‘l’art d’aimer’, de l’érotisme, de la pornographie : « stratégie » ; « tactique » ; « pénétrer » ; « percer » ; « pilonnage de la position adverse » ; « trophée » ; « résister » ; « arme » ; « assaut » ; « opération » ; « embuscade » ; « force » ; « lignes de démarcation » ; « retour au statu quo ante » ; « crime de guerre » ; « mise à mort » ; « paix armée »…
* Ajout. 21 Février 2015. Apprendre à devenir soi, c’est apprendre à connaître et donc à fixer ses limites, à (faire) respecter ses frontières, géographiques, corporelles, affectives, intellectuelles, politiques, sentimentales, sexuelles, temporelles, spatiales…À soi, pour soi, et aux autres. Exemples : le souci de laisser un lieu, occupé par soi, propre pour les suivants ; penser qu’un parfum peut incommoder ; qu’un attente à un RV fixé de concert, crée une dépendance ; qu’une queue nécessite des distances ; que des bruits s’entendent à travers des murs…(Cf. Être humain (Corps, Soi), Patriarcat, Viol, Violences (Criminels de paix)

Politique (Gagner) : Se battre pour gagner : loin d’être évident. Par ailleurs, si l’adversaire n’est pas persuadé-e que vous n’abandonnerez jamais le combat, celui-ci est quasiment perdu d’avance. Enfin, ne jamais oublier l’évidence, à savoir que la seule lutte perdue est celle qui n’est pas menée et/ou qui est abandonnée en cours de route. Et, l’essentiel : il ne suffit pas de gagner, il faut gagner sans renoncements. Vaste ambition (Cf. Clausewitz, Lutte, Principe)

Politique (Gauche) : Ses principales faiblesses - indépassables - : elle n’est ni anti-patriarcale, ni anti-capitaliste, ni anti-autoritaire, ni anti-hiérarchique, ni anti-productiviste, ni anti-impérialiste, ni anti-nucléaire…Comment voulez-vous, sur ce constat, enchanter l’avenir ?
* Ajout. 12 avril 2015. Entendu ce jour Benoit Hamon, ancien ministre de l’Éducation Nationale, l’un des responsables contestataires de la gauche de la gauche au sein du PS déclarer : « On a besoin que la gauche s’intéresse aux gens […] ». 1083 Avec ce niveau d’analyse, on voit mal comment une pensée féministe qui demande une certaine intelligence politique pourrait trouver une quelconque place. (Cf. Peuple)

Politique (Géopolitique) (1) : Incontournable pour comprendre le monde. Détruire toutes ses catégories d’analyse est nécessaire pour le changer.

Politique (Géopolitique) (2) : S’accommode fort bien de l’abstraction des guerres. Il n’est qu’à entendre journalistes, experts, diplomates, glosant à l’envie, depuis des années, sur les massacres au Moyen Orient. La géopolitique, la géostratégie peut, sans difficultés déontologiques, méthodologiques majeures, présenter ses analyses en « oubliant » les peuples. (Cf. Démocratie (Peuple), Économie (Peuple)

Politique (Global) : Changer le slogan d’Attac par : « Penser global. Agir global » [au lieu de « local »] ? A tout le moins, penser qu’agir « local » c’est laisser le « global » - là où les décisions se prennent - aux autres…Plus fondamentalement, remettre en cause, re-repenser la distinction entre « penser » et « agir » ainsi qu’entre « global » et « local ».

Politique (Gouvernance (Bonne) : Analyse pertinente d’Alain Deneault critiquant ce terme de « bonne gouvernance » qui plus est, valable pour bien d’autres termes : « On nous inculque des modalités de pensée qui nous empêchent de voir l’ordre du monde dans toute sa cruauté. […] Je prends un concept emblématique entre tous, celui de “bonne gouvernance”: comment voulez vous penser avec un vocable pareil qui n’a aucune étymologie, qui ne renvoie à aucune mémoire historique, qui est simplement le participe présente substantivé du verbe “gouverner” [...] C’est cesser de parler de politique, c’est cesser de parler de rapports de force, c’est cesser de parler de rapports de classe, c’est cesser de parler de citoyenneté, c’est cesser de parler de responsabilité et de bien public. C’est une sorte de modalité de gestion des choses en tant qu’elles seraient partagées par des partenaires. » 1084 Un oubli : les rapports de domination patriarcaux.

Politique (Hiérarchie) (1) : Le slogan « inventé par les Lip » 1085 : « La hiérarchie, c’est comme les étagères : plus c’est haut, moins ça sert », plus de 40 ans après, me faire toujours sourire et me paraît toujours aussi juste : en précisant, néanmoins que, vu d’« en haut », « ça sert » et que ses conséquences ne sont pas drôles du tout.

Politique (Hiérarchie) (2) : Paul Veyne [Historien de la Grèce ancienne et de la Rome antique, Professeur au Collège de France] auteur de : « J'aime pas les rapports hiérarchiques, je les supporte pas…Je comprends qu’ils sont nécessaires dans l’armée et même dans la société civile, mais dans les choses de l’esprit, il n’y a pas de hiérarchie. » Déclaration suivie par l’interviewer de : « Mais si on pense Grèce antique, on ne voit pas de rapports hiérarchiques entre Alcibiade et Socrate… » Réponse de Paul Veyne : « Entre Alcibiade et Socrate, non […] » 1086 Laisse stupéfait-e…(Cf. Hommes France. intellectuels. XXème siècle (Veyne Paul), Principes)

Politique (Hiérarchie) (3) : Henri Lefebvre [1901-1999. Philosophe, auteur notamment de Critique de la vie quotidienne, concernant Constant Nieuwenhuys l’un des responsables du mouvement Situationniste dont il fut proche] : «  Il publie (en 1953) et écrit un texte qui s’appelle Pour une architecture de situation. C’est le texte fondamental qui part de l’idée que l’architecture va permettre de transformer la réalité quotidienne. C’est là où que se situe la relation avec Critique de la vie quotidienne (le livre majeur de Henri Lefebvre) : créer une architecture qui permettra elle-même de créer des situations nouvelles. Et ce texte, c’est le point de départ de toute une recherche qui se développe dans les années suivantes. D’autant plus que Constant est très populaire, et qu’il est un des animateurs du mouvement des provos. […] Il était reconnu par eux comme leur penseur, leur chef, l’homme qui voulait transformer la vie et la ville. Leur rapport était direct ; il était leur animateur. » 1087 Pourquoi cette citation ? Parce que Henri Lefebvre, au détour d’une analyse qui relève pour lui d’un constat - qui plus est au sein d’un mouvement de pensée qui se voulait révolutionnaire - cautionne le concept clé de voute de la hiérarchie, celui de « chef », par ailleurs assimilé à « animateur ». (Cf. Admiration)

Politique (Hiérarchie) (4) : L’impossible vérité, l’impensable justice.

Politique (Hugo Victor) :Auteur [à Alexandre Herzen. 1855] «  Vous prouvez que la politique, quand elle est haute est la plus haute des philosophies. » 1088

Politique (Idéal) : Ce qui pose problème dans « la foi en un idéal », ce n’est pas l’idéal, c’est la foi.

Politique (Idéologie) : Toutes-dépassées-ce-qui-est-positif, mais-engendrent-l’individualisme-ce-qui-est-regrettable. En réalité, il est essentiel, pour tous les pouvoirs en place, de dévaluer les idéologies (quels que soient les termes employés pour qualifier une pensée du monde), de les tourner en dérision, voire de les nier. Car, sans idéologies, il n’y a pas de pensée du changement, pas de bouleversements de l’histoire et les systèmes de domination peuvent se perpétuer plus aisément. Toute critique en soi de « l’idéologie », sans plus de réserves, porte en soi le projet de la mort de la pensée. Vieille antienne : au XIXème siècle, on critiquait « la métaphysique » et « les théories ». Pour autant, cette position ne justifie pas une vision figée, dogmatique, totalitaire de ce que ce terme peut justifier et a justifié.
- Aujourd’hui, si l’on joint à la critique de l’« idéologie » celle de l’ « utopie », une civilisation risque fort de mourir, enserrée jusqu’à l’étouffement dans la confusion de catégories mentales passéistes, sans être à même de la dépasser par l’imaginaire. Faute d’être à même de pouvoir se penser en termes novateurs, une civilisation, dissuadée de se projeter dans l’avenir ne peut le construire. Et s’effondre.
* Ajout. 7 septembre 2015 : Christine Ockrent concernant Oriana Fallaci, dont les engagements, aussi divers aient-ils été, ont été innombrables : « Elle n’avait pas d’idéologie. » 1089

Politique (Imaginaire) : S’interroger sur, traiter de la faisabilité, la possible mise en œuvre d’une idée, d’un projet, c’est s’interdire l’imaginaire. (Cf. Penser. Idée) [Après avoir entendu la réaction spontanée, unanime, en colère des « chroniqueurs », - un chœur antique - sur LCI, après que la Ministre de la Justice ait évoqué « la société dont on peut rêver » dont les 32 heures de travail : « Mais qui va payer ? » 1090] Le Premier ministre, Manuel Valls, pour sa part avait affirmé : « Il y a un temps de travail qui existe […]» ; « Le travail, c’est une valeur, le mérite, c’est une valeur », déclaré : « soyons pragmatique », et appelé à « sortir des dogmes » ( !) et à «s’engager pour la croissance et le travail dans notre pays ». 1091(Cf. Économie)

Politique (Intérêt) : Constant (Benjamin), auteur de : « L’intérêt étant le mot d’ordre, tout sentiment désintéressé tiendra de l’insubordination. » 1092 Bon début de critique du monde [moderne]. (Cf. Langage. Verbe (Avoir)

Politique (Intérêt Personnel) : S’interroger sur sa réalité dans toute décision personnelle relève de l’honnêteté intellectuelle. Ne - même - pas y songer est le moyen infaillible de garantir sa permanence et donc de favoriser toutes les prises de pouvoir. L’affirmer, encore mieux : nécessaire. En effet, débusquer, dévoiler ledit intérêt du conscient ou de l’inconscient où il se cache empêche l’expression du refoulé, lequel non seulement perpétue les non dits, mais en outre, si souvent lisible, révèle dès lors et délégitime son auteur-e. Plus encore, être plus et mieux conscient-e de ses intérêts propres contre lesquels tant agissent, souvent leur vie durant, avec tant de constance, éviterait la reproduction de nombre d’échecs.
- Une autre vision de l’utilitarisme ? (Cf. Cacher (Inutile de), Inconscient, Pouvoir, Utilitarisme)

Politique (Inventer) : Tout est à inventer. À repenser. Ça craque de partout. Ça bouillonne de partout. (Cf. Réalité)

Politique (Irrécupérable) : Être irrécupérable [c’est à dire ne pas être intégrable dans une analyse qui n’est pas sienne] par quiconque : belle ambition. Être récupérable : une faute / une erreur d’analyse s’est nichée quelque part et doit être débusquée.

Politique (Jouissance) : Benjamin Constant [1819], auteur de : « Le but des modernes est la sécurité dans les jouissances privées ; et ils nomment liberté les garanties accordées par les institutions à ces jouissances. » 1093 Forte critique du monde [moderne]. (Cf. État, Liberté, Libéralisme, Mœurs, Proxénétisme, Sécurité, Vie - dite - privée)

Politique (Journaliste) : Si chacun-e peut être à même de prendre la parole et de la diffuser, lorsqu’il/elle l’estime bon, sur les terrains et selon les problématiques qu’il/elle estime bon-nes, grâce aux moyens que la technologie met à notre disposition, l’idée même de journalisme disparaît. Et, par là même, toutes les impositions normatives, autoritaires, et donc, conservatrices de l’ordre existant, qu’ils / elles nous imposent depuis si longtemps. Ce sont des analyses, des jugements, des investigations longues, précises, des critiques, des recherches engagées (quel que soit l’engagement) dont nous avons besoin et qui doivent être diffusés. Et là, on est loin, très loin, du compte, à tous points de vue, concernant tous les thèmes. Pour cela, abolir la domination des politiques, des ‘intellectuel-es’, des expert-es, des commentateurs/trices… : la parole au peuple, dans toutes ses composantes. Produire soi même ses informations et refuser tout infléchissement, coupe, censure, hiérarchies, les arguments d’autorité, les vérités d’autant plus assénées qu’elles sont moins justifiables. Heureusement internet existe et a dores et déjà bouleversé toutes les donnes…(Cf. Hommes (Journalistes), Liberté (de la presse), Peuple, Question)

Politique (Laïcité) : La France - laïque - de 1905 justifiait les bordels, l’obéissance exigée des femmes à leurs maris, l’adultère des hommes, l’exclusion des femmes du suffrage universel, la criminalisation de la contraception et de l’avortement, etc. Ne faire référence qu’à la seule laïcité (française) pour porter un jugement (sur le voile islamique, entre autres...) est une approche nationaliste, inappropriée, de fait passéiste, réactionnaire, laquelle cautionne par ailleurs une analyse politique patriarcale. Analyse aussi valable pour la «République »… (Cf. Démocratie, État (Et Démocratie), République)

Politique (Libéralisme) (1) : Il existe encore nombre de spécialistes, journalistes, politiques qui ne font pas de distinction entre libéralisme - dit - économique et le libéralisme - dit - politique et logent donc sous un même vocable : Montesquieu, Locke, Adam Smith, Thomas Hobbes, Benjamin Constant, Jean Baptiste Say, Condorcet, Alexis de Tocqueville, Frédéric Bastiat, Stuart Mill, Friedrich Hayek, Raymond Aron, Keynes, Milton Friedman…1094 Outre les confusions intellectuelles ainsi étayées, démocratie et capitalisme et/ou marché sont en sus assimilés. 1095 Mais n’en est ce pas la finalité ? Un terme à intégralement repenser. (Cf. Démocratie, Économie (Marché))

Politique (Libéralisme) (2) :Le re-figuration actuelle du monde libéral : on délégitime les États, on les affaiblit autant qu’il est possible, afin que la logique marchande soit consacrée comme la seule réellement agissante. Bouleverse, détruit les frontières, en fonction des intérêts en cause. Les guerres sont, pour ce faire, un outil très efficace, absolument nécessaire donc : le libéralisme a besoin de la guerre pour élargir la sphère du profit, puis il invoque le profit pour dit-il éviter la guerre. (Cf. Frontières, Guerres)

Politique (Libéralisme) (3) : Ceux et celles qui se considèrent comme libéraux/ ales doivent, en toute cohérence, alors qu’ils/elles considèrent comme évident, nécessaire, normal, la libre ouverture internationale du marché des capitaux, exiger celle des frontières (de facto : la suppression des États). Et donc s’opposer à toutes les expulsions des sans papiers. Si le marché n’a pas de frontière, les êtres humains ne doivent pas en avoir non plus. Connu certes de longue date, notamment par le CNPF, le MEDEF, et tous ceux et celles qui considèrent que la part des salaires par rapport aux intérêts versés aux actionnaires est encore trop forte, mais insuffisamment rappelé.

Politique (Libéralisme) (4) : Considérer - les fondements de l’Union Européenne - que « les biens, les services, les capitaux et les personnes » doivent circuler librement explicite clairement les vrais fondements du libéralisme, ici de l’Europe : Les êtres humains sont assimilés aux services, aux biens, aux capitaux [qualifiés de « quatre libertés » !]. À quoi sert de critiquer telle ou telle question - qui ne sont que les conséquences de ces fondements, tant que ceci n’est pas rappelé, précisé, analysé, dénoncé, et que les conséquences n’en sont pas tirées ? (Cf. Proxénétisme)

Politique (Libéralisme. Peuple) : Pour le libéralisme économique, ‘le peuple’ est devenu une variable d’ajustement. Ce que Joseph E. Stiglitz, concernant le FMI, nomme : « l’insensibilité au contexte social » ?  1096 (Cf. Démocratie (Peuple), Économie (Peuple))

Politique (Médias) : En nous imposant quotidiennement la vision du monde qu’ile veulent nous pénétrer dans le crâne, c’est leur inhumanité que, quotidiennement, ils nous dévoilent. À nous d’en tirer les conséquences. Entendu, une femme, furieuse vivant dans la « banlieue », à une journaliste qui l’interrogeait sur les révoltes de 2005 à Clichy : «  Les flics et les médias, c’est pareil ! Foutez le camp ! »  

Politique (Mensonge) : [29 Novembre 2012] Parmi des milliards de mensonges politiques : Déclaration d’Hillary Clinton à la veille du vote à l'ONU pour accorder à la Palestine un statut d'État observateur, refusé par les États-Unis : « J'ai déjà dit de nombreuses fois que le chemin vers une solution à deux États qui satisferait les aspirations des Palestiniens passe par Jérusalem et Ramallah, et non par New York. » Sans oublier le titre de la dépêche de l’AFP : « Clinton prône le dialogue». Ce type de si grossières déformations de l’histoire est notre quotidien. 1097 (Cf. Politique. Concept (Vérité)

Politique (Mépris) : Le mépris qui se veut supériorité n’est souvent qu’impuissance à la faire reconnaître.
* Mépriser, c’est s’abaisser.

Politique (Morale) : Ce n’est pas parce que le constat a été effectué depuis des siècles qu’il ne doit pas être répété : comment croire ne serait-ce qu’un tant soit peu à la politique, alors que l’hypothèse selon laquelle Nicolas Sarkozy [dont 32 proches sont mis en examen ou condamnés et que lui-même est deux fois mis en examen] 1098 puisse se présenter à la présidence de la République est quotidiennement débattue, comme si cela  n’était qu’une donnée parmi d’autres… (Cf. Homme. Politique. Sarkozy Nicolas)

Politique (Moyenne) : Toute évocation d’une ‘moyenne’ nie l’idée même d’individu-e : « La moyenne est la valeur unique que devraient avoir tous les individu-es d'une population (ou d'un échantillon) pour que leur total soit inchangé. » (Wikipédia) (Cf. Penser, Sondages d’opinion)

Politique (Mythe) : Tout mythe est mystification. Toute identification, tout recours explicatif à un mythe est enfermement dans une norme nécessairement passéiste, Donc réactionnaire. (Cf. Justice) (2)
* Ajout. 3 septembre 2015.Détruire un mythe, c’est aussi légitimer le mythe.

Politique (Nationalisme) (1) : Utile quand on n’a plus rien en stock. (Valable pour la France actuelle, pas pour le Tibet, le Kurdistan, la Palestine, etc…) La multiplicité des drapeaux affichés, place de la Bastille (rouges, Tunisiens, Maliens, Algériens...), le soir de l’élection de François Hollande à la présidence de la République française : l’heureux symbole vivant (bien qu’ambigu) de son dépassement.
* Ajout. 25 novembre 2012. Constat superficiel. Peut être partiellement valide au plan électoral, mais de plus en plus, il s’avère que l’extrême droite nationaliste en France, telle qu’incarnée par Marine Le Pen, fait habilement, efficacement, coexister le nationalisme et avec la critique du libéralisme. En toute cohérence : le nationalisme peut être effectivement proposé comme un rempart contre la globalisation libérale.Que dit la gauche, l’extrême gauche, sur ce sujet ?À quelques rares exceptions près, pas grand’ chose ; la lutte contre le FN masque les manques de la pensée majoritaire dite de gauche. (Cf. Front National, Gauche)

Politique (Nationalisme) (2) : [Chant du Partisan. 1943] Paroles d’Emmanuel d'Astier de La Vigerie : « J'ai changé cent fois de nom. J'ai perdu femme et enfants. Mais j'ai tant d'amis. Et j'ai la France entière. » (Cf. Famille, Politique. Guerre, Patriarcat)

Politique (Nationalisme) (3) : Un militant du Front national (1er mai 2015] : « On est en France. La France doit rester française, intègre et pas envahie par une émigration sauvage et démesurée. On veut retrouver nos valeurs ; on veut retrouver notre identité, nos familles, nos villes, nos villages, nos églises. Tout ça, c’est nos valeurs. […] Vivre ensemble, c’est vivre en fonction d’une même culture, d’une même religion, etc. Il n’y a pas d’autres option […] » (Cf. Politique. Front National, Valeur)

Politique (Nationalisme) (4) :L’utilisation nationaliste par l’État français des attentats du 13 novembre 2015 et son utilisation politique de l’émotion est odieuse. Et si grossière. L’État en est arrivé à justifier la répression des manifestations fondée sur l’état d’urgence et les a qualifiées indistinctement « d’indignes » au nom du « respect du aux victimes ». (Manuel Valls) 1099

Politique (Nationalisme) (5) : S’opposer à la bi-nationalité s’inscrit-il nécessairement dans le cadre d’une analyse nationaliste ? Si l’on se réfère concomitamment aux risques de contradictions d’« allégeance », oui. Qui plus est le racisme peut aisément s’y adjoindre.

Politique (Opposition) : « La faiblesse de la minorité [Trotskyste à Staline en 1927] tient moins à la loi du nombre qu’à son incapacité intrinsèque à raisonner dans le concret, à ses insolubles contradictions internes, à l’obscurité opaque de sa perspective. » 1100 Peut être positivement mis au goût du jour dans nombre de domaines… (Cf. Gauche)

Politique (Oppression) : Pour Simone de Beauvoir, « La vérité de l’oppression, c’est l’opprimé ». 1101 Non. C’est l’analyse, la compréhension, le dévoilement, la mise à nu de la vérité des systèmes d’oppression, qui, chacun pour leur part, selon leurs spécificités, oppriment les opprimé-es. Change radicalement le point de vue de l’analyse et donc l’analyse elle-même. (Cf. Loi (Victor Hugo), Patriarcat, Victime)

Politique (Panégyrique) : Le Lénine de Trotsky fait le lit de Staline. 1102 (Cf. Admiration)  

Politique (Paradoxe) : Question dont on parle mais dont on ne veut pas reconnaître que l’on ne sait pas comment la résoudre et/ou que l’on ne veut pas résoudre ; et si souvent même qu’elle ne veut rien dire et /ou que l’on ne la comprend pas. Évite en outre - immense avantage - de prendre position, de s’engager. Très prisé à l’Université, dans la recherche, les médias.

Politique (Parité) (1) : Terme ayant suscité de réels espoirs, mais dont la grande confusion a permis qu’il perde toute signification, jusqu’à son enterrement de 3ème classe - le mot lui-même n’étant pas cité - par la révision constitutionnelle de 1999. Grossière manipulation, escroquerie intellectuelle et politique qui n’est pas exclusivement du ressort du Politique. La responsabilité des féministes est aussi posée. L’absence de lien entre la revendication de parité et des revendications féministes 1103 explique largement l’instrumentalisation de ce qui s’être avéré n’être qu’un mot, non conceptuellement différencié de l’égalité, terme qui lui-même n’est pas un concept. (Cf. Politique. Égalité)

Politique (Parité) (2) : Si, en l’état, (hypothèse absurde…) le Parlement était composée de 50 % d’hommes et de femmes, et, qui plus est, s’il était un fidèle reflet de la société française dans toutes ses composantes, cela en changerait-elle sa nature, sa fonction ? Non.

Politique (Parité) (3) : La parité, c’est 50/50 à l’arrivée, sinon rien.

Politique (Parité. Femme politique) : Qu’une femme invoque, en soutien, en défense en faveur d’elle-même, « la parité » déconsidère celle qui invoque l’argument et, plus grave, délégitime l’idée, aussi creuse soit-elle. Plus globalement, si l’hypothèse d’un intérêt personnel peut expliquer, peut être considéré comme étant la cause, la raison d’une prise de position, s’abstenir.

Politique (Pessimisme) : Politiquement, nécessairement conservateur : ne pas penser qu’un futur puisse, doive, peu ou prou, être meilleur interdit de le construire. Plus encore, en prolongeant, dès lors, nécessairement le passé et ses grilles d’analyse, le pessimisme ouvre la voie au sentiment d’impuissance et donc a minima à la permanence du statu quo. Faut-il préciser que l’optimisme n’exclut pas la lucidité ?

Politique (« Plafond de verre ») : Terme - très à la mode - qui ne veut rien dire, mais qui a l’immense avantage de permettre de ne pas aborder les coups bas, le harcèlement sexuel, les licenciements pour maternité, les temps partiels, les refus si souvent violents des remises en cause de l’identité masculine induites par le fait d’être commandé par une femme, tout l’arsenal qui permet de dénigrer ses concurrent-es au nom de l’éternel pousse-toi-de-là-que-je-m’y-mette. Modus vivendi dans lequel les hommes ont une nette avance sur les femmes.
- Et si on disait : ‘Les femmes sont maintenues au bas de l’échelle par les hommes’ : ou : ‘Les hommes ne tolèrent pas que les femmes soient supérieures à eux’ ne ce serait-ce pas plus simple, plus clair, plus compréhensible ? Et, que, pour ce faire, ils les dévalueront, les dégraderont, les rétrograderont, et discréditeront celles qui ne plieront point  pour mieux promouvoir les femmes qui ne les gêneront pas (du moins, le croient-ils), celles qui sont, pour eux, un risque et enfin, celles dont ils peuvent tirer profit. Je me souviens d’avoir entendu une universitaire, du temps où la parité (ou plutôt ce qui était présenté comme tel) était de mode, dire, concernant ses collègues hommes : « Ils sont en train de constituer leur harem. »
- En son temps, Maria Deraismes écrivait : « L’homme s’étant approprié les hautes positions est maître ; et toute femme qui veut parvenir doit lui céder ou renoncer. » 1104
* Ajout. 29 septembre 2015. Lu dans Lettre ouverte aux femmes politiques (1976) de Michel Jobert [1921-2002]  […] : « Une de mes camarades de lycée admise à l’ENA, et fort brillante, fut prévenue qu’on araserait ses notes si elle émettait la prétention de choisir l’Inspection des Finances. Du moins, c’est ce qu’elle raconte, la conversation n’a pas été publiée au Journal Officiel, et je n’ai point de raison de douter d’elle. »

Politique (Pauvreté) : Toute ‘explication’ causale par la pauvreté (englobant toutes les analyses dans l’idéologie économique libérale) conforte tous les rapports de domination. Et donc tous les systèmes de domination. En d’autres termes, le simple fait de parler de prime abord de « pauvreté » cautionne les systèmes qui la produisent. Des tonnes de littérature, notamment onusienne, sur la pauvreté [et ses pseudos liens avec « la prostitution’ », entre autres…] pourraient - devraient ? - de ce fait, disparaître. (Cf. Cause, Patriarcat, Proxénétisme)

Politique (Penser) : Penser l’être humain comme « né libre », sacré, n’est-ce pas s’interdire de penser le Politique ? (Cf. Être humain, Penser)

Politique (Politicien-nes) : [Difficilement dissociable d’hommes / femmes dits politiques] Lu sur le net en commentaire d’un article concernant un homme politique: « Je fais partie d’un club, je fais ce qui me plaît, je courre le guilledou, je fais la morale aux autres, toutes les femmes sont à mes pieds (presque), je commande, je décide, j’impose, je roule vite mais en voiture de fonction, on m’invite partout, on m’écoute, on m’envisage, mes costumes et mes chemises valent quelques sous, le matin à Paris, l’après midi à Lyon, le soir à la TV. Et, quand on me traîne dans la boue, je m’offusque, le juge me pardonne et je me représente… Je ne fais qu’un seul geste, je retourne ma veste toujours du bon côté…  Hommo politicus cathodicus vulgarisis. » 1105 (Cf. Morale, Justice. Présomption d’innocence, Vie-dite-privée, etc…)

Politique (Pouvoir) (1) : Les lieux où j’ai peut être le plus vivement ressenti le pouvoir furent ceux où - en toute naïveté - je pensais qu’il était censé ne pas exister. Savoir découvrir le pouvoir mis en oeuvre, le dévoiler, l’affronter, le déjouer, et / ou le fuir, en comprendre les mécanismes, le combattre, s’apprend. Pour cela, il faut le comprendre. Sans doute la plus fondamentale, nécessaire - et donc positive - leçon de la vie. Une vie n’y suffit pas, mais toutes les analyses, pensées, vécus accélèrent la prise de conscience. (Cf. Penser. Pouvoir)

Politique (Pouvoir) (2) : Le comble du pouvoir : vaincre sans combattre. La norme. (Cf. (notamment) État, Loi, Patriarcat)

Politique (Pouvoir) (3) : Dans un monde fondé sur, structuré par le pouvoir, c’st à dire sur le strict rapport de forces, le premier qui demande - ou, c’est selon, celui qui est responsable de la rupture - a perdu. Dans un autre monde, la demande est échange et ouvre la voie au partage.

Politique (Projet) : Creuser les interstices, aiguiser les contradictions, courcircuiter les hiérarchies, supprimer les distinctions (médailles, notes, classements, diplômes, salaires/revenus/transferts…) et les comparaisons, élargir les horizons, dénoncer tous les systèmes de domination, redistribuer et partager les acquis - au premier chef celui de la parole ? - , remettre en cause les valeurs (et donc les unités de mesure) et leur hiérarchisation ; construire des cultures collectives fondées sur l’écoute et la compréhension mutuelle des violences subies et mises en œuvre, des frustrations, des revendications, des aspirations, des résistances, des refus et des rêves de chacun-e. Ne nécessite ni violence, ni avant-garde, ni délégation, ni porte-parole, ni intermédiaire, ni représentation…. Mais n’est ce pas déjà ce qui dores et déjà - par l’action directe notamment - la réalité des nouvelles manifestations des contestations politiques ? (Cf. Penser le futur du monde)  

Politique (Profit) : Une critique anti-capitaliste doit d’abord s’interroger sur la légitimité même du concept - car c’en est bien un - de profit. Mais cette réflexion ne peut se limiter à l’« économique » - qui, lui, n’est pas un concept. (Cf. « Sciences » sociales. Économie)

Politique (Propriété sociale) : Que chacun-e déclare ce qu’il/elle considère comme tel-le. Après, on avise, on discute et on repense les modalités de processus de créations de biens communs ; pour ce faire, nécessité de repenser préalablement et prioritairement les antagonismes entre les besoins collectifs et les logiques de l’accumulation capitaliste marchande mondialisée. Les élections, en l’état, non seulement s’opposent à cette libération de la parole, mais en outre, par l’incessant matraquage de l’opinion les concernant, empêchent de penser leurs si nécessaires alternatives. (Cf. Démocratie, Économie, Vie - dite - privée)

Politique (Provocation) : Est qualifié comme telle toute initiative prise par un-e autre considérée comme gênante pour soi, sans s’interroger outre mesure sur le fait que celui/celle qui qualifie tel ou tel acte/parole de provocation se considère légitimement le centre du monde. Exemples : « Elle m’a cherché » ou : « L’Iran construit une centrale nucléaire ».

Politique (Radicalité) : Vieillit très vite : preuve, par ailleurs, de son - urgente - nécessité. (Cf. Féminisme (Radical)

Politique (Réalité) (1) : George Orwell, auteur dans 1984 de: « En causant avec elle, Winston se rendit compte à quel point il était facile de présenter l’apparence de l’orthodoxie sans avoir la moindre notion de ce qui signifiait l’orthodoxie. Dans un sens, c’était sur les gens incapables de la comprendre que la vision du monde qu’avait le parti s’imposait avec le plus de succès. On pouvait leur faire accepter les violations les plus flagrantes de la réalité parce qu’ils ne saisissaient jamais entièrement l‘énormité de ce qui leur était demandé et n’étaient pas suffisamment intéressés par les évènements publics pour remarquer ce qui se passait. […] » 1106

Politique (Réalité) (2) : Le Président de la Commission d’enquête sur les activités du Service d’action civique (SAC) de l’Assemblée nationale [1982] M. Alain Hautecoeur, à Monsieur Raymond Marcellin, ancien Ministre de l’Intérieur, qui lui avait dit : « Ce que j’ai compris de ce que vous m’aviez dit me semblait invraisemblable » : sa réponse « Si vous saviez le nombre de choses invraisemblables qu’on a entendu au cours de cette enquête […] » (Cf. État) 1107

Politique (Réalité) (3) : Aspirer à s’adapter à « la réalité » [du monde], outre son absurdité, c’est revendiquer sa propre mort.

Politique (Réalité) (4) : La réalité, c’est que tout - ou presque - est possible et impossible. À comparer avec le slogan de 68 : « Soyez réaliste, demandez l’impossible. »

Politique (Réalisme) : [1649] Prise de position de Gondi, Archevêque de Paris, oncle du cardinal de Retz, au Parlement : « Il n’y a que les âmes basses et sans courage qui peuvent se résoudre à accepter les faits. » Une vraie analyse politique ; une vraie hauteur de vue. Méprisante ? 1108 (Cf. Pessimisme, Utopie)

Politique (Réforme) (1) : Terme définitivement délégitimé depuis que Nicolas Sarkozy a fait de « la réforme » sa pierre philosophale, vite abandonnée par ailleurs. En tout état de cause, ne veut rien dire. Le « changement » de F. Hollande l’a aisément remplacé.

Politique (Réforme) (2) : Toute réforme est nécessairement vouée à l’échec car elle s’inscrit dans le monde actuel qu’elle conforte.. (Cf. Démocratie, Hommes politiques. France. XXème siècle Hollande (François). Sarkozy (Nicolas)), Langage, Principe)

Politique (Réformisme) : Être réformiste, c’est penser dans les mêmes catégories mentales, politiques que ceux/celles qui gouvernent, gèrent, décident, administrent…et, au sein de ces cadres, proposer, au nom de la nécessité, du bon sens, de la bonne volonté, de la meilleure efficacité, de la justice, du progrès, de la démocratie, de la nécessité, des mesures présentées comme devant atténuer les maux que l’on dénonce, afin d’améliorer ‘l’état des choses’, mais ce, dans la logique même qui les a causées.
- Voué nécessairement à l’échec : on ne peut pas résoudre un problème avec les méthodes qui les ont engendrées.
- Se remémorer Tancrède dans Le Guépard de G. de Lampedusa : « Si nous voulons que tout continue, il faut que d’abord tout change » 1109 : toujours un angle de vue utile pour soulever le rideau de fumée nécessaire au réformisme. (Cf. Cause, Critique modérée, Démocratie, Économie, Principe)  

Politique (Républicains) : « Ces républicains sont vraiment méprisables. Ils rêvent de renverser l’Empire, mais n’osent même pas l’attaquer. » 1110 Ce jugement concerne bien d’autres qu’eux.  

Politique (République) (1) : Il est de mauvais goût d’évoquer le fait que l’exclusion du droit de vote de la moitié des êtres humains pourrait être mis à son passif et avoir une lourde signification politique actuelle. Gâche un dîner.
- Par ailleurs, s’auto-qualifier - en 2013 [ !] - de « Républicain-e », et par là même penser s’accorder, de ce fait, un satisfecit politique donne la vraie mesure du passéisme, de la sénescence, de la misère de la classe politique française. (Cf. Démocratie)

Politique (République) (2) :Robert Badinter, auteur, en 1999, de : « Tous des citoyens, rien que des citoyens. Voilà les fondements de la république. » 1111 (Cf. Parité)

Politique (Résignation) : Nelly Trumel [Responsable de l’émission Femmes libres de Radio Libertaire 1986-2012] auteure de : « La résignation est un suicide quotidien ». 1112
*  Ajout. 12 octobre 2014. Nelly Trumel m’informe que la source originelle est dans Balzac (Lucien de Rubempré à la fin des Illusions perdues) ; que cette phrase a été reprise sur un montage d'une affiche du film de Chaplin Le Kid ; qu’elle a été souvent citée, et que, pour sa part, elle la considère comme « essentielle ».

Politique (Résistance) (1) : « Dans la résistance pure, l’intention positive fait défaut : par conséquent, nos forces ne peuvent pas s’orienter vers d’autres objets, elles ne sont destinées qu’à faire échec aux intentions de l’ennemi. » 1113 Réflexion utile notamment en cas de volonté / difficulté / velléité de séparation [dans un couple notamment]. (Cf. Obéir, Guerre)

Politique (Résistance) (2) : Ou plutôt : contre-pouvoir(s), contre-offensive(s) ?

Politique (Responsabilité) : On ne peut invoquer une responsabilité individuelle sans l’avoir préalablement resituée dans le cadre des constructions politiques des responsabilités collectives qui l’ont structurée et l’ont peu ou prou légitimée. (Cf. Justice)

Politique (Révolte) : Pour Anne d’Autriche, veuve de Louis XIII, régente : « Il y a de la révolte à s’imaginer que l’on puisse se révolter […] » 1114
* Pour Chateaubriand : [concernant Bonaparte] : « Un moucheron qui volait sans son ordre était à ses yeux un insecte révolté. » 1115  

Politique (Ruses, artifices, manœuvres, tromperies, séductions, bassesses, mensonges...) : Les ruses sont l’expression d’une absence de pouvoir.
- Cf. Corneille « Ce qu’il ne peut par la force, il l’entreprend de ruse ». 1116
- Cf. Olympe de Gouges : « Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse le leur a rendu. […] » 1117 (Cf. Femmes, Féminisme)

Politique (Scandale) : Alexandre Grothendieck, auteur de : « Le scandale renforce toujours l'ordre, parce qu'il énonce que la règle est bonne. » 1118 Simplement juste. (Cf. Politique. Abus, Langage)  

Politique (Sciences-po) (1) : La direction de Sciences-po aurait (après la Libération [à quelle date ?]), retiré à France Weiss, la plus jeune sœur de Louise Weiss, un point, afin qu’elle fut ex-aequo avec un garçon et non pas seule première à la sortie de l’École. Vrai ? D’autres exemples ? 1119
- À propos…pourrait-on savoir si l’École Nationale de la Magistrature a - ou non - mis en œuvre des politiques afin d’en freiner la ‘féminisation’ ?
* Ajout. 14 septembre 2014. À la libération, « le concours d’entrée n’était imposé qu’aux filles ». (Simone Veil) 1120

Politique (Sécurité) : Signifie revendiquer ‘la tranquillité’ pour tous (les femmes traitées sous la nouvelle dénomination de « violences faites aux femmes » étant hors sujet), en faisant abstraction de toute analyse politique, économique (pauvreté, chômage etc.. n’étant qu’incidemment - en tant que « variables » - évoqués) et donc de tout rapport de domination. Le seul emploi de ce terme - qui recouvre indistinctement délits, vols, « incivilités », désordres divers et variés, « violences urbaines », agressions verbales, viols, assassinats…- cautionne, légitime le concept d’ordre public, d’ordre public de proximité, d’ordre en public, d’ordre policier, d’ordre étatique…Et en exclut ceux de paix, de morale, de justice, de politique.
De fait, la seule « sécurité » véritablement garantie est celle - de mort - imposée par une main de fer. La paix des cimetières ?
- Pour enrichir l’analyse, voici l’analyse de Marx, dans La question juive, en 1844, de la « sûreté » qui en est à la genèse : « La sûreté est le plus haut concept social de la société bourgeoise, le concept de la Police, c’est l’idée que la société toute entière n’existe que pour garantir à chacun de ses membres la conservation de sa personne, de ses droits et de sa propriété. » 1121 (Cf. Marx (Karl))

Politique (« Services secrets ») :Tous déforment, détournent, manipulent, achètent, corrompent, infiltrent, instrumentalisent, mentent, assassinent…; aucun ne dit vrai, aucun n’est donc crédible. Pourquoi ne pas tous les détruire, les abolir ? L’hypothèse même en est le nécessaire commencement.

Politique (Sondages d’opinion) : Tous ‘redressés’ (selon des modalités non publiquement connues), manipulés, mensongers. Ne jamais oublier qu’ils concernent moins de 1 000 personnes (souvent payées) - Le 24 mars, Roland Cayrol évoque le chiffre de 500 et même de 250 personnes ! 1122 - et que ceux qui paient décident des questions. Les lire d’abord en fonction de celles qu’ils empêchent de poser. Ils ont tous exclu, depuis des années, en politique, la publication de données sexuées, considérées, sans doute, comme non politiquement signifiantes.
Refuser de répondre à un quelconque sondage. En précisant (?) : « Je refuse de répondre à une enquête qui (notamment) ne distingue pas  les hommes des femmes et n’en publient pas les résultats sexués, dont la source de financement ne m’est pas fournie, dont je ne connais pas la place de la question dans le questionnaire d’ensemble, dont je ne puisse formellement et publiquement contester et la rédaction et l’interprétation. Sans oublier la critique de la méthodologie. » Une question : comment critiquer la méthode, dont ont récuse le principe, sans le légitimer ?
- Plus fondamentalement, sous couvert, de « connaître l’opinion », empêche les opinions de s’exprimer. Oriente, formate, dirige, fabrique le pseudo consentement et donc freine les prises de conscience, les canalise, les détourne ; empêche de penser par soi-même. Pire, tout à la fois nie et légitime les contraintes idéologiques, économiques, politiques qui s’exercent sur chacun-e d’entre nous ; et, qui plus est, pense adéquat, possible, pensable de conférer un quelconque sens à l’addition d’unités désagrégées, juxtaposées, atomisées, puis ré-agrégées L’un des principaux outils de la propagande politique ; leur finalité est de forcer, d’habituer au suivisme, à la crédulité, aux questionnements justificateurs, au mensonge fait vérité.
Les condamner dans leur principe, pas dans leurs modalités d’application. Ce que j’avais commencé à faire.
* Ajout. 1er mai 2014. Cf. Sénèque : « Ce sont les chemins les plus battus et les plus fréquentés qui trompent le mieux. » 1123 (Cf. Démocratie, Moyenne)

Politique (Sport) : Provoque nécessairement - sauf magistrales défaites françaises - sourire contenu, entendu, détendu, mais ravi des journalistes dès lors, qu’après « la politique », ils/elles « passent au sport », censé être le sujet consensuel de nos sociétés. Chaque sourire de pseudo connivence avec le public cautionne toutes ces non-valeurs que sont, entre autres : le nationalisme, la violence, la force, la haine, la bêtise, le suivisme, le dopage, le masculinisme, la compétition, le règne de l'argent, le hasard, le truquage, la corruption…

Politique (Tabous) : Affirmer vouloir « briser tous les tabous », c’est légitimer la barbarie passée, présente, future.

Politique (Terrorisme) (1) : Le seul fait d’employer ce mot déconsidère et / ou accuse la pensée (l’action) de ceux /celles qui l’emploient, qui l’utilisent (consciemment ou non, cela n’a aucun intérêt). Il est des termes qui du fait même de leurs immenses implications politiques ne peuvent se satisfaire de la moindre polysémie. Pour mémoire, entre autres multiples, le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) est qualifié de terroriste par le Canada, l’Union Européenne, les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, et bien sûr la Turquie…; Le Hamas est qualifié de terroriste par le Canada, les États-Unis, l’Union Européenne, et bien sûr Israël. (Novembre 2015) Historiquement la liste serait infinie : révolutionnaires, anarchistes, Contras du Nicaragua, Républicains espagnols, FFI et FTP, FLN et GIA Algérien, Tchétchènes pour Poutine qui leur a imposé Ramza Kadyrov, etc, etc…(Cf. État, Langage, Penser (Méthode))

Politique (Terrorisme) (2) : Lu : « Deux Saoudiennes accusées d'être rentrées par la route dans le royaume au volant de leur voiture, et qui étaient détenues depuis début décembre, ont été renvoyées devant un tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme. » 1124 (Cf., Femmes, Liberté, État, Patriarcat, Violences contre les femmes)

Politique (Terrorisme) (3) : Lu dans le Rapport de la CIA rendu public en décembre 2004, intitulé : Comment sera le monde en 2020 : « Le succès d’une campagne antiterroriste conduite par les États-Unis dépendra des capacités et de la résolution dont fera preuve chaque pays concerné pour lutter contre le terrorisme sur son propre sol. » La lutte actuelle contre le terrorisme (novembre 2015) et le suivisme évoqué rend la situation internationale plus claire ; et/ou, en tout état de cause, jette un éclairage nécessaire sur le consensus international qui peu à peu unit entrez eux, les États qui se battent entre eux pour imposer leur impérialisme, non sans contradictions donc, mais assurément contre leurs peuples. 1125

Politique (Terrorisme) (4) : Une pétition initiée par Janet Wilkinson, (sans date. Août 2015 ? ) sur Change.org, est lancée pour proposer que le féminisme soit classé comme « groupe terroriste ». Ne pas prendre cette initiative à la légère. (Cf. Être humain. Haine (du Féminisme). Féminisme)

Politique (Tolérance) : Michelet : « La tolérance du mal, n’est ce pas le mal encore ? » 1126 Bien sûr. Vrai aussi pour « transparence » etc…(Cf.Transparence [toute relative du patrimoine des politiques])

Politique (Tout) (1) : Entendu et commenté par Tocqueville [pendant la révolution de 1848] : « Que voulez-vous, disait-on hier aux insurgés qui occupaient une barricade avant de les charger ? Ils ont répondu laconiquement : ‘Tout !’ Et c’est là le vrai. » 1127 Belle philosophie dont les féministes feraient bien de s’inspirer. En en élargissant le contenu....

Politique (Tout) (2) : « Tout aujourd’hui, pas demain ! » criaient aux ouvriers les gauchistes italiens aux portes des usines dans le film : La classe ouvrière va au paradis. 1128

Politique (Transcendance) : Un peu moins de transcendance et un peu plus de conscience au monde ne lui ferait pas de mal.

Politique (Transmettre) : Vouloir transmettre : une contradiction dans les termes ? Vouloir transmettre, n’est ce pas d’emblée briser le processus de transmission ? Vouloir transmettre, c’est se poser, seul-e, au centre. En pire : « faire de la pédagogie ».? (Cf. Exemple, Pensée, Soi)

Politique (Transparence) (1) : Des documents légaux mais « faux » deviendraient « publics ». Certes, une avancée, mais quelle est-elle ? Qui décide de leur publication ? Sur quels fondements ? Avec quelles garanties ? Avec quels recours ? Après quelles conséquences  ? Sur la base de quelles preuves serait-il possible de les juger ? Au prix de quelles corruptions du monde ? À quel coûts pour les personnes qui les dénoncent ? Mais surtout : comment faire en sorte que des documents « faux » ne puissent être si aisément, si souvent, rédigés, publiés…[Après avoir vu Le grand bluff de Ronald Reagan]. 1129

Politique (Transparence) (2) : Je lis : « Malgré ses promesses répétées, l’administration Obama s’est montrée largement incapable de dissiper l’opacité régnant autour des éliminations par drones de drones menées par les Etats-Unis selon un rapport d’un groupe de réflexion (Stimson Center) de Washington : « Il n’y a eu pratiquement aucun progrès pour améliorer la transparence sur ces frappes [...] L’administration ne fournit toujours aucune information qui permettrait d’avoir une vision d’ensemble sur le nombre de frappes dans tel ou tel pays, et sur leur bilan, y compris en ce qui concerne les victimes civiles, déplore le rapport. Résultat : il n’est pas possible de mesurer ‘la mesure de l’efficacité et de l’utilité’ de ces frappes. [...] Il est ici clairement démontré que la demande de « transparence » non seulement le remet pas en cause les politiques critiquées, mais peut aussi le faire pour en améliorer l’efficacité. On apprend aussi incidemment  qu’on ne connaît pas « les bases juridiques nationales et internationales permettant de justifier » ce que le rapport nomme des « homicides » et ce, après avoir évoqué des « éliminations. ». 1130

Politique (Transparence [toute relative du patrimoine des politiques]) : À cette évocation, panique à bord. Á la suite de la proposition de François Hollande, entendu (de la part des politiques) dans la seule journée du 9 avril 2013 : « Démagogie ; Populisme ; Voyeurisme ; Amateurisme ; Cafouillis ; Écran de fumée ; Contre-valeur ; À quoi ça sert ? ; Ces mesures existent déjà ; Qu’on prenne le temps ; Pas forcément la bonne solution ; On passera à côté de l’essentiel ; On tombe à côté [de ?] ; On mets les élu-es en pâture ; C’est une chasse aux élu-es ; Est-ce que cela aurait empêché M. Cahuzac de mentir ? Non ; Ce sont des choses qui ne sentent pas bon ; Cela provoquera la monté des extrêmes ; Il ne faut pas moraliser, ni sanctionner, mais contrôler ; Il faut refonder la politique autrement ». Et enfin : « C’est un éloge de la pauvreté pour faire de la politique »…
- Eh, oui, ces phrases définitives ont été prononcées par ceux /celles qui sont censé-es décider de notre vie et par les médias chargés de nous « informer ». (Cf. Démocratie, État, Journaliste, Hollande (François), République, Tolérance)

Politique (Trop) : Entendu : « Aujourd’hui, il y a trop de tout ». Ajout : « sauf de l’essentiel » ? À redéfinir par chacun-e. Et si l’on pensait plutôt à l’aune de : notre ‘trop’ n’est que le [presque] ‘rien’ de la majorité de la population mondiale, dont quelques millions en France ? La modification de l’angle de vue, en soi, vaut analyse politique. (Cf. « Sciences » humaines. Économie, Politique)

Politique (Universel) : Si la construction de « l’universel » est indissociable du patriarcat (en sus d’autres critiques…), revendiquer ‘l’accès’ des femmes à l’universel ne peut, conceptuellement – nécessairement - être juste.  

Politique (Utilitarisme) : La plus évidente, sévère condamnation de l’utilitarisme (plus largement, de toute philosophie fondée sur l’intérêt individuel) : la vie des femmes sous le patriarcat ; et au delà, celle de tous-tes les dominé-es. (Cf. Intérêt (Personnel))
* Ajout. 29 septembre 2015. Lu dans un texte stimulant de Simone Weil de 1934 : […] « Les moralistes vulgaires se plaignent que l’homme soit mené par son intérêt personnel ; plût au ciel qu’il en fût ainsi ! » 1131 

Politique (Utopie (Crédible) : Et si des émotions pouvaient bouleverser une théorie ? Un viol, abattre un système ? Des exemples devenir contagieux à l’échelle du monde ? Des gestes, détruire une politique ? Des résistances, faire tomber un empire ? Des pensées, refonder le monde ? Afin que chaque vie soit transformée en autant d’œuvre, sans chefs ?

Politique (Valeur) : Un jugement de valeur a la valeur de l’opinion de la personne qui le prononce. Avant de porter un jugement de valeur, définir les valeurs sur les fondements desquelles l’on juge. Sans oublier que « ce qui se paie n’a guère de valeur » 1132, que les valeurs communément admises ne le sont que faute d’avoir été réfutées, et que critiquer, faire évoluer, bouleverser le concept de « valeur » est au cœur du Politique.
* Ajout. 24 janvier 2015.La question n’est pas de faire référence à une, à des valeur-s, mais de rechercher sur quels fondements peuvent s’articuler une, des hiérarchie-s de-s valeurs. (Cf. Femmes (Valeur), Inventer)

Politique (Vérité) (1) : L’exiger des politiques est absurde : c’est nier [l’existence de] l’État. (Cf. Politique (Mensonge))

Politique (Vérité) (2) : Toute prétention - de quiconque - de s’approcher de la (d’une) vérité, doit préalablement être précédée par l’affirmation, sans ambiguïté, du refus de tout lien pensable entre la (une) vérité (recherchée) et celle censée être, en tout impérialisme étatique, dite par « la justice ». Que ce lien ait pu même avoir été affirmé - qui dépasse l’entendement - doit être interrogé. En effet, s’interdire toute prise de position personnelle avant celle d’un jugement judiciaire, et / ou, celui-ci acquis, en déduire « la vérité » devant être acceptée comme telle, c’est s’interdire tout pensée propre, autonome, individuelle au profit de la reconnaissance de la suprématie, de l’hégémonie de l’État (dans sa composante judiciaire). En toute logique, en toute cohérence, religieuse. (Cf. Justice)

Politique (Vertu) (1) : Rendre à la ‘vertu’, sa vertu. Pour cela, contextualiser, fractionner, repenser, décanter, apurer. La polysémie du terme rend t-elle l’exercice impossible ? Sans doute et, pourtant, je ne m’y résigne pas. En sus, abandonner l’usage de ce terme, c’est sinon abandonner toute exégèse, du moins en restreindre l’exercice et, à terme, faire disparaître l’idée dont le terme a été porteur et ce, sans être assuré-e qu’il sera remplacé. (Cf. Femmes (Vertu))

Politique (Vertu) (2) : Sade, auteur de :[…] « Il est essentiel pour le maintien de l’équilibre qu’il y ait autant de bons que de méchants, et que, d’après cela il devient égal au plan général que tel ou tel soit bon ou méchant de préférence ; que si le malheur persécute la vertu et que la prospérité accompagne presque toujours la vice, la chose étant égale au vu de la nature, il vaut infiniment mieux prendre le parti parmi les méchants qui prospèrent que parmi les vertueux qui périssent. […] » 1133   On lit cependant dans les notes d’Alain Delon, lequel a publié les trois tomes des œuvres de Sade dans la Pléiade, une toute autre analyse : « Le principe sadien est qu’aucune vertu ne doit être épargnée par les soupçons. » 1134

Politique (Victimes. Paroles de) : Boualem Sansal, auteur de : [Après avoir écrit une lettre au ministre Algérien des Affaires étrangères] : « Il est trop tard, la lettre est partie, mais là, en le relisant ma copie, je m’en veux, elle est conciliante. Parce que je m’adressai à un ministre, je me suis bêtement mis dans la peau du quémandeur, du faible qui fait montre de docilité, de patience, de sa  compréhension  citoyenne pour les Bonzen (autorités), pris par le temps, assaillis par les sollicitations et les obligations protocolaires. Je trouve humiliant que les victimes aient toujours à quémander, à supplier, à attendre. C’est insupportable. Quand viendra le moment de la relance, je m’exprimerai comme doit s’exprimer une victime : elle réclame, elle exige, ne tolère aucun atermoiement  et refuse par avance toute langue de bois. Ces gens-là sont à notre service, pas l’inverse. » 1135

Politique (Violences) : Combien faut-il de siècles de violences subies et d’impuissances intériorisées, justifiées pour se satisfaire de, se limiter à la destruction de symboles ?

II. Politique. Démocratie :

Politique (Démocratie) : Aucune théorie politique au monde ne peut expliquer, ne peut justifier comment, dans la ‘démocratie’, le quotidien de 66 millions de Français-es - aux quels il faut ajouter les étrangers/ères, avec ou sans papiers - puisse dépendre des états d’âmes de Sarkozy, de Hollande et de tant d’autres. Invalide le concept lui-même. Universel. (Cf. Volonté générale, Hommes politiques. France. XXème siècle : Sarkozy (Nicolas), Hollande (François))

Politique (Démocratie. AG quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, annuelle…) : Pratique politique permettant utilement de repenser la critique de la démocratie dite représentative. Mais, qui décide de l’ordre du jour ? Et, en cas de vote, que fait la minorité ? Chercher ailleurs, d’autres alternatives, chercher autrement, autre chose, sur d’autres fondements, avec d’autres projets, d’autres finalités…

Politique (Démocratie. Avortement) : Lu sur un forum : «  J’ai croisé une femme de 84 ans. Dans les années 50, elle a été accusée d’avoir avorté, et jugée, bien qu’il s’agisse d’une fausse couche provoquée par la misère et la fatigue. On lui a retiré sa carte d’électeur (déchue de ses droits civiques ?) qu’elle n’a jamais récupérée. » 1136 - D’autres exemples ? Celui-ci, en tout état de cause, enrichit la critique féministe du concept de « démocratie ». (Cf. Démographie, Patriarcat)

Politique (Démocratie. Bon citoyen) : Article IV de la Déclaration des devoirs, incluse dans la Déclaration des droits et de devoirs de l’homme et du citoyen de la Constitution de l’an III (22 août 1795) : « Nul n’est bon citoyen, s’il n’est bon fils, bon père, bon frère, bon ami, bon époux ». Ouvre de larges horizons sur la soi-disante séparation entre vie publique et vie privée.
- Que signifiait alors : « bon » est un autre sujet… d’importance. (Cf. Famille, Vie -dite-privée)

Politique (Démocratie. Crimes) : Démocratie, que de crimes commis en son nom ! ; que de terrorismes d’État légitimés ! …

Politique (Démocratie / Dictature) : [Et leurs entre-deux et leurs dépassements…] Dans les deux type de régimes politiques, le pouvoir confère le monopole de la force. (Cf. Politique. État)

Politique (Démocratie. Élections) (1) : Combats de coqs : ce jugement, pour n’être ni neuf, ni original, n’en est pas pour autant un poncif dépassé. Si des femmes peuvent [devoir ?] sacrifier au rite, les hommes ont sur elles un net avantage historique.
- Pour exciter les coqs, les parieurs, le public et faire monter les enchères : la presse, les sondages, les médias… (Cf. Liberté (De la presse), Sondages d’opinion)

Politique (Démocratie. Élections) (2) :Le choix, lors d’une élection présidentielle, n’est pas entre deux hommes (ou femmes) mais entre deux tentatives pour s’approprier les pouvoirs politiques, régaliens, répressifs, juridiques, symboliques, économiques...qui sont (aussi) conférés à celui (celle) qui l’emporte. Les frustré-es et les cyniques l’emportent souvent. Jusqu’à quand ?
- Il me semble que l’on comprend mieux, dès lors, Berlusconi, Sarkozy…

Politique (Démocratie. Élections législatives. France) : [10 et 17 Juin 2012] : 155 femmes élues, 422 hommes élus, soit 26,86 % [Précédente Assemblée : 18,5 %].
- En France, en 2012, si l’on considère que la composition du Parlement est un critère valide, valable, signifiant, une femme - politiquement - vaut un peu plus du tiers d’un homme. (Cf. Femmes. Retraites)

Politique (Démocratie. Élections. Signification des) : [Le lendemain d’élections catastrophiques pour la gauche], Najat Vallaud-Belkacem, porte parole du gouvernement, auteure de : « Il y a (…) notamment le désir des électeurs d'avoir davantage de justice sociale dans le redressement que nous sommes en train d'opérer. Ce message est entendu. […] Nous en tirerons les conséquences le moment venu», a-t-elle ajouté. 1137 Qu'ils - et elles - mangent de la brioche…

Politique (Démocratie. Europe) : Concernant la Grèce, on lit : « Le programme d’assistance financière sera prolongé jusqu’au 30 juin (2015), mais seulement à condition qu’Athènes remédie aux dysfonctionnements de l’État grec et s’engage à ne pas dégrader ses comptes publics par des «mesures unilatérales ». La démocratie, les élections, le « peuple »… : « des mesures unilatérales ». Et « remédier aux dysfonctionnement » de l’État … Comment peut on oser ? Et pourtant, tout continue comme si ces ignominies n’avaient pas été prononcées. 1138
* Ajout. 29 juin 2015.Ce n’est pas seulement la Grèce, Syriza, ses responsables qui sont humiliés, c’est moi, c’est nous tous, toutes. Pour leurs représentants, nous n’existons pas. L’incroyable mépris (sans évoquer ses absurdités, ses contradictions, ses mensonges, sa petitesse…) de la déclaration hier (29 juin 2015) de Jean Claude Juncker, président de la Commission européenne (l’hommes des paradis fiscaux qui ose exiger du premier ministre Grec qu’il baisse les revenus des retraité-s Grec-ques), était une gifle qu’il adressait à chacun-e d’entre nous. Pour eux, le peuple n’existe tout simplement pas : aussi, si un dirigeant ose parler en son nom, et alors il faut tirer à vu sur la cible. (Cf. Dignité, « Sciences » sociales. Économie. Grèce)

Politique (Démocratie. Génocide Rwandais) : [Entre autres crimes…]Nous, Français-es, auxquel-les personne n’a demandé leur avis, ne serions pas coupables, des agissements des politiques français et de l’armée française au Rwanda ? Je ne sais. Mais nous sommes responsables d’avoir voté pour ceux qui, élus par nous, agissaient en notre nom ? On peut inverser les termes : responsables et coupables, mais aussi les cumuler. Et / ou en chercher d’autres…

Politique (Démocratie. Mandat) : « Voilà le mandat que vous m’avez confié » : De quel droit un homme (François Hollande, en l’occurrence), au soir de son élection, se permet-il même l’hypothèse de re-définir la signification du vote de ceux et celles qui l’ont élu ?
* Ajout. 1er mai 2014. Et si cette re-définition était inscrite dans le processus même du vote ? En effet, une fois les citoyen-nes ayant volontairement transféré leur responsabilité à la personne élue, ici au président de la République, celui-ci, le temps de son mandat, institutionnellement dégagé des liens de dépendance à leur égard, ne doit plus de compte à rendre qu’à la constitution. D’où, le sentiment d’impuissance radicale que nous ressentons ; d’ou cette sensation d’être piégé-es : d’où cette colère focalisée sur la personne même des chefs d’État ; d’où cette crise de la démocratie, qui, elle aussi, n’est plus que leurre, fiction, piège, trahisons, mensonges.
* Ajout. 6 mai 2014. Deux ans après son élection, François Hollande, auteur de : « À la fin de mon mandat, je veux répondre à la question : est-ce que j'ai tout fait pour faire avancer le pays ? » 1139 Hommes politiques. France. XXème siècle : Sarkozy (Nicolas), Hollande (François))

Politique (Démocratie. Mandat. Cumul) : La critique du cumul des mandats doit s’appliquer selon les fonctions, dans la durée et dans son usage. Plus globalement, un mandat quel qu’en soit sa nature, son origine, ne doit plus pouvoir être un prébende, si souvent transmissible comme un droit quasi héréditaire entre copain-es / coquin-es ; la question des fils, filles, amants, maitresses, et de tous les proches devant être traitée en elle même. Mais cela est tout fait insuffisant : c’est l’ensemble des mécanismes de la démocratie dite représentative (qui ne l’est plus de rien, ni de personne) qu’il faut dénoncer et reconstruire en s’attaquant donc à son fondement, à son principe même : l’élection, et dès lors, a fortiori, au concept même de parti.
- Par ailleurs, sur quels fondements des parlementaires peuvent–ils s’affranchir, entre autres, de l’âge légal de départ à la retraite ; la loi doit être la même pour tous et toutes. C’est absurde, c’est injuste, c’est du gâchis : ça l’est pour tout le monde. Donc, tout revoir, tout repenser. (Cf. Politique. Constituante, Homme politique. France XX, XXIème siècle. Tibéri (Jean))

Politique (Démocratie. Modes de scrutin) : Les considérer comme « tous injustes » ne relèverait d’une analyse appropriée que s’il n’était pas préalablement précisé que c’est le concept même de « représentation » qui, en premier lieu, est « injuste ».

Politique (Démocratie. Parti politique) : Broyeur d’individualités et de pensées. Invivable pour toute féministe (pas uniquement !) un tant soit peu conséquente (vrai aussi concernant nombre d’associations).
- Par ailleurs, aucun changement politique ne peut avoir lieu dans le cadre actuel du quasi monopole dévolu aux partis politiques en matière d’expression politiquement incarnée : tout changement de régime nécessite donc (entre autres…) la suppression de l’article 4 de la constitution de la Vème république : les liens entre « les partis et groupements (?) politiques » et « la souveraineté nationale et la démocratie » doivent être brisés.
* Ajout. 21 mars 2014. Jean François Copé, président de l’UMP, auteur de : « J’ai investi des candidats dans toute la France. » 1140 Et si les responsables des partis politiques réfléchissaient à la signification de ce qu’ils disent, que se passerait-il ? (Cf. Constitution)

Politique (Démocratie. Patriarcat) (1) : [1906] Concernant son refus du vote des femmes anglaises, Lord Asquith, alors chancelier de l’Echiquier, puis Premier Ministre de 1908 à 1916, auteur de :  « Je serais prêt à retirer mon opposition [connue depuis 1892 ! ] … le moment où je serais convaincu de deux choses, d’abord que la majorité des femmes désirent le vote parlementaire et ensuite que le fait de le leur donner ce vote soit avantageux pour leur sexe, comme pour la communauté entière ». 1141 Je n’ai pas encore pu/su analyser les enjeux d’une telle prise position, tant elle est tout à la fois si violente et si fondamentale. (Cf. Patriarcat)

Politique (Démocratie. Patriarcat) (2) : Hélène Brion [Début de sa déclaration au Conseil de Guerre, le 29 mars 1919 qui la condamna à 3 ans de prison sous le chef d’inculpation de « propagande défaitiste »] : « Je comparais ici comme inculpée de délit politique : or je suis dépouillée de tous droits politiques. Parce que femme, je suis classée de plano, par les lois de mon pays, inférieure de beaucoup à tous les hommes de France et des colonies. Malgré l’intelligence qui m’a été officiellement reconnue depuis peu ; malgré les brevets et diplômes qui m’avaient été octroyés longtemps avant, je ne suis pas devant la loi l’ égale d’un nègre illettré de la Guadeloupe ou de la Côte d’Ivoire. Car lui peut participer par le bulletin de vote à la direction des affaires de notre commun pays, et moi, je ne le puis pas. Je suis hors la loi1142 (Cf. Féminisme, Patriarcat)

Politique (Démocratie. Peuple) (1) : L’expression directe de « la parole du peuple » (à l’exception rare de l’hypothèse de référendum sur des questions choisies, imposées par le pouvoir) une hypothèse largement oubliée des tenant-es de « la démocratie » dite représentative.
- Avant de critiquer, ce qui est fort à la mode, « les populistes », encore faut-il préalablement clarifier le terme de « peuple ». Mais l’on risque fort découvrir qu’il n’était qu’un simple artifice, un signifiant politique relevant de l’émotion de circonstances, une fiction. Dès lors, si le terme de « populisme » est instrumentalisé au gré des intérêts de ceux /celles qui l’emploient, c’est parce que celui de « peuple» l’est tout autant. Et l’avait été bien avant lui. 1143

Politique (Démocratie. Peuple) (2) : Termes (relevés au gré de lectures, d’écoutes) ayant fait, faisant fonction du mot « peuple » : « la plèbe » (Rome), les partageux, les humbles, les vilains, « le Souverain » (Rousseau), le corps social, les électeurs du Tiers État, le Tiers État, « mes peuples » (Louis XVI, le 23 juin 1789), « cette masse imposante vous ne seriez que des individus », « la source de tous les pouvoirs que lui seul peut déléguer » (Mirabeau) 1144, la « classe vile et méprisable [distincte du « Tiers État »] » (Sade) 1145 ; la nation (les révolutionnaires), les sujets, la foule, les citoyens, le mouvement populaire, la « populace » (Marat), les « forces populaces égarées » (Jaurès) 1146, les masses [exploitées], [laborieuses], [populaires], les « masses » (Kropotkine), « larges masses » (les Maos), les gens du peuple, les petites gens, le petit peuple, le « populo » (Francis Carco), la population [laborieuse], les « classes populaires » (Fondation Terra Nova. 2011), les basses classes, « les classes inférieures » (François Furet), la « canaille » (Lucien Rebatet), le bas peuple, la « multitude » (Baudelaire), la « lie du peuple » (Vauban), les « déshérités » (Louise Michel), les ouvriers, la « classe ouvrière » (le PC), les « prolétaires » (le PC), les « travailleurs » (idem), les « révoltés » (Sándor Márai), les manifestants, la « société civile » (Michel Rocard), « les couches inférieures de la société » (Raymond Aron) les « gueux » (Laurent Cordonnier) 1147, le social, « un peu de social » 1148, les « classes moyennes » (pour libéraux qui ont considéré le disparition de la classe ouvrière comme acquise), la bourgeoisie, les « sondés » (les sondeurs), « le terrain » (les sociologues), la « gauche » (la gauche), « les populations » 1149, le tout-venant, la « France d’en bas » (France culture), les « forces populaires » (UNFP Marocain), « le bas de l’échelle » (un économiste libéral), l’électorat, le « corps électoral » (pour les sociologues dits électoraux de Sciences-Po), « les gueules cassées de la guerre économique » (Médias. 2015), « la rue » (très à la mode) 1150, « les engloutis de l’avenir » (Patrick Lopin) 1151 ; les gens (tout le monde). Sans oublier « mon peuple » (Hitler), à comparer avec les innombrables « notre peuple ».  
- Antonymes : la noblesse, l’aristocratie, les classes privilégiées, les classes dominantes, les élites…
- Leur nombre, la diversité, l’hétérogénéité si aisément lisibles suffisent à condamner la réalité de la démocratie - censée, fondée (a minima) sur le « peuple ».  
- Et c’est dans la confusion de ce terme, aux innombrables significations donc, que quotidiennement le terme de « populisme » dont il est l’incarnation, nous est imposé, asséné, prescrit. Comme celui de terrorisme, entre autres… (Cf. Politique. Terrorisme)

Politique (Démocratie. Peuple) (3) : À la lecture du livre Politique constitutionnelle de Benjamin Constant, dont le chapitre I s’intitule : « De la souveraineté du peuple », je comprends soudainement le pourquoi de cette confusion linguistique : le terme de peuple ne peut être défini, sauf à faire voler en éclats les concepts de « souveraineté », de « volonté générale », de « liberté », de « citoyenneté ». Prosaïquement, si le peuple était réellement souverain, les député-es seraient des usurpateurs-trices. On peut y lire notamment ceci : « […] Rousseau lui-même a été effrayé […] ; frappé de terreur à l’aspect de l’immensité du pouvoir social qu’il venait de créer, il n’a su dans quelles mains déposer ce pouvoir monstrueux, et n’a trouvé de préservatif contre le danger inséparable d’une pareille souveraineté, qu’un expédient qui en rendit l’exercice impossible. Il a déclaré que la souveraineté ne pouvait être ni aliénée, ni déléguée, ni représentée. C’était déclarer en d’autres termes qu’elle en pouvait être exercée ; c’était anéantir de fait le principe qu’il venait de proclamer. […] » Lire la suite…1152

Politique (Démocratie. Peuple) (4) : Une réflexion après la lecture du slogan visible sur le Reichstag « Dem Deutschen Volke » (« Le peuple allemand ») : toute référence, quelque soit la nature du régime  politique, au « peuple » dès lors qu’elle est inscrite au sein des frontières d’un État est nécessairement nationaliste. Et, à ce titre, à dénoncer.

Politique (Démocratie. Peuple) (5) : Par delà le monde résonne partout ce slogan : « Nous sommes les 99 % ». Et notre monde - actuellement en réalité, celui de ceux et celles qui ne vivent que de notre écrasement et, qui plus est, celui qu’ils /elles veulent nous faire accepter comme étant le nôtre - continue de fonctionner comme si ce slogan ne bouleversait pas, le terme étant faible, comme s’il n’explosait pas toutes, absolument toutes, les catégories politiques, philosophiques, économiques, mentales, psychiques.
* On lit ceci sur Wikipédia  à : « Nous sommes les 99 % » (décembre 2014) : « Les critiques et les observateurs disent que le slogan est une référence aux inégalités économiques et démocratiques entre les élites et le reste des citoyens des États-Unis. » Incessante réécriture du monde….
* Ajout. 19 janvier 2015. Selon Oxfam : « Les 1 % les plus riches, toujours plus riches. »  1153

Politique (Démocratie. Référence à la) : Comment peut-on encore, sans distanciation analytique critique, employer positivement ce terme qui a légitimé, qui légitime encore tant de crimes, de déshonneurs, d’injustices, de guerres ? Combien de régimes dits « démocratiques » ont-ils tiré sur « le peuple », ou du moins sur certaines de ses fractions ? Combien ont ils colonisé, dominé, exploité, tué, étouffé, réduit au silence, torturé…?  
- Critique valable pour l’ensemble du vocabulaire politique.

Politique (Démocratie. Relativité, Historicité) : Le meilleure preuve de la relativité historique du concept de démocratie : un-e américai-ne noir-e [concrètement un être humain dont les liens avec le système esclavagiste était visible sur sa peau] était considéré comme criminel-le, comme devant être combattu-e par l’État américain, et si souvent dès lors, entre autres, assassiné-e par le Klu Klux Klan, dès lors qu’il-elle avait l’extrême courage de vouloir - simplement - s’inscrire sur les listes électorales. (A reprendre. Pas clair)

Politique (Démocratie. Social-démocratie) : L’échec patent de la social-démocratie : l’impossibilité d’une critique politique institutionnelle du capitalisme. (Cf. Féminisme d’État)

Politique (Démocratie. Suffrage universel) : Question « naïve » : Pourquoi, s’il s’agit d’une valeur qui nous présentée comme « universelle », ne s’applique t-elle pas hors du champ politique : au hasard : dans la « famille », l’entreprise ? les syndicats ? les syndics d’immeuble ? la police ? les associations? au FMI ? l’Union européenne… ?

Politique (Démocratie. Suffrage universel. Critique anarchiste du) : [Autour de 1880] « Excellent instrument pour résoudre de manière pacifique les querelles entre gouvernants – de quelle utilité peut-il être pour les gouvernés ? L’histoire du suffrage universel [masculin] 1154 n’est-elle pas là pour le dire ? Tant que la bourgeoisie a craint que le suffrage universel ne devint entre les mains du peuple une arme qui pût être détournée contre les privilégiés, elle l’a combattue avec acharnement. Mais le jour où il lui a été prouvé, en 1848, que le suffrage universel n’est pas à craindre, et qu’au contraire, on mène très bien un peuple à la baguette avec le suffrage universel, elle l’a accepté d’emblée. Maintenant, c’est la bourgeoisie elle-même qui s’en est fait le défenseur, parce qu’elle comprend que c’est une arme, excellente pour maintenir sa domination, mais absolument impuissante contre les privilèges de la bourgeoisie. » 1155 Il manquait à Kropotkine la critique du terme de « peuple » et l’intégration d’une analyse féministe.

Politique (Démocratie. Sujet) : La question de l’être humain singulier est l’angle mort de « la démocratie ». Et c’est sur cet angle mort que nous fut imposé le donc, nécessairement faux, concept de « droit de l’homme ». (Êtres humains,Droit de l’homme)

Politique (Démocratie. Vérité) : « Aussi longtemps qu’on ne le prend pas au sérieux, celui qui dit la vérité peut survivre dans une démocratie. » 1156 Incisif. (Cf. Vérité)

Politique (Démocratie. Volonté générale) : Que celles - et ceux - qui pensent que ce vocable, peu ou prou, les concerne lèvent la main. Effet quasi nul garanti. L’«effet magnétique» de l’expression 1157 s’est épuisé : la fiction apparaît au grand jour. L’obéissance à la loi, censée être «l’expression de la volonté générale », apparaît dès lors comme un leurre et se mue en norme illégitime. (Cf. Loi)

Politique (Démocratie. Vote) : Peut-on imaginer un acte de transfert conscient de sa responsabilité, plus irresponsable ? Et ce alors qu’il est présenté comme étant censé incarner la responsabilité suprême du citoyen-ne. 1158

Politique (Démocratie. Vote des femmes) (1) : Charles de Gaulle, auteur - sans vergogne - de : « J'ai accordé le droit de vote aux femmes. » 1159
* En sus, sur le sujet, ses deux seuls commentaires dans ses Mémoires (un grand livre) sont les suivants :
- […] « En outre, le droit de vote et d’éligibilité étaient attribuées aux femmes. L’ordonnance du 21 avril 1944, en réalisant cette vaste réforme, mettait un terme à des controverses qui duraient depuis cinquante ans
-  « Des cinq millions d’abstentionnistes (aux élections du 21 octobre 1945), la plupart étaient des femmes qui évitaient les formalités dont elles n’avaient pas l’habitude. » 1160 C’est tout. (Cf. Femmes (Dénis de l’histoire des femmes et du féminisme), Cassin (René))

Politique (Démocratie. Vote des femmes) (2) : En lisant « l’ordonnance du 21 avril 1944 portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération » émanant du Comité français de Libération Nationale 1161, on découvre que la phrase « Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes » n’est que l’article 17 du titre IV intitulé : « Élections » (le texte comportant VI titres et 33 articles). 1162

Politique (Démocratie. Vote des femmes) (3) : Pierre Viansson-Ponté [1920-1979], auteur, dans Le Monde du 12-13 mai 1974 de : « (Le résultat des élections,) on sait très bien à qui l’imputer, on sait parfaitement qui en est responsable. (…) Sans le vote des femmes, et particulièrement des femmes âgées et disposant de très maigres ressources, la gauche serait parvenue au pouvoir en France depuis longtemps. Alors, que faire ? On ne peut quand même pas proposer de leur retirer le droit de vote, d’en priver les célibataires ou veuves de plus de 65 ans ? » 1163

Politique (Démocratie. Weil Simone) : Auteure de : « La soumission du plus grand nombre au plus petit, ce fait fondamental de toute organisation sociale, n’a pas fini d’étonner tous ceux (et celles) qui réfléchissent un peu. » 1164 Ce simple constat ouvre infiniment plus d’horizons en matière de réflexions politiques que les catégories classiques, depuis Platon et Montesquieu, du droit constitutionnel, en réalité du droit de l’État. (Cf. Droit, État)

III. Politique. Égalité :

Politique (Égalité) (1) : « Ceux-là sont égaux qui peuvent choses égales.» 1165 Analyse - de bon sens - toujours valable. Appliquée aux relations hommes /femmes, rafraîchirait la pensée féministe, en en évacuant le faux concept d’égalité, lequel nie l’existence même du patriarcat en tant que système de domination. Terme donc incompatible avec une pensée féministe, laquelle suppose - a minima – de reconnaître qu’il existe un système patriarcal qui explique, qui justifie, qui met notamment, depuis des siècles, en œuvre la domination des hommes sur les femmes. Revendiquer pour les femmes l’égalité avec les hommes - outre l’absurde d’une telle demande - c’est s’interdire de penser et donc de contester les rapports de domination / de pouvoirs patriarcaux ; c’est donc en légitimer les fondements. Pour démontrer l’inanité du concept, s’interroger sur les raisons pour lesquelles on n’évoqua pas ou si peu, en regard, l’égalité entre femmes, l’égalité entre hommes…
- Qui ne voit que l’égalité signifie tout aussi bien l’aggravation de l’oppression pesant également sur tous et toutes ?
- Qui ne voit que l’égalité, c’est aussi bien, non pas relever vers « le haut » ( ?) ce qui est bloqué « en bas » ( ?), mais aussi empêcher que personne ne s’élève plus « haut » ?
- Qui ne voit qu’il existe une égalité dans l’égoïsme, dans la bassesse, dans la médiocrité, dans l’absurde, dans la pauvreté, sous la férule d’un dictateur ?
- Par analogie (pour éclairer l’angle de l’analyse) : qui pourrait tout à la fois dénoncer le capitalisme et concomitamment évoquer l’égalité (même à revendiquer) entre l’ouvrier/ère et le patron ; l’esclavagisme et l’égalité entre l’esclave et son propriétaire ; le /la colonisé-e et l’égalité avec le /la colonisateur-trice ; le/la personne de peau noire en Afrique du Sud et l’égalité avec le personne de peau blanche sous l’apartheid
- Écrire ceci ne signifie pas que la pensée [féministe] ne se soit pas aussi construite en se référant à l’égalité …ce qui ne légitime pas pour autant son bien fondé analytique. (Cf. Patriarcat)

Politique (Égalité) (2) : Lu : « Je voulais être considérée comme un être humain à part entière, m’exprimer sur un pied d’égalité avec les hommes. »  1166 Si ce que cette aspiration de Leyla Zana, alors emprisonnée, veut exprimer ne peut être invalidée, on ne doit pas pour autant invalider la question : comment une (seule) femme pourrait-elle revendiquer l’égalité avec (tous) « les hommes » ? Comment ne pas voir que l’emploi de l’expression « sur un pied d’égalité » est une dénégation de toute idée même d’égalité ? Comment en revendiquant d’« être considérée comme un être humain » ne pas voir que l’emploi du terme « considérée » détruit le concept même d’être humain, conçu en soi ? Comment ne pas voir qu’évoquer «un être humain à part entière », légitime une fâcheuse limitation ? Comment ne pas penser que faire référence à (la seule) « expr[ession] » (de soi), c’est entériner que d’autres pussent ne pas être considérée à cette aune ? ; Comment en partant de soi, ne pas risquer de légitimer que d’autres êtres humains pussent ne pas être traitée comme soi ? ; Comment dès lors, cette même revendication ne serait-elle pas antinomique avec celle d‘une référence à l’ « égalité » ? 

Politique (Égalité) (3) : Revendiquer l’égalité (entre hommes et femmes…) dans un monde patriarcal, pas même nommé, pas même énoncé, pas même pris en compte, pas même analysé - lequel ne cesse de produire, de par sa propre logique, de l’inégalité - c’est éternellement pousser le rocher de Sisyphe. Avec, on ne sait vraiment pourquoi, quelques rares retombées de cailloux, soit, à l’échelle d’une vie, tombés par inadvertance, soit du fait d’avoir été creusés au pic dans la roche…

Politique (Égalité) (4) : Les hommes ne sont pas plus égaux entre eux que les femmes ne seraient égales entre elles : Comparer les hommes et les femmes est absurde.

Politique (Égalité des Chances) : De la pénétration du libéralisme économique dans la philosophie du droit : on est passé, en quelques dizaines d’années, à « l’égalité des droits » puis à « l’égalité des chances », pour enfin lire qu’il faudrait « donner des chances à l’égalité ». Auparavant, on avait repris la distinction, pseudo marxiste de « liberté réelle » et « liberté formelle » muée en « égalité en droit » qui fallait faire advenir en « égalité de fait, réelle». Que d’inanités…

Politique (Égalité. Inanité) : Encore une preuve de l’inanité du pseudo concept. Le 31 décembre 2014, le gouvernement a publié au Journal Officiel deux décrets portant réforme du congé parental, pris à 97 (96 ?) % par les femmes 1167. Sans reprendre les innombrables critiques de cette décision, indéfendable, sauf du point de vue des finances publiques (cette mesure devrait rapporter 290 millions d’euros à l’État), c’est au nom de l’égalité hommes / femmes, qu’il a été justifié. Le seul fait que cet argument ait pu, en l’occurrence, avoir été invoqué, devrait à tout jamais interdire l’emploi de ce terme d’égalité en tant que fondement des politiques publiques.
* Ajout. 4 janvier 2015. J’entends Jean d’Ormesson raconter une fois encore sa « blague » concernant les conséquences de l’entrée de Marguerite Yourcenar à l’Académie française : Il y aura deux toilettes : « Messieurs », « Marguerite Yourcenar ».

Politique (Égalité. « Nous ne demandons pas la lune. Nous exigeons juste l‘égalité ») : Deux commentaires de cette pétition féministe parue, sous ce titre, dans Libération : 4 avril 2011, 7h 07: « […] Le texte est beaucoup trop mou. La comparaison avec l'original est douteuse. Aucune audace, aucune vérité crue, que du consensuel. Le patriarcat a besoin de grands coups de pied dans la gueule, pas d'un tract gentillet qui sera oublié dans deux jours. » Suivi à 9 h 05 de : « Je partage votre avis
- Me concernant, je ne peux que dire ma tristesse et ma colère à la lecture de ce texte signé par celles que Libération ose, par ailleurs, ignoblement, qualifier de « 343 salopes ». J’ai eu, un moment, le sentiment de lire l’échec des féministes de ma génération : tout ça ! (ces livres, ces revues, ces séminaires, ces thèses, ces combats, ces bagarres, ces débats, ces pétitions, ces grèves, ces luttes, ces procès, ces manifestations, ces associations féministes, ces avancées, ces reculs, etc, etc.) pour en arriver là ! Sans évoquer la gifle donnée à « la parité » ou plutôt la révélation patente, de ce qu’il n’était en lui-même qu’un faux concept…
N’importe quelle discussion d’une heure entre amies réfléchissant un tant soit peu eut été plus pertinente.
- Et si chacun-e reprenait comme devant être au cœur d’une véritable pensée, d’une véritable politique féministe tous les non dits de ce texte politiquement si faible, signé pourtant par tant de femmes remarquables? 1168
- J’oubliais : ce texte ressemble étrangement au « Positions et propositions socialistes pour l’égalité femmes - hommes, Levier (c’est nouveau, ça vient de sortir !) de l’émancipation individuelle et du progrès collectif » du PS présentées le 8 mars 2011 : texte non moins lamentable, pour ne pas dire scandaleux. Pourquoi les femmes continuent-elles à voter pour des partis qui défendent si peu leurs simples intérêts de femmes ? (Cf. Élections, Féminisme, Parité)

Politique (Égalité. Revendiquer) : Revendiquer l’égalité, c’est conforter la norme qui a produit l’inégalité ; c’est donc cautionner toutes les injustices inhérentes aux rapports [patriarcaux] de domination qui seuls les expliquent et les justifient.

Politique (Égalité. Salaires / Hommes/femmes) : Évoquer l’hypothèse de sa réalisation, même à un siècle, ne peut que susciter dorénavant, au seul constat des initiatives censées y parvenir et de leurs résultats, le sentiment que l’on considère les femmes comme des imbéciles. Des hommes et des femmes politiques ne sont pour autant pas gêné-es d’évoquer, sans plus de diagnostic ni d’analyse, le vote d’une énième loi.
- L’absence de critiques féministes de la première loi Roudy (n° 83-635 du 13 juillet 1983) a pesé lourd en matière de blocage de la réflexion.
- Vu les résultats en matière d’égalisation des salaires des femmes par rapport à ceux des hommes, le moyen le plus efficace ne serait-il pas de demander la diminution du salaire (moyen) des hommes au niveau de celui (moyen) des femmes, tous et toutes confondu-es ? : la violence prévisible et, bien sûr, justifiée des réactions aurait l’avantage de contribuer à contraindre à abandonner ce faux concept d’égalité.
* Ajout. 6 mars 2015. Et si, au lieu et place de ces statistiques sorties d’on ne sait où,  et ne signifiant rien, on comparait, entreprise par entreprise, en fonction de niveaux hiérarchiques, le type et surtout le niveau de diplômes pour les femmes et pour les hommes ? Ainsi, en Algérie, une enquête [2011] révèle que 44,4% des femmes salariées avaient un niveau universitaire, contre 10,70% seulement pour les hommes. 1169 Puis, ceci clarifié, il faudrait comparer, précisément, en tentant compte de la durée de présence dans l’entreprise, les fonctions et les salaires respectifs. Alors, les analyses comparatives commenceraient sans doute à avoir une quelconque signification. Mais il faudrait aussi expliciter les conditions auxquelles les femmes ont été, et elles seules, confrontées pour obtenir ou non un avancement.

Politique (Égalité. Sexes) : « L’égalité entre les sexes », c’est [aussi] l’égalité entre le pénis et le vagin. Utile de prolonger l’analyse ? Non. (Cf. Sexe)

Politique (Égalité. Voile) : Avez-vous remarqué ? : l’égalité entre hommes et femmes n’est jamais invoquée pour justifier - ou non - la loi sur le voile, ou tout autre débat le concernant. Et pour cause(Cf. Femmes (Voilées)

IV. Politique. État :

Politique (État) : Après Le Léviathan, l’État, un « avatar laïcisé de Dieu » 1170  : hypothèse analytique fort éclairante du monde [moderne]. Entendu aussi sur Radio Libertaire 1171 : « L’État : une mafia qui a réussi » : décapant. Mais, sous couvert de la nécessaire critique de l’État, ne pas occulter que sur la ruine des États, les mafias prospèrent…(Cf. Démocratie, Droit, Loi, Vérité (En politique))

Politique (État. Critique) : Toutes critiques de l’État (aussi nombreuses et justifiées soient-elles) qui ne sont pas, sinon concomitamment, du moins conjointement, liées à une critique des forces économiques qui - de fait les dominent - confortent ces dernières. À cet égard, on ne comprendrais rien à Amnesty International si on ne posait pas d’emblée sa première revendication : affaiblir les États, du moins les plus dangereux pour le maintien et l’accroissement des profits engrangés au premier chef par les multinationales, lesquelles ont besoin pour prospérer du désordre du monde pour imposer leur l’ordre.

Politique (État-de-droit) : La question de la différence théorico-politique de « l’État de droit » avec l’existence d’un « droit de l’État » sera le prochain sujet du concours de l’agrégation de droit. Les reçu-es l’expliqueront. En espérant que cette clarification reculera l’échéance de l’instauration officielle de l’« État-de-passe-droit(s) » et/ou l’« État-de l’abus-de-droit(s)». Dans l’attendant de la mort de l’Etat, finalité logique du libéralisme.
* Ajout. 2 décembre 2014. Pour mieux comprendre l’absurdité du terme, il est tout à fait possible de dire que le régime de Vichy fut un « État de droit » : on y appliquait le droit en vigueur sous le régime de Vichy.La banalisation du terme doit inquiéter.(Cf. Abus, Démocratie, Droit, Libéralisme, Loi)  

Politique (État et Démocratie) : Oxymore. (Cf. Démocratie)

Politique (État et répression) : De quel droit, sinon celui que l’ancienneté que la barbarie légitime, un état s’autorise t-il à emprisonner, torturer, tuer, lâcher sa police, son armée, ses ‘forces de sécurité’, sans oublier ses services secrets, etc…sur les citoyen-nes ? Et si, des Etats ne subsistaient plus - de manière évidente - que leur fonction répressive ? En tout état de cause, nous voyons quotidiennement, à la télé, par de là le monde, des personnes (coupables de rien) tabassées, gazées par la police, embarquées vers les postes de police, lorsqu’elles ne sont pas assassinées, comme si cela relevait de l’évidence : et, cela, c’est le message.

Politique (État. Institutions. France. Constitution française de la 5ème République) : L’article 1 utilise le terme de « citoyens », puis de « femmes et des hommes », l’article 2 de « peuple », l’article 3 d’ « électeurs » et de « nationaux français majeurs des deux sexes ». Qu’ont dit les constitutionnalistes, les politologues, les linguistes de ces magistrales confusions sémantiques ? (Cf. Démocratie, Langage, Parité, Partis (Politiques), République, Sciences po)

Politique (État. Institutions. France. Présidents de la République) : L’antique maxime : « Le roi est l’époux du royaume » permet de mieux comprendre nombre des dires/agissements des Présidents de la République. 1172 S’est, cependant, avec la chute de la royauté, nécessairement démocratisé, ce qui signifie que d’autres se sont identifiés à eux .
- Cf. notamment, Malraux déclarant (pendant la Résistance) : « comme beaucoup d’autres, j’ai épousé la France. » 1173
Je n’ai pas souvenir qu’il nous ai demandé notre avis ; et ce d’autant moins que qu’il n’a pas songé un instant que la question puisse un jour être posée. (Cf. Démocratie, Femmes Politiques. France. XXème siècle ; Hommes Politiques. France. XXème siècle, Femmes. Ecrivaines (Malraux (Clara), Mariage)

Politique (État. Institutions. France (Sénat) (1) : Doit disparaître. Comme le Conseil Constitutionnel. (Cf. Abolitionnisme, Pensée Badinter Robert, QPC)
* Ajout. 21 juin 2014. Et, dans la foulée : la boxe, la chasse, la corrida, les combats de coqs, l’expérimentation animale, tout cela, d’un autre âge…

Politique (État. Institutions. France (Sénat) (2) : [1896] Paule Minck, auteure de : « À bas le Sénat ! » Et à un gendarme qui l’interpelle : « C’est vous, la femme qui avez crié : « À bas le Senat ! » elle répondit : « Mais oui, fis-je gracieusement, et plutôt dix fois qu’une ». 1174

Politique (État. Institutions. France (Sénateurs) : Avoir entendu des sénateurs parler de « la prostitution » est une expérience difficilement oubliable. Penser qu’ils sont payés pour être aussi lamentables peut demander, pour les plus sensibles, un cachet d’Exomil. 1175

Politique (État. Institutions. France (Sénatrice. Comment devenir…) : [2008] À la question posée à « la benjamine » [radicale-savoisienne-de-droite, inscrite au Groupe UMP] : « Comment êtes-vous devenue sénatrice ? », elle répondit : « Jean-Claude Gaudin [sénateur Maire de Marseille, réélu à 76 ans, en mars 2014 ; président du groupe UMP au Sénat et vice président de l’UMP] m’a demandé de faire partie de la liste. J’ai dit oui. C’est aussi simple que cela. » 1176

Politique (État. Institutions. France (Séparation des pouvoirs) : « C'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites. » Ce fondement, depuis Montesquieu, de la critique des pouvoirs et de la nécessité de les séparer, ne concerne pas les hommes « chefs de famille ». La séparation des pouvoirs, censée être au fondement de la démocratie dite ‘représentative’ est hors sujet concernant la « famille », pourtant, le premier lieu de pouvoir. (Cf. Démocratie, Famille, Justice. (Juge et partie), Mariage) 

Politique (État. Nietzsche) : Auteur du jugement bien connu, écrit dans Ainsi parlait Zarathoustra : « L’État, le plus froid des monstres froids » […qui n’a plus depuis longtemps le monopole du constat…], suivie d’une seconde, plus essentielle, car elle met le doigt sur la contradiction politique jamais résolue : « Il ment froidement ; et voici le message qui s’échappe de sa bouche : ‘Moi, l’Etat, je suis le peuple’ ».
* Ajout. 30 novembre 2015. Le titre du journal gratuit, 20 minutes, reprenant une phrase de l’interview de Nicolas Hulot, chargé à l’Elysée de l’organisation de la COP21, 30 novembre / 12 décembre 2015, à Paris, réunion de plus d’une centaine de chefs d’États est : « L’Humanité se rassemble à Paris ».  1177 (Cf. Démocratie, Peuple)

Politique (État. Raison d’ État) :Contradiction dans les termes.

Politique (État. Zénon d’Elée) : Selon Antisthène dans ses Successions, après qu’il eut dénoncé les amis du tyran, ce dernier lui demanda s’il n’oubliait personne. Zénon lui répondit : « Oui, toi, le fléau de l’État ». Puis se tournant vers les témoins : « Vraiment votre lâcheté m’étonne : comment pouvez-vous, voyant ce que j’endure, supporter l’esclavage de ce tyran ? » 1178 Puissions nous en prendre de la graine…

V. Politique. Guerre :

Politique (Guerre) (1) : La guerre, quelles qu’en soient les justifications, est toujours la quintessence de la barbarie ; et la revivifie en re-justifiant le principe du plus fort, le culte du sang, de la virilité, du héros, de la mort, de la victoire.

Politique (Guerre) (2) : Entendu  : « La guerre a des conséquences inévitables » [argument censé sans doute la justifier…]. Remplacer par : La guerre doit être évitée.  

Politique (Guerre. Abolition) : Pour abolir la guerre, une idée ? Décider que ne la feront que ceux / celles qui la décident, ce qui est cohérent et conforme au principe de « responsabilité ». Et juste. (Cf. Politique. État)  

Politique (Guerre. Analyse) : Entendu sur France 2, concernant « l’efficacité » mise en doute des bombardements (dénommés dorénavant « frappes ») françaises sur la Syrie : « Un bombardement, ça détruit toujours quelque chose ; donc c’est efficace. » 1179

Politique (Guerre. Antiféminisme) : [Après une prise de parole de Sylvie Kaufman, inaugurée par : « Je vais parler des femmes, parce que si ce n’est pas moi qui le fait, je me demande qui va le faire », et après évoqué la décision du Pentagone d’ouvrir aux femmes tous les corps d’armés, y compris ceux du combat], Philippe Meyer, responsable de l’émission L’Esprit public, déclara, assez content semble t-il de la pertinence de sa liaison et de la finesse de son analyse : « Margaret Mead disait que si l’on n’envoyait pas les femmes à la guerre, c’est qu’elles sont trop cruelles. » 1180 (Cf. Homme. Journalistes. Patriarcat)

Politique (Guerre. Antimilitarisme) : « Maudite soit la guerre », inscription du monument au morts du village de Gentioux-Pigerolles (Creuse).  

Politique (Guerre. « Bourrage de crâne ») : Il n’y a pas de guerre sans « bourrage de crâne », mensonges, tromperies, manipulations, « secrets-défense », créations de boucs émissaires comme objets de « haine », complots (Cf. Êtres Humains)

Politique (Guerre. Clausewitz Carl von) : De la guerre de Clausewitz - penseur de la méthode - devrait être, notamment, le livre de chevet des féministes.

Politique (Guerre. Daech. 2015) (1) :François Hollande, 23 novembre 2015, [« On a l’impression qu’il se regarde dans le miroir que lui tend Daech » 1181], chef-de-guerre-va-t’en-guerre-le-nez-politique-sur-le-guidon-sans-savoir-où-va-le-vélo-sauf-à--vouloir-créer-la-plus-grande-coalition-possible-incluant-les-pires-dictateurs-les régimes-les-moins-défendables-contre-Daech-ce-qui-relève-de-la-quadrature-du-cercle-laquelle-exclue-les-peuples-du-monde-entier-spectateurs-et-victimes-de-leur-redistribution-notamment-des-dépouilles-du-Moyen-Orient-en-fonction-des-seuls-intérêts-économiques-et-géostratégiques-qu’ils-sont-incapables-de-formuler-car-ils-sont-incapables-de-les-définir-mais-dont-la-défense-de-leurs-intérêts-contre-les-peuples-est-la-seule-cohérence déclare : « Nous allons intensifier nos frappes, choisir des cibles qui feront le plus de dégâts possible à cette armée terroriste ». 1182 Avec quel souci, entre autres, quelles inquiétudes de la vie des Syrien-nes, des Irakienn-es, étant eux mêmes indissociables des « cibles », fussent-elles qualifiée de « choisies » décidées à plus de dix-mille mètres d’altitude, par des avions chasseurs rafales ?
Question dorénavant hors sujet car considérée comme justifiée par la lutte contre « le terrorisme » ; comme celles de savoir : pourquoi la guerre ? pourquoi cette guerre ? pourquoi ces bombardements ? pour quel futur ? Et surtout, d’abord et avant tout, comment la faire cesser ? ; ce dont François Hollande n’exprime pas le moindre souci, ni ne manifeste d’intérêt, ni ne semble avoir la moindre idée concernant le futur de la région ?…La guerre : une fin en soi ? Pour soi ?
- Le soir même de cette déclaration, on apprend que « les objectifs visés ont été traités. » 1183 De l’effet politique de la mise en abstraction du monde…
Et des effets non moins évidents de la déclaration de l’état d’urgence - l’occasion faisant le larron - est de réprimer toutes les forces de contestation, notamment libertaires, antimondialistes, écologiques, alternatives…(Cf. Politique. Terrorisme)

Politique (Guerre. Daech) (2) : « La France, nous dit F. Hollande, « en guerre » contre Daech. Combien de français-es sont-ils d’accord ? Combien seraient effectivement disposé-es à se battre sur leur terrain (Syrie, Irak..) ? Une guerre contre qui ? avec qui ? et pour quoi ?. Cette guerre « imbécile » 1184, absurde, incohérente, injustifiable a bien évidemment d’autres causes, d’autres ambitions que celle qui nous est présentée. Et ne pas oublier que ce fut le même homme qui la décida, et celui qui lança la COP21. A nous de trouver la cohérence de ces deux décisions.

Politique (Guerre. Femmes et enfants) : Dans le Que sais-je ? intitulé La Guerre de Gaston Bouthoul (1953), Professeur à l’Ecole des Hautes  Etudes Sociales, Vice président  de l’Institut international de Sociologie, père de « la  polémologie » (« étude scientifique du Phénomène Guerre considéré comme un phénomène social » p.6) ? la seule référence faite aux « femmes et aux enfants », dans le Chapitre VI : « Les traits psychologiques de la guerre », & 1 : « Impulsions belliqueuses et agressivité » est la suivante :  (…) « Une série de recherches faites aux États-Unis peut servir de point de départ à notre investigation : elles montrent les relations étroites qui existent entre l’agressivité et la frustration. Le sentiment de la frustration naît lorsqu’un obstacle quelconque nous empêche de satisfaire un désir ou d’atteindre un but. On constate que l’irritation provoquée par la frustration, et qui se traduit pas l’agressivité ne s’adresse pas toujours à l’auteur de la frustration. Ainsi un subordonné, brimé par son chef hiérarchique, déchargera sa mauvaise humeur ne battant sa femme et des enfants. » 1185

Politique (Guerre. Grève. France. 2015) : Lu ce jour : « La situation s'échauffe depuis une heure au siège d'Air France. Face aux événements, l'Agence France Presse (AFP) a même décidé de changer la catégorie pour les photos de la journée, passant de ‘social’ à ‘guerres’ ». 1186 (Cf. Politique. Guerre. France. 2015)

Politique (Guerre. Habib Claude) : Auteure de : La galanterie française (2006), de : Malaise dans la civilité (2012), de : Le goût de la vie commune (2014) et de :[…] « La partie combattive de notre existence, il faut mieux la tourner vers l'extérieur. C'est une idée courante dans la pensée politique classique, la guerre civile est le plus grand des maux. La cité est bien organisée quand la guerre est à l'extérieur et que la paix règne à l'intérieur. Autrement dit, un État est bien ordonné quand il a plus besoin d'armée que de police. » 1187 Traduction (sans même aborder la question de la logique du raisonnement) : Vive la guerre ? …

Politique (Guerre. Illusions) : La guerre détruit les illusions. Les détruire en temps de paix, ne serait-ce pas en repousser l’éventualité ?

Politique (Guerre. Imbéciles) : Valentin Feldman, fusillé au mont Valérien le 27 juillet 1942, aux soldats allemands chargés de son exécution : « Imbéciles, c’est pour vous que je meure. » Universel.

Politique (Guerre. Kipling Rudyard) : Rudyard Kipling [1865-1936], auteur de « Tu seras un homme mon fils », chantre de l’impérialisme Britannique, écrivit aussi : « Si quelqu’un veut savoir pourquoi nous sommes morts / Dites leur : parce que nos pères ont menti ». Le contexte : alors que son fils avait été réformé, il avait « contribué à faire entrer son fils dans l’armée » et celui-ci fut tué à la guerre en 1915. 1188 (Cf. Patriarcat)

Politique (Guerre. « L’Humanitaire ») : « L’humanitaire » anesthésie la guerre et en mithridatise les effets.

Politique (Guerre. Leopardi Giacomo) : [1798-1837] : « Aujourd’hui, celui qui déclenche une guerre est aussi injuste envers la nation sur laquelle il s’appuie qu’envers celle qu’il agresse. » 1189

Politique (Guerre. Mères de famille) : Lu : « La mère de famille, la matrone, est honorée dans la paix, comme un des fondements de l’Etat ou de la tribu. Dans la guerre, hélas, elle donne son époux et ses fils. Mais on ne vit jamais un peuple accourir ou se réfugier sous l’étendard d’une mère de famille ». Intéressant… 1190

Politique (Guerre. Métaphores militaires) :Lu dans les notes du Tome I des Œuvres de Sade (Pléiade. Édition établie par Michel Delon) : « Les métaphores militaires sont [si] traditionnelles dans le libertinage qu’on a pu [les] présenter comme une activité compensatoire pour une aristocratie, n’ayant plus d’autres champs de bataille que les alcôves. » 1191

Politique (Guerre. Politique française au Moyen-Orient) : Gilles Kepel, spécialiste du Moyen-Orient, professeur à Sciences-po [Après avoir évoqué, en mai 2015, la faiblesse, sinon l’absence, en la matière, de la politique française, simplement qualifiée d’« opportuniste », et « internationale » (traduire : Occidentale)] Auteur de, sur un ton, certes, disons…distancié, eu égard aux enjeux géopolitiques qu’il soulevait : « On (Traduire : le gouvernement français) vend des armes. C’est très bien. Ça fait des emplois. Qui ne s’en réjouira pas ? » 1192 Même en y intégrant une distance qui se voudrait, peut-être, critique, révèle le poids des ventes d’armes dans la politique étrangère française.
* Ajout. 26 Novembre 2015. Du même, à la question : « Le salafisme nous ramène à l'Arabie saoudite puisqu'il en est la source. Peut-on lutter contre le salafisme tout en vendant des armes à l'Arabie saoudite ? N'est-on pas là au cœur de la contradiction française? », il répond : « C'est très complexe effectivement. Le budget de la France doit beaucoup à la vente d'armes financées par les Saoudiens, que ce soit pour l'armée égyptienne, l'armée libanaise ou pour eux-mêmes. Quelles sont les contreparties à ces budgets, ça je ne le sais pas. » 1193

Politique (Guerre. Péret Benjamin) : [1899-1959] Auteur de : « Les guerres comme celles que nous subissons ne sont possibles qu’à la faveur d’une conjonction de toutes les forces de régression. »  1194

Politique (Guerre. Rafle du Vel d’hiv’) : En 2012, la préfecture de police de Paris ouvre ses archives. On y lit : « Il y a 70 ans, le 13 juillet 1942, la préfecture de police, sur ordre des nazis, mobilise des milliers de policiers dans Paris et en banlieue pour « l'arrestation et le rassemblement d'un certain nombre de juifs étrangers » au Vélodrome d’Hiver. Le 16, l'état-major de la Préfecture de Paris signale que « l'opération contre les juifs », commencée à 04H00 du matin, est « ralentie par beaucoup de cas spéciaux : beaucoup d'hommes ont quitté leur domicile hier ; des femmes restent avec un tout jeune enfant ou avec plusieurs ; d'autres refusent d'ouvrir, il faut faire appel à un serrurier (...) l'opération est lente ». Parmi les nombreuses archives dévoilés par la police, des télégrammes qui témoignent de l'avancement de « l'opération ». Le 21, une note détaille le bilan des « opérations de ramassage des juifs » : « Hommes 3.118, femmes 5.919, enfants 4.115, soit au total 13.152 arrestations ». […] 1195 Pourquoi ? (Cf. Famille)

Politique (Guerre. Rousseau Jean-Jacques) : Rousseau [1712-1778], auteur de : «  […] Tel est le droit de la guerre parmi les peuples savants, humains et polis de l’Europe ; on ne se borne pas à faire à son ennemi tout le mal dont on peut tirer profit ; mais on compte pour un profit tout le mal qu’on peut lui faire à pure perte. » Ne concerne pas que la guerre…1196

Politique (Guerre. Voltaire) : Voltaire [1694-1778], auteur de : « On dit que l’armée [...] est morte d’inanition et qu’il n’en reste rien, que la plupart des soldats sont retournés chez eux se faire laboureurs ou jardiniers ; je voudrais que tous les soldats du monde prissent ce parti. La terre a plus besoin d’être cultivée que d’être ensanglantée. » 1197

VI. Politique. Lois :

Politique (Loi) (1) : Le respect exigé de la loi - que nul-le n’est censé-e ignorer - habitue insensiblement à l’autorité non justifiée, à l’injustice, à l’arbitraire, à l’incompréhensible, à la passivité, à l’intériorisation de la culpabilité. 1198 (Cf. Démocratie, Droit, État)

Politique (Loi) (2) : Qui décide ce qui relève de la loi ? Là est la question que la démocratie ne pose pas. Et sa plus terrifiante question ? : en effet, elle ne peut plus se la poser, car elle soulèverait nécessairement celles de l’État/national et de son impuissance. (Cf. Démocratie, Droit, État )

Politique (Loi. Miller Alice) : Auteure de : « L’être qui a appris dès sa plus tendre enfance comme une nécessité vitale l’application de lois non écrites et le renoncement à ses propres sentiments, sera d’autant plus prompt à obéir plus tard aux lois écrites, et ne trouvera pas en lui de quoi se protéger contre elles ». Renouvelle considérablement la critique de la démocratie et établit un lien fondamental entre les deux systèmes politiques que sont« la famille » et l’État. Sur lesquels s’est construit la capitalisme. (Cf. Démocratie, État, Famille) 1199

Politique (Loi. Mœurs) (1) : Article 6 du code civil : « On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs ». Et l’on voudrait nous faire croire à l’effectivité de son article 9 qui affirme : « Chacun a droit au respect de sa vie privée » ! (Cf. Proxénétisme, Politique (Vie - dite - privée)

Politique (Loi. Mœurs) (2) : Il est de bon ton de se gausser des «’bonnes’ mœurs » ; mais ce que le mot « mœurs » signifie doit rester hors sujet : trop de jugements sur ce fondements ont été rendus ; trop de violences ont été légitimés ; trop d’intérêts sont en cause ; trop d’amalgames ont été effectués ; trop de scandales sont à découvrir, à dévoiler, à dénoncer ; trop de subversions sont à venir : enfin ! (Cf. État, Justice, Politique (Morale, Vie - dite - privée), Patriarcat, Violences contre les femmes)  

Politique (Loi. Mœurs) (3) : Tocqueville, le 3 septembre 1833, sous l’intitulé : « Les enfants naturels » : « Les bonnes mœurs chez un peuple dépendent presque toujours des femmes et non des hommes. On ne pourra jamais empêcher les hommes d’attaquer. Le point est donc de faire qu’on leur résiste […]. Toutes les lois qui rendent la position de la femme qui faillit plus commode sont donc éminemment immorales. »
- Là, c’est clair : tout était déjà dit ? (Cf. État, Justice, Politique (Morale), Patriarcat, Violences contre les femmes)

Politique (Loi. Mœurs) (4) : [1990] Michel Sapin, Ministre, lors des débats du nouveau Code pénal, auteur de : «Troisième et dernier grand thème que je voulais' aborder : les infractions relatives aux mœurs. Le souci de concevoir un code qui soit adapté aux valeurs de notre temps se manifeste avec une particulière netteté - même si ce n'est pas toujours facile - dans les dispositions du projet consacrées aux atteintes aux moeurs, du moins telles que les avait conçues le Gouvernement dans le texte initialement déposé au Sénat. Il s'agit de distinguer, en matière de comportement sexuel, ce qui relève de la loi morale ou religieuse de ce qui ressortit au droit pénal. À la morale, revient le soin de régler les questions de conscience individuelle. À la loi pénale incombe la mission d'interdire les comportements dangereux pour la société. Ne demandons pas à la loi pénale ce qui revient à la morale individuelle ! » 1200 (Cf. État, Justice, Mœurs (Loi), Morale, Patriarcat, Sexualité)

Politique (Lois. Nombre et confusion des) : Thomas More [1478-1535], auteur en 1516 de : « Leurs lois (celles des Utopiens) sont peu nombreuses : il n’en faut guère avec une telle Constitution. Ils désapprouvent vivement chez les autres peuples les volumes sans nombre qui ne suffisent pas à l’interprétation des leurs, car ils voient une suprême iniquité à tenir les hommes liés par des lois trop nombreuses pour que personne puisse jamais les lire d’un bout à l’autre, et trop obscures pour que le premier venu puisse les comprendre. » 1201 Toujours pertinent.

Politique (Lois. Sand George) : [Concernant les réactions de son mari lors de leur séparation] Auteure de : « Jamais sa pensée, éprise d’immobilité dans l’autorité, n’avait voulu s’élever à la critique morale des lois et par conséquent, prévoir leurs funestes conséquences. » 1202 Mais pourquoi aurait-il dû s’« élever » « à la critique morale des lois », puisque celles-ci protégeant si bien ses intérêts, le cautionnaient dans son bon droit ? Quant aux « funestes conséquences » des lois, pour qui l’étaient-elles ? Il faut cependant noter qu’en « justice », après des années de combats, grâce à son juste acharnement et sans doute grâce à sa notoriété, elle obtint gain de cause…ce qui n’était qu’élémentaire justice. (Cf. Justice, Patriarcat)

Politique (Lois. Sénèque) : Auteur de : « C’est une piètre innocence que d’être vertueux selon la loi. » 1203 (Cf., Morale, vertu)

VII. Politique (Lutte) :

Politique (Lutte) : Toute lutte sur le terrain - ne serait-ce que langagier - de ses adversaires est une lutte perdue d’avance. (Cf. Inconscient, Langage, Proxénétisme)

Politique (Lutte. Personnalisation) : Toute personnalisation d’une lutte l’altère, la déforme, la défigure, la dénature, la trahit. (Cf. Idée, Pensée, Soi)

Politique (Luttes des femmes) : Les premiers engagements politiques des femmes : leurs luttes contre les hommes. Jamais abordé dans aucun traité de Sciences politiques. (Cf. Homme-s, Patriarcat) 1204

Politique (Luttes de femmes. Autonomie) : Martine Storti, journaliste à l’époque à Libération, auteure de [concernant la Marche des femmes le 6 octobre 1974, avant le vote de la loi en faveur de l’IVG] se souviens : « Vous ne serez pas nombreuses », ne cesse t-on de me dire dans les couloirs de Libé : « Il n’y aura personne, pronostique Serge July, le féminisme, c’est fini. » [40.000 à 50.000 femmes seront dans les rues de Paris]. Et elle poursuit : « Plus qu’une manif, un éblouissement, une joie, un bonheur. Une marche, saluée par toute la presse, qui montrait que les femmes n’étaient jamais aussi fortes que lorsqu’elles étaient complètement, absolument autonomes, c’est à dire, délivrées des partis, des organisations, des encartages. Force politique de l’autonomie des féministes, écrivais je alors dans ce qui fut mon dernier article dans Libération, écrit le 7, jour où je donnais ma démission du journal, sans préavis. [...] » 1205 (Cf. Antiféminisme, Association, Femmes (Pour Libération))

VIII. Politique. Prison :

Politique (Prison) (1) : L’incarnation de toutes les injustices des sociétés, la principale étant, pour les puissants [sauf rares exceptions] d’en être exemptés ? Qui peut affirmer en toute certitude que l’ouverture de toutes les prisons augmenterait le nombre de crimes, de ‘récidives’ ? A fortiori, dans un monde, à (re) construire, libéré par des révolutions fondées sur la justice ? Un jour, le système carcéral, la notion même de prison, apparaîtra aussi inacceptable que l’est aujourd’hui la peine de mort. (Cf. Justice. Récidive)

Politique (Prison) (2) : La prison ne se perpétue que faute d’imagination pour la remplacer.

Politique (Prison. Bracelet électronique) : La question de savoir contre qui, un homme violent enfermé chez lui, au lieu et place de la prison, peut diriger sa violence est supposée sans objet. Par ailleurs, une seule femme menacée s’est-elle sentie en sécurité du fait de leur mise en service ? (Cf. Justice, Violences contre les femmes)

Politique (Prison. Fouille à corps) (1) : En garde à vue, en prison, leur signification réelle : viol des personnes emprisonnées ou menacées de l’être par l’État. Autrefois appelées « examen vaginal et rectal » ; aujourd’hui encore : « fouille corporelle [intégrale, « fouille à nu [avec ou sans inspection anale]», « investigations corporelles internes ». Amnesty International, en 2013, évoque, pour sa part : « les fouilles des cavités internes. » 1206
- Sur Wikipédia, à ce terme, on peut lire, sans autre commentaire : « En droit [positif] français la « fouille à corps » (ou « fouille corporelle ») est assimilée à la perquisition.» [Cf. Cass.crim. 21 juillet 1982 (Bull.crim. n°196 p.535)] (Mai 2013) Éclairant.

Politique (Prison. Fouille à corps) (2) :Prison de la Roquette. 1966 : « On nous a emmenées, dans la 1ère division, devant une cellule absolument nue et dépourvue de tout mobilier. Il faisait un froid très vif. Nous y sommes toutes rentrées l’une après l’autre. […] Quand je fus complètement nue, Mme Têtout me fait écarter les jambes et se mit à genoux devant moi pour procéder à une inspection détaillée de mon anatomie. Ne voulant pas être en reste, Richet, pendant ce temps, m’écartait les fesses des deux mains et s’assurait que la partie charnue de ma personne ne recelait rien qui fut contraire au règlement. Mon briquet semblait mettre quelques bonne volonté à rester en place, mais tous mes muscles contractés pour l’y maintenir, je n’osais ni protester, ni faire le moindre mouvement susceptible de précipiter la catastrophe. Des larmes de honte et d’impuissance coulaient sur mon visage, et une brave surveillante, demeurée à la porte me regardait d’un air navré. Le zèle déployé par ses « supérieures » l’écœurait et elle ne le cachait pas. » 1207

Politique (Prison. Fouille à corps) (3) : Entendu ce jour, 5 décembre 2014, sur Radio Libertaire (Chroniques Syndicales) : une prisonnière qui avait ses règles, soumise à une fouille à corps « intégrale », a du retirer son tampon et le montrer à la surveillante. (Cf. Êtres humains (Corps, Frontière, Violences)

Politique (Prison. Fouille à corps) (4) :  [France. 1996] Il n’y a pas qu’en prison que la fouille à corps s’exerce, ou, du moins, que sa menace est exprimée. On lit ainsi dans le livre d’Anne-Valérie Noir, fille de Michel Noir, épouse (à l’époque) de Pierre Botton, et ce, alors qu’elle n’est ni mise en examen, ni inculpée, ceci : « Le commandant de police me fit savoir qu’il souhaitait se rendre en ma compagnie à ma banque pour perquisitionner le coffre que j’y détenais. Ce ne serait donc jamais fini ? Nous voilà à 11 heures dans la salle des coffres. Lorsqu’il s’aperçut que le mien était vide, le ton monta devant le personnel de la banque, effaré par ses méthodes. ‘Où sont les papiers, vous devez me dire où sont les papiers’. J’ignorais de quels documents il parlait. Mais quand je lui posais la question, il éructa : ‘Je veux les papiers. Si vous ne me dites pas où ils sont, cet officier de police judicaire femme va vous fouiller’. Cette tentative d’intimidation passée, il acheva mon audition. » 1208

Politique (Prison. Fourgon cellulaire) : [France. 1997] : « Le fourgon cellulaire arrive enfin. […] Le ramassage des hommes et des mineurs mâles a déjà eu lieu. Le camion est bondé. Ma codétenue et moi sommes installées dans une cellule intérieure du véhicule, la première à gauche en entrant. Les hommes s’énervent, ils sentent la femelle. Les grillages sont trop serrés et opaques pour qu’ils puissent nous voir mais pas assez pour que nous puissions les entendre : ‘Alors, les meufs ? On vous sent, on vous baise, on vous la met, salopes !’ lancent-ils devant les policiers indifférents et secrètement complices. » 1209 (Cf. Égalité, Patriarcat)

Politique (Prison. Guantanamo) : « Les humiliations étaient nombreuses, notamment d'ordre sexuel. Les Américains faisaient venir des prostituées dans le camp. L'une d'entre elles s'est plantée devant un Saoudien - ils sont majoritaires, à Guantanamo - et lui a badigeonné le visage avec son sang menstruel1210
* Cf. aussi : « Les sévices n’ont pas cessé. Un jour ses gardiens l’auraient placé nu devant un chien qui aurait été selon lui spécialement entrainé pour avoir des relations sexuelles avec des humains. Les Américains lui auraient cogné la tête sur le sol et lui aurait étalé sur le visage du sang menstruel. » 1211
- Pour une description du fonctionnement de Guantanamo, véritable camp de concentration, dont la torture était la norme, lire : Dans l’enfer de Guantanamo de Murat Kurnaz. On y lit aussi les humiliations sexuelles imposées aux détenus du fait des femmes militaires. (p.70,71) 1212 (Cf. Abolitionnisme, Femmes, Guerre, Sexe-s […] )

Politique (Prison. « Pédophile » en) : [Sans cautionner ce terme] Censé être toujours haï, injurié, humilié par tous les autres prisonniers. Qui a vérifié cette assertion ? Que signifie t-elle ? Quel rôle a joué l’argument selon lequel les violeurs seraient systématiquement les plus maltraités par les prisonniers, et ce, afin de dissuader les victimes de déposer plainte ? (Cf. Violences faites aux enfants)

Prison (Pelletier Madeleine) :Auteure de : « Tout se passe comme si la société avait besoin de criminels et que leur fabrication doive être un service social. » Et de : « La liberté est meilleure que la prison, évidemment [...] » À force de vouloir tout complexifier, on finit souvent de ne plus aborder l’essentiel. D’où la force des analyses de Madeleine Pelletier. 1213

Politique (Prison. Petite Roquette) (1) : Lu, en août 2001, sur le mur de l’ancienne prison de femmes de la Petite Roquette 1214 : « De l’appel du général de Gaulle le 18 juin 1940 à la Libération de Paris le 25 août 1940, dans ce lieu, 4000 résistantes ont été emprisonnées pour avoir lutté contre l’occupant. Elles ont contribué à la Libération de la France » : nie, efface toutes les femmes qui de 1935 à 1974, y ont été emprisonnées, « guillotinées », et l’une d’entre elles « fusillée » comme son mari pour « collaboration », au nom de lois iniques, ainsi que toutes les personnes adultes et enfants qui des années 1830 jusqu’en 1932 y avaient été enfermées. Sur une autre plaque apposée par la Mairie de Paris, après un court historique, on peut lire : « L’établissement (!) affecté (!) aux femmes en 1932 fut démoli en 1974. Le portail subsiste au 141 rue de la Roquette ». C’est tout.

Politique (Prison. Petite Roquette) (2) : [1970] Nicole Gérard, après un long séjour en prison, auteure de : [ …] « Sur les jeunes, je l’ai dit, sur les caractères malléables, le promiscuité des prisons a des effets terrifiants. Neuf sur dix parmi ces fillettes que personne n’attend à la sortie se laissent tenter par la «maison » (établissement surnommés « clandé », les maisons closes étant officiellement interdites) ou par le tapin. Le séjour à la Roquette n’aura servi qu’à les abîmer irrémédiablement. Entre les commandos formés par les caïds du type Tony et les recrues racolées par les maquerelles, la prison est la meilleur pourvoyeur de la prostitution. On l’appelle ‘le pourrissoir’. C’est le mot exact. » 1215 (Cf. Corps (Fouille à), Femmes (Déni de l’histoire des femmes et du féminisme, Proxénétisme))

Politique (Prison. Saint Lazare) : Je lis dans le livre de Maud Marin, Le quartier des maudites 1216 : « Ils ont détruit les archives de Saint Lago (en argot: [prison de] Saint Lazare).Elles ne devaient pas être propres. » Je lis aussi sur le site de la Mairie de Paris « Établissements pénitentiaires parisiens » concernant les archives : « Saint Lazare », les dates suivantes : « 1831-1932 ». Je lis enfin sur Wikipédia : « L'ancienne prison devient vers 1930 la « maison de santé Saint-Lazare » et continuera de fonctionner comme lieu de traitement pour femmes jusqu'en 1955 alors que l'ancienne prison est démolie vers 1935. En 1955 la préfecture de Police cède une partie de ses lits à l'Assistance publique et l'hôpital Saint-Lazare devient un service de désencombrement de l'hôpital Lariboisière. Le 1er janvier 1961 la préfecture cesse d'administrer l'hôpital qui dépendra alors de l'Assistance publique, cela sera l'hôpital Saint-Lazare, qui dépendra du groupe hospitalier Lariboisière - Fernand-Widal - Saint-Lazare. En 1975, année internationale de la Femme, c'est fermeture à Saint-Lazare du service où les femmes prostituées étaient encore conduites après les rafles par la police. L'hôpital Saint-Lazare fermera définitivement fin 1998, il ne comportait alors plus que 55 lits. »
Au vu de ces informations, le constat de Maud Marin serait-il juste ? Et si oui, qui aurait pris la décision de "détruire" ces archives ?

Politique (Prisons. Taubira Chistiane, Garde des Sceaux) : [25 septembre 2012] « Nos prisons sont pleines, mais vides de sens. » Une analyse fondamentale liée à un vrai courage politique. Mais, celle-ci posée, la politique - qui la nie - reprend ses droits.
* Ajout. 28 mai 2014. Lu ce jour : « Christiane Taubira a défendu aujourd'hui son projet de loi sur la prévention de la récidive et l’individualisation des peines devant la commission des lois de l’Assemblée nationale : ‘Évidemment, et contrairement à ce qui est dit, ce projet de loi ne vise pas à supprimer ni à remplacer la prison. L'échelle des peines est là. Il s'agit d'enrichir l'arsenal répressif qui est mis à la disposition des juges. Il s'agit aussi de sortir de la démagogie et de l'irresponsabilité»’, a déclaré la ministre devant des députés. »  1217 (Cf. Femme « Politique ». France. Taubira (Christiane)  

Politique (Vengeance) :Pour en exclure la pensée, sur le sujet, se référer au texte du même nom de Robert Antelme, revenu de déportation. 1218

IX. Politique. Vie :

Politique (Vie. Lutte) : Victor Hugo (Les châtiments) : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. »
* Commentaire (sur le net) de cette phrase par Marie Zulda Dubois (Port-au-Prince), 3 mars 2009 : « En Haïti, on voit le contraire, car ceux qui vivent ne luttent pas et ceux qui luttent ne vivent pas. J'avais beaucoup aimé ce poème, mais j'observe le contraire chez moi. » (Cf. Femme (Lutte))

Politique Vie (Perdre sa vie à la gagner) : Slogan toujours valide, à ceci près que, de plus en plus, sont ceux et celles qui la perdre sans la gagner, ni même y gagner quoi que ce soit. Et, même, si souvent, en y perdant la vie.

Politique (Vie - dite - privée) (1) : Vie, jamais définie, dans laquelle les droits des hommes sur les femmes sont prémunis de toute interférence juridique indue. Quant à rechercher dans la « vie - dite - privée » d’une femme tout ce que l’on peut utiliser contre elle : c’est, depuis des siècles, la norme. Le concept de « vie privée » - dont même les lettres personnelles, leurs propres revenus, etc. ne leur appartenaient pas, ne s’appliquait pas aux femmes. (Cf. Droit)

Politique (Vie - dite - privée) (2) : Après la fondamentale avancée féministe : « Le privé est politique », étape 2 : faire disparaître le concept même de « privé » dont la confusion conceptuelle est sans limites. Et refonder, après intégration des critiques féministes, une toute autre conception de l’être humain et de ses rapports au monde. [Poursuivre]

Politique (Vie - dite - privée. Droit à la) : Poser les contradictions entre « le droit à la vie privée » et la « citoyenneté » fait exploser et la démocratie et la république, et les « droits de l’homme ». Une Bastille à détruire.

Politique (Vie - dite - privée. Hommes politiques français) (1) :Quelques exemples : Mazarine, la fille cachée de Mitterrand, par Mitterrand ; le divorce de Clémenceau ; le président du Sénat Le Troquer et « les ballets roses » [1959] ; les ‘soirées’ de Giscard ; la rupture de François Hollande avec Valérie Trierweiller ; la mort de Félix Faure, Chirac et les femmes que nécessairement il payait, ou que quelqu’un payait pour lui, sans omettre toutes les bruits, les accusations plus ou moins explicites concernant tel ou tel homme politique, tues car jamais démontrées - preuve à l’appui au grand jour, et ce alors qu’elles existent bien. Et l’on voudrait nous faire accepter ce concept qui couvre et justifie proxénétisme, violences à l’encontre des femmes, des mineur-es, mépris, mensonges, hypocrisie…

Politique (Vie - dite - privée. Hommes politiques français) (2) : Jaurès, en 1901, à l’occasion des attaques dont il fut l’objet concernant la communion de sa fille [Les ennemis de Jaurès s’en donnent à coeur joie (sur le mode : « Eh bien quoi ! Jaurès, pendant que vous nous faites manger du curé, vous faites bouffer le bon Dieu à vot’ demoiselle ? »] accumula mensonges, démentis, mauvaise foi (non sans belles analyses, en conclusion notamment) pour en responsabiliser, « les femmes catholiques de France », en réalité son épouse [qui récusa son interprétation 1219]. Il eut cependant le mérite de ne pas évoquer « sa vie privée » pour ne pas avoir à réagir. 1220  

Politique (Vie - dite - privée. Hommes politiques français) (3) : Lionel Jospin, au lendemain de ses révélations du Monde sur son militantisme Trotskyste (« Lambertiste », plus précisément) qui l’avait déniée à plusieurs reprises, déclara : «  […] «  Et, dans la vie sociale et politique, je crois que ce qui est important, c’est ce qu’on fait, ce que l’on construit, ce qu’on assume, ce n’est pas ce qu’on pense aussi en secret, parce que là, c’est le lieu de l’intimité, du privé ». 1221 (Cf. Hommes politiques. France. XXème siècle, Intellectuels. France. XXème siècle)

Politique (Vie - dite - privée. Human’s Rights Watch) : Lu dans le Rapport Mondial 2014, dans un paragraphe intitulé : « Un concept apparaît : le droit d’être laissé tranquille » : «  De nombreux pays reconnaissent depuis longtemps les valeurs qui sous-tendent le droit légal à la vie privée - l’honneur, la réputation, et le caractère sacré du foyer et de la vie de famille. Mais c’est aux États Unis que se sont cristallisés des droits privés d’action pour défendre la vie privée, à la suite de l’appel lancé par Warren et Brandeis. […] » 1222 Comment peut on écrire une telle succession d’énormités, dignes de celles d’Amnesty International ? (Droit, Droits humains, Patriarcat, Violences patriarcales)

Politique (Vie - dite - privée et Code civil) : Il y aurait, paraît-il, une « vie » dite « privée », laquelle se distingue mal de la « vie domestique », de la « vie quotidienne », de la « vie intérieure », de la « vie intime », de la « vie personnelle », de la « vie familiale »…
- Et tout ceci, c’est à dire « la vie » tout court, de nature différente par ailleurs selon que l’on est homme ou femme, est censé être régi par cette seule assertion de l’article 9 du Code civil : « Chacun a droit au respect de sa vie privée […] ».
- Sans même évoquer les ténues applications de cet article, ni la jurisprudence le concernant, il faut dire clairement que le droit et les juristes qui le considèrent comme crédible (c’est à dire comme couvrant tout ce qui concerne « la vie publique » ? ) se fichent de nous.
- De fait, cet article - ou plutôt le ‘concept ‘ qu’il légitime - couvre crimes, violences, notamment toutes celles qui ont lieu dans le cadre de la « famille »…
- Tout le droit doit être revu à l’aune de l’abolition de la notion même de vie privée : vaste chantier qui exige d’abord que les pensées soient déverrouillées et le tabou brisé. (Cf. Famille (Vie - dite - privée), Mariage. Article 213 du Code civil français)

Politique (Vie - dite - privée et démocratie) : Toute évocation de « la vie privée » interdit d’emblée toute référence à la citoyenneté, ou, plus justement, en délégitime fortement l’apport progressiste. Et dévoile les fondements patriarcaux de la démocratie.

Politique (Vie. Refaire sa...) : Ne se dit en général pas pour une femme, célibataire, épanouie, qui a - ou non - (plein d’) des amant-es : ne concerne que les autres, celles qui se passent, une seconde fois, la corde au cou.

XVI. Pornographie

Pornographie : Pornographie ; Acteur-trice X ; Bataille Georges ; Bourgois Christian ; Bové José ; Cannibalisme ; « Ce n’était pas une partouze » ; Femen ; « Fist fucking » ; Fouet ; France Culture ; Inhumanité ; Juvénile ; Liberté d’expression ; Niel (Xavier) ; « Porn Studies » ; Robe-Grillet (Alain) ; Rousseau (Jean-Jacques) ; Sexe ; Steiner George ; Sitbon (Guy) ; Torture ; Trous ; Viol ; Vision… 3 février 2016 : 25 items

Pornographie : On ne répétera jamais assez que la pornographie est l’école, l’apprentissage, la banalisation, la normalisation, la légitimation, de toutes, absolument toutes les violences. Une société qui l’accepte, qui la justifie, révèle que sa finalité est bien d’incessamment de produire de la violence. 1223 Aucun processus de libération féministe ne sera donc possible tant que la chape de plomb que son « évidence » (ou ses critiques ponctuelles, ce qui revient au même) impose à nos pensées ne sera levée. En demander l’interdiction totale est nécessaire : la pornographie n’est pas la ‘simple’ apologie de la violence ; c’est la visualisation, à l’échelle de la terre entière, de la mise en œuvre des viols, violences, tortures, humiliations qu’elle impose. Et ce, sous couvert de plaisir : là, seule de sa catégorie, réside spécifiquement sa monstruosité.

Pornographie (Acteur-trice X) : L’un-e d’entre eux-elles doit nécessairement être régulièrement vanté-e pour ses grandes qualités d’acteur-trice. Piqûre de rappel afin que l’on se (nous) persuade que le cinéma porno est un cinéma [presque] comme l’’autre’. Dans l’attente de l’effacement, en marche accélérée, de la frontière entre les deux, et de la pénétration de l’un par l’autre…
* Ajout. 13 avril 2015. …Que l’on peut considérer comme effectuée. (Cf. Xavier Niel)

Pornographie (Bataille Georges) : Afin de masquer l’éclatante évidence de notre monde pornographe, parmi les nombreuses moyens mis en œuvre à cette fin, réhabiliter ceux (et celles) considérés comme ayant pu en être sinon les thuriféraires, du moins, en avant garde, les défenseurs. On s’embarrasse alors peu de la nature de l’argumentaire. Ainsi, on pouvait entendre (France Culture, 23 décembre 2014), et ce alors que rien dans ce qu’évoquait le débat n’avait à voir avec la pornographie, ni ne permettait de mieux l’analyser : « Il faut lire Georges Bataille, l’écrivain qui combat le mieux la froide pornographie calculatrice des nouveaux liens sociaux ». 1224 (Cf. Sade)

Pornographie (Bourgois Christian) : (Concernant sa lecture, à 15 ans, des livres d’Henry Miller), auteur de : « La littérature pornographique, c’était un peu les contes de fées du monde moderne…» 1225

Pornographie (Bové José) : Défenseur du porno à la télé « parce que, dans les prisons, c’est une énorme soupape. » (Cf. Hommes politiques. France. XXème siècle. Vert-es) 1226

Pornographie (Cannibalisme) : Lu : « J’ai cessé de consommer de la pornographie […] » Moderne cannibalisme : on baise les femmes et après on les « consomme ».

Pornographie (« Ce n’était pas une partouze ») : Claude Lanzmann, lors d’un interview réalisé en 2014 concernant les personnes juives contraintes de se dénuder avant de pénétrer dans les chambres à gaz dans lesquelles elles étaient assassinées par centaines, par milliers, par centaines de milliers dit : « Tout ça se dénudait. Ce n'était pas une partouze. » 1227 Comment justifier, fusse par la négative, une telle comparaison ?

Pornographie (Femen) : Au delà des nombreuses critiques concernant leur manque de clarté et leurs innombrables confusions linguistiques, politiques, j’ai relevé avec étonnement que la pornographie était citée à deux reprises, mais accompagnée du terme, considérablement limitatif, de « mainstream ». On lit en sus : « Nous reconnaissons en partie le mouvement post-porn (mouvement qui cherche à redessiner  la pornographie comme une activité créatrice qui construit et déconstruit les idées de genre, de pouvoir, de politique et d’égalité) car il s’éloigne de l’initiative patriarcale. » 1228

Pornographie (« Fist Fucking ») : Le fist-fucking que Michel Delon dans l’édition des Œuvres de Sade pour La Pléiade, nomme « pratique sexuelle » je le nomme : torture. 1229 (Cf. Violences)

Pornographie (Fouet) : Le fouet que Michel Delon dans l’édition des Œuvres de Sade pour La Pléiade, nomme « stimulant sexuel » je le nomme : torture. 1230 (Cf. Violences)

Pornographie (France Culture) : Afin de présenter le cadre d’analyse d’une émission consacrée à la pornographie de France Culture intitulée : L’Atelier du pouvoir, on lit : […] « On pourrait penser à première vue que s’intéresser aux enjeux de pouvoir dans l’industrie du X s’éloigne de notre analyse habituelle des rapports de force qui traversent notre société. S’il est un angle sous lequel le monde du X n’est jamais analysé, c’est bien celui du pouvoir. […] » 1231

Pornographie (Inhumanité) : Il faut lire et relire L’amant de Lady Chatterley de D.H. Lawrence et vivre pleinement les émotions que ce livre suscite pour saisir d’emblée, à son opposé, la radicale inhumanité de la pornographie. (Cf. Homme. Lawrence D.H)

Pornographie (Juvénile) : Lorsque l’on sait que Marc Dutroux imposait à Sabine Dardenne, 12 ans, l’une de ses victimes, et sans doute probablement aux autres petites filles qu’il a violées et tuées, la vision des films porno, (à l’époque), cryptés sur Canal plus en lui disant : « Regarde c’est super » ; lorsque l’on sait que, lors du procès, celle-ci interrogée par le Président du Tribunal, concernant ce qu’elle pouvait regarder à la télévision, répondit : « Canal plus, brouillé. Je devais m’efforcer de regarder entre les lignes [lui disait Dutroux] Je n’en avais pas envie, ça ne m’intéressait pas, j’avais déjà ça ‘en live’ », alors oui, on sait que toute distinction entre la pornographie dite juvénile et la pornographie (adulte ?) est injustifiable, sauf à considérer la pornographie, en elle même, comme normale, légitime.  1232

Pornographie (Liberté d’expression) : La pornographie relève dorénavant majoritairement de la « liberté d’expression ». Les pornographes sont donc toujours, plus ou moins cachés, aux avant-gardes de la lutte contre « la censure ». Je découvre, à l’appui de cette analyse, qu’aux États-Unis: « la Coalition pour la liberté de parole représente l'industrie du X ». 1233
- Il est, à cet égard nécessaire de connaître les sources de financement pornographes/proxénètes de la presse afin d’en apprécier l’impact : au vu de la façon dont ces sujets sont traités, il serait plus rapide de citer celle qui pourrait ne pas en être dépendante. (Cf. Liberté de la presse)

Pornographie (Niel Xavier) : Copropriétaire avec Pierre Bergé et Mathieu Pigasse, du journal et du Groupe Le Monde, en charge donc notamment de nommer le directeur 1234 :
- Lu sur Wikipédia (2015) : « Xavier Niel est mis en examen et placé en détention provisoire à la prison de la Santé (Paris) le 28 mai 2004 pendant un mois pour proxénétisme aggravé et recel d'abus de biens sociaux concernant un de ses « peep-shows » Le 30 août 2005, une ordonnance de non-lieu est rendue en sa faveur par le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke concernant les accusations de proxénétisme. Il est condamné le 27 octobre 2006 à deux ans d'emprisonnement avec sursis et à 250 000 euros d'amende par la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour recel d'abus de biens sociaux datant de 2001 à 2004 dans un "peep-show" dont il était actionnaire. […] En juin 2011, Pierre Rimbert critique dans le Monde Diplomatique (filiale à 51 % du groupe Le Monde, mais bénéficiant historiquement d'une rédaction indépendante) la disparition progressive de l'indépendance rédactionnelle au Monde. L'article rapporte notamment une déclaration de Xavier Niel, propriétaire du Monde : « Quand les journalistes m’emmerdent je prends une participation dans leur canard et après ils me foutent la paix». Selon le journaliste Amaury de Rochegonde, Xavier Niel considère que la « propriété des journaux influents [sert] en France à se protéger des pouvoirs de toutes sortes. »
- Lu sur Libération, 14 Septembre 2006 : 1235 « Xavier Niel, 39 ans, fondateur du groupe Iliad, qui comprend le fournisseur d'accès à l'Internet Free, l'annuaire téléphonique inversé Annu et la banque de données Société.com, est le petit prince des nouvelles technologies. Mais il n'y a pas que l'ADSL dans la vie. Depuis une vingtaine d'années, il cultive en parallèle un jardin secret : exploitation de peep-shows et sex-shops, sites pornos, vente par correspondance de sex-toys... Cela lui vaut de comparaître aujourd'hui en correctionnelle pour abus de biens sociaux, après avoir échappé aux poursuites pour proxénétisme. Lui qui revendiquait le droit au respect de sa «vie économique» privée, va devoir assumer publiquement. Il semble désormais prêt à le faire. Main à la main. Aux enquêteurs, Xavier Niel a exposé sa vision de l'industrie du sexe, carburant au black : «Retour sur investissement intéressant et non fiscalisé», «argent facile». Sans fausse pudeur, il leur a confessé : «Ces espèces utilisables instantanément ne donnent pas la même sensation de gain que l'argent que je gagne de façon orthodoxe comme opérateur de télécommunications.» […] Leur [celui de Fernand Develeter et de Xavier Niel] établissement alsacien, sous l'enseigne Sex-Shop X Live Peep-Show, emploie une quinzaine de jeunes femmes comme «artistes visuelles». Mais en cabine, on ne touche pas qu'avec les yeux. Le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke, spécialiste des affaires financières, détaille dans son ordonnance de renvoi la «variété des contacts physiques» avec le même détachement que pour les transactions off-shore : «Caresses par le client sur les seins et les fesses des danseuses, intromission de godemichés ou de vibromasseurs dans le sexe et/ou l'anus des danseuses par le client, intromission par les danseuses de ces mêmes ustensiles dans l'anus de certains clients
- Lu sur Le Monde, 30 avril 2014, l’article intitulé Xavier Niel, le triomphe du hacker, dont la lecture devrait être enseignée dans toutes les écoles de journalisme, à titre de modèle d’expression de la honte, de la négation de toute idée même de journalisme. Vous voulez être défendu, en dépit de tout, au mépris de toute morale, la meilleure solution : Vivez des revenus procurés pour vous par les femmes.
- Lu sur Le Figaro, 23 mai 2014, sous l’intitulé Xavier Niel lorgnerait le secteur des lunettes un article commençant ainsi: « L'emblématique fondateur de Free, Xavier Niel, qui a révolutionné le monde de l'Internet et de la téléphonie mobile avec ses prix cassés […] »
* Ajout. 12 avril 2015.Lu sur Le Monde du 11 avril 2015un long article (une pleine page avec photos couleurs) de Denis Cosnard qui nous fait partager les inquiétudes et les espoirs des « poids lourds du secteur » (de la pornographie) qui « tentent de contrer l’offre des nouveaux acteurs » (comprenez les « tubes majoritairement gratuits »). On y lit que le succès du site américain Uplust [qui « reste déficitaire mais condense toutes les promesses de la pornographie 2.0 : plus ‘fun’, ‘cool’, collaborative, gratuite ou presque et peut être rentable un jour »] « fait saliver Marc Dorcel, le pape français du X ». Le dit Marc Dorcel qui « a traversé en 35 ans toute l’histoire du X » nous est présenté comme ayant « construit une jolie PME familiale, la plus belle marque du porno chic ». Quant à son fils, Grégory Dorcel, « il n’a pas de mots assez durs contre ceux qui ont dévasté le modèle économique du porno » et « se désole » : « On en arrive au point où même les plus grands du secteur peinent à trouver des clients qui payent ». Il est aussi affirmé que « gagner de l’argent n’est pas si facile », que, depuis le milieu des années 2000, « le marché reste désespérément plat » et que, « rapporté à des ventes de 3,3 milliards de dollars, la marge (de profit) de 2,5 % est positive,  « mais pas franchement sexy ». On y lit aussi que de «respectables banquiers comme Jean Marie Messier et Georges Pauget  siègent au conseil du petit groupe de Jean-Baptiste Descrois-Vernier, côté à la bourse de Paris ». Malgré la crise, heureusement, «les professionnels gardent néanmoins espoir » grâce « aux nouveaux casques de réalité virtuelle » : « Quand la fille s’approche et commence à vous susurrer à l’oreille, on a vraiment le sentiment d’y être. Avec une telle puissance masturbatoire, les gens vont devenir fous ! Cela annonce de très beaux jours pour l’industrie porno ». Sur son site, Elsa Darling, une actrice devenue évangéliste de la réalité virtuelle, annonce rien moins qu’une ère nouvelle : « Désormais, l’homme n’aura plus à regarder une écran. Il sera lui même dans le film porno ». Et voilà ce que Le Monde est devenu : il sert à passer les plats, servir la soupe à « l’industrie » pornographique. Il s’est donné un maître ; il en est le valet. 1236 (Cf. Hommes (Journalistes) ; Liberté de la presse, Patriarcat, Politique, Proxénétisme, Sade (Le Monde), Violences)

Pornographie ("Porn Studies") : Lu sur la liste de diffusion Effigies 1237 : Les éditrices de Routledge « are pleased to announce the launch of a new journal devoted to the study of pornography. Porn Studies is the first dedicated, international, peer-reviewed journal to critically explore those cultural products and services designated as pornographic and their cultural, economic, historical, institutional, legal and social contexts. Porn Studies will publish innovative work examining specifically sexual and explicit media forms, their connections to wider media landscapes and their links to the broader spheres of (sex) work across historical periods and national contexts. Porn Studies is an interdisciplinary journal informed by critical sexuality studies and work exploring the intersection of sexuality, gender, race, class, age and ability. […] »
La pornographie : « cultural products and services » : Il y a des êtres humains concernés : ah bon ? Pour supprimer les rapports de domination et les violences qui leur sont consubstantielles, il suffit de supprimer les personnes. Il fallait y penser. Une idée pleine d'avenir. Quant à l'intersection « of sexuality, gender, race, class, age and ability » ... encore une preuve de ce que ces mots ne sont - dans la meilleure des hypothèses - que du verbiage. [20 mai 2013]. (Cf. Langage. Genre, Sexualité)

Pornographie (Robbe-Grillet Alain) : [1922-2008]. Romancier et cinéaste français. Présenté comme le « théoricien du nouveau roman », conseiller littéraire des Éditions de Minuit de 1955 à 1985. Élu à l’Académie Française] auteur de : […] «  Quand on a libéré les revues pornographiques, au Danemark, la criminalité sexuelle a diminué. Je crois qu’il faut lutter conte le puritanisme et par conséquent lutter aussi contre la notion de vertu. C’est elle qui pousse au crime. Les fascistes sont des vertueux. Hitler était un puritain. Et ces terroristes allemands dont on s’étonne avec quelle facilité ils peuvent assassiner, ils sont mus par la vertu. »1238 (Cf. Hommes. Intellectuels. France. XXème siècle, Morale, Patriarcat, Vertu)

Pornographie (Rousseau Jean-Jacques) :Je lis dans Rousseau des morales [concernant les enfants] que j’attribue, sans vergogne, à la critique de la pornographie : « J’ai mieux aimé me priver d’un plaisir que de troubler leur joie » et : « J’aime mieux m’abstenir de les caresser que de leur donnée de la gêne ou du dégoût. » 1239  

Pornographie (Sexe) : La vérité de la pornographie, c’est « le sexe » comme horizon ultime de la conscience humaine.

Pornographie (Sitbon Guy) : Auteur (en 1975) de : «  Ah ! la femme du porno ! Elle est parfaite. On n’a pas à la séduire, à la conquérir. Le plaisir de conquérir n’est-il pas masculin ? La résistance de la femme n’est-elle donc plus l’indispensable piment de la passion ? C’était vrai, mais cela n’est plus. L’homme n’a plus envie de conquérir. Serait-il devenu amorphe ? Non, il s’est simplement affaibli, il n’a plus les moyens de conquérir la femme. Jadis, nous la séduisions, montant notre cheval, une lance au bout du bras. Puis, nous avons eu le pouvoir et l’argent. De nos poings nous pouvions la protéger contre les dangers. Nous n’avons plus ni cheval, ni lance, ni argent, ni muscle. Elles sont presque aussi fortes que nous, elles gagent presque autant d’argent, elles ne sont pas beaucoup moins intelligentes, qu’utiliserons-nous pour les conquérir ? Les derniers francs qui font la différence entre notre salaire et le leur ? notre mince supériorité dialectique ? La petite force qui nous fait porter la valise la plus lourde ? Et comment, les protégerions nous alors que nous avons au moins aussi peur qu’elles dans la ville. La vérité est que nous n’avons plus aucun moyen de les conquérir. Alors qu’elles attendent encore que nous soyons princes charmants, nous les souhaitons comme le femmes du porno ; conquises d’avance. Elles n’ont rien compris. Elles continuent à faire les difficiles. Nous sommes pour bien longtemps encore enfermés dans les cinémas pornos. » Admirable ! : un morceau d’anthologie. 1240 Incidemment, ce diagnostic a permis à son auteur de faire fortune dans le porno…

Pornographie (Steiner George) : […] « La question de la pornographie est des plus pertinentes. Les arguments fallacieux que l’on avance habituellement pour la justifier provoquent autant de nausée que la chose elle-même. […] » 1241  

Pornographie (Tortures) : Après avoir à nouveau regardé des sites pornographiques (gratuits, ce qui ouvre des horizons concernant ceux qui sont payants et a fortiori illicites) dont la violence, me semble t-il, ne cesse de s’accroitre, j’ai vu des femmes giflées, fouettées, étouffées, étranglées, recevant des décharges électriques, avec des colliers de chiens, attachées, perforées, pendues, empalées, encage, écartelées, étranglées, bâillonnées, contraintes à vomir, des mains et même des demi-bras faisant fonction de sexe dans leur vagins, dans leur anus. Les femmes ne sont plus que trois trous à remplir, à bourrer, à défoncer, boucher, à détruire. Les hommes sont leur sexe. La logique finale : la mise à mort. (Octobre 2015)
* La pornographie, c’est la triomphe, l’apothéose de Sade. Dans l’indifférence publique quasi générale. Ce qui signifie caution.

Pornographie (Trous) : La finalité de la pornographie, est de transformer les femmes en trois trous équivalents à défoncer. Pour la plus grande gloire du phallus, c’est à dire tout bêtement de l’homme, lui-même si souvent réduit à son « cul ». Mais, il faut encore que ces trous, « cons », « culs » et « bouches » n’aient que cette seule fonction. Sade en est le père incontestable : « À quoi servirait la langue des femmes, si ce n’est à torcher des culs. Pour moi, je ne lui connais que cet usage là. » ; « ce même jour, on proclama une nouvelle loi, qui parût être l’ouvrage du libertinage sodomite de la veille, une nouvelle loi, dis-je qui statuait qu’elles serviraient, à compter du premier décembre, tout à fait de vases à leurs besoins, et que ces besoins, en un mot, gros et petits, ne se feraient jamais que dans leurs bouches. » L’élargissement, l’épanouissement de la sphère de l’ignominie est sans limites ; quant au soit-disant plaisir il n’est que celui n’est que celui de la domination, de l’humiliation, de l’abaissement, du pouvoir de la mise à mort. « Décharger en étranglant… cette volupté est une des plus raffinés qu’un libertin puisse se procurer. » 1242.

Pornographie (Viol) : Entendu : « Une scène de viol dans un porno, c’est comme un meurtre dans un polar. »

Pornographie (Vision) : Après avoir regardé une heure et demi de sites pornographiques - ce que je n’avais pas fait sérieusement depuis 2005 - tous absolument gratuits et libres d’accès, j’ai du mal à reprendre mes esprits. Ce que j’ai pu écrire m’apparaît comme dérisoire, tant la violence s’est accrue, banalisée, car légitimée. (Novembre 2014)
* Ajout. 12 octobre 2015. Apprendre à mêler, au moment humainement, personnellement possible, les émotions et l'intellect ; c'est, je pense, ainsi que je peux lire, voir, écrire sur tant d'horreurs, mais aussi parce que cela a un sens qui les dépasse : les dénoncer. 

XVII. Proxénétisme

Proxénétisme : Proxénétisme (1,2,3,4,5) ; Proxénétisme (à l’encontre de mineures) ; Amnesty International ; Arguments ; Bloy Léon ; Besoins sexuels ; Bordels ; Bordel d’Auschwitz ; Bordel. Somalie. Années 20 ; Borillo (Daniel) ; « Clients » ; Pénalisation des (1,2) ; Code pénal ; Colonialisme (Algérie) ; Comment le dissoudre par la loi et le verbe (1,2) ; Corps ; « Crime organisé » ; Culture ; Deuxième Internationale ; « Esclavage moderne » ; « Exploitation sexuelle » ; Exploitation ; « Exploitation économique et sexuelle » ; Féminisme (1,2) ; Ferré (Léo) ; France inter ; Justification ; Gide (André) ; GPA ; Hétaïres ; Historiographie (Patriarcale) ; Hystérectomie ; Justice ; Libéralisme ; Liberté ; Liberté de la presse ; « Lobbys » (1,2) ; « Massage naturiste » ; Michel (Louise) ; Marxisme ; Modernité ; Moindre mal (Argument du) ; Monologues du vagin (Les) ; « Offre » / « Demande » ; Paris sous l’Occupation ; Parlement français. 3 février 2016 (1,2) ; Pauvreté ; Peur ; Personnes dénommées prostituées (1,2) ; Politique ; Politique (Histoire) ; « Propriété intellectuelle » ; Proxénètes ; Proxénètes : Comment les dissoudre par la loi et le verbe ; Publicité ; « Putophobe » ; Questions ; Rapport Assemblée Nationale. France. 2012 ; Réalisme ; Réseaux ; Sade ; Simenon (Georges) ; Spéculum ; « Système prostitueur » ; Trafic / Traite des êtres humains (1,2,3,4) ; « Travailleuse/eur sexuel-le » (1,2,3) ; Vente de bananes ; Vert-es ; Proxénétisme, proxénètes et clients (Comment les faire disparaitre) (84)I. Abolitionnisme : Abolition (de l’esclavage) ; Abolitionnisme (1,2,3) ; Antithèse ; Butler Joséphine ; Détournement de signification ; Langage ; Libéralisme ; Pensée de l’abolition du proxénétisme ; Richard (Marthe) ; Abolitionnistes (12) ….20 février 2016 : 96 items

Proxénétisme (1) : Pour créer, consolider, enraciner un monde proxénète, il faut des féministes, des humanistes, des philosophes, des sociologues, des historien-nes, des juristes, des politiques (député-es, sénateurs-trices, ministres, diplomates…), des policiers, des personnes qualifiées de ‘travailleuses sexuelles’. Il faut des journaux et des journalistes, des sites internet, des partis, des associations, des ONG (Amnesty International, Human’s right’s watch, etc..). Il faut des bourses, des financiers, des paradis fiscaux, Western Union (entre autres), des investissements. Il faut des bras armés, des petites frappes. Mais il faut aussi faire disparaître de la pensée toute référence à l’abolitionnisme dans l’histoire, et pour cela invalider des concepts, des mots, en substituer d’autres, les imposer et pour cela, privilégier et imposer des interlocuteurs-trices ad hoc. Il faut en outre des promesses non tenues, des mensonges, des infiltrations, des manipulations, des ‘aides’, des ‘soutiens’, des corruptions (à petite et grande échelle), des intimidations, des menaces, des injures, des tortures, des assassinats. Il faut enfin de la censure (sous toutes ses formes), de l’argent et de la violence.
* Écrit après avoir lu la définition que l’Abbé Grégoire donnait, en 1822, des « négriers » : « J’appelle négrier, non seulement le capitaine de navire qui vol, achète, enchaîne, encaque et vends des hommes noirs, ou sang-mêlés, qui même les jette à la mer pour faire disparaître le corps du délit, mais encore tout individu qui, par une coopération directe ou indirecte, est complice de ses crimes. Ainsi, la dénomination de négriers comprend les armateurs, affréteurs, actionnaires, commanditaires, assureurs, colons-planteurs, gérants, capitaines, contremaîtres et jusqu’au dernier des matelots, participant à ce trafic honteux. » 1243

Proxénétisme (2) : Allié objectif du libéralisme. Son avant-garde ? Non, car il en est son fondement. Leurs mots d’ordre sont identiques : « Laisser [tout] faire, laisser [tout] passer ». Mais libéralisme et proxénétisme ne peuvent être amalgamés : le proxénétisme légitime l’appropriation (partielle ?) d’êtres humains par d’autres, et ce, avant même l’apparition du libéralisme.

Proxénétisme (3) : Analyser le proxénétisme sur les seuls fondements de la dénonciation de la vie des personnes prostituées, c’est analyser le capitalisme sur les fondements des Enquêtes de Villermé dans le Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie (2 volumes, 1840) ou le marxisme sur ceux des constats d’Engels dans La situation de la classe laborieuse en Angleterre.

Proxénétisme (4) : Si le Code civil fondait le droit, où plus justement était pris au pied de la lettre (en faisant abstraction de la hiérarchie des normes), le proxénétisme devrait être illégal depuis 1804 : « Il n'y a que les choses qui sont dans le commerce qui puissent être l'objet des conventions » (Article 1128 du Code civil).
- Cf. aussi, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 23 juin 1793 : « La personne n’est pas une propriété aliénable » (Article 18) (Cf. Droit Patriarcal)

Proxénétisme (5) : Les abolitionnistes doivent cesser de s’auto-justifier et se focaliser sur la crédibilité des personnes qui défendent le bien-fondé du proxénétisme, les intérêts qu’elles défendent, les moyens dont elles disposent, les valeurs dont elles se réclament, le monde qu’elles contribuent à créer.

Proxénétisme (à l’encontre de mineures) : Pour France Culture [après la condamnation de S. Berlusconi à sept ans de prison et interdiction à vie d’exercer tout office public] : « Silvio Berlusconi (76 ans) ou quand "bunga-bunga" fait "boom ». 1244

Proxénétisme (Amnesty International) : Dans son Rapport 2014/2015, La situation des droits humains dans le monde, Amnesty International classe une « travailleuse du sexe » selon leur déjà ancienne dénomination, dans la rubrique « Défenseurs des Droits humains. » 1245

Proxénétisme (Arguments) : Les arguments des souteneurs du proxénétisme sont tous nécessairement erronés : ils sont simplement nécessaires à la défense de leurs intérêts.

Proxénétisme (Bloy Léon) : Écrivain [1846-1917], auteur en 1889 de : « […] la prostitution, l’inévitable destin de la femme désespérée. » 1246

Proxénétisme (« Besoins sexuels ») : Georges Simenon, auteur de : […] « Je me rends chez une Madame Claude quelconque. La vraie - dont on a beaucoup parlé - n’était pas la seule à Paris et je crois que je les ai connues, toutes, celles qui habitaient des hôtels particuliers, l’une dans la rue Paul Valéry, toutes dans les ‘beaux quartiers.’ Pour répondre en passant, à des légendes qui font de moi un obsédé sexuel, je me permets de signaler que j’ai des goûts très normaux et je ne suis pas le seul à être mû, depuis ma tendre adolescence, et encore aujourd’hui, par des besoins sexuels impérieux. » […] 1247 (Cf. Proxénétisme. Simenon, Violencescontre les femmes. Droit de cuissage ; Hommes politiques Français. XXème siècle. Strauss-Kahn Dominique)

Proxénétisme (Bordel) : « C’est le bordel » : Expression inappropriée : l’ordre proxénète règne dans les bordels.

Proxénétisme (Bordel d’Auschwitz) : Samuel Pisar, auteur de : « Les hommes qui tirent le chariot en direction de la décharge sont des kapos, super privilégiés, violents, sadiques, jouissant de l’impunité. Les femmes, choisies avec la complicité des gardiennes, ignorent tout de leur destination ; elles sont jeunes, jolies et pour la plupart vierges. Un peu à l’écart d’un tas d’immondices, une maison délabrée dont le grenier a été recouvert de paille : le bordel clandestin d’Auschwitz ! Passé le premier moment de panique, les femmes doivent s’adapter rapidement. Il leur faut surmonter leur répulsion, satisfaire pleinement ces ‘dieux obsédés’ ; car les dieux punissent. Une jeune fille dont ils sont déçus peut repartir avec un blâme, une punition qui la condamne à être rouée de coups, exécutée. Pour un garçon de 15 ans, c’est une expérience marquante, une image traumatisante qui, parfois, contre toute attente, se paraît d’une touche de tendresse et de beauté. L’homme même le plus cruel et le plus dépravé peut s’attendrir dans l’abandon de l’acte sexuel. Un kapo qui s’était conduit comme une brute sadique dépose doucement un baiser sur les lèvres d’une jeune fille et glisse pantelant dans ses bras. De telles scènes contribuèrent sans doute à mon développement émotionnel, en me laissant l’impression que rien de ce qui vit n’est insensible à l’amour et qu’on peut trouver même chez les plus méchants et les plus tarés un brin de sentiment humain. » 1248 Je laisse [dans l’attente de pouvoir reproduire moi-même, de savoir comment le faire, ou plus justement, de pouvoir oser le catégoriser] les personnes qui le souhaitent, lire ce que Samuel Pisar écrit concernant son « travail » dans ce bordel d’Auschwitz, mais, plus encore, environ trente ans après, comment il le présente (p.90, 91).  

Proxénétisme (Bordel. Somalie. Années 20) : Lu dans La voie royale de Malraux : « Il revoyait les tâches des lampes à pétrole entourées d’insectes […], soumises à la flûte d’un aveugle, [les filles] avançaient en rond, chacune frappant avec rage la croupe trop forte de celle qui la précédait. » […] 1249 Spectacle d’horreur…

Proxénétisme (Borillo Daniel) : Auteur notamment des livres suivants : Sida et droits de l’homme, Homosexualités et droit, L’homophobie, Lutter contre les discriminations, La liberté sexuelle, Homosexuels, quel droit ? , Le droit des sexualités, Bioéthique…Et de : « […] De mon point de vue, le seul moyen de mettre fin aux conditions  d’exploitation dans lesquelles s’exerce la plupart de la prostitution actuellement est de la civiliser, c’est-à-dire la faire entrer dans le  droit commun, plus précisément dans le droit du travail. » 1250

Proxénétisme (« Clients » de femmes, d’hommes, d’êtres humains de tous âges) : Personnes dénuées de toute humanité. Criminels.

Proxénétisme (« Clients » Pénalisation des) (1) : N’est pas plus synonyme d’abolition du système libéral proxénète - comme tant s’acharnent à le faire croire - que ne l’eut été une décision de pénalisation ponctuelle de personnes « utilisant » des esclaves dans la permanence du système esclavagiste qui en légitime le fondement. Ne pas oublier en sus que la dite dénonciation judiciaire, individuelle, couteuse, aléatoire (pour le moins..) est censée être le fait de la victime et que son traitement est in fine renvoyé à la justice de l’État. Cette position est donc une réfutation partielle de la position, aujourd’hui partiellement dépassée, que j’ai défendue en 2002. 1251
Par ailleurs, créer, maintenir, reproduire, la confusion - voire évacuer le débat - en assimilant la « responsabilisation du client » et sa « pénalisation », comme n’a cessé de le faire le gouvernement Ayrault et les deux Rapports de l’Assemblée Nationale qui ont préparé le loi concernant les pénalisation des clients, mais aussi de tant d’associations s’affirmant abolitionnistes, n’est pas honnête. 1252 (Cf. Justice)

Proxénétisme (« Clients » Pénalisation des) (2) : Si penser, c’est relier, séparer c’est s’interdire de penser (la globalité). Précisément, se focaliser sur cette seule revendication, [le principe de la peine n’étant même pas acquise, et en tout état de cause, lorsqu’évoquée, infime] en intégrant au passage le terme terrifiant, tout commercial, d’« offre », comme ce fut le cas en 2014/2015, ne pouvait que légitimer le système proxénète. Par ailleurs, se focaliser pour les associations se targuant d’être abolitionnistes, sur le vote par le Sénat de cet article était, outre le dérisoire du projet, outre le suivisme de la politique gouvernementale, plus encore, de facto une caution de la politique étatique en la matière. Et, dès lors, la politique des dites associations s’avérait une caution du système proxénète qu’elle ne remettait pas en cause puisqu’elles s’inscrivaient dans le cadre de la loi française, dans sa propre logique, dans sa dynamique interne. Enfin, ce projet de loi s’inscrivant dans le cadre d’une législation exclusivement française, faisait fi des toutes les législations, notamment européennes, qui depuis si longtemps, tel un bulldozer, avaient détruit tous les fondements de l’abolitionnisme, et donc, les légitimait par le silence fait les concernant.

Proxénétisme (Code pénal) : Revendiquer l ‘abolition du proxénétisme n’a que peu, sinon rien, à voir avec les articles (français) du Code pénal censés, au plan strictement judiciaire, et avec les résultats que l’on connaît, condamner le crime singulier de proxénétisme. Il ne s’agit en effet, dans le cadre de cet étroite définition, que de l’écume du rapport de domination que constitue le système criminel de domination proxénète. Revendiquer l’abolition du proxénétisme exige qu’au sein de ce rapport spécifique de domination patriarcal, la responsabilité respective des États, des proxénètes (personnes physiques et morales) et leurs soutiens, les personnes prostituées - seules victimes - et les « clients » soit posée. Et ce sur un plan nécessairement international. Ne l’aborder qu’au strict plan français est non seulement absurde, et un grossier déni politique mais en sus cautionne les législations et les politiques européenne, mais aussi onusiennes, maitresses d’oeuvre en la matière.

Proxénétisme (Colonialisme. Algérie) : Lu dans le Journal des Goncourt [21 août 1888] : «  Un chasseur d’Afrique, à nous apparenté de loin et qui est venu ici passer deux ou trois jours, affirmait que tous les petits centres, tous les villages d’Afrique et de Tunisie, avaient pour fondateur un Français - oui, toujours un Français - qui arrivait avec des femmes du Midi de la France, des Espagnoles, des Italiennes et établissait un bordel. » 1253 (Cf. Démographie, Histoire, Patriarcat)

Proxénétisme (Comment le dissoudre par loi et le verbe) (1) : Vous mélangez un peu d’ « auto-entreprenariat » 1254, un peu de « services à la personne », un peu de « violences », un peu d’ « infractions à la législation sur les stupéfiants », « sur les étrangers » (« aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière »…), sans oublier «le blanchiment d’argent », «le travail dissimulé »1255, « le travail illégal », « l’escroquerie sur internet », « l'esclavagisme moderne », « la rétribution insuffisante de personnes vulnérables » (eh, oui ! ), « l’association de malfaiteurs » (classique…), les « troubles à l’ordre public », « le crime (seulement ?) organisé », aide au « mariage blanc ». Et même, l’ « exercice illégal de la médecine »...  1256 Vous dissolvez dans « les mafias », « le commerce (illégal) et / ou la traite et / ou le trafic (illégal) des êtres humains, et / ou d’enfants, en bande organisée (ou non) », l’« association de malfaiteurs », l’« extorsion de fonds » et « les violences en réunion », « les réseaux (de prostitution) », et / ou « les filières (de proxénétisme) », étrangères si possibles (roms, roumains, nigérians, serbes, chinois de préférence…). Vous agitez le tout et le proxénétisme, dont le bien fondé est dores et déjà légitimé par les législations européennes et onusiennes, poursuit son autodissolution.

Proxénétisme (Comment le dissoudre par loi et le verbe) (2) : Entendu le 28 mai 2015, lors d’une émission de France Culture intitulée Eurojust, existe-t-il une justice européenne ? les termes, les expressions suivantes : « criminalité financière ou fraude » ; « traite des êtres humains » ; « terrorisme » ; « criminalisation de l’émigration clandestine » ; « circuit de la fraude » ; «aide à l’émigration irrégulière en bande organisée » ; « filières de criminalisation de l’émigration clandestine » ; « criminalité transfrontalière » ; « nouvelles criminalité transfrontalières » ; « criminalité organisée » ; « terrorisme international » ; « trafics internationaux » ;  « lutte contre la criminalité ou contre le terrorisme » ; « grande criminalité » ; « la traite humaine » ; « les affaires de terrorisme » ; « vrais réseaux criminels » ; « activités criminelles transfrontières » ; « délinquants internationaux » ; « filières de passeurs » ; « la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le trafic d’êtres humains, que ce soit pour la prostitution que ce soit…les migrants, le trafic de drogue » ;; « intérêt financier de l’Europe » ; « passeurs d’émigration clandestine qui sont des véritables trafiquants d’êtres humains » ; « flux de populations »….
- Sans oublier : « liberté de circulation », « sécurité des citoyens», « atteintes aux libertés », « droits fondamentaux », « droits nationaux », « acteurs économiques », « droits individuels », « libertés individuelles », « infractions transfrontalières », «  l’Europe des valeurs » …
- Aucun terme, aucun expression employée n’a été ni justifiée, ni singularisée, ni interrogée et tous ces amalgames ont été prononcés sans l’ombre d’une gêne, d’une inquiétude de la part de quiconque (notamment du journaliste enquêteur dont cela relevait de sa responsabilité)
- Doit-on considérer que ces constats entendus relevaient d’‘analyses’ : « Le monde du droit n’est pas simple» ? ou : « Nécessité fait loi » ? ou : « Les frontières sont perméables » ? ou : « Nécessité de respecter le droit mais de poursuivre les infractions au droit » ? ;  ou : « L’Europe se fait par les hommes et par les femmes » ? ou : « La criminalité transfrontalière…un défaut de l’Europe » ? 1257 (Cf. Justice, Politique, Pornographie)

Proxénétisme (Corps…) : Toute analyse (de type philosophique, psy, sociologique, historique...) centrée sur le corps (mais aussi sur le désir, la passion, les passions, la jouissance…) qui ne se situe pas dans le cadre de et par rapport à la domination proxénète, la légitime. (Cf. Êtres humains. Corps)
* Ajout. 25 septembre 2015.Une pancarte présentée par une Américaine lors d’une manifestation pro-avortement : « Keep your laws out of my body ». 1258 Est-ce plus clair ainsi ? N’est-ce pas la logique la plus fondamentale du système libéral proxénète, celle à laquelle il aspire, celle pour laquelle il se bat si efficacement : Dissocier le sexe, le corps de l’être humain afin - par ce processus de parcellisation – de maximiser son profit ? Et, par là-même d’en tuer le concept même.

Proxénétisme (« Crime organisé ») : [2006] Publicité gouvernementale: « L’achat de contrefaçon finance le crime organisé ». 1259 Le proxénétisme - entre autres... - a dû être oublié.

Proxénétisme (« Culture ») : Laurant Deutsch, acteur, présentant le spectacle : Irma la douce d’Alexandre Beffort au théâtre de la Porte St Martin, auteur de : « C’est Cendrillon au pays des proxos ». 1260 Et chacun-e de s’esclaffer du bon mot (Cf. Culture)

Proxénétisme (Deuxième Internationale) : Je ne peux m’empêcher de penser [dès lors qu’il s’avérait clair que l’enjeu politique était bien de mettre le corps humain et donc les êtres humains sur le marché] que le refus de nombre de féministes de prendre clairement position contre le proxénétisme s’apparente si une comparaison avec le socialisme est possible - à la faillite de la Deuxième Internationale en 1914.

Proxénétisme (« Esclavage moderne ») : Sous couvert de prendre en compte en sus des « pratiques proches » de l’esclavage, réhabilite l’esclavage. Et se substitue notamment au (à la lutte contre le) proxénétisme. À cet égard, le livre de Dominique Torrès, paru en 1996, Esclaves. 200 millions d’esclaves aujourd’hui 1261, mêlant indistinctement, « exploitation économique » (p.14), « asservissement » (p.17), « serfs et esclaves » (p.16), évoquant un esclavage « avoué » ou « discret » (p. 31), « renouvelé » (p.18), pour employer après le terme de « forme d’esclavage » (p.46), parlant de ‘petites bonnes’ « propriété de leurs maitres » (p.28) mais aussi de « location à durée indéterminée » (p.31), citant des « situations d’exploitation » et de « conditions infra-humaines »(p.35), etc… n’a pas aidé à circonscrire, clarifier le concept : il en révèle la confusion. (Cf. Esclavage)

Proxénétisme (Exploitation) :Si l’exploitation est consubstantielle au capitalisme,  penser dénoncer le proxénétisme en dénonçant « l’exploitation » dont sont victimes les personnes dites prostituées n’est en aucun cas une critique. A l’inverse, ce terme d’« exploitation » en conforte le bien fondé et le légitime.

Proxénétisme (« Exploitation Sexuelle ») : Du bon usage de la modernisation de la terminologie marxiste qui permet d’évacuer, sous couvert de l’englober, la question de « la prostitution », tout en étant assimilable par le libéralisme proxénète. Dès lors, on lit : aux Pays Bas, dorénavant, « l’exploitation sexuelle se définit par l’absence d’une juste rémunération de la personne prostituée. » 1262

Proxénétisme (« Exploitation économique et sexuelle ») : « La prostitution, point de rencontre entre  l’exploitation économique et sexuelle » tel est le titre de la brochure 1263 qualifiée, le 9 décembre 2014, de « très bonne» par La Marche mondiale des femmes : Comment, habilement caché par un verbiage marxiste, féministe, se lit - pour qui veut bien s’attarder à l’analyse de cette confusion linguistique - une réalité libéral marchande qui dès lors occulte tous rapports de domination. Il n’y a plus d’ailleurs, significativement, tous confondus, que des « acteurs du système prostitutionnel ». En utilisant efficacement la caution d’auteur-es qui s’affirment abolitionnistes, mais dont les limites sont ainsi dévoilées, l’Union européenne et ses si nombreux soutiens, décidément bien oublieux, tente de cacher qu’elle est depuis longtemps proxénète ; et que les polices des États-membres peuvent se contenter de focaliser leurs recherches sur ce qui est nommé, pour ne prendre qu’un exemple, lu ce matin : « une organisation criminelle internationale de souche asiatique associée à l'exploitation de jeunes femmes ». 1264 (Cf. Patriarcat (Exploitation))

Proxénétisme (Féminisme) (1) : Une pensée, une action, un engagement qui légitiment peu ou prou le proxénétisme [et la pornographie], quelles qu’en soient ses formes, ses modalités - c’est à dire d’abord et avant tout dans son principe même - ne peut en aucun cas être qualifiée de féministe. Toute affirmation contraire relève de la forfaiture.

Proxénétisme (Féminisme) (2) : Pour empêcher ceux et celles qui ont si grossièrement subverti le terme de « féminisme », en premier lieu, les défenseurs/euses du proxénétisme, de s’approprier le terme de féminisme, comme celui de « patriarcat », poser en préalable de tout débat que patriarcat et proxénétisme sont indissociables et que les luttes anti-patriarcales ne peuvent être que radicalement opposées au proxénétisme. À cet égard, le rappel de la déclaration faite le 15 novembre 1996 par l’AVFT, la FAI (Fédération abolitionniste internationale), l’UECTH (Union contre le trafic des êtres humains) et signée par la Coalition contre le trafic des êtres humains reste un repère  essentiel. La voici : « Feminism and a pro-prostitution stand are mutually exclusive. lt is therefore proposed that in all future intemational feminists meetings and networks on male violence against women, clear anti-prostitution statement will be a prerequisite1265 Exigence plus nécessaire que jamais… (Cf. Patriarcat (Luttes anti-patriarcales)

Proxénétisme (Ferré Léo) : [1953] Refrains de Paris Canaille : […] Brins de lilas, Fleur de Pantin, Ça fait des tas, De petits tapins, Qui font merveille, En toute saison, Ça fait de l'oseille, Et c'est si bon... […] Paris j'ai bu, À la voix grise, Le long des rues, Tu vocalises, Y a pas d'espoir, Dans tes haillons, Seulement le trottoir, Mais c'est si bon […]

Proxénétisme (France inter) : Sur France inter, le dimanche 20 septembre 2015, l’émission de critique cinématographique Le masque et la plume présentait (20h 40) le film Marocain, Much love de Nabil Ayouch, lequel concerne la vie de quatre femmes - dites - prostituées à Marrakech. Lors de la discussion [malsaine, grossière, notamment lorsqu’évoquant « les règles des femmes »] on entendit cette phrase qui se voulait sans doute un compliment du film : « Je ne sais combien sont leurs tarifs, mais moi j’achète ! ». La salle réagit, mais les réactions des autres critiques se limitèrent à critiquer le manque de « classe » de l’auteur de cette phrase, simplement qualifié de  « macho ».
* Le lendemain matin, le lundi 21 septembre, à 05 heures 57, émission Le cabinet de Curiosité présentant l’exposition Splendeurs et Misère. Images de la prostitution de 1850 à 1910, au Musée d’Orsay. Après avoir rappelé que les peintres évoqués fréquentaient les bordels, après avoir comparé (assimilé ?) cette exposition, avec une précédente « exposition choc », consacrée dans le même musée sur « le nu masculin » dans laquelle « les sexes d’hommes étaient particulièrement détaillés », le responsable de l ‘émission évoque « ce qui risque de faire jaser »  : des « photos chocs extraites des films porno de l’époque » interdites au moins de 18 ans. Enfin, il affirma que le directeur du musée, Guy Cogeval, voulait « mettre le bordel au Musée ». Néanmoins, si l’on lit la présentation écrite lisible sur le net, cette expression serait reprise du « Parisien ce week-end ». « La putain » de Serge Reggiani clôturait la séquence. (Cf. Pornographie)
* Le surlendemain, le mardi 22 septembre 2015, dans la présentation écrite de l’émission, La marche de l’histoire, La prostitution en France au XIXème siècle, on lit  notamment : […] « Aujourd’hui le gouvernement n’a à promettre aux visiteurs de la capitale que des magasins et le musée d’Orsay ouverts sept jours sur sept. Le Second Empire et la Troisième République y allaient franco. Tant qu’à prôner une métropole commercialement attractive, ils jouaient la carte du tourisme sexuel : à Paris,  les p’tites femmes, c’était 24 heures sur 24. » Je n’ai pas le courage de l’écouter : cela me suffit pour aujourd’hui.

Proxénétisme (G.P.A) : Sylviane Agacinski, auteure de (concernant la GPA) :«J'éprouve un certain dégoût à devoir argumenter pour dire pourquoi il est indigne de demander à une femme de mettre son ventre à la disposition d'autrui.» Pourquoi ? 1266 (Cet item ne traite pas des liens entre GPA et proxénétisme)

Proxénétisme (Gide André) : Auteur de : « J’acceptais qu’il se fit proxénète, mais qu’il fût malhonnête, non, cela je ne le tolérais point. […] » 1267

Proxénétisme (Hétaïres) : Réhabilitées par Simone de Beauvoir. 1268

Proxénétisme (Historiographie patriarcale) : Alain Corbin, dans un livre présenté comme « le premier ouvrage scientifique consacré à la prostitution française contemporaine par un historien de métier » (Quatrième de couverture), dans un paragraphe intitulé : « La croisade de Joséphine Butler et les débuts de la Fédération abolitionniste internationale », auteur de : « C’est au sein de milieux protestants anglais et suisses qu’est née la contestation du ‘système français’. Entre 1866 et 1876 en effet, un courant évangéliste, imprégné d’un féminisme agressif, essentiellement suppressif  et prohibitionniste, s’est développé Outre manche et dans les Cantons de Genève et de Neuchâtel ». Trois pages plus loin, Alain Corbin, dans la même veine, évoque « l’outrance verbale de Joséphine Butler ». 1269 (Cf. Abolitionnisme (Butler Joséphine), Féminisme, Patriarcat, Proxénétisme)

Proxénétisme (Hystérectomie) : Lu dans la description de la vie - « Roman vécu » - de Madame Claude, proxénète spécialisée dans la « fourniture » de femmes aux dictateurs, hommes politiques, riches hommes d’affaires et autres personnages aussi remarquables : […] « À l ‘époque de la grande construction de l’Argentine, une multitude d’ouvriers arrivant de pays étrangers travaillaient sur les chantiers. Ils vivaient éloignés de leur famille. Des filles, souvent amenées d’Europe, étaient censées adoucir, dans les casitats, leur solitude. Les corses, ayant flairé la bonne affaire, y en voyaient des Françaises. […] Afin d’améliorer leur rendement, elles devaient subir avant de partir un hystérectomie qui supprimait les menstruations » […]. Rappelons que l’hystérectomie est l'ablation chirurgicale de l'utérus, laquelle si elle est ‘totale’ comporte également l'ablation du col de l'utérus.
- On lit sur la quatrième de couverture de ce livre : « À lire, sans a priori, l’imagination aux aguets et le sourire aux lèvres » ; quant au proxénétisme, sans cesse vanté, sans craindre le ridicule, dans ce livre, l’éditeur la présente ainsi : Madame Claude « organise aux quatre coins du monde des rencontres amoureuses ». 1270

Proxénétisme (Justification) : Rien n’est plus efficace pour justifier le proxénétisme, et plus globalement pour tous rapports de domination, que de lire, de voir, d’entendre exprimée cette légitimation par les plus dominées de ses victimes. Et lorsque celles-ci cumulent cette réalité avec la maitrise des enjeux politiques et les parent du grossier concept de « liberté », c’est l’apothéose. Mais j’oubliais que celle-ci ne reçoit son couronnement que lorsque la justification des ignominies, de ce déni de toute idée même d’humanité que le proxénétisme incarne sont cautionnées par des politiques, des ‘intellectuel-les’, a fortiori par des personnes qui s’affirment abolitionnistes. Jusqu'au moment où la réalité émerge, est dite, affirmée, revendiquée et détruit la construction dont Sade est le père incontesté.  

Proxénétisme (Justice) : Aucune justice n’est pensable dans le cadre de sociétés qui justifient le proxénétisme. Et pour éviter toute ambiguïté, j’y inclus bien sûr la France, refusant de considérer qu’un article du code pénal français, dans le contexte que l’on connait et avec les résultats que l’on sait depuis qu’il existe, puisse être considéré comme justifiant une politique qui pourrait être qualifié d’abolitionniste.

Proxénétisme (Libéralisme) : La vérité théorique du libéralisme, Cf. Friedrich Hayek [1943] Tout est dit…ou presque.  :
- […] « Il est nécessaire avant tout que, sur le marché, les parties soient libres d’acheter ou de vendre au prix, quel qu’il soit, auquel ils peuvent trouver une contrepartie, et que chacun soit libre de produire, de vendre tout ce qui est susceptible d’être produit ou vendu. Il est essentiel aussi que l’accès des divers métiers soit ouvert à tous aux mêmes conditions, et que la loi interdise à tout groupement et individus de tenter de s’y opposer par la force, ouvertement ou non. » 
- […] « Il n’y a d’échelles de valeurs que partielles, échelles inévitablement diverses et souvent incompatibles. De ce fait l’individualiste conclut qu’il faut laisser l’individu, à l’intérieur de limites déterminées, libre de se conformer à ses propres valeurs plutôt qu’à celles d’autrui, que dans ce domaine les fins de l’individu doivent être toutes puissantes et échapper à la dictature d’autrui. […] Cette attitude n’exclut naturellement pas qu’on admette l’existence de fins sociales, ou plutôt d’une coïncidence de fins individuelles qui recommandent aux hommes de s’associer pour les atteindre. […] [Ce qu’on appelle « fins sociales »] sont des fins à l’obtention desquelles des individus sont disposés à contribuer en échange de l’assistance qu’ils reçoivent pour la satisfaction de leurs propres désirs. […] »  1271 (Cf. Politique. Concept (Libéralisme)

Proxénétisme (Liberté) : Détourner le débat de la question de la légitimité du proxénétisme vers celle de la soit-disante liberté (nécessairement individuelle) des personnes dites prostituées fut une ruse habile du libéralisme proxénète. C’est sur la dénonciation inhérente à l’abjection de ce rapport de domination : un crime de lèse-humanité, un déni de l’idée même de dignité, qu’il faut maintenir sa critique. Évoquer ne serait qu’une seule fois, la liberté d’une personne dite prostituée (fusse t-elle, elle-même), justifie le bien fondé du proxénétisme.  

Proxénétisme (Liberté de la presse) :Albert Camus, auteur de : « La liberté de la presse est peut être celle qui a le plus souffert de la lente dégradation de l’idée de liberté. La presse a ses souteneurs comme elle a ses policiers. Le souteneur l’avilit, le policier l’asservit et chacun prend prétexte de l’autre pour justifier ses empiètements. Parmi ses messieurs, c’est à qui voudra protéger l’orpheline et lui donner un abri, que cet abri soit prison ou maison de prostitution. L’orpheline, vraiment est fondée à décliner tant de services empressés et à décider qu’elle doit lutter seule, et, seule, décider de son sort.» 1272 (Cf. Hommes (Journalistes) ; Liberté de la presse, Patriarcat, Politique, Proxénétisme, Sade (Le Monde), Violences)

Proxénétisme (Lobbys) (1) : Pourquoi, alors que tous les « lobbys » (tabac, drogues, armements…) sont (faiblement) dénoncés, les lobbys proxénètes ne le sont-ils jamais ? Citons les effets de leur ‘influence’ (pour employer un euphémisme) sur l’ONU, et plus largement dans toutes les institutions internationales, les institutions de l’Union européenne (Parlement inclus), la presse, la télé, l’édition, l’Université, la recherche, le féminisme, les associations, les ONG, le gouvernement, à l’Assemblée Nationale, au Sénat, etc. Parce que, tout en étant les moins défendables, seraient-ils ? les plus puissants ? Et, en sus, les plus liés à [et dépendants de] tous les autres ? Ce qui est sûr c’est que leur impunité est totale.

Proxénétisme (Lobbys) (2) : Dès lors que vous avez en tête le nom des personnes qui ont soutenu la légitimité du proxénétisme, vous comprenez l’extraordinaire efficacité des lobbys proxénètes, dont aucun domaine n’est exclu (publicité, « culture », médias, université, etc…) et ce  d’autant moins qu’ils ne se dissocient que fort peu des lobbys économiques libéraux.

Proxénétisme (« Massage naturiste ») : Une publicité déposée hier (11 septembre 2014) sur toutes les voitures de la rue du Sommerard : « Massage naturiste. Confort … détente… Relaxation. Tous les jours. 24 h/ 24, Venez vous faire masser comme il faut, là où il faut. De jour comme de nuit. Réservez votre massage au…ou sur internet : love massage »…Adresse : rue St Denis. Photo : une jeune femme en maillot de bain deux pièces massant un homme couché sur le ventre.
* Ajout. 18 septembre 2014. Je retrouve, classée mais oubliée, une quasi même publicité apposée même rue, même conditions, trois moins auparavant, en juillet 2014 : le massage naturiste n’avait lieu que de 9 heures à 2 heures du matin, tandis qu’après un massage payant «  le deuxième » était « offert ». Les affaires marchent bien… À cette publicité, une autre lui était jointe (même adresse) sur laquelle on pouvait lire : « 7200 loves Hôtels à Tokyo, le 1er à Paris. Love Hôtel à Paris : Chambres : - À l’heure. Chambres à Thèmes : 25 euros de l’heure. - À la nuit, de 0 h à 8 heures du matin, prix unique : 69 euros (tarif de lancement). Tout le confort d’un hôtel régulier, la discrétion et l’hygiène en plus. Inclus : Chaine X, Condoms, Douche privé, Serviettes de toilettes, Prise MP3, WIFI ; En option : Lube ( ?), Boissons, Massages, Sex toys, Lingerie ». Et enfin : « Interdit aux mineurs - Prostitution interdite - La direction se réserve le droit d’admission. » Que fait la Brigade de répression du proxénétisme ? il suffit de savoir lire. Non ?
* Ajout. 5 juillet 2015. Je lis qu’à Paris (seulement) « 300 salons de massages sont soupçonnés de se livrer à la prostitution » (sic !). Suivi de : « Alors que Paris dénombrait une centaine de salons de massage en 2009, les derniers chiffres publiés en recensaient 575 en 2014. Rien qu'entre 2012 et 2014, leur nombre a doublé » […] « En 2014, seuls 17 établissements de relaxation ont fait l'objet de poursuites ». 1273
* Ajout. Janvier 2016. Même rue, nouvelle publicité, même présentation, émanant de la même adresse. Le « massage » toujours « 24h/24. 7J/7 » est présenté en français « Massage naturiste » et en anglais : « Nude massage », suivi d’une adresse net : « Relax, it’s just enjoyable ! » Et, en français : « Confort, Détente, Relaxation. Venez vous faire masser comme il faut, là où il faut. »

Proxénétisme (Michel Louise) : [1886] Auteure de : « Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe, faisant la place pour leur négoce, étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irait la couper. » 1274

Proxénétisme (Marxisme) : L’un des grands apports du marxisme fut de dévoiler le processus de transformation par le capitalisme du travail en marchandise. Dans la mesure où il n’était pas possible de dissocier le travail de la force de travail, le proxénétisme a prolongé le processus mis à nu de la marchandisation du monde capitalisme par Marx et poussé la logique marchande à son terme : il a considéré que l’être humain lui-même était une marchandise. Et en a légitimé le bien fondé. (Cf. Marxisme (Incompatible avec le féminisme), Patriarcat)

Proxénétisme (Modernité) : (Bruckner Pascal et Finkielkraut Alain. 1977] « Qu’est ce que la modernité ? C’est ce moment ou toute pute peut dire : « Je travaille » et où tout travailleur : « Je suis une putain ». Voilà ce qu’affirment, à sa façon, Marx et Ulla, et voilà en même temps, un langage que personne ne veut entendre […] » 1275 Prémonitoire.

Proxénétisme (Moindre mal. Argument du) : Pour réfuter la pertinence de ‘l’argument’ - ainsi que de toute pensée d’aménagement’ du proxénétisme - citer Simone Weil : « Un prêtre ne devient pas patron d’une maison close dans la pensée qu’un marlou traiterait ces femmes plus mal.» 1276

Proxénétisme (Monologues du vagin. Les) : Pièce de théâtre - importante - d’Eve Ensler, créée en 1996 aux Etats-Unis, très largement diffusée et jouée depuis lors dans le monde entier. Elle a contribué à la légitimation du terme de « travailleuse sexuelle ». Et ce, alors que l’association V-Day, crée en 1998 par son auteure, s’affirme autour de, et en s’appuyant sur ce texte, comme un mouvement mondial « pour lutter contre la violence faite aux femmes » (Site officiel). (Proxénétisme (Travailleur/se sexuelle), Femme. Vagin, Violences contre les femmes)

Proxénétisme (Offre / Demande) : L’emploi d’un seul de ces termes - la norme dans la littérature se définissant pourtant comme abolitionniste - inscrit nécessairement le proxénétisme dans une logique libérale, justifie que les êtres humains soient considérés comme des objets légitimes du marché, et interdit toute pensée, tout projet abolitionniste. A nécessairement pour conséquences une gestion rentabilisée en termes de stocks et de flux, d’élargissement inéluctable du marchés, d’accroissement de la concurrence, et donc de publicités diverses et variées, de prix de  « la matière première » à la baisse et de profits inéluctablement programmés à la hausse. (Cf. Économie)

Proxénétisme (Paris sous l’Occupation) : Entendu nommer Paris sous l’Occupation : « Lupanar de la nouvelle Europe » ; « les allemands auraient [par ailleurs] calculé le chiffre des bordels : 160 » 1277 Des confirmations, des précisions seraient nécessaires…

Proxénétisme (Parlement français. 3 février 2016) (1) : Ce jour, le 3 février 2016, l’Assemblée nationale doit voter en troisième lecture, « le projet de loi sur la prostitution ». On apprend que « son parcours législatif [initié il y a deux ans et demi] n'est pas terminé : il fera un nouveau passage au Sénat, puis un éventuel ultime vote à l'Assemblée, si les sénateurs ne votent pas le texte conforme. » 1278 Pourquoi ce traitement spécifique ? De qui se moque t-on ? Pour répondre à cette question, il faut savoir qui sont les lobbys proxénètes, y compris bien sûr au sein de l’État ?

Proxénétisme (Parlement français. 3 février 2016) (2) : Sur les fondements de la lecture d’un article paru ce jour sur le site d’Europe 1, lequel reprend les analyses du responsable du mouvement du Nid, ce qui est sûr, c’est que ce ne sont pas en évoquant « le sexisme » de l’Assemblée nationale que l’on trouvera la réponse à la question de savoir comment agissent les lobbys proxénètes et quels sont leurs  innombrables et si puissants moyens d’action. On ne luttera pas non plus contre le proxénétisme en nommant le client « un acteur », dont on conteste le droit « de profiter de leur avantage économique », ni en considérant les personnes dénommées prostituées comme des femmes « en grande fragilité ». Enfin, on ne peut que constater et regretter, si l’on en croit l’article cité, la poursuite de l’alignement de l’association du Nid, très active au sein d’Abolition 2012, sur les positions gouvernementales, lorsqu’elle entérine dorénavant, si l’on en croit cet article, le principe de la « responsabilisation » et non plus de la pénalisation des clients. Sans même évoquer, ou plutôt, en rappelant, que considérer la prostitution, en réalité le proxénétisme, comme relevant d’une problématique de « l’égalité » revient à lui dénier toute spécificité.
* Ajout. 17 février 2016. À l’écoute, ce jour, de l’analyse d’une autre responsable du Mouvement du Nid, on constate que celui-ci qui se présente toujours comme « abolitionniste », ne voit pas de contradiction entre cette assertion et le fait d’affirmer vouloir dorénavant « faire reculer la prostitution ». Et ce, tout en reconnaissant leur quasi impuissance face aux effets de la dite loi pour combattre les proxénètes, sans aucune référence ni aux politiques européennes, ni aux politiques onusiennes, ni à aucune analyse concernant la logique du capital, comme celle du patriarcat. Et ce enfin, sans aucune garantie concernant les « droits » qui seraient accordées aux personnes concernées, les conditions qui seraient demandées, ni les moyens mis en œuvre en matière de « parcours de sortie de la prostitution ». Parcours individuel, singulier, faut il le préciser ? Dernier point : affirmer que les personnes dites prostituées ne sont pas des « coupables » et sur ce fondement légitimer le retrait les articles concernant le racolage n’est pas justifié : elles ne sont pas coupables : elles sont des victimes du proxénétisme (« clients » inclus). 1279 (Cf. Proxénétisme. Rapport Assemblée Nationale. 2012, 2013)

Proxénétisme (Peur) : La peur doit changer de camp : elle doit quitter - le terme de « terreur » étant, pour les personnes dites prostituées, sans doute plus approprié -  leur quotidien et être exclusivement dirigée sur les proxénètes, les clients et leurs innombrables soutiens plus ou moins cachés.

Proxénétisme (Politique) : Sans politique nationale, européenne, internationale spécifique contre le proxénétisme, les proxénètes ne risquent rien. Ou presque. Et ceux et celles qui, sans cesse, partout, le légitiment : encore moins. A cet égard, la législation italienne contre les maffias apparait comme particulièrement avancées, concernant plus spécifiquement le renversement de la charge de la preuve (à charge pour la personne suspectée d’établir l’origine licite de ses biens) suivie d’une politique de confiscation des biens saisis, permettant ainsi une nouvelles politique de redistribution des fortunes. Et ce, sur un fondement moral.  1280

Proxénétisme (Politique. Histoire) : Au printemps 1847, alors qu’un vote devait avoir lieu à la Chambre des députés concernant l’abolition de l’esclavage, un certain nombre de planteurs demandèrent (je ne sais selon quelles modalités) d’«obtenir une représentation directe au parlement ». Le 30 mars 1847, Victor Schœlcher écrivit à Guillaume de Félice ceci : « Ils ne doivent pas entrer au Parlement tant qu’ils auront des esclaves, ils ne peuvent jouir du droit commun tant qu’ils seront en dehors du droit commun. ». Cet argument doit être repris concernant plus largement tous ceux et celles qui de près ou de loin ont des intérêts ou défendent les intérêts proxénètes / pornographes. À ceci près que, un siècle et demi après, la légitimation du proxénétisme / pornographe est entrée dans « le droit commun », a été intégrée dans « les valeurs de la République ». Sans oublier le pouvoir des propriétaires de presse. 1281 (Cf. Pornographie. Niel Xavier)

Proxénétisme (Pauvreté) : Tout lien exclusif entre « la pauvreté » et ce que l’on nomme encore « la prostitution » est caution, du fait de son occultation, du proxénétisme.

Proxénétisme (Personnes dénommées : prostituées) (1) : C’est parce qu’elles sont des personnes humaines que le proxénétisme est criminel. Et qu’il doit être, dans son principe même, aboli. Cet argument se suffit à lui-même, car il est au fondement de la condamnation du principe même du proxénétisme. En ajouter d’autres invalide t-il ledit principe ? 1282

Proxénétisme (Personnes dénommées : prostituées) (2) : Tant d’hymnes, chansons, poèmes - réalistes, romantiques, humanistes - concernant les, des prostituées qui, pour, certains d’entre eux, autrefois, m’ont touchée, aujourd’hui m’insupportent… Seuls quelques rares échappent à ce dégoût.

Proxénétisme (Propriété intellectuelle) : Il ne faut pas s’étonner que des avocats défendent concomitamment la légitimité du proxénétisme et s’affirment spécialistes des droits à la propriété intellectuelle et soient, à ce double titre, jusqu’à plus soif, et sur tant de « sujets » invités par les médias : pour eux, tout est marchandise. (Idée partagée) (Cf. Droit. Propriété intellectuelle)

Proxénétisme (Proxénètes) : Des lâches qui n’ont pas le courage de défendre leurs intérêts et qui font faire publiquement leur sale boulot par des personnes prostituées, sous couvert de leurs ‘soutiens’ affichés, auxquels, avec tant de complaisance, la presse, dévoilant sans honte son engagement à leurs côtés, son ouvre si largement ses colonnes, ses studios.  
- À la relecture, ce jugement relève t-il d’une navrante naïveté qui puisse laisser penser qu’une critique ponctuelle des proxénètes et de leurs si nombreux soutiens puisse aider à la dénonciation du proxénétisme ?

Proxénétisme (Proxénètes. Comment les dissoudre par la loi et le verbe) : Vous mêlez : « prostitueurs » (mêlant proxénètes et clients), « trafiquants », « exploiteurs sexuels » 1283, « acteurs » [à l’instar des « clients »], « pourvoyeurs », « racketteurs », « rabatteurs », « organisateurs », « agents dans le milieu du spectacle », « souteneurs », « financiers », « logisticiens », « lieutenants », [Et oui, lu dans le dernier Rapport de l’Assemble nationale. septembre 2013], « homme à la tête d’un réseau » , « chefs [de réseau] », « responsables [de réseau] », « passeurs »* 1284, « intermédiaires », « propriétaires [indélicats] [de bordels] », « conjoints », « entrepreneurs [érotiques] », « mafiosis », « gestionnaires [de bordels, de maisons closes] », « opérateurs de maisons closes », « opérateurs de bordels », « logeurs », « hôteliers », « exploiteurs », « exploitants [d’établissements] », « entremetteurs dans le commerce du sexe », « personnes soupçonnées d’être à la tête d’un réseau de prostitution », « commanditaire du réseau », « collecteur de fonds du réseau », « tierces parties », « personnes tierces », « tierces personnes »* « représentants », « agents d’escortes », « lovers boys », « gérant-es », « animatrices », « mamas [Nigérianes] », « mères maquerelles », « jujus »*, « protecteurs »* et, enfin, dernièrement lu : « les producteurs » 1285 et le même le « conseiller ». 1286 J’ai relevé aussi : « boutiquier du sexe » (Dodo la Saumure dans le procès Carlton / DSK), et dernièrement (lors du décès de madame Clause, « la concurrence » 1287… Vous pouvez aussi les subsumer bien évidemment dans les « trafics », et même dans les « réseaux »*, terme employé seul ou dissocié des « proxénètes »*. Les « réseaux », nulle part intégrés dans le droit, sont fort à la mode. Vous agitez le tout et le tour est joué : les proxénètes disparaissent.
* Ajout. 2 avril 2015. Lu ce jour, « les acteurs du réseau ».  1288

Proxénétisme (Publicité) : [autour de 2000. Date non retrouvée] : «  Il m’a pétrie, il m’a façonnée, il m’a dorée, j’étais cuite, il m’a vendue… mon boulanger. » (Bannette. Boulanger pour le meilleur pain). (Cf. « Sciences sociales ». Économie. Publicité)  

Proxénétisme (« Putophobe ») : Certain défenseur du proxénétisme, sous le label et avec la caution des LGBT, pense et croie que nommer autrui les pose comme la norme légitime ; qu’injurier affirme leur courage, rehausse leur supériorité, les libère de la honte ; que décréter la criminalité (excusez du peu…) de l’autre, les en innocente. Déclarer dorénavant, ouvertement, publiquement, nominativement, sa haine, non seulement n’est pas condamné, mais, en toute fonctionnalité libérale proxénète, ouvre la voie royale au statut d’interlocuteur régulier des médias, comme à celui de candidat sur une liste Europe écologie les Verts, aux élections municipales à Paris, en toute logique historique de ce parti.
* Il fut un temps où même un vaniteux aspirait, sinon à imposer le respect, du moins à croire, à espérer une certaine reconnaissance de soi… (Cf. Êtres humains. Haine, Proxénétisme. Vert-es)

Proxénétisme (Questions) : Dès lors que les débats existent en la matière depuis des dizaines et des dizaines d’années, se contenter de poser les questionnements relève - il est difficile de le penser autrement - d’un manque de courage. Il vaut mieux tout simplement ne pas traiter du sujet et se taire. En attendant d’y voir plus clair.Et que dire de ceux et celles qui refusent de et / ou qui ne peuvent prendre parti ? À cet égard, l’emploi du terme de « controversé » s’avère d’une réelle efficacité.

Proxénétisme (Rapport Assemblée Nationale. France. 2012 et 2013) : Voici ce que l’on peut lire (entre autres..) dans le Rapport d’information de l’Assemblée Nationale n° 3334 [2012] présenté comme « abolitionniste » [et défendu par toutes les associations signataires du regroupement d’associations sous le label Abolition 2012] 1289 concernant la politique française en matière de  proxénétisme :
* « Du côté des politiques publiques, le bilan qui s’en dégage est […] plutôt positif en matière de lutte contre le proxénétisme. » (p.16)
* « De l’avis général, le dispositif répressif en matière de proxénétisme et de traite des êtres humains est très complet. » (p.264)
* « Le dispositif pénal en matière de proxénétisme est complet et apte à sanctionner toutes les formes de cette criminalité. » (p.268)
* Concernant « l’assistance sexuelle pour les personnes en situation de handicap » : « Dès lors […] il serait nécessaire de ménager une exception à la législation sur le proxénétisme, notamment pour les personnes lourdement handicapées qui ne sont pas en mesure de toucher leur propre corps. » (p.284)
* Ajout. Septembre 2013. Le Rapport d’information suivant (N° 1360), celui de Madame Maud Olivier prolonge ces « constats ». On y lit (p.37 et suivants) :
* « La France dispose d’une législation complète pour réprimer le proxénétisme. » 
* «L‘arsenal législatif français est à l’avant garde de l’Europe. »
* « Les faits de proxénétisme font régulièrement l’objet de poursuites et les condamnations sont nombreuses, comme le montre le tableau suivant. » Notons que le dit tableau démontre que les incriminations de proxénétisme ont été divisées par deux entre 2000 (820) et 2011 (414).
Et on lit enfin :
* « Si les poursuites sur la base d’une incrimination de proxénétisme sont fréquentes et efficaces, celles sur la base de la traite sont moins mises en œuvre ; les condamnations pour traite sont très peu nombreuses, inférieures à une dizaine chaque année. »
- C’est donc devenu cela, l’abolitionnisme « à la française » ! Quelle immonde et si grossière manipulation. Par quels processus les associations qui s’affirment abolitionnistes en sont-elles venues à cautionner une politique gouvernementale qui affirme sans gêne de tels « constats » censés valoir être des « arguments » ? (Cf. Proxénétisme. Parlement français. 2012.2013)

Proxénétisme (Réalisme) : Il est intéressant de noter que le pseudo argument du nécessaire « réalisme » lequel a été employé ad nauseam pour cautionner toutes les avancées du libéralisme n’a pas, à ma connaissance, été mis en avant pour justifier la légitimation du proxénétisme au plan mondial. Il eut en effet fallu alors dévoiler que cette mise sur le marché des êtres humains ; tout a donc été mise en oeuvre pour cacher la terrifiante logique du libéralisme. En échange, furent mis sur le marché des « idées » tous ces faux débats dont nous furent abreuvés toutes ces dernières années, du type : «La prostitution est telle un métier ? » ; « Les prostituées sont elles libres ? » ; « Faut-il pénaliser les clients ? »…  

Proxénétisme (Réseaux) : L’emploi du terme de « réseaux» est de plus en plus fréquent. Trois exemples récents dans la presse : « Sept membres d'un réseau de traite d'êtres humains, qui forçaient des femmes et des enfants bosniens à voler et à mendier dans plusieurs villes en France, ont été arrêtés ce matin en Bosnie dans une opération conjointe des autorités des deux pays. (Le Figaro. Avec AFP. 23 juin 2015) ; « Des peines allant de 2 à 4 ans de prison et des amendes de 15.000 euros ont été prononcées aujourd'hui par le tribunal correctionnel de Marseille à l'encontre des six membres d'un réseau de proxénétisme nigérian » (Le Figaro. Avec AFP. 4 juin 2015) ; « Un couple d'hôteliers parisiens a été interpellé la semaine dernière soupçonné de faire "travailler" une trentaine de filles pour un chiffre d'affaires estimé à trois millions d'euros. […] a annoncé vendredi la préfecture de police de Paris (PP). L'enquête a établi que les gérants de l'établissement, des sexagénaires, étaient propriétaires du fonds de commerce depuis près de trente ans. Au total, 10.000 euros ont été saisis par la police et environ 325.000 euros d'avoirs issus de leur présumé réseau "bloqués" » […] (Le Figaro. Avec AFP. 22 mai 2015). Cet emploi est politiquement signifiant. En effet, le « réseau » ne signifie pas « structures organisées » aisément reconnaissables et donc - éventuellement - condamnables ; le réseau en effet est immatériel et matériel, abstrait et concret, symbolique et réel, occulte et visible, organisé et informel, légal et criminel, local et international, nécessaire ou contingent et concerne à la fois des personnes, des objets, des structures mises en interrelation. On évoque ainsi les « réseaux » navigables, les « réseaux » ferroviaires, les « réseaux » d’amis, les « réseaux » parallèles de renseignements, les « réseaux » de la Franc-Maçonnerie, les « réseaux » Africains de Focart, les « réseaux » sociaux…Dans le dictionnaire, on lit : « maillage d'éléments unis par des liens de nature variée » et « ensemble de personnes en relation poursuivant un but caché ». …Dès lors, le seul emploi de ce terme « réseau » marque, signifie encore un peu plus de distanciation avec toute référence au droit, aux lois, aux organisations, aux entreprises, d’un si grand apport pour le proxénétisme. En réalité, cette confusion, qui lui est consubstantielle, lui est donc nécessaire.  

Proxénétisme (Sade) : Une sœur à sa jeune sœur : « […]  Chacun pour soi, dans ce monde. J’ai gagné cela avec mon corps et avec mes doigts ; fais en autant. Et si la pudeur te tient, va t’en au diable, et surtout ne viens pas me chercher […] Va, va, sois sûre que nous feront fortune. Je suis jolie et toi aussi : nous gagnerons ce que nous voudrons, ma mie. Mais il ne faut pas s’attacher, souviens t’en. Aujourd’hui l’un, demain l’autre, il faut être putain mon enfant, putain dans l’âme et dans le cœur. […] Imite moi, on gagne tout sur les hommes avec de la complaisance ; le métier est un peu dur dans les commencements, mais on s’y fait. Autant d’hommes, autant de goûts ; d’abord il faut t’y attendre. L’un veut une chose, l’autre en vaut une autre, mais qu’importe, on est là pour obéir, on se soumet : c’est bientôt passé et l’argent reste. » 1290

Proxénétisme (Simenon Georges) : Auteur (en réponse à la question) : « Est il vrai que vous avez connu charnellement 10.000 femmes ? » […] « J’en ai eu généralement trois par jour depuis l’âge de 13 ans et demi ». Auteur aussi de : « Je considère les prostituées comme des femmes comme les autres. […]» Son ‘explication’ : « Il y a un besoin ».  1291  Simenon est par ailleurs qualifié dans cette émission de France Culture de « baiseur compulsif » et d’« écrivain priapique ».
* Ajout. 10 mars 2015. Les journalistes de France Culture, pour le qualifier ainsi, ont-ils lu sa description - ignoble - d’une ’relation sexuelle’ dans un bordel, avec une « petite Indienne », âgée de 13 ans ? 1292 Et, si oui, quelle est l’humanité, dès lors, qu’ils reconnaissent à cette petite fille, laquelle, au vu de leur vocabulaire, est passée ici par pertes et profits, pour non existante? (Cf. Proxénétisme. « Besoins sexuels », Violencescontre les femmes. Droit de cuissage, Hommes politiques Français. XXème siècle. Strauss-Kahn Dominique)

Proxénétisme (Spéculum) : Lettre de Joséphine Butler au docteur Garth Wilkinson. [1870]  concernant l’emploi du spéculum en Grande Bretagne au XIXème siècle : « Je ne peux pas vous dire grand-chose sur les instruments, n’ayant jamais assisté à l’intervention. Je peux simplement vous dire ce que ces pauvres filles ne cessent de me raconter très simplement. Ce dont elles se plaignent au premier chef, c’est la taille énorme des instruments. Il semble que des instruments de taille identique soient utilisées, qu’il s’agisse de filles de quinze ans, petites et fragiles, de femmes menues, ou de femmes robustes, ayant déjà eu des enfants. Voici ce que j’entends si souvent : « C’est une opération épouvantable, d’abord, la position qu’ils nous forcent à prendre est tellement dégradante et douloureuse, et après, ces instruments monstrueux…souvent ils en utilisent plusieurs, on dirait qu’ils déchirent d’abord l’ouverture avec leurs mains, ensuite ils nous examinent, puis ils enfoncent leurs instruments, ils les retirent et les introduisent à nouveau, ils les tournent et retournent, et si vous criez, ils vous étouffent avec une serviette sur le visage. » Voilà très exactement les mots qu’elles utilisent et elles rajoutent : « C’est la même douleur dans le dos et dans les reins que le travail : et vous sentez les instruments remonter dans votre ventre, à vous donner la nausée tellement il les enfoncent loin ». J’en ai vu rentrer chez elles après : beaucoup marchaient courbées, en pleurant, et aucune femme ayant connu cette douleur ne peut se méprendre sur la douleur qui se lisait sur leur visage écarlate. Elles se plaignaient particulièrement d’être examinées pendant leurs menstruations. D’après ce qu’elles me disaient, l’examen est pratiqué « soit au tout début, soit à la fin », le début des règles étant pour les femmes un moment sensible et douloureux. Elles m’ont déclaré : «  je préférerais aller en prison plutôt que d’être examinées à ce moment là, c’est épouvantable » (à la fois la honte et la douleur). Certaines s’étonnent que «  la terre n’engloutisse pas les médecins ». […] 1293 Rappelons que les femmes - françaises - dénommées prostituées appelaient, lors des mêmes visites, le spéculum, « le pénis du gouvernement » et, pour ne prendre qu’un exemple, à Marseille, près de 90 % des procès verbaux de la police à la fin du XIXème siècle étaient dressés « pour manquements à la visite ». 1294 Une « visite », non. Une torture imposées aux seules femmes par des seuls hommes, pour les seuls hommes.

Proxénétisme (« Système prostitueur ») : Ces deux termes ne sont, en rien, ni synonymes, ni équivalents, ni substituables l’un par l’autre. Plus encore, ce dernier, par la rupture radicale qu’il opère avec toute référence juridique, nationale, européenne, internationale non seulement cautionne tous les textes onusiens, européens et autres, dores et déjà signés depuis des dizaines d’années, mais, en sus, dans le prolongement de cette rupture, interdit toute modification politique ultérieure de ces mêmes textes. Procéder au plan linguistique à une pseudo tabula rasa ne peut que satisfaire les tenant-es du système proxénète qui, lui, a dores et déjà obtenu, juridiquement, politiquement, l’essentiel de ce pourquoi il s’est battu depuis des décennies dans les instances internationales, interrégionales, nationales. Dès lors le proxénétisme, en tant que spécifique système de domination patriarcale est, en lui-même, légitimé, rendant dès lors nécessairement contingente, voire illusoire  « le renforcement de la lutte contre toute forme de proxénétisme ». 1295 Faut-il enfin rappeler que la France a signé, ratifié tous les textes européens, onusiens…qui ont, avec constance, légitimés le principe du proxénétisme, rendant mensongère, toute affirmation de la pseudo « position abolitionniste de la France » que tant d’abolitionnistes, de concert avec les gouvernements, par abandon de leur autonomie, par suivisme, par nationalisme, ont relayée.
En dernière instance, progressivement, ce terme de « système prostitueur » est utilisé pour désigner et les proxénètes et les clients : encore une confusion de plus qui fait le jeu du proxénétisme qui s’en nourrit. Les associations membres d’Abolition 2012 ont toutes repris à l’unisson, semble t-il sans trop d’inquiétudes, cette formulation ; et c’est dans ce cadre d’analyse qu’elles revendiquent le principe de la pénalisation, (et/ou de la responsabilisation) des clients, sans s’interroger sur les conséquences de l’emploi de ce terme avec la disparition progressive du terme de « proxénétisme ». En toute cohérence.

Proxénétisme («Trafic / Traite des êtres humains ») (1) : Dorénavant synonyme - le Département d’État américain y ayant beaucoup contribué - de la gestion par les États de la mobilité de la force de travail mondialisée. 1296

Proxénétisme («Trafic / Traite des êtres humains ») (2) : Le simple constat que ces deux termes puissent, en règle général, se substituer l’un à l’autre vaut analyse politique.

Proxénétisme («Trafic / Traite des êtres humains ») (3) : Le 19 mai 2014, Najat Vallaud Belkacem, Ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports présente son « premier plan contre la traite des êtres humains » : « Action sur tous les fronts ». Sous couvert de et après avoir été amalgamé sous le terme d’« exploitation », le « proxénétisme » est assimilé à la « servitude domestique », à la « mendicité forcée », et tout ce mélio-mélo conjointement subsumés dans « la traite des êtres humains ». 1297 Quelle grossière et sinistre mascarade(Cf. Politique. Exploitation)

Proxénétisme (Trafic / Traite des êtres humains) (4) : Le proxénétisme et son incessant besoin de ce qui, pour lui, n’est que ‘cheptel humain’ est alimenté par ce que l’on nous a imposé comme relevant de la traite des êtres humains, son principal pourvoyeur, celui qui sans cesse lui offre le renouvellement dont il a besoin. Se focaliser sur la traite, c’est légitimer le proxénétisme. (Cf. Animalisation du monde)

Proxénétisme («Travailleuse/eur sexuel-le ») (1) : L’usage de ces seuls termes inscrit d’emblée son auteur-e comme caution politique du proxénétisme. Variantes : « travailleuse du sexe », « professionnelle du sexe ». A t-on vraiment réfléchi tant à l’absurdité qu’à l’horreur de ces termes ?

Proxénétisme («Travailleuse/eur sexuel-le ») (2) : Dans une émission de France Culture (1er juin 2015) consacrée à la révolte, en 1975, des prostituées de Saint-Nizier à Lyon, l’expression de « travailleuses du sexe » a été employée. Celle-ci est historiquement anachronique et fausse : ces femmes se présentaient comme « mères », « femmes prostituées », et revendiquaient d’être considérées comme des « femmes ». 1298

Proxénétisme (« Travailleuse/eur sexuel-le) (3) : Cette dénomination reprend les arguments de certains défenseurs du système esclavagiste qui considéraient que la ‘promotion’ des esclaves pouvait se manifester par leur accès au salariat. Mais l’argument était fallacieux et la contradiction entre esclavagisme et capitalisme indépassable : l’enjeu n’était que de prolonger en la déguisant la permanence de l’esclavagisme et de tenter de contester ses opposant-es. En vain.

Proxénétisme (Vente de bananes) : L’argument, tel qu’exprimé : « C’est comme si on disait à un commerçant : « Vous avez le droit de vendre des bananes, mais personne n’a le droit de les acheter ! » [...] » a pu permettre à « une spécialiste de la prostitution » - sur une liste de « l’association de jeunes chercheurs et chercheuses en études féministes, genre et sexualités » - de justifier, selon elle, « l’aberration » de la pénalisation des « clients ». Plus encore, elle a cru bon publier le dit argument.

Proxénétisme (Vert-es) : Y a t-il encore quelqu’un-e chez les Vert-es qui défende - publiquement, va sans dire - l’abolition du proxénétisme ? Je n’en connais pas. Avis de recherche... La mutation des Vert-es en Europe-écologie les Verts ne vaut pas effacement de leurs engagements. Ne jamais en effet oublier que les Vert-es ont été à l’avant-garde de la légitimation du proxénétisme et qu’ils /elles continuent à être son avant-garde : ouvre de larges réflexions concernant la notion même d’écologie…Quand sera enfin posée la question de leur responsabilité politique en la matière, sans oublier la lâcheté ou le cynisme des autres partis qui leur ont généreusement laissé faire ‘le sale boulot‘?
* Ajout. 26 septembre 2014. Ma question est absurde. Défendre le bien fondé du proxénétisme est une condition sine qua non pour entrer chez les Vert-es. Et ceux et celles qui ne veulent pas le savoir cautionnent ceux et celles qui le savent. (Cf. Pornographie)

Proxénétisme, proxénètes et clients (Comment les faire disparaitre) : Affiche Suisse : y est représentée une jeune femme se coiffant, vue de dos, le message étant : « On me force à me prostituer », suivi du commentaire suivant : « Gare Cornavin, le 16 octobre 2014. Des panneaux sensibilisant la population à la traite des êtres humains ont été installés dans la hall principal. » 1299

I. Proxénétisme. Abolitionnisme :

Proxénétisme (Abolition (de l’esclavage) : Oruno D. Lara et Inez Fischer-Blanchet, auteur-es de : « Le terme d’abolition laisse entendre la brièveté d’une opération instantanée : un décret promulgué et l’esclavage s’estompe, disparaît à jamais... Abolition : un rite de passage vers l’affranchissement généralisé impliquant un ou des abolitionnistes qui tranchent le nœud gordien de l’esclavage. […] Le système esclavagiste ne s’évanouit pas, ses marques profondes persistent dans le mode de production, dans les rapports sociaux et dans les cerveaux des colonisés (et colonisées). Il faudra les abattre ou les extirper. Tout reste à faire quand on proclame l’abolition de l’esclavage. […] ». 1300 Analyse juste aussi concernant l’abolition du proxénétisme.  

Proxénétisme (Abolitionnisme) (1) : Lorsque évoqué sans autre précision par les militant-es de l’abolition de la peine de mort, exclut de facto la pensée, l’histoire, les combats et les projets de l’abolition du proxénétisme. La réciproque est également juste à ceci près que l’abolition de la peine de mort est l’un des principaux paradigmes des ‘droits de l’homme’ alors que l’abolition du proxénétisme n’en a jamais fait partie. 1301 (Cf. Droits de l’homme)

Proxénétisme (Abolitionnisme) (2) : Il n’y a de solution au proxénétisme que son abolition et la libération des personnes qu’il a nommées prostituées de son joug. Toute revendication partielle crée les conditions de sa perpétuation.

Proxénétisme (Abolitionnisme) (3) : [1920] H.G Wells, auteur de : « Quand une organisation sociale basée sur la propriété individuelle se disloque ; quand la propriété privée est soudainement et totalement abolie, cette abolition ne fait pas disparaître, ne détruit pas ce qui constituait la propriété privée. » 1302 Analyse essentielle. Par analogie : revendiquer l’abolition du proxénétisme ne fera pas disparaître ce qui fonde depuis des siècles les structures sociales, mentales, politiques, linguistiques, symboliques qui, depuis des siècles, en légitiment le bien-fondé.

Proxénétisme (Abolitionnisme. Antithèse) : Najat Vallaud Belkacem (ministre), auteure de : « Notre objectif, c'est l'abolition de la prostitution, c'est permettre à toute personne prostituée qui le souhaite de sortir de la prostitution.» Par analogie : « Notre objectif, c’est l’abolition de l’esclavage, c’est permettre à tout-e esclave qui le souhaite de sortir de l’esclavage. » 1303 Najet Vallaud Belkacem légitime, cette fois-ci clairement, au nom du gouvernement, dans la cohérente logique libérale proxénète européenne, sans ambiguïté, le proxénétisme ; toutes les confusions savamment entretenues depuis des années sous couvert d’abolitionnisme apparaissent dans leur vérité au grand jour. Mais pourquoi a t-il fallu tant de temps pour lire l’évidence ? [1er juillet 2014]

Proxénétisme (Abolitionnisme. Butler Joséphine) : [1828-1906] Féministe anglaise, fondatrice de l’abolitionnisme politique. Auteure de : « Attendu que du moment où l’État reconnaît et protège la prostitution, il en proclame par cela même la nécessité et lui ôte son opprobre. » 1304 Un livre récent : Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXème siècle : la croisade de Joséphine Butler renouvelle et enrichit l’analyse des analyses des combats de cette femme, féministe, (cf. notamment p.45 à 52), abolitionniste, chrétienne, iconoclaste, radicale, resitués dans leur cadre historique. 1305 (Cf. Féminisme (Agressif), Politique. Tolérance)

Proxénétisme (Abolitionnisme. Détournement de signification) : Lu dans la Préface à Un joli monde. Romans de la prostitution : « Une vingtaine d’années plus tard (après 1884), plaçant leurs espoirs dans une république devenue radicale, quelques écrivains participent au combat que les « abolitionnistes » (les partisans d’une abolition de tout contrôle) mènent avec toujours plus d’ardeur contre le réglementarisme et la répression des filles par la police ». 1306 Outre le lien posé entre l’abolitionnisme et la « République devenue radicale », outre l’emploi des guillemets à « abolitionnistes », outre l’emploi du terme de « filles », chacun de ces termes devant, pour leur part, être critiqué, définir, sans excès de scrupules, l’abolitionnisme comme « l’abolition de tout contrôle » est un détournement de signification. De fait, de droit, une telle formulation légitime le libre exercice de « la prostitution », en réalité du proxénétisme. Depuis fort longtemps, je sais que les partisans du système proxénète veulent s’approprier le terme d’abolitionnisme ; pour la première fois, je pense avoir compris comment.

Proxénétisme (Abolitionnisme. Langage) : L’abolitionnisme ne peut être repensé à l’aide d’aucun des termes conceptualisés dans le cadre de systèmes de domination autres que patriarcal. C’est vrai pour les plus nombreux, à savoir ceux du capitalisme, ceux du libéralisme proxénète, tels que « achat , « vente », « industrie » [du sexe], « commerce » [sexuel] », [de la prostitution], « service» [sexuel], [à la personne], « exploitation » [commerciale, sexuelle], « marché [du sexe]», « offre » et « demande », « clients » [du commerce, de l’industrie, des services sexuels], « tourisme [sexuel] » etc., Mais c’est vrai aussi pour l’esclavagisme.  Plus encore, l’emploi de ces termes, tout à la fois - à chacun de leur usage - en mêlant deux concepts de nature différente, dissout la spécificité de l’un comme de l’autre et cautionne  les systèmes qui les ont produits.
Sans concept adéquat, spécifique, aucune lutte de l’abolition du proxénétisme n’est plus pensable, ni donc possible.
* Ajout. 30 septembre 2014. Un contre-exemple, particulièrement caricatural, Marx : « La prostituée n’est qu’une expression particulière de la prostitution de l’ouvrier. » 1307 (Cf. Esclavage, Exploitation, Langage, Patriarcat (Concept))

Proxénétisme (Abolitionnisme. Libéralisme) : Il ne peut y avoir aucune critique du proxénétisme sans analyse concomitante du libéralisme économique mondial qui nous a été, sans notre accord, imposé et dont les métastases, incessamment, partout, gangrènent nos vies. Ce constat est sans doute la plus forte critique des failles de la pensée féministe (abolitionniste) dominante actuelle. (Cf. « Sciences » sociale. Économie)

Proxénétisme (Abolitionnisme. Pensée de l’abolition du proxénétisme) : Tous les écueils, les échecs inhérents aux pensées de l’abolition de tous les systèmes de domination, et donc à leur permanence, doivent être répertoriés, analysés, critiqués, réfléchis. Afin d’éviter d’inutiles et si couteuses répétitions de l’histoire. Pour ce faire, se référer aux travaux de Oruno D. Lara et de Nelly Schmidt, et notamment, concernant cette dernière à son remarquable ouvrage : Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies, 1820-1851. 1308

Proxénétisme (Abolitionnisme. Richard Marthe) : Lu dans un Rapport parlementaire émanant de Jacques Delarue [1919-2014], résistant, policier, historien : « Je m’intéresse beaucoup aux imposteurs : je les trouve assez géniaux, comme Marthe Richard, dont la vie ne fut qu’imposture […] » 1309 Qu’en penser ? Que savons nous effectivement d’elle ?

Proxénétisme (Abolitionnistes) : Les premières et plus anciennes abolitionnistes : les personnes dites prostituées. Mais nul-le n’était là pour les entendre. Nul-le ne pouvait les entendre. Nul-le ne voulait les entendre.

XVIII. « Sciences » sociales

I. Sciences Sociales (Et / ou humaines) : « Sciences » sociales (et / ou humaines) (1,2) ; CNRS ; Quantificaton (4) ;II. Anthropologie : « Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle (Anthropologie) (1) ;
III.Philosophie : Philosophie ;Conche (Marcel) ; Gavi (Philippe) ; Rochefort (Christiane) ; Stein (Édith) (5)
IV.Psychanalyse : Psychanalyse (1,2,3) ; Cardinal (Marie) ; Critique ; Freud (Sigmund) ; Freud (Sigmund. Fils) ; Freud (Sigmund. Père) ; Inconscient (1,2) ; Inconscient collectif. Femmes ; Jung (Carl Gustav)  ; Kraus (Karl) ; Lacan (Jacques) ; Psychanalyste ; Psychiatrie ; Reich (Wilhelm) (16) ;
V.Sociologie : Sociologie (1,2,3,4,5,6,7) ; (Comte Auguste) (8) ;
VI. Démographie
http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1220&mode=last(18);VII. Économie
Économie http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1220&mode=last(44); VIII. Histoire: http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1216&mode=last(44); 26 février 2016 : 35 Items

I. Sciences Sociales (Et / ou humaines) :

« Sciences » sociales (Et / ou humaines) (1) : Ne sont pas des «sciences »,à moins de considérer - pour emprunter les termes de Claude Bernard - que les sciences ne sont que des « fragments de vérité ». Ce qui est déjà beaucoup… [La citation exacte étant : « Le savant monte toujours en cherchant la vérité, et s’il ne le trouve jamais tout entière, il en découvre néanmoins des fragments très importants, et ce sont précisément ces fragments de la vérité générale qui constituent la science »] 1310
* Ajout. 8 juin 2015. En sus, pour dissuader de l’emploi même de l’expression de « vérité scientifique » : avoir en tête l’emploi fait pendant plus d’un siècle de l’expression de « socialisme scientifique » ; lire la liste des professions qualifiées de « scientifiques » (Wikipédia) ; penser aux critères de sélection dans la recherche et à l’Université ; connaître les modes de financements des projets ; s’interroger sur les logiques marchandes des publications ; s’inquiéter des critères de fonctionnalité en matière d’accès aux médias…  

« Sciences » sociales (Et / ou humaines) (2) : David Cooper, auteur de : « De nombreuses ‘autorités’ parmi les chercheurs en sciences humines, semblent victimes d’un besoin obsessionnel de réduire la réalité des transactions entre personnes à des abstractions globales qui cachent plus qu’elles ne dévoilent. » 1311

« Sciences » Sociales (Et / ou humaines) France. CNRS : Parmi certaines critiques : La logique dominante de la quantification des recherches qui pousse à écrire, à publier, à dire [presque] n’importe quoi, n’importe où, avec n’importe qui, et donc à se répéter, ce qui contribue donc à la délégitimation déjà fort avancée des ‘intellectuel-les’ et des ‘expert-es’ (plus spécifiquement en sciences dites sociales). L’arbitraire des catégories de partage et d’intitulés des commissions CNRS, leur composition, les solidarités entre mandarins, le rôle on ne peut moins clair des syndicats, le poids de la peoplisation. Le ‘concept’ de jugement par ses pair-es qui, en sus d’interdire toute originalité et de bloquer toute spécificité novatrice, a fortiori toute pensée révolutionnaire, permet (par exemple) à n’importe-quel-sociologue-de-n’importe-quoi de juger « non scientifique » une pensée féministe dont il ignore tout. La logique du classement des ‘productions’ au sein de « commissions » et dans le cadre des catégories impossible sans qu’aucune ne soit pertinente, en fonction de normes qui interdisent toute vision un tant soit peu élargie. En sus du fait que quasiment nul-le ne lit - c’est tout simplement impossible - aucun des ‘rapports d’activité’ envoyés au CNRS, la seule question qui n’est pas posée au CNRS (and Co, Université comprise) est la suivante : ‘Sur quels fondements peut-on juger une recherche ?’ Faute de pouvoir y répondre, on impose des normes (notamment quantitatives) absurdes dont la fonction essentielle est de la masquer. L’utilitarisme, pas même défini, à très courte vue, est le seul gagnant. Fonctionnel, efficace pour les pensées dominantes.

« Sciences » Sociales (Et / ou humaines) Quantification. Toute quantification, toute classification même, nie ipso facto, nécessairement, les réalité humaines, sociales, politiques qui seules peuvent permettre de - partiellement - les comprendre et contribue à retarder toute recherche qui souhaiterait en approcher les complexités, les contradictions, les processus de reproduction…

II. Anthropologie [Ethnologie…] :

« Sciences » sociales. (Anthropologie) : Que l’on cherche - et trouve ! - dans l’interprétation (toute personnelle) d’un-e anthropologue sinon la clé, ou du moins une clé, pour penser le monde contemporain m’a toujours paru le comble de l’aberration.
Certes, les anthropologues qui nous proposent leur vision de mondes - qui nous sont inconnus - et à ce titre, ils/elles peuvent contribuer à penser autrement le monde contemporain, mais la dite vision ne peut « offrir des solutions », 1312 sauf à notamment s’interdire - faute de sociétés féministes [que tant s’acharnent à confondre avec les sociétés matriarcales et/ou matrilinéaires] toute pensée féministe.
- Le patriarcat ne peut donc être que conforté par les anthropologues. Et ni Claude Lévi-Strauss, ni Maurice Godelier, ni Marc Abélès, ni Paul Jorion, ni Bruno Latour, ni le Bulletin du Mauss 1313 [dont je ne réduis pas les apports à un statut d’anthropologue, que plusieurs ont critiqué, s’en sont séparés et dont la pensée, beaucoup plus large, n’est pas réductible à cet enfermement catégoriel universitaire] ne me contrediront…
- Si, à mon encontre, Françoise Héritier pourrait être invoquée pour invalider cette assertion, une question : est ce par ce qu’elle est anthropologue qu’elle nous propose ses analyses concernant la différence des sexes, sur ‘la valeur différentielle des sexes’, ou parce qu’elle-même porte son propre regard sur notre société ? Et, dès lors, ses engagements citoyen-nes, politiques - concernant par exemple son refus de la pénalisation des « clients » [« La punition du client n’est pas envisageable comme moyen éducatif tant que rien n’est fait pour faire comprendre aux intéressés qu’user, contre argent, du corps de quelqu’un est un abus de pouvoir. »] 1314 - ne prennent-ils pas leur sens d’abord et avant tout de ce fait ? Banal, certes, mais…
- Je précise enfin que si je me permets d’écrire ceci, c’est par ce que, me concernant, j’ai fait état, fait valoir pendant des années mon statut de sociologue [du CNRS] (exigé par ledit statut par ailleurs) pour valider mes analyses féministes qui n’avaient rien à y voir.
- In fine, mon insuffisante culture anthropologique risque fort d’invalider cette critique ; je la maintiens cependant pour sa part de vérité.
* Ajout. 24 décembre 2014.Pour rappel : cet abécédaire a pour projet d’interroger les anthropologues [mais aussi les sociologues, les historien-nes, les philosophes…], y compris donc celles qui s’affirment féministes, moi-même donc, nécessairement incluse.
* Ajout. 19 juin 2015. Un décentrement du regard par l’éloignement du sujet ? Est-ce suffisant pour justifier le domaine ? Non. (Cf. Féminisme, Polygamie (Lévi-Strauss Claude), Sociologie, Patriarcat)

III. Philosophie :

« Sciences » Sociales (Philosophie) : Parmi ceux et celles [enseignant-es de philosophie, écrivain-es sur la philosophie et /ou sur les philosophes, journalistes présentant des émissions de philosophie…] présenté-es comme « philosophes » ont-ils/elles cru bon rectifier cette présentation ?

« Sciences » Sociales (Philosophie. Conche Marcel) : Auteur de : « Entre la philosophie et ma femme, je choisirai la philosophie et elle le sait. » 1315

« Sciences » Sociales (Philosophie. Gavi Philippe) : [« Mao ». Journaliste à Libération en 1974], auteur de : « Qui appelle-t-on aujourd’hui un philosophe ? quelqu’un, presque toujours un homme, et ce n’est pas un hasard, qui écrit des choses bien abstraites sur la vie, la pensée, l’histoire des autres. Pour cela, il faut du temps, et beaucoup d’arrogance. Eh bien ! dans une société socialiste, cette capacité de synthèse sera partagée par tous puisque le travail sera organisé de telle manière que tout le monde puisse avoir le temps et la force de réfléchir. »1316

« Sciences » Sociales (Philosophie. Stein Édith) : [1891-1943] Assistante, en 1918, du philosophe Husserl, malade, son épouse étant « sans femme se service », elle s’installe chez eux. Elle écrit à un ami, Roman Ingarden : « Les dix jours pendant lesquels j’ai veillé sur la maison et le malade m’ont naturellement arraché à tout [notamment ses travaux intellectuels] et cela coûte maintenant quelque effort pour retrouver la concentration nécessaire. Soins domestiques et philosophie ne font pas bon ménage. » Et elle poursuit : « Madame Husserl a toutefois constaté que je suis une femme de service tout à fait convenable et que je devrais laisser tomber la philosophie. Mais de nature, j’appartiens pourtant sans hésitation possible à l’espèce des cigales et je préfère de beaucoup laisser quelques braves fourmis veiller sur moi plutôt que de me charger moi-même de ce malheureux côté pratique. » 1317

« Sciences » Sociales (Philosophie. Rochefort Christiane) : [1917-1998]Auteure de : « Je ne sais pas qui a dit […] que la philosophie se fait en partant de zéro et pour tout le monde. […]» 1318 À méditer par « les philosophes »…

IV. Psychanalyse :

« Sciences » Sociales (Psychanalyse) (1) : D’abord se poser la question : en quoi la parole, voire le silence, d’une personne qui n’a souvent d’autre statut que celui que ses pairs lui ont reconnu aurait-elle plus de valeur que sa propre réflexion ?
Par ailleurs, s’interroger sur la raison pour laquelle la question du sexe de l’analyste en relation avec celui de l’analysé-e n’est pas considérée comme méritant d’être centralement prise en compte.
Enfin, réfléchir à la signification de s’« allonger » sur un divan et donc d’emblée accepter un rapport de domination - a fortiori alors que la personne à laquelle vous êtes censée vous adresser ne vous est pas visible. A certes évolué, est souvent récusé, peut certes être critiqué au nom d’une vision caricaturale de la psychanalyse freudienne, celle de ses débuts, mais reste néanmoins l’un de ses péchés originels.
Sans évoquer l’homme Freud et ses relations avec sa femme, sa belle sœur, ses filles, ses sœurs, mortes en camp de concentration, ses ‘analysées’. Et le reste...
Le chapitre que C.G Jung lui consacre dans : Ma vie m’est, en sus, en lui-même, un jugement plus que suffisant ; y adjoindre néanmoins en sus les appréciations, souvenirs, critiques, jugements de W. Reich. Et plus encore, ceux de Karl Kraus. 1319

« Sciences » Sociales (Psychanalyse) (2) : A élargi la sphère de la marchandise par l’intégration de ce qui n’en avait jamais fait partie : la parole humaine. A mis un coup d’arrêt aux analyses politiques globalisantes par une légitimation de la recherche de solutions individualisantes. A rabaissé la pensée au niveau du sexe. A re-légitimé les mythes (anciens) dans un monde moderne en ébullition. Pour in fine, proposer, peu ou prou, une même grille de lecture pour chacun-e, sans exigence, ni même si souvent souci de ‘résultat’.

« Sciences » Sociales (Psychanalyse) (3) : En lisant les commentaires critiques des Œuvres autobiographiques de Jean-Jacques Rousseau, je lis : « tendance à la schizophrénie » (p.1819), « disposition bipolaire » (p.1822), « disposition cyclothymique » (p.1696), « cyclothymisme » (p.1679), « cyclothymie » (p.1821), « agoraphobie » (p. 1717, 1822), « phantasmes » (p.1765) … Qu’apportent ces termes à une meilleure compréhension de Rousseau ? Pour y réponde, et lire, à l’inverse, leur incontestable appauvrissement, il suffit de établir la comparaison entre ces termes et les descriptions des phénomènes de vie tels que Rousseau les décrit, les analyse.  1320

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Cardinal Marie) : La force du livre Les mots pour le dire 1321 de Marie Cardinal elle telle qu’elle peut se substituer, selon moi, en nettement plus positif, à une psychanalyse. Excellent rapport qualité / prix, donc(Cf. Femme (Écrivaine. Cardinal Marie)

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Critique) : Joseph Joubert [1754-1824] , auteur de (en1806) : « Pour descendre en nous-même, il faut d’abord nous élever. » 1322 Élève effectivement la réflexion et modifie les termes du débat.

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Freud Sigmund) : Que ce patriarche Autrichien, bourgeois, égocentriste, autoritaire, peu soucieux de lier psychanalyse et réelle interrogation sociale et politique, « résigné » 1323, ce phallocrate en dernière instance, ait pu si longtemps être considéré comme progressiste, voire révolutionnaire (de la pensée !), est l’une des grandes erreurs politiques du XXème siècle. Quelles terribles régressions n’a t-il pas légitimées…

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Freud Sigmund. Fils de son père) : Auteur de : « Malheureusement, mon propre père a été l’un de ces pervers et a été responsable de l’hystérie de mon frère (dont les états correspondent tous à une identification) et de celles de quelques unes de mes plus jeunes sœurs. La fréquence de cette relation me donne souvent à penser. » 1324 Freud évoquera, sept mois plus tard, de « graves soucis qui l’ont privé de [sa] jeunesse. » 1325  (Cf. Patriarcat (Pères)

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Freud Sigmund. Père de son fils) : Martin Freud, son fils, auteur de : « Je me souviens cependant que quelque temps avant cet incident choquant [avec un ami, Martin, ‘adolescent’, il a, sur la plage, ‘ jeté un rapide coup d’œil par le hublot’ sur des jeunes filles dénudées et ‘le maître de plage menace de tout raconter aux parents’], nous avions parlé en famille des bêtes d’élevage et père s’était rendu compte qu’aucun de ses enfants ne savait la différence entre un bœuf et un taureau. « Il faut que je vous parle de ces choses » s’était-il alors exclamé ; mais, suivant en cela la conduite de la majorité des pères, il n’en avait rien fait. Si le maître de plage était venu raconter nos frasques, il aurait peut être été obligé de s’exécuter. » 1326 (Cf. Êtres humains (Enfants. Miller Alice), Patriarcat (Pères)

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Inconscient) (1) : Si l’inconscient est l’expression non libérée du refoulé historique, politique, religieux, patriarcal etc…tel qu’intériorisé par chacun-e - en l’occurrence, ici, les femmes - en fonction de l’histoire, en fonction de son histoire, il est donc l’expression refoulée de tous les rapports de pouvoir ayant structuré le psychisme de chacun-e. Dès lors, la meilleure solution pour y voir clair, pour s’en délester, pour s’en libérer, ne serait-ce pas les luttes individuelles et collectives qui les dévoilent ? En ce sens, rien n’est meilleur pour l’équilibre personnel et pour la santé que de découvrir (entre autres…) le féminisme. Et le vivre. (Cf. Féminisme)

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Inconscient) (2) : Si l’on peut concevoir [ce qui relève d’une certaine évidence] que notre identité soit conditionnée par notre substrat infantile, et qu’il soit légitime que la psychanalyse ait pour fonction, pour finalité de le faire advenir à la conscience, il n’est pas juste de  penser que ce dévoilement puisse nous permettre de comprendre le monde dans lequel nous vivons. Il peut, tout au plus, nous relier à notre passé, tandis que se maintiennent les rapports de domination (qui structurent notre inconscient) dès lors qu’ils restent inchangés, maintenus dans les limbes de l’histoire. Et se perpétuent.

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Inconscient Collectif, Femmes) : L’inconscient collectif des femmes : une béance de la pensée historique. (Cf. Féminisme, « Sciences » sociales. Histoire)

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Jung Carl Gustav) : Auteur de : « Pour moi, la chose essentielle a toujours été que soit dit ce que j’avais à dire. J’ai le sentiment d’avoir fait ce qui m’était possible. […] » Juste ? En sus, comment interpréter : « que soit dit », sans sujet ? Et que signifie : « possible » (notamment dans l’Allemagne Hitlérienne) ? (Cf. Penser. Vérité) 1327

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Kraus Karl) : Karl Kraus, auteur de : « La psychanalyse est cette maladie de l’esprit dont elle prétend être la thérapie. » La suite - effectivement pionnière - à l’avenant, laquelle ne manque pas, du fait de sa radicalité, d’intérêt. 1328

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Lacan Jacques) : Est-il vrai, selon Sollers, qu’il aurait dit à des femmes dont il était l’analyste : « Donnez-moi ce que vous avez dans votre sac » ? 1329 Si oui, (me) suffit pour déconsidérer et l’homme et sa ‘pensée’ : un exemple parmi d’autres paroles et agissements malhonnêtes, et qui ne sont de mise que dans une secte, malgré les maladroites tentatives, aujourd’hui encore, pour dédouaner les Lacanien-nes de cette accusation. Lire aussi ce que Louis Althusser rapporte le concernant : « Dans la conversation, il me disait souvent pis que pendre de certains de ses ‘analysants’ et surtout de leurs femmes qu’il lui arrivait d’analyser en même temps que leur mari ». 1330 Ce qui fut le cas concernant Monsieur et Madame Althusser. (Cf. Homme. Intellectuel. France. XXème siècle. Althusser Louis)  
* Ajout. 14 février 2014. Adam Smith [1790, dernière édition de sa Théorie des sentiments moraux], auteur de : « Il est très facile de se faire une fausse idée d’une personne en considérant une action particulière ; mais il est presque impossible de se tromper ainsi en considérant sa ligne de conduite générale. » 1331

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Reich Wilhelm) : Auteur (notamment) de :
* « Dans le champ de l’hygiène mentale, la grande tâche consiste à remplacer le chaos sexuel, la prostitution, la littérature pornographique et la débauche sexuelle par le bonheur naturel de l‘amour garanti par la société. »
* « Si les psychanalystes acceptent ces postulats (« sadisme masculin et masochisme féminin », « fantasme de viol »), c’est qu’ils ne pensent pas au-delà des structures sexuelles rencontrées en grand nombre chez les humains. »
* « L’évaluation habituelle de la sexualité se réfère à sa caricature et sa condamnation est justifiée. » 1332 (Cf. Êtres humains (Relations entre). Amour, Pornographie, Proxénétisme, Sexe-s […] )

« Sciences » Sociales (Psychanalyse. Psychanalyste) : Quel-le est le/la psychanalyste qui simplement donne au départ d’une analyse les éléments qui permettraient à tout un-e chacun-e, seul-e, de faciliter le passage de l’inconscient au conscient. Et les fondements moraux et politiques de son engagement. (Cf. Bernard Lempert) Mais, surtout, quel-el est celui / celle qui se serait fait hara-kiri en avançant que l’hypothèse de l’auto-analyse, pourtant mise en œuvre par Freud, était une solution. La meilleure ?

« Sciences » Sociales (Psychiatrie) : Heureusement, compte tenu notamment de l’absence de réelle clarification entre psychanalyse et psychiatrie, pour sauver du naufrage la psychiatrie, il a existé et existe toujours la psychothérapie institutionnelle et la clinique de Laborde. Un autre monde, que j’ai eu la chance d’approcher (un peu). Par quels processus celle-ci a t-elle si peu perduré ? Quels ont été ses effets sur la psychiatrie, celle qui est pratiquée aujourd’hui ? Comment peut elle renaître ?

V. Sociologie :

« Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle. Sociologie (1) : Une sociologie aveugle au patriarcat : une sociologie borgne.

« Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle. Sociologie (1) : « À la place de la sociologie, une doctrine des formations de la souveraineté. » 1333 Et : « Au lieu de la ‘sociologie’, une théorie des systèmes de domination. » 1334 Quelle place alors accorder à l’individu-e ? Mais que cette question - grossière - puisse même être posée ne récuse t-elle pas le concept même de sociologie ?

« Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle. Sociologie (2) : Si la sociologie est, au sens premier, l’analyse, l’étude de, la réflexion sur « les sociétés », alors, sur quels fondements la validité de la parole, de l’analyse d’un-e sociologue aurait-elle une légitimité supérieure à celle prévalant chez quiconque, ‘café du commerce’ inclus ?
- En quoi l’analyse d’un-e sociologue, le fait d’avoir lu des sociologues, de les citer, d’être agrégé-e de l’université, d’être embauché-e par le CNRS confèrerait t-il, aurait-il, de par son seul statut, une valeur sinon supérieure, du moins plus légitime, plus valable que celle de n’importe quelle autre personne, singulière, elle aussi ?
- En quoi « être » sociologue garantit-il rigueur, justesse, pertinence, je n’ose dire vérité, en matière de raisonnement ?
- En quoi « être » sociologue prémuni t-il des paradigmes non remis en cause, des présupposés, comme des engagements, et des blocages [personnels] ?
- Et pourquoi les sociologues devraient-ils/elles être exonéré-es des analyses concernant les mécanismes de la reproduction des classes dirigeantes?
- Il importe d’expliciter que je suis, personnellement, concernée pas cette critique, que j’ai, pendant une partie importante de ma vie, financièrement vécu grâce au salaire que me conférait ce statut, et qu’en tant que statutairement retraitée, je continue à exercer ma liberté d’écrit de ce fait. Pas vraiment une analyse, mais nécessaire. (Cf. CNRS)

« Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle. Sociologie (4) : Aucune sociologie - par plus qu’aucun « fait » [fut-il qualifié de « fait social total »], aucune « réalité » (fut-elle qualifiée d’« analyseur de …»] - ne peut, ni ne doit justifier quoi que ce soit. Nul-le ne peut « tirer aucune conclusion » d’aucune recherche sociologique : elle peut, au mieux, aider à réfléchir. Tout argument, au nom de la recherche sociologique, est donc forfaiture. (31 août 2013)

« Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle. Sociologie (5) : La sociologie qui enferme l’analyse dans un pseudo réel, lequel est nécessairement atomisé, parcellisé, fragmenté doit le créer de toutes pièces, et / ou sur les seuls fondements (considérés comme légitimes) d’écrits antérieurs ou concomitants. Lorsqu’il existe des exceptions, en toute rigueur, elles ne peuvent plus s’intituler sociologiques ; elles doivent rompre avec l’intitulé.

« Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle. Sociologie (6) : la sociologie, du fait de ses prémices, interdit l’imagination. À ce seul titre, elle est critiquable.

« Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle. Sociologie (7) : Ses liaisons dangereuses, sinon rédhibitoires avec l’état et le marché lui sont devenues tellement consubstantielles qu’une pensée qui s’affirme progressiste croit bon et pense nécessaire - et positif - d’inclure « la société » dans ses ambitions. À égalité de statut avec l’état et le marché ?

« Sciences » sociales. France. XXème et XXIème siècle. Sociologie (Comte Auguste) : Saviez vous qu’Auguste Comte, considéré, comme le père de la sociologie, comme celui du positivisme, fondateur de « la religion de l’humanité » - une nouvelle religion sans Dieu, vouant un culte aux grands hommes et dont il se proclame le grand prêtre - connu pour son amour passionné mais chaste pour Clotilde de Viaux - qui de fait a toujours refusé toute relation sexuelle avec lui - avait été marié pendant 17 ans avec Caroline Massin ? Concernant son épouse, qui pouvait notamment revendiquer une partie de son héritage, Auguste Comte - qui publiquement vantait les mérites de Clotilde de Vaux et disait tout le mal qu’il pensait de Caroline Massin - avait rédigé une « Addition secrète » à son testament dans lequel il déclara qu’elle avait été prostituée, que leur mariage avait permis de supprimer son nom du registre de la police des prostituées. Un vrai gentleman…Elle aurait fait un procès qu’elle aurait gagné. 1335 (Cf. Hommes, Proxénétisme, Vie-dite-privée)
* Ajout. 1er juin 2015.Lu dans Les idées et les âges d’Alain [1868-1951] dans le chapitre intitulé : Le couple, ceci : «  [ …] Comte a dit là-dessus l’essentiel, mais il est seul. Hors de deuxième volume de la Politique Positive, qui est la Bible des ménages, je n’ai lu là-dessus que des pauvretés. » 1336 (Cf. la suite du raisonnement dans : Penser. Gide André)

XIX. « Sciences » sociales. Démographie

Démographie ; Démographie (Allemagne nazie) ; Alliance nationale « pour la vitalité française » ; Coumaros (Jean) ; Dépopulation (France) ; Femmes Iraniennes ; Femmes Nigériennes ; Femmes Sénégalaises ; Femmes Turques ; Femmes Réunionnaises ; Le Pen (Jean Marie) ; MFPF. Mouvement Français pour le Planning Familial) (1,2,3) ; Morvan. France. XIXème siècle ; Nationalisme ; Pape François ; Tisonnier (Contrôle des naissances) ; 2 janvier  2016 : 18 items

« Sciences » Sociales (Démographie) : Une pseudo ‘science’ assurément patriarcale dès lors qu’elle ne traite pas d’emblée de la liberté des femmes. Le peut-elle d’ailleurs ? En tout état de cause, la question est, en règle générale, hors sujet ; plus encore, parler au nom des femmes ne semble pas poser de problème :
* Cf., par exemple, De Gaulle (à la Libération): « De tous les investissements, ceux qui visent à accroitre le nombre de français nous sont le plus nécessaires. » 1337
* Plus récemment, Emmanuel Todd: « […] La France, avec son taux de fécondité parfaitement satisfaisant, à deux enfants par femme […]. » 1338
* Et, dernièrement, Philippe Meyer, responsable de l’émission l’Esprit Public, sans autres interrogations : « La population [en Russie] s’est remise à augmenter. » …1339
* À lier avec la critique de l’eugénisme, comme avec celle du libéralisme.
* Ajout. 25 avril 2014. Sénèque évoque plus intelligemment, bien que se limitant lui aussi aux seuls « pères » : « l’ère de la stérilité qui accompagne naturellement les malheurs de la patrie. » 1340  (Cf. Libéralisme, MFPF, Patriarcat, Procréation)

« Sciences » Sociales (Démographie. Allemagne Nazie) : Le 8 mai 1942, Himmler « confie qu’il a donné l’ordre secret d’élaborer un projet de Lebensborn pour 400.000 mères célibataires ‘de bon sang’ afin de compenser les pertes en vies humaines. L’édifice devra être décent, représentatif de la noble idée de l’homme et de la mère non mariée. » Le terme ‘décent’ (anständig) que Himmler et les siens affectionnent particulièrement, revient aussi dans sa correspondance, à propos de l’installation de bordels « afin de fournir (pendant la guerre) à nos hommes des conditions dignes (würding) pour leurs rapports sexuels. » [….] 1341 Lebensborn et bordels : belle cohérence.
* Ajout. 11 mars 2014. On retrouve cette même cohérence - qualifiée d’« idées singulières » en France, en 2003 - dans le texte : Le pornographe ou la prostitution réformée de Restif de la Bretonne. [France. 1762] 1342 (Cf. Proxénétisme)

« Sciences » Sociales (Démographie. France. Alliance nationale « pour la vitalité française » : [1961]. Préface de M. Louis Joxe, Ministre de l’Éducation nationale] : […] « Notre législation familiale a été la principale cause du relèvement de notre natalité, tant par l’aide accrue qu’elle a apporté aux familles que par le climat favorable qu’elle a instauré. Il faut tout faire pour maintenir cette aide et ce climat [« prestations familiales » ; « logements », « accueil des enfants » et création d’un « nombre suffisant d’emplois »]. Autant sont indispensables ces mesures concrètes, autant paraissent contre-indiquées, en l’état actuel des choses, toutes facilités directes ou indirectes qui seraient données aux propagandes contraceptives. […] Si l’avortement ne peut jamais être qualifié d’excusable en raison de son caractère proprement criminel, puisqu’il supprime un enfant prénatal, il est du moins parfois excusable dans une certaines mesure, en particulier lorsqu’il est provoqué par l’exiguïté d’un logement déjà surpeuplé. C’est là une cause d’ordre matériel contre laquelle il est possible d’agir, indépendamment des motifs d’ordre moral qui commandent de combattre l’avortement et qui gardent toute leur valeur. » 1343 

« Sciences » Sociales (Démographie. France. Dépopulation) : [Janvier 1901] Lettre adressée par : Dr Jacques Bertillon, Chef des travaux statistiques de la Ville de paris. Membre du Comité consultatif d’Hygiène publique de France, etc. 26 avenue Marceau. Paris 8ème » : « Monsieur et Très Honoré Confrère, J’étudie depuis de longues années, les questions relatives à la dépopulation de la France. Mes confrères pourraient me donner des renseignements très utiles pour élucider les problèmes qui s’y rattachent / Je crois - jusqu’à preuve du contraire - que les causes premières de la dépopulation sont d’ordre moral, que les familles françaises n’ont pas d’enfants parce qu’elles ne veulent pas en avoir. / Mais je voudrais rechercher, par une enquête à laquelle je vous convie à prendre part, quels procédés on emploie les plus souvent pour  réaliser cette regrettable résolution (capote, dite anglaise, ou tout autre procédé./ C’est une question délicate qu’on ne peut guère poser qu’à des médecins : mais vous en reconnaitrez sans doute l’extrême importance. / J’ose donc avec confiance, vous prier de bien vouloir remplir le Bulletin ci-joint que je vais affranchir par avance afin de vous éviter tout dérangement inutile. / Veuillez agréer, Monsieur et très honoré Confrère, avec mes remerciements anticipés, l’assurance de mes sentiments de confraternité. »  1344 Fiche à remplir : « Département de…, Canton de…, Commune de… / Le Docteur … soussigné, informe confidentiellement son confrère, le Docteur Jacques Bertillon, que, dans la région où il exerce, les procédés les plus souvent employés par les familles pour limiter le nombre de leurs enfant sont les suivantes : (les classer par ordre de fréquence). Voici sur quels faits observés s’appuie son opinion (Observations individuelles anonymes ; statistiques ; objets vendus par le pharmacien ; anecdotes ; etc. ) / Les choses se passaient-elles de même il y a vingt ans ? Le … 1901. (Cf., Enfants, État, Femmes (Silence), Famille, Mariage, Morale, Patriarcat)

« Sciences » Sociales (Démographie. Coumaros Jean) : [1967] [Député de la Moselle. UNR] Auteur de : « Les maris ont-ils songé que désormais c’est la femme qui détiendra le pouvoir absolu d’avoir ou de ne pas avoir d’enfants en absorbant la pilule, même à leur insu ? Les hommes perdront alors la fière conscience de leur virilité féconde et les femmes ne seront plus qu’un objet de volupté stérile. » 1345

« Sciences » Sociales (Démographie. Femmes Iraniennes) : [2014] Lu ce jour : « Le guide suprême de la révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei a signé un décret incitant les Iraniennes à avoir des enfants afin de « renforcer l'identité nationale » et de combattre « les aspects néfastes du style de vie occidental ». 1346

« Sciences » Sociales (Démographie. Femmes Nigériennes) : En 2012, en moyenne, les femmes Nigériennes, au cours de leur vie, mettaient au monde 7,2 enfants.  

Sciences sociales (Démographie. Femmes Réunionnaises) : Pour repeupler la France, dans les années 1960-1970 (dates à vérifier) Miche Debré a déporté des centaines, des milliers (chiffres à vérifier) d’enfants. Une Réunionnaise raconte qu’un fonctionnaire français est venu chez sa mère et lui a dit : « On vient chercher l’enfant » (une petite fille jumelle). Elle a répondu qu’elle ne voulait pas. Il lui fit répondu : « Signez ou vous allez en prison ». La mère a signé. La famille n’a plus revu l’enfant. Jusqu’en 2015 ou les deux sœurs, la « française » étant devenue SDF, vont pouvoir se retrouver. Et ceci est présenté comme une belle histoire ! 1347

« Sciences » Sociales (Démographie. Femmes Sénégalaises) : [Mai 2014] On lit dans la presse Sénégalaise : « Le Premier ministre Aminata Touré a présidé, samedi dernier,  la journée internationale de la sage-femme à Dakar ». On apprend que « le Sénégal compte 1271 sages femmes en activité », que « les besoins sont estimés à 2563 en 2013 », que « le ratio  d’une sage-femme pour 2.426 femmes en âge de procréation, alors que l’Oms qui recommande une sage-femme pour 300 femmes », qu'on « comptabilise encore près de 600 décès maternels et 200.000  grossesses non planifiées. Pourtant on aurait pu éviter 60% de ces décès avec un personnel suffisant, un plateau technique convenable, un accès démocratique aux services de santé pour les femmes, notamment celles des couches les plus défavorisées des régions reculées ». On lit aussi que « le Premier ministre a promis que le gouvernement fera des efforts en matière de recrutement dans les limites qu’imposent les ressources publiques. » Et, « qu'en attendant, le gouvernement compte sur le Qatar pour réduire le nombre de sages-femmes  en chômage. D’ailleurs, le Premier ministre a informé que  gouvernement prendra les dispositions utiles et nécessaires dans le cadre de l’envoi des sages-femmes dans les pays du Golfe.  « Pour les sages femmes qui seront envoyées dans ce pays nous prendrons, toutes les dispositions utiles et nécessaires pour qu’elles soient mises dans de bonnes conditions dans leur pays d’accueil avec le respect de tous leurs droits » a-t-elle dit. » 1348

« Sciences » Sociales (Démographie. Femmes Turques) : [2013, 2014] Erdogan, Premier ministre Turc, auteur de : « C’est mon droit en tant de premier ministre de dire qu’il serait bien que les femmes aient au moins trois enfants. » [8 août 2013] et de : « Notre religion, l’Islam a défini une place pour les femmes : la maternité. » [25 novembre 2014]

« Sciences » Sociales (Démographie. France. Le Pen Jean-Marie) : [2014] Jean Marie Le Pen a pu évoquer l’hypothèse monstrueuse d’assigner les femmes à assumer « leur fonction de reproduction » : « L’ancien président du Front national a déclaré qu'il fallait « convaincre les femmes de notre peuple (la France) de l'absolue nécessité d'assumer leur fonction de reproduction. La question principale est celle de la vie de l'enfant à naître. » 1349 Sans réaction de sa fille, cautionné donc par le Front National dont elle est la présidente.
* Ajout. 14 mars 2014. Le 11 mars 2014, Aymeric Chauprade, chef de la délégation FN au Parlement européen, a estimé lors des débats que l'avortement était « une arme de destruction massive contre la démographie européenne ».1350 Cohérent : moins d’émigré-es pour le FN = les françaises doivent enfanter. (Cf. Politique (Front National)

« Sciences » Sociales (Démographie. France. Mouvement Français pour le Planning Familial) (1) : [1961-1962] Une militante qualifiée à l’époque d’ « hôtesse d’accueil » concernant ses rapports avec les femmes qui venaient « consulter » : « Nous étions heureuses de pouvoir leur dire : ‘Vos misères sont finies ; fini d’attendre tous les mois vos règles dans l’angoisse, d’avoir à prétexter des maux de tête, de compter les jours ; finie la peur de s’être trompée, la peur au ventre qui faisait dire : s’il faut subir ce rapport ce soir, que ce ne soit pas le ‘mauvais soir’, avec, dans la tête, les recommandations : ne pas respirer à fond, éternuer si possible, vite se laver, vite aller jeter tout ça !!! » Oui, c’était cela la vie des femmes et le militantisme…1351

« Sciences » Sociales (Démographie. France. MFPF) (2) : [2006] Ouverture du colloque pour le 50ème anniversaire du MFPF: Xavier Bertrand, ministre de Chirac ; Bertrand Delanoë, maire de Paris ; Jean-Paul Huchon, président du Conseil général ; Jean Michel Laxalt, président de l'Union nationale des organismes d'assurance maladie complémentaire (Unocam). Et son nouveau slogan : « Liberté, égalité, sexualités ».
Sic transit gloria mundi.
- Matière à débats publics ? Vous n’y pensez pas…

« Sciences » Sociales (Démographie. France. MFPF) (3) : [2012] La boucle est bouclée : Le MFPF tombe dans l’escarcelle des défenseurs-euses du proxénétisme : Cf., le Communiqué de presse en date du 28 juin 2012 : « Oui, on peut être féministe et contre la pénalisation des clients ! » 1352, ainsi que le soutien du Planning le 27 février 2013 à l’association Grisélidis 1353 qui considère, notamment, avec « Cabiria, le Strass, Act up Paris, Act up Sud Ouest » qu’ « un client c’est celui qui respecte le contrat » et qu’ « un agresseur, c’est celui qui ne respecte pas le contrat. » 1354
- Outre l’absurdité - d’une telle assertion, si l’on voulait une nième preuve que les défenseurs-ses du proxénétisme sont ici l’avant garde du libéralisme - faisant du « contrat » entre les plus dominé-es et tous les systèmes de domination - la norme, en voici la preuve. (Cf. Contrat, Mariage (Contrat), Proxénétisme)

« Sciences » Sociales (Démographie. France. XIXème siècle. Morvan) : « Valait mieux élever des gamins de l’assistance que des cochons. Si la gamin mourrait, on en demandait un autre ». Jugement lu dans un livre de 2013 consacré à La Bourgogne dont le commentaire est le suivant : « Cette pragmatique sentence illustre les conditions terribles de vie dans le Morvan rural du siècle dernier. Les enfants de l’Assistance Publique surnommés les ‘petits paris’ étaient une manne bienvenue pour les misérables paysans morvandiaux. La ferme ne suffisait pas à faire vivre une famille. Les femmes ‘montaient en nourriture’ à Paris. Elles allaient travailler comme nourrices. Le taux de mortalité était effroyable chez les enfants, car, leur mère absente, ils mourraient souvent en bas âge. Heureusement, les temps ont bien changé. » 1355  

« Sciences» sociales (Démographie. Nationalisme) : Lu le 16 septembre 2015 écrit sur le mur d’une maison rue Royer-Collard (Paris 75005) : « Patriotes, faites des enfants ! »

« Sciences » Sociales (Démographie. XXIème siècle. Pape François) : [2014] Le pape a évoqué les trois piliers d'un authentique mariage chrétien: la fidélité, la persévérance et la fécondité. «Ces couples qui ne veulent pas d'enfants (...) cette culture du bien-être économique qui, il y a dix ans, les a convaincus que « c'est mieux de ne pas avoir d'enfant ». Comment c'est mieux !», a lancé Jorge Bergoglio dans son homélie. «Ah c'est sûr, a-t-il poursuivi avec ironie, ainsi, tu peux visiter le monde, partir en vacances, avoir une maison à la campagne, être tranquille... Et c'est sans doute mieux, plus commode, d'avoir un petit chien, deux chats...». «Ce n'est pas vrai ?», a-t-il demandé à la foule. Mais «à la fin, ces couples parviennent à la vieillesse, dans l'amertume de la méchante solitude». Or, ceci n'est pas «ce que Jésus a fait avec son Église : lui l'a rendue féconde», a-t-il affirmé. 1356 (Cf. Violences des lois religieuses)

« Sciences » Sociales (Démographie. France. XXème siècle. Tisonnier. Contrôle des naissances) : [France. Années 60] : « Madame D… me confia qu’elle venait de prendre une décision énergique : elle avait abandonné la chambre conjugale et dormait sur un matelas dans la cuisine, seule, avec le tisonnier à portée de la main. » Pour connaître la fin de l’histoire : l’année suivante, elle avait eu un autre enfant qu’elle expliquait ainsi : « […] Les hommes, vous savez… ce n’est pas moi qui aurais cédé, c’est lui qui est venu dans la cuisine... et il avait tellement promis d’être raisonnable… » 1357  

XX. « Sciences » sociales. Économie

Économie (1,2,3,4) ; Banques/États ; Bourse ; Bourses ; « Le club des économistes » ; Conjoncture ; Crédit ; « Crise » ; « Crise ». Femmes ; « Crise du logement » ; Critique ; Critique féministe de (l’). Auclert Hubertine ; Critiques féministes de l’économie ; Dettes des États ; Domestique ; Droits du travail/Casse ; Europe ; Europe fédérale ; France ; Grèce ; Hiérarchie ; Impérialisme  ; Marchés ; Monnaie (1,2) ; Morale ; Nucléaire ; Paradis Fiscal ; Patriarcat ; Peuple ; PIB/Taux de croissance ; Prix ; Propriété ; Publicité ; Questions ; Redistribution ; « Règle d’or [budgétaire]» ; Revenu mondial égal garanti pour tous et toutes tout au long de la vie ; Sénèque ; Smith (Adam) ; « Social (plus de) ; « Terrorisme économique » ; « Travailler deux heures par jour » ; 26 février 2016 : 46 items

Sciences sociales (Économie) (1) : Il n’est d’économie que Politique.

Sciences sociales (Économie) (2) : Le concept même d’économie, comme celui de Politique, ne peut être fondé que sur la négation de chacun-e d’entre nous. On ne construit pas sur du néant. (Poursuivre)

Sciences sociales (Économie) (3) : Entendu ce jour que Hegel aurait dit de l’économie qu’elle était « le reniement achevé de l’homme ». Je n’ai pas retrouvé la source, mais qu’importe : c’est l’idée qui compte. 1358

« Sciences » Sociales (Économie) (4) : L’économie telle qu’elles nous est présentée est ce que ceux et celles qui se sont auto-qualifiés d’économistes (« théoriciens », enseignant-es, journalistes, éditorialistes, politiques, agents des marchés, banquiers, agences de notation…confondus) décident de considérer et de nommer comme telle. Sous cette dénomination, ils/elles imposent, sans excès de distance analytique, leurs termes, leurs analyses, leurs commentaires comme relevant de l’évidence : déficit, rigueur, austérité, PIB, dette, équilibre budgétaire, compétitivité, croissance, bourse, etc. Et s’il leur arrive aussi d’évoquer les grèves, les élections, la culture, la contestation populaire - et même d’imaginer une possible « économie du bonheur » - c’est à leur juste place : secondaire, aléatoire, dépendante, vue sous leur seul prisme : celui de la rentabilité. Et donc de l’utilité comme fondement des rapports entre êtres humains.

« Sciences » Sociales (Économie. Banques / États) : En Europe, les banques financent les États qui, sauf rares exceptions, les renflouent lorsque nécessaire, lesquelles donc dépendent in fine des États. Et ce, alors que la Banque Centrale européenne (BCE) n’a pas, depuis 1973, le pouvoir de créer de la monnaie pour alléger la dette des Etats. Et c’est au nom de cette « logique » capitaliste libérale que des êtres humains ont faim, émigrent, ne peuvent plus se soigner, se suicident…Et, incidemment, que la Slovaquie, elle même, doit contribuer au ‘sauvetage’ européen de la Grèce, sauvetage qui, en d’autres termes, signifie sa mise à mort.

« Sciences » Sociales (Économie. Bourse) : Invention la plus malhonnête du capitalisme. Fondée sur un principe injuste, immoral qui légitime que des individu-es puissent vivre - épargnant-es, usurier-ères, rentiers-ières, spéculateurs -trices ou non, actionnaires - sans rien faire et gagner de l’argent sur les revenus du travail, de la vie et, si souvent, de la mort d’autrui. Le fait que, de plus en plus, ce soit la perte, et non le gain, qui, à la bourse, devienne progressivement la norme n’invalide par le jugement. 1359

« Sciences » Sociales (Économie. Bourses) : Les fermer toutes. De toute urgence. [Enfin…quelques transitions pourraient s’avérer nécessaires…] Avant liquidation pour faillite générale du monde. Indissociable d’une pensée de la reconstruction d’un monde anti-capitaliste. Ne résous d’emblée aucun problème, mais a le mérite de parer au plus pressé et de contraindre à d’urgentes alternatives, lesquelles peuvent être décidées en fort peu de temps, la nuit du 4 août, entre autres, après des siècles de résistances et de coups de boutoirs qui l’ont précédée, en étant l’un des meilleurs exemples.
Mais il est plus que probable que le système boursier s’effondrera de lui-même. Le processus est enclenché ; et là, ce sera dur.
* Ajout. 3 janvier 2015.Concernant cette dernière phrase, j’ai reproduit une logique de raisonnement prescriptive, déterministe, nécessairement fausse et absurde.
* Ajout. 28 février 2015. Lu : « Les Bourses mondiales démarrent l’année sous une pluie de records. » 1360 (Cf. Économie. Grèce, Revenu mondial égal garanti pour tous et toutes tout au long de la vie)

« Sciences » Sociales (Économie. « Le club des économistes ») : Libéraux, faudrait-il rajouter…. Lors de leur Rencontres économiques annuelles à Aix en Provence, en juillet 2015, son président, Jean-Hervé Lorenzi, présenté comme « professeur à l’Université Paris Dauphine », mais, en sus, entre autres [non évoqué] « membre du conseil d’administration du groupe Edmond de Rothschild. France », auteur de : « […] Nous (économistes) avons peut être collectivement un petit talent, c’est de pouvoir prévoir les thèmes, au moment où il faut les sortir. Le thème du travail est un thème au cœur de l’actualité…Ca fait 7 ans que personne ne parle de travail. Nous allons remettre : le travail […] sur la table. […] Notre rôle, à nous est de dire : ‘Maintenant, on arrête de parler de l’union bancaire en Europe ; moi, l’union bancaire en Europe, je n’en peux plus ! On arrête de parler des sujets purement financiers […]. Le travail, c’est ce qui relie les hommes et c’est ce qui exclue les hommes de la vie. Les chômeurs. On va reparler de ce thème là. […] On va commencer à discuter sérieusement, du contrat de travail…notre rôle c’est celui-là. Et vous verrez qu’on aura joué…ce rôle de maïeutique : faire apparaître le sujet, pouvoir en parler normalement. » Et il fut suivi par Patrick Arthus « directeur de la Recherche et des Etudes de Natixis [Banque] et professeur à l'Ecole Polytechnique, qui affirma avec assurance que « les activités spéculatives dans la finance ont disparu ». Puis il fut suivi par Olivier Pastré, présenté comme « également, lui aussi, très proche des banques ». […] 1361
- Un publicitaire, un ‘communiquant’ aurait été payé pour affirmer la volonté de la finance internationale d’imposer son rôle idéologique prescripteur, pour légitimer qu’elle impose ses analyses dans les débats, dits publics, n’aurait pas osé être si explicite.

« Sciences » Sociales (Économie. Conjoncture) : Toute conjoncture est aléatoire. Réfléchir sur la conjoncture l’est tout autant. Pour se prémunir d’une erreur malvenue, il est, nous dit-on, des « cycles conjoncturels » : « Période où le ralentissement de la croissance succède à la forte croissance, et inversement. Un cycle est ponctué de plusieurs phases qui se suivent. Une croissance suivie ou non d'un palier, puis une chute, puis une nouvelle croissance, etc.». Muni-e d’une telle ‘analyse’, aucun-e économiste ne risque d’être critiqué-e. (Cf. Commentaire)  

« Sciences » Sociales (Économie. Crédit) : D’emblée, le crédit vous situe dans un rapport de dépendance. Et le micro-crédit - qui se glorifiait de prêter à de jeunes filles d’une extrême pauvreté, sans délier aucun de liens qui les y enserrait - n’échappe pas à la règle.

« Sciences » Sociales (Économie. « Crise ») : Les moyens mis en œuvre pour sinon nous en imposer la solution, la résoudre, du moins en conjurer l’échéance : l’une des plus gigantesques arnaques de tous les temps ?On peut remplacer ce dernier qualificatif par : « hold-up », « cavalerie », « pillage », « escroquerie », émissions [par certains seulement] de monnaie-papier par tombereaux.. On peut juger de ces solutions comme d’inhumaines « aberrations », comme d’une « succession ininterrompue de mensonges éhontés », comme relevant d’un « scandale », d’une « imposture »…Détruit tout sur son passage.

« Sciences » Sociales (Économie. « Crise » du logement) : Philippe Askenazy [Directeur de recherche au CNRS, chercheur à l'École d'économie de Paris], auteur de: […] « On a de plus en plus d‘appartements ou de maisons qui sont occupées par des femmes seules qui se retrouvent veuves. Cette génération de baby boom, elles ne sont pas encore mortes. Et elles vont un jour mourir, ben voilà ! » [Rires un peu gênés, puis intervention de Dominique Rousset, responsable de l’émission : « L’aspect démographie, c’est important »] Suite : « Il y a des grands appartements, des grandes maisons qui sont occupés par des personnes seules. Peut être dans 10 / 15 ans, il va y avoir des masses de libération de ce type de logements. Une situation où potentiellement, finalement on aurait suffisamment à terme de logements en France. Ça ne veut pas dire qu’il ne faille pas faire de choses sur le court terme. » 1362
* Une bonne épidémie : un effet d’opportunité ou un effet d’aubaine ? (Cf. Démographie)

« Sciences » Sociales (Économie. « Crise ». Femmes) : Qui a dit, analysé, dénoncé le fait que les femmes (du monde entier) sont les premières et les plus nombreuses victimes de la ‘crise’ actuelle du capitalisme, et, dès lors, aussi, les enfants dont elles sont de fait si souvent seules responsables ? Vaste domaine de réflexions à mener : nécessite pour cela une pensée indépendante des ONG, associations, organismes, cercles, généralement habilités à traiter du ‘sujet’. (Cf. Économie, Crise)

 « Sciences » Sociales (Économie. Critique) : La pensée, la gestion libérale du monde qui représentent autant d’hégémonie des valeurs marchandes ne font donc aucune place et/ou une place résiduelle aux besoins pourtant fondamentaux des individus : a minima : manger (bien), dormir (bien), se loger (bien), se soigner (bien), apprendre (bien et à tout âge), avoir beaucoup de temps (pour soi), s’émouvoir, échanger, penser, créer …chacun-e pouvant continuer en fonction de ses propres valeurs.
- On peut appliquer à l’« économie » le jugement que portait W. Reich concernant la psychanalyse dominante (dans les années 30) : « Cette sorte de ‘science objective’ est une pierre au cou de l’humanité qui se noie1363

« Sciences » Sociales (Économie. Critique féministe de l’… Auclert Hubertine) : [1881] A t-on dépassé en force critique les analyses limpides, pionnières, cinglantes, si justes d’Hubertine Auclert [1848-1914) ? Pas à ma connaissance, mais je souhaiterais tant avoir tort…Des analyses à reprendre, à moderniser, à complexifier,  vite...
*« […] Les hommes et les femmes, associés pour payer leur quote-part des dépenses de l’État doivent retirer de l’association les mêmes avantages, exercer les mêmes droits de contrôle. Les hommes ne doivent pas, parce qu’ils ont la barbe, posséder, seuls, la clé du trésor commun et ainsi que des caissiers infidèles s’approprier l’argent dont ils ont la garde. Si dans notre société, un particulier ne peut nuitamment voler son semblable sous peine d’être emprisonné, la collectivité des hommes ne peut au grand jour, avec la force de la loi, pour accomplir son larcin voler la collectivité des femmes. On n’a pas idée d’un associé - je ne parle pas d’un mari [si, il faut en parler ! Cf. plus bas] » mais d’un individu quelconque qui dirait à une femme avec laquelle il possède une propriété, une maison indivise : ‘Mettons chacun tant d’argent pour entretenir notre maison ‘. Si la femme y consentait et que malgré son argent déboursé, elle continuait à voir le côté de la maison à elle réservée, usé, décrépit, et celui de son voisin, embelli, restauré avec ses deniers, cette femme dirait : ‘mon associé me vole’ ; elle en saisirait la justice et naturellement la larron passerait en police correctionnelle. L’État autocratique masculin représente ce larron. Les femmes, la personne dupée, et plus malheureuses que la propriétaire de la maison, elles ne peuvent se plaindre efficacement, car partout, dans l’organisation sociale, elles rencontrent des hommes, c’est à dire des gens qui participent au larcin dont elles sont victimes, qui en bénéficient. Les femmes veulent contrôler et répartir les budgets, parce qu’elles n’ont pas foi dans la délicatesse des hommes pour le faire équitablement. Les femmes veulent contrôler les budgets ; premièrement, pour ne pas être volées, pour ne pas voir leur argent passer de leur poche dans celle de leur oppresseurs, les hommes ; Deuxièmement, pour ne pas être ruinées par la dilapidation et le désordre des hommes ; Troisièmement, pour faire à l’aide des sacrifices et de l’effort que chacun apporte au trésor public, le bien être de tous. […] »  1364
* […] « Non contents de se partager les sinécures, les places et les emplois faciles qu’ils font payer pour leur quote-part aux femmes, les hommes s’attribuent encore par le mariage, la fortune ou le salaire des femmes. Et les ayant complètement dépourvues de droits et complètement dépourvues d’argent, ils ont fait des femmes des créatures livrées à leur merci. Un mari a toujours ces deux agents à son service contre sa femme : la tyrannie de la loi, la force armée et les exigences de l’estomac, la faim !  […] »1365 1366

« Sciences » Sociales (Économie. Critiques féministes de l’…) : Et non pas : « Femmes et économie [solidaire] », ou : « Le rôle, la mobilisation des femmes dans l’économie », ou « Les femmes au secours de l’économie », ou : « Les femmes à la conquête du pouvoir économique », pire encore : « Le sexe de l’économie », ou enfin : « Les femmes, le travail et l'économie; les gains macro-économiques (à attendre) d'une égalité des sexes » etc, etc… 1367
- Un point de départ nécessaire de cette critique: le patriarcat est antérieur non seulement au capitaliste - une évidence -, mais, plus encore, à l’invention de la propriété, de la rente, de la spéculation, etc…, tout ce dont nous devons - entre autres - nous débarrasser. (Cf. Patriarcat)

« Sciences » Sociales (Économie. Dettes des États) : En quoi l’annulation de la dette des États - premier principe posé par nombre de révolutions - serait-elle, pour les peuples, plus couteuses que le remboursement ad vitam aeternam des dites dettes, jetées par ailleurs dans un puits sans fond et sans projet d’avenir autre que celui de les rembourser ?
- Une telle demande d’annulation de toutes les dettes (revendication non exhaustive) s’avérerait enfin - et ce n’est pas le moindre de ses avantages - unificatrice pour les peuples du monde.
- Pour être convaincu-e de l’illégitimité de la dette actuelle des Etats, et justifier la demande de son annulation, lire et écouter jusqu’à plus soif les analyses d’Eric Toussaint, Président du Comité de l’annulation de la dette du tiers-monde. Y joindre aussi les analyses de Frédéric Lordon, de Paul Jorion, sans oublier les commentaires de son blog…
- Un ancêtre de l’abolition des dettes : Catilina, élections de - 62 (avant J-C).  1368
* Ajout. 9 février 2015. La Grèce demande - légitimement - à l’Allemagne le remboursement de ses dettes. Cette demande a le grand mérite de poser la question suivante : qui décide de la légitimité des dettes et de leurs fondements ? 1369

« Sciences » Sociales (Économie Domestique) : [1903] Thèmes (Questions / Réponses) proposés au Certificat d’études primaires dans la rubrique intitulée : Économie domestique (filles). Une sélection :
- « Quels soins de propreté doit prendre une enfant […] pour sa chambre à coucher ? » Réponse : « Elle doit ouvrir les fenêtres pour renouveler l’air, faire son lit, balayer la chambre et épousseter les meubles. »
- « Est-ce toujours le métier ou l’on gagne le plus qui est le plus avantageux ? »
Réponse : « Non. Il arrive souvent que la dépense à laquelle il oblige le rend moins avantageux qu’un autre. »
- « Une ouvrière gagne 15 fr. par semaine chez elle ; une autre gagne 25 fr. dans un magasin ou l’on exige la toilette : laquelle gagne le plus ? »
Réponse : « C’est la première. Les dépenses de toilettes de la deuxième diminuent beaucoup son salaire, sans compter que la première à la maison, tout en faisant son travail, peut vaquer à diverses occupations de ménage qui procure de l’économie. »
- « Qu’est ce que « faire danser l’anse du panier » ?
Réponse : « On dit cela des domestiques qui trompent leurs maitres sur les prix des denrées qu’elles sont chargées d’acheter. C’est une action malhonnête, c’est un vol. »
- « La domestique qui gaspille son temps est-elle honnête » ?
Réponse : « Non, ce temps appartient à ses maîtres qui la paient. Le gaspiller ou l’employer à son travail personnel, c’est commettre un vol. »
- « Ou est la place de la bonne ménagère ? »
Réponse : « La place de la bonne ménagère est chez elle et non chez les voisins. La bonne ménagère évite de perdre en commérages un temps précieux. »
- « En quoi le bavardage, les cancans sont ils nuisibles ? » Réponse : « D’abord il ne convient pas de s’occuper des affaires des autres. […] » 1370

« Sciences » Sociales (Économie. Droits du travail / Casse) : L’enchaînement des arguments justifiant que, pour soi-disant résoudre le problème de « dette » [et, si rarement, aborder la question de la légitimité des coûts et de la nécessité de son remboursement] il faudrait baisser les salaires et casser l’idée même de droit du travail (de concert avec l’idée même de service public) est pour le moins aléatoire…pour ne pas dire carrément mensonger. La norme dès lors à atteindre : celle prévalant dans les pays aux plus faibles rémunérations, lesquelles peuvent être, elles aussi, abaissées à l’infini de la misère : la compétitivité, c’est cela, d’abord et avant tout. (Cf. Droit-s)

« Sciences » Sociales (Économie. Europe) : [9 juin 2012] « La zone Euro envisage un plan d’aide de 100 milliards d’euros de sauvetage du secteur bancaire espagnol ». Pas un sou pour un-e seul-e espagnol-e, mais chacun-e devra rembourser [on ne sait plus très bien quoi], quand bien même il n’aurait rien emprunté de son propre fait : la vérité du modèle. 1371
- Commentaire lu le 11 juin sur le blog de Paul Jorion concernant la situation économique de l’Europe : « Ce n’est pas seulement l’Espagne qui est en faillite. C’est tout leur zinzin en entier qui est en train de se mordre la poussière grave. Au ralenti. Comme dans les films catastrophes. Avec les tours infernales enflammées, les Titanic éventrés, les éléphants touchés à mort qui s’effondrent. Baoum ! Interminable apocalypse. […] Va-t-on devoir attendre la mort des « dix petits nègres » pour connaître la fin et condamner l’assassin ? »
* Ajout. 2 avril 2013. Cf. l’analyse de George Vassilou, président de la République de Chypre de 1988 à 1993 avec le soutien du parti AKEL (communiste), puis négociateur en chef pour l'adhésion de l'île à l’Union Européenne (UE): « Au sein de l'Union européenne, les grandes puissances ont tous les leviers de pouvoir. Et le déséquilibre est évidemment accentué si le petit pays a besoin d'argent... Pour dire les choses autrement, ils avaient le revolver et les munitions, nous n'avions rien. » 1372

« Sciences » Sociales (Économie. Europe fédérale) : [2013] Quand ils revendiquent l’Europe fédérale, moi, j’entends : Sauvons, défendons, garantissons les marchés ! Ou, plus justement, tel un talisman, tentons de retarder l’effondrement du système…A fortiori, lorsque Jacques Attali, toujours aussi modeste et mesuré, propose un « gouvernement démocratique mondial [...] gérant au mieux les intérêts de l’humanité. » 1373 (Cf. Homme Intellectuel. Attali Jacques)

« Sciences » Sociales (Économie. France) : Interview par M. Elkabbach de M. Moscovici, Ministre de l’économie et des finances du gouvernement socialiste dirigé par M. Ayrault [9 janvier 2013]  1374 : « Vous venez donc de passer deux jours en Chine pour vendre la France aux investisseurs chinois. De quoi les avez vous convaincus ? ». Aucune réaction de M. Moscovici concernant la question(Cf. Libéralisme)
* Ajout. 16 mai 2014. Arnaud Montebourg, Ministre de l’Economie, de redressement productif et du numérique du gouvernement Valls, auteur de : « La France n'est pas à vendre ». 1375

« Sciences » Sociales (Économie. Grèce) : Un État/peuple dépossédé de sa souveraineté, infantilisé, abaissé, injurié, humilié, enfoncé dans la régression, saigné à blanc, réduit à subir l’imposition d’éternels chantages, contraint de payer des sommes que chacun-e sait insoutenables, sans rationalité économique ni nationale, ni internationale, au lieu et place de ceux, si nombreux, en Grèce et ailleurs, qui sont responsables de sa situation. Et ce, sans aucun horizon politique national un tant soit peu humain.
- Notre avenir (européen) se décide, s’est décidé, en Grèce. L’enjeu : l’écrasement des peuples. À l’horizon de l’automne Grec : on attend la famine ? avant ou après la faillite de l’État ?
- Enfin, si comme certains ont pu oser l’analyse, le peuple Grec doit être considéré comme « responsable », alors tous les peuples doivent l’être. Et le concept de « démocratie », radicalement remis en cause.
* Ajout. Avril 2013. Depuis lors, ont suivi l’Espagne, le Portugal, l’Italie, Chypre…Les autres pays attendent…
* Ajout. 22 février 2014. Léonard Vincent (concernant son livre : Athènes ne donne rien), auteur de : « À quel moment va t-on considérer que l’on torture ce peuple ? » 1376
- La « crise » a aussi permis - sans aucune équivalence possible avec la question précédente - la création de mises en oeuvre d’alternatives de pensées, d’actions, de vies [comme dans le quartier Eksharia (Athènes)]. (Cf. Politique (Dignité)

« Sciences » sociales (Économie. Hiérarchie) : Le libéralisme se présente actuellement - au nom du et sous couvert de « bonheur au travail » - comme critique de la hiérarchie afin de mieux dissoudre toutes les solidarités et les reformater dans le commun partage des valeurs du profit. Pour illustration, le documentaire intitulé : Le bonheur au travail : « Dans le marasme ambiant qui paralyse le monde du travail, certains chefs d'entreprise ont innové pour le bien-être de leurs salariés. Une démarche qui remet l'homme au centre de la production. » […] « Un immense défi. Que peuvent avoir en commun le ministère de la Sécurité sociale belge, le géant indien HCL et Chronoflex à Nantes, leader en France du dépannage de flexibles hydrauliques ? Toutes sont des entreprises "libérées".  Leur principe : la suppression de toute hiérarchie intermédiaire doublée d'une autonomie totale des salariés à propos des décisions prises pour améliorer leur productivité. Par ailleurs, leurs leaders sont choisis par les salariés. Et cela marche : la croissance de ces sociétés est relancée de manière assez spectaculaire ; les bonus, augmentations et dividendes ne tardent pas à tomber. Martin Meissonnier filme les femmes et les hommes qui, malgré le pessimisme général, ont su sortir du cadre établi pour inventer de nouvelles formes d'organisation du travail. Une bouffée d'air frais bienvenue. » 1377 (Cf. Politique (Hiérarchie)

 « Sciences » Sociales (Économie. Impérialisme) : Lu dans le livre [1979] de Samuel Pisar, Le sang de l’espoir 1378 : [Après avoir évoqué sa vie dans les camps de concentration] « De même, le monde me donne aujourd’hui l’impression de ramper pour le dernier baril de pétrole. Cela me rappelle aussi la thèse de deux spécialistes américains des problèmes de surpopulation, les frères William et Paul Paddock. Ils estiment que les pays sous développés doivent être rangés en deux catégories : ceux qu’il faut aider, et ceux qui doivent être abandonnés à leur sort. Les critères retenus pour justifier leur sélection sont strictement utilitaires. Selon eux, les dons, forcément limités ne doivent aller que vers les pays capables de favoriser nos ( ?) propres objectifs stratégiques ou commerciaux. » En quoi l’analyse - qui ne se limite pas aux États-Unis - est-elle différente en 2014 ?

« Sciences » Sociales (Économie. Marchés) : Toute analyse qui pose « les marchés » comme sujets…de quoi que ce soit, cautionne nécessairement l’analyse libérale.
- Exemple récent, pourtant lisible sur le blog de Paul Jorion : « Les marchés ont manifesté leur déception en cette fin de semaine devant l’inaction de la BCE. » 1379

« Sciences » Sociales (Économie. Monnaie) (1) : Pour en saper la valeur d’échange et donc d’usage, se référer, employer, utiliser, créer, autant que faire se peut, le Sel (« Systèmes d’échanges locaux »), la récupération, le glanage, la gratuité, le don avec et sans contre-don [accepter donc de donner et de recevoir], le potlatch, le troc, le partage, l’échange de biens, de services, de savoir-faire sans contrepartie financière, les tontines, les squats…
Ce type d’échange transforme en outre les achats d’objets en échanges entre personnes, fondées sur d’autres valeurs - de réciprocité, de confiance, d’équivalence, de solidarité, de responsabilité - que marchandes.

« Sciences » Sociales (Économie. Monnaie) (2) : Pour se libérer du sentiment d’infériorité que tant [de femmes] ressentent encore à l’égard des économistes, penser à ‘l’analyse’ d’Éric Le Boucher, éditorialiste à France Culture, chroniqueur au Monde, directeur de la rédaction du magazine économique Enjeux-Les Echos et l'un des cofondateurs du magazine libéral en ligne Slate.fr. affirmer : « La monnaie, au fond, ça ne sert pas à grand chose. [...] C’est vrai que les économies dépendent d’abord de la compétitivité, de ce qu’on fabrique, des usines : il faut des bons produits, des bonnes voitures, de bonnes carottes, c’est ça l’économie, pas la monnaie » ; suivi, du même, de : « Il faut rester très modeste sur cette crise ; on y est toujours et personne ne sait vraiment pourquoi on y est toujours… Les économistes n’ont pas la solution. » 1380 Enfin, toujours lors de cette même émission, on a pu entendre qu’à « la commission Européenne, il n’y a qu’un seul homme qui compte, c’est Jean-Claude Juncker » sans que ce constat ne pose de problème politique à aucun des « démocrates » présents. Et ce, après avoir longuement évoqué la politique du Luxembourg en matière d’évasion fiscale, mais sans faire de lien avec la nomination de J.C. Juncker….1381 (Cf. Homme politique. France. Bourlange Jean-Louis)

« Sciences » Sociales (Économie. Morale) : Gagner de l’argent parce que l’on a de l’argent est immoral. Vrai pour le grand, le moyen et le petit capital. (Cf. Politique. Morale)

« Sciences » Sociales (Économie. Nucléaire ) : L’existence des « déchets » suffit à condamner le nucléaire.

« Sciences » Sociales (Économie. Paradis Fiscal) : Tant qu’un seul dollar, un seul euro…pourra être transféré dans un paradis fiscal, aucune décision économique concernant les citoyen-nes du monde ne sera légitime. La première urgence, sans laquelle aucune politique n’a de sens : fermer tous les paradis fiscaux. Le [petit…] problème, c’est que ces paradis ne sont pas à la périphérie du système financier et donc bancaire mondial, mais au cœur même dudit système. En effet, non seulement, ils dépendent tous étroitement des grandes places financières, mais ils leur sont consubstantiels.
* Ajout. 25 février 2015. (Après avoir écouté Denis Robert) Sans oublier les chambres de compensation. (Et après avoir écouté Alain Deneault) : les ports francs, les zones franches, et toutes les législations de complaisance qui crée des paradis règlementaires et judicaires, hors de toute règles de droit émanant des États et / ou des institutions internationales.  

« Sciences » Sociales (Économie. Patriarcat) : Penser que le monde serait régi par la logique de l’intérêt (marchand), c’est s’interdire de penser le patriarcat.

« Sciences » Sociales (Économie. Peuple) : Un-e anonyme, auteur-e de  : « Au lieu de créer de la monnaie et de la donner aux banques, pourquoi ne pas la donner directement au peuple ? Disons que la banque centrale accroit sa masse monétaire d’un certain pourcentage (5% par exemple), la divise par le nombre de citoyen-nes, transfère le cash dans leur compte en banque chaque mois et le répète tant que ça marche. Aussi simple que cela. » 1382 (Cf. Démocratie (Peuple), Économie (Revenu mondial égal garanti pour tous et toutes tout au long de la vie))

« Sciences » Sociales (Économie. PIB / Taux de croissance) : Considérer le présent, l’avenir d’un pays en fonction de son PIB, de son taux de croissance, c’est mêler marchand-es de canons et sans papiers-ères. C’est interdire toute hypothèse de [la valeur de] l’être humain. Et donc les exclure, de la pensée du monde. C’est interdire de penser l’histoire, la politique, la morale, les conflits, les contradictions, la dialectique, le progrès, les révolutions, les réactions…

« Sciences » Sociales (Économie. Prix) : Il n’y a pas de « juste prix ». Il n’y a pas non plus de « vérité des prix » (prônée par le FMI).

« Sciences » Sociales (Économie. Propriété) : Article 544 du Code civil : « La propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la façon la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois et les règlements. » Cf. ce commentaire [1978] : « Dans sa concision, cet article implique quatre problèmes fondamentaux : Postulat. En France, le principe de la propriété est absolu. Donc il ne se discute pas. Raison doit être donné aux propriétaires. / Attribué personnellement à l’individu, ce droit a pour conséquence que la volonté du titulaire prime les intérêts collectifs du groupe avec cette réserve : / Pour bien fonctionner, ce droit nécessite le maintien d’un ordre social très structuré. / Dont la défense est attribuée non pas aux mécanismes ‘naturels’ - les rédacteurs du Code civil ne leur ont pas fait confiance, mais aux ‘lois et règlements’, c’est à dire en fait au Pouvoir d’Etat et à ses instruments, appareil judiciaire, administration, police, prison, armée. Même nuancés, même réglés dans leur moindres détails par les articles 2281 articles du Code civil er par le Code pénal - qui prévoit avant tout la répression des atteintes à la propriété et à l’ordre social - ces principes régissent toujours et notre société et notre justice. […] 1383 (Cf. Droit. Justice. Patriarcat)

 « Sciences » Sociales (Économie. Publicité) : « Elle est pas belle la vie ? » (Charcuterie Fleury Michon. 2004) ; « Tout ce que vous pouvez imaginer peut devenir réalité » (Sony. 2012) ; « Le bœuf, le goût d’être ensemble » (novembre 2012) ; « Yves Saint Laurent, L’homme libre » (Eau de toilette) [2013] ; « Mon coeur s'envole » (Dalloyau (Plats cuisinées de luxe) [2013] ; « Prenez le temps d’un baiser » (Glace magnum. [2013] ; « Vivement aujourd’hui » (Monoprix) [2013] ; « Vous allez aimer tous les privilèges qui vont avec » (Citroën). [2013] ; « Love your body » (The body shop) [2013] ; « C’est bon de changer » (Conforama) [janvier 2014] ; « Le journal que vous refermez en sachant quoi faire » (Investir) ; « Non au quotidien », [sur un sac Monoprix] « Jamais votre vie n’a été aussi remplie » [février 2014] ; « Radio Classique, la radio qui vous aime » [mai 2014] ; « CNP Assurances : Assurer tous les avenirs » [mai 2014] ; « Intermarché, tous unis contre la vie chère » [septembre 2014] ; « Si tu sais que tu es douée, mais que tu peux mieux faire, juste do it (à une jeune fille). Si tu ne lâches, jamais, jamais rien, just do it » (à un jeune homme] Nike. septembre 2014) ; « Le Musée dont vous êtes le héros » (Musée Cluny - Musée du Moyen-Age. [septembre 2014] ; « Inspiré par vous » (Netflix) [octobre 2014] ; « Investir, Le Journal que vous refermez en sachant quoi faire » ; (novembre 2014) ; « Soyez fous, soyez vous, avec Maisons du monde » (novembre 2014) ; « Notre regard est une arme » (Amnesty International. décembre 2014] ; « Certains combats méritent une armée : Donnez à la fondation de l’Armée du salut » (décembre 2014) ; « Le Figaro en numérique. 3 mois d’essai pour 1 euro. Enrichissez votre quotidien » (février 2015) ; « Sacré Caractère ! » (Tropicana (jus de fruits) (mars 2015) ; « Sortez avec un Suédois » (Devant la photo d’un produit vendu par Ikea. Ikea. Mars 2015) ; « Avec la carte Monoprix, vos coupons frétillent d’impatience » (monoprix. Mars 2015) ; « Vous êtes unique. Nos conducteurs aussi » (Gt Location. mars 2015) ; « Maille ; l’âme de la table » (Moutarde. Avril 2015) ; « Pour tous les jours et même les autres » (Brandt. Juin 2015] ; «  Nous sommes toutes beauty folles » [Monoprix. Juin 2015] ; «  Le bœuf, le goût d’entre ensemble » (Juillet 2015) ; « Quand mon ventre va bien, je me sens bien » (Activa. Yaourts. Novembre 2015)  etc….

« Sciences » Sociales (Économie. Questions) : Jacques Mistral, économiste, polytechnicien, agrégé, etc, etc,…après avoir cité ce qui était, selon lui, les quatre points devant être à mis au positif d’Obama, dont il précise t-il d’emblée qu’il n’a « jamais caché [s]on admiration pour lui », liste alors « les questions » qu’il lui - ou qui - reste à « faire », cite : « La question des inégalités […], la question noire […], la question de l’emploi […], les accords internationaux commerciaux […], la question de la dette publique [...], la question des infrastructures […], la question de l’immigration […], la question du climat et de l’énergie propre […].» 1384

« Sciences » Sociales (Économie. Redistribution) : Les politiques étatiques de redistribution sont censées (via l’impôt, les retraites, les aides, allocations diverses et variées) diminuer les écarts entre riches et pauvres, entre jeunes et personnes âgées, en fonction notamment du nombre d’enfants. Alors pourquoi les femmes, malgré ces politiques, toutes catégories confondues, sont-elles globalement toujours les plus pauvres, les plus précaires, les plus mal payées, les plus souvent chargées - seules - des enfants, des personnes âgées, celles dont les retraites sont les plus faibles, etc.. ?
Le gouvernement devrait s’inspirer des paroles de l’«oncle » de Boris Vian : « Y’a quelque chose qui cloche là dedans ; j’y retourne immédiatement ».
* Ajout. 3 décembre 2015.Un distinguo d’importance : On peut redistribuer la rareté, mais aussi l’abondance. Sans cette précision, il est rare que la seconde alternative soit l’hypothèse d’école.

« Sciences » Sociales (Économie. « Règle d’or [budgétaire») : [Renommée « Pacte budgétaire » sous F. Hollande : Ensemble de conditions et de mesures susceptibles de conduire à et /ou nécessaires au respect de l’équilibre budgétaire annuel de l’État. S’engager en ce sens - ce que François Hollande a fait lors du dernier sommet européen du 28 juin 2012 - signifie accepter un contrôle des budgets nationaux de la zone euro, chaque pays perdant de facto, après avoir perdu le contrôle de sa monnaie, sa souveraineté en la matière, dans un monde régi par le marché. En sus, c’est constitutionnaliser [une « loi organique » 1385 suffirait a, complaisamment, déclaré le Conseil constitutionnel] les politiques de rigueur, de récession, de stagnation, de chômage, d’abandon des services publics, d’appauvrissement de la population, de soutien premier aux banques au mépris de la vie des citoyen-nes, lesquel-les - faut-il le préciser ? - ont, à peine, par ailleurs, été informé-es, avant cette décision ?
- Enfin, que penser de la seule revendication concrète posée en septembre 2012 par la Pétition  de féministes contre le Pacte budgétaire ? : […] « Il est urgent de créer un service public de crèches et des services d’aide à la dépendance, de renforcer les services sociaux et de santé en personnels et en moyens. » 1386 Peut-on être moins exigeantes ? Demander moins ? Comment en est-on parvenues aussi bas ?
- Comment rompre cette infernale spirale de régression ? (Cf. Femmes (Et crise))

« Sciences » Sociales (Économie. Revenu mondial égal garanti pour tous et toutes tout au long de la vie) : Je ne vois actuellement pas d’autre revendication pour refonder un monde juste. Abandonner donc : « à chacun-e selon ses besoins », « à chacun-e selon ses capacités », « à chacun-e selon son utilité sociale », ainsi que tous les autres critères, distinguo, différences, aussi injustes qu’absurdes et indéfendables : à savoir : à chacun-e selon ses privilèges, ses œuvres, son travail, ses diplômes, ses qualifications, sa fortune, ses actions [en bourses], sa productivité, son profit [escompté], son handicap, son ambition, sa santé, son pouvoir, sa réputation, son âge, son honneur, son activité, son courage, son dévouement, ses avantages [pseudo] acquis, son histoire, sa beauté, son historicité, sa couleur de peau, sa nationalité, sa caste, sa classe… Non : à chacun-e - homme et femme - son droit réel égal à vivre, garanti, assuré tout au long de sa vie ; à charge pour elle/pour lui, d’agir en fonction de ce qu’il croit bon d’en faire. Nécessité de tout repenser sur ce fondement.
- Pour ce faire, en premier lieu, récuser l’absurde mais si fonctionnelle séparation, interdisant toute pensée globale d’ensemble, entre le « politique », l’« économique » et le « social », auxquels on peut aussi ajouter le « symbolique », le « culturel ». Et poser en exigence numéro 1 de toute politique, en préalable à toutes les autres, que les gouvernements reprennent le total contrôle de la finance mondiale, de Wall Street, la City, de toutes les bourses et de tous les paradis fiscaux. Le seul problème, c’est qu’ils ne le peuvent et donc ne le veulent pas, tant ils sont liés entre eux et donc dépendants. Et que les gouvernements, les États sont fondés sur le déni des peuples. Alors ? Briser les nœuds gordiens…
* Ajout. 20 avril 2013. Découvert depuis : Batiste Mylondo, Un revenu pour tous ! Précis d’économie réaliste. Éditions Utupia. 2010. 104 p. et Vincent Liegey, objecteur de croissance, co-auteur d’Un projet de décroissance : manifeste pour une Dotation Inconditionnelle d'Autonomie (DIA) (Utopia, 2013). (Cf. Économie (Peuple))

« Sciences » Sociales (Économie. Sénèque) : Auteur de : « Ô lamentables créatures, dont le goût ne peut plus être excité que par des éléments au poids de l’or ? Et ce qui fait leur prix, ce n’est ni la délicatesse de leur saveur ni les sensations raffinées qu’ils procurent, mais leur rareté et la difficulté de les acquérir ! […] Pourquoi tout ce négoce ? Pourquoi dévaster les forêts, pourquoi fouiller les océans ? […] On a envie de leur dire : ‘A quoi bon mettre tous ces bateaux à la mer ? à quoi bon armer vos bras contre les fauves et contre les hommes ? a quoi bon ces richesses indéfiniment entassés ? ne voulez vous pas vous rappeler quelle infime chose est votre corps ? n’est ce pas le dernier degré de la folie et de l’extravagance que d’avoir avec un capacité si bornée, d’aussi énormes appétits ? Vous pourrez enfler vos revenus, reculer les limites de vos terres, jamais vous n’agrandirez vos corps. Que le commerce vous réussisse, que la guerre vous vaille de gros profits, que des mets provenant de tous les coins du monde s’amoncellent autour de vous, jamais vous n’aurez de quoi loger de pareils approvisionnements. Pourquoi s’encombrer de la sorte ? […] »
Sénèque, ancêtre de l’écologie, de la critique du profit, de celle du marché mondial, de la sobriété heureuse… Une vraie modernité. 1387

« Sciences » Sociales (Économie. Smith Adam) : [1723-1790]Dans l’œuvre considérée comme majeure : Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (du moins dans la sélection qui en fut faite en français) du « père de l’économie politique », Adam Smith, je n’ai relevé qu’une seule fois le mot « femme », dans une courte référence aux conditions requises pour le travailleur de « subvenir à ses besoins », « d’élever sa famille ». La voici :  […] « on suppose que le travail de la femme suffit seulement à sa propre dépense, à cause des soins qu’elle est obligée de donner à ses enfants. » (p.92,93) Ceci étant, pour être rigoureuse, je me suis aussi demandée si la référence sibylline aux « fautes contre la chasteté, du moins dans un des deux sexes » […](p.380,381), ne pourrait aussi les concerner. J’ai enfin noté que les femmes ne sont pas citées lorsqu’Adam Smith critique « le travail domestique » qui « ne produit aucune valeur » (p.158), ni lorsqu’il dénonce  « l’entretien par le travail d’autrui » (p.174)…Dès lors, ses références au « bon sens » (p.172), au « cours naturel des choses » (p.226) sont révélatrices de ses propres si nombreux préjugés, et des conséquences en matière économique de ceux qui, depuis des siècles, s’inscrivent dans son sillage théorique. 1388 (Cf. Patriarcat)     

« Sciences » Sociales (Économie. « Plus de « social ») : Demander « plus de social » n’a aucun sens dans le cadre d’une économie de marché qui a transformé le monde en États / sociétés de marché. C’est [faire] croire que le conducteur d’un TGV lancé à toute vitesse est seul maitre à bord et peut lui faire changer de direction.  

« Sciences » Sociales (Économie. « Travailler deux heures par jour » ) : Un livre pionnier. [1979 ]1389 Après Le droit à la paresse [1880, puis 1893] de Paul Lafargue auquel il se réfère.

« Sciences » Sociales (Économie. « Terrorisme économique ») : Michael Moore, auteur de : «  Quand une entreprise détruit la vie de milliers de personnes, comment vous appelez ça ? Du terrorisme économique peut être ? […] Nous n’accuserons pas ladite entreprise de meurtre, encore moins de terrorisme, mais ne vous y trompez pas, ses victimes seront tout aussi mortes que ces pauvres gens d’Oklahoma City [en1995], sauf qu’elles seront tombées sur l’autel du profit. » 1390 En remplaçant le : « tout aussi mortes » par : « nombreuses à avoir été détruites », le grand apport de ce constat est de bouleverser les termes de la pensée libérale dominante. Au premier chef, ceux de criminalité, de violences, de sécurité….(Cf. Politique, Violences)  

XXI. « Sciences » sociales. Histoire

Histoire ; Académie Française ; Anachronisme ; Biographies ; Critiques ; (des) Femmes ; (du) Féminisme ; Féministe (1,2) ; Orale ; Tacite (1,2) ;Révolution française : Bastille (Prise de la) ; Cahier de doléances et réclamations des femmes aux États généraux) (1,2) ; Constitution (Bonheur) ; Gouges (Olympe de) (1,2) ; Femmes (Liberté) ; Legros (Madame) ; Robespierre (1,2,3) ; Roland (Madame) (1,2,3) ; Saint-Just ; Vigée Lebrun (Élisabeth) ; Historiographie patriarcale: Historiographie (Patriarcale) ; De Beauvoir Simone ; Dommanget Maurice  1,2) ; Duby Georges ; Leys Simon ; Lubin Georges ; Morin (Edgar) ; Poisson Martial ; Sous titre ; Walter Gérard ; Wikipédia (1,2,3) ; Winock Michel ; Ziegler (Jean) : 25 février 2016 : 45 items

« Sciences » sociales. Histoire : Toujours-nécessaire-afin-d’éviter-que-les-drames-ne-se-reproduisent. À l’exception de celle du patriarcat.

« Sciences » sociales. Histoire (Académie française) : Florence Delay, auteure de : « Si le cardinal de Richelieu avait pensé aux femmes [lorsqu’il a fondé l’Académie Française, sous le règne de Louis XIII en 1634], il avait tout ce qu’il fallait à sa disposition ( !) : Madame de Lafayette, Madame de Sévigné, Mademoiselle de Rambouillet, Madame Scarron, la marquise de Sablé - qui a écrit une partie des Maximes de La Rochefoucauld - il avait pléthore de… de ces femmes dont Molière a eu tort de se moquer, sous le nom de Femmes savantes et de Précieuses ridicules. Il n’a pas voulu. Et, dès le début, ca a été une société d’hommes ».
* …Et ça l’est resté durant encore 345 ans…. 1391 (Cf. Femme (Remarquable. Marquise de Sablé, Delay Florence)  

« Sciences » sociales. Histoire (Anachronisme) : Refuser légitimement les anachronismes ne signifie pas refuser l’analyse de l’histoire au prisme de pensées d’aujourd’hui. On ne peut en effet que penser l’histoire à la lumière du présent (si possible, plus pertinemment). Évident, certes, mais nous avons lu tant de dénis de cette évidence…

« Sciences » sociales. Histoire (Biographies) : « Que d’hommes en un homme » disait justement - si l’on y ajoute les femmes - Michelet des hommes de la Révolution française. 1392
- Les biographies devraient plus s’inspirer des kaléidoscopes, afin de détruire l’idée même d’un être humain unidimensionnel. Mais il reste que la fragmentation n’est pas une solution ; une avancée ?
* Ajout. 19 mars 2014. N’est ce pas jouer avec des mots ?

« Sciences » sociales. Histoire (Critiques) : Cf. le jugement du Comte de Saint Simon en 1819-1820 : « Jusque vers le milieu du dernier siècle, l’histoire n’a presque jamais été qu’une biographie du pouvoir. » 1393
* Cf., aussi le jugement de Michelet concernant l’histoire [sous la royauté]  « L’histoire, docile esclave des seigneurs qui la payait. »[…] 1394
* Cf., enfin, sur ce sujet - inépuisable - celui de Soljenitsyne : « Nous gardons en mémoire ce qui a été, non pas l’histoire, mais seulement les pointillés que l’on a voulu nous graver dans la mémoire à force de nous les seriner à coups de burin. » 1395

« Sciences » sociales. Histoire (des femmes) : Première étape nécessaire pour permettre, non pas de critiquer l’« histoire des hommes », mais d’aborder l’histoire du patriarcat. Doit donc être dépassé. L’a été. Mais le « genre » devenu hégémonique, a mis un arrêt au processus. (Cf. Féminisme, Langage. Genre)

« Sciences » sociales. Histoire (du féminisme) : Si l’on définit le terme de « trahison » par : « Briser la loyauté, tromper la confiance de personnes, de groupes », le dépôt en 1979 par Antoinette Fouque du sigle MLF à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) peut être qualifié comme tel. Qui plus est, ce dépôt à l’INPI signifie, en sus, que ce déni de l’histoire - au risque du ridicule - doit avoir, en toute logique libérale, des conséquences financières pour ses exclusives bénéficiaires. Pour moi donc, les termes d’« appropriation abusive », d’« imposture », de « détournement » sont dès lors inadéquats.
* Il est intéressant de noter qu’à l’écoute de l’émission de France Culture de 1972 (ré-écoutable en 2014) intitulée Variation sur la femme, on entend une voix, qui semble plus que probablement, tant elle est reconnaissable, être celle d’Antoinette Fouque affirmer d’emblée : « Le MLF n’a été créé par personne ». 1396

« Sciences » sociales. Histoire (Féministe) (1) : Il ne s’agit pas d’écrire une histoire féministe, pour tenter de retrouver des preuves d’une pensée féministe, d’actions féministes au prisme d’analyses ultérieures, et donc inappropriées, fausses, sous les chapes de plomb patriarcales, mais de chercher, avec nos grilles d’analyses d’aujourd’hui, ce qui a pu permettre de construire dans toutes ses composantes et ses si diverses modalités d’expression, le féminisme ; et, comment il a donc pu être exclu de l’histoire. Il s’agit de tenter de comprendre comment, depuis toujours, le patriarcat a été fondé, s’est maintenu, s’est adapté selon des modalités différenciées, à tous les modes de production, à tous les systèmes politiques. Sans  transformer le patriarcat en un pouvoir immanent, mais en lui reconnaissant la force, la logique et les incohérences d’un système de domination. (Cf. Patriarcat)

« Sciences » sociales. Histoire (Féministe) (2) : Dans le cadre donc d’une analyse du système patriarcal (à redéfinir sans cesse), il faut sans cesse redéfinir le féminisme pour apprendre à lire les forces et les faiblesses, les avancées et les reculs, les blocages, les alliances, les contradictions au sein du féminisme, entre féminismes, entre féministes. Seules ces analyses, jamais acquises, peuvent permettre d’avancer, de justifier ce qui relève d’une antinomie. (Cf. Patriarcat, Proxénétisme)

« Sciences » sociales. Histoire (Orale) : Le drame de l’histoire des femmes : l’oralité. Cette oralité imposée aux femmes est aussi - à l’exception de ceux et celles qui s’en sont soucié 1397 - très largement condamnation de l’historiographie dominante. Les féministes ont grandement contribué à l’écriture de cette oralité.

« Sciences » sociales. Histoire. (Tacite) (1) : Tacite, auteur de : « Mon dessein n’est pas de rapporter toutes les opinions ; je me borne à celles que signale leur noblesse ou un caractère particulier d’avilissement, persuadé que le principal objet de l’histoire est de préserver les vertus de l’oubli, et d’attacher aux paroles et aux actions perverses la crainte de la postérité et de l’infamie. » 1398 Tacite a l’honnêteté intellectuelle de clarifier la question de sa méthode, d’expliciter son approche et de [se] revendiquer [d’] une morale : position d’une autre envergure que celle des historien-nes qui se targuent d’objectivité et / ou qui vouent « la morale » aux gémonies.. (Cf. Penser. Méthode, Politique. Morale)

« Sciences » sociales. Histoire. (Tacite) (2) : [58-120] En réaction à Tibère [42 avant J-C, 34 après J-C] qui avait « répété à plusieurs reprises ‘que les honneurs accordés aux femmes devaient avoir des bornes’ », Tacite écrivit : « La vérité est que son inquiète jalousie voyait dans l’élévation d’une femme (sa mère, Augusta, en l’occurrence) son propre abaissement. » 1399
- On peut aussi, eu égard à la rigueur de la réfutation, se référer aux critiques qu’il reproduit de l’« avis » de Sévérus Cécina « qu’il fut interdit à tout magistrat chargé d’une province d’y emmener sa femme avec lui.» Nombre d’arguments avancés par lui sont toujours valables. 1400 (Cf. Patriarcat, Penser)

Histoire. Révolution française :

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française) : Chateaubriand, auteur de : « La colère brutale faisait des ruines, et sous cette colère était cachée l’intelligence qui jetait parmi ces ruines les fondements du nouvel édifice.» 1401 Valable pour toutes les révolutions.
- Dans le même sens, Cf. Saint Simon, auteur de : « Les grandes pensées sont le résultat des grandes fermentations politiques. » L’inverse étant juste aussi…1402  (Cf. Penser, Politique)

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Cahier de doléances et réclamations des femmes aux États généraux) (1) : [1789] « Notre devise sera t-elle toujours : Travailler, obéir et se taire ? » 1403 Peut, doit être comparé à : « Liberté, égalité, fraternité » (Cf. Droit. Droits de l’homme, Politique. Démocratie, Obéir)

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Cahier de doléances et réclamations des femmes aux États généraux) (2) : [1789] « Comment récompensez-vous dans votre constitution sociale le plus sacré des devoirs, celui de produire, de soigner, d’instruire, d’élever les enfants qui réparent le monde ? » 1404 Question toujours non résolue…

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Constitution. Bonheur) : Article 1er de la constitution de 1793 : « Le but de la société est le bonheur commun. […] » Tout est dit ?
* Ajout. 2 octobre 2015. Lu : « C’est moins la forme du gouvernement qui rend les peuples heureux que les Lois qui règlent la fortune des citoyens. » [1787] 1405

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Gouges (Olympe de) (1) : Auteure de : « Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas du moins ce droit. Dis-moi ? Qui t’a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ? [...] L’homme seul s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l’égalité, pour ne rien dire de plus. [...] » Suivi en note de : « De Paris au Pérou, du Japon à Rome, le plus sot animal, à mon avis, c’est l’HOMME. » (Cf. Droit (Droits de l’homme), Patriarcat) 1406

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Gouges (Olympe de) (2) : [2013] Alors que, suite à une consultation officielle - à laquelle 30715 personnes y avaient participé en septembre 2013 - ouverte sur le site des Monuments Historiques, Olympe de Gouges (devançant Germaine Tillion, Louise Michel et Simone de Beauvoir) était la première sur la liste des personnes devait «entrer au Panthéon », François Hollande l’a écartée.
- Aujourd’hui (21 février 2014) date à laquelle l’annonce officielle des quatre personnes choisies par lui sera effectuée, la page internet concernant cette consultation « n’existe plus ». Qui aurait gardé ces archives et pourrait les publier ? Ont finalement été choisies deux hommes et deux femmes Resistant-es. La parité contre le féminisme.
- La liste des « personnalités auditionnées » dans le Rapport intitulé : Pour faire entrer le peuple au Panthéon, remis à F. Hollande par M. Philippe Bélaval, mérite la lecture : elle peut provoquer un instant le rire, si ce n’était si malheureusement signifiant de la France « officielle » en 2014. Et si triste… (Cf. Hommes politiques. Hollande (François))

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Femmes. Liberté) : « À Bayeux [lors de la fête de l’Être suprême. 8 juin 1794] une jeune fille qui représentait la Liberté portait sur la poitrine ou sur le dos : ‘Ne me tournez pas en licence’. » [Cité par Taine, « raconté par G. Flaubert, d’après des souvenirs de famille »]. 1407 (Cf. Liberté)

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Legros Madame) : Pour Michelet : « Il faut dire vrai ; si quelqu’un eût la gloire de la renverser (la Bastille), c’est cette femme intrépide qui si longtemps travailla à la délivrance de Latude contre toutes les puissances du monde ». Et il poursuit en la qualifiant ainsi : « celle qui avait pour ainsi dire forcé les prisons d’État », pour conclure : « Cette femme avait pris la Bastille ». 1408
* Taine évoque lui aussi - en d’autres termes - Madame Legros ; « l’épicière qui ‘depuis trois années a remué ciel et terre’ pour délivrer le prisonnier.» (Latude) 1409  

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Robespierre) (1) : Auteur de : « Nous voulons substituer dans notre pays, la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l ‘amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l’éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands ». 1410 Et ce serait (notamment) de son fait - lui qui fut appelé « l’incorruptible » - que « la vertu » serait indissociablement liée à « la terreur » ? Et ce serait (notamment) de son fait, lui qui ne fondait la démocratie que sur « la vertu », que celle-ci, en politique, serait d’emblée suspecte, récusée, illégitime ? La révolution ne réside t-elle pas justement en ce qu’une telle phrase pût être prononcée ?
- Ces interrogations ne sauraient évacuer sa déclaration le 12 août 1793 : « Que le glaive de la loi, planant avec une rapidité terrible sur la tête des conspirateurs, frappe de terreur leurs complices ! Que ces grands exemples anéantissent les séditions par la terreur qu’ils inspireront à tous les ennemis de la patrie ! », ainsi que la loi dite des suspects du 17 septembre 1793. Mais elles ne peuvent l’y réduire.
* Ajout. 12 août 2014.Opposition binaire, et plus largement, question mal posée. Par ailleurs, peut-on porter un jugement sur un homme politique singulier, isolé du contexte politique dans lequel son action est compréhensible ? Non. (Cf. Histoire (Biographies), Loi, Morale)

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Robespierre) (2) : Auteur de : « Ce qui est immoral est impolitique, ce qui est corrupteur est contrerévolutionnaire ». 1411 Le débat - à complexifier, à bouleverser - ainsi ouvert n’a jamais été refermé. Et ne doit pas l’être. (Cf. Morale)

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Robespierre) (3) : Combien de fois a t-il prononcé, dans ses discours, dans ses écrits, le mot « femme » et celui de « citoyenne » ? (Cf. Saint Just)

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Roland Madame) (1) : [Au pied de la guillotine, à Lamarche, ancien directeur général de la fabrication des assignats, qui « en route se montrait fort abattu »] auteure, selon Michelet, de : « Passez le premier, j’aurais le courage d’attendre ». La même, toujours au pied de l’échafaud aurait dit, en se tournant vers la statue de la Liberté, 1412 « avec une grave douceur, sans reproche : « Ô Liberté, que de crimes commis en ton nom ».
- Une grande dame, une femme politique, auteure d’un grand livre, ses Mémoires, 1413 écrites, puis récrites en prison, sous la menace (effectivement mis en oeuvre) de la guillotine. (Cf. Femme. Épouse de. Roland Madame)

« Sciences » sociales. Histoire. Révolution française. Roland Madame) (2) : Une autre manifestation de son courage émanant du Comte Beugnot, enfermé avec elle à la Conciergerie en 1793. Il évoque son départ pour le tribunal qui devait la condamner à mort : [ …] : « Une foule de femmes se pressaient pour la baiser. Celles qui étaient mieux instruites du sort qui l’attendaient sanglotaient autour d’elle et la recommandaient en tout cas à la Providence. Rien ne peut rendre ce tableau : il faut l’avoir vu. Madame Roland répondait à toutes avec une affectueuse bonté ; elle ne leur promettait pas son retour ; elle ne leur disait pas qu’elle allait à la mort, mais les dernières paroles qu’elle leur adressait étaient autant de recommandations touchantes. Elles les invitaient à la paix, au courage, à l’espérance, à l’exercice des vertus qui conviennent au malheur. Un vieux geôlier nommé Fontenay, dont le bon cœur avait résisté à trente ans d’exercice de son cruel métier, vint lui ouvrir la grille en pleurant. Je m’acquittais  au passage de la commission de Clavières (lequel « avait considéré qu’une entrevue entre elle et lui un pareil jour pourrait nuire à tous deux ») ; elle me répondit en peu de mots d’un ton ferme. Elle commençait une phrase lorsque deux guichetiers de l’intérieur l’appelèrent pour le tribunal. À ce cri, terrible pour tout autre qu’elle, elle s’arrêta et me dit, en me serrant la main : ‘Adieu, Monsieur, faisons la paix, il est temps. En levant les yeux au ciel, elle s’aperçut que je repoussais mes larmes, et que j’étais violemment ému ; elle y parut sensible, mais n’ajouta que ces deux mots : ‘Du courage !’ » 1414 (Cf. Femme. Épouse de. Roland Madame)

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Roland Madame) (3) : Auteure de : « Il faut une grande expérience du monde et des affaires pour apprécier la rareté de ce qu’on peut appeler un homme, il fallait même celle de la révolution pour démontrer l’indigence de notre nation à cet égard. » 1415 Il est dommage qu’elle n’ait pas été plus explicite… (Cf. Femme remarquable. Luxembourg (Rosa) & Zetkin (Clara),  Homme-s)

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Saint-Just) : Auteur de [concernant « les femmes »] : « Laissez-leur toujours leurs désirs » ; « Ceux qui s’aiment sont époux » ; « Celui qui trompera une fille sera banni » ; « Celui qui frappe une femme est banni. »… 1416

« Sciences » sociales. Histoire (Révolution française. Vigée Lebrun Élisabeth) : Auteure de […] : « Au reste, il est devenu fort difficile aujourd’hui de donner une idée de l’urbanité, de la gracieuse aisance, en un mot des manières aimables qui faisaient, il y a quarante ans, le charme de la société de Paris. Cette galanterie dont je vous parle, par exemple, a totalement disparu. Les femmes régnaient alors, la révolution les a détrônées. » 1417 Une analyse en termes de « classes sociales» serait utile pour, à tout le moins, relativiser son analyse.

Historiographie patriarcale :

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale) : Si l’un des critères communément considéré comme tel des régimes totalitaires est la falsification de l’histoire, comment qualifier, en la matière, la France de 2014 ?

« Sciences » sociales. Histoire. (Historiographie patriarcale. De Beauvoir Simone) : Simone de Beauvoir, auteure de : « L’action des femmes n’a jamais été qu’une agitation symbolique ; elles n’ont gagné que ce que les hommes ont bien voulu leur concéder ; elles n’ont rien pris : elles ont reçu. » 1418
- Sur un autre fondement, eut été qualifié de négationnisme. En réalité, en relève.

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Dommanget Maurice) (1) : Biographe incontesté de Sylvain Maréchal, lequel fut (notamment) l’auteur d’un « Projet de loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes » 1419. Concernant ce texte, que l’on peut légitimement considérer comme l’un des plus violents, des plus radicaux dans la construction de la pensée patriarcale, Maurice Dommanget écrivit simplement, sans autre commentaire, en 1950 ceci : « En dépit du bruit causé par son apparition, [il] « n’était qu’un hors d’oeuvre aux yeux de Sylvain, préoccupé de choses autrement graves. » 1420

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Dommanget Maurice) (2) : Lire la critique du livre de Sylvain Maréchal, par Albertine Clément-Hémery [1801] Les femmes vengées de la sottise d’un philosophe du jour. 1421

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Duby Georges) : Quelle fut la part de travail effectif légitimant le fait que Georges Duby cosigne avec Michelle Perrot la publication des 5 tomes de l’Histoire des femmes en Occident publiée en 2002 chez Plon ?
* Le concernant, je me souviens, par ailleurs, de nombre d’exclamations ébahies, peu amènes, du public lorsque, à la Sorbonne, il prit la parole, lors de la présentation de ce livre organisée par Michelle Perrot (laquelle avait très honnêtement invitée des intervenant-es chargé-es par elle de le critiquer).  

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Leys Simon) : Simon Leys écrit, concernant les positions officielles conférées (en septembre/octobre 1969) de Jiang Qing (épouse de Mao) et de Ye Qun (épouse de Lin Biao) ceci : « Cette montée au pouvoir des épouses est d’ailleurs un signe inquiétant pour la santé du régime ; elle indique d’une part la crise de confiance qui sévit au sommet ; faute d’adjoints sûrs, les dirigeants en viennent à s’appuyer sur leur compagne d’oreiller, un peu comme ces empereurs des périodes de décadence qui, voyant la trahison partout, ne se fiaient plus qu’à leurs eunuques ; et d’autre part l’exemple est maintenant donné à la tête de promotions non plus effectives sur la base de compétences objectives, mais allouée par faveur privée. » Sans s’arrêter aux jugements portés sur le statut conféré à ces femmes « compagnes d’oreiller », ni l’analogie faite avec les « eunuques » des « empereurs des périodes de décadence » par Simon Leys, on peut, sans être spécialiste de la Chine, considérer comme pertinente, et universalisable, l’analyse politique avancée. Mais, le concernant, la critique qui peut lui être faite concernant cette analyse, c’est que jamais celui-ci n’a même évoqué le fait que la quasi totalité des politiques dont il parle tout au long de son livre étaient justement…des hommes. 1422

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Lubin Georges) : Il est celui grâce auquel nous avons pu accéder à l’immense Correspondance de George Sand, celui que nous ne remercierons jamais assez. Et c’est, (avec l’ « aide » de son épouse), cet homme qui a consacré « quarante ans » de sa propre vie « passionnant[e] » à George Sand, cette femme exceptionnelle, dont il connaissait tout ou presque, dont il comprenait intimement les moindres réactions, qu’il a « aim[ée ]» et qui, néanmoins put se demander, concernant une simple divergence d’analyses, si celle de George Sand ne relevait pas de « l’illogisme féminin ». 1423
- Les pesanteurs de l’idéologie…
* Concernant son épouse, dans le dernier tome de cette Correspondance (24ème) publié sous la responsabilité de George Lubin, on peut lire : « Voilà que nous arrivons au terme du voyage. La dernière lettre est là, qui débouche sur le vide. Dans cette lettre, ma femme ne put longtemps se résoudre à faire la copie, destinée à l’impression »… Sans doute - mais je souhaiterais être démentie - cette référence au travail de sa femme à ses côtés fut-elle la seule…Quant à la présentation finale de son propre immense et si rigoureux travail, Georges Lubin (aujourd’hui décédé) ne s’est autorisé qu’une « Introduction » de trois pages.

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Morin Edgar) : Auteur concernant l’histoire de mai 68, dans un article paru dans Le Monde du 1er juin 1978 et réédité en septembre 2015 de: « [De 1970 à 1975] La conscience néo-féminine surgit en fondant sa revendication sur l’identité propre de la femme. […] Ces surgissement se manifestent à la fois sous forme d’une onde de choc dure, percutante, et d’une onde large, qui se diffuse et plus ou moins s’intègre. Ainsi le mouvement féminin a son fer de lance MLF, mais en même temps les grands magazines comme Elle et Marie-Claire, qui offraient les solutions préfabriquées de la culture de masse, s’ouvrent aux aspirations de la nouvelle féminité. » 1424Comment peut on afficher, sans honte, un tel mépris de l’histoire, une telle inculture historique ? Et rééditer, sans scrupules, sans gêne, de telles inepties, en 2015 ?  (Cf. Homme. Intellectuel. France. XXIème siècle. Morin Edgar)

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Poisson Martial) : Responsable, en 2002, de l’édition du Droit du Seigneur de Voltaire, il écrit dans son introduction, dans un paragraphe curieusement intitulé : « La construction d’un mythe littéraire : le mythe du bon seigneur » : « Si l’on sait aujourd’hui que le droit du seigneur n’a jamais réellement existé comme « fait social », on peut légitimement se demander pourquoi il a tant fait parler de lui et par quel mystère un thème sans objet a pu devenir un motif littéraire aussi important dans les littératures et notamment le théâtre de la plus part des pays européens ». Concernant la question qu’il pose on ne saurait mieux la dire. Mais, pour y répondre, il faudrait invalider l’assurance de sa première affirmation. Il suffit pour cela de se référer à ses propres annexes, fort utiles. On lit, parmi ceux qui en ont affirmé l’existence, des textes de Voltaire, notamment dans l’article Taxes de son Dictionnaire philosophique, dans L’Essai sur les mœurs de l’esprit des nations (Chapitre 52), dans Défense de mon oncle (Chapitre II), dans Nanine ou le Préjugé vaincu (Acte I, Scène I) ; dans l’Encyclopédie, des textes du Chevalier de Jaucourt (« Prélibation » et « Marchet ») et de Boucher d’Argis (« Droits abusifs », « Culage », « For-mariage ») et de Chambers (« Défloration »). Suivent ensuite plusieurs textes émanant de juristes. Et enfin, ces citations de Beaumarchais, d’Olympe de Gouges, Montaigne, Montesquieu, Chateaubriand…1425
Martial Poisson tente, dans son introduction, avec de réelles difficultés aisément lisibles, de maintenir cette thèse indéfendable.
Notons qu’il relève précisément dans sa préface les censures auxquelles Voltaire a du faire face et les réécritures qu’il a dû effectuer. La concernant, Beaumarchais écrivait : « On espère qu’elle (la pièce) triomphera des scrupules de la censure et de la police, et que nous la verrons enfin représentée. » (p.189)
La lenteur de l’historiographie, au déni du réel…

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Sous titre) : [2013]Le sous titre du documentaire de Michèle Dominici (pour Arte) consacré à l’histoire des luttes des Suffragettes britanniques jusqu’à leur succès final en 1928 : « Ni paillassons, ni prostituées », dont je doute fort qu’il ait été le choix libre de sa réalisatrice, relève incontestablement d’une historiographie patriarcale. Comment il fut décidé devrait d’être connu.  1426

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Walter Gérard) : Gérard Walter, historien de la Révolution française, concernant le rôle que Michelet attribue à Théroigne de Méricourt, auteur de : « La réhabilitation de la « fameuse amazone » tentée par Michelet fait honneur à ses sentiments de galant homme mais ne saurait être prise au sérieux. » Suivi de : « Les documents publiés dernièrement par O. Ernst dans son livre sur Théroigne de Méricourt sont accablants pour elle. » 1427

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Wikipédia) (1) : Un exemple de parti-pris patriarcal parmi tant et tant d’autres. Voici le début de la présentation concernant Marie Lafarge  par Wikipédia (découverte en décembre 2014) : « Marie Fortunée Capelle, connue sous le nom de Marie Lafarge (15 janvier 1816-7 novembre 1852), est une criminelle française. » […] Cette accusation, non fondée, non justifiée, légitime toutes les injustices du procès qui l’a rendue responsable de la mort de son mari et légitime toutes les injustices du procès qui l’en a accusée. Plus encore, par ce seul constat, les doutes si nombreux qui n’ont cessé de peser sur le verdict sont effacées. Lire d’elle ses Mémoires, 1428, ainsi qu’Heures de prison 1429, très remarquables à plus d’un titre, rédigées en prison. (Cf. Justice. Madame Lafarge, Mariage (Dot))

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Wikipédia) (2) : [Madame Goeffrin 1699-1777] est présentée comme « salonnière ». (31 janvier 2016) (Cf. Êtres humains. Enfants)

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Wikipédia) (3) : [1721-1801] Thérèse Levasseur, épouse de Jean-Jacques Rousseau avec lequel elle vécu un quart de siècle, qui donna naissance à leur cinq enfants - qu’il décida d’abandonner - dont il parle à de très nombreuses reprises dans ses Confessions est présentée comme « une lingère française connue pour sa liaison avec Jean-Jacques Rousseau ». (31 janvier 2016) (Cf. Femmes. Mère)

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Winock Michel) : Dans sa biographie de Clémenceau, évoquant les relations de cet homme « avec les femmes », il évoque des « bonnes fortunes », « un carnet de bal », « des amourettes, des passades, des caprices d’un jour ». On comprend mieux pourquoi l’auteur du Siècle des intellectuels n’avait trouvé qu’une seule femme méritant, selon lui, d’y figurer [Simone de Beauvoir]. (Cf. Clémenceau (Divorce)) 1430  
* Ajout. 3 septembre 2014. À la relecture plus précise ce matin du Siècles des Intellectuels 1431 je découvre que Simone de Beauvoir, la seule intellectuelle française du XXème siècle pour Michel Winock, n’est même pas, en elle-même, spécifiquement citée. C’est en effet dans le chapitre III intitulé « Les années Sartre » et dans une section 47 intitulée : « Deuxième sexe » que Simone de Beauvoir est traitée. Qui plus est, On peut noter que, sous ce titre, à l’instar du jugement de Flaubert concernant George Sand, Michel Winock considère, dans cette même section, qu’elle appartenait (appartiendrait ?) au « troisième sexe». L’inculture féministe dans ces quelques pages de Michel Winock est indécente, tout comme l’est la superficialité et la grossièreté de ses pseudo analyses.
Le concernant, on lit sur Wikipédia : « […] Michel Winock mène par ailleurs une carrière dans l'édition : membre de la revue Esprit à partir de 1962, il devient conseiller puis directeur littéraire aux Editions du Seuil. Il y crée les collections L’Univers Historique et Points Histoire (en 1971). Il contribue ainsi à ce qui peut être considéré comme un âge d'or de l'édition historique en France. »
Pour ma part, je considère que la responsabilité politique de tels auteurs et de tels éditeurs (nombreux) en matière de freins posés aux avancés, aux apports féministes et donc de régression intellectuelle et politique doit être posée.
* Je me dois dire, à cet égard - pour être honnête - préciser que c’est M. Winock qui est responsable de la non publication au Seuil de mon livre sur Le Droit de cuissage, faute d’avoir accepté les plus de cent pages [toujours en ma possession : un beau cas de figure…] qu’il m’avait proposées de publier, entièrement réécrites par lui, ou une autre, je n’ai jamais su. Ceci clarifié, je pense pouvoir dire que, sans cet épisode, mon jugement le concernant n’en aurait pas été modifié.
* Sans rien retirer de ses responsabilités, ni globalement de celles du Seuil, c’est peut être du fait de ses agissements et de la censure de mon livre, que j’ai souhaité maintenir un certain niveau d’exigences intellectuelles (féministes). (Cf., Féministes (Intellectuelles), Féministes (Intellectuelles de gauche))

« Sciences » sociales. Histoire (Historiographie patriarcale. Ziegler Jean) : Jean Ziegler, dans un livre publié en 2015, intitulé Les nouveaux maîtres du monde, auteur de : « La classe dirigeante de l’archipel (du Cap Vert) est composée essentiellement de métis, nés des amours entre Portugais et Africaines ». De combien de viols le mot « amour » a t-il été le cache ? De quel déni des effets de l’esclavage des auteurs dont on ne peut dénier l’anti-impérialisme ont ils été les vecteurs ? Cette vision unisexuée de l’histoire nécessairement se perpétue : une filiation politique intellectuelle est indéniable entre ce déni des violences (et donc leur caution) entre Portugais et Africaines et ces autres constats pouvant apparaître à première lecture, comme peu signifiants et indignes d’être remarqués. L’auteur note ainsi incidemment au Brésil, sa réception par « un comité (de lutte) qui l’attend », composé d’anciens ouvriers licenciés, d’un libraire sans travail, des paysans sans terre, de « deux femmes, dont l’une d’une grande beauté en robe rouge ». On peut lire aussi ce lapidaire constat : « Il a 28 ans, quatre enfants, une épouse usée par la misère. » 1432

XXII. Sexe-s [sexisme, « Sexualité », Sexuel…]

I. Sexe-s :Sexe (1,2,3,4) ; Sexe (Femme) (1,2,3,4,5,6,7,8) ; Sexe (Homme) (1,2) ; Sexe. Homme (Genet Jean) ; Sexe. Homme (Sade) ; Sexe (Homme) Zemmour Éric) ; Télévision ; Sexes ;Sexe-s (Université, Recherche) (20) ;II. Sexisme : Sexisme ; Beauvoir (Simone de) ; Discrimination ; Femmes ; Sexisme / Racisme / Homophobie / Xénophobie ; Sexisme (Université. Recherche) (6) ;III. « Sexualité-s » :Sexualité (1,2,3,4,5) ; Dépénalisée ; Sexualité-s (Université. Recherche) (7) ;IV.Sexuel-les :Abus ; Besoin ; Objet ; Plaisir ; Division sociale et sexuelle du travail, du pouvoir) ; Éducation ; Impuissance (dite) (1,2) ; Identité ; Liberté ; Orientation ; Droits (sexuels) et reproductifs ; Mutilations ; Mutilations (Sade) ; Sexuelles (Questions) ; Sexuel-les (Université, Recherche)(16)22 février 2016 : 50 items

I. Sexe-s :

Sexe (1) : D’abord et avant tout, doit être considérée comme l’un des organes du corps humain, celui qui, par ailleurs, différencie l’homme de la femme (sans évoquer les animaux). Définir un être humain comme ayant « un sexe », par « son sexe », a fortiori, identifier l’une des deux moitiés de la population comme étant « le sexe » (beau, faible, fort, exquis, victime, deuxième, troisième…) c’est sinon nécessairement les y amalgamer, sinon les y réduire, c’est, à tout le moins, permettre, cautionner cette ambiguïté entre l’organe et l’être. C’est ouvrir la brèche de la séparation entre le sexe et la personne, c’est ouvrir la voie à leur autonomisation respective. Une voie royale (nécessaire) pour la légitimation du proxénétisme. (Cf. Êtres humains. Corps, Proxénétisme)

Sexe (2) : L’assimilation du « sexe » à la personne a d’abord eu, sous réserves de recherches plus exigeantes, les femmes pour objet. Elles y ont été subsumées. Y inclure les hommes - de plus en plus fréquent - c’est universaliser cette assimilation, c’est cautionner l’identification, l’abaissement des êtres humains à leur [seul] sexe. C’est les nier en tant qu’êtres humains, dorénavant prioritairement, sinon essentiellement, définis par leur sexe ; c’est permettre l’animalisation du monde.

Sexe (3) :La première édition du Dictionnaire de l’Académie française [1674] permet de préciser « les réserves » évoquées. On lit : « SEXE. s. m. Ce qui fait la difference du masle & de la femelle parmi les animaux. Sexe masculin. sexe feminin. on dit qu'il se trouve des animaux qui ont les deux sexes. Les hermaphrodites ont les deux sexes. On a peine à connoistre le sexe dans les oiseaux. On tua tout sans distinction de sexe, ny d'âge. Elle a du merite au dessus de son sexe. Quand on dit, Le beau sexe, ou absolument, Le sexe, on entend tousjours parler des femmes. Il faut avoir consideration pour le sexe. Le sexe est fragile. la foiblesse, l'inconstance du sexe. » (Cf. . Êtres humains, Femmes, Pornographie, Patriarcat, Sexisme)

Sexe (4) : « Le sexe et… », « Le sexe de », « Le sexe, (virgule) » « Le sexe dans …) : à bannir. Comme « le sexe » tout court, sauf s’il s’agit de désigner spécifiquement celui d’un homme et/ou d’une femme. (Cf. Femme (Et))

Sexe (Femme) (1) : Balzac, dans une lettre adressée à Madame Hanska, auteur de : « Toi seule et Anna (sa fille) vous êtes tout le sexe pour moi. L’aventure de la Visc[conti] et celle de la Chouette (anciennes maîtresses, lui disait-il) m’ont fait considérer le contact d’une femme comme la chose la plus dangereuse, la plus malheureuse et la plus venimeuse qu’il y ait sur terre pour l’homme.» 1433

Sexe (Femme) (2) : Léon Bloy (1889), auteur de : « Le central concept de ce livre est le sexe physiologique de la femme autour duquel s’enroule ou se débobine implacablement sa psychologie toute entière. Pour parler net, la femme dépend de son sexe, comme l’homme dépend de son cerveau. » 1434. (Cf. Femme (Khmers rouges), Penser (Femme), Proxénétisme. Bloy Léon, Sexe [...] )

Sexe (Femme) (3) : Une femme au commissaire Maigret, concernant une jeune fille ‘dévergondée’ : « J’en ai rougi pour mon sexe ». 1435 Au pied de la lettre, amusant, sinon comique. Plus fondamentalement, ce sont l’ensemble des références au « sexe » - quel que soit l’adjectif auquel il est, dans toutes ses déclinaisons, accolé - pour qualifier des personnes (hommes et femmes) qui doivent, pour en comprendre l’absurdité, être prises au pied de la lettre. Et, surtout, pour permettre de comprendre comment l’emploi de ce terme s’est avéré, depuis des siècles qu’il est employé, un piège mortel concernant l’évolution de la pensée de l’être humain. (Cf. Femmes, Patriarcat)

Sexe (Femme) (4) : […] Simone de Beauvoir, auteure de : […]  « ce n’est pas de ma faute si, en France, en particulier, dès qu’on parle de ‘femme’, on pense immédiatement ‘sexe’. C’est précisément parce que la femme a été réduite par les hommes à être avant tout ce qu’elle est pour l’homme, c’est à dire presque exclusivement : ‘un sexe’. […] » 1436  

Sexe (Femme) (5) : Gabriel Legouvé [1764-1812] Poète. Auteur de : « Tombe aux pieds de ce sexe à qui tu dois ta mère. »  1437 Laisse sans voix…

Sexe (Femme) (6) : Michel Leiris [1901-1990] Auteur de : « Dans la femme, un sexe, comme un animal dans sa coquille ». 1438 Idem…

Sexe (Femme) (7) : Dénommé, qualifié par Sade (liste fort loin d’être exhaustive) de : « gouffre impur et fétide » ; « con » [« affreux »] ; « fente délicieuse », «petit orifice » (d’une enfant) ; « trou » [« beau », « mignon »] (d’une enfant) ; « vagin » [« étroit », « baillant »] ; « partie infecte »  ; « l’antre odieux » ; « maudite fente » ; «orifice » ;  « motte entrouverte » ; « canal » ; « conduit » ; « local » ; « devant » ; « route » ; « obstacle » ; « réduit » ; « brèche », « voie » mais en règle générale, très inférieur en jouissance à celle que procure, pour lui, le « cul ». « Apprenez, mon enfant, que c’est la même chose ; une femme est femme partout, elle ne fait pas plus de mal à prêter son cul que son con, sa bouche que sa main, ses cuisses que ses aisselles ; tout cela est indifférent. […] » 1439 Cf. aussi : « Je fous tout ; et pourvu que mon vit monstrueux blesse ou déchire, ce qu’il pourfend me devient égal. » 1440 Dès lors, « la bouche, le con, le cul », hommes ou femmes, violences, torture ou non, peu importe. (Cf. Homme. Sade, Femme-s, Sexe. Homme, Pornographie)

Sexe (Femme) (8) :Entendu en 2015 dans une émission consacrée à Auguste Rodin évoquer l’invitation à ne pas (ne plus ?) considérer « le sexe féminin » comme « obsession sexuelle » ( ?), mais « comme organe de la création, de la production de la vie »…Et ce suivi, sans excès d’inquiétude, sans égard de la simple logique, d’une présentation du même Rodin par Philippe  Sollers comme « un faune en action ». 1441
- J’ai alors pensé à l’« argument » dont tant pourrait de prévaloir : « Moi, vouloir la violer, mais, non, Monsieur le juge ! Je voulais connaître, je rendais hommage à l’organe de la création, je me régénérais dans l’organe de la production de la vie » !
* Il n’est pas innocent que cette même émission ait tenté bien maladroitement, en réalité assez grossièrement, de réhabiliter Rodin dans ses relations avec Camille Claudel.

Sexe (Homme) (1) : Quel-le poète-sse, quel-le écrivain-e, quel-le esthète, a-t-il/elle vanté la beauté de l’organe constitutif de l’identité masculine ? Genet ? (Cf. Être humain (Corps), Homme, Personne)

Sexe (Homme) (2) : Le sexe masculin censé être le signifiant suprême des hommes, n’est pourtant jamais (ou presque), dans l’art, la littérature, représenté dressé. La pornographie a remédié à cette trop visible et gênante absence. (Cf. Sciences humaines (Psychanalyse. Freud Sigmund), Pornographie)

Sexe (Homme. Genet Jean) : Jean Genet, auteur de : […] « Adore à deux genoux, comme un poteau sacré
 / Mon torse tatoué, adore jusqu’aux larmes : Mon sexe qui te romps, te frappe mieux qu’une arme/ Adore mon bâton qui va te pénétrer // Il bondit sur tes yeux; il enfile ton âme
/ Penches un peu la tête et le vois se dresser / L’apercevant si noble et si propre à baiser/ Tu t’inclines très bas en lui disant: ‘Madame’ ! […] » 1442 (Cf. Justice. Juges. Genet Jean)

Sexe (Homme. Sade) :Dénommé par Sade (liste fort loin d’être exhaustive) : « engin » [« noir et mou », « sec et noir », « triste », « furieux », « le plus médiocre », « le plus étonnement petit », « assez gros », « petit et très dur », « absolument couvert de pustules, de chancres, de vermine », « vilain », « petit », « monstrueux », « superbe », « merdeux », « mort », « en miniature »] ; « membre » [« sublime », « semblable à celui d’un mulet », « plus gros que la taille de la petite fille », « roide et en colère », « de fer », « très ordinaire », « petit, noir et tout rabougri », « affreux », « tyrannique », « superbe », « petit, vieux, pâle et ridé »] ; «arme» ; « instrument » [« court et molasse », « nerveux », « en fureur », « petit »] ; « morceau » ; « hochet » [« redoutable », « plus dur qu’une barre de fer »] ; « instrument » [« prodigieux », « toujours écumant »] ; « anchois» [« petit et vilain », « libertin »] ; « saucisson » ; « taureau » ; « vit» [« sec et mutin », « nerveux », « dur et bandant », « molasse et baveux », « écumeux de luxure», « mollet, guère plus long que le petit doigt », « en l’air », « musculeux », « mesquin », « superbe », «effrayant », « défaillant », « extraordinairement petit », « énorme », « flasque », « foudroyant », « triste », « victorieux », « de mulet », « furieux », « très médiocre »] ; « outil» [« long et vigoureux », « molasse enfin rendu à la vie », « d’une longueur et d’une grosseur effrayante », « énorme », « flottant », « rouillé », « si humble et si piteux qu’il fallait presque des lunettes pour se douter de son existence »] ; « pieu» ; « relique » ; « paquet » ; « poutre » [« monstrueuse »] ; « dard» [« monstrueux »] ; «glaive » [« monstrueux »]  ; « bourreau » ; « objet» ; « monstre » [« énorme »] ; « arme » ; « machine »…, remplaçables par une « machine fort ingénieuse qui servait au viols [d’un] libertin » 1443 [plusieurs fois à nouveau décrite dans La nouvelle Justine] ; « les tristes dépouilles de son humanité fléchissante » ; « les flambeaux éteints qu’il faut rallumer » 1444 Sans oublier : [« le »] « Dieu» 1445, ni « le vit qui menace le ciel ». 1446 Il prendre ces termes à la lettre, réfléchir à leur signification. Et cesser de rire. (Cf. Homme. Sade, Sexe. Femme, Violences contre les femmes)
* Ajout. 13 octobre 2015. Concernant le sperme, toujours chez Sade : « semence » [« abondant », « impudique »…] ; « liqueur » ; « un venin qui rend méchant» ; « âcre superflu de couilles » (À poursuivre)…

Sexe (Homme. Zemmour Eric) : On lit dans le livre d’Eric Zemmour, Le premier sexe, page 87 : « Ce n’est pourtant pas la première fois (en 2005 ?) que l’homme est tenté d’abandonner le lourd fardeau qu’il a entre les jambes » tandis que, page 134 (à la fin du livre), il écrit, après avoir évacué les femmes du champ de  l’histoire : « Il me semble en revanche que la plus grande résistance (à ?) viendra des hommes, trop contents de s’être enfin débarrassés du fardeau qui court entre leurs jambes. […]» 1447

Sexe (Télévision) : Parler de « sexe » à la télé (à la radio) provoque immédiatement - réaction quasi chimique - le rire. Vrai aussi dès lors qu’une femme dénudée ou nue apparaît sur l’écran. (Cf. Femmes, Mise à nu des êtres)

Sexes : Les sexes de l’homme et de la femme, autrefois appelées « parties honteuses » [de leurs corps] sont dorénavant considérés comme les « fondements centraux » de leur identité et /ou de leur intimité. Hommes et femmes ont été subsumés dans et par leurs sexes, eux-mêmes dissous dans leur supposée « sexualité ». Est-il homo ? Est-elle lesbienne ? N’est-ce pas la question qui vient, de plus en plus fréquemment, en premier, à l’esprit  pour désigner un homme ou une femme ? Quelles sont celles, autrement plus fondamentales, qui sont, dès lors, sinon hors sujet, du moins considérées comme secondaires ? Le sexe comme identifiant premier de l’être, comme substitut à l’être1448(Cf. Sexualité)

Sexe-s (Université. Recherche) : [2014. 2015] Quelques intitulés de séminaires, colloques, appels à contrats, thèses, articles, livres ... :« Mon corps a-t-il un sexe ? Sur le genre, dialogues entre biologies et sciences sociales » ; « Le sexe du militantisme » ; « Autour des critiques du concept de sexe » ; « La guerre d'Algérie, le sexe et l'effroi » ; « Éduquer à l'égalité entre les sexes à l'école » ; "Sexe en public" ; « L’œil, la scène et la hantise du sexe» ; « Le cerveau a-t-il un sexe» ; « Le squelette a-t-il un sexe ?» ; « La voix a-t-elle un sexe ? » ; « Transgression et banalisation du sexe dans la publicité sur Internet » ; « Le sexe de la Femme » ; « La violence a t-elle un sexe ? » ; « Différences, (in)égalités entre les sexes dans la famille » ; « Inégalités entre sexesdans la famille, à l’école et au travail : approches comparées » ;  « L'objet « sexe » dans les savoirs, les techniques et les pratiques de la biologie et de la médecine au XIXe-XXe siècle » ; « Le sexe sous l'œil des sciences de l'homme (France : 1868-1914) » ; « De l'ambivalence sexuelle à l'origine des sexes » ; « Sexe, race et médecine : regards sur l'anatomie sexuelle des Africain(e)s (fin XVIIIe siècle-milieu XXe siècle) » ; « Evaluer le sexe ‘anormal’ : les outils médicaux de la deuxième moitié du XXe siècle (France) » ; « Quand Arnold est devenue Arlette. Une opération de changement de sexe à La Chaux-de-Fonds en 1941 » ; « Réformer l'état civil : la dualité du sexe en débat. France, XIXème siècle »
 ; « La construction de ‘la femme ménopausée’ comme catégorie de sexe dans le discours médical du XIXème siècle à nos jours » ; « Corps, imagination et pouvoir : le rôle du ‘sexe’ dans l'étiologie de la grossesse nerveuse (XIXe-XXe siècle) » ; « Contribution à l'archéologie de la distinction sexe-genre : ce que les « perversions sexuelles » au XIXème siècle ont fait au sexe » ; « De quoi fait-on l'histoire en faisant l'histoire du sexe ? » ; « Le sexe des anges » : les manuels scolaires de SVT au prisme du genre» ; « Les sexes des pervers » ; « Sexe et politique du XXe au XXIe siècle : entre aliénation et émancipation » ; « Les politisations du sexe dans les années post 68 » ; « Un dispositif de sexe et genre créolisé. L’exemple  de  la  Guadeloupe  et  de  la Guyane » ; « Zones   d’ombre et lumières   dans   le   traitement   de   la   revendication   d’égalité   des   sexes dans la politique chilienne : du positionnement historique à un enjeu de réalisation démocratique » ; « Le sexe à l’école » ; « Le sexe de l’enquête : approches sociologiques et anthropologiques » ; « Les métiers ont-ils un sexe ? » ; « Le sexe comme art » ; « Borderline, les économies du sexe : pornographie et prostitution » ; « Femmes aliénées : la psychiatrie et le ‘sexe faible’ en Grande-Bretagne et en France (1850-1950) » ; « Genre, Travail du Sexe et Santé Sexuelle » ; « Love, Sex and War : Towards another History of 20th Century Europe » ; « Boire, une affaire de sexe et d’âge » ; « Le troisième sexe social » ; « Sexe et genre de la culture : production, médiation et consommation », (Cf. Êtres humains, Langage)

II. Sexisme :

Sexisme : Terme qui, lorsqu’il a été (sous réserves de critique) inventé, puis largement utilisé par les féministes, était, pensions-nous, pensais-je - par erreur - censé ne concerner que les femmes. Mais en toute logique, en toute cohérence - s’appliquant aux hommes et aux femmes - le terme de sexisme n’a pas en lui-même de signification féministe et n’a plus d’autre sens que celui que son auteur-e, masculinistes inclus, veut bien lui accorder. Revendiquer une loi anti-sexiste, dès lors, était une erreur d’analyse. (Cf. Sexes)

Sexisme (Simone de Beauvoir) :Pour plus de précision sur la genèse du terme, voici ce que Simone de Beauvoir disait en 1975 : « Le sexisme, c’est un mot que nous avons forgé, par analogie en somme avec le racisme ; le racisme c’est la doctrine qui pense justifier d’établir des discriminations entre les êtres humains, d’après leur race. Le sexisme c’est l’attitude qui prétend établir des discriminations entre les êtres humains, d’après leur sexe. Nous avons commencé à parler de sexisme, à propos des insultes que les hommes déversent volontiers contre les femmes […] » 1449

Sexisme (Discrimination) : Considérer le sexisme comme une « discrimination », c’est interdire toute pensée critique anti-patriarcale et en conséquence en termes de critiques de la domination masculine. Discriminer selon une norme patriarcale, non interrogée, et donc non contestée, c’est conforter le fondement et la légitimité du patriarcat. C’est donc le pérenniser.

Sexisme (Femmes) : Caroline Fourest [après avoir opposé les homosexuel-les aux homophobes] oppose « les femmes » aux « sexistes ». Illustration de la fonction patriarcale de l’emploi du terme, qui, ici, fait tout simplement disparaître… « les hommes ». 1450

Sexisme / Racisme / Homophobie / Xénophobie…: Dans tous ces cas de figure, le patriarcat est légitimé. (Cf. Êtres humains. Haine)

Sexisme (Université. Recherche) : [2014. 2015] Quelques intitulés de séminaires, colloques, appels à contrats, thèses, articles... : « Les femmes face au sexisme : confrontation ou évitement ? » ; « Analyse des stratégies de réponses aux violences sexistes » ; « Sexisme, jeux vidéo et culture geek » ; « Sous les pavés, le genre. Hacker le sexisme »… (Cf. Êtres humains, Langage)

III. « Sexualité-s »:

Sexualité (1) : Une définition qui ne soit pas une tautologie est ardemment recherchée. Encore un mot qui ne veut rien dire…Une insulte à l’intelligence. 1451

Sexualité (2) : La question dite de la « sexualité » est au cœur de tous les rapports de domination. Dès lors que ce terme est employé, c’est tout l’édifice sur lequel notre monde est bâti qui est conforté, tandis que seule sa critique l’ébranle. Il importe donc de savoir le lire, car si ce terme ne veut rien dire, il est fonctionnel. Ou, plus précisément, c’est parce qu’il ne veut rien dire qu’il est fonctionnel. Comme le « genre », et tant d’autres… (Cf. Langage. Genre)

Sexualité (3) :Pour confirmation : Un Dictionnaire des sexualités vient d’être publié, sous la direction de Janine Mossuz-Lavau. Son introduction à ce livre commence ainsi : « Je ne sais pas quelle est la question, mais je connais la réponse : ‘le sexe’ disait Woody Allen ». Je ne sais si la responsable de ce Dictionnaire - qui a même cru bon rappeler cette phrase, lors d’une émission 1452 au cours de laquelle elle présenta ce livre - connaît pas la question, mais elle connaît la réponse à ses (non) questions : [les] « Sexualités ». Il n’est pas, en l’occurrence, anodin de rappeler les multiples engagements politiques de justification de « la prostitution » de Janine Mossuz-Lavau et dès lors mieux comprendre la place accordée dans ce livre à un nombre très important de rubriques confiées à des personnes qui, comme elle, s’étaient depuis de nombreuses années engagées en ce sens. 1453 (Cf. Proxénétisme)

Sexualité (4) :Nicolas Sarkozy, auteur de : « La sexualité, c’est privé ». 1454 (Cf. Êtres humains, Vie-dite-privée)

Sexualité (5) : Entendu, ce jour, en décembre 2015, dans une émission de France Culture consacrée à la ménopause, dans la bouche d’une gynécologue psychosomaticienne : « La sexualité, c’est aussi important que les bouffées de chaleur, ou autres malaises, ou n’importe quelle maladie. » Sans aucune réaction de René Frydman, producteur de l’émission intitulée : Révolutions médicales. 1455

Sexualité (Dépénalisée) : Affirmer que « la sexualité » (pas même définie…et pour cause) serait « une affaire libre et privée » signifie « la » sortir du champ pénal, position revendiquée, sans excès de scrupules ni souvent même de questionnements, par certain-es. C’est dès lors sortir tous les rapports de domination du champ de la loi et donc justifier, légitimer le bien fondé de tous les rapports de force et de toutes les violences sur les personnes. Retour à la barbarie garantie. (Cf. Désirs, Harcèlement (Lois sur), Front National, Patriarcat, Proxénétisme)

Sexualité-s (Université. Recherche) : [ 2014. 2015] Quelques intitulés de séminaires, colloques, appels à contrats, thèses, articles... :« Religion et politiques contemporaines de la sexualité et de la filiation ; « Culture gaie, sexualité gaie » ;« Race, Religion and Sexuality. Agency and Positionality as Intersectional Strategies » ; « Foucault, la sexualité, l’Antiquité : 30 ans après » ; « Hétéronormativité, sexualité et injonction à la maternité : quelles pratiques d’émancipation ? » ; « Handicaps, intimité et sexualités ; « Conférence européenne des géographies des sexualités » ; « Traverser les frontières : sexualités, médias et espaces (urbains) » ; « Femmes et sexualités » ; « Les visages de la sexualité féminine dans le monde » ;  « Sexualités : des lieux et des liens » ; « La sexualité à l'école et dans la famille » ; « Culture, violence et sexualité dans la psychiatrie de Fanon » ;« Normes, trans-identités et inventions des sexualités   ; «  Erotisme et sexualité dans les arts du spectacle » ; « Sexualité, prévention du sida et homophobie » ; « Sexualités et enfermement en Europe » ; « La sexualité au Goulag   ; « Lasexualité en prison » ; « Réguler la sexualité, perspectives historiques » ; « Mœurs et sexualité au bagne » ; « L'asile un instrument de régulation de la sexualité féminine » ; « Extases divines et amours humains entre les murs sacrés. Présence et absence de la sexualité dans les couvents féminins de l’Italie Tridentine » ; « Sexualités et violences sexuelles en institutions fermées-Perspective européenne » ; « Les représentations de la sexualité pour les soldats de terre de l’armée grecque » ; « Normes, trans-identités et inventions des sexualités »; « Dictionnaire des sexualités » ; « Politique et sexualité » ; « Éducation à la sexualité en Picardie. Pratiques, représentations et obstacles » ; « A-t-on toujours eu un “genre » ? Histoire de la sexualité et genèse du genre » ; « Recherches en sciences sociales sur la sexualité » ; « L'objet sexualité est-il soluble dans le champ des scripts sexuels ? » ; « Scripts interpersonnels et sexualité interdite. S’arranger avec les normes par l’individualisation sexuelle » ; « Au bonheur des rencontres. Sexualité, classe et rapports de genre dans la production et l’usage des sites de rencontres en France » ; « Parler de sexualité en entretien. Comment rendre publics des propos privés » ; « Penser l’invisible : la sexualité dans les séries animées françaises pour enfants » ; « Sexualité médiatique chez Michel Houellebecq » ; « Sexualité, secrets et séropositivité : la difficulté de dire et de parler » ; « Les discours sur la sexualité dans la presse féminine : le tournant des années 1968 » ; « Sexualité et redistribution des pouvoirs dans les séries américaines » ;  « La sexualité des sujets transgenres et transsexuels saisie par les médias » ; « Le « cyber-onanisme », une sexualité technicisée et individualisée » ; « Sexualité et communauté familiale, le regard de l’anthropologie » ; « De la légitimité de l’État à communiquer sur la sexualité. Le cas des campagnes de prévention du sida entre 1987 et 2007 » ; « Paradoxe et conflits autour de la sexualité des personnes ‘handicapées mentales ‘ en institution spécialisée » ; « L’homosexualité, une « question difficile ». Distinction et hiérarchisation des sexualités dans l’éducation sexuelle en milieu scolaire » ; « De la libération des enfants à la violence des pédophiles. La sexualité des mineurs dans les discours politiques des années 1970 » ; « Les trans comme parias. Le traitement médiatique de la sexualité des personnes trans en France » ; « Genre et sexualité » ; « Problématisations de la sexualité à l’époque de la féminisation de la médecine » ; « Sexualité, séropositivité et secrets » ; « Sexualité, reproduction et VIH » ; « Sexualité, médicalisation et égalité de genre. Un ménage à trois qui fait problème » ; « Problématisations de la sexualité à l’époque de la féminisation de la médecine » ; « Sexualité » ; « Sexualités, sensualités, socialismes » ; « L'émergence de la sexualité et du pouvoir psychiatrique au XIX siècle » ; « Sexualité(s) et études féministes : quels problèmes ? » ; « Les Grecs, le genre et la sexualité» ; « Les recherches sur la sexualité et le sida sous les fourches caudines du néolibéralisme » ; « Sexualités en révolutions, XIXe, XXe, XXIe siècle » ; «  Discours et théorisations des sexualités» ; « Définitions concurrentes du genre et de la sexualité dans les mouvements féministes » ; « Assister la sexualité de la personne en situation de handicap : une cause sexuelle pas si nouvelle » ; « Queer Maroc : Sexualités, genres et (trans)identités dans la littérature marocaine » ; « Secularism and Sexuality : A Genealogy through Family Law » ; « Sexualités : des lieux et des liens » ; « Raconter les sexualités depuis la marge » ; « Sexualités : des lieux et des liens » ; « Normes, trans-identités et inventions des sexualités » : « Genre(s), sexualités, langage: un nouveau champ d'études? »(Cf. Êtres humains, Langage. Genre)

IV. Sexuel-le :

Sexuel (Abus) : Signifie que l’usage dit « sexuel » d’un être humain - appréhendé en fonction de son utilité (pour l’autre) - est légitime. Dans la foulée, on peut même évoquer (sans guillemets) la « lutte contre les abus dans le commerce du sexe », sans même s’interroger sur la signification holistique, globale, politique, morale de ces mots mis bout à bout …. (Cf. Politique (Abus), Politique (Utilitarisme) Proxénétisme) 1456

Sexuel (Besoin) : Pour reprendre diverses définitions données du terme, s’il s’agit :
- d’une « exigence née d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie [organique]», alors la question de « l’exigence » se pose ;
- d’une « nécessité impérieuse », alors la question de « la nécessité » se pose ;
- d’un « sentiment de privation qui porte à désirer ce dont on croit manquer », alors la question du « manque » se pose ;
- de « quelque chose » considérée comme « nécessaire à l'existence », de « l’état qui résulte de la privation du nécessaire ».
Dans chacun de ces quatre cas de figure, où se situe l’autre ?

Sexuel (Objet) : Les femmes, que les féministes ont depuis longtemps dénoncées comme étant traitées comme des « objets sexuels », sont dorénavant considérées comme  « sujet[es]s de leur sexualité » 1457 : un grand pas en avant…

Sexuel (Plaisir) : Sans autre référence à l’autre, porte en soi sa négation. Et donc potentiellement sa mort. En sus, le lien si souvent présenté comment nécessairement évident entre ces deux termes est mensonger, absurde, grossier. Tout simplement faux. (Cf. Femmes Écrivaines (Colette), Désirs, Jouir, Libertin, Personne, Plaisir, Pornographie, Violences contre les femmes)

Sexuelle (Division sociale et sexuelle du travail, du pouvoir) : La division sociale du travail renvoie à une analyse marxiste du capitalisme ; la division sexuelle du travail à une analyse féministe du patriarcat. Les assimiler, les amalgamer, c’est dissoudre l’un dans l’autre. Deviner lequel…

Sexuelle (Éducation) : Entendu sur France Culture : « Le viol, l’inceste, l’homosexualité [dont « il faut parler aux enfants »] : sujets périphériques à l’éducation sexuelle. » 1458

Sexuelle (Impuissance dite) (1) : Souvent, révèle la vérité jusqu’alors cachée. Par ailleurs, dans cette hypothèse, je n’ai jamais vraiment compris clairement de quoi les hommes devaient, en l’occurrence, s’excuser et/ou être ‘désolés’. S’il est vrai qu’ils sont, en règle générale, peu loquaces sur le sujet, il est aussi vrai qu’ils ont rarement le temps de s’en expliquer, tant, si souvent, les femmes veulent si ardemment les convaincre - et se convaincre - que ce-n’est-pas-grave-et-que-ça-arrive-à-tout-le-monde. Toujours appelé par certain-es : « déconvenues [des hommes]». (Entendu mars 2013).

Sexuelle (Impuissance dite) (2) : Pierre Drieu La Rochelle, auteur de : « Je jouis aussi de mon impuissance sexuelle qui me délivre à demi des femmes. » 1459 (Cf.  Jouir)

Sexuelle (Identité) : Une loi Argentine du 4 mai 2012 détermine l'identité sexuelle comme « le vécu intérieur et individuel du sexe tel que la personne le ressent elle-même, ce qui peut correspondre ou non au sexe enregistré à la naissance, incluant le vécu personnel du corps. » Sous réserve d’une réelle connaissance de ce texte, alors, sous couvert de défendre les intérêts - légitimes - des travestis et des  transsexuel-les, « le sexe » est bien en passe d’avoir raison de l’être humain - et par la même, de la différence homme/femme - qui y est subsumée. Le patriarcat à la trappe…1460 Et la confusion intellectuelle érigée en norme politique, au sein de la quelle on nous somme de vivre et de penser.

Sexuelle (« Liberté ») (1) : [2002] Une jeune fille, 17 ans, arrive, seule, aux urgences pour « mal au ventre ». On découvre qu'elle a des contractions et qu'elle va accoucher. 1461

Sexuelle (« Liberté ») (2) : [2012] Dix ans plus tard, une autre jeune fille, 15 ans, accouche, seule, dans les toilettes de son lycée. 1462 (Cf. Infanticide)

Sexuelle (Orientation) : Terme censé enrichir les identités des êtres humains, y compris de ceux et celles dont l’identité est niée (dans le sens de :  ‘carte de’), de ceux et celles qui n’ont jamais entendu parler d’homosexualité, de ceux et celles qui sont dans la confusion concernant leur identité, de ceux et celles qui ont évolué, de ceux et celles qui n’ont aucune relation sexuelle avec quiconque, de ceux et celles qui refusent de se laisser catégoriser par ce qu’ils et elles estiment ne pas les définir. Bref, encore un grand progrès.

Sexuels (Et reproductifs. Droits) : Permet d’évoquer concomitamment l’avortement, l’IVG, la natalité, l’accouchement, l’allaitement, le sida, et même le viol, « la violence - dite - domestique » 1463 sans porter aucun jugement de valeur, ni avoir à prendre position. Fonctionnel... (Cf. Justice. Droits)

Sexuelles (Mutilations. Procès) : Il est plus courageux - humainement, politiquement - de s’être engagée aux côtés des victimes de mutilations sexuelles et de les défendre en justice (notamment pour l’avocate, Linda Weil-Curiel, la première à le faire, quasiment seule contre tous et toutes, à quelques exceptions féministes près, et ce sans abandon de poste, des dizaines d’années après) que de lutter contre la peine de mort, si souvent si facilement considérée - à grand tort - comme étant le nec plus ultra de la défense des « droits de l’homme ». Et vertueux de ne pas le [s’en] faire valoir. (Cf. Droits de l’homme, Politique (Morale), Vertu)

Sexuelles (Mutilations. Sade) :Parmi les innombrables tortures sexuelles lisibles dans les Œuvres de Sade, on peut citer celles concernant des scènes d’infibulations sexuelles. « Le bourreau qui va rétrécir les voies s’arme d’une longue aiguille, au bout de la quelle est un fil ciré. […] Mais ici le caractère violent de Zulma se décide ‘Je veux lui coudre le con ; ma sœur se chargera du cul.’ […] Et sans s‘inquiéter ni du sang qu’elle va répandre, ni du sang qu’elle occasionnera, le monstre, en face des scélérats que ce spectacle enflamme, ferme hermétiquement, au moyen d’une couture, l’entrée du vagin de Justine… Et l’autel de Sodome se barricade de la même manière…[…] Les fils se rompent. Les tourments de l’enfer n’égalent pas ceux qu’endure Justine ; plus ses douleurs sont vives, plus paraissent piquants les plaisirs de ses persécuteurs. Tout cède enfin à ses efforts ; Justine est déchirée. » 1464 (Cf. Violences)

Sexuelles (Questions) :Sous la formulation de « questions sexuelles », il peut être concomitamment question de : « mutilations sexuelles et lesbianisme »…1465

Sexuel-les (Université, Recherche) : [ 2014. 2015] Quelques intitulés de séminaires, colloques, appels à contrats, thèses, articles... : «  Jean Louis Barrault ou le théâtre comme métaphore de l’art sexuel » ; « Masters of Sex ou la maîtrise de la visibilité sexuelle » ; «  Dictionnaire pénal non amoureux du sexuel » ; « Normes, différences sexuelles et pratiques médicales » ; « Construction de l’identité et différences sexuelles » ; « ‘Théorie du genre’ et normes sexuelles : l’écho d’une polémique en milieu scolaire » ; « Normes sexuelles, normes contraceptives et normes corporelles en institution de protection sociale. Une intimité mise en visibilité » ; « Le sexuel et l’actuel » ; « Quelle ‘révolution’ sexuelle» ; « De la politique sexuelle de Witold Gombrowicz » ; « Le Vatican contre la dénaturalisation de l’ordre sexuel : structure et enjeux d’un discours institutionnel réactionnaire » ; « Quarante ans après que reste-t-il des scripts sexuels» ; « La perspective des scripts sexuels, entre théorie et méthodologie » ; « Des scripts aux champs sexuels ? Sociologie du désir et rapports de pouvoir »; « Les politiques sexuelles du blues » ; « Ripostes catholiques : mobilisations conservatrices autour d’enjeux sexuels et reproductifs » ; « Parias sexuels» ; « Sociabilité et hiérarchie sexuelle dans une sex party gaie à New York » ; « Populations subsahariennes en contexte migratoire et santé sexuelle » ; « Genre, excision et normes sexuelles » ; « Genre, discrimination et réseaux sexuels » ; « Les enjeux de la santé sexuelle en contexte migratoire » ;  « Causes sexuelles : sexualités et mobilisations collectives » ; « L ‘émergence d’une cause sexuelle en contexte postsocialiste : mobilisations gaies et lesbiennes en Pologne entre contre mobilisations nationalistes et alliances transnationales (2001-2010) » ; « The International determinants of sexual minority rights in new European Union member-States » ; « Vicissitudes et ambiguïtés d’une cause : la liberté sexuelle des hommes gais » ; « La cause des travailleurSEs sexuelLEs  : le Syndicat du Travail du Sexe, entre stratégie syndicale et minorités sexuelles» ; « Abolitionnisme, années 1950. Recompositions, investissements et consécrations d’une cause sexuelle» ; « Du Nous, les femmes, au Nous, les lesbiennes  : généalogie d’une cause sexuelle et mises en crise du sujet politique duféminisme en France (1970-1984) » ; « L’évolution de la répression de la conduite sexuelle déviante de la révolution française à nos jours » ; « (Dis)continuités sexuelles»  ; « Morale sexuelle contemporaine et luttes féministes » ; « Médecine procréative, différence sexuelle et égalité des sexes »… (Cf. Êtres humains, Langage. Genre)

XXIII. Violences

I. Viol : Viol ; Correctionnalisation (du) ; Culture ; Impuissance (des femmes) ; Faire ; Fan ; Hymen ; Langage ; Naouri (Aldo) ; Romans anglais. (XIXème) ; Tentative (de) ; Vallet (Odon) ; Vergès (Jacques) ; Vocabulaire (du) ; (EtVol) ; Viols « en série »  (en bande organisée, en réunion, collectifs) (16) ; II. Violence : Violence (1,2) ; Conséquence ; « Cycle de (la) » ; Rousseau ; Stress post traumatique (6);III. Violence. Sade :Sade (1,2,3) ; France Culture ; Jeangène Vilmer (Jean-Baptiste) ; Le Monde ; Miller (Alice) ; Prix ; Sacher-Masoch (Leopold von) (9) ;IV.Violeur :Dénégation ; Dr Tordjman (Gilbert) ; Violeurs « en série » (en bandeorganisée, en réunion, collectifs) » (3) ; V. Violences : Violences (de la loi) ; Violences des lois religieuses ; Charia ; Dix commandements ; Encyclique Rerum Novarum ; Islam (Islamisme) (6) ;VI. Violences à l’encontre des enfants. Infanticides / Violences incestueuses : Infanticide-s :Beccaria (Cesare) ; Père (1,2,3) ; Mère ; Michelet ; Revendication (7) ; Violences incestueuses : Inceste ; Dolto (Françoise) ; Ferré (Léo) ; Horreur des termes ; Lolita ; Mythe ? ; Naissance ; Négation (de). Freud Sigmund ; Père (« attachement excessif » au) (10) ; VII. Violences à l’encontre des femmes : Violences faites aux femmes ; Coutume ; Création d’un Observatoire ; Crimes d’honneur ; Criminels de paix ; Dire (1,2) ; Dumas. Alexandre, fils ; Enquêtes ; Erreur ; Fantasmes ; Frémiot (Luc) ; Gifle ; Guy Gilbert ; Langage ; Martin-Fugier (Anne) ; Message au répondeur de Là-bas si j’y suis ; Nationalisme / Impérialisme ;Négation / Négationnisme) ; Pardon ; Rues de Paris ; Silence des femmes (21) ; VIII.Violences à l’encontre des femmes : Droit de cuissage / Harcèlement sexuel. Droit de cuissage : Droit de cuissage ; Droit de cuissage (Auguste) ; Droit de cuissage (Colet Louise) ; Droit de cuissage. France. Révolution. 1789) ; Droit de cuissage (Giroud Françoise) ; Droit de cuissage (Hugo Victor) ; Droit de cuissage (Luther) ; Droit de cuissage (Michelet) ; Droit de cuissage (Pétain) ; Droit de cuissage (Simenon Georges) ; Droit de cuissage. Vaillant (Roger) (11) ; Harcèlement sexuel : Harcèlement ; Harcèlement sexuel (Avocat général) ; Harcèlement sexuel (Lois) ; Harcèlement sexuel (Lanzman Claude) ; Harcèlement sexuel (Lewinski Monica) ; Harcèlement sexuel (Question prioritaire de constitutionnalité) ; Harcèlement sexuel (Vallaud-Belkacem Najet) (7) ; IX. Violences patriarcales : Violences patriarcales (3) 25 février 2016 : 100 items

I. Viol :

Viol : Le viol est au patriarcat - et donc au proxénétisme - ce que le fouet (et le viol) est à l’esclavage.

Viol (Correctionnalisation du) : Négation du crime.

Viol (Culture) : En 1960, au terme de la journée de bizutage de l’École Vétérinaire de Maison Alfort, lors d’un défilé dans la ville, « dans une atmosphère de franche rigolade, un étudiant de quatrième année harangua ainsi la foule : ‘70 nouveaux vont être lâchés dans la ville. Maris, serez vos femmes, Femmes, serez vos filles. Filles, serez les fesses’ ». 1466 (Cf. Culture. Patriarcat)

Viol (Impuissance des femmes) : Devant l’impuissance des femmes si souvent tétanisées, confrontées aux hommes qui les violent, les battent, les agressent, il y a l’ancestrale permanence de la logique sacrificielle dont personne ne peut se considérer comme indemne. (Cf. Histoire, Femmes (Inconscient collectif))

Viol (Faire) : Entendu le 26 décembre 2014 une jeune femme africaine évoquant le viol commis par l’homme qui l’avait violée : « Il a fait ce qu’il avait à faire. » 1467
* Ajout. 6 novembre 2015.Dans le même sens, Madeleine Jacob [1896-1985] alors chroniqueuse judicaire à L’Humanité et à l’Humanité Dimanche fait état, en 1970, de l’enlèvement et du viol d’une jeune fille de 17 ans « mongolienne », par deux « pères de famille » de 20 et 30 ans. On lit : « Ils la firent monter dans leur voiture, une fourgonnette, et là… Oui… Vous avez compris. Ils l’emmenèrent à leur hôtel… Et puis, à 120 kilomètres de Paris. Et cela, pendant 10 jours.. C’était en août. Ils la maintinrent de force sous une tente. Et ils continuèrent ce qu’ils avaient commencé. » 1468 Pour la fin de l’histoire, ils furent condamnés par un Tribunal correctionnel, au sein duquel ils « devisaient très souriants et très détendus » à des peines de prison avec sursis. Ils avaient comparus libres. (Cf. Femmes (Silence), Langage. Verbe (Faire)

Viol (Fan) : Lu : « Inculpé de viol, il a remercié ses fans de leur soutien »…

Viol (Hymen) : Entendu un chirurgien Brésilien, élève de Ivo Pitanguy, nommé « le père de la chirurgie esthétique », en réponse à une question sur « la chirurgie de l’hymen » : « C’est une intervention  qu’on demande souvent à des chirurgiens dans les cas de viol. Alors c’est l’État qui règle la facture. Comme une compensation financière. » 1469 (Cf. Patriarcat. Hymen)

Viol (Langage) : Un livre paraît en 2005, intitulé : Le scandale des ‘tournantes’. Dérives médiatiques, contre-enquête sociologique’. Ce qui est, pour moi, scandale c’est d’employer ce terme. (Cf. Langage. « Sciences » sociales. Sociologie)

Viol (Naouri Aldo) : Auteur de : « Mais violez la, Monsieur ! ». Injonction adressée à un mari concernant sa femme, laquelle, à l’écoute de ce ‘conseil’ donné à son mari, avait, selon lui,  « un sourire jusqu’aux oreilles ».
- Explication de texte d’Aldo Naouri (critique du comportement du mari insuffisamment exigeant, selon lui) : « Il attendait qu’elle veuille bien. Elle lui demandait rien, donc il y va pas ». Et il poursuit, je n’ose dire, analyse : «…c’est à dire quelque chose qui véritablement remet en place la différence des sexes, avec leur fonctionnement qui est totalement différent. Le fait qu’il y ait éventuellement du désir ou pas du désir, est toujours problématique... »
Comprenne qui pourra. Traduction : Cf. plus haut.
* Précision : cette histoire vraie était raconté par lui - qui en était « tout à fait tranquille» - juste après avoir justifié qu’il fallait « apprendre à l’enfant à réprimer ses pulsions ». 1470 Et cet homme est considéré par les médias comme un « expert »…Encore un scandale…

Viol (Romans anglais. XIXème siècle) : Le viol est au cœur de deux grands livres de la littérature anglaise, Tess d’Uberville de Thomas Hardy [1891] et La route des Indes - A passage to India - de E.M. Forster [1924]. Dans le premier, le viol n’est que très allusivement évoqué (en son temps, le court passage concernant le viol, et ce alors que je n’étais pas consciente de ce qui était écrit, était pourtant resté, caché, vivace, dans ma mémoire) ; dans le second, l’auteur laisse planer l’ambiguïté sur sa réalité [ce qui n’est pas le cas du film du même nom de David Lean [1984]].

Viol (Tentative de) : Est qualifié ainsi le fait que la personne ait pu s’échapper au violeur, qu’il ait été contraint de fuir, ou que le violeur n’ait pas bandé ? La cour de cassation (Chambre Criminelle. 10 janvier 1996 n° 95-89284) a considéré que : « Commet une tentative de viol celui qui, après avoir mis un préservatif pour pénétrer la victime, renonce à son acte en raison d’une déficience physique momentanée. » Mais comment distinguer, en terme de responsabilité de l’auteur du crime, ce qui relève d’une « déficience physique momentanée » dont le violeur ne serait pas maître, qu’il n’aurait pas voulu, d’une décision de sa part, après avoir voulu violer sa victime, de cesser ses agissements criminels ?

Viol (Vallet Odon) : [2002. Philanthrope (il a donné la fortune dont il avait hérité), ‘spécialiste’ des religions], auteur de : « Entre viols et « tournantes », tourisme sexuel et pédophilie, la justice nationale et mondiale est un tribunal des mœurs. Le légal et le moral ne font qu’un entre les mains des juges et des procureurs, qui ont remplacé prêtres et confesseurs pour défendre le bien et pourfendre le mal. Que les hommes de robe défendent les femmes et les enfants est justifié, mais le bras séculier de la puissance publique leur donne les armes redoutables du procès et de la prison : la moitié des crimes condamnés en France sont des crimes sexuels. [...] On se féliciterait de ce récent intérêt de la justice pour les victimes d'agressions sexuelles si cette sévérité n'avait de graves inconvénients pour la défense des libertés et n'était de faible utilité pour la prévention des agressions. […] » 1471 (Cf. Mœurs, Viol)

Viol (Vergès Jacques) : [1988. Concernant l’un de ses ‘clients‘] Auteur de : […] « Il m’appelle au secours ; il était en prison pour viol. Je répondis évidemment à son appel et vins le soir dans sa prison. J’allais voir le juge et le dossier. – Monsieur le Juge, le viol implique un refus du rapport sexuel. Dans ce dossier, je vois bien l’hémorragie, mais pas le refus – Cette femme, maître, vous le savez, est plus jeune que lui de trente cinq ans. Il a abusé de sa supériorité intellectuelle – Sur ce plan, je pourrais vous opposer Baudelaire : « Maudit soit à jamais le rêveur inutile / Qui voulut le premier dans sa stupidité / S’éprenant d’un problème insoluble et stérile / Aux choses de l’amour mêler l’honnêteté » - Votre jugement moral a sa valeur, il ne peut remplacer la loi. – Qui sait ? » Et Jacques Vergès conclut : « Ainsi, dans notre société prétendument permissive, le stérilet à la main de nouveaux Savonarole enferment les adorateurs de Civa. » 1472 (Cf. Consentement, Justice, Morale, Patriarcat)

Viol (Vocabulaire du) : Encore ? toujours ? de plus en plus ? présenté, analysé comme un « fait », un « acte », un « cas », un « agissement », une « affaire », un « dérapage », un « débordement », un « accident », un « passage à l’acte » - dont on décrit le « mode opératoire » - un « drame »... Autant de termes qui nient la violence et donc les viols. Analyse aussi valable pour les crimes. 1473
- « On pille, on tue, on viole» : l’atteinte à la propriété est assimilée à l’assassinat, lesquels subsument et/ou sont subsumée dans le viol, lequel est, en sus, dissocié de l’assassinat.
* Ajout . 2 septembre 2015. Entendu : « un abus de faiblesse…un viol » 1474

Viol (Vol) : Ne pas dissocier un viol d’un vol, qui plus est, considérer qu’un « braquage tourne au viol » 1475 c’est assimiler un être humain et une carte de crédit (avec ou sans son code).

Viols « en série »  (en bande organisée, en réunion, collectifs) : Victimes et violeurs indissociés. Inapproprié, invalide donc.

II. Violence :

Violence (1) : Avant toute dénomination, spécification  et donc analyse de la violence, des violences, partir de ses prémisses : la violence, où qu’elle est mise en œuvre et qu’elle qu’en soit les auteur-es, est utilisée afin de changer un rapport de forces, ou d’empêcher que le dit changement advienne.

Violence (2) : Diderot : « Ce n’est pas à celui qui frappe, c’est à celui qui est frappé à estimer la violence du coup.» (Cf. Justice) 1476 Essentielle inversion de l’analyse, considérablement complexifiée.

Violence (Conséquence) : Dénoncer une violence au nom de ses conséquences, c’est en légitimer le principe, dès lors, fondé.

Violence (« Cycle de la ») : Pour relativiser ce qui est présenté comme étant « le cycle de la violence » [exercée par les hommes à l’encontre des femmes], entendu dans le film de Carlos Saura  La chasse [1974] : « Plus l’ennemi se défend, meilleure est la chasse. » Pour relativiser l’analyse ou, plutôt, pour l’invalider ?

Violence (Rousseau) : Julie, dans La nouvelle Héloïse, après avoir été frappée par son père, scène qui fut suivie de « regrets de son emportement », écrit à Claire, sa confidente : « Pour moi, je lui ai dit, et je le pense, je serais trop heureuse d’être battue tous les jours au même prix et qu’il n’y a point de traitement si rude qu’une seule de ses caresses n’efface au fond de mon cœur. » 1477  

Violence (Stress post traumatique) : Ne pas oublier de penser à la signification et la fonction politique de l’emploi de ce nouveau ‘concept’ : Stress post traumatique. En effet, en évacuant la question de la responsabilité, il peut être employé ‘à égalité’ concernant l’auteur ou les auteurs et la ou les victime d’une violence. Il peut en outre concerner tout à la fois indifféremment les conséquences d’une guerre, d’une torture, d’un accident, d’un choc, d’un événement climatique, d’un viol…

III. Violence. Sade :

Violence (Sade) (1) : Lire les Lettres à sa femme 1478 pour être définitivement convaincu-e de l’ignominie du personnage. Un tel jugement n’épuise pas le personnage. (Vrai pour tout l’abécédaire…)

Violence (Sade) (2) : Sade est à la justification du patriarcat ce que Marx est à la  critique du capitalisme. (Ambigu. À reprendre)

Violence (Sade) (3) : Sade, auteur de [dans la bouche de Madame Delbène, Supérieure de l’Abbaye de Panthémont, à Juliette]  : « Quand tu auras badiné quelques années avec ce que les sots appellent ses lois (celles de « la nature »), quand pour te familiariser avec leur infraction, tu te seras plu à les pulvériser toutes, tu verras la mutine, ravie d’avoir été violée, s’assouplissant sous tes désirs nerveux, venir d’elle même s’offrir à tes ferste présenter les mains pour que tu les captives ; devenue ton esclave, au lieu d’être ta souveraine, elle enseignera finement à ton cœur la façon de l’outrager encore mieux, comme si elle se plaisait dans l’avilissement, et comme si ce n’était réellement qu’en t’indiquant de l’insulter à l’excès, qu’elle eut l’art de te mieux réduire à ses lois. » 1479   

Violence (Sade. France Culture) : [2013] Marc Voinchet, (responsable de l’émission quotidienne du matin) à Jouamana Haddad, féministe, pour son livre : Superman est arabe], avoir affirmé qu’elle ne « nuançait pas », auteur de : «Je crois savoir que (dans les pays arabes) vos livres se lisent un peu - comme les livres du marquis de Sade - sous le manteau ; ça doit vous faire très plaisir… » 1480 (Cf. Féminisme (Antiféminisme) , Hommes (Journalistes))

Violence (Sade. Jeangène Vilmer Jean-Baptiste) : [2010] Concernant Sade, auteur de : « Un examen attentif des différentes affaires qui ont conduit à son enfermement, et dont certaines sont bien connues (les débauches outrées de 1763), l’affaire Rose Keller de 1768 et l’affaire de Marseille de 1772) établit que les faits sont très minces : blasphème, violences, sodomie). Rien que de très banal, finalement et personne n’en est mort. » Et de : « C’est parce que, dans sa vie, rien ne justifie la violence dont il est victime que Sade, dans son œuvre, pourra à son tour être violent, pour rien. » 1481 Pour invalider cette analyse et avoir une lecture féministe de la vie et des écrits de Sade, lire Intercourse et Pornography. Men possessing women 1482 d’Andrea Dworkin. (Cf. Affaire, Dworkin (Andrea), Proxénétisme (Personne dite prostituée)

Violence (Sade. Le Monde) : Jean Birnbaum, responsable du Monde des Livres, auteur, sous l’intitulé : Sade ou l’érotisme de la pensée, auteur de : « Le marquis de Sade n'était pas qu'un simple écrivain de la débauche mais un philosophe de la vérité : le ‘Divin Marquis’ donnait du corps aux idées et « allumait » la philosophie. » 1483 Écouter la suite : tout serait à citer en matière de [tentatives de] réhabilitation. (Cf.Pornographie (Niel Xavier. Torture) 

Violence (Sade. Miller Alice) : Alice Miller, auteure de : « Chaque être doit trouver sa forme d’agressivité s’il ne veut pas se changer en docile marionnette entre les mains des autres. Seuls les êtres qui ne se laissent pas réduire au statut d’instrument d’une volonté étrangère peuvent imposer leurs besoins personnels et défendre leurs droits légitimes ». 1484

Violence (Sade. Prix) : 2012. Christine Angot, auteure notamment de L’inceste, a obtenu - et accepté - le prix Sade. Celui-ci récompense « un auteur singulier et honnête homme, selon la définition de son siècle. Un authentique libéral qui sera parvenu, par delà les vicissitudes de la Révolution et l'emprise de l'ordre moral, à défaire les carcans de la littérature comme ceux de la politique » Il existe le prix Sade du premier roman, celui de l’Essai, celui du Livre d’art, celui du Jury, celui du Document. Emmanuel Pierrat (Auteur notamment de : La justice pour les nuls) en est président. Juré-es : Catherine Millet, Marie L, Fredéric Begbeder, Ruwen Ogien (Auteur notamment de : Penser la pornographie), Catherine Robbe-Grillet, Laurence Viallet, Catherine Corringer, Marcella Iacub, Jean Streff et Pierre Leroy.

Violence (Sade. Sacher-Masoch Leopold von) : « Profondément marqué par la violence des insurrections polonaises que son père (Préfet de police) dut réprimer en 1846 et 1848 […] ». Toujours y penser lorsque l’on évoque le [sado]masochisme. 1485

IV. Violeur :

Violeur (Dénégation) : Docteur Hazout [19 Février 2014], auteur de : « Je ne suis pas un violeur, je n'ai jamais violé personne. » Accusé de viol et agressions sexuelles sur six femmes, dont cinq se sont constituées partie civile, tandis que trente autre n’ont pu se joindre à elles, du fait de la loi en matière de délit de prescription. Condamné à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles et arrêté à l’audience. 1486 (Cf. Justice. Imprescriptibilité (des crimes en matière de violences à personnes)

Violeur (Gilbert Tordjman) : [1927-2009]Considéré comme « le pape de la sexologie française », comme un  « sexologue de renommée internationale », médecin gynécologue, pédiatre, Président de l'Association mondiale pour la sexologie, auteur de nombreux livres, Gilbert Tordjman a été mis en examen en 2002, accusé de viols, d’agressions sexuelles et d’attouchement sexuels par quarante patientes. Or, que lisait-on dans le livre intitulé : La femme et son plaisir, qu’il avait publié en 1989 ? Quelques citations : « Il est remarquable à quel point certaines femmes  ignorent tout de leur anatomie. Elles ignorent notamment que l’orgasme est une série de contractions musculaires involontaires dont on facilite le déclanchement par une participation active et rythmée. » ; [Dans un paragraphe intitulé : L’affirmation de soi] : « Sous hypnose, nous apprenons à la consultante à moduler ses émotions de colère, de jalousie, d’excitation érotique ou de joie profonde. La femme anorgasmique, en effet, tend à inhiber l’expression de ses émotions. Nous lui apprenons aussi à aimer son corps. » ; [Dans un paragraphe intitulé : La désensibilisation de l’angoisse] : « Mieux que la relaxation, l’hypnose permet un déconditionnement de l’angoisse sexuelle, et des différentes phobies qui grèvent la comportement de la femme anorgasmique. » ; [Dans un paragraphe intitulé : Parfaire l’éveil sensoriel] : « Nous avons été surpris par la fréquence selon laquelle nos consultantes se révèlent inaptes à prendre conscience de leur état de désir, ou d’excitation érotique. L’hypnose peut leur faciliter cette prise de conscience, et les aider surtout à reconnaitre le lien entre leurs fantasmes et leurs réactions physiologiques. ». Et même : « Le cerveau est et reste notre organe sexuel essentiel ». 1487

Violeurs « en série » (en bandeorganisée, en réunion, collectifs) : Victimes disparues et/ou subsumées dans des « séries », des « collectifs », au sein des « bandes », lors de « réunions»… Inacceptable donc.

V. Violences :

Violences : [Discours du 4 juin 1940] Winston Churchill, auteur de « We shall never surrender ». Nous concerne tous et toutes.

Violences de la loi : Le vice rédhibitoire de la pensée juridique : ne pas aborder la question des violences intrinsèques à la loi, la violence étant inhérente à tout système de domination. Concernant la pensée juridique féministe, celle-ci doit à la fois tenir compte de la critique du droit libéral et de la critique patriarcale : complexe. (Cf. Justice, Patriarcat, Richer (Léon))

Violences des lois religieuses : Animistes, bouddhistes, chrétiennes, hindouistes, juives, musulmanes, etc.., toutes patriarcales, toutes injustes, toutes à abolir. Ceci posé, on peut alors poursuivre dans l’analyse des distinguos entre elles. Et dans leur condamnation. Pas avant. (Cf. Famille, Politique (État)

Violences des lois religieuses (Charia) : Dès lors que l'Islam est religion d'état, toute législation, et plus spécifiquement les codes de la famille, ne peut en être que dépendante; dès lors toute politique faisant référence aux droits des femmes, à quelconque égalité entre les hommes et les femmes, à une lutte contre les violences faites aux femmes repose sur une contradiction indépassable en l’état.. L’incohérence du communiqué de la Présidence de la présidence de la République Algérienne, à l’occasion d’une modification du code pénal algérien : «Notre pays démontre encore une fois son attachement au respect de la dignité humaine qui est au centre de nos valeurs spirituelles et figure aussi parmi les priorités du droit international contemporain» apparait alors au grand jour, tout en dévoilant quele droit dit international se satisfait fort bien de la permanence des lois religieuses. 1488 (Cf. Droit (CEDAW), Famille, Femmes, Patriarcat, Politique (État)  

Violences des lois religieuses (Dix commandements) : « Tu ne violeras pas » n’en fait pas partie. Et « la femme » fait partie, au même titre que « la maison », du « bien du prochain ».

Violences des lois religieuses (Encyclique Rerum Novarum) : [1891] [Considérée comme celle qui posa les fondements dits ‘progressistes‘ de la ‘doctrine sociale’ de l’Église catholique] « Il est des travaux moins adaptés à la femme que la nature destine plutôt aux ouvrages domestiques; ouvrages d'ailleurs qui sauvegardent admirablement l'honneur de son sexe et répondent mieux, par nature, à ce que demandent la bonne éducation des enfants et la prospérité de la famille. » (Cf. Famille, Femmes, Patriarcat, Politique (État)

Violences des lois religieuses (Islam, Islamisme) : Ce n’est pas parce que les lois de l’Islam, de l’Islamisme sont contraires aux « valeurs-de-la-République » qu’elles doivent être condamnées, mais parce qu’elles sont inhumaines. Lorsqu’elles le sont.  

VI. Violences à l’encontre des enfants. Infanticides / Violences incestueuses :

I. Infanticides

Violences à l’encontre des enfants (Infanticide. Beccaria Cesare) : [1764] Auteur de : « L’infanticide est le résultat inéluctable de l’alternative où est placée une femme qui a succombé par la faiblesse ou qui a été victime de la violence. Entre la honte et la mort d’un être incapable d’en ressentir les atteintes, comment ne choisirait-elle pas ce dernier parti plutôt que d’être exposée, avec son malheureux enfant, à une misère certaine ? La meilleure manière de prévenir ce délit serait de protéger par des lois efficaces la faiblesse contre la tyrannie, qui accuse bien haut les vices qu’on ne peut pas couvrir du manteau de la vertu. » […] 1489 Rarement cité dans les éloges de Beccaria. (Cf. Lois, Vertu, Violences contre les femmes)

Violences à l’encontre des enfants (Infanticide. Père) (1) : Depuis des siècles, il est postulé que le père de l’enfant n’est pas concerné. Le terme n’est d’ailleurs que rarement employé lorsque les pères assassinent leurs enfants ; il est vrai que ‘leur’ femme est souvent alors, elle aussi, assassinée.

Violences à l’encontre des enfants (Infanticide. Père) (2) : Une mère a été condamnée à 15 ans de prison pour infanticide. Elle est accusée d’avoir tué un enfant de 2 mois et d’avoir frappé son autre enfant, un an plus tard, victime de plusieurs fractures. A la fin de la dépêche AFP, on lit : « Le père, un militaire d'un régiment de Dieuze (Moselle), avait pour sa part fini par accuser sa compagne lorsqu'il avait été entendu par les enquêteurs, en affirmant qu'elle aurait été "capable" de se livrer à des violences sur leurs enfants. » 1490

Violences à l’encontre des enfants (Infanticide. Père) (3) : En Australie, une mère, accusée d’avoir tué sept de ses huit enfants (âgés de 18 mois à 15 ans), ainsi qu’une de ses nièces, a été arrêtée. À la fin de l’article du Figaro, on lit pour toute analyse : «  Le compagnon de la femme, qui ne serait pas le père des enfants, vit au même domicile, selon Sky News Australia dont la présentatrice a fondu en larmes à l'annonce de ce fait divers. » 1491

Violences à l’encontre des enfants (Infanticide. Mère) : Comment une société peut-elle oser condamner une femme, souvent une toute jeune fille, alors qu’elle a porté l’enfant d’un autre pendant 9 mois, si souvent seule à elle-même, et à laquelle n’a été présentée d’autre alternative que celle d’être réduite à tuer son propre enfant, à sa naissance ?
* Ajout. 15 octobre 2014. Une jeune lycéenne de 18 ans, ayant accouché seule dans l’appartement où elle vivait avec sa famille, a « jeté » le bébé « né viable » par la fenêtre. « Elle dit qu'elle a eu un trou noir. Elle se souvient d'avoir tenu l'enfant mais ne sait plus ce qui s'est passé après ». Elle a été mise en examen pour « homicide sur mineur de moins de 15 ans, placée sous mandat de dépôt et écrouée ». 1492 Dernière touche de l’ignominie, on lit, dans cet article, ce constat qui vaut condamnation, que « dans l'après-midi [après l’accouchement], elle est ensuite allée « faire du shopping dans un centre commercial avec sa mère et sa sœur ». On note par ailleurs qu’il n’est question dans cette dépêche ni de son père, ni du père du bébé, pas plus que de la responsabilité de quiconque. Coupable, absolument seule coupable, en prison, toujours seule, quelques jours après avoir accouché. À 18 ans. (Cf. Femmes (seules)

Violences à l’encontre des enfants (Infanticide. Michelet) : Michelet nommait, en 1863, l’infanticide : « le crime monastique ». 1493
* Ajout. 4 juin 2014. Lu dans Le Monde. 4 juin 2014 : « Près de 800 squelettes de bébés découverts dans un ancien couvent en Irlande ». Et dans Le Figaro, 4 juin 2014 : « Les restes de 800 enfants localisés dans une fosse commune en Irlande. Le dit couvent était « géré » par les Sœurs catholiques du Bon Secours qui « accueillait » des « filles mères et leurs bébés nés hors mariage ». (Cf. Femmes (« Bons pasteurs »)

Violences à l’encontre des enfants (Infanticide. Revendication) : Ne plus jamais condamner, envoyer en prison une jeune femme qui, accouchant seule, tue à la naissance l’enfant qu’elle a mise au monde. Je n’ai pas actuellement en tête les arguments qui fondraient, qui légitimeraient cette revendication, mais je la ressens sinon comme juste, du moins comme relevant de la simple humanité, pour ne pas employer le terme plus faible et politiquement critiquable de compassion. Qui, en effet en imaginant - faute de pouvoir entendre, de pouvoir écouter ces femmes - les conditions dans lesquelles celle-ci ont été enceintes, puis ont accouché, peut prétendre à autre chose que de tenter d’abord de les comprendre ? Mais il faudrait alors poser toutes les responsabilités qui seules expliquent cette naissance, et ce, à tous les niveaux où elles doivent l’être. Mais, à y réfléchir plus avant, la nécessité de la condamnation de ces jeunes filles, de ces jeunes femmes ne s’explique t-elle justement pas par ces refus de poser les questions politiques et morales concernant ces ‘crimes’ ? Il faut les condamner par effet, par nécessité de cache, et ce d’autant plus il s’agit bien d’un ‘crime’ commis par les seules femmes. (27 octobre 2014) (Cf. Droit, Patriarcat)

II. Violences incestueuses :

Violences incestueuses (Inceste) : Terme évacuant toute idée même de violence.
- Évoquer « un père incestueux » ? Non : « un père ayant violé sa fille ».
- Peut être vanté sur France Culture sans provoquer de réaction du Parquet.
- Entendu (19 août 2012) : « Une relation incestueuse qui se transforme en viol. » 

Violences Incestueuses (Dolto Fançoise) : [1979] Réponses de Françoise Dolto à Choisir :
- Choisir : Mais enfin, il y a bien des cas de viol ? F. Dolto : Il n’y a pas de viol du tout. Elles sont consentantes.
- Choisir : Quand une fille vient vous voir et qu’elle vous raconte que, dans son enfance, son père a coïté avec elle , que lui répondez vous ? F. Dolto : « Elle ne l’a pas ressenti comme un viol. Elle a simplement compris que son père l’aimait et qu’il se consolait avec elle, parce que sa femme ne voulait pas faire l’amour avec lui » […] - Choisir : D’après vous, il n’y a pas de père vicieux et pervers ? F. Dolto : «  Il suffit que sa fille refuse de coucher avec lui, en disant que ça ne se fait pas, pour qu’il la laisse tranquille.
- Choisir : Il peut insister ? F. Dolto : « Pas du tout, parce qu’il sait que l’enfant sait que c’est défendu. Et puis le père incestueux a tout de même peur que sa fille en parle. En général, la fille ne dit rien, enfin pas tout de suite. » 1494

Violences Incestueuses (Ferré Léo) : Entendu ce jour sur Radio Libertaire 1495 une chanson ignoble de Léo Ferré intitulé Petite et dont le premier couplet était : « Tu as des yeux d'enfant malade / Et moi j'ai des yeux de marlou / Quand tu es sortie de l'école / Tu m'as lancé tes petits yeux doux / Et regardé pas n'importe où / Et regardé pas n'importe où» et le dernier était : « Ah! petite Ah! Petite / Tu peux reprendre ton cerceau / Et t'en aller tout doucement / Loin de moi et de mes tourments / Tu reviendras me voir bientôt / Tu reviendras me voir bientôt / Le jour où ça ne m'ira plus / Quand sous ta robe il n'y aura plus / Le Code pénal ». Et cette « Petite » fut suivie d’une autre chanson dont le refrain, répété, était : « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre… et les cuisses de la fermière » : étant rajouté in fine - au nom de l’égalité, sans doute  …- « et les cuisses du fermier, alors ! » dit par ailleurs sur une haute fausse voix d’un supposé homosexuel. Les Anars tapent avec aisance et souvent si justement sur tout le monde (ou presque) ; peu, sinon jamais, sur la si grossière et si conservatrice, réactionnaire, phallocratie régnant en leur sein, assumée avec si peu d’inquiétudes. Aujourd’hui, pour moi, odieuse. (Cf. Patriarcat)

Violences Incestueuses (Horreur des termes) : Lu, à l’annonce d’une intervention (20 novembre 2014) dans une Faculté : « Les incesteurs incestent [...] ».* Ajout. 27 juin 2015. Lu : « Elle aimait son papa, mais pas au point qu’il l’inceste. L’inceste avec papa, c’est pas vrai. » 1496 De la signification politique de l’emploi d’un verbe intransitif. Et ce, aggravé par le fait que le terme « inceste » en lui-même n’est porteur d’aucun jugement de valeur, n’est signifiant d’aucune violence, d’aucun rapport de domination.

Violences Incestueuses (Lolita) : Auteure de : « Le mot juste est inceste. » 1497  

Violences Incestueuses (Naissance) : Un-e enfant-e n’est pas « né d’un inceste » : il/elle est l’enfant d’une mère violée par son père (ou grand père, ou…)

Violences incestueuses (Mythe ?) : Et si l’interdit de l’inceste n’était qu’un mythe ? En tout cas, ce qui est sûr, c’est que cette pseudo évidence légitimée par tant d’ethnologues, de psychanalystes, a eu pour effet sinon pour fonction d’en cacher la réalité, d’en détourner l’attention, d’invalider la parole des victimes, de perpétuer le pouvoir des agresseurs. (Cf., Anthropologie, Mythe, Patriarcat, Psychanalyse)

Violences Incestueuses (Négation. Freud Sigmund) : Jeffrey Masson, auteur de : […] : « Pendant des années, Freud a pensé que ses patientes avaient été victimes d'abus sexuels pendant leur enfance. Devenues femmes, elles enduraient les séquelles de ce traumatisme. Il a appelé "théorie de la séduction" l'hypothèse suivant laquelle ces souffrances (il utilisait le terme "hystérie") étaient la conséquence de traumatismes sexuels précoces. Nous savons depuis les années 1980 que ce n'est pas seulement une hypothèse, mais une triste réalité qui affecte la vie de très nombreux enfants.
Puis, quelque part entre 1897 et 1903 (date de la première rétractation publique de l'hypothèse de la séduction), Freud a changé d'avis. Ces abus, affirmait-il, n'ont pas eu lieu et ne sont que le fruit de l'imagination, des "pulsions", de fantasmes d'abus traduisant un désir inconscient. Ainsi, l'adulte était innocent. Ou du moins c'est ce qu'il se disait. Cette nouvelle doctrine a autant plu aux confrères de Freud que la précédente leur avait déplu. Ce revirement a permis à Freud de sortir de son isolement professionnel et de connaître la gloire. Des années plus tard, Freud a déclaré que la psychanalyse troublait le sommeil du monde. Possible. Pourtant, en niant la réalité des traumatismes sexuels, Freud a permis au monde de garder les yeux clos sur ce point...Pourquoi s'est-il rétracté ? Les psychanalystes, en accord avec de nombreux critiques de la psychanalyse, avancent que c'est parce qu'il a compris que ses patientes n'avaient en fait jamais subi d'abus sexuels. Mon livre raconte une tout autre histoire : contrairement à ce qu'il affirmait publiquement, Freud a longtemps continué à croire en la réalité des abus sexuels. J'ai eu la chance qu'Anna Freud, sa fille, me laisse lire des lettres de Freud à Fliess jusque-là tenues secrètes, qui démontrent sans équivoque ce que Freud pensait. Pourquoi est-il passé de "je crois les enfants" à "je crois que les enfants inventent des histoires" ? Nous n'aurons sans doute jamais de réponse définitive. Pour ma part, je crois que Freud s'est trouvé dans une position trop inconfortable vis-à-vis de ses collègues, et de toute la société viennoise d'ailleurs. Il aurait fallu un courage formidable pour demeurer du coté des victimes innocentes face à leurs agresseurs, un courage que personne n'avait jamais eu à cette époque.
[…] » 1498 (Cf. Psychanalyse)

Violences incestueuses (Pères) : Combien de viols tapis dans l’ombre, sous couvert de l’expression d’«attachement excessif au père » ?

VII. Violences à l’encontre des femmes :

Violences faites aux femmes : Cette formulation qui, un temps, s’avéra une grande avancée, s’est révélée, insuffisante, inappropriée ; en effet, elle n’évoque que des victimes (nommées) ; et faute de nommer les auteurs, peut justifier que ces violences soient une succession d’effets sans cause. On comprend mieux dès lors que, sous ce couvert, dans cette confusion, tant d’analyses, tant de [projets de] lois les ont confortées. 1499 Par ailleurs, en aucun cas, il n’est possible de considérer que des lois présentées comme devant lutter contre les violences faites aux femmes puissent être synonymes de lois concernant « la violence de genre ». La loi espagnole de 2004 « relative aux mesures de protection intégrale contre la violence de genre », si souvent vantée notamment par les féministes françaises (mais l’ont-elles vraiment, précisément, rigoureusement lue ?) est une loi extrêmement dangereuse [au spectre d'autant plus large que le terme de « genre » ne veut rien dire et ne peut donc être défini] laquelle, entre autres innombrables critiques, enferme toutes les femmes dans un statut juridique spécifique, hors champs de la loi commune, du droit commun… (Cf. Justice (Droit), Violences patriarcales)

Violences faites aux femmes (Coutume) : A tué plus de femmes que tous les assassins considérés comme tels depuis des siècles. Plus que la loi ?

Violences faites aux femmes (Création d’un « Observatoire ») : Un déni / un mépris des recherches féministes jusqu’alors effectuées, une injure faite aux femmes, faite aux associations, une justification des dites violences auxquelles la réponse donnée est : résignez vous à ce que l’on vous viole, vous frappe, vous injurie, vous assassine, jusqu’à nouvel ordre. Vous, continuez à mourir. Nous, on [vous] observe.

Violences faites aux femmes (Crime d’honneur) : Ne concernerait, à en croire la presse, que les hommes des pays arabes/musulmans. À croire que ‘les autres’ ne commettraient pas de crime et/ou n’auraient pas d’honneur ; à moins qu’ils ne les qualifient autrement : de ‘passionnels’, par exemple ? N’aurait donc rien à voir avec l’un quelconque des crimes dont les femmes sont quotidiennement les victimes en Occident.
Par ailleurs, cet dénomination - sans relation, à ma connaissance, avec aucun code pénal existant - est, en sus, une caution de facto de tous les codes de statut personnel, de toutes les lois ‘familiales’, toutes les lois patriarcales, toutes les lois religieuses, l’exception confirmant la règle. (Cf. Famille (Code de la famille)

Violences faites aux femmes (Criminels de paix) : Infiniment plus nombreux que les criminels de guerre.

Violences faites aux femmes (Dire…) (1) : Dire les violences, ce n’est pas les dénoncer ; dénoncer ce n’est pas demander justice ; demander justice, ce n’est pas obtenir justice ; obtenir justice ce n’est pas dénoncer ce qui produit ces violences. Le monde des « psy » n’est ni féministe, ni pacifiste ; en retarde t-il l’avènement ?

Violences faites aux femmes (Dire…) (2) : Ce ne sont pas tant les violences imposées qui sont difficiles à dire que celles subies. Les premières relèvent en effet de l‘exclusive responsabilité de celui / celle qui les imposent ; dans les secondes, les victimes, volens nolens, en sont nécessairement partie prise, partie prenantes ; en subissant ces violences, elles en deviennent, peu ou prou, y compris malgré elles, participantes. (À prolonger)   

Violences faites aux femmes (Dumas. Alexandre, fils) : Auteur en 1872, de : « Et maintenant, si malgré tes précautions, tes renseignements, ta connaissance des hommes et des choses, ta vertu, ta patience et ta bonté, si tu as été trompé par des apparences ou des duplicités; si tu as associé à ta vie une créature indigne de toi; si, après avoir vainement essayé d’en faire l’épouse qu’elle doit être, tu n’as pu la sauver par la maternité cette rédemption terrestre de son sexe; si, ne voulant plus t’écouter, ni comme père, ni comme ami, ni comme maître, non seulement elle abandonne tes enfants, mais va, avec le premier venu, en appeler à d’autres dans la vie, lesquels continueront sa race maudite en ce monde; si rien ne peut empêcher de prostituer ton nom avec son corps, si elle te limite dans ton mouvement humain; si elle t’arrête dans ton action divine; si la loi qui s’est donné le droit de lier s’est interdit celui de délier et se déclare impuissante, déclare toi, personnellement, au nom de ton Maître, le juge et l’exécuteur de cette créature. Ce n’est pas la femme, ce n’est même pas une femme; elle n’est pas dans la conception divine, elle est purement animale: c’est la guenon du pays de Nod, c’est la femelle de Caïn; - tue-là. » 1500
Du même, concernant les Communardes : «  Nous ne dirons rien de leurs femelles, par respect pour nos femmes à qui elles ressemblent quand elles sont mortes. » 1501 (Cf. Proudhon)
- Ni cité, ni évoqué par Wikipédia.
* Ajout. 21 mars 2015. Lu ce jugement de la Princesse de Metternich le concernant : Il « voyait le monde plus laid qu’il ne l’est réellement, il s’acharnait à découvrir sous toute action un mobile bas, les femmes lui semblaient dénuées de toute élévation de sentiments et il avait pour le genre humain en général un profond mépris. […] Il creusait à plaisir dans le cœur humain et n’en retirait que des déchets ». 1502

Violences faites aux femmes (Enquêtes) : Toutes fausses. 1503 Le plus grave est que l’on ait pu penser qu’elles pussent ne pas l’être. Plus grave encore : chaque violence passée au tamis d’une quantification - impossible - efface un peu plus encore la mémoire des victimes. C’est à chacune d’entre elles qu’il faut redonner vie.
* Ajout. 22 juin 2015. Pour élargir, approfondir le constat, Cf. Rousseau : « Les quantités morales manquant de mesures précises, fût-on d’accord sur le signe, comment l’être sur l’estimation ? » 1504

Violences faites aux femmes (Erreur) : Après dénonciation par la droite, F.N incluse, Yacine Chouat, nommé par Jean-Christophe Cambadélis, le 20 juin 2015, Secrétaire national adjoint du PS en charge de l’intégration, démissionne, le 21 juin : Il avait été condamné en 2010, puis en 2011 en appel, pour « violences conjugales aggravées sur conjointe». Il déclare « avoir commis une erreur » - et non une faute, une condamnation, une violence qu’il aurait pu regretter - affirme que « la justice est passée » et « avoir payé sa dette ». Quelle est la nature de cette « dette » ? À qui l’aurait-il payé ? La justice lui aurait-elle signé une reconnaissance de dette ? Une condamnation vaut-elle excuse, engagement ? Où est enfin l’analyse politique ? Et il termine ainsi : « C'est avec tristesse que je constate que dans la France d'aujourd'hui on n'a pas droit à une deuxième chance quand on est musulman ». 1505 (Cf. Justice, Patriarcat)
- Le Parisien évoque pour sa part « une erreur de casting ». 1506

Violences faites aux femmes (Fantasmes) : Peut aisément remplacer les ‘pulsions’. Très utiles, surtout pour les avocat-es des assassins.

Violences faites aux femmes (Frémiot Luc) : [Procureur] Auteur [à une femme qui fut, après son réquisitoire, acquittée de l’accusation de crime (de son mari) après avoir défendu son droit à sa vie et à celle de ses enfants] de : « C’est la guerre que vous avez vécue… » ; « C’est cela être juge : se mettre à la place des autres » ; « Elle a toujours été seule. Aujourd’hui, je ne veux pas le laisser seule » ; « Vous n’avez rien à faire dans une cour d’assises, Madame. » 1507
- À quand la poursuite de ceux et celles qui l’ont laissée « seule », avec ses enfants, sous les coups et les tortures pendant plus dix ans ? Non : à quand la mise en œuvre de réelles ruptures politiques afin que, plus jamais, pour quiconque, aucune vie ne puisse ressembler à la sienne et à celle vécue par ses enfants ?
* Ajout. 20 janvier 2014. Du même Luc Frémiot, concernant les violences qu’il nomme « intra-familiales » : « En 2003, cela n’intéressait personne. » 1508
Par quels processus en arrivons-nous si souvent à nier ce qui ne nous concerne pas personnellement ? (Cf. Femmes (Dénis de l’histoire des femmes et du féminisme), Hommes (Solidaires des femmes en lutte), Légitime défense, Violences contre les femmes)

Violences faites aux femmes (Gifle) : « Partez à la première gifle » entendons nous régulièrement. Non : c’est trop tard. Quand alors ? Quelques exemples : Quand il boude sans explications ; Quand il vous manifeste son agacement suite à un échec qui lui est propre ; Quand il hausse le ton ; Quand il ouvre la porte de votre chambre (ou de la chambre commune alors que vous y êtes) sans frapper ; Quand il est servi sans dire merci ; Quand il ne vous écoute, ni ne vous entend, ni ne vous répond (ou vous renvoie la question, ou vous répond ‘à côté’) ; Quand il ne se rend pas compte de votre fatigue ; Quand il vous fait des compliments qui sonnent (sont) faux ; Quand il vous dissuade sans argument de prendre des initiatives ; Quand il vous laisse démunie dans une situation difficile ; Quand il vous laisse seule organiser un projet censé commun ; Quand il vous fait remarquer le coût de la faveur qu’il vous accorde ; Quand il vous fait une remarque désobligeante ; Quand il fait des commentaires (critiques) sur votre corps, votre apparence, vos vêtements ; Quand il n’est pas heureux de vos succès ; Quand il ne se soucie pas de la contraception que vous avez choisie ; Quand il fait des promesses qu’il ne tient pas ; Quand il vous fait travailler pour lui, comme si cela était normal ; Quand il est en retard, s’absente sans vous prévenir, sans vous en informer ; Quand il raconte à d’autres, sans votre accord, un de vos échecs ; Quand il suggère une décision qui ne vous laisse que peu de choix ; Quand il prend une décision qui vous concerne sans en avoir discuté préalablement et avoir obtenu votre agrément ;  Quand il vous compare à sa mère, à votre mère ; Quand il vous parle sans précautions de son, de ses ex compagnes ; Quand il dénigre vos ami-es (et/ou quand vous vous rendez compte que vous les voyez plus) ; Quand il juge, jauge une autre femme sur des critères qui vous déplaisent car ils sont, selon vous, blessants ; Quand il critique (bêtement) les féministes ; Quand il se décharge sur vous de la gestion du quotidien ; Quand il vous impose son menu, son émission, son projet ; Quand il vit sur votre dos ; Quand il ment ; Quand il vous interdit quoi que ce soit, fût-ce une ‘futilité’ ; Quand il fait état sans honte, sans regret, sans engagement ultérieur de relations avec des personnes prostituées. D’autres exemples ? À suivre…  
N.B.Ces illustrations (à l’exception du dernier) valent pour chaque partenaire d’un couple (femme incluse) , et quelle que soit la nature, la durée dudit couple.

Violences faites aux femmes (Guy Gilbert, Prêtre) : Auteur de : « J’ai été très heureux, enfant. J’ai eu quelque chose de souverain : j’ai été aimé par un homme et par une femme. Mon père, un homme très strict, un peu macho, un peu…Les branlées de mon père, je m’en souviens ! Ma mère (15 enfants), une femme pleine d’amour, de miséricorde, de patience. Un équilibre de l’homme et de la femme très important... » 1509 « Les branlées », « l’amour », et « l’équilibre »…

Violences faites aux femmes (Martin-Fugier Anne) : Intituler en 2009 un livre concernant l’assassinat en 1847 de la duchesse de Choiseul-Praslin, « Une nymphomane vertueuse » est, sans même évoquer la rigueur intellectuelle, choquant  : une injure - une de plus - faite à une femme, mère de dix enfants, humiliée, massacrée par un mari odieux.
- Et l’éternel argument  que, si souvent, l’on évoque en la matière : « c’est l’éditeur qui l’a décidé/imposé » ne peut être invoqué ; sauf à s’abstraire de toute référence à la liberté individuelle, comme à toute analyse politique. 1510 (Cf. Femme (Remarquable. Choiseul-Praslin (Duchesse de), Histoire. Historiographie Patriarcale)

Violences faites aux femmes (Message au répondeur de Là-bas si j’y suis) : « J’ai horreur du lynchage, mais horreur !… […] Parfois je me dis que si j’avais vécu pendant la seconde guerre mondiale, et, qu’en mon absence, ma femme avait couché avec un allemand, avec des allemands, j’aurais certainement eu envie de la tuer. C’est humain. Mais je crois que j’aurais encore eu plus envie de tuer ceux qui ont tondu des femmes à la Libération. […]» Rien de ce qui est humain (contradictions incluses) ne m’est étranger(Cf. Homme. Journaliste, Mermet Daniel) 1511

Violences faites aux femmes (Nationalisme / Impérialisme) : En Occident, en France en l’occurrence, la carte de la dénonciation des violences faites aux femmes dans le monde ressemble étrangement à celle des États sur lesquels l’Occident, la ont jeté jeté leur dévolu. (Cf. Féministes (Occidentales), Femmes (Voilées), Politique. Nationalisme)

Violences faites aux femmes (Négation / Négationnisme) : Dans Libération, en juin 2014, Philippe Grangereau présente la lutte de femmes, de féministes Chinoises en soutien à Lu-i Yan, qui, violentée par son mari l’avait tué ; condamnée à mort en 2011, une décision en cassation avait cassé le jugement]. Il écrit ensuite : « À titre comparatif, en France, une trentaine d’hommes qui abusaient leurs conjointes ont été assassinées par celles-ci (statistiques de 2006). Mais en Chine, c’est un véritable problème de société. […] » 1512 Des vertus du comparatisme pour un journaliste phallocrate nationaliste. (Cf. Hommes (Journalistes), Nationalisme)

Violences faites aux femmes (Pardon) : En Algérie, en date du 4 mars 2015, le projet de loi (voté) portant amendement du code pénal pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes discuté à l’Assemblée Nationale Algérienne (APN) prévoit «des sanctions envers l’époux coupable de violences contre son conjoint ayant entraîné une incapacité temporaire, un handicap permanent ou une amputation», mais les poursuites sont abandonnées, «si la victime décide de pardonner à son conjoint». Cette loi, et cet article qui ouvre la voie à toutes les pressions exercées sur l’épouse qui eut un temps, la force, le courage de dénoncer les violences exercées sur elle, fut votée en l’état. Lu sur le courrier des lecteurs/trices d’El Watan : « Qui sont ces députés qui résistent au projet ? et... à qui appartiennent ces voix qui se sont élevées pour encourager le pardon, la docilité en cas de violences conjugales? On veut les noms de ces adeptes de la violence et qui, ironie du sort, siègent à l'APN. » 1513

Violences faites aux femmes (Rues de Paris) : Vécu : Entre 2000 et 2002, un homme m’avait dit : « Tu es moche »; un autre m’avait donné, sans mot dire, un violent coup sur le corps ; un troisième cracha sur moi et un quatrième, enfin, m’avait traitée de « salope ». Tout cela, sans échange verbal et sans me connaître.

Violences faites aux femmes (Silence des femmes) : Les femmes s’épuisent à maintenir les façades (depuis longtemps fissurées) d’un fonctionnement de conventions sociales considérées comme devant être la norme (laquelle n’a jamais existé) ; elles se ruinent à tenter et si souvent réussissent à cacher le spectacle que les hommes violents (maris, compagnons, amants, enfants, agresseurs..) peuvent ou non présenter et donner d’eux-mêmes ; et dès lors aussi d’elles-mêmes. Leur mise à mort progressive, si souvent efficace, dans le droit fil des violences qui leur sont infligées, n’a souvent pas d’autres explications à leur poursuite que leur volonté de les cacher. Et c’est ainsi que, en dépit de tant de hurlements, la mise au silence des femmes perpétue le règne de la terreur. (Cf. Femmes. Silence, Norme)

VIII. Violences faites aux femmes. Droit de cuissage / Harcèlement sexuel :

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage) : (Cf. Politique. Concept)

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage) : « Elles y passaient toutes […]», entend-t-on souvent, sans excès de révolte… Et si tout [ou presque…] , en matière de compréhension du monde, n’était qu’une question de point de vue, d’analyse, et n’était donc lisible par le langage ? (Cf. Langage, Patriarcat)

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. Auguste) : [Empereur Romain. 63 avant J-C- 14 après J-C] : Lu le concernant, dans Suétone (écrit entre 112 et 122 après J-C) : « […] Quant aux plaisirs, il y fut toujours attaché, et plus tard même, dit-on, sa passion fut de déflorer les jeunes filles, que sa femme elle même faisait venir pour lui d’un peu partout. » 1514 (Cf. Famille, Proxénétisme)

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. Colet Louise) : Auteure de : « Nous sommes un débris de l’antique esclavage / l’Homme a toujours gardé sur nous le droit d’outrage / De joug qu’il nous impose, il se fait l’insulteur / Comme il traitait l’esclave avant le rédempteur. » 1515  (Cf. Amour, Flaubert (Gustave)

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. France. Révolution. 1789) : Dans un livre consacré à La Nuit du 4 août, son auteur cite évoque et analyse les Cahiers des États généraux, rédigés par des représentants du Tiers État. Il écrit : «On passerait à côté de l’essentiel toute fois si l’on ne voyait que ce désir d’égalité fiscale n’est qu’un aspect d’une évidente soif de justice et de dignité. Avec plus ou moins d’éloquence, les ‘pauvres habitants’ disent leur colère devant la liste interminable de vexations dont le sens ne leur apparait pas ou plus. ». Et à l’appui de ce constat, l’auteur reproduit l’un d’entre eux qui cite et dénonce « cette nuë de droits » qui accablent les « peuples », les « cerfs », dont le droit de « gambage ». Dans le lexique, la définition donnée est : « Droit payé au seigneur par les brasseurs de bière » ; mais ne pourrait est-ce pas une autre formulation du droit de « jambage » ? 1516

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. Giroud Françoise) : [Concernant le milieu du cinéma en France dans les années 30] : […] « Techniciens et ouvriers de plateau mis à part, le milieu était infect. Pourri par le droit de cuissage. Les régisseurs traitaient les figurantes comme du cheptel, choisissant le matin celle qui passerait dans leur lit. Si elle refusait, la rebelle se trouvait sur une liste noire. Les metteurs en scène…Il y en avait de décents, bien sûr. Mais il y avait aussi celui auquel toutes les candidates à un rôle important devaient d’abord montrer ce qu’elles savaient faire dans une autre spécialité. Pendant qu’elles opéraient dans son bureau, il ne fermait même pas la porte, heureux que quelqu’un puissent les voir, là, à genoux, humiliées jusqu’à l’os. » 1517

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. Hugo Victor) : Triboulet dans Le roi s’amuse concernant Blanche, sa fille, violée par le roi : « Oh, l’infâme. Elle aussi ! » [Acte III. Scène III]

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. Luther) : [1483-1546], auteur de : « […] «  Le troisième cas de divorce est celui où l’un des conjoints, refusant de lui rendre le devoir conjugal et de rester auprès de lui, comme il arrive souvent lorsqu’on trouve une femme butée, qui s’entête et ne veut rien savoir, dût son mari tomber dix fois dans l’impureté. Dans ce cas, il est temps que le mari dise : « Si tu ne veux pas, une autre veut bien ; si la dame refuse, que vienne la servante ». La mari doit auparavant l’admonester deux ou trois fois et l’avertir, et le faire savoir à d’autres, afin que l’entêtement de la femme soit connu publiquement et sanctionné par la communauté : si elle continue à refuser, répudie-là : laisse toi donner une Esther et chasse la Vashi, comme le fit le roi Assuérus. » Notons que le Concile de Trente [1545-1563] condamna les positions de Luther sur le mariage, tout en sanctionnant la légitimité de la séparation de corps, sans référence - sous réserves d’analyses plus compétentes - à l’évocation de la situation sus évoquée. (Cf. Famille (Mariage, divorce), Violence des lois religieuses)  1518

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. Michelet) : Lu dans Michelet : « Comment serai-je juste envers la Révolution, comment la ferai-je comprendre, si préalablement je ne fais connaître le Moyen-Age, cette terreur de mille ans ! » … [Puis, en note] : « Le servage, qu’on le sache bien, est un communisme effroyable, le viol en habitude, en droit. La famille y est impossible. Le serf blanc est plus malheureux en ceci que l’esclave nègre. Celui-ci distingue très bien à la peau les enfants qui sont du maître. En Russie et autres pays semblables, nul signe qui accuse la différence : le père infortuné ne sait jamais qui sont les siens. – Un ministre protestant m’a assuré avoir vu, vers 1800, sur la cote allemande de la Baltique, une jeune fille enchaînée par une chaine de fer dans une loge à chien, pour n’avoir pas voulu payer le droit du seigneur à l’intendant qui régissait la terre – Nos seigneurs français du dix-huitième siècle usaient plus largement de ces privilèges que ne firent jamais leurs aïeux ; leur fils, par libertinage ou par insolence, couraient tout le village, et qui n’eut pas fermé les yeux aurait été persécuté. L’homme d’affaires aussi, alors comme aujourd’hui, mettait souvent aux délais qu’il accordait pour payements de honteuses conditions, etc., etc. La femme payait tout. Elle eût dû être, en vérité, plus révolutionnaire que l’homme. » 1519 Analyses ouvrant la voie à de nombreux commentaires critiques. (Cf. Histoire, Libertinage, Patriarcat)

Droit de cuissage (Pétain) : Lu le concernant : « Il passait son temps à séduire toutes les femmes qui s’approchaient de lui. Toutes les serveuses de l’hôtel, à Vichy, sont passées par son lit. » Vrai ? 1520

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. Simenon (Georges) : [1961] Auteur de : « Un matin, je trouve Teresa (la femme de chambre « personnelle » de sa femme) seule, penchée sur la coiffeuse du boudoir, un vif désir d’elle me saisit et je le trousse, sans qu’elle bouge ou proteste. Jamais de ma vie, je l’affirme, je n’ai forcé une femme, d’une façon ou d’une autre à accepter mes avances. Je n’ai pas non plus pratiqué ce que les grands bourgeois appellent dédaigneusement «  les amours ancillaires » auxquels ils se livrent d’ailleurs les premiers en s’arrogeant ce que els grands seigneurs de jadis appellent « le droit de cuissage ». Pour moi, une femme et une femme, digne de respect, quelles que soit ses fonctions et ce qu’on appelle d’un mot que je déteste, « sa situation sociale ». J’ignorais le catéchisme que D. (sa femme) avait dû enseigner à la nouvelle venue. Elle m’a entendu entrer, m’approcher, sent ma main sur ses hanches et ne réagit pas quand je relève sa robe. J’en garde le souvenir dans ses moindres détails. A peine l’ai-je pénétrée que je sens sa jouissance et, la mienne proche, je me retire à temps. La pilule existait-t-elle déjà ? Je n’en sais rien et, l’aurais-je su, j’ignorais si elle l’avait prise. Elle me regarde ensuite d’un regard sans expression et je sors de la pièce, à la fois confus et heureux. Le soir même, après le « rapport », Teresa s’attardera pour mettre D., fort honnêtement, au courant de ce qui s’est passé. « Je suis prête à partir dès maintenant si vous le désirez. » D. rit : « Sachez, ma fille, que si j’étais jalouse de « Monsieur », il y a longtemps que je ne vivrais plus avec lui. » - « Et s’il recommence ? » - « Si cela ne vous gêne pas…Quant à moi, cela ne me regarde pas et vous pouvez continuer si cela vous amuse ». Marie-Jo (leur fille) est entrée et D. la met au courant. » 1521

Violences faites aux femmes (Droit de cuissage. Vaillant Roger) : Dans La loi, roman-vérité de Roger Vaillant dont l’action a lieu au milieu du XXème siècle dans le sud d’une Italie quasi féodale (les Pouilles), on lit, concernant le seigneur des lieux, Don Cesare : « Les hommes faisaient semblant de ne pas savoir qu’il faisait l’amour à leurs filles et à leurs sœurs ; lui, pour les faire venir à la maison, prenait toujours prétexte d’un travail : lessive, couture, épluchage du maïs, séchage des figues ; ainsi l’honneur des hommes était sauf. Quand la fille, la première nuit passée, lui plaisait, il l’engageait comme servante ; on ne lui fit jamais de chantage, parce qu’il est dans la tradition des seigneurs du marais d’Uria de témoigner de l’amitié aux filles et aux femmes de leur maison. Quant une jeune fille ne lui plaisait plus, il mariait. Il garda Julia après l’avoir mariée, parce qu’elle cuisinait bien et que son mari prenait grand soin des antiques (qu’il collectionnait) : chargé de l’entretien des collections, il ne cassa pas un seule pièce en dix ans. Ensuite, il la garda à cause de ses filles. » 1522

Violences faites aux femmes (Harcèlement sexuel) :

Violences faites aux femmes (Harcèlement) : A toujours été employé pour euphémiser la gravité des « violences » ; les meurtres, assassinats, viols y sont dorénavant inclus. Encore une avancée féministe dévoyée, détournée ; encore des contresens. Cf., Turquie : après le meurtre d’une étudiante, des femmes dénoncent le harcèlement. 1523 A nouveau, après L’Express, Le Monde : « En février, le décès d’Özgecan Aslan, une étudiante de 20 ans violée puis tuée à coups de barre de fer par un chauffeur de bus, avait incité des milliers de femmes à prendre la parole sur le harcèlement sexuel. »1524 (Cf. Langage)

Violences faites aux femmes (Harcèlement sexuel. 2002. Avocat général) : Procès en appel d’une victime harcelée puis violée. En substance, l’avocat général déclara : « Nous ne sommes pas dans la séduction, ce n'est donc pas du harcèlement sexuel. Nous sommes dans la goujaterie et celle-ci n'est pas pénalisable. » (Transmis par la partie civile).

Violences faites aux femmes (Harcèlement sexuel. Lois sur) : N’ont que rarement été considérées comme devant être mises au crédit des féministes. Un progrès qu’il ne puisse plus l’être à leur débit ?
* Ajouts : 5 Mai, 4 juin 2012. Mon questionnement était encore trop optimiste : le Conseil Constitutionnel, réunion de barbon-nes, surpayé-es, certains, condamnés ou méritants de l’être, nommés à vie - dont dire qu’ils sont illégitimes est encore leur faire trop d’honneur - vient de supprimer les lois concernant le harcèlement sexuel. Une information qui devrait, en elle-même, casser cette décision : quatre des membres du conseil constitutionnel « connaissaient » G. Ducray, l’agresseur à l’origine de la QPC. 1525
- La décision de l’AVFT de porter plainte, le 5 mai 2012, au commissariat du 1er arrondissement contre le Conseil constitutionnel en la personne morale de son président, M. Debré, fils de son père : toute la hiérarchie des normes juridiques - sur lesquelles se fondent le patriarcat – est [pour la première fois ?], mise sens dessus dessous. Le dépôt de plainte lui-même - qui ne fut pas « symbolique » - suite à la manifestation Place Colette : un grand moment féministe, joyeux et dynamique.

Violences faites aux femmes (Harcèlement sexuel. Lanzmann Claude) : Dernier amant de Simone de Beauvoir : arrêté (brièvement) et interrogé pour cause d’accusation de harcèlement sexuel par et sur une employée de sécurité qu’il aurait touchée ? embrassée ? harcelée ? contre son gré à l’aéroport de Tel-Aviv.1526 À son arrivée dans l’avion [qui avait attendu qu’il soit ‘relâché’], il aurait déclaré : « Vous rendez-vous compte ? Me faire ça à moi, 86 ans, moi qui ai tant fait pour Israël… » 1527

Violences faites aux femmes (Harcèlement sexuel. Lewinski Monica) : Dans un interview à Vanity Fair, Monica Lewinski déclare qu’elle « regrette profondément » ce qui s’est passé. « Il est clair que mon patron a profité de moi, écrit-elle. Mais je serai toujours ferme sur un point : c’était une relation consensuelle ». S’il y a eu abus, ça a été après, « quand on s’est servi de moi comme bouc émissaire pour protéger son pouvoir », dit-elle. 1528 Complexifie les analyses concernant le harcèlement sexuel ?

Violences faites aux femmes (Harcèlement sexuel. Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) : Sous couvert de conférer à toute personne le droit de contester la constitutionnalité d’une loi, les QPC autorisent et légitiment la remise en cause des fondements mêmes du droit. Il serait plus rapide de dire : jetons, en fonction de nos intérêts, ce qui nous gêne dans le droit actuel, tant sont nombreux les articles pouvant peu ou prou être qualifiés comme tels : être « mal définis ».
Concernant la définition du harcèlement sexuel, l’argument selon lequel « les éléments constitutifs de l'infraction [ne] so[i]ent [pas] suffisamment définis », ce qui a été traduit par la presse comme étant une définition « trop floue » : une (sinistre) plaisanterie qui ne justifie en rien l’abolition du texte de loi la concernant. C’était à l’Etat de procéder à une nouvelle rédaction sans préjudice aucun pour les plaignantes. La position de 1988 de la Cour européenne des droits de l’homme, analysée par Coralie Ambroise-Castérot mérite, en la matière, d’être citée : La Cour « a souligné l’impossibilité d’arriver à une exactitude absolue dans la rédaction des lois » et elle a pu juger que « beaucoup de lois, en raison de la nécessité d’éviter une rigidité excessive et de s’adapter aux changements de situation, se servent par la force des choses de formules plus ou moins vagues » (Müller C : Suisse. 24 mai 1988. Série A. N° 133, & 29). La matière pénale conduit, bien évidemment à plus de prudence que dans d’autres domaines, mais il n’est pas souhaitable, sinon à paralyser la répression et à conduire à une inflation de législation encore plus grande, d’exiger une rigidité plus absolue ». 1529
- Dans la foulée : à quand la QPC concernant la définition du proxénétisme ? de la notion de ‘client’, dès lors qu’il serait question de le pénaliser  ? 1530

Violences faites aux femmes (Harcèlement sexuel. Vallaud-Belkacem (Najat)) : [Ministre des droits des femmes et Porte-parole du gouvernement Ayrault, ce qui donne la mesure de son autonomie politique…] Auteure de (ou du moins l’« un des membres de son cabinet ») : « L’AVFT est une association très technique, qui a une lecture très juridique de la loi, ce qui est très bien. Mais elle est moins politique, a moins conscience de l’importance de valoriser un tel projet de loi pour que les magistrats s’en emparent. » L’aune de la politique, c’est, pour elle, la conscience que les juges auraient du droit…
Quant à l’action politique de l’AVFT depuis plus de 30 ans : à la poubelle… 1531

IX. Violences patriarcales :

Violences patriarcales (1) : Focaliser les critiques féministes sur « les violences faites aux femmes » (elles-mêmes de plus en plus atomisées, plus en plus fréquemment dissoutes dans les violences qualifiées de « sexuelles »), c’est - faute de précisions plus rigoureuses - focaliser l’attention sur certaines des modalités d’expression des violences [dans le patriarcat]. Et, dès lors, sinon s’interdire, du moins, étroitement limiter, circonscrire les analyses en termes de violences du patriarcat, lui-même adossé sur les violences inhérentes à tous les systèmes de domination. (Cf. Violences patriarcales)

Violences patriarcales (2) : Une critique féministe des violences faites aux femmes doit avoir pour ambition d’empêcher qu’elles ne soient dissoutes dans le cadre des violences politiques, sociales, étatiques, inhérentes à, consubstantielles à tout système de domination. Le processus est dores et déjà extrêmement avancé. (Cf. Violences patriarcales)

Violences patriarcales (3) : Ces violences à l’encontre des femmes ne sont pas des expressions, des manifestations pathologiques, explicables, sinon excusables, mais les expressions, les manifestations sinon normales, cohérentes, logiques, du moins incompréhensibles si elles ne sont pas resituées dans ce contexte patriarcal qui seul leur donne sens et significations. Quant à l’expression elle même - une avancée majeure eu égard à « violences faites aux femmes » - elle n’est pas, pour autant, adéquate ; elle permet en effet que soient amalgamées les violences des États et celles des hommes [patrons, religieux, pères, maris, amants, inconnus, proxénètes…] et donc que les différents systèmes de domination [familialistes, capitalistes, religieux, proxénètes…] soient amalgamés. Dès lors la confusion qui est à son comble contraint à se poser la question : le terme de « violence » est-il un concept rigoureux, approprié donc ? Non. Lorsque l’on peut invoquer les « violences à Gaza » et les « violences dans le couple », ou « les violences faites aux femmes et aux noirs » 1532 c’est que le terme est inadéquat. Doit-il être abandonné ? Oui. Mais pour cela, il faut définir ce qu’est le patriarcat et clarifier ce que l’ont doit précisément définir par violences patriarcales. Afin d’en retarder l’échéance, on nous impose «  la violence genrée »… et le fémi[ni]cide. (Cf. Patriarcat)  

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Notes de bas de page

1  Présentations antérieures : Cet abécédaire, commencé, fin août 2010, comme un jeu, dans la lignée du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, a progressivement évolué, quasiment tout seul, dans d’autres directions. Et, comme si une digue s’était ouverte, s’y est alors inscrit ce que j’ai - souvent depuis très longtemps - en tête sans avoir nécessairement pris le temps et /ou eu l’occasion ou l’envie de le démontrer : des réactions suscitées ou non par l’actualité, des colères rentrées ou soudaines que je tente de tempérer, des jugements de valeur que je peux justifier (ce qui ne signifie pas : ‘justes’), des questions - bien ou mal posées - non résolues, des citations, idées, réflexions éparses et variées qui m’ont fait réfléchir et qui continuent à le faire. Le tout, du moins je l’espère, sinon dans une certaine cohérence (elle, impossible, impensable) de pensée - la mienne bien sûr - du moins dans celle à laquelle j’aspire.
Ce texte, comme il est indiqué depuis la première réaction, est donc le seul de ce site à être régulièrement modifié, corrigé, enrichi.
Il en est à (environ) sa quinzième version (et doit avoisiner les 470 mots).
Peut être va t-il s’arrêter, peut être vais-je le continuer, je ne sais.
Des réactions critiques, des suggestions, surtout des désaccords sont les bienvenu-es. Je les conserverai, en tiendrai compte et y répondrai.
(8 juillet 2011)
P.S (1) : La digue n’est pas encore refermée et elle doit toujours être colmatée, amendée, modifiée…(5 septembre 2011)
P.S (2) : Il me semble - aujourd’hui - qu’il s’agit plutôt d’étayer, de conforter, d’élargir, d’affiner, ce qui de fait a été construit et de poursuivre le processus de libération personnelle et politique engagé afin, qu’à son tour, ce texte permettre d’ouvrir d’autres horizons. Peut tout aussi bien s’arrêter là. (31 octobre 2011)
P.S (3) : Quelques ajouts/corrections en sus…(5 et 24 mars, 10 avril, 5, 12, 27 mai, 4, 10, 14, 15, 18, 25, 28 juin, 1, 3, 7 juillet 2012) etc…
P.S (4) : Intégralement revu et corrigé, après des difficultés techniques - résolues - qui ont contraint à couper ce texte en deux parties en mai 2013. J’espère, allégée de ce qui est déposé ici, arriver au terme de ces réflexions et passer à autre chose. (Octobre 2013)
P.S (5) : Peut être, sans doute, ce « vide-idées » m’est il devenu peu ou prou nécessaire, utile, gratifiant, notamment du fait qu’il permet, par ses toujours possibles modifications, d’être en adéquation avec ce que je ressens, ce que je souhaite avancer, ce dont, surtout, je souhaite me libérer, pour avancer. (12 janvier 2014)
P.S (6) : Je souhaiterais, à terme, que cet abécédaire soit concomitamment lisible certes en fonction de chacun de ses items, mais aussi dans [la recherche de] sa globalité [je n’ose dire d’une certaine cohérence], malgré, y compris, en de ça, au delà de l’éclatement des styles, des réflexions, des questions, des assertions. Afin notamment de reconstruire le concept de patriarcat. Vaste ambition. Est-ce pensable ? Oui. Y parviendrai-je ? Je ne sais, mais des jalons [des repères ? des fondations ?] auront été posés.
P.S (7) : Entièrement revu et corrigé (14-30 avril 2014), mais néanmoins régulièrement revu, corrigé, amendé, complété...
P.S. (8) : J’ai partiellement recomposé de manière plus cohérente et regroupé plus visiblement certains thèmes (en couleur : rouge, puis : bleu pour mieux les visualiser ; en noir, actuellement encore in-classés. (26 décembre 2014)
P.S. (9)  Progressivement, je me rends mieux compte que ce travail s’avère effectivement une pensée, au début de sa phase de construction, du patriarcat. Je le poursuis donc, en maintenant le même processus (libérateur) du commencement de cet exercice : je n’inscris dans cet abécédaire que ce dont j’éprouve le désir et / ou le besoin, sans réflexion préalable quant au choix des termes. Mais si chacun d’entre eux est modifiable (et nombreux sont ceux qui sont régulièrement modifiés) aucun n’est superflu et aucun n’est, compte tenu des conditions de l’écriture de ce texte, supprimé. (29 décembre 2014)
PS. (10) : Un certain nombre de thèmes sont « tombés » de l’Abécédaire. Ils ont donc pris une certaine autonomie, sans pour autant rompre avec leur ancrage. Tout, pour autant, reste évolutif, le processus étant inachevé.
PS. (11) Les thèmes sont les suivants : Culture, Économie, Êtres humains, Famille, Féminisme, Femmes, Hommes, Justice, Langage, Patriarcat, Penser, Politique, Pornographie, Proxénétisme, Sexes, Violences. Les nouvelles insertions le sont dans le texte intégral et en leur sein. (23 février 2015)

2 France culture. Patrick Lopin. La vie comme elle va (2006) Réécoute le 5 octobre 2015

3 J’écris ce mot - que j’ai du mal à dire - avec regret.

4 Madame d’Epinay, Les contre-Confessions. Le temps retrouvé. Mercure de France. 2 tomes. 2000

5 Lu dans le CR du Forum/table ronde sur la question « Femmes / Hommes dans les arts et le spectacle vivant ». 5 octobre 2012 de 14h00 à 17h00 aux Ateliers du Vent. Rennes. Questions d'égalité. Réso Solidaires / Espace Anne de Bretagne.

6 France Culture. La vie en Piaf. (2/5) Rediffusion : 25 janvier 2015

7 Ciné Classique. 26 janvier 2014

8 Mémoires, souvenirs et journaux de la Comtesse d’Agoult (Daniel Stern). I. le Temps retrouvé. Mercure de France. 430p. 1990. p.110

9 Antonio Gramsci, Lettres de prison. Collection Témoins. Gallimard. 620p. 1971. p.192

10 Toutelaculture.com. Interview de Aby M’ Baye, La barbe à Cannes : interview d’un groupe d’action féministe. 24 mai 2012

11 Ciné Classique. 12 juillet 2014

12 France Culture. Jules, Jim et Kathe. Un pur amour à trois. (Rediffusion.23 décembre 2014 d’une émission réalisée en mai 1990)

13 Le Monde. Jean Luc Douin, L’affaire Josey Aimes, La rédemption d’une femme de principe. 7 mars 2006

14 Jean Renoir, Propos enregistrés pour la télévision. Jean Renoir. Entretiens et propos. N° spécial des Cahiers du cinéma. 1979. Cité par Wikipédia.

15 Claire Simon, Les Cahiers du cinéma. N° 482 (date à retrouver)

16 Philippe Azoury, Libération. Maria Schneider se dérobe. 4 février 2011

17 Edgar Morin, Les stars. « Le temps qui court ». Le Seuil. 187p. 1957. p.109 et 116

18 Julia & Clara Kuperberg, This is Orson Welles. Documentaire. 2015. TCM. 21 mai 2015

19 Pour illustration, cf., Marie-Victoire Louis, Amnesty International, vous avez dit : «  Droits » ? http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1175&mode=last

20 France Culture, Les carnets de l’économie. P. Jorion 4/4. Keynes, Que retenir en héritage ? 24 septembre 2015

21 Sida Info Services. 5 janvier 2015

22 Actualité Droits-Liberté du 7 janvier 2015. CREDOF- Revue des droits de l’homme

23 AFP. Mariage gay : manif en cours à Paris.16 décembre 2012

24 Il s’agissait de dénoncer au plan juridique ce que l’on appelait « le lancer de nain ». Et ce qui existait !

25 Patrick Frydman, Commissaire du gouvernement, L’atteinte à la dignité de la personne humaine les pouvoirs de police municipale. A propos des « lancers de nain ». Revue française de droit administratif 1995. p. 1204-1219  

26 Cf. Marie-Victoire Louis, Amnesty International. Vous avez dit : « Discriminations ? [avril 2014] http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1176&mode=last

27 AFP. Exportations d’armes : la Chine devant la France. 15 mars 2015

28 G. Cohen Jonathan : Réserves aux traités internationaux relatifs aux droits de l’homme. In Dictionnaire des Droits de l’homme. Sous la direction de Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre. PUF. 1074 p. 2008. p.854

29 Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Folio Essais. 293p. 1993. p.95

30 Journal d’un avocat. 23 août 2010. « Et si on réfléchissait un peu à l’affaire Ribéry ? » 

31 F. Caballero, Professeur agrégé, auteur de Droits du sexe, ( !) LGDJ. 201. Affaire Ribery : Défense du client d'une prostituée "mineure". Le Monde. 23 août 2010

32 Raymond Charles. La Justice en France. Que sais-je ? 127p. 1958. PUF. p.85

33 Léon Richer, Le code des femmes. Paris, Dentu. 1883. 402 p.

34 Charles du Bos. Journal. 1921-1923. Editions Corrêa. Paris. 412p. 1946. p.108,109.

35 Cf. Marie-Victoire louis, Amnesty International, Vous avez dit : «  Droits » ? http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1175&mode=last

36 Sur les enjeux et les débats au cours de cette période, Cf., William Guéraiche, Les femmes et la république. Les Éditions de l’Atelier. 1999. 304 p.

37 Dictionnaire des Droits de l’homme. Sous la direction de Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre. PUF. 1074 p. 2008. p. 253

38 Jacqueline Hoareau et Pascal Texier, Révolution Française, In Dictionnaire des Droits de l’homme. Sous le direction de Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre. PUF. 1074 p. 2008. p.860

39 France Culture, Du grain à moudre. La France a t-elle encore son mot à dire sur la question des droits de l’homme ? 4 mars 2013

40 Sade, La philosophie dans le boudoir. In, Œuvres. III. La Pléiade. Gallimard. 1638p. 1998. p.133

41 Marine Le Pen : «  Un référendum pour sortir de la crise migratoire ». L’Opinion. 13 janvier 2016

42 La nouvelle République.fr. La Marche mondiale des femmes fait escale à Tours. 2 juin 2015

43 Cf. Marie-Victoire Louis, Droits de l’homme (moins les femmes) http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=422

44 Cf. Marie-Victoire Louis, Questions à Amnesty international. 4 septembre 2012. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1099&mode=last

45 Thierry Pech, L’esprit public. France Culture. 13 décembre 2015

46 Cf.http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=1100

47 Adam Hochschild, Les Fantômes du roi Léopold. La terreur coloniale dans l'Etat du Congo. 1884-1908. Traduit de l'anglais. Texto. 618p. 2007. p.336 

48 Ministère de la Justice. Guide des droits des victimes. Préface de Robert Badinter. Éditions Gallimard. 306p.1982. p. 7 à 9.

49 France Culture. Hors Champs. Erri De Luca. 7 octobre 2010.

50 Expression de Christine Fauré concernant « la préoccupation calviniste » employée dans le cadre de sa présentation de Poulain de la Barre. In, Christine Fauré, La démocratie sans les femmes. Essai sur le libéralisme en France. P.U.F. 264 p.1985. p.127

51 Les carnets de Leonard de Vinci. Préface de Paul Valéry. Tome 1. Gallimard. 532p. 1942. p.40

52 George Sand, Correspondance. Tome 9ème. Lettre à Pierre-Jules Hetzel, 29 décembre 1849. Garnier Flammarion. 1020p. 1972. p.389

53 France Culture. Capitalisme et changement climatique. Terre à terre. 23 mai 2015

54 Cité par Robert Reid, Marie Curie, derrière la légende. Le Seuil. Points histoire. 345p.1983. p.157

55 Canal plus. Le grand journal. 19 juin 2015. 19 h 15

56 Baltasar Graciàn [1601-1658], L’art de la prudence [anciennement dénommé : L’homme de cour], Rivage poche/ Petite bibliothèque. 300 p. 2010. p. 86 et 194

57 Entretien, octobre 1992. In, Laure Adler, Les femmes politiques. Points Actuels. Le Seuil. 278 p. 1994. p.137

58 Diderot, Correspondance. Lettre à Sophie Volland. 31 août 1776. Bouquins. Laffont. 1468p. 1997. p.966 et 973

59 France Culture. Grande Traversée. À la recherche de Winston Churchill. 20 juillet 2015

60 Francis Ponge. Colloque de Cerisy. UGE.10 /18.1977. 435p. p.347

61 France Inter. Barbara en noir et blanc. 3 août 2012. 11 h 20

62 Bloomberg Business Week, Tim Cook : «  I’m proud to be gay ». 30 octobre 2014

63 Le Point. Manuel Valls : «  Les juifs de France peuvent porter avec fierté leur kippa. » 24 septembre 2012

64 Œuvres de Sainte Thérèse, traduites sur les manuscrits originaux par le P. Marcel Bouix, de la compagnie de Jésus. 6ème édition, Tome II. Le livre des fondations. Paris. Librairie Victor Lecoffre. 515p.1884. p.49 à 502

65 France Culture. Une vie, une œuvre. Jules Renard. 11 novembre 1993. Rediffusé le 24 janvier 2015

66 Source (oubliée) à retrouver.

67 Entendu de la bouche d’un spécialistes de Jaurès, mais sans en trouver la source.

68 Site : Ranimer tous les soleils. Jaurès ou la nécessité du combats. Jaurès répond aux attaques sur la communion de sa fille.

69 Cité dans Edwy Plenel, Secrets de jeunesse. Stock. 250p.2001. p.75

70  Human’s Right Watch. Rapport Mondial 2014 [Extraits en Français], Dina PoKempner, Le droit dont l’heure est revenue. Le respect de la vie privée à l’heure de la surveillance. 150p. 2014. p.19

71 Locke (John), Traité du gouvernement civil. GF. Flammarion. 381p. 1992. p.247

72 ANCIC, CADAC, Collectif Tenon XXe, Mouvement Planning Familial Confédéral, 40 ans de mouvement, 
APEL-Egalité, Association Droits des Femmes XXème, Association Nationale des Études Féministes, Association Nationale Sages-Femmes Orthogénistes, Collectif 8 mars pour toutes, Collectif Oui oui oui, Collectif National pour les Droits des Femmes
, Collectif de Pratique et de Réflexion Féministe Ruptures, Coordination Française pour le Lobby Européen des Femmes, 
Coordination lesbienne en France, Comité Femmes Manche 50, Demain les femmes (sud77), 
Du Côté des femmes, 
Encore Féministes, 
EGALE, Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes, Femm’Ecolos, 
Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, 
Fédération Régionale d’IDF du Planning Familial, Féminisme enjeux Théâtre de l’opprimé, 
Féminisme et géopolitique, Féministes pour une Autre Europe, Femmes en Résistance, Femmes Solidaires, FièrEs, La Grande Loge Féminine de France, L'Assemblée des Femmes, Les efFRONTé-e-s, 
Lesbiennes of Color, Ligue du Droit International des Femmes, 
Maison des Femmes de Montreuil, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement du Nid, Osez le Féminisme, Regards de femmes, 
Réseau Féministe Ruptures, Réseau de Jeunes Féministes d’Europe MMF, Solidarité féministe, SOS Sexisme, Association pour la Mixité l’Egalité La LaÏcité, Attac, CNAFAL, Comité laïcité, République Coordination Nationale des Comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, FASTI, Fondation Copernic, Groupe Cadre de vie, l'Inter-LGBT, Hétéros au boulot, Le Long Yang Club Paris, 
LGBT Formation Avignon, Les Enfants d'Arc-en-Ciel, Ligue des Droits de l’Homme, Marea Granate Paris, Médecins du Monde, Les Soeurs de La Perpétuelle Indulgence, Union des Famille Laïques, Union des associations laïques, LMDE, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, 
Syndicat général des lycéens, UNEF, Union Syndicale Solidaires, UL-CGT 20, Alternative Libertaire, CAP21, Ensemble, Europe Ecologie Les Verts, Gauche Unitaire, Izquierda Anticapitalista (Espagne), Les Jeunes Écologistes, Lutte Ouvrière, Mouvement des Jeunes Communistes Français, Mouvement Jeunesses Socialistes, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Parti Socialiste, Parti Pirate, Union des Étudiants Communistes…

73 Elle, Mon corps, propriété privée. 21 février 2014. p.20

74 France Culture. Le gouvernement du corps : le rôle du corps en politique.14 décembre 2014

75 France Culture, Cité par Jacques Munier de l’article : « Football et érotisme au masculin ». Revue Desports. N° 5. 18 mai 2015

76 Métrofrance.com. Avorter, un droit fragile. 19 septembre 2008

77 TFI. Sept à huit. Dans les pas de Lisa, 17 ans et apprentie mannequin. 13 septembre 2015

78 Victoire Maçon Dauxerre, Jamais assez maigre. Journal d’un top model. Janvier 2016. Éditions les Arènes. 272p.

79 Radio Libertaire. Chroniques rebelles. 27 juin 2015

80 Appel à entrer en résistance contre l’Europe proxénète. 21 janvier 1999. http://www.marievictoirelouis.net/signaler.php?id=537

81 Cf., pour la critique de nombre de ces textes, Marie-Victoire Louis : http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=336

82 France culture. Une vie, une œuvre. Auguste Rodin ou l’esthétique de l’inachèvement. 21 novembre 2015

83 Sade, La philosophie dans le boudoir. In, Œuvres. III. La Pléiade. 1638p. 1998. p.37,38

84 Bruno Bettelheim, Dialogues avec les mères. La première tâche : éduquer les parents. Le grand livre du mois (avec l’autorisation des Éditions Laffont) 2000. 307p.

85 Alice Miller, Notre corps ne ment jamais. In, L’essentiel d’Alice Miller. Flammarion. 1002 p. 2011. p.982

86 France Culture. Billie Holiday, Une vie, une voix. 24 Juillet 2015. 15 h25

87 Terre des femmes. Panorama de la situation des femmes dans le monde. (Sous la direction d’Élisabeth Paquot). La Découverte. Maspero. Boréal Express. 448p. 1983. p.227

88 Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes. I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1969p. 1986. p.1089 et 1823, 1824

89 France Culture. Impromptu de vacances. François Mauriac. Réécoute. 4 décembre 2014

90 Cf. L’Essentiel d’Alice Miller. Flammarion. 2011. 1102 p.

91 France Inter, 116 rue Albert Londres. Florence Aubenas. 14 juin 2015

92 Florence Aubenas, La méprise : l’Affaire d’Outreau. Le Seuil. 2005. 252p.

93 Jean-Jacques Rousseau, L’Émile ou De l’éducation. Livre I. Folio. Essais. 1139p. 1969. p.132

94 Élisabeth de Fontenay, Pour Émile et par Émile, Sophie ou l’invention du ménage. Les Temps Modernes, Petites filles en éducation. Mai 1976. N° 358.  p.1774 à 1785

95 Sade, La philosophie dans le boudoir, In Œuvres. III. La Pléiade. Gallimard. 1638 p. 1998. p.68

96 Sade, Les cent vingt journées de Sodome, In Œuvres. I. La Pléiade. Gallimard. 1363p. 1990. p.291

97 Georges Simenon. Mémoires intimes. France Loisirs. 753p. 1982. p.577

98 France Culture. Sur les docks. Enfants placés. 3 mai 2015

99 Cardinal de Retz, Mémoires, La conjuration du Comte Jean-Louis de Fiesque, Pamphlets. La Pléiade. 1194 p. 1956. p.39, 40

100 Sade, Les cent vingt journées de Sodome. In, Oeuvres. I. La Pléiade. Gallimard. 1363p. 1990. p.239

101   Christiane Rochefort, Ma vie, revue et corrigée par l’auteur. Stock. 359p. 1978. P.170.

102 France Inter, Message laissé sur le répondeur de Là-bas si j’y suis. 28 décembre 2012

103 Caïn eut un fils, nommé Énoch. Un tableau de Fernand Cormon (1880) au Musée d’Orsay s’intitule : Caïn fuyant avec sa famille.

104 Source à retrouver

105 Comte Beugnot, Mémoires. 1779-1815. 349p. 1959. p.97,98  

106 Domitila Barrios de Chungara, Si on me donne la parole. La vie d’une femme de la mine bolivienne. Maspero. 1978. Cité par Elsa Laval, Une femme de mineur à la tribune de l’Année Internationale de la femme (1976) In, Comment le genre trouble la classe. Agone. N° 43. 266p. 2010. p.69 à 84

107 Libération / AFP. Les actionnaires de Publicis votent sur la rémunération des patrons. 29 mai 2013

108 France Culture, Simone de Beauvoir. 5/5. Le deuxième sexe. 21 août 2015

109 Guillemets rajoutés par moi

110 Assemblée Nationale, L’esclavage, en France, aujourd’hui. Tome II. Auditions. Volume 2. Les documents d’information de l’Assemblée Nationale. 2001. 504 p. p.38 et 59

111 Sylviane Agacinski, Journal Interrompu. 24 janvier -25 mai 2002. Seuil. 157 p. 2002. p.48

112 Anatole France et Madame de Caillavet, Lettres intimes (1888-1889) Librairie A.-G Nizet, Paris. 176p. 1984. p.156 et 161

113 Jean Paul Sartre, Situations, X. Gallimard. 226 p. 1976. p.123

114 Ibid. p. 203 et 205. Les deux interviews datent de 1975, dans le premier, Sartre répond à Simone de Beauvoir, dans le second à Michel Contat.

115   Gina Lombronso, La femme au prise avec la vie. (Traduit de l’italien) Payot. 279p. 1924. p.156,157

116 Lou Andreas-Salomé, Correspondance avec Sigmund Freud. NRF. Gallimard. p. 239

117 René Barjavel, Les mots clés. (14/8/1971) Rediffusé par France Culture, La nuit. 19 mars 2014. 1h 45

118 Elle. 9 mai 2014

119 Cité dans, André Maurois, Lelia, ou la vie de George Sand. Le Club du meilleur livre. 603p. 1952. p.535

120 Hubert Juin, Préface. L’Art d’aimer. Folio Classique. 173 p. 1994. p.16

121 Les invisibles. Sébastien Lifshitz. [2012]

122 Idem

123 Lettres de Mademoiselle de Lespinasse. Précédées d’une notice de Sainte-Beuve et suivies des autres écrits de l’auteur et des principaux documents qui le concernent. Classiques Garnier. Librairie Garnier. 434p. s.d. p.85, 86

124 Marie Cardinal, Autrement dit. Le livre de poche. 22p. 1977. p.144

125 Vera Figner, Mémoires d’une révolutionnaire. Traduit du russe par Victor Serge. Gallimard. 267p. 1930. p.267

126 Libération. Beauvoir et ses proies féminines. 30 octobre 2015.

127 Le Point. Ces biens pensants qui veulent nous rééduquer. Les nouveaux puritains. Titre du N°2226. 7 mai 2015

128 Marivaux, La Colonie, in, Théâtre complet. Tome second. Classiques Garnier. 1208p. 1999. p.685

129 Victoria Man, Marcelle Devaud. Itinéraire exceptionnel d’une femme politique française. Eulina Carvalho. 155p. 1997. p.131

130 Guide des Jeunes Ménages. Éditions R.Girard &Cie. 224p. Sd (Début années 60) p.166

131 L’Humanité, Annie Ernaux : «J’ai toujours été persuadée que rien n’était jamais gagné pour les femmes » 3 février 2014  

132 Raymond Aron, Le spectateur engagé, Julliard. 339p. 1981. p.148

133 Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius. Bouquins. Robert Laffont. 1103p. 2010. La constance du sage. p.329

134 Katherine Mansfield, Journal. Gallimard. Folio. 507p. 2000. p.448

135 Anne Delbée, Une femme. Presses de la Renaissance. 497p. 1988 . p.153

136 Guide des Jeunes Ménages. Éditions R.Girard &Cie. 224p. Sd (Début années 60) p.189

137 France Culture. Grands écrivains. Grandes conférences. Séverine / Vallès. 12 août 2015

138 Anaïs Nin, Journal 1. 1931-1934. Stock. Le livre de Poche. 506p. 1966. p.267

139 Noam Chomsky : Glance criticizes on the USA. Cf., Noam Chomsky, Regard critique sur l’Amérique, Le Monde. 16 janvier 2009. Interview reproduit notamment sur Bellaciao. 19 janvier 2009

140 Autre futur.net. Fabien D. À propos des Etats-Unis et des mouvements sociaux. Entretiens avec Noam Chomsky.21 juin 2015

141 AFP. Viol en Inde : la victime est morte. 29 décembre 2012

142 Djamila Boupacha, par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi. Gallimard. 280p. 1962. p.64 et p.218 pour le texte de la plainte officielle.

143 Mémoires d’une femme de qualité sous le Consulat et l’Empire. Le temps retrouvé. Mercure de France. 578 p. 2004. p.47

144 Louise Michel, Mémoires. Préface de Xavière Gauthier. 582 p. Editions Tribord. 2005. p.125

145 Dictionnaire des synonymes français. Reverso.

146 Lauren Bacall, par moi-même, Stock. 604 p. 1979. p.598

147 Entretien accordé à Vogue Hommes International, Repris par Closer .13 septembre 2012, sous le titre : Brigitte Bardot : ‘J’ai plus de couilles que beaucoup d’hommes’.

148 Cité dans George Steiner, Maitres et disciples. NRF. Essais Gallimard. 204 p. 2003. p.141

149 Interview par G. Desgraupes. 1959. Rediffusé par Arte. 16h. 2 mars 2008

150 France Musique. 21 août 2013. Du caf’ conc’ à la rive gauche : Un cabaret à part : ‘Chez Agnès Capri.’

151 Les dames du Bois de Boulogne, [mauvais] film de R. Bresson. 1945

152 Camille Claudel, Correspondance. Édition d’Anne Rivière et Bruno Gaudichon. Gallimard. Arts et artistes. 2003. 332 p.

153 Dans le sens de «être à la colle », vulgairement : vivre ensemble, sans être marié-e.

154 Edmond et Jules de Goncourt, Journal. Mémoires de la vie littéraire. (1887-1896) Bouquins. Robert Laffont. 1461 p.1956. p.959

155 France Culture, Marlène Dietrich. Un ange passe. 19 octobre 2015

156 France Musique. 30 juillet 2013. Cité dans : Du caf conc’ à la rive gauche.

157   Le Figaro. 14 janvier 2014. Chantal Goya, Encore debout

158 Aline R. de Lens, Journal.1902-1924. La cause des livres, 365 p. 2007, p. 413, 414

159 Arte. Marilyn, malgré elle. 6 novembre 2005.12 h 55

160 Arte. Artistes femmes. À la force du pinceau. 8 mars 2015

161 France Culture. La Dispute. 22 avril 2015

162 Le Monde. Carol Rama, la mamie indigne, enfin au Musée. 14 mai 2015

163 Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely. Arte. 23 août 2010. Rediffusé le 6 septembre 2010. 12 h.

164 Niki de Saint Phalle, Mon secret. Récit autobiographique. Écrit à la main. Éditions de la différence. 2010. 40p.

165 Alain Vircondelet, Séraphine. De la peinture à la folie. Paris. Albin Michel. 2009. 207 p. p. 183. Cf., aussi le film de Martin Provost, Séraphine, dont l’actrice est Yolande Moreau. 2008

166 Anaïs Nin, Journal 1. 1931-1934. Stock. Le livre de Poche. 506p. 1966. p.289, 290

167 Florence Aubenas, Le quai de Ouistreham. Éditions de l’Olivier. 2010. 270p.

168 Bernard-Marie Garreau, Marguerite Audoux. La couturière des lettres. Tallandier. 1991. 287p.

169 Éditions Léo Scheer. Décembre 2007

170 Marie Cardinal, Les mots pour le dire. Grasset. 316p. 1975

171 Colette, Mes vérités. Entretien avec André Parinaud. Écriture. 232 p. 1996. p.167

172 Ibid. p.72, 97,101,40

173 France Culture. Colette, avec Valérie Lemercier. 26 juillet 2015

174 Willy et Colette Willy, Claudine s’en va. Les « Albin Michel ». 1931. 253p.

175 Frederick Wiseman, France Culture. 8 août 2011. 6h - 20

176 France Culture. Zelda Fitzgerald, Une vie, Une œuvre. 9 Janvier 2011

177 Pour un prolongement (nécessaire), lire : Phyllis Chesler, Les Femmes et la folie. Payot. 262p. 1979 (notamment, p.25,26). Lire aussi, Nancy Milford, Zelda. Stock. 1973.

178 France Culture. 7 femmes de Lydie Salvayre. Du 26 au 31 Janvier 2015

179 Cité par Oct. Gréard, L’Éducation des femmes par les femmes. Études et Portraits. Hachette et Cie. 360p. 1886. p.183

180 Cité par Oct. Gréard, L’Éducation des femmes par les femmes. Études et Portraits. Hachette et Cie. 360p. 1886. p.170, 171

181 Clara Malraux, Nos vingt ans. Le livre de poche. Grasset. 409 p. 1966. p.203 et 206

182 La Rochefoucauld, Œuvres complètes. La Pléiade. p.623

183 Madame de Genlis, De l’influence des femmes sur la littérature française, comme protectrices des lettres et comme auteurs. Ou Précis de l’histoire des femmes les plus célèbres. Paris. Chez Maradran. 1811. I. p.172,173

184 Cf., Sylvain Piron, Marguerite Porete et le Miroir des simples âmes. Perspectives historiques, philosophiques et littéraires. Paris. Vrin, 2014. 368p. (Et notamment, l’analyse de Sylvain Piron, Marguerite entre les béguines et les maitres. p. 68 à 101)

185 Christiane Rochefort, Quand tu vas chez les femmes. Roman. Grasset. 1982. 195 p.

186 Cathy Bernheim, Mary Shelley. Qui êtes-vous ? La Manufacture. 250p. 1988. p.137/138

187 Cité dans : Mémoires d’une femme de qualité sur le Consulat et l’Empire. Le temps retrouvé. Mercure de France. 578p. 2004. p.37

188 Cité par Jeanna Ivina, Maria et Marina, Femmes et Russie. 1981. Leningrad-Paris. Des femmes. 235 p. 1980. p.17

189 Le féminisme de Marina Tsvetaeva,Des femmes russes. Par des femmes de Leningrad et d’autres villes. Des femmes. 235 p. 1980. p.160

190 Sylviane Agasinski, Interview au Monde. 15 décembre 1998. Cité par Mariette Sineau, Profession, Femme politique. Sexe et pouvoir sous la Cinquième République. Presses de Sciences-po. 305p. 2001. p.179

191 Site Maison Agutte Sembat, Institut humaniste et impressionniste

192 Je n’ai pas pu retrouver la date exacte, mais je suis sûre de la citation qui m’avait à l’époque beaucoup marquée et que j’avais retranscrite. Il faudrait retrouver la date de son décès et donc la nécrologie du Monde d’Hubert Beuve-Méry (décédé en 1989) avait été le directeur.

193 Françoise Giroud, Profession Journaliste. Conversations avec Martine de Rabaudy. Hachette Littérature. 180p. 2003. p.19

194 Préface à : Léon Bloy, Lettres à sa fiancée. Éditions Stock. 142p. 1941 (12ème édition) p.4

195 Cité dans Laure Adler, Les femmes politiques. Points Actuels. Le Seuil. 278p. 1993. p.138 et 142

196 Bernadette Chirac (Avec Patrick de Carolis) Conversation. Pocket. 220 p. 2001. p.35, 36, 77

197 Alfred Dreyfus, Cinq années de ma vie. Introduction de Pierre Vidal-Naquet. François Maspero. PCM. Histoire. 263p. 1982. p.72, 75, 76, 89, 96, 99, 186

198 Gérard Badou, Madame Freud, Payot. 185 p. 2006. p.173, 177

199 André Germain, La vie amoureuse de d’Annunzio. Arthème Fayard. 284p. 1954. p.28 et 44

200 Antonio Gramsci, Lettres de prison. Collection Témoins. Gallimard. 620p. 1971. p.508

201 Le Figaro. Culture, Hitchcock et Alma, Complices à vie. 7 février 2013

202 Arte, Hitchcock / Truffaut. 22 décembre 2015

203 Le procès de l’assassin de Jaurès (CR. intégral du procès. Pagala. 454p. 2012. p. 415.  

204 Wikipédia

205 N. Kroupskaïa, Souvenirs sur Lénine, Bureau d’éditions. 1930. (Gallica) 210p.

206 Lénine, Œuvres. Tome 37. Lettres à sa famille. (1893-1932). 758p. 1977. Imprimé en Union Soviétique. p.585

207 Jean Hamburger, Monsieur Littré (notamment le chapitre IX. Le Dictionnaire) Flammarion. 307p. 1988. p.149, 150, 151

208 Cité dans Daniel Stern, Histoire de la révolution de 1848. Balland. 783p. 1994. p.150

209 Marie-Louise Néron, La Fronde, Madame Michelet, et La mort de Madame Michelet.12 avril 1898 et 4 avril 1899

210 Athénaïs Michelet, Mémoire d’une enfant. Le temps retrouvé. Mercure de France. 2010. 250 p. (4ème de couverture)

211 Claude Pompidou, L’élan du cœur. Propos et souvenirs. 161p. Plon. 1997. p.109 et 115.

212 René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, Hachette. 702p.1962. p.59

213 Madame Edgar Quinet, Mémoires d’exil. Paris. Troisième édition. Paris. Librairie internationale. 379p. 1869. p.18, 39, 69, 109, 128,129, 206, 354

214 Nancy Reagan, À mon tour. Mémoires (avec William Novak) Robert Laffont. 378p. 1990. p.114

215 Comte Beugnot. Mémoires. 1779-1815. 349p. 1959. p.139,140

216 Victor Serge, Carnets (1936-1947). Agone. 836p. 2012. p. 619à 622

217 Ibid. p.522

218 Sophie Tolstoï, Journal intime. 2 tomes. Albin Michel. Sophie Tolstoï, Ma vie. Editions des Syrtes, 1062 p. 1980. pp. 537 et 474

219 Victor Serge, Carnets (1936-1947). Agone. Mémoires sociales. 836p. 2012. p.172 à 174 et p.192

220 France Culture, Sur les docks. Enfants placés. 3 juin 2015

221 Arielle Caisne, L’Ortie. France Loisirs. 171p. 1992. p.52

222 Tacite, Annales. Garnier Flammarion. 499p. 1965. p.382

223   Mémoires, souvenirs et journaux de la Comtesse Marie d’Agoult (Daniel Stern). II. Mercure de France. Le Temps retrouvé. 384p. 1990. p.14, 22, 36

224 Saint Augustin, Les Confessions. Œuvres. I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1520 p. 1998. p.974

225   Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, In, Œuvres. La Pléiade. NRF Gallimard. 1969. 1986p. Notamment p. 357 à 359 et les notes des pages 1416 et suivantes, et pages1430 et 1431

226 Jean Jacques Rousseau, Œuvres. I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1969p. 1986. Les pages cités sont celles issues de ce volume et pour être vraiment signifiantes il faudrait les resituer chronologiquement.

227 Zoe Oldenbourg, Visages d’un autoportrait. Folio. Gallimard. 410p. 1988. p.302

228 George Sand, Correspondance. Tome 8ème. Garnier Flammarion. 868 p. 1971. p.22 et p. 49. Et pour l’ensemble de la lettre, p.21 à 49

229 Sœur Emmanuelle, Confessions d’une religieuse. Flammarion. 409p. 2008. p.186.

230 France Inter. 116 rue Albert Londres. Joseph Kessel, l’Empereur. 25 octobre 2015

231 Cf., Marie-Victoire Louis, De qui les femmes sont-elles le nom ? http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=974&mode=last

232 Mémoires, Souvenirs et journaux de la Comtesse d’Agoult. Daniel Stern. II. Le temps retrouvé. Mercure de France. 384p. 1990. p.32.

233 Anja Klabunde, Magda Goebbels. (Traduit de l’allemand) Tallandier. 414 p. 2006

234 Danielle Mitterrand, Le printemps des insoumis. Le grand livre du mois. 304 p.1998. p.35 et 36 et 80, 81)

235 Sade, Les cent vingt journées de Sodome, In Œuvres. I. La Pléiade,  Gallimard. 1990. 1363p. p.72 et 102

236 Edith Stein, Correspondance II. 1933-1942. Cerf- Éditions du carmel - Ad Solem. 792p. 2012

237 L'expression « villages Potemkine » désigne un trompe l’œil à des fins de propagande. Selon une légende, de luxueuses façades en carton-pâte avaient été érigées à la demande du ministre russe Potemkine afin de masquer la pauvreté des villages lors de la visite de l'impératrice Catherine II en Crimée en 1787.

238 Libération. 8 mai 2002

239 Le Monde. 21 mai 2002

240 Le Monde. Tunisie : Les propos « effrayants » de Michèle Alliot Marie suscitent la polémique. 13 janvier 2011

241 Le Figaro. Des armes françaises pour la Tunisie. 27 mars 2015

242 16 novembre 2008

243 Cf., Marie-Victoire Louis, De quel droit ? 8 juillet 2011 http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1092&mode=last

244 Huguette Bouchardeau, Tout le possible. Syros. 171p. 1981

245 Marie-France Garaud, La fête des fous. Qui a tué la Ve République ? . Plon. 279p. 2006. p.92,93

246 Guillemette de Sairigné, Les françaises face au chômage. Denoël Gonthier. 1974. p.104 et p.135

247 Françoise Giroud, Leçons particulières. Fayard. 260p. 1990. p.94 et p.258, 259

248 France Culture. Sur les docks. La révolte des prostituées de Saint Nizier. 1er juin 1975. On doit noter que l’expression de « travailleuse du sexe » employée dans cette émission est un déni de l’histoire : ces femmes de présentaient comme « mères » et revendiquaient d’être considérées comme des « femmes ».  

249 AFP. Joly parle de son « étrangeté ». 1er avril 2012

250 AFP. Lagarde : ‘c’est un honneur et une joie’. 28 juin 2011

251 AFP. FMI : Lagarde sera payée 551.700 dollars. 5 juillet 2011

252 LCI. 24 janvier 2015. 12 h 37

253 Le Point. Christine Lagarde : «  Le roi Abdallah, un grand défenseur des femmes ». 24 janvier 2015

254 Le Figaro Madame, Christine Lagarde : «  Il ne faut jamais lâcher la cause des femmes » 2 mars 2015

255 La Tribune, Lagarde exclut un report de paiement pour la Grèce. 17 avril 2015

256 Marie-Noëlle Lienemann, Ma part d’inventaire. Ramsay. 156p. 2002. p.151

257 Le Monde, De Panafieu, une « ex-jupette » en rage contre le machisme de l’UMP. 2 juin 2012

258 Yvette Roudy, Mais de quoi ont-ils peur ? Un vent de misogynie souffle sur la politique. Albin Michel. 218p. 1995. p.142

259 Marie-Victoire Louis, Pourquoi je ne signe pas l’Appel : ‘Des intellectuelles pour Ségolène Royal’http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=772&themeid=341

260 Libération, La réponse de Taubira au tacle de Ciotti : « Je vous obsède avec une constance qui mérite l’admiration ». 23 juin 2015

261 Cecilia Bertin, Louise Weiss. Albin Michel. 1999. 517 p.

262 France Culture. Une vie, une œuvre. Florence Arthaud, l’insoumise. 6 juin 2015

263 Cf. notamment, Thérèse d’Avila, Vie écrite par elle-même. Le Seuil. Points Sagesse. 1949.1995. 476p et, Bernard Sesé, Petite vie de Thérèse d’Avila. Desclée de Brouwer. 1991. 153 p.

264 La Pléiade. 2012. Présentation du livre. Cf. Thérèse d’Avila, Jean de la Croix. Bibliothèque de la Pléiade, 2012.1184 p.

265 Mouna Ayoub, La vérité. Autobiographie. Michel Lafon. 235p. 2000. p.21,22

266 Marie Bashkirtcheff, Journal. Ed. Mazarine. 1980.

267 Suzanne Bidault, Par une porte entrebâillée ou Comment les françaises entrèrent dans la carrière. La table ronde. 1972. 226 p.48,17,18,195 et note 1 p.218

268 Sigmund Freud, Lettres à Wilhem Fliess. (Traduit de l’Allemand) PUF. 763p. 2006. p.705

269 In, Marie-Jo Bonnet, Un choix sans équivoque. Denoël. Gauthier. 293p. 1981. p.201, laquelle, elle-même cite sa source : Anna Klumpe, Rosa Bonheur, Sa vie, son œuvre. Flammarion. 1909. p.358

270 Tacite, Oeuvres complètes. Préface et nouvelle traduction de Catherine Salles. Bouquins. Robert Laffont. 857p. 2014. La concernant, Cf., p. 46, 62, 72, 732, 734, 735

271 Déclaration d’Hélène Brion, féministe et pacifiste au conseil de guerre (1918) Reproduit sur le site : Rallumer tous les soleils, Jaurès ou la nécessité du combat.

272 Chantal Antier, Louise de Brettignies. Espionne et héroïne de la grande guerre. Tallandier. 224 p.2013. p.9

273 Marlène Coulomb-Gully, Le sexisme bien tempéré du Canard. Monde sociaux. 1er avril 2015

274 France Inter. Affaires sensible. Timisoara. 1989. La révolution roumaine en direct. 10 mars 2015

275 Daniel Stern, Histoire de la Révolution de 1848 2ème édition. T.1. p.71

276 Plutarque. Vies parallèles. Quarto Gallimard. 2192 p. 2001. p.1669 à 1741

277 Arte, Christine de Suède. Une reine libre. 27 juin 2015

278 Élizabeth Craven, princesse de Berkeley, Mémoires. Le temps retrouvé. Mercure de France. 617 p. 2008. p. 419. Noter les partis-pris masculinistes innombrables faits d’incompréhensions et de dénigrements de cette femme remarquable dans l’introduction de cet ouvrage. En rédiger une autre…

279 Elle. N°3545. 6 décembre 2013

280 France Culture, A voix nue, Florence Delay. 2 novembre 2012

281 Marceline Desbordes-Valmore, Poèmes et proses. Marcel Seheur Éditeur. L’âme de la femme. 172p. 1928. p.94

282 Friedrich Engels, Paul et Laura Lafargue. Correspondance. Tome III. (1891-1895] Les Éditions sociales. 596p. 1959, notamment p.13 et 169

283 Terrel Craver, Marx’s ‘Illegitimate Son’ écrit pour : Marx, Myths and Legends. Université de Bristol. Mars 2005

284 Victor Hugo, Histoire d’un crime. In, Victor Hugo, témoin de son siècle. J’ai lu.  L’essentiel. 561p. 1962. p.415

285 France Culture. La Grande table. Mona Elhatawy, le combat des femmes. 11 juin 2015

286 Huffington Post, Le Pape François a pris la défense d’Eve face à Adam. 17 septembre 2015

287 Oriana Fallaci, Un homme. Grasset. 1981. 497p.  

288 In, Exploratrices et aventurières. Ou L’art de parcourir le monde et de conquérir le ciel dans la littérature. Les thématiques. Gallimard Jeunesse. 250p. 1997. p.138 à  142  

289 France culture, Les rencontres de Pétrarque. 20 juillet 2015

290 Arte. Billie Holiday, Un supplément d’âme. 12 avril 2015

291 Des femmes allemandes en résistance contre le nazisme. Blog de l’UFAC de Bagnolet. (Union locale de l’association française des anciens combattants et victimes de guerre) 6 mai 2010

292 Friedrich Engels. Paul et Laura Lafargue. Correspondance. Tome III. (1891-1895) Les Éditions Sociales. 595p. 1959. p.76

293 Kiki. Souvenirs retrouvés. José Corti. 319 p. 2005. p.229, 230

294 Arkadi Vaksberg, Alexandra Kollontaï (Traduit du Russe) Fayard. 1996. 516p.

295 Friedrich Engels. Paul et Laura Lafargue. Correspondance. Tome III. (1891-1895) Les Éditions Sociales. 595p. 1959. p.29

296 Friedrich Engels, Paul et Laura Lafargue. Correspondance. Tome II. (1887-1890] Les Éditions sociales. 462p. 1957. p.376

297 Friedrich Engels. Paul et Laura Lafargue. Correspondance. Tome III. (1891-1895) Les Éditions Sociales. 595p. 1959. p.187

298 Marie A. Macciocchi, Les femmes et leurs maîtres. Christian Bourgeois. 441p. 1979. p.400. Repris (non vérifié) de Fréville, Lénine à Paris. Éditions sociales. 1950

299 Mémoires de la Marquise de la Rochejaquelein. Le temps retrouvé. Mercure de France. 555p. 1988

300 Victor Hugo, Choses vues. Cité dans : Victor Hugo, témoin de son siècle. L’essentiel. J’ai lu. 1962. 561p. p.179

301 Édith Stein, Correspondance I. 1917-1933 ; II. 1933-1942. Cerf. Éditions du Carmel - Ad Solem. 2009 et 2012. 767p. et 792p.

302 Catherine Ehrel, Catherine Leguay, Prisonnières. Voix de femmes / Stock 2. 278p. 1977. p.11,12

303 Depuis lors, plusieurs publications. Cf., aussi la présentation d’André Léo, faite par Michelle Perrot, André Léo ou la cause de l’insurrection, In, André Léo, La guerre sociale. Le passager clandestin. 2011. 75 p.

304 André Léo, Les spéculateurs, in, La République des Travailleurs du 29 janv. au 5 fév.1871, n.4

305 Cité dans Jacques Rougerie, La Commune de Paris. in, Nouvelle encyclopédie politique et historique des femmes. Sous la direction de Christine Fauré. Les Belles lettres. 1216p. 2010. p.502 et 504.

306 Lou-Andreas-Salomé, Ma vie. Quadrige / Presses universitaires de France. 315p. 1986. p.78

307 In (notamment) : Dorian Astor, Lou Andreas-Salomé, Folio. Biographies. 394 p. 2009, p.121

308 Lou-Andreas-Salomé, Ma vie. Quadrige / Presses universitaires de France. 315p. 1986. p.149

309 Luxembourg (Rosa), J’étais, je suis, je serai ! Correspondance. 1914-1919. F. Maspero. 430 p. 1977. p.210

310 Boris Souvarine, Staline. Éditions Ivrea. 639p.1992. p.77

311 Rosa, la vie, Théâtre et Cie. France Culture. 27/0.209 . Rediffusé, France Culture. Les nuits du 11 /12 Novembre 2012

312 Cité par Victor Faye, Du parti, instrument de lutte pour le pouvoir au parti préfiguration d’une société socialiste, in, Sociologie et révolution. 10/18. 438p. 1975. p. 121

313   Marie A. Macchiocchi, Séminaire Paris VII. Vincennes. Les femmes et leurs maîtres. Christian Bourgeois. p.387 à 441. 1979. 441p.

314 Louise Michel, Mémoires. Préface de Xavière Gauthier. 582 p. Éditions Tribord. 2005. P.125

315 Paule Lejeune, Louise Michel, L’indomptable. Des femmes. 327p. 1978. p.322,323

316 Jean Grave, Le mouvement libertaire sous la IIIème République. (Souvenirs d’un révolté) Les oeuvres représentatives. Gallica. 352p. 1930. p.282

317 Sisyphe, Julie Latour, Annie Macdonald Langstaff, pionnière du droit au Québec. 5 mars 2015

318 Victor Hugo. Choses vues. In, Victor Hugo, Témoin de son siècle. J’ai lu. L’essentiel. 561 p.1962. p.182 et 184

319 France Inter. Émission de Guillaume Galliene. Colette. 26 juillet 2015

320 Geneanet. Essai de généalogie par Alain Garric. (Sans date)

321 Saint Augustin, Les Confessions. Chapitre IX. Vertus de Sainte Monique.

322 Charles du Bos, Journal. 1921-1923. Éditions Corrêa. Paris. 412p.1946. p.85  

323 Elle le signa néanmoins, et, dit-on, en mourut, à 36 ans.

324 Sainte-Beuve, Pascal. UGC. 10/18. 186p. 1962, p.142 à 145

325 France Culture. Moi, Phoolan Devi. Du village aux ravines. 9 mars 2015

326 France Culture. Moi, Phoolan Devi. De la geôle au Parlement village. 10 mars 2015

327 France Culture. Grands écrivains, grandes Conférences. Rachel par Béatrix Dussanne. 19 août 2015. (rediffusion d’une émission du 11 avril 1968).

328 Madame de Genlis, De l’influence des femmes sur la littérature française, comme protectrices des lettres et comme auteurs. Ou Précis de l’histoire des femmes les plus célèbres. Vienne, 1814. I. p.172,173

329 Cf. Claude Dinnat, Sœur Rosalie Rendu ou la charité à l’œuvre dans le Paris du XIXème siècle. L’Harmattan. 2001. 242p.

330 France Culture. Les pieds sur terre. Ni putes, ni soumises. Portrait de Kahina. 7 mars 2003. Réécoute le 9 juillet 2015

331 Madame de Staël,De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations. Rivages. Poche. Payot. 2000. 321p.

332 Cité dans : Françoise Giroud, Profession Journaliste. Conversations avec Martine de Rabaudy. Hachette Littératures. 185p. 2003. p.95.

333 Édith Stein, Correspondance. I. 1917-1933. Cerf. Éditions du Carmel - Ad Solem. p. 220, p.678, 679, p. 680 à 682

334 Djamila Boupacha, par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi. Gallimard. 280 p. 1962. p.101

335 Flora Tristan, Le tour de France. Journal Inédit. 1843-1844. Éditions Tête de feuilles. Archives et Documents. 290p. 1973. pp. 37, 38, 52, 102,106

336 Françoise Verny, Dieu existe, je l’ai toujours trahi. Olivier Orban.220p. 1992. p. 141,142

337 Chaîne Toute l’Histoire. Simone Weil, l’irrégulière. 14 février 2016

338 Pierre Kropotkine, Mémoires d’un révolutionnaire. Autour d’une vie. Éditions de l’Aube. 506p. 2008. p.422, 423

339 Pour reprendre le titre du livre de Sylviane Agasinski, Femmes, entre sexe et genre, Le Seuil. 2012

340 Amnesty International. Rapport 2013. 353 p. p.196

341 Nouvelle encyclopédie politique et historique des femmes. (Sous la direction de Christine Fauré). Les Belles lettres. 1216p. 2010

342 France Culture. Journal de 8 heures. 29 juillet 2014

343 TV5. Europe. 31 Octobre 2015

344 Oriana Fallaci, Un homme. Grasset. 497p. 1981. p.375

345 Mémoires du comte de Bussy-Rabutin, Le temps retrouvé. Mercure de France. 372p. 2010. p.66

346 AFP. 93 : Soupçonné d’avoir tué sa femme. 7 avril 2012

347   Marie-Victoire Louis, Pourquoi les hommes tuent-ils les femmes ? http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1180&mode=last

348 Chateaubriand (Alfonse de) [évoquant les Conventionnels], Mémoires d’Outre-tombe. La Pléiade. Tome I. 1232 p. 1996. p.697

349 Henri Rochefort, Les aventures de ma vie. Le temps Retrouvé. Mercure de France. 439 p. 2005. p. 274 à 277

350 Diderot, Correspondance. Tome V. Lettre à Sophie Volland. 20 septembre 1760. Bouquins Robert Laffont.1468p. 1997. p.224

351 Mary Wollstonecraft, Défense des droits des femmes. Payot. 239 p.1976. p.59

352 Madame de Staël, De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations suivi de Réflexions sur le suicide. Rivages poche. 321p. 2000. p.91

353 Joubert Joseph, Pensées et Correspondance, 1866. Numérisé par Google. p.70

354 France Culture. Docs en stocks. Sois bonne et tais toi. 26 mars 2014

355 AFP. Hôtel Royal Monceau : des salariés en grève. 7 octobre 2014

356 Françoise Giroud, Journal d’un Parisienne. Le Seuil. 428p. 1974. p. 62,133, 313, 169.

357 Maud Marin, Tristes plaisirs. J’ai lu. 247 p. 1990. pp. 39 à 61

358 Marie Isabel Barreno, Marie Teresa Horta, Marie Velho du Costa, Nouvelles lettres portugaises. Combats. Le Seuil. 1974. p.74 p.89

359 Mare-Armande Gacon Dufour, Mémoire pour le sexe féminin contre le sexe masculin, in, Opinions de femmes, de la veille au lendemain de la Révolution française. Editions Côté –femmes. 176p. 1989. p. 33 et 43

360 Judith Thurman, Karen Blixen. Le livre de poche. 25 p. 1982. 310 p.

361 Séverine, En marche… Paris, H. Simonis Empis, Éditeur. 320p. 1896. p.139,140,141 (Lisible

362 Flora Tristan, Le tour de France. Journal Inédit. 1843-1844. Archives et documents. Éditions Têtes de feuilles. 290p. 1973. p.47

363 Ajouté, précisé par moi

364 Henri - Jean Philippe, président de Gynécologie sans frontières. France Culture. 18 septembre 2012. La santé des femmes dans le monde : un nouveau défi

365 France Culture / France Musique. 7 juillet 2012. Journal de 7 heures

366 France 3. Émission vie publique/vie privée. Mireille Dumas. 2 octobre 2001

367 Louis Guilloux. Carnets. 1921-1944. Gallimard. 414p. 1978. p.95,96

368 Fernand Deligny, Les vagabonds efficaces & autres écrits. FM/petite Collection Maspero. 180p.1976. p.51

369 L’Ouvrière. Rapport du Secrétariat féminin. N°29. 23 septembre 1922

370 Les entretiens de Confucius. Gallimard. Folio. 140p. 2004. p.48

371 AFP. Le Figaro. Lagarde, Le Pen en tête des femmes politiques. 8 mars 2015

372 Catherine Baker, Les contemplatives, des femmes entre elles. Stock 2 / Voix de femmes. 1979. 460p.

373 Sabine Dardenne, J’avais 12 ans, j’ai pris mon vélo et je suis partie à l’école…Pocket. 184p. 2006. p.64.

374 Collette Guillaumin, Sexe, Race et pratique du Pouvoir. L’idée de nature. Ed. Côté-femmes. 239 p. 1992. p.149

375 Buber-Neumann (Margaret), Déportée en Sibérie. Editions du Seuil, 254 p. 1949. p.158. Après avoir été, communiste, arrêtée, avec son mari, en 1937 et déportée en Sibérie dans un camp de concentration, elle fut livrée par Staline à la Gestapo en 1940 et déportée à Ravensbrück jusqu’en avril 1945

376 Phyllis Chesler, Les femmes et la folie. Payot. 262p. 1979. p.70,71

377 D’Holbach (Baron), Système social. Ou principes naturels de la morale et de la politique. III. chap.X. cité dans D’Holbach Portatif. Libertés 54. Jean Jacques Pauvert. 2014p. 1967. p.104.

378 Diderot, Lettre à Madame de Maux. (Début novembre 1769). Correspondance. Bouquins. Laffont. 1468p. 1997. p.992

379 Baronne de Suttner, Bas les armes. Fasquelle. (Google) 492p. 1899. p.55

380 Alice Sapritch, Femme-public. Ma vérité. Plon. 1986. 212p. p.92

381 Colette Guillaumin, Pratique du pouvoir et idée de nature. Questions féministes. Nos 2 et 3. Février, mai 1978. Reproduit dans : Sexe, Race et pratique du pouvoir. L’idée de nature. Ed Côté femmes. 239 p. 1992. p. 13 et 14

382 André Gide, Le retour au Tchad. in, Souvenirs et voyages. La Pléiade. Gallimard. 1467p. 2001. p.558, 559

383 France Culture. La nuit rêvée de Sapho. 22 juin 2014

384 Cf. Marie-Victoire Louis, Les femmes et trois petits points http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=816&themeid=814

385 Marivaux. Théâtre complet. Tome second. Classiques Garnier. 1173p. 1999. p.915. Citation issue des Journaux et Œuvres diverses. p.377

386 Fanny Deschamps, Journal d’une assistante sociale. Les nouveaux misérables. Editions et publications premières. 191p. 1971. p.136

387 Antoinette Fouque, présentée comme « cofondatrice du MLF en 1968 », Le Parisien, 1er Octobre 2008

388 Sigmund Freud, Lettres à Wilhelm Fliess, 1887-1904. PUF. 763p. 2006. p.133,134,135

389 Luce Irigaray, Nietzsche, Freud et les femmes. In, Le corps-à-corps avec la mère. Les Éditions de la pleine lune. Montréal. Conférences et entretiens. 89p. 1981. p.69 

390 Planète. 11 juin 2012. 10 h 10. Les hommes en noir (concernant les Hollandais enrôlés dans la Waffen SS)

391 Madeleine Riffaud, Dans les maquis « Vietcong ». Julliard. 267p. 1965. p.234 

392 Jean Genet, Oeuvres complètes. L’Ennemi déclaré. Textes et entretiens. Gallimard. 425p. 1991. p.24

393 Tchekhov, L’Ile de Sakhaline. Folio Classique. 568 p. 2001. p.243, 244

394 L’Express Mag. 19 janvier 2004

395 Arte. Sandrine Bonnaire, Actrice de sa vie. 8 octobre 2012. 12 h 40

396 ( Cf. ?. Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions. In, Œuvres complètes. T. I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1969p. 1986. p.289

397 Mill (Stuart), De la liberté. Folio Essais. 242 p. 1990. p.110

398 Danielle Méran : «  Je ne suis pas la mamie du web, je suis une avocate ». Nouvelles News. 11 décembre 2015

399   Baudelaire, Fusées. VI. 1867. Sur Wiki source.

400 Lettres bougrement patriotiques de la Mère Duchêne, suivi de Journal des femmes. Février-Avril 1791. Les Éditions de Paris /EDHIS. 194p. 1989. p.120

401 Doris Lessing, Préface au Carnet d’or. Le livre de poche. 945 p. 2014. p.10/11

402 Sade, Les cent vingt journée de Sodome, In Œuvres. I. La Pléiade. Gallimard. 1363p. 1990. p. 256

403 Flora Tristan, Le Tour de France. Journal Inédit. 1843-1844. Archives et documents. Éditions Tête de feuilles. 290p. 1973. p.66

404 France inter, La marche de l’histoire. Le témoin du vendredi, Denise Cacheux, socialiste rieuse. 5 juin 2015

405 Le Figaro. Maurice Lévy : Je n’ai jamais été un bon manager de femmes. 17 octobre 2014

406 Arts ménagers. Revue officielle du salon des Arts ménagers. Revue bimestrielle éditée par Le Jardin des Modes. Mars-avril 1950. 96 p.

407 George Sand, Correspondance. Garnier Flammarion. Tome 7ème. 895 p.1970. p.81

408 Idem. Tome 7ème. p.129

409 Souligné par moi

410 Idem. Tome 8ème. Lettre à Emmanuel Arago, 12 août 1847. 868 p. 1971. p.69 et 70

411 Idem. Tome 8ème. p.600

412 Idem. Tome 25ème. 1195 p. 1991. p.623

413 Idem. Tome 25ème. p.689

414 Idem. Tome 9ème. Lettre à Charles Poncy. 26 septembre 1850. 1020 p. 1972. p.713, 714

415 Mary Wollstonecraft, Défense des doits de la femme. 239 p. Payot. p.72

416 Madame Edgar Quinet, Mémoires d’exil. Paris. Troisième édition. Paris. Librairie internationale. 379p. 1869. p.29  

417 Réponse de M. Jean Christophe Ruffin au discours de réception de Madame Dominique Bona à l’Académie Française. 23 octobre 2014.

418 Pierre Kropotkine, Mémoires d’un révolutionnaire. Autour d’une vie. L’Aube. 506p. 2008. p.120

419 Janvier 2013. Je rectifie ici une erreur ; j’avais malencontreusement jusqu’alors confondu le CEDAW - la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femme - avec la Commission de la condition de la femme (CSW) de l’ONU : « commission fonctionnelle du Conseil économique et Social (ECOSC) du Conseil économique et social consacrée exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de la femme. Chaque année, des représentant(e)s des Etats Membres se réunissent au Siège des Nations Unies à New York pour évaluer les progrès accomplis au niveau de l’égalité des sexes, identifier les défis, établir des normes mondiales et élaborer des politiques concrètes pour promouvoir l’égalité des sexes et la promotion des femmes à travers le monde. »

420 Œuvres de Daniel Stern, Esquisses morales : pensées, réflexions et maximes. Calmann Lévy. 396p. 1880. p.139, 140 (Lisible sur Gallica)

421 Alexis de Tocqueville, Lettres choisies. Souvenirs. Quarto Gallimard. 1420p. 2003. p.235

422 Jean-Jacques Rousseau, Lettres à Malesherbes. In Œuvres complètes. I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1969p. 1986. p.1143

423 Libération. 7 avril 2012

424 Roland Barthes, Œuvres complètes. Tome II. Le Seuil. 1995. p.735

425 Source : Institut Professeur Beaulieu. Biographie.

426 Conférence de presse de M. Attali présentant son rapport sur la libéralisation de l’économie française à Sarkozy. 23 janvier 2008

427 Soljenitsyne, L’Archipel du goulag. Tome II. 505 p. 1974. p.281

428 Mémoires, souvenirs et journaux de la Comtesse d’Agoult [Daniel Stern] : T. I. Mercure de France. 430p. 1990. p.140

429 Wikitionnaire. 10 mai 2015

430 Samira Bellil, Dans l’enfer des tournantes. Denoël. Folio. 308 p. 2003. p.113

431 Le Particulier.fr. Retraite : Les femmes touchent 600 euros de moins que les hommes. 24 Janvier 2013

432 Rousseau, Julie, ou la Nouvelle Héloïse. GF. Flammarion. 1967. 610 p. Note. p.134

433 AFP. Arabie: des Saoudiennes revendiquent le droit de participer au scrutin des municipales. 24 avril 2011

434 George Sand, Correspondance. Lettre en date du 13 février 1849. Tome 9ème. Garnier Flammarion. 1020 p. 1972. p.40

435 Lettre à Descartes, 4 décembre 1649

436 George Sand, Correspondance. Lettre à Eugénie Duvernet, 2 mars 1849. Garnier Flammarion. Tome 9ème. 1020 p. 1972. p.49

437 Lettres de Mademoiselle de Lespinasse. Précédées d’une notice de Sainte-Beuve. Classiques Garnier. 4324p. sd. p.311

438 Stendhal, Œuvres intimes. La Pléiade. Tome I. pp. 931, 568, 627, 173

439 Jeannette Laot, Stratégie pour les femmes. Stock. 250p. 1977. p.72.

440 Reproduit dans Pour Gabrielle, par Raymond Jean. In, Gabrielle Russier, Lettres de prison. Points. Actuels. Le seuil. 140p. 1970. p.13

441 La Pravda. 14 août 1923. Cité par Pierre Broué, Trotsky. Fayard. 1105 p. 1988. p.435

442 Jouvet dans Copie conforme, film de Jean Dréville (1947)

443 France Culture. Affaires sensibles. Liévin, 27 décembre 1974. Quand la mine assassine. 25 juin 2015

444 Jouvet, dans Copie conforme. Ibid.

445 Le Figaro. Valérie Trierweiler au chevet des femmes violées du Congo-Kinshasa. 11 juillet 2013

446 France Culture, Une vie, une œuvre. Althusser, un marxiste imaginaire. 5 décembre 2015

447 Mary Astell, Some reflections upon mariage. 1706. Quotes from the work of Mary Astell Excerpts from Astell's work

448 Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social. Folio. Essais. 535p. 1993. p.111

449 A.L Thomas, Diderot, Madame d’Épinay, Qu’est ce qu’une femme ? Un débat préfacé par Élisabeth Badinter. POL. 194p. 1989. p.47

450 Arte. 11 août 2013. 11 h 57 (émission non podcastable)

451 France culture. 10 octobre 2012. Valérie Lang lit les écrits d’Alberto Giacometti. 19 h 58

452 Jean de La Bruyère, Les Caractères, Des femmes. 1688

453 Márquez (Gabriel García), Vivre pour la raconter. Grasset. 572 p. 2007. p.88

454 Michel Onfray, France Culture. 28 août 2015. Dernier séminaire de « Contre histoire de la philosophie ».

455 Prévert (Jacques), Oeuvres complètes. La Pléiade. Tome II. 1553 p. 2004. p.870

456 Une femme à Berlin, Journal (20 avril-22 juin 1945) Folio. Gallimard. 394p. 2007. p. 202, 203

457 Anatole France et Madame de Caillavet, Lettres intimes (1888-1889) Librairie A.-G. Nizet. Paris.176p. 1984. p.48

458 Léon Bloy, Lettres à sa fiancée. Éditions Stock. 142p. 194. p.126

459 Sade, La philosophie dans le boudoir. In, Sade, Œuvres. III. La Pléiade. Gallimard. 1638p. 1998. p.17

460 Sade, Les cent-vingt journées de Sodome. In, Sade, Œuvres. I. la Pléiade. Gallimard. 1363p. 1990. p.27

461 Le Monde. Affaire DSK : Mme la juge contre M. le prof d'économie, leçon de droit contre cours de libertinage. 21 mai 2012

462 Cardinal de Bernis. Oeuvres complètes. Lausanne. Tome I. 216p. 1797. p.40,41 (Numérisé par Google)

463 France Culture, Le temps des écrivains. Michel Tournier. 6 juin 2015

464 Archives Colette, France Culture. Changements de décors. Agnès Jaoui. 26 janvier 2014. 20h 30

465 Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.Folio Essai. 283p. 1989. p.73

466 France Culture. Sur les docks. Ma vasectomie. 12 mai 2014

467 Le Figaro. Disparues de Perpignan : le meurtrier présumé a été mis en examen. 18 octobre 2014. Entendu sur France inter. 17 octobre 2014. 5 h 30

468 Jane Jordan, Josephine Butler. John Murray (Publishers) Ltd. 2001. 368p. 9ème photo. (libre traduction)

469 Fellag. Djurdurassique Bled. JC Lattes. 195p. 1999. pp.122, 137/138, 158

470 Heiberg (Hans), Henrik Ibsen, Editions Esprit ouvert. (Traduit du Norvégien) 344p. 2003. p.226

471 Collectif féministe contre le viol. Le viol : un crime. Vivre après. 127p. 1995. p.21 à 30

472 Marivaux, La colonie, in, Théâtre complet. Tome second. Classiques Garnier. 1820p. 1999. p. 684 à 687

473 Louise Michel, Mémoires. Préface de Xavière Gauthier. 582 p. Éditions Tribord. 2005. p.158

474 John Stuart Mill, De la liberté. Gallimard. Folio Essais. 1990. Première page. La traduction ici présentée est celle publiée par Presses Pocket. 1999. p.24

475 In, Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXème siècle : la croisade de Joséphine Butler. (Textes réunis et présentés par Frédéric Regard). 311p. déc. 2013. p. 215

476 Raymond Aron, Le spectateur engagé. Julliard. 339p. 1981. p.36

477 Analyse écrite en octobre 1982 et reproduite dans « un texte théorique sur la matérialisme de rencontre ». In, Olivier Corpet et Yann Moulier Boutang, Présentation du livre de Louis Althusser, L’avenir dure longtemps, suivi de Les faits. Autobiographies. Stock / IMEC. [Edition posthume d’œuvres de Louis Althusser]. 356p. 1992. p. III.

478 Le Nouvel Observateur. 10 janvier 2006

479 Mathieu Galey, Journal. (1974-1986). Tome II. Grasset. p.206

480 Cf. Marie-Victoire Louis, Lettre à L’IMEC. 6 octobre 1995. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=333

481 Louis Althusser, L’avenir dure longtemps. Suivi de : les faits. Autobiographies. Stock IMEC. 356p. 1992. p.15

482 Ibid. p.23

483 Ibid. p.21

484 Ibid. p.84

485 Louis Althusser, L’avenir dure longtemps. Suivi de : Les faits. Autobiographies. Stock / IMEC. 356p. 1992. p.206, 207

486 Virginie Linhart, Le jour où mon père s’est tu. 175p. 2008. Le seuil p.148/149

487 L’œuvre du marquis de Sade, Introduction, essai bibliographique et notes par Guillaume Apollinaire. Bibliothèque des curieux. Collection. «Les maitres de l’amour ». 1909. p.17,88. Cité par Michel Delon, responsable de l’ édition de Sade dans la Pléiade. Sade. Œuvres. III. 1638p. 1998. p.1383

488 Aragon, Elsa Triolet choisie par Aragon. Choix de textes. Gallimard. 1960. 368p.

489 Louis Aragon, Le con d’Irène. Mercure de France. 2000. 93 p.

490 Raymond Aron, Le spectateur engagé. Julliard. 339 p.1981. .186

491 LCI. La France se relève. 23 novembre 2015. 12h20

492 France Culture. La féminité pour Alain Badiou. 28 octobre 2013

493 Cf. Marie-Victoire Louis, Bourdieu: Défense et illustration de la domination masculine. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=600&themeid=489

494 Jean-Claude Casanova, Une réforme ambigüe ?. Le Figaro. 17 mars 1999. Reproduit dans : Le piège de la parité. Arguments pour un débat. Pluriel. Hachette Littérature. 251p. 1999. p.107

495 France Culture. Les racines du ciel. Un itinéraire philosophique avec André Comte Sponville. 17 mai 2015

496 Régis Debray, Journal d’un petit bourgeois entre deux feux et quatre murs. Le Seuil. 170 p. 1976. P.76

497 Cité (sans sources) in : Françoise Giroud, Journal d’une Parisienne. Le Seuil. 428p. 1994. p.82

498 Giles Deleuze, « Il a été mon maître », in, L’île déserte (Textes et entretiens) Édition préparée par David Lapoujade. Les Éditions de Minuit.

499 Nietzsche aujourd’hui ?, Union générale d’éditions. 10/18. Colloque organisé en juillet 1972 au Centre culturel international de Cerisy la salle. 2 Tomes. 10/18. 1973. Tome I. p.236

500 Francis Ponge. Colloque de Cerisy. 10/18. 435p.1977. p.115 à 144.

501 Pierre Drieu la Rochelle, Journal. 1939-1949. Collection Témoins. Gallimard. 520p. 1992. P. 324

502 La Croix. 2 juin 2011

503 André Gide, Journal (1939-1942) NRF. Gallimard. 212p.1946. p.96

504 En italique dans le texte de Maurice Godelier (1978)

505 Cité et critiqué dans Nicole-Claude Mathieu, De la conscience dominée. Quand céder n’est pas consentir. Des déterminants matériels et psychiques de la conscience dominée de femmes, et de quelques-unes de leurs interprétations en ethnologique. In, L’Arraisonnement des femmes. Essais en anthropologie des sexes. Cahiers de l’homme. 251 p.1985. p.224

506 André Gorz, Lettre à D. Histoire d’un amour. Récit. Ed. Galilée. 75 p. 2006. p.31

507 Source non trouvée.

508 Bernard-Henri Lévy, Oui à l’égalité, non à la parité. Le Point, 13 février 1999. Repris dans Le piège de la parité. Arguments pour un débat. Pluriel.  Hachette Littérature. 251 p. 1999. p.64,65

509 France Culture. Les racines du ciel. La spiritualité au Moyen Age avec Alain de Libera et Jean René Valette. 1er mars 2015

510 François Mauriac, Bloc Notes. L’Express. 15 janvier 1959. Cité dans Christiane Rochefort. Ma vie. Revue et corrigée par l’auteur. Stock. 359p. 1978. p.247

511 Michel Onfray. Université populaire - d’accès libre n’eut-elle pas été mieux nommée ? de Caen. France Culture. Vendredi 10 août 2012. 19 h 20 et 19 h 40

512 Cf., Proposition de loi pour l’interdiction de Michel Onfray dans l’ensemble de l’espace public.13 juillet 2012

513 France Culture. Une vie, une œuvre. Dominique Aury [1907-1998]. 17 janvier 2015

514 France Culture. La nuit rêvée dePropos sur la littérature de Jean Paulhan. 28 février 2015 (Rediffusion d’une émission datée du 30 mai 1952)

515 France Culture. Simone de Beauvoir. Naissance d’un écrivain. 18 août 2015

516 France Culture. Les racines du ciel. 15 mars 2015

517 Aujourd’hui, 9 août 2015, sur France Culture, concernant Cléopâtre

518 France Culture. Forum Le Monde. Le Mans. Le mal des frontières. 9 juillet 2014

519 France Culture. Le temps des écrivains. 8 novembre 2014

520 Le Monde. 26 janvier 1997. On pourra aussi se référer sur Wikipédia à d’autres pétitions concernant la légitimation des violences sur enfants. Cf. Pétitions françaises contre la majorité sexuelle

521 Annie Ernaux, L’événement. Gallimard. 2000.

522   Cité dans Colombe Schneck, Dix-sept ans. 94p. 2014. p.14

523 France culture. Le grain à moudre. « Le féminisme a t-il besoin d’une ‘ mise à jour ’ ? ». 26 juin 2013

524 Libération. France Inter envoie Daniel Mermet voir là-bas s’il y est. 27 juin 2014

525 France Culture. Le temps des écrivains. Femmes. 17 janvier 2015

526 Patrick Poivre d’Arvor, Les femmes de ma vie. Le livre de poche. Grasset. 247p. 1988. p.9

527 Les Nouvelles News. Interview sexiste de Cécile Duflot ?. 31 mars 2015

528 Eric Zemmour, Le premier sexe. 134p. 2006. p.89

529 Blog d’Isabelle Alonso, Pénalisation des clients. Les belles histoires de Tonton Robert. 11 juin 2014

530 Cf. Marie-Victoire Louis, Non Monsieur Badinter. 27 février 2002 http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=517&themeid=336

531 Terrafémina. 23 février 2012

532 Pierre Bergé, Lettre à Yves. Folio, Gallimard. 2009. 94 p.

533 Le Figaro, Mariage gay : les partisans perdent le match de la rue. 16 décembre 2012

534 27 janvier 2013

535 Olivier Besancenot, Révolution ! 100 mots pour changer le monde. J’ai lu. 2007. 250p. p. 185 à 187

536 France Culture, L’Esprit Public. 19 octobre 2014

537 France Culture, L’esprit public. 31 janvier 2015

538 Jean Claude Laumond, Vingt cinq ans avec lui. Ramsay. 233p. 2001.p.121 à 130.

539 Le Monde. D. Cohn Bendit : « Il faut redonner à l’écologie politique la dimension qu’elle mérite ». 21 octobre 2008

540 L’ouvrière. Congrès des syndicats de la région parisienne. N° 232. 10 février 1927

541 Cité par Laure Adler, Les femmes politiques. Points Actuels. Le Seuil. 278p. 1994. p.238

542 AFP. Ferry : Guaino redoute un "déballage". 1er juin 2011

543 France Culture. Affaires sensibles. Pierre Overnay, la mort d’un mao. 11 juin 2015

544 Le Canard Enchaîné. 14 mars 2012. (Citant Le Parisien du 9 mars 2012). Minimares. p.2

545 Libération, 7 avril 2012

546 Cf., Textes « Parti Socialiste » : http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=813

547 Le Monde, Comment F. Hollande voit la crise. 31 octobre 2012

548 Pour une pertinente analyse, cf. Rony Brauman, France Culture. Une fois pour toutes. 3 novembre 2012

549 Selon B. Netanyahou, mais non démenti par l’Elysée. AFP. Iran : Netanyahou : ‘Prêt s’il le faut’ [à déclencher l’arme nucléaire]. 5 novembre 2012

550 Les nouvelles/ News, Real politique saoudienne pour François Hollande. 5 novembre 2012

551 Le Canard enchainé. Hollande d’Arabie. 7 novembre 2012

552 Michel Jobert, Lettre ouverte aux femmes politiques. Albin Michel. Collection Lettre ouverte. 178p.1976. p.108, 169 et 178

553 Libération. 19 septembre 1994

554 AFP. 5 février 2008

555 Cf., notamment, Elle. 16 mars 2012. Jean-Luc Mélenchon, Le féminisme au poing. Suivi de : « Le leader du parti de gauche n’a jamais fait mystère de son féminisme » (Titre et sous titre de Elle)

556 Le Figaro.fr. Madame, Les 10 pires phrases sexistes des hommes politiques. 5 juin 2014

557 Françoise Giroud, Profession Journaliste. Conversations avec Martine de Rabaudy. Hachette Littérature. 185p. 2003. p.82.  

558 Le Monde. Jacques Myard, Messieurs les homos de deux sexes, foutez nous la paix. 27 janvier 2011

559 Nouvelles News, La Barbe insultée par les parlementaires. 24 juin 2015

560 Libération. Charles Pasqua, l’art d’une certaines politique de la petite phrase. 29 juin 2015

561 AFP. 12 novembre 2008

562 AFP. 22 mars 2012

563 Le Parisien. À l’Assemblée, Tibéri, c’est fini. 18 juin 2012

564 Le Monde. François Fillon et le petit théâtre de Jean Tibéri. 14 juin 2012

565 Le Nouvel Observateur. Municipales. Paris, Tibéri : « Moralement, les propos de NKM sont choquants ». 29 mars 2013

566 TFI. 20 heures. 17 février 2015

567 Balzac (Honoré de), Lettres à Madame Hanska. 1845-1850. (Tome 2) Robert Laffont. Bouquins. 1220 p.1990. pp.598, 644, 811

568 Balzac (Honoré de), Lettres à Madame Hanska. 1832-1844. (Tome 1) Robert Laffont. Bouquins. 957 p.1990. p.624

569 Balzac, Eugénie Grandet. Gallimard, Folio . 251p. 1982. p.188,189

570 Balzac (Honoré de), Lettres à Madame Hanska. (1832-1844) Tome I. Robert Laffont. Bouquins. 957 p. 1990. p.272

571 Balzac (Honoré de), Mémoires de deux jeunes mariées. (Nouvelle édition). Édition et librairie Henri Beziat. Paris 1er. 255p. 1936. p.253 et 252

572 France CultureÀ voix nue. Yves Boisset ou le prix du danger. 17 juin 2015

573 Casanova, Mémoires. Tome III. 1763-1774. La Pléiade. 1323p. 1978. p.386

574 Pierre Berger, René Char. Poètes d’aujourd’hui. Seghers Ed. 1951. 207p. 5ème photo après la page 16.

575 Jean Cocteau, Mensonges et vérités. Toute l’histoire. 5 mars 20011. 11 h

576 D’Annunzio / Mussolini. Correspondance. Buchet / Chastel. Introduction de Paul-Jean Franceschini. 233p. 1974. p.8. ; André Germain, La vie amoureuse de d’Annunzio. Arthème Fayard. 1954. 284 p. ; E-A Rheinhardt , Vie d’Eleonora Duse. Perrin. 1930. 327p.

577 Philippe Jullian, D’Annunzio. Fayard. 370p. 1971. p. 144, 243, 251, 255, 266, 287,361.

578 Don Juan, Opéra de Mozart. Acte I. Scène 5.  

579 France Inter. 8 août 2015. 14 h 40

580 Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts. Babel. Actes sud. 544 p. 1999. p.361

581 In Collectif. George Sand et le Berry. Slatkine. p.625 (Lu sur internet). Cité aussi par André Maurois dans ses Conférences sur George Sand.

582 Friedrich Engels, Paul et Laura Lafargue. Correspondance. Tome III. (1891-1895) Les Éditions Sociales. 594p. 1959. p.311

583 Discours du 18 avril 1870

584 Paul Feyerabend, Tuer le temps. Une autobiographie. Le Seuil. 237p.1996. p.9 et 228

585 Joseph Fouché, Ministre de la police, Mémoires. Présentées par Edwy Plenel. Arléa. 402 p. 2006. p.311, 390, 398

586 Edmond et Jules de Goncourt, Journal. Mémoires de la vie littéraire. 1887-1896. Bouquins. Robert Laffont. 1461 p. 2004. p.420

587 Joséphine Butler, Souvenirs personnels d’une grande croisade. Librairie Fischbacher. 1900 (2 tomes) Tome I. p.23

588 V. Hugo, Choses vues. 1870-1885. Folio. 529p. 1972. p.108. « Osc » veut dire, pour V. Hugo : « baiser ». Cf. page 521 : « Note sur Victor Hugo et les femmes ».

589   Victor Hugo, Choses vues. 1er Septembre 1868. Cité dans Victor Hugo, témoin de son siècle. J’ai lu. L’essentiel. 561p. 1962. p.459

590 V. Hugo, Les Misérables. Folio Classique. Tome I. 955 p. 2010. p.201

591 Victor Hugo, Choses vues.1870-1885. Folio. 529p. 1972. p.249

592 Interview à la chaîne syrienne Arrai. 1er septembre 2011

593 Libération, « Je revois Kadhafi devant moi, menaçant de me flinguer ». 12 décembre 2007

594 La Boétie, Discours de la servitude volontaire. GF. Flammarion. 220 p. 1983. p.131

595 Cité (sans source) par Pierre Broué, Trotsky. Fayard. 1105p. 1988. p.749

596 Comte Beugnot. Mémoires. 1779-1815, 349p. 1959. p.183  

597 D.H. Lawrence, Lettre choisies. NRF. Gallimard, 239 p. 2000. p.80 et 120

598 Cf. Intégrale des entretiens Léautaud / Mallet. 10 CD. Cf. aussi le site de l’INA (Institut national de l’audiovisuel)

599 In, Mémoires, Souvenirs, Journaux de la comtesse d’Agout. Daniel Stern. II. le Temps retrouvé. 384p. 1990. p.252

600 Machiavel, Le Prince. GF. Flammarion. 220 p. 1992. p.109

601 Machiavel, Le Prince. In, Œuvres. Édition établie par Christian Bec, Professeur à la Sorbonne, Robert Laffont. 1386p. 1996. p.175 et 105

602 Nicole Notat, Je voulais vous dire (avec Hervé Hamon), Seuil / Calmann-Lévy. 190p. 1997. p.148

603 in, Maria A. Macciocchi, Les femmes et leurs maitres. Christian Bourgeois éditeur. p. 396. Repris (non vérifié) du livre de Durand, La vie amoureuse de Karl Marx. Paris. Julliard. 441p. 1979. 1970.p. 60

604 France Inter. 116 rue Albert Londres. Joseph Kessel. L’Empereur. 25 octobre 2015

605 Karl Marx, Lettre à Kugelman, 12 décembre 1868. In Oeuvres choisies. Tome 2. Idées Gallimard. 378 p. 1974. p.359

606 Marx (Karl) et Engels (Friedrich), Manifeste du parti communiste. Février 1848

607 Karl (Marx) « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » » Kommunistische Zeitschrift. N° 1. In, Karl Marx. Œuvres politiques. I  La Pléiade, 1829 p. 1994. p. 990

608 Jean Pierre Léonardini, Plus un mot, L’Humanité. 25 octobre 1984. Cité dans la préface de Henri Michaux, Œuvres Complètes. III. Gallimard. La Pléiade. 1959 p. 2004. p. LXXX

609 5 novembre 2008

610 AFP. Obama : ‘Le meilleur est à venir’. 7 novembre 2012

611 […] « It doesn’t matter whether you’re black or white or Hispanic or Asian or Native American or young or old or rich or poor, able, disabled, gay or straight, you can make it here in America if you’re willing to try. »

612 France Culture, Les femmes de Picasso. 9 janvier 2015 (Rediffusion)

613 France Culture. Grands écrivains, grandes conférences. Séverine / Jules Vallès. 12 août 2015

614 Victor Serge, Carnets (1936-1947), Agone. Mémoires sociales. 836p. 2012. p.136

615 Rome, ville ouverte. Il était une fois…(2004) Culture Infos.2006. Ciné Classique. 24 mai 2015

616 Schopenhauer, Douleurs du monde. Pensées et fragments. Rivages Poche/ Petite bibliothèque. Cf. notamment son Essai sur les femmes. 228 p. 2010. p.113 à 131

617 Albert Schweitzer, A l’orée de la forêt vierge, Récits  et réflexions d'un  médecin en Afrique équatoriale française.  Albin Michel. 218p. 1952. p.158 à 162

618 Anna Larina Boukharina, Boukharine, Ma passion. Gallimard. Au vif du sujet. 404p. 1990. p.141,142

619 Victor Serge, Carnets (1936-1947). Agone. 836p. 2012. p.521,522

620 Boris Souvarine, Staline. Ivrea. 639p. 1992. p.490 et 538

621 Mémoires et correspondances du Prince de Talleyrand. Bouquins. Robert Laffont. 1576 p. 2007. p.220

622 Alexis de Tocqueville, Lettres choisies. Souvenirs. 1814-1859. Quarto, Gallimard. Janv. 2003. 1420 p. p.284, 285 et 522

623 Zweig (Stefan), Souvenirs d’un Européen. Nouvelle traduction de Serge Niemetz. Belfond. 2009. 531 p.

624 Simone Veil, Une vie. Le livre de poche. 2010. 343 p. p.163

625 Cf. À propos du dévoilement public des relations de François Hollande et de Julie Gayet. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1173&mode=last

626 Marie Bashkirtseff, Journal. Fasquelle. Tome 1er. 312 p. 1955. P.48. Ce journal a depuis lors été réédité.

627 Jean François Revel, Pour l’Italie. In, Revel (Jean François), Robert Laffont. Bouquins. 770p. 1999. p.163

628 George Sand, Correspondance. Garnier Flammarion. Tome 25ème. 1191p. 1991. p.380/381

629 Isabelle Alonso, Et encore, je m’retiens. Spectacle Festival d’Avignon. juillet 2012

630 Jean Luc Laumond, Vingt cinq ans avec lui. Ramsay. 233p.2001. p.130

631 Stuart Mill, De la liberté. Folio Essais. 242 p.1990. p.152

632 Nietzsche, La volonté de puissance. Tome I. 436p. 2002. Gallimard. Tel. p.13

633 Charles du Bos, Journal. 1921-1923. Éditions Corrêa . 412p.1946. Paris. p.130

634 George Sand, Correspondance. Tome 9ème. Lettre à Pierre-Jules Hetzell. 5 mars 1849. 1020p. 1972. p.56

635 Le Figaro. Madame. Le club des machos 2014. 23 décembre 2014

636 Le Figaro, Thierry Frémiaux : « Le choix de Jane Campion n’est pas un choix féministe ». 7 janvier 2014

637 Gustave Flaubert, Correspondance. Lettres à Louise Colet. La Pléiade. Tome II. 1991. 1542 p. 23 décembre 1853, p. 484 et 21 mai 1853. p.330

638 AFP. Un séducteur en série jugé pour assassinat. Le Figaro. 27 avril 2014

639 On peut se référer à « l’affaire Couriau » et au mari d’Emma Couriau, Louis.

Marie-Victoire Louis, L’Affaire Couriau. 1913. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=542&themeid=540

640 In, Je hais les acteurs de Gérard Krawczyk. [1986]

641 Actes du tribunal révolutionnaire. Le temps retrouvé. Mercure de France. 631p. 2008. p.539

642 Mirabeau, Discours. Folio. 1973. 440p.

643 John Stuart Mill, Autobiographie. Aubier. 261p. 1993. p.172

644   Mirabeau, Discours. Folio. Gallimard. 438p.1973. p.124

645 Anaïs Nin, Journal 1. 1931-1934. Stock. Le livre de Poche. 506p. 1966. p.81

646 Le Monde. La lettre d'allégeance de Christine Lagarde à Nicolas Sarkozy. 17 juin 2013

647 Anne Sinclair, Deux ou trois choses que je sais d’eux. Grasset. 321p. 1997. p.30

648 Pierre Chalmain, Dictionnaire des injures littéraires. Paris. L’Éditeur. 2010. 732 p.

649 Arthur Lehning, Michel Bakounine et les autres. UGE. 10/18. 434 p. 1976. p.316

650 Sénèque. Entretiens, Lettre à Lucilius. Bouquins. Robert Laffont. 1094 p. 2010. La colère. p.148

651 Claire Démar, Ma loi d’avenir. 1833. In, Claire Démar, L’affranchissement des femmes. Payot. 233p. 1976. p.85

652 Yvonne Cloetta, Ma vie avec Graham Greene. Entretiens avec Marie-Françoise Allain. La table ronde. 283p. 2004. p.132

653 Adrienne Rich, Les femmes et le sens de l’honneur. Quelques réflexions sur le mensonge. (Traduit de l’anglais.1976) Les éditions du remue-ménage. Ottawa. 18 p. 1979. p.7,8

654 Suétone, Vies des douze Césars. Folio, 497p.1975

655 Charles Du Bos, Journal. 1921-1923. Éditions Corrêa. Paris. 412p. 1946. p.124  

656 Georges Valance, Thiers, bourgeois et révolutionnaire. Flammarion, 2007

657 Cf. France Culture. Le diner des ex-femmes de pervers. 11 février 2014

658 Raymond Aron, La grande peur du mal pensant, In : Penser la liberté, penser la démocratie. Quarto Gallimard. 1825 p. 2005. p. 423 et 426

659 France Culture. La nuit rêvée de Cynthia Fleury. 4 novembre 2012. Jacques Lacan, Radiophonie Par Robert Georgin. 1ère diffusion : 04/10/1981

660 France Culture. Chansons boum. Brigitte Fontaine. 1 er juin 2014

661 George Orwell, 1984. Folio. 408p. 2013. p.348

662 MLAC - Rouen - Centre, Vivre autrement dès maintenant. FM. Petite collection Maspero. 206p. 1975. p.84

663 Joseph E. Stiglitz, La grande désillusion. Le livre de poche. 407p. 2009. p.11

664 Internationale situationniste. Édition augmentée. Arthème Fayard. 707 p. 1997. p.26

665 Michel Onfray, Théorie du corps amoureux. Pour une érotique solaire. Grasset. 304 p. 2000. p.186,187

666 Arthur Lehning, Michel Bakounine et les autres. UGE. 10/18. 434p. 1976. Lettre de Michel Bakounine à son frère Pavel. 29 mars 1845. p.106/107

667 Molière. Don Juan. Acte I. Scène II.

668 Albin Michel. 2012

669 In, Jean Luc Chartier, Portalis, Fayard. 2004. p.387

670 Voltaire, Correspondance choisie. La pochothèque. Livre de poche. 1353 p. 1997. p.325

671 Léon Séché, Hortense Allart de Méritens. Paris. Société du Mercure de France. 329 p.1908. p.58,59

672 Le Figaro. Municipales : Le clash Dati / Goasgen. 20 février 2013

673 Léon Blum, L’œuvre. (1905-1914). Du mariage. Albin Michel. 652p. 1962. p.136

674 Georges Brassens, Sauf le respect que je vous dois. (Refrain)

675 Radio Libertaire. 27 février 2015. (Autour de 20 h 30)

676 René Crevel, Le clavecin de Diderot. J.J. Pauvert Editeur. Libertés 38. 175p. 1996. p.64

677 André Gide, Journal (1939-1942). NRF. Gallimard. 212p. 1946. p.98/99

678 Flaubert, Correspondance.Tome I. La Pléiade. p.680

679 Femmes de lettres au XIXème siècle. Autour de Louise Colet. (Sous la direction de Roger Bellet. Presses Universitaires de Lyon. 318p. 1982. p.145

680 Micheline Bood et Serge Grand, L’Indomptable Louise Colet. Pierre Horay. 233p.1986. p.12

681 Anatole France et Madame de Caillavet, Lettres intimes (1888-1889) Libraire A.-G. Nizet. Paris. 176p. 1984. p.94

682 Mémoires du compte de Bussy-Rabutin, Le Temps retrouvé. Mercure de France. 372p. 2010 p.91

683 Source perdue (à retrouver)

684 Mémoires, souvenirs et journaux de la comtesse d’Agoult. Le temps retrouvé. Mercure de France. p.365. 2007. 846 p.

685 Marie D’Agoult, George Sand, Correspondance. Bartillat. 301p. 1995. p.18

686 Madame de Staël, De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des passions. Suivi de : Réflexions sur le suicide. Rivages Poche. 321p. 2000. p.117

687 Madame de Staël, Corinne et l’Italie. Gallimard. Folio. 1995. p.125

688 Georg Simmel, Philosophie de l’argent. Partie analytique. 3ème chapitre, section I et 2. Garnier Flammarion. 189p. 2009. p.76

689 Dominique Desanti, Flora Tristan. Hachette Littérature. 1980

690 Cité dans les notes de G. Walter dans La révolution française de Michelet. Tome I. 1530p. 1976. p. 522

691 Cf. aussi  Le Planning Familial organise un apéro-débat à l'occasion du 17 mai 2015, Journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie (IDAHO). 23/04/2015. Apéro-débat : Le genre de l’injure.

692 Libération (avec AFP). « Personne ne se soumet ! »: Deux Femen perturbent le salon de la femme musulmane. 13 septembre 2015

693 Ovide, L’art d’aimer. Folio Classique. 173p. 1994. p.48

694 Pavese (Cesare), Le métier de vivre. Folio. 466 p. 1958. p.378

695 Vassili Grossman, Vie et destin. Le livre de poche. 1073 p. 2012. p.264

696 Pierre Viansson-Ponté. Le Monde. 12 février 1978. Cité dans Évelyne Le Garrec, Un lit à soi. Le Seuil. 252p. 1979. p.18

697 Paroles de Maurice Vaucaire. Musique de Paul Delmet.

698 Terra femina.com. « Féministe » : le mot que tout le monde va haïr en 2015 ? 13 novembre 2014

699 Titre du Parisien. 28 novembre 2011

700 AFP. Agression de policiers : Une famille en prison. 17 août 2010

701 AFP. Blanc Mesnil : autopsie d’une famille tuée. 29 décembre 2012

702 AFP. Afghanistan : un journaliste et sa famille tués. 21 mars 2014

703 Metro News. 8 septembre 2014

704 AFP. Un Jordanien exécute toute sa famille. 14 juin 2012

705 AFP. Le Monde. Une famille emportée dans un cours d’eau des Cévennes. 15 novembre 2014

706 Le Midi libre (AFP). Normandie. Le grand père a t-il tué sa famille avant de se suicider ? 20 juin 2015

707 AFP. Indonésie : le bilan du crash porté à 143 morts. 1er juillet 2015

708 Benjamin Crémieux, Le premier de la classe. Roman. Grasset. 174 p. 1921. p.7

709 Radio Notre Dame. La famille, « une communion de personnes ». 20 mars 2014

710 France Culture, Les pieds sur terre. Histoires de femmes, Thérèse, Maya, Madeleine et les autres…19 février 2016 (1ère diffusion. 3 octobre 2007)

711 Cf. Marie-Victoire Louis, Les Algériennes, la lutte http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=399&themeid=397

712 V. Vitale, Documenti sui castello di Bonfacio, Genovoa. 1936. N°99. Pp 20. Cité par Didier Lett, Homme et femmes au Moyen-Age. Histoire du genre. XII-XVe siècle. Armand Colin. 222p. 2013. p.206

713 La Deuxième chaine. On n’est pas couché. 17 octobre 2015

714 France culture. Une vie une œuvre. Nino Ferrer, le mal entendu. (1934 -1998). 10 août 2010

715 France Inter, La marche de l’histoire. Le témoin du vendredi. Denise Cacheux, socialiste rieuse. 5 juin 2015

716 Mémoires, souvenirs et journaux de la Comtesse d’Agoult . Daniel Stern. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 430p. 1990. Note. p.123

717 Paul et Victor Margueritte, Mariage, divorce, union libre. Société d’éducation et d’action féministes (Lyon). 31 p. 1906.p.2. (Lisible sur Gallica)

718 France Culture. Sur la route. 10 janvier 2014. 17 h 50

719 Jacques Lœw, En mission prolétarienne. Le Seuil. Livre de vie. Économie et humanisme. 187p. 1961. p.98

720 Flora Tristan, Le tour de France. Journal Inédit. 1843-1844. Éditions Tête de feuilles. Archives et documents. 290 p. 1973. p.122

721 Message du 11 juillet 1940. Maréchal Pétain, La France nouvelle. Principes de la communauté, suivis de Appels et Messages. 17 juin 1940-17 juin 1941. Paris, Fasquelle, Editeurs. 172 p. Décembre 1941. p.31

722 George Sand, Correspondance. Tome VIII. Aux membres du Comité central (lettre non envoyée). Garnier Flammarion. 868 p. 1971. p.402

723 Alfred Naquet, La loi du divorce. Bibliothèque Charpentier. Eugène Fasquelle Editeur. I903. 331p. (Lisible sur Gallica)

724 L’Évangile

725 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. PUF. 469p. 2010p.245.

726 Gérard Miller, Les pousse-au-jouir du maréchal Pétain. Le Seuil. 238p. 1975. p.169. Préface de Roland Barthes. Citation extraite du livre d’Anatole de Monzie, La saison des juges. Flammarion. 1943

727 Alain, Portraits de famille. Association des Amis du Musée Alain et de Mortagne. 187p. 2007. Cf. Notes autobiographiques de 1946. p.184

728 AFP (avec Le Figaro). Maroc. Loi sur le viol amendée. 22 Janvier 2014

729 Léon Blum, Du mariage. Écrit en 1905 ; publié en 1907 ; réédité en 1937. In, L’œuvre de Léon Blum, Éditions Albin Michel. 1905-1914. Du Mariage. 1962. 652 p.178

730 Mémoires du comte de Bussy-Rabutin, Le Temps retrouvé. Mercure de France. 372p. 2010. p.85

731 Céline. Lettres. La Pléiade. Gallimard. 2034 p. 2009. p.278 et 1636

732 Custine, Lettres de Russie. Folio. 414 p. 1975. p.118. Pour une toute autre perception de cette femme, on peut se reporter aux Mémoires de la baronne d’Oberkirch [dont elle fut la grande amie]. Mercure de France, Le temps retrouvé. 2004. 781p.

733 Mill (Stuart), De la liberté. Folio. Essais. 242 p. 1990. p.221

734 Mémoires, souvenirs et journaux de la comtesse d’Agoult. Le temps retrouvé. Mercure de France. 2007. T.I. p.172 à 198

735 Marivaux, Le père prudent et équitable. In, Théâtre complet. Tome I . Classiques Garnier. Bordas. 1126p. 1968. p.27

736 Madame Lafarge, Heures de prison. Paris, Librairie Nouvelle. (Numérisé par Google) 314p. 1854. p.209

737 Arte. Sénégal. Lady’s turn. Le foot au féminin. 8 septembre 2015

738 Leila, Mariée de force (Pour la première fois, une femme témoigne). J’ai lu. 2004. 251p.

739 Portalis, Discours préliminaire du premier projet de code civil. 1801. p.35. Les classiques des sciences sociales

740 Cf. Mariage (Droit au), In, Dictionnaire des droits de l’homme. Sous la direction de Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre. PUF. 1074 p. 2008. p.679

741 Le Monde. Prison ferme confirmée pour les « patrons voyous » de l’usine Samsonite. 6 juillet 2012

742 AFP. L’ex-épouse de Merah attaque Le Point. 7 juin 2012

743 Christine Pedotti,Mariage pour tous, les femmes vont se réveiller avec une "sacrée" gueule de bois. 13 janvier 2013

744 AFP. Mariage homo adopté : « message d’égalité » pour l’inter LGBT. 18 mai 2013

745 Édith Stein, Correspondance. I. 1917-1933. 767p. 2009. p.455

746 Lettre à la Raugrave Louise. 4 septembre 1697. In : Lettres de la princesse Palatine. (1672-1722), Le Temps retrouvé. Mercure de France. 733p. 2009. p.212

747 Hobbes, Le Léviathan. Folio Essais. p.452

748 Pierre Kropotkine, Mémoires d’un révolutionnaire. Autour d’une vie. 506p. 2008. p.195

749 Ciné classique. Aznavour, Viens voir le comédien. 13 février 2016. 13 h 30

750 Cité dans : Élisabeth de Fontenay, Pour Émile et par Émile, Sophie ou l’invention du ménage. In, Les Temps Modernes. Petites filles en éducation. Mai 1976. N° 358. p.1787. Je n’ai pas eu le courage de vérifier la source exacte dans les 10 tomes que comporte le roman de Mademoiselle de Scudéry. (Lisible sur Gallica)

751 Nicolas Beau et Catherine Graciet, La régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie. La Découverte. 178p.2009. p.22.

752 Fadéla M’Rabet, Les Algériennes. François Maspero. Cahiers Libres 103. 303p. 1967. p.286 à 291

753 Edmond et Jules de Goncourt, Journal. Mémoires de la vie littéraire. 1887-1896. Bouquins. Robert Laffont. 1461 p. 2004. p.925

754 Souligné par moi.

755 France inter. Affaires sensibles. Les Conti, le prix humain de la crise. 10 février 2016

756 Le programme commun du gouvernement du parti communiste et du parti socialiste. 27 juin 1972. Éditions sociales. 192 p. 1972. p. 95

757 Yvette Roudy, Mais de quoi ont-ils peur ? Un vent de misogynie souffle sur la politique française. Albin Michel. 218p. 1995. p.177

758 Radio France Internationale, 7 milliards de voisins. 5 juin 2014

759 Circulaire du 7 août 2014 de présentation des dispositions de la loi n° 2014-873 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. BOMJ (Bulletin officiel du Ministère de la Justice) n°2014-08 du 29 août 2014

760 Le Monde, Les femmes d’avantage pénalisées financièrement lors des séparations. 16 décembre 2015

761 France 2. On n’est pas couché. 24 janvier 2015

762 Stuart Mill (John), De L’assujettissement des femmes. 1867. Editions Avatar, 201 p. 1992. p.72

763 Dictionnaire de la violence, Sous la direction de Michela Marzano. Quadrige PUF. Item : Excision. 1546 p.2011. p.478

764 Le Monde, Le nouveau roi Salman, Garant de la continuité. 24 janvier 2015

765 Diderot, Correspondance. Tome V. Lettre à Sophie Volland. 7 octobre 1761. Bouquins. Robert Laffont. 1468p. 1997. p. 362. Dans une note, il est fait référence à l’article « Indissoluble » de l’Encyclopédie (vol.Politique. p.51)

766 Elle. 14 mai 2014. Un mari pour deux.

767 Médiapart. Blog d’Eric Fassin. [sociologue] Présentation de la Journée d’études ouverte au public, lundi 8 avril 2013. Au-delà du mariage. De l'égalité des droits à la critique des normes.

768 L’Express. Claude Lévi-Strauss, un anarchiste de droite. 17 octobre 1986

769 France Culture. 26 juillet 2011. 19 h 25

770 Malika Oufkir et Michèle Fitoussi, La prisonnière. Le livre de poche. 1999. 410p.

771 Albert Schweitzer, À l’orée de la forêt vierge. Récits et réflexions d’un médecin en Afrique Equatoriale française. Albin Michel. 216p. 1956. p.158 à 160, p.162

772 Une société fragmentée ? Le culturalisme en débat. Éditions La Découverte. 1996. p.304

773 Tocqueville, Œuvres. La Pléiade. Tome III. Considérations sur la Révolution. p.61

774 Saint Just, Œuvres complètes. Folio/Histoire. 1248 p. 2004. p.726

775 Des femmes russes (Par des femmes de Leningrad et d’autres villes). Éditions des femmes. 1980. 173 p. Et : Femmes et Russie. 1981. Leningrad. Paris. (Par le collectif de rédaction de l’Almanach). Éditions des femmes. 1981. 238p. Je découvre une édition antérieure : Femmes et Russie. 1980 (Par le collectif de rédaction de l’Almanach et quelques autres). Éditions des femmes. 1980. 217p.

776 Radio Libertaire. Femmes Libres. 7 octobre 2015

777 Cf. Anne Steiner, Rirette Maîtrejaen : Une femme libre à la Belle époque. La ville des gens. 2010

778 Claire Auzias, Mémoires libertaires. Lyon. 1919-1939. L’Harmattan. 316p. 1993. p.254

779 France Culture. Grande Traversée. Simone de Beauvoir. 21 août 2015

780 Guy Hocquenghem, Lettre à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary. Nouvelle édition revue et augmentée. Agone. 203p. 2003. p.34

781 France culture. La nuit rêvée de Dominique Noguez. 14 avril 2013

782 Le Figaro, « Notre féminisme, une haine assumée ». 17 mars 2015

783 Je serais ravie de nommer la signataire de ce texte, si elle se fait connaître et le souhaite.

784 Deschamps (Yvon). In, Les Têtes de pioche. Journal des femmes. N°3. Mai 1976

785 Les Têtes de pioche. Journal des femmes. N° 5. Septembre 1976

786 Le JDD, Anne Roumanoff. Les sexistes et les machos. 8 mars 2015

787 Lettre de Proudhon à Marx. 17 mai 1846

788 Elle, Emma Watson : ‘Le féminisme n’est pas une dictature’. 30 octobre 2014

789 Marx (Karl), Œuvres. III. Philosophie, La Pléiade. 1976 p. 1982. Idéologie allemande. p.1060

790 Christine Delphy, L’Ennemi principal. 2. Penser le genre. Syllepse. Collection Nouvelles Questions féministes. 398 p. 2002. p.359

791 France Culture. La Grande table. Alain Caillé, L’écologie politique introuvable 10 décembre 2013

792 Au féminin. News. 14 décembre 2014

793 L’Express, « Être féministe est une affaire d’hommes ». 16 mai 2014. Interview d’Yves Deloison, auteur par ailleurs de Lhomme, le nouveau sexe faible. Manifeste pour un nouveau mâle. Avril 2014

794 Public Sénat (TV). Mais qui a tué Maggie ? Documentaire. Diffusé le 25 décembre 2012

795 Jane Austen, Persuasion. Christian Bourgois. 10/18. 254p. 1986. p. 218, 219

796 Cf. la page qui lui est consacrée : http://sisyphe.org/editions/Cinq-ecrits-d-Andrea-Dworkin

797 https://tradfem.wordpress.com

798 Groult (Benoîte), Mon évasion. Autobiographie. Le livre de poche. 345 p. 2010. p.190

799 Idée suggérée par la lecture du livre de Séverine, En marche… H. Simonis Empis. Éditeur. 320p. 1896. p.126

800 Gordon Schochet, De l’idée de sujétion naturelle à l’indifférenciation par convention ; les femmes dans la pensée politique de Sir Robert Filmer, de Thomas Hobbes et de John Locke. In, Nouvelle Encyclopédie des femmes (Sous la direction de Christine Fauré). Les Belles lettres. 1216p. 2010. p.94,95

801 Cf. 71 textes de Madeleine Pelletier http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=25

802 Édith Stein, Correspondance. I. 1917-1933. Cerf. Éditions du Carmel - Ad Solem. 767p. 2009. p.142

803 France Inter, Vous avez dit classique ? 18 décembre 2015.

804 Libération, Festival d’Angoulême : Joann Sfar et Daniel Clowes  se retirent à leur tour de la liste des nominés. 6 janvier 2016

805 Maria Isabel Barreno, Maria Teresa Horta, Maria Velho da Costa, Nouvelles lettres portugaises. Combats. Le Seuil. 310p. 1974. p.8

806 Henry James, Les Bostoniennes. Folio. 697p. 2007. p.551

807 Cf. Marie-Victoire Louis, Des intellectuels [médiatiques] ? Non http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=952

808 Auteur des magistraux Dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier, mouvement social, œuvre poursuivie par Claude Pennetier

809 La Gazette des femmes. Des hommes féministes, est-ce possible ? 14 octobre 2015

810 Radio Libertaire. Femmes libres. 9 décembre 2015

811 Benjamin Constant, De l’esprit de conquête. In, Œuvres complètes. La Pléiade. p.1054

812 Lettres d’Hannah Ardent à Martin Heidegger, 12 mars 1970. In, Lettres et autres documents. 1925-1975. Hannah Arendt. Martin Heidegger. NRF. Gallimard. 397p. p.195,196 

813 Aristote, Les politiques. Traduction et présentation par P. Pellegrin. GF . Flammarion. 575p. 2006. p.156

814 François Poulain de la Barre, De l‘égalité des deux sexes, Discours physique et moral, où l’on voit l’importance de se défaire des préjugés. 1679. Seconde édition.  Gallica. p.74

815 Fragments autobiographiques, in, Œuvres complètes. I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1969p. 1986. p.1114

816 Christine de Pizan, La cité des dames. Texte traduit et présenté par Thérèse Moreau et Éric Hicks. Stock / Moyen Age. 291p.1992. p.108

817 Friedrich Engels, Paul et Laura Lafargue, Correspondance. Tome III. 1891-1895. Éditions Sociales. 594p.1959. p.103

818 Léo Ferré. Chanson intitulée : Ton style

819 Alexandra Kollontaï, Pour une histoire du mouvement féminin ouvrier en Russie., In Revue Période. 1er février 2016

820 Claude Nougaro, Les mains d’une femme dans la cuisine. 1969

821 L’Express. 7 mars 2005

822 Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius. La colère. Bouquins. Robert Laffont. 1103 p. 2010. p.136

823   Le Figaro, Philippe Bilger, Affaire jacqueline Sauvage : « L’émotion ignorante et la compassion téléguidée ! ». 28 janvier 2016

824 Jean-Denis Bredin, Joseph Caillaux. Folio Histoire. 505 p. 1985. p. 168, 170, 173

825 Benoît Garnot, Histoire de la justice. France, XVIe-XXIe siècle. Folio Histoire. 789p. 2009. p.651

826 Anne Larina Boukharina, Boukharine, ma passion. Gallimard. 404p. 1990. p.153

827 Sondage LCI. 9 février 2006

828 Amnesty International. Rapport 2012. 417p. p.225. Ajout, avril 2014 : Mais aucune source citée par Amnesty international n’est crédible. Maintenu néanmoins.

829 André Gide, Souvenirs de cour d’assises, in Souvenirs et Voyages. La Pléiade. Gallimard. 1467p. 2001. p. 10,11   

830 Gérard Hotier, Une parricide au Tribunal d’Amiens. Rosalie Doise victime d’une erreur judicaire sous Napoléon III. La Vague verte. 2005. 224p.

831 Jean Paul Sartre, Situations, X. Gallimard. 226 p. 1976. p.44, 45 (pour la lettre de De Gaulle), p. 46 à 57 (pour la critique de Sartre)

832 Mettre fin aux violences contre les femmes. Ce que nous voulons. Titre du meeting du jeudi 19 novembre 2015, à l’AGECA, lequel a du être annulé suite aux attentats de Paris.

833 Amnesty International. Rapport 2012. Bosnie-Herzégovine. Expression employée, entre autres qualifications, concernant Ratko Mladic. 417p. p.48. (Rédigé avant la rédaction finale du texte : Questions à Amnesty International)

834 Blog de Marie-George Buffet [Députée communiste]. Une proposition de loi pour allonger le délai de prescription des agressions sexuelles. 18 octobre 2011

835 Les ors de la République. Chaîne Toute l’histoire. 2 mai 2011. 11 h 36

836 Eric Halphen, Sept ans de solitude. Denoël. 249p. 2002. p.21, 33, 39, 52/53, 205

837 Jean Grave, Le mouvement libertaire sous la IIIème république. (Lisible sur Gallica). 1930 p.101, 100

838 Jean Genet,L’ennemi déclaré. Textes et entretiens. Gallimard. 425 p. 1991, p. 15,16. Dans les Oeuvres complètes (Tome VI) de Jean Genet, je lis que cet interview réalisé en janvier 1964 a été publié dans et pour « le magazine américain Playboy ».

839 Jean Genet, Le condamné à mort. Poème dédié à Maurice Pilorge, « assassin de vingt ans » guillotiné le 17 mars 1939

840 Marie d’Agoult, George Sand, Correspondance. Bartillat. 301p. 1995. p. 32,33

841 Séverine, En marche. Paris, H. Simonis Empis, Éditeur. 320p. 1896. p.108

842 Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius. Bouquins. Robert Laffont. 1103 p. 2010. La clémence, p.195 et La colère, p.120

843 Jean Zay, Souvenirs et solitude. R. Julliard. 490p. 1946. Cité dans : Paroles de détenus. Sous la direction de Jean-Pierre Guéno. Librio. 189p. 2001. p.95

844 Hobbes, Le citoyen ou les fondements de la politique. GF. Flammarion.1982. 408 p. p.123

845 Madame Lafarge, Heures de prison. Paris, Librairie Nouvelle. (Numérisé par Google) 314p. 1854. p.196

846 Annie Leclec, Parole de femmes. Grasset. Fasquelle. 196 p. 1980. p.16

847 AFP. 20 novembre 2012 : « Elle tue son mari violent : 8 ans de prison »

848 Alexandra Lange, Acquittée. « Je l’ai tué pour ne pas mourir. » Michel Lafon. 295p. Octobre 2012. p.23

849 Cf. notamment, Catherine Le Magueresse, « La loi a été conçue pour un ‘hypothétique homme raisonnable’. Libération. 9 février 2016

850 Madame de Genlis, Mémoires. Le Temps retrouvé. GF Flammarion. 438p. 2007. p.165

851 Mémoires de la baronne d’Oberkirch. Mercure de France, Le Temps retrouvé. 781p. 2004. p.571

852 Mirabeau, « Les amours qui finissent ne sont pas les nôtres . Lettres à Sophie de Monnier. 1777-1780. Tallandier. 343 p. 2010. p.64

853 In, Roger Knobelspiess, L’acharnement  ou la volonté d’erreur judiciaire. France Loisirs. Stock. 178p. 1981. p.13

854 Montesquieu, De l’esprit des lois. I. Les Classiques Garnier. Livre VI, Chapitre II. 566p. 1980. p. 83

855 Ibid. Livre VII. Chapitre IX. P.114

856 Le Figaro, Bâtonnier de Paris : « Nous avons un budget Moldave . 6 Janvier 2016

857 Michèle Bernard-Requin, Juges accusés, levez-vous ! Le Seuil. 204p. 2006. p.131, 132

858 Jean-Paul Sartre, Situations VIII. Autour de 1968. 476p. 1980. p.128

859 France inter. La nuit est à vous. Faut-il vraiment pardonner ? 24 février 2016

860 Pascal (Blaise), Pensées. p. 298-299 (éditeur ?)  

861 AFP. Bettencourt : réaction de Pécresse.31 août 2011

862 I. Télé. 16 février 2016. 111 heures 30

863 Nathalie Schweighoffer, Les enfants de l’inceste. Document. France Loisirs. 195p. 1996. p.9

864 Cf. Marie-Victoire Louis, L’assassinat de Sophie Toscan du plantier, née Sophie Bouniol. Onze ans de manquements et de dénis de justice http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=796&themeid=797

865 Artur London, L’aveu. Dans l’engrenage du procès de Prague. Collection Témoins. Gallimard. 455p.1970. p.296

866 Nathalie Schweighoffer, J’avais douze ans…Document Fixot. 266p. 1990.p.241

867 Roger Knobelspiess, L’acharnement, ou la volonté d’erreur judiciaire. France Loisirs. 198p. 1981. p.108,109.

868 Phyllis Chesler, Les femmes et la folie. Payot. 1979. 262p.

869 Nicole Gérard, Sept ans de pénitence. Robert Laffont. 1972. 456p.

870 Sabine Dardenne, J’avais 12 ans, j’ai pris mon vélo et je suis partie à l’école... Pocket. 2009. 181p.  

871 Marie-Christine d’Wells, Folle, Moi ? 2004. Éditions France-Loisirs. 368p.

872 Isabelle Aubry, La première fois, j’avais six ans. Oh ! Éditions. 2008. 264p.

873 Ravachol, Mémoires, suivi de Déclaration au procès du 21 juin 1892. Éditions l’Escalier. 86p. 2010. p.85,86

874 Chaîne parlementaire. 31 janvier 2006. 21 h

875 Jean Jacques Rousseau, Du contrat social. Folio Essais. Fragments politiques. 535p. 1993. p.318

876 Tacite, Œuvres complètes. Les Annales. Bouquins. Robert Laffont. 857p. 2014. p.510

877 Sade, La nouvelle Justine, In Œuvres. La Pléiade. II. Gallimard. 1425p. 1995. p.1081

878 Cf., Texte proposé par Jean-Louis Charvet, L’acquittement de Marie Salmon en mai 1786 et l’ordonnance de mai 1788, (I p. S.D) Site de Jean Paul Doucet, le droit criminel.

879 Catherine Breillat, La censure, pour se cacher de soi même. Syndicat de la magistrature, In, Le sexe et ses juges. 167p. 2006. p.69

880 Maria Deraismes, In, Laurence Klejman, Florence Rochefort, L’Egalité en marche. Histoire du mouvement féministe en France. Op. cit. Tome I. p. 51

881 Cf. aussi, Marie-Victoire Louis, Aux femmes qui demandent, sans plus y croire, justice. Qu’elles vivent !  http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=428&themeid=814

882 Cf., Marie-Victoire louis, Le droit de cuissage en procès. Cette violence dont nous ne voulons plus. N° 7. Mars 1988 http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=562&themeid=352

883 Le Figaro. Un animateur jugé pour agressions sexuelles sur une dizaine d’écoliers. 4 février 2014

884 Shlomo Sand, Je ne suis pas Charlie. Mediapart. 14 janvier 2015

885 BFM TV. Portrait de Me Dupont-Moretti, l’homme aux 112 acquittements. 15 décembre 2012. « L’échec n’est pas une option » a t-on pu entendre.

886 Hobbes, Léviathan. Folio Essais. 1027p. 2013. p.120 et 194

887 Diderot, Correspondance. Lettre à Falconet, Petersbourg. Juillet 1867. Bouquins. Laffont. 1468 p. 1997. p.745

888 Cité sans source dans Louis Van Delft, Les moralistes. Une apologie. Folio Essais. 263p. 2088. p.368

889 Friedrich A. Hayek, La route de la servitude. PUF. Quadrige. Grands textes. 176 p. 2010. p.116

890 L’internationale Situationniste. N° 8. Janvier 1963

891 L’Internationale Situationniste. N° 10. Mars 1966

892 L’internationale Situationniste. N° 8. Janvier 1963

893 George Steiner, Réelles présences. Les arts du sens. Folio Essais. 281 p. 1994.  p.139,140

894 France Culture. 2 janvier 2015. (Rediffusion d’un interview daté du 30 juin 1997 ») Un homme témoin de son temps-Arthur Koestler.

895 Thomas Szasz, Karl Kraus et les docteurs de l’âme. Hachette. 223p. 1985. p.112

896 France Culture, Gherasim Luca ; une vie, une œuvre, 3 avril 2003

897 Chalamov (Varlam), Récits de la Kolyma. Verdier. 1515 p. 2003. p.225

898 Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir. In, Œuvres complètes. Robert Laffont. Collections Bouquins. Tome I. p. 180,181

899 France Culture. Churchill. 21 juillet 2015 (Rediffusion de l’été 2010)

900 France Culture. L’atelier du pouvoir. L’industrie du X. Présentation. 3 mai 2015. Rediffusé le 15 août 2015.

901 AFP. Affaire du barbecue: 20 ans de prison. 25 février 2011

902 Le Monde. Big browser, Omerta - Une affaire de viol collectif se règle sur Internet. 17 décembre 2012

903 Metro - France. Football : [X] cité dans une affaire de prostitution de mineure ». 13 février 2013

904 Samira Belli, Dans l’enfer des tournantes. Folio. 308p. 2003. p.78

905 BFM Business. Jean Hervé Lorenzi, 7 mai 2012

906 Le Figaro. Désir écrit aux militants socialistes. 4 avril 2013

907 Le Figaro. Juan Carlos 1er en quête d’« immunité ». 23 juin 2014

908 D 8. Touche pas à mon poste. Jean Michel Maire a retrouvé l’amour. 27 janvier 2016

909 Première phrase de Joseph Delteil, Jeanne d’Arc. [1925] Les Cahiers rouges. Grasset

910 AFP. Loire : elle meurt poignardée chez elle. 1er avril 2012

911 Éliane Viennot, Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin. Petite histoire des résistances de la langue Française. Éditions i-X e. 2014. 119p

912 France Culture. L’esprit public. La diplomatie européenne. 10 mai 2015

913 Sade, Œuvres. I. (Notes et variantes) La Pléiade. Gallimard. 1363 p. 1990. p.1157

914 France Culture. Alain-Emile-Auguste Chartier. 3I août 2013. 6h 30

915 Didier Foucault, Histoire du Libertinage. Des goliards au marquis de Sade. Perrin. 488p. 2007. p.7 et 432

916 France Culture. Les racines du ciel. Parcours d’une anthropologue éclairée avec Françoise Héritier. 26 avril 2015 (Réécoute le 5 août 2015)   

917 Georges Vedel, La parité mérite mieux qu’un marivaudage législatif ! Le Monde, 8 décembre 1998. Reproduit dans, Le piège de la parité. Arguments pour un débat. Puriel. Hachette Littérature. 251p. 1999. p.26à 30

918 E.Devinat et A. Toursel, Histoire de France. Librairies-Imprimeries Réunies. L. Martinet. Cours Moyen. 144p.1923. p.105

919 France Culture, L’Esprit public. 29 novembre 2015

920 In, Francis Ponge, Colloque de Cerisy. UGE. 10/18. 435p. 1977. p.190

921 AFP. Valls : « « Peu importe les mots, ce qui compte, c'est d'agir. » 21 janvier 2015

922 Cf. Marie-Victoire Louis,Dis-moi, « le genre », ça veut dire quoi ?http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=919&themeid=877

923 Nicolas Boileau, Satires III.

924 France Culture. Qu’est ce qu’une femme contemporaine ? La grande table. 5 janvier 2015

925 Je dois préciser qu’en faisant état en 1986 du colloque de Toulouse, intitulé « Recherches sur les femmes, recherches féministes », je n’ai pas alors été consciente de l’importance politique de l’ajout de ce nouveau concept, dont j’avais simplement noté l’émergence. Cf. Marie-Victoire Louis, « Recherches sur les femmes, recherches féministes » http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=912&themeid=460

926 Agence Chine Nouvelle. Le Maroc organise une conférence internationale sur la budgétisation sensible au genre (BSG) dans le cadre du partenariat entre le ministère marocain de l'Economie et des Finances et l'ONU Femmes. 4 novembre 2012

927 Mali Jet. Delta news. Promotion du genre : Pour la planification et la budgétisation sensible au genre. 13 novembre 2014

928 L’épouse ne peut contracter ni disposer de rien sans y être autorisée de son mari. L’inverse ne peut juridiquement parlant pas exister.

929 France Culture. Faits divers : Faut-il sauver les chiens écrasés ? 31 décembre 2014

930 Cf. Marie-Victoire Louis, Que font-ils tous ensemble ? Des morts  http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=986

931 Cf. Marie-Victoire Louis, Mais il est où le patriarcat ?http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=776&themeid=489

932 Eric Zemmour, Le premier sexe. Denoël, 2008. 134p.

933 Dr Mc Ginnis, Votre première année de mariage. Guide des fiancés et des jeunes mariés. Éditions Resma. 185p. 1979. p.26

934 René Crevel, Le clavecin de Diderot. J.J. Pauvert. Libertés 38. 176p. 1966. p.90,91

935 Jean Bodin, La méthode de l’histoire. Oeuvre philosophiques de Jean Bodin. Tome Premier. Edition Pierre Mesnard. Presses universitaires de France. 473p. 1951. p.404 et 351

936 Louis Van Delft, Les moralistes. Une apologie. Folio Essais. 2008. 458p. p.65

937 France inter, Le téléphone sonne. Politique familiale : nécessaire universalité ou instrument de redistribution ? 14 octobre 2014. 19 h. 50

938 Le Figaro, faisant état d’une étude du Nid, La prostitution couterait 1,6 milliards d’euro à la France. 28 mai 2015

939 Fey Von Hassel. Récit. Les jours sombres. Le destin extraordinaire d’une Allemande antinazie. Denoël. 3658p. 1999. p.217,218

940  Cité dans Michel Jan, Le voyage en Asie centrale et au Tibet. Anthologie des voyageurs occidentaux du Moyen Age à la première moitié du XXème siècle. Bouquins. Robert Laffont. 1482p. 1992. p.1065, 1066

941 Cf. Pierre Drieu La Rochelle, Notes pour un roman sur la sexualité. NRF. Gallimard.  2008. 95p.

942 Françoise Giroud, Bernard-Henri Lévy, Les hommes et les femmes. Olivier Orban. 284p. 1993. p.177/178

943 Marguerite Gentzbittel (avec Hervé Hamon), Madame le proviseur. Le Seuil. 253p. 1988. p.87 et 88

944 France Culture, Les Pieds sur Terre. Le Père Bachet, Un curé sur les Barricades. 27 octobre 2009. (Rediffusé le 26 août 2014)

945 Zeev Sternell, Mario Sznajder, Maia Ashéri, Naissance de l’idéologie fasciste. Folio Histoire. 556 p. 1994. p. 22, 25/26

946 Casanova, Mémoires. Tome III. 1763-1774. La Pléiade. 1323 p. 1978. p.371

947 France Culture. Les racines du ciel. Paul Diel et la psychologie de la motivation avec Christian Merle et Pierre Canaoui. 29 juin 2014

948 TCM. 6 janvier 2015. L’interview TCM. Cinéma. Lauren Bacall. 2006.

949 Laure Adler, Les femmes politiques. Points Actuels.278p. 1994. p.17

950 Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d’Ernestine. Roman. 1762. Editions Côté -femmes. 120p. 1991. p.70

951 Mirabeau, Discours. Folio. Gallimard. 440p. 1973. p.60

952 Benjamin Constant, De la liberté des anciens comparée à celle des modernes. 1819

953 Lettres de Mademoiselle de Lespinasse. Précédées d’une notice de Sainte-Beuve.  Librairie Garnier Frères. 434p. s .d. p.360

954 Christiane Rochefort, Stances à Sophie. Grasset. 1963 (soit, 5 ans avant mai 1968…)

955 La Française. 20 janvier 1915

956 Internationale Situationniste. N°8. Janvier 1963. Réédité par Arthème Fayard. 1997. 707 p. p.299

957 LCI. 17 Mai 2002. 11 heures 30

958 Jean-Marie Le Pen arrive en seconde position aux élections à la présidence de la république. Lionel Jospin se retire de la vie politique. Jacques Chirac est réélu.  

959 Le Monde. 2 mai 2002

960 Les enfants volés. L’Incroyable scandale. You tube. 24 avril 2013

961 Patrick poivre d’Arvor, Les femmes de ma vie. Le livre de poche. Grasset. 247p. 1988. p.63

962 France Culture, Une vie, une œuvre. Althusser, un marxiste imaginaire.  5 décembre 2015

963 Frantz Kafka. Lettre au Père. 1919. (Lisible sur E.books.) 57p.

964 AFP. Le Pape défend la « paternité responsable ». 19 janvier 2015

965 EL Watan (Algérie), Violences à l’égard des femmes : Que cesse l’impunité ! 4 mars 2015

966 France culture. Michel Onfray, La pensée post-nazie. 14 août 2014

967 Cf. La Pornocratie, ou Les femmes dans les temps modernes, Œuvres posthumes de P-J. Proudhon, 1875, A. Lacroix

968 Oriana Fallaci, Un homme.  Grasset. 497p. 1981. p.270

969 France Culture. Christiane Taubira, l’éternelle révoltée (2/5). 23 septembre 2014

970 Françoise Collin, Évelyne Pisier, Eleni Varikas, Les femmes de Platon à Derrida. Anthologie critique. Plon. 830p. 2000. p.520, 519, 522

971 Lettre à M. Victor Pilhes. 28 juillet 1860. In, Archives de P.-J Proudhon. Nouvelle édition. La Pornocratie ou les femmes dans les temps modernes (Posthume. 1875) Éditions Tops / H. Trinquer. 369p. 2013. p.314

972 In, Sade, Oeuvres. La pléiade. II . Gallimard. 1425p. 1995

973 Pierre Kropotkine, Mémoires d’un révolutionnaire. Autour d’une vie. L’Aube. 506p. 2008. p. 41

974 Micheline de Sève, Pour un féminisme libertaire. Boréal express. 154 p. 1985. p.23

975 Papadiamantis (Alexandre), Les petites filles et la mort [Titre grec : La meurtrière. Première publication en Grèce : 1903] La Découverte, Maspero. 171 p. 1983. p.10

976 Sade, La nouvelle Juliette. In, Oeuvres. II. la Pléiade. Gallimard. 1425p. 1995. p. 873

977 Arte. 16 août 2014. Arte Reportage. Lybie : La traque des migrants. 18 h 50. On peut - on doit ? - en sus noter sa présentation - scandaleuse, et bien évidemment fausse -  par Arte : « La Lybie est le nouvel eldorado pour des milliers d'hommes et de femmes, essentiellement subsahariens. »

978 France Culture. Des racines et des ailes. 24 mai 2015

979 Georges Sorel, Réflexions sur la violence. Introduction. Lettre à Daniel Halévy. (Deuxième édition) Marcel Rivière et Cie. 1910. 412p. p.4,5

980 Karl Marx, Oeuvres choisies. Idées NRF. 373 p. 1963. Tome I (1849). p.24

981 Mirabeau. Discours. Folio. 338p.1973. p.229

982 Victor Hugo, William Shakespeare. In, Victor Hugo, Témoin de son siècle. j’ai lu. L’essentiel. 561p. 1962. p.463

983 Virginia Wolf, 6 septembre 1939. In Journal d’un écrivain. 10/18. Tome 2. 1977. p.227

984 Keynes (John Maynard), Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. 1936. Exergue du livre de Zeev Sternhell, Mario Sznajder, Maia Ashérie, Naissance de l’idéologie fasciste. Folio Histoire 556 p. 1994, p.11

985 France Culture. Les nuits. Colette Magny. 8 décembre 2015

986 Charles du Bos. Journal. 1921-1923. Éditions Corrêa. Paris. 412p. 1946. p.177

987 Cesare Beccaria, Des Délits et des peines. GF. Flammarion. 1991. 187p. p.109

988 Paul Feyerabend, Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance. Le Seuil. 350p. 1998. p.171

989 Lettre du 8 août 1953 à Maurice Lime, reproduite dans, Albert Camus, Écrits libertaires (1948-1960) Rassemblés et publiés par Lou Marin. 337p. 2013. p.284

990 Sigmund Freud, Lettres à Wilhelm Fleiss. 1897-1904. PUF. 763p. 2006. p.496

991 Séverine, En marche. H. Simonis Empis, Editeur. 320 p.1896. p.82,83

992 VarlamChalamov, Récits de la Kolyma. Editions Verdier. 1515 p. 2003. Préface. p. 8 et 9

993 C. Chauviré, L. Wittgenstein. Les Contemporains. Le Seuil. 1989. p.96

994 Source ?

995 Les carnets de Léonard de Vinci. Tome I. Préface de Paul Valéry.538 p. 1942. p.35

996 Francis Ponge, Colloque de Cerisy. UGE. 10 /18. 435p. 1977. p.21 et 128

997 Victor Serge, Carnets (1936-1974). Agone. 836p. 2012. p.268/269

998 George Sand, Correspondance. Garnier Flammarion. Tome 11ème. p.179

999 Alain, Les idées et les âges. Gallimard. 443p. 1927. p.264, 265, 266

1000 Michel Bakounine, La nature, cette totalité. In, Théorie générale de la révolution. Les nuits rouges. 383p. 2001. p.61.

1001 Vauvenargues, [Auteur notamment de : « La servitude abaisse les hommes jusqu'à s'en faire aimer »], in Fragments. Cité dans, R.Thamin, Extraits de moralistes (XVII, XVIII, XIXème siècles). Hachette et Cie. 673 p. 1909. p.222

1002 Le Monde, Y a t-il encore des intellectuels de gauche ? Débats. 16 octobre 2015

1003 Exergue de l’introduction du livre de David Cooper, Psychiatrie et antipsychiatrie. Points Le Seuil. 187p. 1978. p.13

1004 Mona Chasserio, Cœur de femme. De l’inexistence à l’existence. Mon engagement aux côtés des femmes de la rue. Louis Audibert. 224p. 2005. p.28

1005 Errico Malatesta, Sur Pierre Kropotkine. Souvenirs et critiques d’un de ses vieux amis. 1931. Traduit et publié par la Bibliothèque Libertaire. (Disponible sur internet)

1006 Léon Bloy, Lettres à sa fiancée. Éditions Stock. 142p. 1941. p.46 et 48

1007 Bonnie Anderson, Les femmes de 1848 dans les Etats Allemands, in, Nouvelle Encyclopédie politique et historique des femmes (Sous la direction de Christine Fauré). Les Belles Lettres.1216 p. 2010. p.448

1008 Milton Friedman, dans la réédition de 1982 de : « Le capitalisme et la liberté », Cité par par Naomi Klein, Pourquoi la droite aime les désastres. Los Angeles Times, 27 janvier 2008

1009 Périphéries. Gens de Bien. John Berger , écrivain britannique. « le travail de l’écrivain, c’est de montrer qu’il n’y a pas un « eux » et un « nous ». Octobre 1999

1010 Cf. ,Françoise Collin, No man’s land : Réflexion sur l’esclavage volontaire des femmes. in, Maria A. Macciocchi. Séminaire paris VII. Vincennes. Les femmes et leurs maîtres. Christian Bourgois éditeur. 441p. 1978. p.141à 158

1011 LCI. 16 octobre 2015. Midi-10

1012 BFM.TV. 23 janvier 2014. 10 h 40

1013 AFP. Mexique : Florence Cassez veut 36 millions de dollars de dommages et intérêts. 26 janvier 2015

1014 Max Stirner, L’Unique et sa propriété. La table ronde. 412 p. 2000. p.178

1015 Berberova, L’affaire Kravtchenko. (Traduit du russe). Actes sud. 289p. 1990. p. 264

1016 Cesare Beccaria, Des délits et de peines. 1764. GF. Flammarion. 187p. 1991. p.121

1017 Grégoire Chamayou, Théorie du drone. La fabrique. 363p. 2013. p.185

1018 Condorcet, Réflexions sur l’esclavage des noirs. Les livres qui ont changé le monde. Le Monde Flammarion. 249 p. 2009. p. 74,75

1019 Marie d’Agoult. George Sand. Correspondance. Bartillat. 301p. 1995. P.37

1020 France Culture. Les samedis de France Culture. Gandhi. 9 juillet 2015 (Rediffusion)

1021 Annales d’Histoire sociale. 1945. Hommage à Marc Bloch. Volume 8, N° 1.pp 6-9

1022 Max Weber, Le savant et le politique. Plon. 10/18. 1995.

1023 Alexandra David Néel, De l’autorité (s.d) Pour la vie et autres textes libertaires inédits. 1895-1907. Les nuits rouges. 1998. p.15

1024 Diderot, Œuvres. Tome I. Philosophie. 1490 p.1994. p.1198

1025 Bruce Springsteen : « When they said ‘Sit down’… I stood up » C’est ça, grandir. « Growing up»

1026 Sénèque, De la vie heureuse. In, Les Stoïciens. Tel Gallimard. Tome II.1443p. 2003. p.738

1027 Édith Stein, Correspondance I. 1917-1933. Cerf - Editions du Carmel - Ad Solem. 767p. 2009. p. 119

1028 Cicéron. Premiers académiques. In, Les Stoïciens. Tome I. Tel Gallimard. 669p. 1997. p.241

1029 Condorcet, Réflexions sur l’esclavage des Nègres. Les livres qui ont changé le monde. Le Monde Flammarion. 2009. 249 p.

1030 Benjamin Constant, Cours de Politique constitutionnelle. 1818.1820. 488p.

1031 Cf., Benjamin Constant, Écrits politiques. Textes choisis, présentés et annotés par Marcel Gauchet. Folio Essais. 870 p. 2004. (notamment p. 790,791 + chronologie. p.858) On ne peut que constater que cet épisode pourtant historiquement mémorable et si important pour comprendre les Écrits Politiques de B. Constant ne soit abordé qu’en notes dans ce livre. M. Gauchet y évoque simplement « une palinodie » (note 1. Principes de politiques. p.790 à 792) ainsi que « le revirement spectaculaire qui l’a brièvement rapproché de sa bête noire. » (note1, Chapitre XX. p.828). Il écrit même, sans excès d’inquiétudes en termes de cohérence : « Les volte-face du politicien et l’incohérence de l’individu dans la conduite de son existence s’allient avec une inébranlable fermeté doctrinale. » (p.792) Une lecture attentive des Écrits politiques de B. Constant ne me permets en aucun cas d’en juger ainsi.

1032 Souligné par moi.

1033 Le lendemain de son retour à Paris de Vendée où il s’était caché ?

1034 Mémoires de la Comtesse de Boigne. Le Temps retrouvé. Tome I. 765 p. 2008. p.497 à 500

1035 France Culture. Le magazine de la rédaction : Après Charlie, Le piège de la défiance. 23 janvier 2015

1036 Benjamin Constant, Journaux intimes. In, Oeuvres complètes. La Pléiade. p.386

1037 Samuel Butler, Ainsi va toute chair. 2004. Folio Gallimard. p.444

1038 Nietzsche, Humain, trop humain. Le Livre de poche. 2006. p.456

1039 George Sand, Correspondance. Lettre à Alphonse Fleury. 5 avril 1852. Garnier Flammarion. Tome 11ème. 851p. 1976. p.15

1040 George Sand, Correspondance. Lettre à Henry Harisse. Juillet 1874. Garnier Flammarion. Tome 24ème. 751p. 1990. p.80

1041 Gabrielle Russier, Lettres de prison. Points. Actuels. Le seuil. 140p. 1970. p.96

1042 Jean Malaurie. France Culture. 16 juin 2013. Retransmission de l’émission : « Au bout du monde. » 23 juin 2004

1043 John Stuart Mill, Autobiographie. Aubier. 261p. 1993. p.206

1044 John Stuart Mill, De la liberté. Folio Essais. 242p. 1990. p.111

1045 Antonio Gramsci, Lettres de prison. Collection Témoins. Gallimard. 620p. 1971. p.575

1046 Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies.1820-1851. Analyse et documents. Karthala. 1196p. 2001. p.244

1047 Abbé Henri Grégoire, Des peines infamantes à infliger aux négriers. Beaudoin Frères, Imprimeurs, 1822, extraits. In, Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies.1820-1851. Analyse et documents. Karthala. 1196p. 2001. p. 408

1048 Cité par Victor Serge, Carnets (1936-1947). Agone. 836p. 2012. p.306

1049 Mémoires, souvenirs et journaux de la Comtesse Marie d’Agoult (Daniel Stern). II.  Mercure de France. 383p. 1990. Le Temps retrouvé. p.152

1050 Michelet, Histoire de la Révolution française. La Pléiade. Tome I. 1530 p. 1976. p.62

1051 Djamila Boupacha, par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi. Gallimard. 280 p. 1962. p.11

1052 Marie Deraismes, Discours prononcé le 14 juillet 1882. In : Ève dans l’humanité. Ed. Côté-femmes. 230 p. 1990. p.181

1053 Nietzsche, La volonté de puissance. II. Tel Gallimard. 499 p. 1995. p.314

1054 Arte, Mozambique. 7 mars 2013. 12 h 35

1055 Paule Lejeune, Louise Michel, l’indomptable. Des femmes. 327p. 1978. p.13

1056 Nadine et Thierry Ribault. Fukushima, Cogérer L’agonie. Blog de Paul Jorion. 13 mars 2015

1057 Cf. Shoa de Claude Lanzmann.

1058 Quasiment repris d’un jugement de Jung concernant Freud. In, C.G. Young, Ma vie, Souvenirs, rêves et pensées. Folio. Gallimard. 710 p. 2010. p.255

1059 Cf. Marie-Victoire Louis, Éléments pour une critique des rapports des féministes françaises au pouvoir. 1996 http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=916&themeid=460

1060 Arthur Lehning, Michel Bakounine et les autres. UGE. 10/18. 434 p. 1976. p.316

1061 Samuel Pisar, Le sang de l’espoir. Laffont. Le livre de poche. 1979. 351p.

1062 Le Monde, 15 mars 2015.

1063 Benjamin Constants, Écrits politiques. Folio Essais. 870p. 2004. p.661

1064 AFP. Le Figaro. Californie : Une loi sur la consentement sexuel. 30 septembre 2014

1065 Le Monde. Sur les campus américain, au lit, il faut dire « oui ». 30 septembre 2014

1066 Actes du tribunal révolutionnaire. Le temps retrouvé. Mercure de France. 631p. 2008. p.539

1067 Tocqueville, L’Ancien régime et la révolution. GF. Flammarion. 411p. 1988. p.85

1068 Le Monde. « Nous ne reconnaissons pas la troïka ». 29 janvier 2015

1069 Le Monde. La Grèce se dit prête à se passer des 7 milliards d’euro de l’UE. 31 janvier 2015 

1070 Cité par Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe. La Pléiade. Tome I. 1282p. 1983. p.702

1071 Nations Unies. Convention cadre sur les changements climatiques. FCCC / Fc /2015/ L.9. 12 Décembre 2015

1072 Les Présocratiques. La Pléiade. 1639 p. 2004. p.150

1073 Boris Vian, Lettre ouverte à Monsieur Paul Faber, conseiller municipal. In, Textes et chansons. 10/18. 188p. 1977. p.179

1074 Jean Jacques Rousseau, Du Contrat social. Fragments politiques. Folio Essais. 535p. 1993. p.336

1075 Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius, Consolation à ma mère Helvia. Bouquins. Robert Laffont. 1094p. 2010. p.71

1076 Tacite, Oeuvres complètes. Les Annales. Bouquin. Robert Laffont. 857p. 2014. p.543

1077 France Culture. La nuit. Hommage à Louis Lecoin. (II) 28 Février 2015 (Rediffusion d’émissions diffusées les 28,29 novembre 1966)

1078 Le Parisien, Trierweiler recadrée par Ayrault, le conseil de Fillon à Hollande. 13 juin 2012 et AFP. Trierweiler : « histoire de slip » (Le Pen). 14 juin 2012

1079 Le Nouvel Observateur. 27 février 2012

1080 Le Monde. Marine Le Pen sur le bras d’honneur de Longuet : « Il m’a fait plaisir ». 5 novembre 2011

1081 LCI. Bras d’honneur de Longuet : «  Il a bien fait » estime G. Collard. 1er novembre 2012

1082 Huffington Post. « On ne va pas faire la police des braguettes » ; La réaction de Louis Aliot après le ralliement d’un militant pro mariage gay. 15 janvier 2015

1083 France inter. 12 avril 2015. 7h 15

1084 France Culture. 18 février 2012. Alain Denault, In, Terre à terre. ([Excellente] émission animée par Ruth Stegassy). Depuis lors, Alain Deneault a publié Gouvernance, Le management totalitaire. Lux Editeur. 2013. 194p.

1085 Selon Huguette Bouchardeau, Tout est possible. 172 p. 1981. p.52

1086 France Culture, Le temps des historiens. 8 novembre 2014

1087 Sur les Situationnistes. Entretien inédit d’Henri Lefebvre avec Kristin Ross. 1983. Publié par Période.com. 6 novembre 2014

1088 Herzen - Ogarev - Bakounine, Lettres inédites. Collection : Les inédits russes. Vol. VII. Librairie des cinq Continents. 158p.1975. P.59

1089 France Culture. Les matins de France Culture. Mardi 3 août 2015 . 8 h 1/4.

1090 LCI. 19 juin 2015

1091 Les Échos.fr. Taubira et Valls, «  32 heures » contre « valeur travail ». 19 juin 2015

1092 Benjamin Constant, Écrits politiques. Folio Essai. 870 p. 2004. p.139

1093 Benjamin Constant, De la liberté des anciens comparée à celle des modernes. 1819

1094 Cf., notamment, Pierre Manent, Les Libéraux. Tel Gallimard. 2001. 891 p.

1095 Cf., en ce sens, la déclaration de Jacques Attali dans les Nouveaux chiens de Garde [Film de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat. 2012]  

1096 Joseph E. Stiglitz, La grande désillusion. Le livre de poche. 407p. 2009. p.129

1097 AFP. Clinton prône le dialogue. 29 novembre 2012

1098 Médiapart. La Sarkozie vue de Code pénal : 32 personnes mises en cause. 24 février 2016

1099 Les Échos.fr. COP. 21. 289 interpellations après les échauffourées, dont 174 gardes à vues. 29 novembre 2015. En réalité, il y eut 341 interpellations et 317 gardes à vue [AFP. 30 novembre 2015]

1100 Boris Souvarine, Staline. Aperçu historique du bolchévisme. Ivrea. 639 p. 1992. p.385

1101 Simone de Beauvoir concernant la philosophie de Sartre : In, La Force des choses. Gallimard. 1963. Folio. p.18

1102 Léon Trotsky, Lénine. Librairie du Travail. 1925. 229 p.

1103 Cf. Marie-Victoire Louis, La parité pour quoi faire ? Pour que ça change http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=616&themeid=617

1104 Laurence Klejman et Florence Rochefort, L’Égalité en marche. Op. cit. p.79

1105 Le Figaro. Pédophilie : enquête ouverte après les propos de Luc Ferry. 1er juin 2011

1106 George Orwell, 1984. Folio. 408p. 2013. p.209

1107 Assemblée nationale. Rapport de la Commission d’enquête sur les activités du Service d’action civique (SAC). 1982. Tome 2. Éditions Alain Moreau. 996p. 1982. p.963

1108 Cardinal de Retz, La conjuration du Comte Jean louis de Fiesque, Pamphlets. In, Mémoires,La Pléiade. 1194 p. 1956. p. XXII

1109 Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Le Guépard, Le Seuil. 249 p.1959. p.35

1110 Darien Georges, L’épaulette. 10/18. 509 p. 1973. p.83

1111 Robert Badinter, Séance au Sénat. 26 janvier1999. Reproduit dans : Le piège de la parité. Arguments pour un débat. Hachette Littérature Pluriel. 251p. 1999. p.39  

1112 Radio Libertaire. 9 octobre 2014. 5h 40

1113 Clausewitz (Carl von), De la guerre. Présentation de Pierre Naville. 10 /18. 490p. 1965. p.84

1114 Cardinal de Retz, La conjuration du Comte Jean louis de Fiesque, Pamphlets. Mémoires, La Pléiade. 1194 p. 1956. p.86

1115 Chateaubriand, Mémoires d’Outre-tombe, La Pléiade. Tome I. 1947. 1232 p. p.1002

1116 Corneille, Polyeucte. I. I.

1117 Olympe de Gouges, Postambule de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. 1791

1118 Survive et Vivre. N°14. Octobre / novembre 1972

1119 Bertin (Cécilia), Louise Weiss. Albin Michel, 517p. 1999. p.342

1120 Simone Veil, Une vie. Le livre de poche. 343p. 2010. p.98

1121 Cité dans Karl Marx, Œuvres choisies. Tome I. Idées NRF. 373p. 1963. p.86

1122 France inter. Le téléphone sonne. 24 mars 2014. 19 h 30

1123 Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius, Bouquins. Robert Laffont. La vie heureuse. 1103p. 2010. p.231

1124 RFI.fr. 26 décembre 2014. Arabie saoudite : Justice antiterroriste pour deux conductrices.

1125 Le rapport de la CIA. Comment sera le monde en 2020. Présenté par Alexandre Adler. Robert Laffont. 269p. 2005. p.94

1126 Michelet, Histoire de la Révolution française. La Pléiade. Tome 2. 1694 p. 1989. p.348

1127 Tocqueville (Alexis de), Lettres choisies. Souvenirs. Quarto Gallimard. 2003. p.632

1128 La classe ouvrière va au paradis. Elio Petri. 1971. Palme d’or au festival de cannes de 1972

1129 Arte. Le grand bluff de Ronald Reagan. 18 mai 2015. ZDF. 2014

1130 Le Figaro, avec AFP, US : Opacité autour des éliminations par drones. 24 février 2016

1131 Simone Weil, Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale. Idées. Gallimard. 151p. 1955. p.60

1132 Nietzsche, La volonté de puissance. II. Tel Gallimard. 499p. 1995. p. 258

1133 Sade, Les infortune de la vertu, in Œuvres. II. La Pléiade. Gallimard. 1425p. 1995. p.4

1134 Sade, Œuvres. I. La Pléiade. Gallimard. 1363p. 1990. Dernière note de la page 1252

1135 Boualem Sansal, Le village de l’Allemand ou Le journal des frères Schiller. Folio. 306p. 2013. p.195

1136 Convergences révolutionnaires. Histoire succincte du droit à l’IVG. 2 octobre 2008. Commentaire de : Juliette. 5 février 2012

1137 Le Figaro, Retranché à Matignon, Jean Marc Ayrault tente d’organiser «  la riposte ». 24 mars 2014

1138 Jean Quatremer. Le Figaro. Alexis Tsipras, Cerné par les dirigeants européens. 22 mars 2015

1139 Le Figaro, Municipales. Hollande a entendu la « sanction ». 6 mai 2014

1140 Entendu à la télé (source perdue) avant les élections municipales de mars 2014

1141 Cité dans Odile Rudelle, Droits politiques des femmes européennes, In, Nouvelle Encyclopédie politique et historique des femmes (Sous la direction de Christine Fauré). Les Belles Lettres. 1216p. 2010. p.712

1142 Déclaration d’Hélène Brion, féministe et pacifiste, au Conseil de guerre (1918)

1143 On peut se référer à l’introduction très éclairante de Gérard Mairet au Léviathan de Thomas Hobbes. Essais Folio. Gallimard. 1027p. 2013. p.9 à 47

1144 Mirabeau, Discours. Folio. Gallimard. 438p. 1973. p.61 et 84.

1145 Sade, La nouvelle Justine, In Œuvres. II. La Pléiade. Gallimard. 1425p. 1995. p.1065

1146 Jean Jaurès, La convention. Gallica. p.77

1147 Laurent Cordonnier, Pas de pitié pour les gueux : sur les théories économiques du chômage. Raison d’agir. 2000. 124 p.

1148 J.V Placé, Président du groupe Europe / Ecologie / les Verts du Sénat. 21 mai 2014

1149 France Culture, Éric le Bouché. directeur de la rédaction du magazine économique Enjeux les Echos. 8 juin 2014

1150 France inter, Daniel Mermet. Là bas si j’y suis. 26 juin 2014

1151 France Culture. Patrick Lopin, La vie comme elle va (2006) Rediffusion. 5 octobre 2015

1152 Benjamin Constant, Cours de politique constitutionnelle. 1872 (Deuxième édition). Tome I. Slatkine. Genève-Paris. 1982. 563p. p.11

1153 AFP.  Les 1 % les plus riches, toujours plus riches. 19 janvier 2015 

1154 Rajouté par moi.

1155 Kropotkine, Paroles d’un révolté. Champs Flammarion. 278 p. 1978. p.47

1156 Nicolás Gómez Dávila, philosophe colombien (2002)

1157 Empruntée à Gauchet (Marcel), La révolution des droits de l’homme. NRF. Gallimard. 341p. 1992. p.77

1158 Cf. Marie-Victoire Louis, De quel droit ? http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1092&themeid=415

1159 Conférence de presse. 19 mai 1958

1160 De Gaulle (Charles), Mémoires. La Pléiade. 1505 p. 2000. p.855

1161 Institué par l’« Ordonnance du 3 juin 1943 portant institution du Comité français de la libération nationale » signée à Alger par Giraud et De Gaulle.

1162 Journal Officiel de la république française. 22 avril 1944. p.326

1163   Les Temps Modernes. Juillet 2074. N°336. Le sexisme ordinaire. p. 2467

1164 Simone Weil, Méditations sur l’obéissance et la liberté, In Œuvres. Quarto Gallimard. 1276 p. 2003. p.489

1165 Hobbes, Le citoyen ou les fondements de la politique. GF. Flammarion. 405 p. 1982. p.95

1166 Leyla Zana, Écrits de prison. Ed. Des femmes. Antoinette Fouque. 115p. 1995. p.15

1167 Le Figaro. La réforme du congé parental entérinée. 31 décembre 2014 ; Le Parisien, Réforme du congé parental. Les nouvelles règles en vigueur. 31 décembre 2014 ; Le Monde. Congé parental : des mères « désespérées » . 14 octobre 2014

1168 Libération. Féminisme. L’égalité maintenant ! Le retour des 343 salopes. 2/3 avril 2011

1169 El Watan (Algérie), Violences à l’égard des femmes : Que cesse l’impunité ! 4 mars 2015

1170 Plusieurs sources

1171 Radio Libertaire. Ras les murs. 12 juin 2013

1172 Cf. Marie-Victoire Louis : Villepin ou le viol de la France  http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=607&themeid=331

1173 Malraux (André), Antimémoires. Gallimard. Tome I. 605 p. 1967. p.125 et 197

1174 Paule Minck, La petite République. 5 juin 1896. In, Paule Minck, Communarde et féministe. 1839-1901. Syros. Collection Mémoire des femmes. Préface, notes et commentaires d’Alain Dalotel. 183p. 1981. p.69

1175 Cf. Marie-Victoire Louis, Lettre à Dinah Derick, Délégation aux droits des femmes du sénat. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=365

1176 Public Sénat. 30 septembre 2008

1177 20 minutes. « L’humanité se rassemble à Paris » 27 novembre 2015

1178 Les Présocratiques. La Pléiade. Gallimard. 1639p. 2004. p.276

1179 France 2. 19 janvier 2015. 17 h 02

1180 France Culture, Philippe Meyer, L’esprit public. 13 décembre 2015

1181 Gilles Kepel, Le Temps (CH), Le 13 novembre, le résultat d’une faillite des élites politiques françaises. 26 novembre 2015

1182 AFP. 23 novembre 2015. Premières missions  en Irak et en Syrie à partir du porte avions Charles de Gaulle

1183 France culture. 23 Novembre 2015. 22h 10

1184 Serge Halimi, L’art de la guerre imbécile. Le Monde Diplomatique. Décembre 2015

1185 Gaston Bouthoul, La Guerre. Que sais-je ? 119 p. 1953. p.69, 70

1186 AFP. 5 octobre 2015. 12 h 54

1187 Le Figaro, Femen, Salon de la femme, La féminité éclatée. Entretien avec Claude Habib. 20 mars 2015

1188 Rudyard Kipling. Wikipédia.  

1189 Giacomo Leopardi, Le massacre des illusions. Editions Allia. 218p. 1993. p.67

1190 Lucien Romier, Promotion de la femme. Librairie Hachette, 253p. 1930. p.12

1191 Sade, Œuvres. I. La Pléiade. Gallimard. 1363p. 1990. p.1237

1192 France Culture, Après Palmyre, Damas ? 22 mai 2015. 7h 55

1193 Le Temps (Ch.), Gilles Kepel : Le 13 novembre ? Le résultat de la faillite des élites politiques françaises. 26 novembre 2015.

1194 Benjamin Péret, Le Déshonneur des poètes. 2vrier 1945  

1195 L ’Express avec AFP. Rafle du Vel d’Hiv : la police dévoile ses archives. 16 juillet 2012

1196 Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse. 610p.1967. Garnier Flammarion. p.309

1197 Voltaire, Lettres choisies. Lettre à Madame la Duchesse de Saxe-Gotha. 26 mai 1758. In, Classique Garnier. 692p. 1955. p.253

1198 Idée empruntée à Benjamin Constant, à propos des « Vandales » : « L’habitude des formes légales donnerait à l’injustice l’impassibilité de la loi. » Écrits politiques. Textes choisis, présentés et annotés par Marcel Gauchet. Folio. essais. 870p. 2004. p.137

1199 Alice Miller, C’est pour ton bien. In, L’essentiel d’Alice Miller. Flammarion. 1002 p.2011. p.103

1200 Journal Officiel. Débats Assemblée nationale. 1ère séance du 20 juin 1990, JO du 21 juin, p. 3425

1201 More (Thomas), L’Utopie. GF. Flammarion. 248 p. 1987. p.197

1202 George Sand, Œuvres autobiographiques. La Pléiade. Tome II. 1638 p. 1972. p.382

1203 Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius. La colère. Bouquins. Robert Laffont. 1103 p. 2010. p.145

1204 Cf. la rubrique Luttes de femmes http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=548

1205 Martine Storti, Je suis une femme, pourquoi pas vous ? 1974-1979. Quand je racontais le mouvement des femmes dans Libération. Ed. Michel de Maule. 315p. 2010. p.254,255

1206 Rapport d’Amnesty International. 2013. Iran. 353p. p.146

1207 Nicole Gérard, Sept ans de pénitence. Robert Laffont. 456p.1972. p.255.

1208 Anne-Valérie Noir, Il vaut mieux perdre sa fille que les élections. Flammarion. 201p. 2001. p.166

1209 Christine Deviers-Joncour, La putain de la République. Calmann-Lévy. 205 p. 1998. p.28

1210 Le Figaro. 11 février 2006

1211 Le Monde. Libéré de Guantanamo, un Australien musulman se plaint de tortures répétées durant sa détention. 20/21 février 2005

1212 Murat Kurnaz, Dans l’enfer de Guantanamo. (Traduit de l’allemand) Fayard, 2007. 297p.

1213 Doctoresse pelletier, L’État éducateur. Extrait de « La voix des femmes ». 1931. 23 p.

1214 Prison de femmes, depuis 1932.

1215 Nicole Gérard, Sept ans de pénitence. Robert Laffont. 456p. 1972. p.118

1216 Maud Marin, Le quartier des maudites. Fixot. 280p. 1991. p.25

1217 AFP. Taubira ne veut pas « supprimer la prison ». 27 mai 2014

1218 Robert Antelme, Vengeance ? in, Textes inédits. Sur l’espèce humaine. Essais et témoignages. Gallimard. 300p. 1966. p.17 à 24

1219 Entendu de la bouche d’un spécialistes de Jaurès, mais sans en trouver la source.

1220 Site : Ranimer tous les soleils. Jaurès ou la nécessité du combats. Jaurès répond aux attaques sur la communion de sa fille.

1221 Cité dans Edwy Plenel, Secrets de jeunesse. Stock. 250p.2001. p.75

1222 Human’s Right Watch. Rapport Mondial 2014 [Extraits en Français], Dina PoKempner, Le droit dont l’heure est revenue. Le respect de la vie privée à l’heure de la surveillance. 150p. 2014. p.19

1223 Cf. Marie-Victoire Louis, La porno est entrée dans les mœurs http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=832

1224 France culture. Les nuits de France Culture. Qui êtes vous Georges Bataille ? Rediffusion, 23 décembre 2014

1225 France Culture. Affinités électives. Christian Bourgois (Éditeur). 5 mai 2005. Rediffusion, le 23 mars 2014

1226 Libération. 1er février 2007

1227 Chaine Histoire. Claude Lanzmann, Pourquoi Shoah ?, Entretien réalisé par Antoine Casubolo Ferr. 1er février 2015. 12h 35. Entendu une seule fois. Doit être réécouté.

1228 Femen, Manifeste. Les éditions Utopia. 60p. Avril 2015. p.34, 36 et 38.

1229 Note 3 de la page 72 de La philosophie dans le boudoir de Sade. In, Sade,  Œuvres. III. La Pléiade. 1638p. 1998. p.1316   

1230 Note 1 de la page 160 de La philosophie dans le boudoir de Sade. In, Sade,  Œuvres. III. La Pléiade. 1638p. 1998. p.1353   

1231 France Culture, L’Atelier du pouvoir. Les maîtres du X. 3 mai 2015

1232 Sabine Dardenne, J’avais 12 ans, j’ai pris mon vélo et je suis partie à l’école…Pocket. 184p. 2006. p.36 et 168

1233 AFP. Porno: Los Angeles impose le préservatif. 8 novembre 21012

1234 Le Figaro, Le Monde : les actionnaires ont choisi leur candidat. 17 avril 2015

1235 Libération, Le X, Versant obscur du patron de Free. 14 Septembre 2006

1236 Le Monde. Le porno en quête d’une nouvelle vigueur. 11 avril 2015

1237 Association des jeunes chercheur·e·s en Études Féministes, Genre et Sexualités. Liste de diffusion qui concerne 1600 personnes [octobre 2012].

1238 AH ! NANA. De Sade à Masoch en passant par Robbe-Grillet. Questions posées à Alain Robbe-Grillet par Isabelle Sacuto. Édité par les Humanoïdes associés. Décembre 1977. p.20, 21

1239 Jean-Jacques Rousseau, Les rêveries d’un promeneur solitaire, in, Œuvres Complètes. I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1969p. 1986. p.1088  

1240 Guy Sitbon, Le porno n’existe pas. La Nef. Directeur : Lucie Faure. Amour et sexualité. N° 58. Octobre/ novembre, décembre 1975. p 87à 93

1241 George Steiner, Réelles Présences. Les arts du sens. Folio Essais. 281 p. 1994. p.230

1242 Sade, Les cent vingt journées de Sodome, In Œuvres. I. La Pléiade. Gallimard. 1363p. 1990. p.201, 291-292, 352

1243 Abbé Henri Grégoire, Des peines infâmantes à infliger aux négriers. Paris. Beaudoin Frères, Imprimeurs, 1822. Cité dans Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies. 1820-1851. Analyse et documents. Karthala. 1196 p. 2001. p.407

1244 Thomas Cluzel, France Culture. 25 juin 2013

1245 Amnesty International. Rapport 2014-2015. La situation des droits humains.. Brésil p.111/112

1246 Léon Bloy, Lettres à sa fiancée. Éditions Stock. 142p. 1941. p.78

1247 Georges Simenon, Mémoires intimes. France Loisirs. 753p. 1982. p.383

1248 Samuel Pisar, Le sang de l’espoir. Laffont. Le livre de poche. 351p. 1979. p.83, 84

1249 André Malraux, La voie royale. Grasset. 269p. 1930. p.13

1250 Daniel Borrillo, Mediapart (Blog). Faire de la prostitution, une véritable profession. 26 mai 2012

1251 Marie-Victoire Louis, La pénalisation des clients : la nécessaire mort d’un droit de l’homme. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=520&themeid=336

1252 Cf., entre autres innombrables malhonnêtetés intellectuelles et scandaleuses affirmations, le Rapport d’information n°3334. Prostitution : l’exigence de responsabilité. En finir avec le plus vieux métier du monde. Assemblée Nationale. Commission des lois. Avril 2011. Danielle Bousquet, Présidente. Guy Geoffroy, Rapporteur. 383p.

1253 Edmond et Jules de Goncourt, Journal. Mémoires de la vie littéraire. 1887-1896. Bouquins ; Robert Laffont. 1461 p. 2004. p.150

1254 Le Canard enchaîné, L’auto-entreprise va droit aux putes. 28 décembre 2011

1255 Le Figaro. Toulouse / Proxénétisme. 5 mises en examen. 29 janvier 2016

1256 AFP. Proxénétisme. 12 femmes arrêtées. 14 juin 2012

1257 France culture. Eurojust, existe-t-il une justice européenne ? 28 mai 2015

1258 Le Figaro. Madame. Avortement ; les femmes témoignent sur internet. 24 septembre 2015

1259 Avril 2006

1260 Paris Première. TV. 10 h30. 1er novembre 2015

1261 Dominique Torrès, Esclaves. 200 millions d’esclaves aujourd’hui. Phébus. 1996. 199p.

1262 Cité dans le Rapport d’information n°3334. Op.cit. p.175

1263 Une initiative du Monde selon les Femmes, en partenariat avec plusieurs associations, y compris le Lobby européen des femmes.

1264 AFP. Le Figaro. Canada. Un réseau de prostitution démantelé. 1er avril 2015

1265 Cf. Marie-Victoire Louis, À propos des violences, de la prostitution, de la traite, de la sexualité. Chroniques Féministes : Violences, une stratégie patriarcale. Mai/juin 1997. http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=502&themeid=336

1266 Cité dans Le Figaro, Bergé contre Bové : La GPA divise plus que jamais à gauche. 15 mai. Citation extraite de son livre : Corps en miettes. Flammarion. 2009.

1267 André Gide, Si le grain ne meurt. In : Souvenirs et Voyages, La Pléiade. Gallimard. 1467p. 2001. p.316

1268 Cf. Marie-Victoire Louis, Prostituées et hétaïres. Pour une analyse critique du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=527&themeid=859

1269 Alain Corbin, Les filles de noce. Champs Flammarion. 494p. 1982. p.316 et 318

1270 Claude Grudet, « Madam ». Madame Claude raconte… Michel Lafon. J’ai lu. 319p. 1995. p.89

1271 Friedrich A. Hayek, La route de la servitude. PUF. Quadrige. Grands textes. 176p. 2010. p.33 et 49

1272 Albert Camus, Hommage a un journaliste exilé. La Révolution prolétarienne. N° 422, Nov. 1957. Publiée dans Albert Camus, Écrits libertaires (1948-1960) Rassemblée et présentés par Lou Marin. 337 p. 2013. p.267

1273 AFP. Paris. Salons de massages. 3 interpellations. 3 juillet 2015

1274 Louise Michel, Mémoires. Préface de Xavière Gauthier. Editions Tribord. 582p. 2005. p.385

1275 Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Le nouveau désordre amoureux. Le Seuil. 316 p. 1977. p.192

1276 Simone Weil, Œuvres. Quarto Gallimard. 1276 p. 2003. p.1132

1277 Chaine Toute l’Histoire. Montmartre : du plaisir au crime. 12 avril 2015

1278 Europe I. Projet de loi sur la prostitution ; « un texte d’égalité » ? 3 février 2016

1279 Radio Libertaire. Émission Femmes libres. 17 février 2016

1280 Arte, La mafia à nos portes. 16 juin, rediffusé le 29 juin 2015

1281 Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies. 1820-1851. Analyse et documents. Karthala. 1196 p. 2000. p.292

1282 Cf. Marie-Victoire Louis, Abolir la prostitution ? non. Abolir le proxénétisme http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=744

1283 Le Figaro, Ces trafics d'êtres humains venus de l'Est. 27 mars 2013

1284 Les termes suivis d’un astérisque sont repris du Rapport de l’IGAS (Inspection générale des Affaires sociales) N°RM 2012, Prostitution, Les enjeux sanitaires. Décembre 2012. (p. 12, 13, 23 (note 8), 23, 28, 43). 146 p.

1285 Campagne Zero macho. Membre d’Abolition 2012. 20 novembre 2012

1286 Le Figaro, Le « DSK », nouveau bar à hôtesses de Dodo la Saumure. 30 avril 2014

1287 Le Figaro. Affaire du Carlton. DSK remercie les juges. 20 février 2015

1288 AFP. Canada. Un réseau de prostitution démantelé. 1er avril 2015

1289 Op. cit. Les pages citées sont celles du Rapport.

1290 Sade, Les cent vingt journée de Sodome. In, Œuvres. I. La Pléiade. Gallimard. 1363p. 1990. p.98, 99

1291 France Culture. Grandes traversées. Georges Simenon. Ecrivain voyageur. 20 août 2009. Réécoute le 18 janvier 2015

1292 Georges Simenon, Mémoires intimes. France Loisirs. 753p. 1982. p.229

1293 In, Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXème siècle ; la croisade de Joséphine Butler. Textes réunis et présentés par Frédéric Regard [ …] 311p. ENS Éditions (Lyon). Déc. 2013. p.230

1294 A. Corbin, Les filles de noce. Misère sexuelle et prostitution (19ème siècle) Champs Flammarion. 495p. 1978. p.160

1295 Cf. Abolition 2012

1296 Cf., Trafficking in persons report. Annuel. Passionnant car si éclairant.

1297 Nous avons été informé-es publiquement ce jour, 19 mai 2014, apprend-on par son ministère, que ce plan a été présenté au Conseil des Ministres le 14 mai 2014 « après une concertation approfondie avec les associations d’aide aux victimes de la traite des êtres humains » !

1298 France Culture. Sur les docks. La révolte des prostituées de Saint Nizier. 1er juin 2015

1299 La tribune de Genève. Un numéro pour lutter contre la traite des êtres humains. 16 octobre 2014

1300 Oruno D. Lara et Inez Fischer-Blanchet, Abolition ou destruction du système esclavagiste ? In : Les abolitions de l’esclavage. Actes du colloque international tenu à l’Université de Paris VIII, les 3, 4 et 5 février 1994. Presses Universitaires de Vincennes et Éditions Unesco. 415 p.1995. p. 336 à 343 

1301 Marie-Victoire Louis, Abolir la prostitution ? Non. Abolir le proxénétisme http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=744&themeid=336

1302 H.G. Wells, La Russie telle que je viens de la voir. Éditions du progrès civique. Paris. 169 p.1920. p.53

1303 AFP. Le Figaro. Belkacem au Sénat sur la prostitution. 1er juillet 2014

1304 Joséphine Butler, (Lettre en date du 1er Janvier 1870 de l’Association nationale des Dames), In, Souvenirs personnels d’une grande croisade. Paris, Librairie Fischbacher. 1900. (2 tomes) Tome I. p.15

1305 Frédéric Regard (Textes réunis et présentés par), Féminisme et prostitution dans l’Angleterre du XIXème siècle : la croisade de Joséphine Butler. ENS Editions. (Lyon) Déc. 2013. 341 p.

1306 Un joli Monde. Romans de la prostitution. Édition établie et présentée par Mireille Dottin-Orsini et Daniel Grojnowski. Robert Laffont. 1117p. 2007. p.XI

1307 Karl Marx, Les manuscrits de 1844. Économie politique et philosophie. Éditions sociales. 1972. Troisième manuscrit. Note de la page 77

1308 Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l’esclavage et réformateurs des colonies, 1820-1851 Analyse et documents, Editions. Karthala, Paris, 2000, 1 200 pages. Lire aussi, Nelly Schmidt, L’élaboration des décrets de 1848. Application immédiate et conséquences à long terme. In, Les abolitions de l’esclavage. Actes du colloque international tenu à l’Université de Paris VIII, les 3, 4 et 5 février 1994. Presses Universitaires de Vincennes et Éditions Unesco. 415 p.1995. p. 345 à 355 

1309 Assemblée Nationale. Rapport de la commission d’enquête sur les activités du Service d’action civique (SAC). 18 juin 1982. Alain Moreau Editeur. Tome 2. 996p. 2002. p.777

1310 Claude Bernard, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale. Garnier Flammarion. 318p. 1966, p. 307

1311 David Cooper, Psychiatrie et antipsychiatrie. Points Le Seuil. 187p. 1978. p.167.

1312 Cf. Pour prolonger la critique, Cf. Claude Lévi-Strauss, L’anthropologie face aux problèmes du monde moderne. La librairie du XXIème siècle. Éditions du Seuil. 2011. 146 p.

1313 Et ce n’est pas le dernier numéro du Bulletin du Mauss (n° 39) intitulé : Que donnent les femmes ? qui invalidera mon appréciation / jugement...lapidaire, certes, mais ce texte n’est pas le lieu d’une telle critique.

1314 Françoise Héritier, Le Point, La domination masculine est encore partout. 29 nov. 2007

1315 France Culture, Les racines du ciel. Dimanche 19 juillet 2015

1316 Gavi / Sartre / Victor, On a raison de se révolter. La France sauvage. Gallimard. 378p. 1974. p.102

1317 Édith Stein, Correspondance. I. 1917-1933. Cerf-Editions du Carmel- Ad Solem. 767p.2009. p.186 et 189

1318 Christiane Rochefort, Ma vie, revue et corrigée par l’auteur. Stock. 359p. 1978. p.280

1319 Wilhelm Reich, Reich parle de Freud. Petite bibliothèque Payot.2012. 332 p.

1320 Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes. T.I. La Pléiade. NRF. Gallimard. 1986. 1919 p.

1321 Marie Cardinal, Les mots pour le dire. Grasset. 1975. 316p.

1322 Joubert (Joseph), Pensées. Choix et introduction par Georges Poulet. 10/18. 288p. 1966. p.202

1323 Sur l’emploi de ce terme, Cf. Wilhelm Reich, Reich parle de Freud. Petite Bibliothèque Payot. 332 p. 2012. Notamment de la page p. 23 à 94

1324 Sigmund Freud, Lettres à Wilhelm Fliess. 1887-1904. 763p. 2006. 8 février 1897. p.294

1325 Ibid. 21 septembre 1897. p.336

1326 Martin Freud, Freud, mon père. Denoël. 274p. 1975. p.97

1327 Jung (C-G), Ma vie, Souvenirs, rêves et pensées. Folio. 712 p. 2010. p.356

1328 Thomas Szasz, Karl Kraus et les docteurs de l’âme. Un pionnier et sa critique de la psychanalyse et de la psychiatrie. Hachette. 223p. 1985. p.137

1329 Jacques Lacan. France Culture. 3 septembre 2011

1330 Louis Althusser, L’avenir dure longtemps. Suivi de Les faits. Autobiographies. Stock / IMEC. 356p. 1992. p.178

1331 Adam Smith, Théorie des sentiments moraux. PUF. Quadrige. 469 p. 2010. p 235

1332 Wilhelm Reich, La fonction de l’orgasme. L’Arche Éditeur Paris. 299 p. 1967. p.18, 130,152

1333 Nietzsche (Friedrich), Fragments posthumes. Œuvres philosophiques complètes. Automne 1887- Mars 1888. NRF. Gallimard. Octobre 1976. p.22

1334 Nietzsche (Friedrich), La volonté de puissance. Tome II. Tel Gallimard. 499p. 2004. p. 20

1335 Texte établi par Pascaline Gentil, Auguste Comte / Caroline Massin. Correspondance inédite (1831-1851). L’Harmattan. 2006. 326p.  Pour plus de précisions concernant les relations d’Auguste Comte de son épouse, on peut se référer à Jean Hamburger, Monsieur Littré (notamment les chapitres VII et IX). Flammarion. 1988. 307p.  

1336 Alain, Les idées et les âges. Gallimard. 443p. 1927. p.264

1337 De Gaulle. Mémoires.La Pléiade p. 420 et 823

1338 Marianne 2. Emmanuel Todd, Face au FN, il faut rompre avec deux concepts-zombies : le libre échange et l’euro. 24 mars 2011

1339 France Culture. L’esprit Public. 20 avril 2014. 11 h 30

1340 Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius. La clémence. Bouquins. Robert Laffont. 1094p. 2010. p. 203

1341 Rita Thalmann, La condition féminine sous le nazisme. In, Nouvelle encyclopédie des femmes (Sous la direction de Christine Fauré). Les Belles lettres. 1216 p. 2010. p.789

1342 Restif de La Bretonne, Le pornographe ou la prostitution réformée. Mille et une nuits. N° 417. 2003. 135p (Citation de la quatrième de couverture)

1343 Alliance nationale « pour la vitalité française ». Manuel élémentaire de démographie française. 126p. 1961. p.110,111 et 113

1344 Photocopie trouvée dans mes archives. Mais sans source identifiée par moi.

1345 Débat. Assemblée nationale. Juillet 1967

1346 AFP. Le Figaro. Khamenei veut plus de petits Iraniens. 27 mai 2014

1347 Entendu sur RFI. 19 octobre 2015. Tôt le matin.

1348 Le Soleil. on line. Déficit de 1.336 sages-femmes: Le Premier ministre promet des efforts de l’Etat pour le recrutement. 12 mai 2014

1349 AFP,  « IVG : « Assumer la fonction de reproduction ». 20 janvier 2014

1350 Metronews. Égalité hommes-femmes ; au Parlement européen, le F.N vote contre, 12 mars 2014

1351 MFPF, D’une révolte à une lutte. 25 ans d’histoire du Planning familial. Éditions Tierce. 506 p. 1982. p.110

1352 Un communiqué de presse en date du 2 juillet 2012 d’Abolition 2012 répond au MFPF : Féministes, et donc pour une politique cohérente et entière contre la prostitution !  

1353 Son site se présente comme un « site de ressources par et pour les travailleur-se-s du sexe»

1354 Site du Strass, diffusé par la liste(de « recherches », faut-il le préciser) Effigies

1355 Bourgogne. 50 sites incontournables. Éditions Ouest France. 119 p. 2013. p. 46

1356 AFP. Le pape épingle les couples sans enfants, par choix. 2 juin 2014

1357 Jenny Ricoeur, Mes 800 filles, Récit. Buchet Chastel. 2011 p.1965. p.37/38. Ce livre avait obtenu le « Grand Prix Vérité ».  

1358 France Culture. Patrick Lopin. La vie comme elle va. (2006) Rediffusion. 5 octobre 2015

1359 Cf. l’excellent recueil de textes publiés sous l’intitulé : Contre l’argent fou. Une anthologie présentée par Damien de Blic et Jeanne Lazarus. Les rebelles. Le Monde éditions. 2012. 206 p. Et notamment, pour la critique de la bourse, les textes de Proudhon, Vallès, Eugène De Mircourt, Oscar de Vallée…

1360 Le Figaro. Les Bourses mondiales démarrent l’année sous une pluie de records. 27 février 2015

1361 France Culture. L’économie en question. Et si le travail était la solution ? 4 juillet 2015

1362 France Culture. L’économie en questions. 6 novembre 2012

1363 Wilhem Reich, La fonction de l’orgasme. L’Arche Editeur Paris. 299 p. 1967. p.145

1364 Hubertine Auclert, Pourquoi les femmes veulent contrôler les budgets. La Citoyenne. 5 juin 1881

1365 Hubertine Auclert, La situation économique des femmes. La Citoyenne. 24 Juillet 1881

1366 Cf. Hubertine Auclert (1848-1914), L’argent, instrument de la domination masculine. In, Contre l’argent-fou. Une anthologie présentée par Damien de Blic et Jeanne Lazarus. Les rebelles. Le Monde. 207p. 2012. p.94 à 100

1367 Document du FMI de septembre 2013, traduit par Le Figaro du 24 septembre par : « Les femmes vont sauver l’économie mondiale selon le FMI »  

1368 Plutarque, Vies parallèles. Quarto Gallimard. 2292 p. 2001. p.1299

1369 Le Monde, Tsipras : La Grèce a ‘l’obligation morale et historique’ de réclamer des indemnités de guerre » à l’Allemagne. 8 février 2015

1370 Coudert & Cuir, Mémento pratique du Certificat d’études primaires. Livre du Maitre. Armand Colin. 539 p. [s.d. Après 1903] pp. 10, 16-17, 23, 30  

1371 AFP. Prêts : impact sur la dette de l’Espagne. 11 juin 2012

1372 Le Monde. Ils avaient le revolver et les munitions, nous n'avions rien. 1er avril 2013

1373 Mediapart. Blog de Marie-Anne Kraft. Pour un gouvernement mondial par Jacques Attali. 16 avril 2011

1374 Europe 1. 9 janvier 2013

1375 AFP. « La France n’est pas à vendre » Montebourg. 16 mai 2014

1376 France Culture. Le carnet d’or. 22 février 2014. 17h 50

1377 Arte. Le bonheur au travail. 18 mars 2015. 9 heures

1378 Samuel Pisar, Le sang de l’espoir. Le livre de poche. Laffont. 351p. 1979. p.60. Le texte cité est le suivant :  William Paddock & Paul Paddock, Famine 1975. America’s décision : Who will survive? Little, Brown and Co., Boston 1967. 286 p.

1379 François Leclerc, La BCE : L’inaction faite politique. Billet invité du Blog de Paul Jorion. 8 mars 2014

1380 France Culture, L’esprit public. 16 novembre 2014

1381 France Culture. L’Esprit Public. 19 octobre 2014

1382 « Instead of creating money and giving it to the banks, why not distributing it directly to the people ? Let’s say the central bank increases its monetary mass by a certain percentage (5% for instance) divide it by the number of citizens, transfers the cash into their bank accounts every month, and repeat it as long as it works. Simple as this. » Référence lue dans les commentaires de l’article de Frédéric Lordon, La pompe à phynance. Le Monde Diplomatique. 26 septembre 2012

1383 Philippe Madelin, Jean Pierre Michel, Dossier J comme Justice. La justice du plus fort en France. Alain Moreau. 36èP. 1978. p.20

1384 France Culture. L’économie en question. 23 mai 2015

1385 AFP.L'adoption du traité européen ne nécessite pas de réviser la Constitution (Conseil constitutionnel). 9 août 2012

1386 Pétition de féministes contre le Pacte budgétaire, Publié le 13 septembre 2012 dans L’Humanité et dans Mediapart. Dans la liste des signataires, on lit comme appartenance : le Parti de Gauche, le PCF, EELV, le CNDF, la CADAC, le MFPF, Osez le féminisme, Économistes atterrés, Union Syndicale Solidaires, Réseau Ruptures, CLF, Attac, Gauche Unitaire, Fondation Copernic, CGT, etc…

1387 Sénèque, Entretiens, Lettres à Lucilius, Consolation à ma mère Helvia. Bouquins. Robert Laffont. 1094p. 2010. p.60,61

1388 Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. Idées Gallimard.1983. 445p.

1389 Adret, Travailler deux heures par jour. Actuels. Points. Le Seuil. 1979. 188 p.

1390 Michael Moore, Dégraissez-moi ça ! Petite ballade dans le cauchemar américain. 10/18. 218p. 2004. p. 32

1391 France Culture. 6 novembre 2014. Petite histoire de l’Académie française. Un autre jour est possible. 4/ 5.

1392 Michelet, Histoire de la Révolution française. La Pléiade. Tome I. 1530p. 1976. p.290

1393 Comte de Saint Simon, Écrits politiques et économiques. Anthologie critique par J. Gange. Agora les Classiques. 560p. 2005. p.259

1394 Michelet, Histoire de la Révolution française. La Pléiade. Tome 2. 1695 p. 1989. p.15

1395 Soljenitsyne, L’archipel du goulag. Le Seuil. 1974. Tome I. p.219

1396 France Culture. Variations sur la femme. 17 décembre 2014

1397 Cf. notamment la collection Terre humaine (Plon) initiée et dirigée par Jean Malaurie.

1398 Tacite, Annales. Garnier Flammarion. 499p. 1965. p.170

1399 Ibid. p.45

1400 Ibid. p 154-155

1401 Chateaubriand (Alfonse de), Mémoires d’Outre-tombe. La Pléiade. Tome I. 1232 p. 1996. p.169

1402 Comte de Saint-Simon, Écrits politiques et économiques. Anthologie critique par J. Gance. Agora les Classiques. 560 p. 2005. p. 216

1403 Cité dans L’Ouvrière,12 janvier 1924. (Source primaire non citée)

1404 Du sort actuel des femmes, Anonyme. Août 1791. In, Des femmes en 1789. Cahiers de doléances des femmes. Document. 1789. Cité dans Depuis 30 ans, des femmes éditent. 1974-2004. Des femmes. Antoinette Fouque. p.252

1405 Charles Gosselin, Réflexions d’un citoyen adressées aux notables sur la question proposée par un grand Roi ; en quoi consiste le bonheur des peuples et quels sont les moyens pour y remédier. (Lisible sur Gallica) Paris. 1787. 76p.

1406 In, Opinions de femmes. De la veille au lendemain de la révolution française. Préface de Geneviève Fraisse. Editions Côté-femmes. 176p. 1989. p.50

1407 In, Hyppolite Taine, Les origines de la France contemporaine. Robert Laffont. Bouquins. 1707 p. 2001. note 2. p. 889

1408 Michelet, Histoire de la révolution française. La Pléiade. Tome I. 1530 p.1976. p.147 (+Cf. aussi. p.74)

1409 Taine (Hyppolyte), Les origines de la France contemporaine. Bouquin, Laffont. 1707p. 2011. p.221

1410 Gérard Walter, Robespierre. I. La vie. Gallimard. 483 p.1961. p.433

1411 Ibid. p.434

1412 Michelet, Histoire la révolution française. Tome II. La Pléiade. 1695p. 1989. p. 620 + note de Gérard Walter. p.1111

1413 Madame Roland, Mémoires. Le Temps retrouvé. Mercure de France. 635p.  2004

1414 Mémoires du Comte Beugnot .1779-1815. Notes et Introduction de Robert L-Gayet. Hachette. 349p. 1959. p 141 On peut aussi se référer plus largement à ce livre concernant le portrait (critique) qu’il donne d’elle ainsi que sa description en 1793 des femmes à la Conciergerie dans le chapitre V.

1415 Madame Roland, Mémoires. Le temps retrouvé. Mercure de France. 635 p. 2004. p.193/194

1416 Institutions républicaines. In, Saint Just. Œuvres complètes. Folio Histoire. 1248 p. 2004. pp.1132, 1119, 1102, 1143

1417 Élisabeth Vigée-Lebrun, Souvenirs I. Une édition féministe de Claudine Herrmann. Des Femmes. Tome I. 360p. 1984. p.122

1418 Simone de Beauvoir, Le deuxième sexe. Tome I. p.19

1419 Sylvain Maréchal, Projet de loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes. Ed. Mille et une nuits. N° 522. 2007. 109 p. Édition établie par Michelle Perrot.

1420 Maurice Dommanget, Sylvain Maréchal, « L’homme sans Dieu » (1750-1803). Vie et oeuvre de l’auteur du Manifeste des égaux. Ed. Spartacus. 508 p. 1950. p.390

1421 Albertine Clément-Hemery, Les femmes vengées de la sottise d’un philosophe du jour. In, Opinions de femmes. De la veille au lendemain de la révolution française. Préface de Geneviève Fraisse. Édition Côté-femmes. 176p. 1989. p.81 à 128

1422 Simon Leys, Les habits neufs du président Mao. Chronique de la révolution culturelle. Bibliothèque asiatique. Editions Champs Libre. 3ème édition. 314 p. 1975. p.114

1423 George Sand, Correspondance. Garnier Flammarion. Tome 9ème  1972. 1020 p. p.94, note 2

1424 Edgar Morin, Au rythme du monde. Mondes, crises, révolutions : Edgar Morin décrypte un demi siècle d’histoire contemporaines. Archi Poche. 588p. 2015. p.130

1425   Voltaire, Le droit du seigneur ou l’écueil du sage. Lampsaque. 2002. 249p.

1426 Chaîne Toute l’histoire. Les suffragettes, ni paillassons, ni prostituées. 3 février 2016

1427 In, Michelet, Histoire de la Révolution française. La Pléiade. Tome I. 1530p. 1976. Note de la page 994. p.1483

1428 Madame Lafarge, « Dans le silence recueilli de ma prison ». Mémoires. 1840. Taillandier. La bibliothèque d’Évelyne Lever. 2008. 391p.

1429 Madame Lafarge, Heures de prison. Librairie nouvelle. 1854. 391p. Gallica,  Google books

1430 Michel Winock, Clemenceau. Perrin. 568p. 2007. p.115,116

1431 Michel Winock, Le siècle des intellectuels. Le Seuil. 1997. 706 p. p.441 à 448

1432 Jean Ziegler, Les nouveaux maitres du monde. Et ceux qui leur résistent. Fayard. Points. Essais. 361p. 2015. p. 266, 267, 337, 339

1433 Balzac (Honoré de), Lettres à madame Hanska, (Tome 2) Robert Laffont. Bouquins. 1990. 1220p. p.1990

1434 Léon Bloy, Lettres à sa fiancée. Editions Stock. 142p. 1941. p.78

1435 Cécile est morte. Film de Maurice Tourneur. 1943. Ciné Classique. 24 juin 2013. 10 h 35

1436 France Culture, Une vie, une œuvre. Simone de Beauvoir (1908-1987). 10 mai 2014. Rediffusion du 24 janvier 2008

1437 Ernest Legouvé, Le mérite des femmes. Imprimerie P. Didot l’Ainé. An IX

1438 Michel Leiris, Journal. 1922-1989. Gallimard. 954 p. 1992. p.85

1439 Sade, Histoire de Juliette, In Sade, Œuvres. III. La Pléiade. 1638p. 1998. p.294

1440 Sade, La nouvelle Justine. In, Œuvres. II. La Pléiade. Gallimard. 1425p. 1995. p.898

1441 France Culture. Une vie, une œuvre. Auguste Rodin ou l’esthétique de l’inachèvement. 21 novembre 2015

1442 Jean Genet, Le condamné à mort. Poème dédié à Maurice Pilorge, « assassin de vingt ans » guillotiné le 17 mars 1939

1443 Sade, Histoire de Juliette. In, Œuvres. III. La Pléiade. Gallimard. 1638p. 1998. p. 707, 708

1444 Sade, La nouvelle Justine. In, Œuvres. II. La Pléiade. Gallimard. 1425p. 1995. p. 868

1445 Sade, La nouvelle Justine. In, Œuvres. II. La Pléiade. Gallimard. 1425p. 1995. p. 566

1446 Sade, La nouvelle Justine. In, Œuvres. II. La Pléiade. Gallimard. 1425p. 1995. p.1031

1447 Éric Zemmour, Le premier sexe. Denoël. 2006. 134p.

1448 Cf., Marie-Victoire Louis, Quand le sexe prit le pouvoir. mars 2007 http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=764&themeid=

1449 Retrouver cet interview de Simone de Beauvoir dans France Inter, Affaires sensibles. Simone de Beauvoir et le deuxième homme. 12 février 2016

1450 Chaîne Toute l’histoire. La menace brune. Une histoire de l’extrême droite depuis 1945. II. 2012. 10 janvier 2016. 18h40.

1451 Cf. Marie-Victoire Louis, « Dis-moi, ‘la sexualité’, ça veut dire quoi ? » http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=875&themeid=877

1452 France culture, Les lundis de l’histoire. Par Michelle Perrot. Sexualités, sensualités, socialisme. 7 avril 2014

1453 Pensant sans doute se justifier en matière de légitimation du proxénétisme et légitimer le livre qu’elle a coordonné, Janine Mossuz Lavau, dans l’émission citée ci après, crut bon mettre en avant le nom de Yves Charpenel. Mais si tant est que celui-ci incarne une pensée abolitionniste alternative, que pèse t-il face à Malika Amaouche, Daniel Borillo, Christine Castelain Meunier, Eric Fassin, Didier Lestrade, Brigitte Lahaie, Morgane Merteuil, Ruwen Ogien, Emmanuel Pierrat, Catherine Robbe-Grillet, Daniel Welzer-Lang, etc, etc… ? Et pourquoi deux rubriques concernant le harcèlement sexuel ? Pour ne pas laisser à une juriste féministe le monopole du thème ?

1454 Nicolas Sarkozy, discours (retransmis en direct sur la chaînes câblées) prononcé en vue de son élection à la présidence de l’UMP. 15 Novembre 2014

1455 France Culture. Révolutions Médicales. La ménopause ; obstacle ou étape ? 8 décembre 2015

1456 Rapport d’information n° 3334. Assemblée Nationale. Commission des lois. Prostitution : l’exigence de responsabilité. En finir avec le plus vieux métier du monde. 383 p. avril 2011. p.179

1457 Entendu sur France Culture. 19 août 2012

1458 France Culture. Comment parler de sexualité aux enfants. 12 juin 2012. 7 h 20

1459 Pierre Drieu la Rochelle, Journal. 1939-1945. Collection Témoins Gallimard. 520p. 1992. p.143

1460 AFP. Argentine : une loi sur l’identité sexuelle. 5 mai 2012

1461 Service de maternité de l'hôpital Bichat. Janvier 2002

1462 AFP. Elle accouche dans les WC de son lycée. 30 mars 2012

1463 Amnesty International. Rapport 2012. Brésil. p.55

1464 Sade, La nouvelle Justine, in Œuvres. La Pléiade. Gallimard. 1425p.1995. p.1096. Cf., aussi, Justine ou les malheurs de la vertu. Ibid. p.379

1465 Florence Rochefort, Troisième vague féministe, religions et sécularisations.  1990-2007. In, Nouvelle Encyclopédie politique et historique des femmes (Sous la direction de Christine Fauré) Les Belles lettres. 1216 p. 2010.p.1099

1466 Panoramiques, Bizutages. Arléa-Corlet.231p. 1994. p.50

1467 RFI. Priorité santé. Violences faites aux femmes. 26 décembre 2014

1468 Cité dans Denis Langlois, Les dossiers noirs de la Justice française. Combats. Le Seuil. 222p. 1974. p.93, 94

1469 France Culture. Chirurgie réparatrice au Brésil. 16 septembre 2015

1470 France Culture. Une fois pour toutes, Dominique Souchier. Interview d’Aldo Naouri. 6 avril 2013. Midi 30

1471 Le Monde. Odon Vallet, Le vice et la vertu. 6 juin 2002

1472 Jacques Vergès, Beauté du crime. Plon. 214 p.1988. p.67,68

1473 Cf. Marie-Victoire Louis, Les mots du viol. Le langage, révélateur de la légitimation de la violence sexuelle http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=451&themeid=450

1474 France Culture. 2 septembre 2015. 06 h. 20

1475 Le Figaro. Deux hommes interpellés pour le braquage d’un couple qui a tourné au viol. 2 décembre 2014

1476 Diderot, Correspondance. Lettre à Madame d’Epinay. octobre 1767. Bouquins. R. Laffont. 1468 p. 1997. p.786

1477 Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse. Garnier Flammarion. 610p. 1967. p.119

1478 Marquis de Sade, Lettres à sa femme.  « Les épistolaires ». Choix, préface et notes de Marc Buffat. Actes Sud. février 1997

1479 Sade, Histoire de Juliette, in, Œuvres. II. La Pléiade. Gallimard. 1638p. 1998. p.194

1480 Animateur des Matins de France Culture. Vers un printemps des femmes arabes. 5 février 2013

1481 Dictionnaire de la violence, Sous la direction de Michela Marzano. Item : Sade, Donatien Alfonse François, Marquis de, 1740-1814. PUF. 1546 p. 2011, p.1156, 1157

1482 Andrea Dworkin, Pornography. Men possessing women. 1981 (1ère édition) The women’s press Ltd. 304p. et Andrea Dworkin, Intercourse. Arrow books. 1988. 326 p.

1483 Le Monde. Jean Birnbaum. Sade ou l ‘érotisme de la pensée. 5 décembre 2014

1484 Alice Miller, C’est pour ton bien. In, L’essentiel d’Alice Miller. Flammarion. 1002p. 2011. p.285

1485 Nicolas Waquet, Introduction, La Vénus à la fourrure, Petite Bibliothèque Payot. Rivages. 2009. p.8

1486 Le Figaro, Procès d’André Hazout. 12 ans de prison requis. 19 février 2014 ; André Hazout : Je ne suis pas un violeur. 20 février 2014 ; Le gynécologue André Hazout, condamné à 8 ans de prison pour viols. 20 février 2014

1487 Docteur Gilbert Tordjman, La femme et son plaisir. Les éditions de la Seine. Succès du livre. 1989. 395p. p.332, 333, 336, 338

1488   El Watan, Violences contre les femmes : un bon projet, une loi inapplicable. 10 octobre 2014

1489 Cesare Beccaria, Des délits et des peines. Genève, Droz, 1965. p.146

1490 AFP. 18 décembre 2014. Une mère condamnée à 15 ans.

1491 Le Figaro avec AFP et Reuters. 20 décembre 2014. Infanticide en Australie : la mère arrêtée.

1492 Le Figaro avec AFP. 15 octobre 2014. Bébé jeté du 5ème étage : la lycéenne écrouée

1493 Michelet, La sorcière. GF. Flammarion. 309 p.1966. p.223, note 1

1494 Sources de Choisir (Revue de l’association Choisir la cause des femmes Présidente : Gisèle Halimi) non vérifiées. In, Eva Thomas, Le viol du silence. Aubier. 230p. 1986. p. 218

1495 Radio Libertaire. 18 septembre 2014. 17 heures

1496 Le Figaro, Procès de l’octuple infanticide : le lourd secret de la famille Cottez. 26 juin 2015

1497 Nabokov (Vladimir), Lolita. Gallimard. 468 p. 2001. p.187

1498 Jeffrey Masson, Ancien psychanalyste, ancien co-directeur des Archives Freud, Ces psychanalystes qui nient l'inceste. Huffingtonpost.fr. 12 octobre 2012

1499 Cf. Marie-Victoire Louis, Violences des hommes à l’encontre des femmes. http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=331

1500 Alexandre Dumas fils, Le dossier «Tue-la ! ». Edouard Aubanel, Avignon. 227 p. 1969. p.135

1501 In, Yvette Roudy, Mais de quoi ont-ils peur ? Un vent de misogynie souffle sur la politique. 218 p. 1995. p.89

1502 Princesse de Metternich, « Je ne suis pas jolie, je suis pire ». Souvenirs 1859-1871. Le livre de poche. 286p. 2010. p.146

1503 Cf. notamment Marie-Victoire Louis, « Lettre à Dominique Fougeyrollas ». http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=347&themeid=346

1504 Jean Jacques Rousseau, Du Contrat social. Folio Essais. Livre III. 535p. 1993. p. 241

1505 Le Monde, Condamné pour violences conjugales, le secrétaire à l’intégration démissionne. 22 juin 2015

1506 Le Parisien, L’incroyable erreur de casting du PS. 22 juin 2015

1507 Le Monde. Femmes battues : l’indifférence en procès aux Assises du Nord. 25/26 mars 2012 + TF1. 8 avril 2012. 19 heures + Depuis lors, un livre est paru qui, notamment, relate le procès : Alexandra Lange, Acquittée. « Je l’ai tué pour ne pas mourir.» Michel Lafon. Octobre 2012. 295 p.

1508 Luc Frémiot : « Il faut intervenir dès la première gifle ». Le Figaro.fr madame. 20 janvier 2014

1509 France Culture. Les racines du ciel [« émission consacrée à la spiritualité »] Guy Gilbert, un parcours hors du commun. 7 avril 2013

1510 Anne Martin Fugier, Une nymphomane vertueuse. L’assassinat de la duchesse de Choiseul-Praslin. Fayard. 2009. 176p.

1511 France Inter. Là-bas si j’y suis. 4 avril 2013

1512 Libération. Les féministes chinoises donnent de la voix. 26 juin 2014

1513 El Watan (Algérie), Violences à l’égard des femmes : Que cesse l’impunité ! 4 mars 2015

1514 Suétone, Vies des douze Césars. Folio. 1975. 497p. p. 141

1515 Louise Colet, Le poème de La femme. 2ème récit. La Servante. Cité par Micheline Bood et Serge Grand, L’indomptable Louise Colet. Pierre Horay. 235p. 1986. p.142

1516 Jean Pierre Hirsch, La nuit du 4 août. Collection Archives. Gallimard/ Julliard. 283p. 1978. p.25, 26 et 268

1517 Françoise Giroud, Leçons particulières. Fayard. 260 p.1990. p.39,40

1518 Robert Grimm, Luther et l’expérience sexuelle. Sexe, célibat, mariage chez le réformateur. Histoire et société. N° 39. Labor et Fides. 431p. 1999. p.99 et p. 378, 379

1519 Michelet, Histoire de la Révolution française. La Pléiade. Tome I. 1530 p. 1976. p.1169

1520 Clarisse Feletin, Hélène Viannay, L’instinct de résistance. De l’Occupation à l’école des Glénans. Préface de René Rémond. Éditions Pascal. 254p. 2004. p.53

1521 Georges Simenon, Mémoires intimes. France Loisirs. 753p. 1982. p.468

1522 Roger Vaillant, La Loi. NRF. Gallimard. 313p. 1957. p.71

1523 L’Express. 17 février 2015

1524 Le Monde. Les femmes entrent en force au Parlement Turc. 9 juin 2015

1525 Le Monde. Harcèlement sexuel : quatre "sages" connaissaient le requérant. 5 mai 2012

1526 Le Figaro. Claude Lanzmann, arrêté pour harcèlement sexuel en Israël. 8 février 2012

1527 JSSNews. 8 février 2012

1528 Blog de Corinne Lesnes, Le Monde. Croquis d'Amérique. Quand Monica Lewinski se rappelle au bon souvenir des Clinton. 12 mai 2014

1529 Dictionnaire des droits de l’homme. Sous la direction de Joël Andriantsimbazovina, Hélène Gaudin, Jean-Pierre Marguénaud, Stéphane Rials, Frédéric Sudre. PUF. 1074 p. 2008. p.605,606

1530 Le Monde. Affaire du Carlton : L’incrimination du proxénétisme est extrêmement large. 22 mai 2012

1531 Médiapart. Harcèlement sexuel : le projet de loin sera peaufiné au Parlement. 14 juin 2012

1532 AFP. Le Monde. Triomphe du britannique Sam Smith aux Grammy Awards. 9 février 2015


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