Amnesty International
 Marie-Victoire Louis

Pour une critique du Rapport 2013 d’Amnesty International : « La situation des droits humains dans le monde »

date de rédaction : 24/10/2014
date de publication : 24 octobre 2014
mise en ligne : 25/02/2015
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Après le texte en date du 29 août 2012 intitulé : « Des questions à Amnesty International » [Critique du Rapport 2012 d’Amnesty international], après celui en date du 13 octobre 2013 intitulé : « Pour une critique du Rapport 2013 d’Amnesty International : la situation des droits de l’homme dans le monde ». Encore des questions à Amnesty International », voici la suite - mais non la fin - de cette critique de la pensée politique d’Amnesty International, telle que celui-ci nous la donne - en toute ingénuité ? - à lire.

Il est possible de vérifier - aux fins de critiques, de confirmations, d’invalidations - les assertions, commentaires, critiques de ce Rapport, en se rapportant au document publié sur internet 1:

http://www.amnesty.org/fr/library/asset/POL10/001/2013/ne/039cd7dc-a3e2-46b2-8f2e-49fb963093e3/pol100012013fr.pdf

À suivre…

* Ajout. 11 juin 2014.Pour la première fois depuis sa création, Amnesty International ne publiera pas son Rapport annuel (2014) : « La situation des droits humains dans le monde » concernant l’année  écoulée. « Les sections d’Amnesty International ont décidé de changer la date de publication et de la reporter à février. Le prochain rapport paraitra donc en février 2015 » a t-il été transmis par la Section de Paris.

* Ajout. 25 février 2015. Le rapport annuel (2014) a été publié le 25 février 2015. Il est lisible sur le net en PDF sur le site d’Amnesty. Le rapport papier sera publié en avril.

I. Une critique des sources : toutes illégitimes

a) Aucune source d’Amnesty International n’est référencée, vérifiable, fiable, crédible
Aucune source n’est référencée, ni donc vérifiable ; le fait que, dans certains cas, certaines citations soient en italique ne signifie donc rien.
Trois illustrations :
- « 
La stratégie consistant à ‘tirer pour tuer’ sur toute personne surprise en train d’essayer de franchir la frontière éthiopienne était toujours appliquée. » (Érythrée. p.95)
- « 
Une vague d’arrestations [a visé les défenseurs des droits humains] » (Cuba. p.82)
- « 
Au moins huit personnes ont été tuées par les forces de sécurité. » (Guinée. p.121)…
b) Les sources présentées comme émanant d’Amnesty International sont rares, sans être pour autant, elles non plus, vérifiables
On peut ainsi lire, sans plus de précision donc :
- « 
À la connaissance d’Amnesty International » (Arabie saoudite. p.18), (Autorité Palestinienne. p.27), (Irak. p.142, 143), (Lybie. p.181, 182, 183), (Mexique. p.202), (Nigeria. p.220), (Paraguay. p.236), (Soudan du sud. p.291)
- « 
Cette année encore, d’Amnesty International a reçu des informations [faisant état de multiples violations de droits humains] » (Kenya. p.166)
- « 
D’après les témoignages recueillis par Amnesty International » (Madagascar. p.187)
* J’ai même relevé : « 
Amnesty International ignorait …» (Iran. p.147)
c) Les sources autres que celles présentées comme émanant d’Amnesty International relèvent de l’indéfinissable, de l’indiscernable
Voici la présentation par
Amnesty International de ses sources : il est fait état :
* d’« informations »,selon ces diverses modalités :
- « 
Selon certaines informations » (Arabie saoudite. p.19), (Belarus. p.37), (Estonie. p.99), (Hongrie. p.131), (Kazakhstan. p.163), (Maroc et Sahara Occidental. p.197), (Soudan du sud. p.291)
- « 
D’après les informations reçues » (Guinée. p.122), (Portugal. p.244), (Trinité et Tobago. p.317)
- « 
Selon les informations recueillies » (Égypte. p.85), (Indonésie. p.138), (Mozambique. p.210)
- « 
D’après des informations recueillies » (Danemark. p.84)
- « 
D’après certaines informations » (Cuba. p.82), (Érythrée. p.94)
- « 
Certaines informations ont fait état » (Suisse. p.296)
- « 
Des informations ont fait état… » (Guinée Équatoriale. p.124) (Portugal, p.244) (Turquie. p.324)
- « 
De nombreuses informations faisaientétat » (Papouasie-Nouvelle-Guinée. p.236)
- « 
De nouvelles informations ont fait état de…» (Arabie Saoudite. p.19), (Maroc et Sahara Occidental. p.197) (Somalie. p.284)
- « 
Des informations dignes de foi ont fait état de » (Turkménistan. p.322)
- « 
Des informations […] faisaient régulièrement état de [...] » (Somalie.  p.284)
- « 
Des informations ont de nouveau fait état de » (Philippines. p.241)
- « 
Eu égard à de nouvelles informations » (Royaume-Uni. p.259)
- « 
Selon les informations disponibles » (France. p.109), (République Centrafricaine. p.247)
- « 
Selon des informations insistantes ayant circulé en cours d’année » (Tchad. p.311)
- « 
Selon les informations dont on disposait » (Tunisie. p.310)
- « 
Des informations qui n’ont pu être confirmées [ont fait état de] » (Corée du Nord. p.75)
- « 
[malgré l’existence d’] informations publiques » (Croatie. p.81)
- «
Compte tenu des informations classées secrètes qui venaient d’être portées à sa connaissance […] » (Suède. p.295)
* de «sources », selon ces diverses modalités :
- « 
Selon certaines sources »  (Érythrée. p.94), (Éthiopie. p.105), (Koweït. p.172), (Jordanie. p.162), (Ouganda. p.227), (Somalie. p.283), (Yémen. p.339)
- « 
D’après certaines sources » (Estonie. p.98), (Libéria. p.178)
- « 
Selon plusieurs sources » (Gambie. p.113)
- « 
Des sources non gouvernementales [ont indiqué]… » (Turkménistan. p.322)
- « 
D’après des sources non officielles dignes de foi » (Iran. p.147)
- « 
Selon des sources non officielles » (Tadjikistan. p.305)
* des « médias » [et assimilés], selon ces diverses modalités :
- « 
Selon les médias » (Gambie. p.112)
- « 
Selon des chiffres communiqués par les médias » (Portugal. p.244, 245)  
-  « 
Selon la presse locale » (Arménie. p.22)
- « 
Des journalistes […] ont affirmé » (Syrie. p.302)
* des « témoins » / de « témoignages », selon ces diverses modalités :
- « 
Un témoin a raconté » (Zimbabwe. p.341)
- « 
Des témoins ont expliqué » (Madagascar. p.187)
-
« Des témoins ont affirmé » (Angola. p.15)
- « 
Des témoins ont raconté » (République Dominicaine. p.253)
- « 
Selon des témoins oculaires » (Mexique. p.202, 203)
- « 
Les déclarations de témoins [permettaient d’aboutir à la même conclusion] » (Zimbabwe. p.341)
- « 
Selon les témoignages recueillis » (Indonésie. p.137)
* des « ONG » [et assimilés], selon ces diverses modalités :
- « 
Des ONG ont dit craindre » (Norvège. p.224)
- « 
Certaines ONG ont considéré »  (Norvège. p.224)
- « 
Selon des ONG locales » (République Dominicaine. p.254)
- « 
Selon les groupes de la société civile locale » (Pakistan. p.234)
- « 
Selon des organisations de la société civile » (Sierra Leone. p.277)
- « 
Les organisations locales ont signalé»  (Cuba. p.82)
- « 
Les organisateurs (LGBTI) ont déclaré » (Hongrie. p.132)
- « 
Les organisations LGBTI ont signalé » (Jamaïque. p.159)
* des « militants », selon ces diverses modalités :
-
« Selon des militants de droits humains » (Tadjikistan. p.307)
- « Des militants des droits humains ont découvert» (Inde. p.133)
* des « victimes » [et assimilés], selon ces diverses modalités :
- « 
Selon les victimes » (Grèce. p.119)
- « 
Selon son témoignage » [une femme torturée] (Ouzbékistan. p.230)
- « 
Selon leur propre témoignage [deux journalistes agressés et injuriés] » (Géorgie. p.114)
- « 
Selon lui » [un journaliste [ayant déclaré à la police qu’il avait été] victime d’une tentative d’enlèvement] (Sri Lanka. p.294)  
- « […]
affirme avoir été torturé par ses ravisseurs » (Sri Lanka. p.294)
- « 
D’après ses avocats  [de l’ancien président]» (Mongolie. p.207)
- « 
D’après leur famille » (Éthiopie. p.105)
* des « autorités » (de l’État), selon ces diverses modalités :
- « 
Selon la police » (Indonésie. p.138)
-
« Selon elles » [« les forces de sécurité »] (Corée du Nord. p.74)
- « 
Selon lui » [« le ministère public »] (Oman. p.226)
- « 
Selon eux » (« 14 anciens juges ») (Inde. p.134)
* des « observateurs », selon ces diverses modalités :
- « 
Les observateurs ont estimé» (Angola. p.14)
- « 
Les observateurs ont dénoncé » (Arménie. p.22)
- « 
Certains observateurs [ont fait part] de» (Danemark. p.84)
- « 
Selon les observateurs internationaux » (Sierra Leone. p. 276)
* « On », selon ces diverses modalités :
-
« On a appris» (Danemark. p.84), (Indonésie. p.140)
- «
On sait que » (Colombie. p.68)
- «
On croyait savoir » (Arabie Saoudite. p.18)
- «
Croyait-on savoir » (Cambodge. p.55)
- «
Un rapport dont on savait…» (Togo. p.316)
- «
On craignait»  (Paraguay. p.236)
- «
On craignait [toujours]» (Indonésie. p.138)
-
« [Il s’agissait] estime t-on» (Cambodge. p.55)
- «
On a signalé » (Jamaïque. p.158)
- «
On redoutait » (Honduras. p.129)
- «
On pouvait craindre » (Kazakhstan. p.165)
- «
On l’a menacé [d’emprisonnement] » (Cuba.p.83)
- «
On leur aurait administré », « on lui aurait administré [des décharges électriques] » (Égypte. p.86)
-
« On lui a attaché les pieds et les mains ensemble et on l’a suspendu ainsi, puis, on lui a administré des décharges électriques » (Moldavie. p.206)
- «
Des morts en détention, survenus pense t-on en Afghanistan en 2002 ou en Irak en 2003 » (États-Unis. p.100)
* Autres, Divers :
- « 
Le chargé de communication de l’ASL » (Armée syrienne libre) [a condamné] (Syrie. p.302)
- « 
Les milieux d’affaires asiatiques [ont affirmé]» (Mozambique. p.209)
- « 
Des voix se sont élevées [pour demander]» (Afrique du Sud. p.7)
- « 
Les habitants du village [ont contesté]» (Guyana. p.126)
- « 
L’opinion publique [se montrait hostile]» (Arménie. p.21)
- « 
Certains [ont dénoncé]» (Paraguay. p.237)
- « 
Les propos de plusieurs personnes [ont attesté]» (Croatie. p.81)
- « 
Selon des dirigeants de l’opposition » (République centrafricaine. p.248)
- « 
Selon un rapport d’autopsie [indépendant]» (Zimbabwe. p.341)
- « 
Le rapport a signalé » (Érythrée. p.94)
- « 
De l’avis de beaucoup » (Indonésie. p.137), (Myanmar. p.211)
- «
À ses yeux » [ceux de « la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats »] (Sri Lanka. p.295)
En, sus, si nécessaire, peuvent s’y adjoindre des arguments d’autorité :
- « 
De toute évidence » (Bahreïn. p.34), (République Dominicaine. p.253)
- « 
Tout donnait à penser » (Ouganda. p.227)
d) Les sources officielles citées par Amnesty International le sont arbitrairement
Amnesty International évoque, cite de nombreuses instances internationales, sans aucune explication quant à ses critères. En sus du fait que ces sources non plus ne sont pas vérifiables, ce qui frappe, c’est tout à la fois l’extrême diversité des dites sources, mais aussi le fait que les critères selon lesquels elles sont utilisées ne sont jamais évoquées.
* L’ONU. De très nombreuses sources citées par Amnesty International et sur lesquelles il se fonde émanent des innombrables instances, comités, textes, commissaires, rapporteurs/euses émanant de l’ONU. Le choix n’est jamais justifié, souvent erroné.
Citons (liste non exhaustive) :
- « Le Conseil de sécurité des Nations unies » (Mali.p.193)
- « Le Comité des droits de l’homme [ONU] » (Turquie. p.326)
- « 
Le Conseil des droits de l’homme [ONU] » (Érythrée. p.93), (Ukraine. p.328)
- « 
Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques [ONU. 1976] ». (Turquie. p.326)
- « 
Le Comité contre la torture [ONU]» (Pérou. p.239, 240), (Kazakhstan. p.165)
- « 
Le sous comité pour le prévention de la torture [ONU]» (Brésil. p.47)
- « 
La Commission de surveillance intégrale des retours (CITT), organisme chargé de contrôler les renvois forcés et figurant parmi les mécanismes nationaux de prévention créés en vertu du Protocole facultatif à la Convention contre la torture » (Pays-Bas. p.238)
- « 
Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels [ONU] » (Espagne. p.95)
- « 
La Convention internationale contre les disparitions forcées » 2 (Pérou. p.239)
- « 
Le protocole facultatif à la Convention 3 sur les femmes. » (Maroc. p.198)
- « 
Le Comité 4 pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes [ONU] » (Chili. p.61), (Jamaïque. p.159)
- « 
Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale [ONU] » (Laos. p.173)
- « Le groupe de contrôle des Nations unies (pour la Somalie et l’Erythrée) » (Somalie. p.284)…
Et en sus,
- « 
La haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies » (Algérie. p.10)  
-
« La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme » (Honduras. p.130)
- « 
Le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture» (Maroc. p.197)
- « 
Le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones » (Panama. p.235)
- « 
Le Groupe de contrôle [nommé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU] sur la Somalie et l’Érythrée » (Érythrée. p.95)
- « 
Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (ONU) » (Mexique. p.203)
- « 
La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit» (Colombie. p.71)
* J’ai aussi relevé qu’il est fait référence aux « 
mécanismes thématiques de l’ONU [sur la discrimination raciale, le discrimination contre les femmes et la torture] » (Mexique. p.201)
* Par ailleurs, on note que si certains pays sont ne l’objet d’aucune référence à l’ONU (un parmi d’autres :
le Danemark (p.83 à 85), d’autres le sont à plusieurs reprises.
Ainsi, on note concernant :
- La Jordanie : « 
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes », « La rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes [ONU] » et « Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale [ONU] » (Jordanie. p.162)
- Le Sri Lanka : « 
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU », « Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés » (HCR) », « Le groupe d’examen interne de l’action des Nations unies au Sri Lanka » et « La rapporteuse spéciale de l’Onu sur l’indépendance des juges et des avocats » (Sri Lanka. p.293,294,295)
- Le Pakistan :
« Le rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats » (en mai), « La Haut-Commissaire aux droits de l’homme » (en juin) et « Le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires » (en septembre) » (Pakistan. p.231)
- Cuba. Là, il est fait plus globalement référence à « 
l’Assemblée générale des Nations unies » et à « plusieurs organismes des Nations unies, dont l’OMS, l’UNICEF et le FNUAP » (Cuba. p.83) …

* Enfin, il faut noter que, concernant L’examen périodique universel (EPU) souvent évoqué dans ce Rapport : (Pérou. p.239), (Tunisie, p.321), (Ukraine. p.328), (Venezuela. p.331…) la présentation qu’en fait Amnesty International est fort différente de celle de l’ONU.
Voici ce qu’en dit l’ONU : « 
L’Examen Périodique Universel (EPU) est un processus unique en son genre. Il consiste à passer en revue les réalisations de l’ensemble des Etats membres de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme. Il s’agit d’un processus mené par les Etats, sous les auspices du Conseil des droits de l’homme. Il fournit à chaque Etat l’opportunité de présenter les mesures qu’il a pris pour améliorer la situation des droits de l’homme sur son territoire et remplir ses obligations en la matière. Mécanisme central du Conseil des droits de l’homme, l’EPU est conçu pour assurer une égalité de traitement à chaque pays. » (Site ONU)
En voici la ‘traduction’ faite par
Amnesty International :
- « 
L’Examen Périodique Universel est un mécanisme utilisé par le Conseil des droits de l'homme pour passer régulièrement en revue le bilan de chacun des 192 États membres de l'ONU en matière de droits humains au regard de ses engagements et obligations en la matière. L'EPU est un processus d'examen interétatique qui vise à améliorer la situation en matière de droits humains sur le terrain. » (Site Amnesty)
* L’Europe
- « 
La CEDH » (Cour européenne des droits de l’homme)  (Pologne. p.243)
- « 
Le Comité européen des droits sociaux» (Belgique. p.40)
- « 
Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe »  (Italie. p.155)
- « 
Le Parlement européen » (Danemark. p.84)
- « 
Une délégation du Parlement européen » (Lituanie. p.184)
- « 
La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance » (organisme du Conseil de l’Europe) (Norvège. p.224), (Suède. p.295,296)
- « 
Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe » (Portugal. p.244)
- « 
La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme » (Slovénie. p.281)
- « 
Le comité européen pour la prévention de la torture » (Suisse. p.296) …
On note aussi de nombreuses références à diverses jurisprudences émanant de ces instances, toujours très sommairement présentées, jamais dans les termes juridiques appropriés. Et, là encore, toujours arbitrairement.
* Le continent Américain
- « 
La Cour suprême des Etats-Unis » + « la Cour interaméricaines des droits de l’homme » (Équateur. p.92)
- « 
La Commission interaméricaine des droits de l’homme » (Bahamas. p.31), (Suriname. p.297)
- « 
Les arrêts de la Cour Interaméricaine des droits de l’homme » (Mexique. p.201)
- « 
La rapporteuse sur les droits des femmes de la Commission interaméricaine des droits de l’homme» (Nicaragua. p.218)…
* Autres, divers
- « 
La Société nationale des droits humains, organisme semi-officiel » (Arabie Saoudite. p.17)
-
« Interpol » (Gambie. p.112)
- « 
La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples » (Swaziland. p.298)
- « 
L’Université des Indes occidentales » (Guyana. p.126)
- « 
La Cour suprême (du Honduras)» (Honduras. p.130)
- « 
La commission nationale des droits humains de l’Inde » et « la sous commission des droits humains de l’Etat de Jammu et Cachemire » (Inde. p.135)
- « 
La Komnas HAM » ( ?)  (Indonésie. p.140)
-
« Un rapport de l’inspecteur des prisons sur l’institution Saint Patrick pour jeunes délinquants » (Irlande. p.148)
- « 
Les services du procureur général du [Kazakhstan]» (Kazakhstan. p.164)
- « 
L’Instance équité et réconciliation » (Maroc. p.198)
- « 
La cour suprême [de Moldavie] » (Moldavie. p.206)
- « 
La Cour suprême [de Papouasie Nouvelle-Guinée] » (Papouasie Nouvelle-Guinée. p.235)
- « 
Les milieux d’affaires asiatiques » (Mozambique. p.209)
- « 
Le règlement disciplinaire de la police (Mozambicaine) de 1987 » (Mozambique. p.210)
- « 
La police fédérale nigériane » (Nigéria. p.221)
- « Le Conseil ougandais des médias (organe officiel de régulation des médias) 
» (Ouganda. p.227)
- « 
La haute cour de Peshawar » (Pakistan. p.232)
-  
« La police » (Panama. p.235)
- « 
Un haut responsable du Service fédéral de sécurité (FSB) » (Russie. p.263)
- « 
La Commission gouvernementale pour la protection de la communauté rom » (Slovénie. p.281)
- « 
La commission enseignement et réconciliation (LLRC) » (Sri Lanka. p.293)
- «
L’office national des migrations » (Suède. p.295,296)
- Et enfin, pour le prendre qu’un exemple de la diversité des sources, pour le Danemark : « 
L’institut danois d’études internationales », «  Le comité permanent - danois - d’étude du code pénal », « une commission d’experts », « Le directeur - danois - de l’Autorité indépendante de traitement des plaintes contre la police » (Danemark. p.84)…
En conclusion, si une source vérifiable garantit une crédibilité, et si, aucune des sources d’
Amnesty International n’est vérifiable, si la diversité de ces sources démontre l’arbitraire qui préside à leur sélection, c’est l’ensemble de ce Rapport qui, en dépendant, dès lors, n’a aucune crédibilité.
Cette absence totale de rigueur, sans aucune exception, présente l’avantage
+ tout en gardant son autonomie, tout à la fois s’attribuer des avancées obtenues par d’autres instances que lui, et / ou les récuser, et / ou ne pas en tenir compte
+ d’éviter, lorsque nécessaire [le plus souvent], dès lors, de prendre position.

II. Des « visites » et « documents » d’Amnesty International arbitraires et sans lien avec l’analyse avancée

a) En sus des présentations propres à chaque pays étudié, Amnesty International précise qu’elle procédé à certaines visite et rédigé certains « documents ». Ces sources sont tout autant arbitraires.
Amnesty International n’a, concernant certains pays, ni effectué de visite, ni rédigé de « document », et ce, sans explication, ni justification. C’est certes le cas de la Corée du Nord (p.75), mais aussi, par exemple, celui du Congo (p.73) de l’Espagne (p.95 à 98) et de l’Ethiopie (p.103 à 105) auxquels pourtant le Rapport consacre de longues présentations.
b) Lorsque des « visites et documents d’Amnesty International » sont cités, ceux ci ne sont souvent pas en cohérence, ni même en concordance avec ce qui est donné à lire dans les présentations par pays.
c) Par ailleurs, l’intitulé de certains « Documents» sont, pour le moins…étonnants :
- « 
La déclaration de culpabilité visant Charles Taylor montre que nul n’est au-dessus des lois (PRE01/226/2012) » (Sierra Leone. p.278)
- « 
India: Still a “lawless law” – detentions under the Jammu and Kashmir Public Safety Act (ASA 20/035/2012) » (Inde. p.137)
- « 
Cambodge. Les dirigeants mondiaux présents aux sommets asiatiques doivent pousser le Cambodge à agir contre les violations des droits humains (ASA 23/019/2012) » (Cambodge. p.55)
- « 
Cambodge. La condamnation de plusieurs militants illustre le piteux état de la justice (PRE01/633/2012) » (Cambodge. p.55)
- « 
Croatie. La protection des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres ne doit pas être uniquement assurée lors de la marche des fiertés (EUR 64/004/2012). » (Croatie. p.81)
- « 
Unfinished Business: Combating Torture and Ill-treatment in Moldova (EUR 59/001/2012). » (Moldavie. p.207)  
- «
Tunisie. Un pas en avant, deux pas en arrière ? Un an après les élections historiques en Tunisie (MDE 30/010/2012). » (Tunisie. p.321)
d) Les raisons qui décident du nombre de visite et de rapports ne sont pas connues. Or, compte tenu des différences notables, on ne peut qu’en déduire que celles-ci ne peuvent pas ne pas avoir de signification politique. Ainsi, pour ne prendre que l’exemple des « documents », Amnesty International en a rédigé :
12 : pour les États-Unis 
8 : pour l’Afrique du Sud et République démocratique du Congo (et aucun pour le Congo) ; 7 pour le Royaume Uni, la Turquie, la Bosnie-Herzégovine
6 : pour Oman
5 : pour la Croatie, Israël et Territoires Palestiniens occupés, le Royaume-Uni, le Rwanda, la Syrie
4 : pour la Gambie, l’Inde, l’Irak, l’Iran, l’Irlande, l’Italie, la Mauritanie, la Somalie, l’Ukraine
3 : pour l’Afghanistan, l’Azerbaïdjan, la France, le Myanmar, le Pakistan, la République Dominicaine, la République Tchèque, la Roumanie, le Soudan, le Soudan du sud 
2 : pour l’Angola, l’Autorité Palestinienne, la Colombie, Cuba, le Ghana, la Grèce, la Hongrie, la Russie, le Sénégal, la Serbie, le Qatar 
1 : pour la Chine
0 : pour l’Albanie, l’Australie, la Corée du Nord, l’Espagne, l’Estonie, l’Éthiopie, l’Érythrée, le Guatemala, Guyana, le Japon, le Maroc et Sahara Occidental, le Népal, le Mozambique, la République Centrafricaine, le Salvador, Singapour, le Sri Lanka, la Suède, Taïwan…
e) Enfin, dans la mesure où concernant la nature des constats, le style, la teneur, les appréciations, les jugements, les thèmes abordés, on ne note aucune différence selon l’existence ou non de « visites », de « documents », dans le style, la teneur, les appréciations, les jugements, les thèmes abordés, la question de savoir quelles sources Amnesty International utilise réellement pour rédiger son Rapport.
Et ce d’autant plus que la rédaction du
Rapport 2013 concernant « La situation des droits humains dans le monde » concernant l’année 2012 est publié (en France) en juin 2013.

III. Des « précautions de style » qui délégitiment les propres assertions d’Amnesty international

Non seulement Amnesty international tout à la fois utilise des sources non vérifiables et se protège en citant d’autres instances que lui-même, mais ces précautions ne suffisent pas : d’autres modalités d’écriture rendent ce Rapport encore plus aléatoire, encore moins crédible donc.
a) L’emploi du conditionnel. L’emploi, pratiquement à chaque page, concernant telle ou telle affirmation, du conditionnel - rendant quasi nulle dès lors toute fiabilité de l’information - est la norme.

Citons en quelques unes, parmi des centaines d’autres :
- « 
Des migrants qui tentaient de pénétrer en Israël depuis l’Égypte auraient été tués par des forces de sécurité » (Égypte. p.85)
- « 
Une vidéo de l’échauffourée montrerait plusieurs fonctionnaires de l’administration locale parmi les auteurs de violences.» (Géorgie. p.115)  
-
« Il serait mort des suites de tortures » (Guinée. p.122)
- « 
L’attaque qui aurait visé une caserne » (Guinée. p.122)
-
« Des policiers auraient notamment été accusés […] » (Honduras. p.129)
- « 
Le nombre des exécutions pourrait toutefois être bien supérieur [et dépasser les 600 personnes exécutées.] » + « Au moins huit cas de morts en détention pourraient résulter d’actes de tortures […].» (Iran. p.146,147)
- « 
Après le meurtre d’un supporter de football qui aurait été commis par un Rom » (Italie. p.155)
- « 
Les circonstances de la mort de Nawaf au Azmi […] donnaient à penser qu’il pourrait avoir succombé à la torture ou à d’autres mauvais traitements. » (Koweït. p.172)
- « 
L’un des détenus, Saeed al Hashimi, qui avait entamé une grève de la faim pour protester contre son incarcération, aurait été hospitalisé. » (Oman. p.226)
- « 
Les femmes n’auraient pas pu voter librement […] »  (Papouasie-Nouvelle-Guinée. p.235)  
- « 
Les forces de sécurité se seraient rendues coupables de placements en détention arbitraires de torture et d’autres mauvais traitements et de recours excessifs à la force au cours de manifestations contre des projets d’industrie extractive.» (Pérou. p.239)
-  « 
Hernanie Decipulo, un policier [considéré comme témoin du ministère public] se serait suicidé en garde à vue. » (Philippines. p.241)
- « 
Des personnes déplacées auraient été expulsées de force d’anciens bâtiments gouvernementaux […] » (Somalie. p.284)
- « 
La police aurait empêché les manifestants » (Sri Lanka. p.293)
- « 
En octobre, des salifistes auraient attaqué deux postes de police à la Manouba, après l’arrestation d’un de leurs compagnons. [...]» (Tunisie. p.319)
- « 
Un quatrième policier l’aurait violé avec une matraque, tandis que les trois autres le maintenaient au sol. Un gradé lui aurait dit d’oublier ce qui s’était passé et lui aurait demandé 1 500 hryvnias (144 euros) pour le libérer.» (Turquie. p.327)
- Enfin :
« Roustam Aouchev, un jeune homme de 23 ans vivant en Ingouchie, a été vu pour la dernière fois le 17 février à la gare de Mineralnye Vody, dans le territoire administratif voisin de Stavropol. L’un de ses proches a parlé le lendemain avec des employés de la gare, qui lui ont dit avoir vu un jeune homme se faire arrêter par des hommes en civil, qui l’auraient emmené à bord d’un minibus de modèle Gazelle. La scène aurait été filmée par une caméra de surveillance. Un agent de sécurité se serait adressé auparavant au chauffeur pour lui demander de se garer dans la zone autorisée. Ce dernier lui aurait alors montré une carte officielle du FSB. La famille du jeune homme disparu a communiqué ces informations aux autorités, exigeant l’ouverture d’une enquête, mais on ignorait toujours ce qu’était devenu Roustam Aouchev à la fin de l’année. » (Russie. p.266)

b) L’ajout de certaines expressions délégitiment en sus les assertions présentées
On note, et ce y compris pour des violences graves, comme pour des faits qui, en toute logique, auraient du être vérifiés et confirmés par
Amnesty International - qui, souvent relèvent de la simple lecture de la presse - l’emploi fréquent d’expressions qui délégitiment les assertions auxquelles elles sont accolées.
J’en ai relevé certaines, les plus grossières :
* « Semble t-il »
- «
Plus de 600 détenus qui seraient arrivés sur la base [de Bagram] depuis le mois de mars restaient, semble-t-il, sous la responsabilité de l’armée américaine [...] » (Afghanistan. p.2)
- « 
La Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan a recensé plus de 4 000 cas de violence contre les femmes entre le 21 mars et le 21 octobre, soit une augmentation de 28 % par rapport à la même période de l’année précédente, due semble-t-il à une sensibilisation accrue du public à cette question. » (Afghanistan. p.3)
- « 
Ceux qui avaient été arrêtés et semble t-il torturés après la fusillade » (Afrique du sud. p.6)
- « 
[Manuel Francisco] portait semble t-il des traces de coups […]» (Angola. p.15)
- « 
Les deux suspects appartenaient semble-t-il à un groupe qui prétendait débarrasser le parc des homosexuels. » (Bulgarie. p.51)
- « 
Le jeune homme a été battu à mort en raison semble-t-il de son homosexualité. » (Chili. p.60)
- « 
En octobre, une fosse commune contenant semble-t-il les corps de personnes disparues après l’attaque du camp a été découverte à Duékoué. » (Côte d’Ivoire. p.78)
- « 
[des allégations selon les quelles] [l’armée] savait, semble t-il …» (Danemark. p.84)
- « 
Le policier qui avait utilisé une technique d’immobilisation ayant semble-t-il provoqué le coma de cet homme […]. » (France. p.109)
- « 
Des militants locaux opposés aux activités de la société d’extraction d’argent Minera San Rafael, filiale de la société canadienne Tahoe Resources, ont été la cible de fausses accusations visant, semble-t-il, à calmer leurs ardeurs militantes. » (Guatemala. p.120)
- « 
On a torturé [Agustin Esono Nsogo] à trois reprises, dans le but semble-t-il de le contraindre à « avouer » un complot visant à déstabiliser le pays. », suivi de : « Blas Engó a été abattu par un soldat devant la prison de Bata, d’une balle tirée semble-t-il à bout portant. » (Guinée Équatoriale. p.125)
- « 
Aucun [des fidèles d’un religieux chiite dissident] n’a, semble t-il, été inculpé. » (Iran. p.147)
- « 
Une femme […] est morte de septicémie […] après qu’on lui eut semble-t-il refusé un avortement » (Irlande. p.149)
-
« 21 personnes avaient été tuées à la suite, semble t-il, de tirs d’artillerie. » (Israël et Territoires Palestiniens occupés. p.151)
- « 
Six membres du Free Tafileh Movment […] ont été arrêtés […] et détenus … lors d’ « une manifestation violente qui s’était déroulée et à laquelle ils n’avaient, semble t-il, pas participé. » (Jordanie. p.161)
-
« Attendant semble t-il des consignes du responsable du parti (pour organiser des manifestations) » (Mozambique. p.209)
- « 
Plusieurs suspects ont été arrêtés puis relâchés en septembre, en raison semble-t-il de l’absence de preuves. » (Mozambique. p.209)
- «
[Le prisonnier d’opinion] était semble t-il persécuté en raison de [...] »  (Myanmar. p.214)
- « 
Six personnes, dont une âgée de 17 ans, ont été abattues, semble-t-il par les forces de sécurité […] »  (Pérou. p.239)
- « 
Il avait été soumis à une disparition forcée et torturé en 2006, semble-t-il par des soldats répondant aux ordres du général Jovito Palparan.» (Philippines. p.242)
- « 
Plusieurs personnes de l’entourage des ministres des Finances et de la Justice limogés cette année (en juin et juillet respectivement, alors qu’ils étaient semble-t-il soupçonnés par le président Bozizé de complot contre le gouvernement) […] » (République Centrafricaine. p.248)
- « 
Un tir de mortier qui visait semble-t-il des miliciens progouvernementaux a atteint le camp de personnes déplacées […] »  (Somalie. p.293)
-
« Début juin, le général Saed Abdulatif Chawul Lom, responsable des services de police de l’État des Lacs, qui était pense-t-on à l’origine de l’arrestation d’Ayak Dhieu Apar, a été démis de ses fonctions, en raison semble-t-il de son rôle dans cette affaire. » (Soudan du sud. p.291)
- « 
Salameh Kaileh, un journaliste palestinien de nationalité jordanienne a été torturé par des agents du Service de renseignements de l’armée de l’air […] » + [Concernant « des membres d’un clan sunnite », « torturés » et « abattus »] : « Aucune investigation n’a semble t-il été diligentée.» (Syrie. p.302)
-
« On lui reprochait, semble t-il, une conversation qu’il avait eue sur Facebook et la détention d’une publication de gauche » (Syrie. p.304)
- « 
Trois hommes qui étaient, semble-t-il, liés aux autorités locales ont été condamnés à mort » (Yémen. p.337)
* « Apparemment »
- « 
Khaled al Johani, le seul homme à être parvenu jusqu’au site où devait se tenir une manifestation à Riyadh, le 11 mars 2011, à l’occasion d’une «Journée de la colère », a été libéré le 8 août. Il ne devait apparemment pas être jugé. » (Arabie saoudite. p.17)
- « 
Apparemment, l’unité à laquelle appartenait l’agresseur [ne se trouvait qu’à une centaine de mètres]» (Colombie. p.71)
- « 
Une vidéo montrant apparemment [des soldats Irakiens en train de brutaliser des détenus] » (Danemark. p.84)
- « 
Beaucoup étaient condamnés, parfois en l’absence d’un avocat, sur la base d’informations ou d’« aveux » obtenus apparemment sous la torture. » (Iran. p.146)
- « 
De grands programmes d’aménagement empiétaient sur les terres de villageois, les privant ainsi d’une partie de leurs moyens de subsistance sans que des indemnisations appropriées ne leur soient apparemment proposées.» (Laos. p.173)
- « 
En janvier, après l’atterrissage à l’aéroport de Manille de leur vol en provenance de Zamboanga, Najir Ahung, Rasbi Kasaran et Yusoph Mohammad ont été appréhendés, apparemment par les forces gouvernementales. » (Philippines. p.241)
- « 
Un gendarme tué et trois autres blessés, apparemment par des membres armés du MFDC » (Sénégal. p.271)
-
«  [Vingt quatre soldats au moins ont trouvé la mort dans une embuscade] apparemment tendue par la même milice.» (Soudan du sud. p.290)
- « 
Disparition forcée [de deux militants politiques] apparemment emmenés par l’armée » (Sri Lanka. p.293)
- « 
May Nasser […] abattu apparemment par des tireurs embusqués » (Syrie. p.302)
- « 
Au moins 550 personnes, dont des enfants, seraient mortes en détention, apparemment des suites de torture ou d’autres mauvais traitements dans la plupart des cas. » (Syrie. p.304)
- « 
L’ancien ministre […] a été arrêté et envoyé pour six mois dans un centre de désintoxication. Or, il n’était apparemment  pas consommateur de drogue. » (Turkménistan. p.322)
- « 
Hamza Ikromzoda, 27 ans, est mort en prison au mois de septembre, apparemment des suites de torture. » (Tadjikistan. p.306)
- « 
Cinq femmes transgenre tuées apparemment en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre » (Turquie. p.326)
- « 
Parmi ces violences on peut citer les attaques apparemment aveugles […] » (Yémen. p.336.)
- « 
Des attaques apparemment ciblées » (Syrie. p.302)
On note aussi :
- « 
Entre juin et novembre au moins sept personnes, dont cinq lesbiennes, ont ainsi été tuées selon toute apparence en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. » (Afrique du sud. p.7)
« 
Le gouvernement kényan a, selon toute apparence, tenté de mettre en cause la compétence de la CPI sur ces quatre affaires. » (Kenya. p.176)
* « Peut être »
- « 
En juin, un prisonnier d’opinion et 20 autres prisonniers, qui étaient peut-être eux aussi détenus uniquement en raison de leurs opinions, ont été remis en liberté à la faveur d’une grâce présidentielle. » (Guinée Équatoriale. p.125)
- « 
22 homicides ont été enregistrés en 2012, un chiffre peut être en deçà de la réalité. » (Italie. p.157)
- « 
Des centaines, peut être des milliers de personnes [étaient maintenues en détention] […]» (Jordanie. p.161)
-
« 21 personnes, peut être d’avantage » [ont été tuées…] » (Nigeria. p.220)
- « 
Un sportif tué peut être par un policier » (République Dominicaine. p.253)
- « 
Il était à craindre qu’il ne soit soumis à un traitement médical, peut être pour le punir de ses activités politique [...].» (Turkménistan. p.322)
c) Divers
On note aussi d’autres formulations aussi peu rigoureuses :
*
Contre toute attente:
- « 
Contre toute attente, la prisonnière d’opinion Natalia Sokolova, qui avait assuré le rôle de représentante juridique des travailleurs de la compagnie Kazmunaigas en grève à Janaozen, a été remise en liberté en mars, à la suite d’un recours introduit en sa faveur auprès de la Cour suprême par les services du procureur général. » (Kazakhstan. p.165)
*
Malgré tout :
-
« Plusieurs pays […] ont malgré tout planifié des renvois forcés » (Érythrée. p.95)
*
Voire :
-  « 
Ségrégation, voire exclusion » (Grèce. p.118)
- « 
Personnes [risquant d’être] maltraitées, voire torturées » (Slovaquie. p.280)
- « 
Une personne maltraitée voire torturée » (Ukraine. p.328)  
- « 
Cette année encore, plusieurs centaines, voire plusieurs milliers, de personnes ont été maintenues en détention prolongée sans inculpation ni jugement. » (Jordanie. p.162)
*
En partie:
- [Concernant Simiak Ghaderi] : « 
Ces accusations étaient en partie liées à des entretiens avec des personnes LGBTI qu’il avait publiés sur son blog en 2007. » (Iran. p.147)
*
Autres :
- « Un certain nombre d’éléments donnaient à penser que [beaucoup de ces homicides pourraient avoir été commis en toute illégalité.]» (République Dominicaine. p.253)
- « 
Dans des circonstances donnant à penser que…» (Irak. p.142), (Lybie. p.181)
- « 
Tout semblait indiquer » (Rwanda. p.267)  
- « 
Il a cette année encore été signalé que [...] » (Espagne. p.95)
- « 
Il semble que » (Sénégal. p.271)
- « 
Selon toute apparence » (Arabie Saoudite. p.17), (Iran. p.147), (Libye. p.183)
- « 
Selon toute vraisemblance » (Gambie. p.114)- « Sur fond d’allégations [d’ingérence du gouvernement] » (Cambodge. p.55)

 IV. Des « ajouts » qui délégitiment les substantifs et les normes auxquels ils se réfèrent

L’ajout à foison à nombre de substantifs5d’adjectifs, d’adverbes, en sus d’être relatifs, aléatoires, contingents, conditionnels, arbitraires, en sus d’êtres, indémontrables, injustifiables, posent en outre la question de la norme auquel ils se réfèrent, qui, elle, n’est pas interrogée:  quelle est-elle ? qui l'édicte ? qui l'emploie ? sur quels fondements ? pour traiter de quoi ? auxquelles fins ? selon quels enjeux politiques, éthiques ?
Dès lors, ces ajouts, délégitimant la notion même de norme, de règle, de référent, et donc de loi, en confortant toutes les ambiguïtés dont les sociétés sont porteuses maintiennent, cautionnent toutes les confusions. En voici l’illustration :

a) L’ajout d’adjectifs par Amnesty International

On lit : « une force brutale » (Afrique du sud. p.5) ; « des réformes supplémentaires » (Albanie. p.8) ; « des souffrances intolérables » (Allemagne. p.13) ; [la collecte de] « données fiables » (Argentine. p.21) ; « des circonstances controversées » (Bahamas. p.31) ; « des limites déraisonnables à la liberté de réunion » (Belarus. p.38) ; « un véritable programme [de réparations » + « [accès à] des services de santé adaptés » + « des séquelles directes [d’un viol subi] » (Bosnie-Herzégovine. p.44) ; « un jugement majeur » (Chili. p.60) ; « des attaques aveugles » (Colombie. p.70) ; « une triste règle » (Colombie. p.71) ; « un comportement inapproprié [durant la période de deuil de l’ancien dirigeant Kim Jong-il ]» (Corée du nord. p.75) ; « une vérité toxique » (Côte d’Ivoire. p.80) ; « [sur la foi d’] accusations forgées de toutes pièces » + « des interpellations arbitraires » + « une répression routinière » (Cuba. p.82, 83) ; « des migrants vulnérables » + « un risque effectif » (Danemark. p.84) ; « un boycott grandissant » + « une offensive sécuritaire » + « des matraques électriques » (Égypte. p.85,86) ; « des attaques couronnées de succès » + « une surveillance permanente » + « des besoins élémentaires » (Érythrée. p.93,94,95) ; « des médias indépendants » + « des restrictions sévères » (Éthiopie. p.103) ; « la nourriture [dans les prisons] médiocre » (Gambie. p.113) ; « des éléments indésirables » [dans la police] + « la criminalité violente » (Honduras. p.129) ; « un pouvoir excessif » + « réagir de manière appropriée » + « une affaire similaire » (Inde. p.134,135) ; « les plaintes graves » [suivi d’] « autres plaintes moins graves » (Irlande. p.148) ; « un tunnel dangereux » (Israël et Territoires Palestiniens occupés. p.151) ; « un logement convenable » (Italie. p.154) ; « une enquête défaillante » (Italie. p.157) ; « des circonstances controversées » + « une vague choquante [d’homicides] » (Jamaïque. p.158, 159) ; « [un homme a été tué] dans des circonstances controversées » + « un avantage injuste » + « des militants réformistes » (Jordanie. p.161,162,163) ; « des méthodes meurtrières » + « un usage injustifié (d’armes à feu) » + des « violents affrontements », (Kazakhstan. p.163) ; « une forte discrimination » (Kenya. p.166) ; « plusieurs dizaines d’arrestations arbitraires » (Koweït. p.172) ; « une interview controversée » (Liban. p.176) ; « les exactions persistantes » + « une manifestation modeste » (Lybie. p.182, 183) ; « une démission controversée » (Maldives. p.191) ; « une procédure disponible » + « [des procédures] inadaptées et laborieuses » (Malte. p. 195,196) ; « une réponse militarisée » + « un crime organisé » + « des mécanismes thématiques » (Mexique. p.201) ; « des informations fragmentaires » (Monténégro. p.208) ; «  [tué par] une balle perdue » (Mozambique. p.210) ; « une pratique systématique » [la torture] (Népal. p.217) ; « des procès d’une iniquité flagrante » (Nigeria. p.222) ; « de riches particuliers » (Ouzbékistan. p.230) ; « une décision historique » (Pakistan. p.231) ; « des conditions affligeantes [de vie] » (Paraguay. p.236) ; « recourir de manière excessive [au placement en détention] » (Pays-Bas. p.238) ; « un processus de consultation approprié » + « des manifestations massives » (Pérou. p.238, 239) ; « un contrôle étroit [de la liberté d’expression] »+ « une enquête impartiale» (Qatar. p.245, 246) ; « une violence extrême » + « une justice militaire viciée » (République démocratique du Congo. p.249, 251) ; « des éléments de preuve accablants » (République Dominicaine. p.253) ; « des enquêtes approfondies, indépendantes et impartiales» + « des assurances diplomatiques peu fiables et inapplicables » + « un déni de justice flagrant » + « [des procédures pour] documents sensibles » + « une faute professionnelle grave » + « une technique dangereuse de contrainte » (Royaume-Uni. p.258, 259, 260, 261) ; «  les véritables auteurs de violences [couraient toujours]» + « un retentissement considérable » (Russie. p.264) ; « une approche constructive » (Serbie. p.272) ; « un recours effectif » (Slovaquie. p.280) ; « un recours juridique efficace » + « un mécanisme satisfaisant » (Slovénie. p.281) ; « des engins explosifs improvisés » + « une malnutrition sévère » + « une infraction continue » (Somalie. p.283, 284, 285) ; « une procédure sommaire » (Soudan. p. 288) + « une totale impunité » (Sri Lanka. p.292) ; « une enquête efficace, impartiale, approfondie et indépendante » (Suède. p.295) ; « des exactions graves » + « des attentats à l’explosif aveugles » + « des réformes politiques radicales » + « une procédure inéquitable » + « des armes imprécises » (Syrie. p. 300, 301) ; « de graves lésions internes » + « une colostomie temporaire » + « un procès inéquitable » + « un séjour irrégulier » + « un acte illégal » (Ukraine. p.328, 329) ; « de vrais responsables » (Yémen. p.337) ; « des activités pourtant légitimes » + « des [personnes mortes] dans des conditions très suspectes » + « le comportement partial [des Forces de sécurité] »+ « [un homme retrouvé mort] dans des circonstances peu claires » + « des dirigeants traditionnels » (Zimbabwe. p. 340)….

b) L’ajout d’adverbes par Amnesty International
Ces mêmes critiques peuvent être reprises concernant les ajouts tout aussi fréquents par
Amnesty International d’adverbes : «manifestement » qui lui relève de l’argument d’autorité, étant le plus employé, tandis que « particulièrement » qui interdit toute précision, vient en seconde position. Voici, tous confondus, le relevé effectué :
On lit : « 
des unités équipées uniquement d’armes meurtrières » (Afrique du sud. p.6) ; « les auteurs de ces violences auraient manifestement bénéficié de la complicité de la police » (Arménie. p.22) ; « des communautés particulièrement en danger » (Brésil. p.47) ; « des hommes puissamment armés, [mais habillés en civil] » + « des hommes masqués, vraisemblablement des paramilitaires » (Colombie. p.71) ; « régulièrement, des manifestants [étaient interpellés] » (Cuba. p.82) ; « [tout en sachant] pertinemment »  (Danemark. p.84) ; « une mesure rapidement annulée » + « le CSFA a considérablement étendu ses pouvoirs » + « Il a été violemment frappé [à l’aide de bâtons de deux mètres de long]» (Égypte. p.85) ; « des personnes ayant réellement ou supposément des relations homosexuelles » (Ghana. p.115), « une enquête véritablement impartiale » (Inde. p.136) ; « des conditions de vie particulièrement médiocres » (Italie. p.154) ; « [une loi] « communément appelée… » (Jamaïque. p.159) ; « [être] interpellé inopinément » + « des charges qui ne résistaient manifestement pas à un examen sérieux » (Kazakhstan. p.165) ; « un mouvement particulièrement massif » (Koweït. p.171) ; « des dispositions injustement restrictives » + « un système judiciaire pratiquement paralysé » (Lybie. p.183) ; « exécuter sommairement » (Madagascar. p.187) ; « stocké illégalement des armes » (Mozambique. p.210) ; « les procédures suscitaient généralement la méfiance » + « les habitants n’avaient pas été prévenus suffisamment à l’avance, ni véritablement consultés » + « plus de 2.000 personnes ont été déplacées sans être suffisamment indemnisées » + « un groupe de militaires […] lourdement armés » (Nigeria. p.221, 222) ; « Ils ne représentaient probablement qu’une partie de tous les cas » (Pakistan. p. 234) ; «[des conditions de vie] foncièrement médiocres » (Qatar. p.245) ; « dans l’intention, manifestement, de le disqualifier » (Russie. p.264) ; « violemment réprimé » (Sénégal. p.271) ; « des recours vraiment efficaces » (Slovénie. p.281) ; « les civils risquaient toujours d’être directement la cible d’attaques et d’homicides » (Somalie. p.283) ; « extrêmement politisée » + « garanties les plus élémentaires [en matière de régularité et d’équité de la procédure] » (Sri Lanka. p.295) ;« [Trois frères] sommairement exécutés » (Syrie. p.302) ; « les tribunaux s’appuyaient parfois sur des témoignages secrets » + « mener promptement [une] enquête » (Turquie. p.325) ; « Ces chiffres [de condamnations à mort] étant probablement bien inférieurs à la réalité. » (Yémen. p.339) ; « Le Turkménistan ne coopérait pas pleinement avec les différents mécanismes de défense des droits humains des Nations unies» (Turkménistan. p.322) ; « [Un poste de police] cité comme particulièrement problématique » (Ukraine. p.327) ; «  [des personnes] sommairement exécutées » + « [une mort] directement causée [par]» (Zimbabwe. p.341, 342))

V. L’ajout du : « et », du : « ou », du : « et/ou » : le cahos

Amnesty International s’autorisant en sus tous les amalgames, toutes les équivalences, toutes les assimilations, les plus invraisemblables, les choquantes, crée un véritable chaos linguistique, et donc politique. Qu’on en juge :

a) L’emploi du : « Et » 
On lit : « 
à cause du conflit et des catastrophes naturelles » (Afghanistan. p.3) ; « demander de nouvelles enquêtes et poursuites » (Égypte. p.86) ; « [être accusés] « d’implication et de complicité » (Honduras. p.129) ; « des membres des forces de sécurité et maoïstes » + « arborigènes et autres villageois » + « les homicides illégaux présumés et l’incinération massive de corps » + « les atteintes à l’environnement et les violations des droits des adivasis » + « sédition et faits de guerre contre l’État » + « sédition et collaboration avec des maoïstes présumés » (Inde. p.134,136 ) ; « des opposants et des personnes qui critiquaient le gouvernement » + « des défenseurs des droits humains, militants des droits des femmes et droits des minorités » (Iran. p.145) ; « les questions du mariage pour les couples de même sexe, de l’égalité des hommes et des femmes et du blasphème » (Irlande. p.149) ; « des militants et des enfants » (Koweït. p.171) ; « des enfants et d’autres civils » (Libye. p.179) ; « violences intercommunautaires et massacre » (Madagascar. p.187) ; « des avocats et des responsables publics » (Mongolie. p.207) ; « actes d’intimidations et menaces » (Monténégro. p.208) ; « des migrants et des défenseurs des droits humains » (Mexique. p.203) ; « des homicides illégaux et sommaires » + « la détention illégale et les arrestations arbitraires » + [« de graves conséquences »] « pour les habitants et leurs moyens d’existence » (Nigeria. p.219,219, 223) ; « détenus arbitrairement et maltraités » (Pérou. p.238), « la santé et la sexualité » (Philippines. p.242) ; « des manifestants et des Roms » + « les droits des enfants et des personnes âgées » (Portugal. p.244,245) ; « des avocats et des médias » + « des représentants de la sociétés civile et des ONG » + « des élus et journalistes » + « en matière de droits humains et d’action policière » (Royaume Uni. « Irlande du Nord ». p.259, 260) ; « torturé et molesté », « agressés et incarcérés » « agressé et dépouillé » (Sénégal. p.271) ; « des journalistes et des employés des médias » (Somalie. p.283) ; « les combats, l’insécurité et la malnutrition [sévère]» (Somalie. p.284) ; « des militants politiques, des hommes d’affaires et des suspects de droit commun » + « hébergement et autres aides » (Sri Lanka. p.293,295) ; « [emprisonnement pour tentative] de corruption et braconnage » (Tchad. p.311), « abus de biens publics et abus de pouvoirs » (Ukraine. p.329)  
b) L’emploi du : « Ou »
On lit :
« [des personnes ayant trouvé la mort] « dans l’explosion de bombes ou sous les tirs des forces de sécurité. » (Algérie. p.11) ; « la complicité ou l’aval [des forces de sécurité] » (Colombie. p.69) ; [des personnes] « placées en détention, torturées ou autrement maltraitées, soumises au travail forcé ou exécutées » + « les disparitions forcées ou involontaires » (Corée du nord. p. 75) ; « faire cesser ou sanctionner » + « se rendre à des réunions ou à des manifestations » + « [être] placé en détention ou [être] empêché de quitter son domicile » + « [être accusé] de violences ou intimidations » (Cuba. p.82,83) ; « les insultes envers les individus ou les prophètes » (Égypte. p.88) ; « des opposants avérés ou présumés » (Éthiopie. p.103) ; « payer une amende ou risquer l’emprisonnement » (Érythrée. p.95) ; « procédure disciplinaire ou inculpation » (Gambie. p.113) ; « une force excessive ou injustifiée » (Inde. p.136) ; « des blessures à l’arme blanche ou des fractures » (Indonésie. p.137) ; « des militants des droits des femmes ou des droits des minorités » (Iran. p.144) ; « des Somaliens détenus de façon arbitraire ou discriminatoire » (Kenya. p.167) ; « des personnes soupçonnées de sympathie à l’égard des groupes armées ou prises pour cibles » (Mali. p.193) ; « dix-sept hommes au moins ont été condamnés à des peines d’emprisonnement ou à la peine capitale » (Mauritanie. p.199) ; « [Plusieurs dizaines des militaires maliens] abattus ou égorgés » (Mali. p.194) ; « des représentants de l’Etat ou des personnalités politiques » + « des autorités locales ou des entrepreneurs de travaux privés » (Mongolie. p.207) ; « les membres de services de sécurité en uniforme ou en civil » + « dénoncer les violations des droits humains ou critiquer les pouvoirs publics » + « traduits en justice ou placés en détention » (Ouzbékistan. p.229) ; « [en raison de] leurs préférences sexuelles ou de leur état de santé » (Moldavie. p.205) ; « affaires classées sans suite ou [qui] demeuraient au point mort » (Philippines. p.241) ; « une personne reconnue coupable d’homicide volontaire ou de trafic de drogue » (Singapour. p.278) ; « émeute ou trouble à l’ordre public » + « peines d’amende ou de flagellation », « torturées ou maltraitées » (Soudan. p.288) ; « des incidents à caractère antisémite ou islamophobe » (Suède. p.296) + « d’autres (journalistes) ont été arrêtés ou pris en otage, d’autres encore ont trouvé la mort à la suite de bombardements aveugles ou d’échanges de tirs. » (Syrie. p.302) ; « (des tortures] pour arracher des aveux ou compromettre des accusés » (Togo. p.316) ; « Le procureur général a annoncé en juin que seuls 14 d’entre eux étaient détenus ; les autres avaient été remis en liberté sous caution ou étaient en fuite. » (Yémen. p.337)
c) L’emploi du « Et » et du « Ou »
On lit : « 
les migrants et les minorités religieuses ou ethniques » (Suisse. p.296) ; « Les autorités ont poursuivi la répression contre les journalistes et d’autres détracteurs de la monarchie ou des institutions étatiques. » (Maroc et Sahara occidental. p.197)  

VI. Autres exemples d’absence de rigueur

a) L’emploi du masculin et du féminin
* Notons d’abord que le
Rapport est intégralement au masculin : toutes les catégorisations des populations évoquées le sont : accusés, acteurs, agents, avocats, civils, commerçants, défenseurs, demandeurs d’asile, déplacés, étrangers, experts, juges, habitants, manifestants, migrants, militants, musulmans, observateurs, policiers, prisonniers, réfugiés, représentants, responsables, ressortissant, travailleurs, policiers, ressortissant, trafiquants d’êtres humains, villageois, etc, etc…
De rares exceptions : Il est noté « 
une femme » a été « exécutée » « la première depuis plus de 15 ans » au Japon. (Japon. p.160) et que « cinq femmes transgenres » ont été tuées en Turquie (Turquie. p.326)
* Lorsqu’il est question exclusivement (ou quasi) des « 
femmes », le terme est maintenu au masculin.
On lit :
- « 
Des militants des droits des femmes » (Iran. p.145) 
- « 
En septembre, une cinquantaine de membres des Dames en blanc qui se rendaient à La Havane pour participer à une manifestation publique ont été arrêtés. La plupart ont été immédiatement renvoyés dans leur province d’origine et remis en liberté ; 19 ont été détenus au secret pendant plusieurs jours. » (Cuba. p.82)
- « 
La militante du droit du travail Roza Touletaïeva, qui avait été l’un des principaux contacts de la presse » (Kazakhstan. p.164)
- Alors qu’il s’agit bien, concernant la Jordanie, d’« 
employés de maison, essentiellement des femmes», tous les termes sont au masculin : « migrants », « employés de maison », « enfermés », «  privés et dépouillés », « certains ». (Jordanie. p.162)
- Il est en de même concernant le Qatar : On lit : « 
Les employés de maison, essentiellement des femmes, ainsi que certains autres travailleurs étaient expressément exclus du Code du travail de 2004, ce qui les exposait à être encore plus exploités et maltraités, y compris à subir des violences sexuelles. » (Qatar. p.246)
- C’est aussi le cas, concernant l’organisation des femmes du Zimbabwe (WOZA).
On lit : « 
Tout au long de l’année, la police antiémeutes a régulièrement perturbé les activités de l’organisation militante Femmes du Zimbabwe, debout ! (WOZA). Un grand nombre de membres de cette organisation ont été frappés et certains blessés. Au moins 200 arrestations de militants de WOZA ont été enregistrées. Le 19 janvier, 17 militants ont été arrêtés à Bulawayo et conduits au poste de police de Donnington, où certains ont été frappés ou autrement maltraités. Ils ont par la suite été transférés au commissariat central de Bulawayo, où ils ont de nouveau subi des mauvais traitements avant d’être relâchés sans inculpation. »
Ce n’est que lorsque de cette organisation, deux dirigeantes seront formellement nommées que le féminin sera employé. On lit donc ensuite : « 
Le 12 mars, Jennifer Williams et Magodonga Mahlangu, deux dirigeantes de WOZA qui comparaissaient pour enlèvement et vol, accusations forgées de toutes pièces, ont été de nouveau placées en détention provisoire après qu’un magistrat de Bulawayo eut injustement annulé leur liberté sous caution. Les avocats de la défense avaient demandé le report de l’examen de cette affaire, car Jennifer Williams souffrait de problèmes de santé, confirmés par un médecin dans une lettre. Le procureur a toutefois accusé Jennifer Williams de feindre d’être malade. »
Mais in fine, le masculin reprend ses droits : « 
Cent un membres de WOZA ont été interpellés à Bulawayo le 27 juin, au lendemain d’un défilé pacifique, et ont été détenus pendant cinq heures avant d’être remis en liberté sans inculpation. » (Zimbabwe. p.341)
- J’ai aussi relevé concernant l’Algérie : « 
La haut commissaire aux droits de l’homme s’est rendue en Algérie » (Algérie. p.10) et concernant la Corée du Nord : « La haut commissaire aux droits de l’homme a fait observer » (Corée du Nord. p.75)
* Lorsque le
Rapport traite de « femmes », spécifiquement, c’est en tant que groupe, que catégorie exclue, dépourvus de droits : elles ne le sont qu’en tant que victimes de violences et de discriminations. Une seule exception : les lesbiennes, soit spécifiquement - et seules - nommées, isolées des « femmes », soit - seules - amalgamées aux « gays » et donc aux hommes, soit dissoutes « dans les personnes transexuelles, transgenre ou intersexuées » (Index Thématique. p.351)
* En sus, le
Rapport fait disparaitre les hommes, les femmes dans « le genre ». Et lorsque nécessaire, Amnesty International, faute de vouloir traiter des relations entre les hommes et les femmes emploie l’expression de «personnes des deux sexes ». (Tadjikistan. p.306)
b) L’emploi des majuscules et des minuscules
*
Amnesty International emploie des majuscules :
Concernant les « 
Roms » en Allemagne, en Hongrie, en Croatie, en République Tchèque, en Macédoine (Allemagne. p.13, Hongrie. p.31, Croatie. p.80, République Tchèque. p.254, Macédoine. p. 186) ; les « Ouïghours » (Suède. p.295) ; les « Tibétains » et les « Ouighours » (Chine. p.64, 65) ; les « Serbes » [de Croatie] (Croatie. p. 80) ; les « Arabes ahwaris» (Iran. p.147) ; les « Guérés » et les « Dioulas » (Côte d’Ivoire. p.78) ; les « Tawarghas » (Lybie. p.180,182) ; les « Albanais » [de Macédoine] (Macédoine. p.185) 
Par ailleurs, tous les groupes armés de la République démocratique du Congo (
les Raïa Mutomboki, les Nyatura, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les Forces nationales de libération (FNL) du Burundi, les Maï Maï Sheka et l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) [...] » se voient conférer des majuscules. (République démocratique du Congo. p.249)
*
Amnesty International emploie des minuscules :  
Concernant les « 
talibans » (Afghanistan. p.2) ; les « musulmans », les « aborigènes « (Inde. p.135,136) ; les « mapuches » (Chili. p.61) ; les « islamistes » et les « chrétiens », mais aussi les « coptes » (Égypte. p.85,86) ; les « maoïstes » (Inde. p.133) ; les « chiites » (Irak. p.141, Syrie. p.302) ; la « foi baha’ie » (Iran. p.147) ; les « kurdes » (Iran. p.148) ; les « hmong » (Laos. p.173) ; les « macédoniens et albanais » (Macédoine. p.185) ; les « sahraouis » (Maroc et Sahara Occidental. p.197) ; les « maoris » (Nouvelle-Zélande. p.225) ; les « touaregs » (Mali. p.193) ; les « indigènes » (Mexique. p.204) ; les « salafistes » (Tunisie. p.319,320)
c) Des redondances, des truismes, des tautologies
On lit :
- « 
L’impunité persistante favorisait de nouvelles atteintes aux droits humains. » (République démocratique du Congo. p.250)
-  « 
Comme les années précédentes, un très grand nombre de personnes – sans doute plusieurs centaines – ont été condamnées à mort, ce qui a fortement accru le nombre de prisonniers sous le coup d’une sentence capitale. »  (Irak. p.142)
- « 
Les défaillances du système judiciaire ont contribué à perpétuer l’impunité pour les responsables d’atteintes aux droits humains. » (Maldives. p.191)
- « 
Quatre personnes auraient été tuées dans les violences » (Tunisie. p.321)
-
« Des milliers de personnes fuyant le conflit en Syrie se sont réfugiées en Jordanie, ce qui a aggravé la pression sur les ressources. » (Jordanie. p.161)
- « 
En octobre, la Commission s’est déclarée préoccupée par les conditions restrictives de détention dont faisaient l’objet les personnes retenues au titre de la législation relative à l’immigration. » (Suisse. p.296)
- « 
En septembre, le président a annoncé un moratoire sur les exécutions, conditionné par le taux de criminalité. Le sort des condamnés à mort était ainsi tributaire de facteurs extérieurs. » (Gambie. p.111)
- « 
Les pouvoirs publics considéraient toute manifestation, aussi paisible et modeste soit- elle, comme un acte illégal, dès l’instant où elle n’avait pas été dûment autorisée. » (Russie. p.262)
- « 
Avant d’être transférés à Guantánamo en 2006, les six hommes avaient été détenus au secret par les autorités américaines, pendant quatre ans pour certains, dans des lieux inconnus. » (États Unis. p.99)
d) Des formulations incompréhensibles, peu compréhensibles et / ou dépourvues de sens
On lit :
- « 
Des attaques armées […] ont mis en péril la protection des personnes […]. Elles nourrissaient une méfiance persistante entre communautés et ont provoqué de nouveaux déplacements. » (Côte d’Ivoire. p.78)
-  « 
Le chancelier de la justice - en sa qualité de médiateur et de mécanisme national de prévention au regard du Protocole facultatif à la Convention contre la torture - ne satisfaisait pas aux exigences définies dans les Principes de Paris concernant les institutions nationales indépendantes de protection des droits humains. » (Estonie. p.98)
-
« Après le décès en janvier du président Malam Bacai Sanhá, la situation politique s’est considérablement dégradée et un coup d’État a eu lieu en avril. Elle a encore empiré après l’attaque qui aurait visé une caserne en octobre et qui a porté un nouveau coup à la situation humanitaire et des droits humains, déjà fragile. » (Guinée-Bissau. p.122)
- « 
Le comité spécial du Conseil législatif du ministère de la justice a poursuivi ses réflexions sur les réformes de la justice pénale. » (Japon. p.160)
- « 
La croissance économique s’est poursuivie, bien qu’à un rythme moins soutenu en raison de la baisse des prix du pétrole, du ralentissement économique mondial et de l’absence de réformes structurelles sur le plan national. » (Russie. p.262)
-  « 
[…] Un total de 1 271 affaires ont été examinées dans le cadre de cette initiative ; 592 (47 %) ont été confiées aux parquets des entités, tandis que 679 (53 %) ont été considérées comme relevant des services de l’État. Il s’agissait là d’un progrès significatif, car le retard considérable qui avait été pris dans le recensement du nombre exact d’affaires en instance bloquait jusque-là la mise en œuvre de la Stratégie. Le risque d’instructions et de procès doubles, au niveau de l’État et à celui des entités, s’en trouvait en outre grandement réduit. » (Bosnie-Herzégovine. p.43)
e) Des affirmations contradictoires et /ou peu claires
On lit :
- « 
Le 18 mai, la présidente Banda a annoncé l’abrogation imminente de certaines lois contraires aux droits humains, en particulier celles qui érigeaient l’homosexualité en infraction. Malgré plusieurs réformes du droit, les dispositions faisant de l’homosexualité une infraction sont demeurées en vigueur. » (Malawi. p.191)
- « 
Après l’adoption en 2011 d’un moratoire officiel sur les exécutions, le gouvernement continuait de se rapprocher de l’abolition totale de la peine de mort. […]  La peine de mort était toutefois maintenue dans la législation, pour les crimes de trahison, de vol avec circonstances aggravantes et de meurtre (elle s’appliquait de manière obligatoire dans ce dernier cas). » (Sierra Leone. p.276)
-
« Le 5 novembre, la police de Harare a effectué une descente dans les bureaux de l’Unité de soutien psychologique (CSU), dispensaire dûment enregistré qui vient en aide aux victimes de torture et de violence organisée. Elle est arrivée sans autorisation de perquisition et a menacé de s’introduire par la force dans les locaux. Plusieurs heures plus tard, elle a présenté un mandat l’autorisant à saisir des « éléments offensants et subversifs » qui dégradaient des« maisons, immeubles, murs, clôtures, lampadaires ou ascenseurs », et a emporté illégalement des dossiers médicaux confidentiels, un ordinateur et des documents qui n’étaient pas visés par l’autorisation de perquisition. »  (Zimbabwe. p. 340)
f) Des assertions, des accusations sans preuves
On lit, parmi tant d’autres exemples :
- « 
[…] des maoïstes ont tué 19 civils, dont huit membres ou anciens membres du gouvernement local »  (Inde. p.133)
- « 
Les gardes du corps d’un ministre du gouvernement et d’un candidat du PCT « le parti au pouvoir » aux élections législatives ont roué de coups François Batchelli, qu’ils accusaient de soutenir un autre candidat. Les deux hommes ont aussi brièvement séquestré Félix Wamba, partisan présumé d’un candidat de l’opposition et ont frappé sa femme et ses enfants. » (Congo. p.72,73)
- « 
Jennifer Williams et Magodonga Mahlangu, deux dirigeantes de WOZA qui comparaissaient pour enlèvement et vol, accusations forgées de toutes pièces [...] ont été de nouveau placées en détention provisoire après qu’un magistrat de Bulawayo eut injustement annulé leur liberté sous caution. » (Zimbabwe. p.341)
- « 
En décembre, un réexamen du meurtre de Patrick Finucane, un avocat tué en 1989, a mis au jour de nombreux éléments graves démontrant la complicité de l’État dans cet assassinat, tout en concluant à l’absence de « complot général au niveau de l’État. » (Royaume Uni. p.260)
- « 
Fait sans précédent, la Cour suprême a obtenu la possibilité d’accéder à des victimes de disparition forcée […]» (Pakistan. p.232)
- Et, enfin : « 
De nombreuses atteintes aux droits humains commises apparemment par des policiers restaient impunis, malgré des éléments de preuve accablants. » (République Dominicaine. p.253)

VII. Un langage sans rigueur, voire inacceptable, sinon choquant.

Pour ma part, je considère comme telles, parmi tant et tant d’autres, les expressions suivantes :
- « 
Dans le sillage de l’arrêt de la Cour suprême, le Parlement de la ville de Buenos Aires a adopté un texte […] » (Argentine. p.21)
-  « 
L’opinion publique se montrait hostile à tout ce qui était perçu comme relevant d’un manque de patriotisme. » (Arménie. p.21)
-  « 
Environ la moitié de ces affaires avaient cependant déjà passé plusieurs années dans les tiroirs des procureurs [...]. »  (Bosnie-Herzégovine. p.44)
- « 
Les deux suspects appartenaient semble-t-il à un groupe qui prétendait débarrasser le parc des homosexuels. » (Bulgarie. p.51)
- « 
[…] Au cours de sa visite elle a déclaré que la Colombie devait faire davantage pour que les victimes de violences sexuelles commises dans le cadre de conflits puissent accéder à la justice. » (Colombie. p.71)
- « 
Les autorités ont essayé de conserver des pouvoirs d’exception » + « débattre d’un durcissement des peines » + « continuer de recourir » (Égypte. p.85, 86)
- « 
Des avancées ont été enregistrées dans certaines affaires de violations des droits humains commises pendant le conflit armé interne (1960-1996), sans toutefois que l’armée accepte de faire de véritables efforts de coopération. » (Guatemala. p.119)
- « 
L’ancien président a manqué de très peu la majorité absolue » (Guinée-Bissau. p.123)
- « 
Un pas dans la bonne direction » (Honduras. p.130)
- « 
[Les ONG ont reconnu que, dans ce cas,] la police avait agi au mieux » (Hongrie. p.130)
- « 
Le village était le théâtre de patrouilles » (Hongrie. p.131)
- « 
Des attaques se sont soldées par la mort de 6 personnes » (Hongrie. p.131)
-
« Faciliter le processus de purge au sein des forces de police » (Honduras. p.130)
- « 
En août, la Cour suprême a ordonné aux autorités fédérales et de l’État de déblayer dans un délai de six mois les déchets toxiques dispersés à l’intérieur et autour du site de l’usine d’Union Carbide à Bhopal. » […] (Inde. p.133)
- « 
Le front des défenseurs de l’islam (un mouvement radical) » (Indonésie. p.138)
- [Concernant la fermeture de deux églises] : « 
Les deux congrégations étaient toujours sous la menace d’actes de harcèlement et d’intimidation de la part de groupes de tendance dure, car elles continuaient de pratiquer leur culte juste devant les bâtiments fermés. » (Indonésie. p.139)
- « Le ministère de l’Intérieur a exhibé lors d’une conférence de presse au moins 16 détenus » (Irak. p.142)
- « 
Les pouvoirs publics italiens voulaient s’appuyer sur la Libye pour endiguer les flux migratoires, mais fermaient les yeux sur le risque de graves atteintes aux droits fondamentaux que couraient les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants dans ce pays. » (Italie. p.156)
- « 
Le nombre de morts et de blessés graves par balle indiquait qu’ilscinq gradés»] étaient loin d’être les seuls membres des forces de sécurité à avoir fait usage d’armes à feu. »(Kazakhstan. p.163)
- «
Les services [du procureur général] se sont penché sur les allégations de torture […] » (Kazakhstan. p.164)
- « 
Les libertés de réunion et d’expression ont été mises à mal » et il en est de même concernant « la sécurité dans le pays». (Kenya. p.166)
- [Les Somaliens sont] « 
perçus comme un poids pour le pays » (Kenya. p.167)
- [La mort d’un représentant politique] « 
a déclenché une manifestation qui a pris une tournure violente.» (Kenya. p.167)
- « 
Les autorités n’ont pris aucune mesure pour éclaircir le sort des personnes disparues de longues dates et dont certaines ont été victimes de disparitions forcées » (Liban. p.175)
- « 
Pendant les mois qui ont précédé la démission de Mohammed Nasheeed, le pays a été en proie à des conflits entre partis politiques et à une agitation sociale suivies d’une mutinerie de la police […] »  (Maldives. p.191)
- « 
L’ancien président N. Enkhbayar, deux autres anciens responsables publics et un quatrième homme ont été déclarés coupables en août de corruption. »  (Mongolie. p.207)
- « 
800 d’entre eux (Roms et Askhalis du Kosovo) se sont retrouvés à la rue […] » (Monténégro. p.209)
- « 
Le Myanmar a organisé en avril des élections partielles, qui ont été considérées comme globalement libres et équitables par les observateurs internationaux. » (Myanmar. p.211)
- « 
Le Comité (CEDAW) a montré du doigt l’incapacité du pays à recueillir sur ce phénomène suffisamment de statistiques [...] »  (Nouvelle Zélande. p.225)
- « 
Les investigations menées présentaient toutefois de graves déficiences.» (Pakistan. p.234)
- «
Caucase du Nord. La situation est restée très instable. […] » (Russie. p.265)
- « 
Le document pointe divers aspects préoccupants » (Suède. p.296)
- « 
Le gouvernement a déclaré le 24 octobre que l’Ukraine restait attachée à l’idée de la mise en place d’une Cour pénale internationale. Il n’a cependant rien fait  […] » (Ukraine. p.330)
- « 
La police a fait une descente […]  » (Sri Lanka. p.294) + « La police a effectué une descente » (Zimbabwe. p.340)
À cet égard, la critique qui est faite par
Amnesty International à l’Arabie Saoudite en matière d’« infractions formulées de manière vague » (Arabie Saoudite. p.17), comme à la Turquie : « Les enquêtes et les poursuites sur des cas présumés d’atteintes aux droits humains imputables à des agents de l’État manquaient de rigueur » (Turquie. p.323) ne manquent pas d’intérêt.
* Plus encore, faute de toute critique, sans aucune précision, distanciation, ni clarification,
Amnesty International utilise autant d’expressions, de formulations [l’emploi de guillemets en soin ne signifiant rien] qu’il est possible de considérer comme les normalisant, les légitimant.
Voici celles qui m’ont personnellement choquée :
« 
Femmes agressées à l’acide » (Bangladesh. p.36) ; « opération de ‘nettoyage social’ » (Colombie. p.69) ; « répression routinière » (AMAR 25/007/2012. Cuba. p.83) ; « les zones dangereuses  : bidonvilles » + « tests de virginité » (Égypte. p.85, 89) ; « […] prisonniers enfermés dans […] des containeurs métalliques […] » (Érythrée. p.94) ; « Profilage racial » (États-Unis. p.102) ; «villagisation » (Éthiopie. p.103) ; [Reproduction de menaces contre des femmes en ces termes]: « On va vous bruler la chatte avec de la chaux jusqu’à vous faire hurler et ça amusera toute la bande» (Honduras. p.130) ; « personnes déplacées […] dispersées » (Inde. p.133) ; « un prisonnier purge une peine » (Indonésie. p.138) ; « une descente de militaires [dans un quartier]» (Liban. p.176) ; « apostasie » (Malaisie. p.190) ; « incarcération dans des cages pour chiens » (Maldives. p.192) ; « réfugiés relogés dans des containeurs métalliques » [« ce qui ne constituait pas une solution satisfaisante ( !)] » (Monténégro. p.209) ; « disponibilité des armes et des munitions» (République Démocratique du Congo. p.248) ; « personnes manquantes » (Mexique. p.203), (Kosovo. p.275) ; « un garçon de 11 ans tué par une balle perdue tirée par la police […] » (Mozambique. p.210) ; « [un homme] retrouvé mort, découpé en morceaux à l’aide d’une tronçonneuse » (Philippines. p.241) ; « pistolet incapacitant » (Portugal. p.244) ; « divisionnisme » (Rwanda. p.268) ; « personnes juridiquement invisibles » et, à nouveau, : « personnes manquantes » (Serbie. p.273,275) ; « s’occuper de ses ouailles » + « [opération de démolition d’habitations qualifiées de] « nettoyage de décharge illégale » (Slovaquie. p.280) ; en sus des personnes invisibles et manquantes : « les effacés » (Slovénie. p.281) ; « en les traitant de traitres » (Sri Lanka. p.294) ; « crime de lèse majesté » (Thaïlande. p.314) ; « l’armée neutralise » [500 membres armés du PKK] (Turquie. p.323) 
Je reviendrai plus tard à la critique de l’emploi des mots par
Amnesty international.

VIII. Amnesty International ne définit pas les termes qu’elle emploie

C’est notamment le cas de : « Abus », « Cible », « Communauté », « Crimes » (« contre l’humanité », « de guerre »…), « Crise », « Ethnie »,  « Force », « Genre », « Génocide », « Groupes armés », « Guerre », « Homicide », « Impunité », « Indigène », « Justice internationale », « Liberté », « LGBTI », « Peuple », « Prisonnier d’opinion », « Réfugiés », « Terrorisme », «  Tortures », « Tribu », etc, etc, etc…
Et ce, sans évoquer « 
Discrimination(s) », « Droit(s] » et « Liberté[s]»…
En d’autres termes, aucun terme employé par
Amnesty international n’est défini.
En tout rigueur, j’ai cependant relevé sinon des définitions, du moins des ‘clarifications’ de certains termes, très peu nombreux. Les voici : « 
Layela » (Code de conduite des talibans) (Afghanistan. p.2) ; « adivasis » (arborigènes) » (Inde. p.133) ; « bidun » (Arabes apatrides) » (Koweït. p.171) ; « charia » (droit musulman) » (Indonésie. p.137) ; « dalit » (opprimés) (Inde. p.136) ; « fatwa » (avis juridique religieux) » (Irak. p.142) ; « Daiyo Kangoku » (Le système des daiyo kangoku, qui permet à la police de garder des suspects en détention jusqu’à 23 jours d’affilée ») (Japon. p.160) ; « madrassas » (écoles coraniques)  (Mali. p.195) ; « salafistes » (musulmans sunnites qui préconisent le retour de ce qu’ils considèrent comme les principes fondamentaux de l’Islam) (Tunisie. p.319). J’ai aussi relevé le terme de « khalwat » qui s’appliquerait en Indonésie concernant des « personnes trouvées seules en compagnie d’une personne du sexe opposé en dehors des liens du mariage ou d’autres liens familiaux », sans en trouver de source en droit musulman. (Indonésie. p.137) 
C’est donc sur cette gigantesque confusion sémantique que le terme de « 
Droits humains », lui non plus et pour cause, pas défini, pose ses analyses.

IX. Amnesty International ne fait plus officiellement référence aux sources de droit international

Si Amnesty International se réfère à certains rares textes de droit international, aucune hiérarchie n’est posée entre eux et les droits nationaux.
Qui plus est, l’intitulé même des textes de droit international auxquels
Amnesty International est censé se référer ne sont, on l’a déjà évoqué, même plus cités cette année. En effet, le chapitre III qui s’intitulait : « État de la ratification de certains traités relatifs aux droits humains » a été supprimé. Au lieu et place, on peut lire : « Chapitre III. Nous contacter. » (p.345)
Reste donc, les concernant, une seule page intitulée : « 
Sigle et abréviations » (p.VI). On y lit les sigles (suivis du nom de l’institutions concernée) sont ANASE, CIA, CDEAO, CICR, DESC, FNUAP, OEA, l’OIT, l’OMS, ONG, ONU, OTAN, PDIC, PIDCP, UNICEF. Suivent les noms de sept « conventions » (les cinq citées de l’ONU n’étant pas spécifiées), de trois « Protocoles facultatifs », de deux « Rapporteurs spéciaux » et d’une « Rapporteuse spéciale » des Nations Unies.
Enfin, cette liste - réduite à sa plus simple expression donc - ne comporte qu’une faible partie des textes cités dans ce Rapport : le choix de ces sigles est donc arbitraire.
Que les pays les aient ou non ratifiés, avec ou sans réserves, on ne sait.
Pourquoi l’OTAN et la CIA sont cités, on ne le sait pas non plus.
Une dernière remarque : la Déclaration universelle des droits de l’homme n’est pas citée ; elle n’est pas non plus évoquée dans ce Rapport.

X. Amnesty International impute à certains pays des constats qui, lorsqu’ils ont une quelconque signification, peuvent concerner de très nombreux autres, voire tous les pays

J’en ai relevé des dizaines. Citons-en quelques uns :
- Angola : « 
Tout au long de l’année, plusieurs hommes non identifiés soupçonnés d’être de connivence avec la police ont infiltré des manifestations pacifiques et agressé des participants. » (Angola. p.15)
- Brésil : « 
Le taux de criminalité violente demeurait élevé. » (Brésil. p.45)
- Chine :
« L’accès à la justice restait illusoire pour bien des personnes » et : « Les tensions entre la société civile et le gouvernement restaient vives. » (Chine. p.61 et 63)
- Corée du sud : « 
Les droits des travailleurs demeuraient menacées et les conflits sociaux existant de longue date demeuraient sans solution. Cette année encore, des travailleurs migrants ont été victimes de discriminations et exploités. » (Corée du sud. p.75)
- Côte d’Ivoire : «
La liberté de la presse était menacée et des journaux ont été interdits. Les procédures judiciaires engagées aux niveaux local et international progressaient avec lenteur; de nombreux prisonniers étaient maintenus en détention sans jugement. » (Côte d’Ivoire. p.77)
- Estonie : « 
Les mesures d’intégration sociale et économiques des réfugiés étaient insuffisantes. » (Estonie. p.99)   
- Ghana : « 
La justice pénale continuait de s’appliquer avec lenteur » et : « Les procédures judiciaires étaient longues et lentes. […] » (Ghana. p.115)
- Inde : « 
Les victimes d’atteintes victimes d’atteintes aux droits humains étaient confrontées à des obstacles dans leur quête de justice, en raison essentiellement à l’inefficacité des institutions et d’un manque de volonté politique. » et : « L’impunité pour les atteintes aux droits humains restait généralisée » (Inde. p. 132 et 134)
- Italie : « 
La violence contre les femmes restait un phénomène très courant. » (Italie. p.157)
- Jamaïque : « 
D’importants retards étaient toujours signalés dans l’administration de la justice. » (Jamaïque. p.158)
- Kenya : « 
Les libertés de réunion et d’expression ont été mises à mal. » (Kenya. p.166)
- Laos : « 
Cette année encore, la liberté d’expression, d’association et de réunion a fait l’objet de restrictions. » (Laos. p.173)
- Libéria :
« Le système judicaire demeurait inefficace. » (Libéria. p.177)
- Malte : « 
Les migrants risquaient d’être arrêtés arbitrairement. » (Malte. p.196)
- Mauritanie : « 
Des restrictions sévères pesaient sur la liberté d’expression, d’association et de réunion. » (Mauritanie. p.199)
- Mongolie : « 
Des avocats et des responsables publics ont déclaré que les procès étaient souvent inéquitables, en particulier quand ils concernaient des représentants de l’État ou des personnalités politiques. Les avocats disposaient de peu de temps pour consulter les dossiers avant d’aller plaider, et l’accès à ces dossiers était limité.» (Mongolie. p.207)
- Monténégro : « 
L’année a été marquée par de nombreuses manifestations contre la politique sociale et économique du gouvernement. » (Monténégro. p.208)
- Mozambique : « 
Le Mozambique maintenait des personnes en détention prolongée sans jugement. La police a procédé à des arrestations et placements en détentions arbitraires. » (Mozambique. p.209)
- Myanmar : « 
Les camps [de personnes déplacées »] étaient surpeuplés et les conditions sanitaires étaient déplorables. » (Myanmar. p.212)
- Nouvelle-Zélande : « 
La pauvreté infantile demeurait élevée. » (Nouvelle-Zélande. p.225)  
- Qatar : « 
La liberté d’expression restait soumise à des restrictions. » (Qatar. p.245)
- Tadjikistan : « 
Les détenus étaient régulièrement interrogés sans qu’un avocat soit présent. » (Tadjikistan. p.306)
- Taïwan : « 
Dans le secteur des médias, le pouvoir des monopoles s’est encore étendu. » (Taïwan. p.308)
- Ukraine : « 
Les peines prononcées par les tribunaux étaient rarement en rapport avec la gravité des faits reprochés. » (Ukraine. p.328) etc…
Ces assertions, [quasi] interchangeables, autant de banalités, ne sont jamais en rien démontrées et, en toute logique, ne peuvent l’être.

XI. Amnesty International ne justifie pas les faits qu’il évoque, ni les sujets qu’il privilégie

Ainsi, on ne peut savoir pourquoi, sur quels fondements, Amnesty International :
- Considère qu’en Afrique du sud, « 
Des fermetures de magasins menacent la sécurité de réfugiés (AFR 53/006/2012) » (Afrique du sud. p.8)
- Évoque, au Danemark, la « 
demande que les policiers portent un numéro de matricule sur leur uniforme ». (Danemark. p.84)
- Note, spécifiquement, en Gambie, l’absence d’ « 
extincteurs » dans les prisons. (Gambie. p.113)
- S’intéresse, en Moldavie, aux « 
poses de prothèses de la hanche sur des patients porteurs de VIH ». (Moldavie. p.206)
- Affirme qu’au Nicaragua, « 
la plupart des victimes de viols et autres violence sexuelles étaient des filles âgée de moins de 17 ans ou moins». (Nicaragua. p.217)
- Semble s’inquiéter, au Népal, du « 
nombre élevé de prolapsus utérin » (6000.000 Népalaises, dont 200.000 nécessitant un traitement chirurgical d’urgence». (Népal. p.217)
- Regrette, au Mexique, que « 
l’année [se soit] achevée sans qu’une base de données des migrants portés disparus soit créée ni que l’identification de corps considérés comme ceux de migrants ait progressé». (Mexique. p.203)
- Fait état des justifications avancées par un commandant général de police après avoir « 
bafoué une décision de justice » (Mozambique. p.210)
- Cite le fait que le Nigeria, « 
a toujours l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde». (Nigeria. p.222)
- Constate, en Norvège, que : « 
Les statistiques sur les cas de viol oud’agression sexuelle signalés n’étaient pas mises à jour régulièrement». (Norvège. p.224)
- Fait état, au Pérou de ce que : « 
la contraception d’urgence n’était prescrite dans aucun centre de santé public ». (Pérou. p.239)
- Semble critiquer, en Russie, le fait que des clients d’un club LGBTI de Tioumen « 
aient été placés dans la même pièce que leurs agresseurs » [lorsqu’ils ont été porter plainte] » (Russie. p.263)
- Affirme qu’au Sierra Leone que « 
les centres de santé » « auraient dû être gratuits. » (Sierra Leone. p.277)
- Fait état, après avoir lu que : « 
le ministre de l’Intérieur du Putland a fermé Radio Horsed » […] du fait que « l’accès au site internet de Horseed Media, propriétaire de radio Horseed a été restreint dans certaines régions du Putland. »  (Somalie. p.284)
- Évoque, au Soudan du Sud, « 
les vols de bétail » (Soudan du sud. p.290)…
* On ne sait non plus pourquoi 
Amnesty International traite des condamnations suivantes et porte les jugements suivants :
- En Corée du sud,
Amnesty International évoque « la condamnation à six mois de d’emprisonnement assortis d’un sursis de deux ans » de Kim Myeong-soo, dans la mesure où on ne sait pourquoi il est poursuivi, ni pourquoi il est condamné, ni sur quels fondements il a « présenté un recours devant la Cour Suprême ». (Corée du Sud. p.76)
- En Ukraine,
Amnesty International évoque une mesure d’amnistie en faveur du policier Serhiy Kovalenko, « au motif qu’il avait un enfant en bas âge » et que «  l’entreprise de bâtiment » de Rouslan Souleïmanov - « poursuivi par le procureur général pour des infractions économiques présumées » - « était convoitée par des concurrents ». (Ukraine. p.328)
- Au Togo,
Amnesty International évoque « Bertin Sama, inculpé de trafic de stupéfiants, mort des suites d’une infection pulmonaire à la prison civile de Lomé » dans la mesure où l’on ne connaît pas le rapport entre les causes de sa mort et sa détention. On sait simplement qu’il « a réclamé des soins à plusieurs reprises et n’a été transféré à l’hôpital que deux jours avant sa mort .» (Togo. p.316)
- En Égypte,
Amnesty International qualifie d’ « avancée historique dans le cadre de la lutte contre l’impunité » le fait que « l’ancien président Moubarak et l’ancien ministre de l’Intérieur, Habib el Adly, ont été jugés responsables en juin de la mort de manifestants et des blessures infligéesà d’autres protestataires durant le soulèvement de 2011, et condamnés à la réclusion à perpétuité. » Et ce, alors que l’on peut lire, juste après cette appréciation que « six hauts responsables des forces de sécurité ont toutefois été inquiétés. » (Égypte. p.87)
- Au Mozambique,
Amnesty International évoque les justifications avancées par des « responsables de la police » concernant « un commandant de police de district » qui avait « frappé une femme enceinte, hospitalisée à la suite des coups reçus ». On ne sait pas non plus comment il est même possible de lire concernant un autre responsable de la police : « En avril, le commandant général de la police a bafoué une décision de justice. Il aurait déclaré qu’il n’avait pas de comptes à rendre au pouvoir judiciaire en ce qui concerne les sanctions infligées aux policiers. » (Mozambique. p.210)

XII. Amnesty International donne la parole aux États, aux gouvernements, à certaines instances, institutions (armée incluse) sans présenter de position critique alternative, pas même la sienne.

Seules le degré de caution ainsi de facto quasiment données à ces diverses formes d’autorités diffère.
Citons en certaines :
- Afrique du sud :
« En décembre, des représentants du ministère de la Justice ont condamné publiquement les crimes motivés par la haine et les violences liées au genre, les assimilant à une atteinte au droit à la vie et à la dignité humaine. »  (Afrique du sud. p.7)  
- Bahreïn : « 
Le 30 octobre, le ministre de l’Intérieur a interdit tous les rassemblements et manifestations en invoquant le fait qu’ils s’accompagnaient d’émeutes, de violences et de destruction de biens, et que les personnes y participant exprimaient leur opposition au gouvernement. Il a précisé que l’interdiction serait maintenue jusqu’à ce que « la sécurité soit rétablie », et que tout contrevenant serait poursuivi. L’interdiction a été levée en décembre et le ministre de l’Intérieur a annoncé un projet de modification du code régissant les réunions publiques, les cortèges et les rassemblements, qui imposait des restrictions au droit à la liberté de réunion. » (Bahreïn. p.34)
- Guinée-Bissau :
« L’armée a déclaré avoir agi en réaction à la présence dans le pays de militaires angolais […] » (Guinée-Bissau. p.123)
- Hongrie :
«  Après ces événements, (attaques conte les Roms par la parti d’extrême droite Jobbik et plusieurs groupes d’autodéfense) le gouvernement s’est engagé à ne plus tolérer de tels agissements et à veiller à ce que les minorités, ethniques ou autres, ne fassent plus l’objet d’actes d’intimidation. » (Hongrie. p.131)  
- Irak :
« La Ligue arabe a tenu son sommet à Bagdad en mars pour la première fois depuis le renversement de Saddam Hussein, en 2003. Les forces de sécurité ont procédé à des arrestations massives dans la capitale avant la réunion, manifestement à titre «préventif». » (Irak. p.141)
- Kirghizistan : « 
Le ministère de l’Intérieur a mené sa propre enquête interne et a conclu que rien ne permettait de dire que des mauvais traitements avaient eu lieu. » (Kirghizistan. p.169)
- Koweït : « 
Le Premier ministre a déclaré à Amnesty International le 18 octobre que le gouvernement allait accorder la nationalité koweïtienne à 34 000 bidun et régler la situation des autres dans un délai de cinq ans. » (Koweït. p.172)
- Royaume Uni : « 
Dans un arrêt rendu en avril, la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que cinq hommes en instance d’extradition vers les États-Unis pour des actes de terrorisme ne risquaient pas d’être torturés ou maltraités s’ils étaient condamnés et incarcérés dans la prison de très haute sécurité de Florence, au Colorado. Les cinq hommes ont été extradés vers les États-Unis le 5 octobre. » (Royaume Uni. p.259)
- Russie : « 
Un haut responsable du Service fédéral de sécurité (FSB) aurait déclaré en octobre que ses services avaient fait fermer une vingtaine d’ONG en Ingouchie, en raison de leurs liens avec des organes de renseignement étrangers. [Il n’aurait cependant fourni aucune précision concernant d’éventuelles charges d’espionnage pesant sur telle ou telle ONG en Ingouchie, ni même cité les noms des organisations frappées par cette mesure.] Il a toutefois indiqué que Machr, une association ingouche connue pour son engagement en faveur des droits humains, était un « agent étranger » toujours en activité. » (Russie. p.263)
- Singapour : « 
Le gouvernement a expliqué que les exécutions seraient suspendues pendant la durée de cette révision. » (Singapour. p.278)
- Togo : « 
Les autorités ont restreint les droits à la liberté d’expression et de réunion en menaçant les défenseurs des droits humains et en interdisant des manifestations. Le gouvernement a affirmé que ces mesures étaient nécessaires au maintien de l’ordre public et à la prévention des risques en matière de sécurité. » (Togo. p.316)
- Trinité et Tobago : « 
Au moins cinq personnes ont été condamnées à mort. Aucune exécution n’a eu lieu. En janvier, le Premier ministre a fait part publiquement de la détermination du gouvernement à appliquer la peine capitale. » (Trinité et Tobago. p.318)
- Turkménistan : « 
Le ministère des Affaires étrangères a annoncé le 4 août que le Code pénal avait été modifié et que la torture était désormais définie comme une infraction pénale. » (Turkménistan. p.322)

XIII. L’arbitraires des critères selon lesquels Amnesty International prend ou non position

Dans de très nombreux cas, il est fait état d’une situation, d’un fait, d’une prise de position, d’un jugement, d’une loi, d’un complot, d’un coup d’état, sans que l’on sache si Amnesty International les considère positivement ou non.
Qu’on en juge :
- Surinam : « 
Une modification de la loi d’amnistie a empêché que soient jugés le président Bouterse et 24 autres personnes, tous accusés de l’exécution extrajudiciaire de 15 opposants politiques en 1982. » (Suriname. p.297)
- Papouasie Nouvelle-Guinée :
« La Cour suprême a rendu en mai un arrêt qualifiant d’illégal le gouvernement de Peter O’Neill, qui avait obtenu le soutien de la majorité au Parlement en août 2011. La Cour demandait que l’ancien Premier ministre Michael Somare soit rétabli dans ses fonctions. Peter O’Neill a refusé d’obéir à cette décision et deux gouvernements rivaux ont alors revendiqué le contrôle du pays. Les juges de la Cour suprême qui s’étaient exprimés dans cette affaire ont été arrêtés pour trahison, mais l’accusation a été abandonnée par la suite. Peter O’Neill et Michael Somare ont finalement formé un gouvernement de coalition en août, au lendemain des élections. » (Papouasie Nouvelle-Guinée. p.235)
- Turquie : « 
En septembre, plus de 300 officiers de l’armée, en exercice et à la retraite, ont été reconnus coupables d’avoir participé à un complot dont le nom de code était « Masse de forgeron » et qui visait à renverser le gouvernement par la force. Le verdict a divisé l’opinion turque entre ceux qui le considéraient comme une victoire contre l’impunité dont bénéficiaient les militaires auteurs de violations des droits humains et d’autres qui affirmaient que les éléments de preuve sur lesquels les condamnations étaient fondées avaient été fabriqués de toutes pièces. » (Turquie. p.323)
- Côte d’Ivoire : « 
Les autorités ont accusé le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, d’avoir organisé ces attaques ; elles ont aussi déclaré avoir déjoué plusieurs tentatives de coup d’État et autres complots visant à déstabiliser le gouvernement. Le FPI a nié ces accusations. » (Côte d’Ivoire. p.77)
- Kenya : « 
Le processus de mise en œuvre des réformes constitutionnelles s’est poursuivi tout au long de l’année, le Parlement adoptant plus de 27 propositions de loi. Cependant, la Commission de mise en œuvre de la Constitution a critiqué certaines de ces propositions, estimant qu’elles n’étaient pas conformes à la Constitution. » (Kenya. p.166)
- Sri Lanka : «
Le Parlement a entamé en décembre une procédure de destitution à l’encontre de la présidente de la Cour suprême, Shirani Bandaranayake. La rapporteuse spéciale des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats a dénoncé cette initiative […] » (Sri Lanka. p. 295)  
- Myanmar : « 
Le Myanmar a adopté en novembre la déclaration des droits humains de l’ANASE mais celle-ci, de l’avis de beaucoup, ne répondait pas aux normes internationales en la matière. » (Myanmar. p.211)

XIV. L’arbitraire d’Amnesty International concernant le choix et le présentation faite des personnes nommées ou non

Ainsi, on ne sait pourquoi et sur quels fondements, « Ebrahim Sharif, Abdulhadi al Khawaja et 11 autres (personnes) » sont qualifiés d’« éminents détracteurs du gouvernement » (Bahreïn. p.34), Mam Sonando est qualifié de « journaliste bien connu » (Cambodge. p.55), Li Wangyang, est seul qualifié de « dissident historique » et d’« ardent défenseur des droits du travail » (Chine. p.63), « Oswaldo Payá Sardiñas » est qualifié de « l’un des défenseurs des droits humains et de la démocratie les plus respectés à Cuba » (Cuba. p.82), pourquoi est-il fait référence à des « prisonniers très en vue » (Erythrée. p.94), pourquoi l’imam Baba Leigh est qualifié de « dignitaire musulman et défenseur des droits humains connu » (Gambie. p.113), Wenceslao Mansogo Alo, médecin, est qualifié de « membre influent de la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS, un parti politique d’opposition) et défenseur des droits humains » (Guinée Équatoriale. p.124), Azimjan Askarov est présenté comme « un défenseur des droits humains en vue » (Kirghizistan.p.169), Sombath Somphone est qualifié de « membre respecté de la société civile » (Laos. p.174), pourquoi certains « chefs de milice », ainsi que certains « responsables » sont qualifiés d’ « influents » (Lybie. p.183), Afrasheem Ali, membre du Parlement, est qualifié d’ « intellectuel musulman très respecté » (Malaisie. p.192), Basma al Kiyumi est qualifiée d’ « éminente avocate » (Oman. p. 226), Obidkhon Nazarov, d’« imam dissident bien connu » (Ouzbékistan. p.230), Hamid Mir de « journaliste chevronné » (Pakistan. p.233), poirquoi certains « militants politiques » sont considérés comme étant « de premier plan » (Russie. p.262), Saïd Afandi d’ « influent religieux musulman [du Dagestan] » (Russie. p.265), le Sheikh Iddy Abassi de « partisan notoire » de Laurent Nkunda […] » (Rwanda. p.267), Faisal Mohammed Saleh de « journaliste de renom » (Soudan. p.287), pourquoi Khalil Maatouq est présenté  comme « un avocat de renom » (Syrie. p.303), et enfin pourquoi est il précisé que Igor Zavadsky est un « célèbre accordéoniste » (Ukraine. p.328)

XV. Les interventions et prises de position d’Amnesty International sont rares et non justifiées6

J’ai relevé, sans que cette présentation soit exhaustive :

a) des décisions concernant les prisonniers d’opinion
Il faut noter le fait qu’
Amnesty International décide que certaines personnes sont considérées par lui comme des « prisonniers d’opinion », sans que l’on sache ni quels sont les critères, ni quelles sont les conséquences, ni ce que signifient les différentes formulations les concernant :
- « 
Amnesty International le [Mam Sonando] considérait comme un prisonnier d’opinion. » (Cambodge. p.55)
- « 
Amnesty International a adopté sept nouveaux prisonniers d’opinion en 2012. Trois ont été remis en liberté sans inculpation. » (Cuba. p.82)
- « 
Amnesty International pensait qu’il (l’Imam Baba Leigh) était détenu par des agents de l’État et le considérait comme un prisonnier d’opinion. » (Gambie. p.112)
- « 
Les avocats Mohammad Ali Dadkhah, Abdolfattah Soltani et Mohammad Seyfzadeh, cofondateurs du Centre de défense des droits humains (CDDH), une organisation fermée sur décision des autorités en 2008, étaient maintenus en détention à la fin de l’année. Amnesty International les considérait comme des prisonniers d’opinion. » (Iran. p.145) Pourquoi sont-ils seuls à l’être, on ne sait.
* « 
Amnesty International le (Vladimir Kozlov) considérait comme un prisonnier d’opinion. Les observateurs indépendants qui ont pu assister à son procès ont déclaré que la présomption d’innocence n’avait pas été respectée et que les preuves à charge ne permettaient pas de conclure à sa culpabilité. » (Kazakhstan. p.164)
b) Intervention dans un procès
- « 
Les déclarations de deux des co-accusés de Victoire Ingabire retenues comme éléments à charge contre elle ont été obtenues à l’issue d’une longue période de détention dans un camp militaire où des cas d’utilisation de la torture contre des détenus pour leur arracher des « aveux » ont été recueillis par Amnesty International. » (Rwanda. p.268)
- Concernant Alberto Patisthan « 
Amnesty International avait fait connaître à cette juridiction sa préoccupation quant au fait qu’il avait été privé du droit à un procès équitable et que sa condamnation était injuste. »  (Mexique. p.204)
- « 
Un observateur d’Amnesty International a assisté au procès de Victoire Ingabire en mars et avril. » (Swaziland. p.299)
c) Intervention dans le cadre d’un processus de décision politique
- « 
Amnesty International est intervenue en tant qu’amicus curiae à l’audience de la Cour Constitutionnelle » (Afrique du sud. p.6)
d) Intervention concernant une enquête en cours
[Concernant un jeune homme (Antonio) « 
abattu par la police » ] : « Des responsables de la police ont indiqué en novembre à des représentants d’Amnesty International qu’une enquête était en cours, mais à la fin de l’année, aucune nouvelle information n’avait été communiquée. »
e) Intervention en matière de publication d’informations
- « 
En mai et en octobre, Amnesty International a publié des informations mettant en évidence des cas de détention illégale, de détention au secret et de disparition forcée. » (Rwanda. p.267)
f) un jugement de valeur
- « 
Amnesty International a jugé peu sévères les peines prononcées face à la gravité des actes commis. » (Concernant le jugement en date du 24 février, de « trois des sept policiers impliqués dans la mort d’Abdelhakim Ajimi au moment de son interpellation, le 9 mai 2008, ont été condamnés à des peines respectives de six, 18 et 24 mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Grasse. » (France. p.109)
g) Des interventions présentés comme ayant produit des effets
- Libéria : « 
Après la publication par Amnesty International, en 2011, d’un rapport sur les conditionscarcérales, le gouvernement a limité l’accès des organisations nationales et internationales aux prisons ainsi qu’aux données les concernant. » (Liberia. p.178)
- Madagascar : « 
À la suite d’un communiqué de presse publié par Amnesty International le 20 novembre, dans lequel l’organisation dénonçait les graves atteintes aux droits humains commises par les forces de sécurité dans le sud du pays et demandait l’ouverture d’une enquête indépendante, le Premier ministre a décide l’instauration d’une commission d’enquête, pilotée par les Nations unies. » + « Amnesty International craignait que ce chiffre ne soit bien en deçà de la réalité. » (Madagascar. p.187)
h) Avec d’autres organisations
- Afrique du sud : « 
Amnesty Internationale et d’autres organisations de la société civile […] ont fourni des éléments d’information et formulé des recommandations, dont certaines ont été acceptées pour renforcer ce texte. (concernant le projet de loi relative à la prévention et à la lutte contre la torture)  (Afrique du sud. p.6)
- « 
Amnesty International et d’autres organisations ont dénoncé en décembre le fait que l’on ne se soit pas assuré de la participation pleine et effective à l’enquête des populations concernées. »  (Canada. p.59)
- « 
Amnesty International et d’autres groupes de défense des droits humains ont contesté la position » (de fermeture des camps de Dadaab et de renvoi de leurs occupants dans le sud de la Somalie) (Kenya. p.168)
-
«  Le 16 février, une délégation conjointe d’Amnesty International et de la Ligue mozambicaine des droits humains a constaté que José Capitine Cossa (également connu sous le nom de Zeca Capetinho Cossa) était incarcéré sans inculpation ni jugement dans la prison de haute sécurité de Machava. Cet homme était détenu depuis plus de 12 ans. Les autorités ont déclaré ne pas savoir pourquoi il était en détention. Le procureur général a fait savoir à Amnesty International en septembre que José Capitine Cossa avait été remis en liberté le 4 de ce mois car sa détention était illégale ; il a précisé qu’une information judiciaire avait été ouverte. Les responsabilités n’avaient pas été établies à la fin de l’année et aucune indemnisation n’avait été versée à José Capitine Cossa pour son arrestation et sa détention illégales. » (Mozambique. p.210)
- « 
En 2012, le Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo [ONU] et plusieurs ONG internationales, dont Amnesty International, ont apporté la preuve de l’aide prodiguée au M23 par le Rwanda […] » (République démocratique du Congo. p.249) …

XVI.Les jugements d’Amnesty International, toutes causes confondues, relèvent le plus souvent de l’euphémisme et n’engagent que peu sa responsabilité  

a) Dans la plupart des situations évoquées, Amnesty International s’affirme « préoccupée », selon ces diverses formulations :
- « Le gouvernement a présenté en avril un projet de politique nationale du logement, une première dans ce domaine. Amnesty International était préoccupée, entre autres, par l’absence d’une dimension des droits humains dans ce document, et par la non-prise en compte de la question des expulsions forcées.» (Haïti. p.128)  
- « 
La situation demeurait préoccupante » (Liberté d’expression) (Guinée. p.122)
- « 
La situation en matière de sécurité publique demeurait préoccupante. » (Guatemala. p.119)
- « 
Les carences de la protection accordée aux victimes et aux témoins étaient préoccupantes. » (Timor Leste. p.315)
- « 
Le racisme au sein du système pénal demeurait un motif de préoccupation. » (Autriche. p.27)
-
« Amnesty International demeurait également préoccupée par des cas de mort dans des circonstances suspectes et par l’incapacité des autorités à garantir l’ouverture d’enquêtes indépendantes et le respect de l’obligation de rendre des comptes. »
- « 
L’absence de processus de consultation approprié des peuples indigènes demeurait un motif de préoccupation. » (Pérou. p.238)
- « 
La réticence du ministère de la Défense à coopérer pleinement et à divulguer les informations sur les cas demeurait un motif de préoccupation. » (Pérou. p.240)
-  « 
L’absence de cadre légal pour la protection des personnes LGBTI constituait toujours un motif de préoccupation. » (Bahamas. p.31)
-
« Le recours excessif à la force dont se seraient rendues coupables les forces de sécurité demeurait un motif de préoccupation. » (Panama. p.234)
- « 
Les violences sexuelles faites aux femmes et aux filles constituaient toujours un motif de préoccupation. » (Jamaïque. p.159)
- « 
La détention de migrants vulnérables demeurait un sujet de préoccupation. » (Danemark. p.84)
- « 
Le fait que des garçons de 17 ans puissent continuer à être incarcérés à l’Institution Saint Patrick – en attendant l’ouverture d’un nouveau centre de détention pour mineurs prévue pour 2014 - […] restait source de préoccupation. » (Irlande. p.149)
- « 
Quarante-trois hommes ont été exécutés en 2012 et la cruauté des conditions de détention demeurait préoccupante. »+ « L’utilisation de la force meurtrière dans le cadre de la lutte contre le terrorisme restait source de profonde préoccupation, tout comme les informations persistantes faisant état d’un recours à une force excessive lors d’opérations de maintien de l’ordre. » (États-Unis. p.99)
- « 
Les conditions d’accueil des enfants demandeurs d’asile demeuraient préoccupantes. » (Norvège. p.223)
- « 
Amnesty International demeurait également préoccupée par des cas de mort dans des circonstances suspectes […] » (Swaziland. p.299)
- « 
Les expulsions forcées […] restaient très préoccupantes. » (Brésil. p.45)
- « 
Les violences liées au genre demeuraient un grave motif de préoccupation. » (Namibie. p.215)
- « 
La violence domestique demeurait un grave motif de préoccupation. » (Portugal. p.245)
- « 
La question de l’utilisation des armes à feu par la police était également un motif de préoccupation. » + « L’absence de toute autre donnée officielle précise concernant les actes de violence, en particulier les blessures par armes à feu, demeurait préoccupante. » (Venezuela. p.332)

b) Amnesty International peut aussi affirmer son inquiétude :
- « L’acquittement d’un « homme (un civil) accusé de meurtre par un tribunal militaire » […] soulevait des inquiétudes. » (Chili. p.61)
- « 
Amnesty International s’est inquiétée de la discrimination basée sur l’origine ethnique supposée des personnes, (les réfugiés, demandeurs d’asile et migrants) soulignant que cette discrimination allait nourrir la xénophobie. » (Grèce. p.118)
- « 
L’impunité de la justice […] restait un grave sujet d’inquiétude. » (Papouasie-Nouvelle-Guinée. p.235)
- « 
Le recours à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements était toujours un motif d’inquiétude. » (Swaziland.  p.299)
-  « 
L’ancien chef de l’État s’était vu refuser en mai sa remise en liberté sous caution au motif que les éléments de preuve favorables étaient insuffisants, ce qui avait conduit Amnesty International à s’inquiéter du caractère arbitraire de sa détention. Il a été libéré peu après. » (Mongolie. p.207)

c) Amnesty international peut enfin considérer qu’il existe « un problème », diversement qualifié :
- « L’impunité en matière de torture et autres mauvais traitements restait un problème majeur » (Moldavie. p.206)
- « 
La violence contre les femmes et les filles restait un problème grave, prenant notamment la forme de brutalités domestiques ou de viols et autres sévices sexuels. » (Nigéria. p.223)

XVII. Amnesty International se soucie peu des droits humains ‘à l’unité’

Il est souvent question de chiffres dans le Rapport d’Amnesty international sans que l’on n’en comprenne la logique, les raisons, ni n’en connaissant par ailleurs les sources. Il est fait état, par exemple, « d’une femme d’affaires, [reconnue coupable de ‘collecte frauduleuses de fonds’ et dont la condamnation à mort a été annulée] » ; (Chine. p.64) ; de « trois agents de l’État incarcérés » (Mexique. p.203) ; de la libération de « 6 rebelles capturés par les forces de sécurité en échange de deux touristes italiens ‘relâchés’ » (Inde. p.133) ; de « 13 détenus arrêtés lors de manifestations en avril 2011» (Tunisie. p.319) ; de « 34 femmes » [tuées par un homme] » (Swaziland. p.299) ; de « 40 migrants [qui seraient montés dans un train de marchandises et qui auraient été enlevés]» (Mexique. p.203,204) ; de « 60 personnes tuées lors d’affrontements » (Nigeria. p.221) ; de « 129 prisonniers exécutés » (dont 34 « le même jour ») (Irak. p.143) ; de « 166 hommes toujours détenus à Guantanamo » (États-Unis. p.99) ; de « 500 membres armés du PKK [que l‘armée affirme avoir ‘neutralisé’] » (Turquie. p.323) ; de « 2.023 personnes arrivées par la mer à Malte » (Malte. p.196) ; de « 2126 cas signalés de disparition forcée » (Mexique. p.203) ; de « 3.200 personnes - membres des forces de sécurité et maoïstes - tuées dans l’Etat du Chhattisgarth) » (Inde. p.133) ; de « 4.500 Palestiniens » [en prison en Israël] » (Israël et Territoires palestiniens occupés. p.150) ; de « 7633 demandeurs d’asile et réfugiés au 30 octobre 2012, dont 797 enfants détenus en Australie » (Australie. p.24) ; de « 64.514 infractions recensées (viols compris) entre avril 2011 et mars 2012 » (Afrique du sud. p.7) ; de « 320.000 personnes [déplacées] » (Haïti. p.127), du « déplacement temporaire de 400.000 personnes » (Inde.p.133) …
Mais on lit, en sus - sans oublier les innombrables « 
les…» et « des ..» pas plus justifiés - qu’il est question :
* d’« environ » […] :
- « environ 10.000 personnes disparues » (Bosnie-Herzégovine. p.45)
- « 
environ 15.000 personnes déplacées » (Nigeria. p.221)
- « 
58.000 personnes environ (toujours déplacées) » (Lybie. p.182)
- « 
environ 160 000 Ivoiriens [qui] n’avaient toujours pas regagné leur foyer, à la fin de l’année » (Côte d’Ivoire. p.78)
* d’« un certain nombre » […] :
- « 
un certain nombre [de migrants] étaient la proie de trafiquants d’êtres humains» (Égypte. p.85)
- « 
un certain nombre de [manifestations] » (Russie. p.263)
* de « quelque » […] :
- « quelque 160 personnes qui sont mortes au cours de ces événements, d’après les chiffres officiels [mais le nombre réel de victimes pourrait être bien plus élevé]» (Myanmar. p.212, 213)
- « 
quelque 300 membres de la RENAMO (Résistance nationale Mozambicaine) [concernant une « fusillade avec la police »] » (Mozambique. p.209)
- « 
quelque 80 000 [personnes] déplacées à l’intérieur du pays » (Côte d’Ivoire. p.78)
* de « plusieurs » […] :
- « 
plusieurs personnes, étrangères pour certaines, [enlevés par des groupes armés] » (Niger. p.219)
- « 
plusieurs dizaines de personnes [qui avaient critiqué pacifiquement le gouvernement […] maintenus en détention ]» (Iran. p.145)
-  « 
plusieurs centaines de membres [de la milice] » (Inde. p.133)
- « 
plusieurs centaines de prisonniers condamnés à mort, au moins 79 personnes exécutées » (Arabie saoudite. p.17)
- « 
plusieurs centaines de personnes (maintenues en détention)» (Mozambique. p.211)  
- « 
plusieurs milliers hébergés dans des camps » (Lybie. p.182)
-
« plusieurs milliers de sympathisants du parti Jobbik » (Hongrie. p.131)
- « 
plusieurs dizaines de milliers de personnes » (Zimbabwe. p.342)
- Et même, « 
plusieurs centaines de communautés » (Brésil. p.47)
* de « dizaines, quinzaine, centaine, milliers, dizaines de milliers » :
- « de l’homicide de plusieurs dizaines de manifestants le 18 mars 2011 à Sanaa » (Yémen p.337)
- « 
une quinzaine de militants politiques, d’opposants aux activités minières et de membres de leur famille, ainsi que six journalistes au moins, victimes d’homicides illégaux » (Philippines. p.240)
- « 
des soldats […] ont violé une quinzaine de femmes » (République Centrafricaine. p.248)
- « 
une centaine de personnes » [avaient] « un statut d’apatrides. » (Qatar. p.246)
- « 
des centaines de personnes [blessées ou tuées dans des attentats-suicides revendiqués par Al Shabab] » (Somalie. p.283)
- «
des centaines d’autres tamouls [étaient toujours en détention administrative] » (Sri Lanka. p.293)
- « 
de plusieurs centaines d’entre eux [les migrants clandestins] qui ont trouvé la mort [sur certaines portions de la frontière avec le Mexique] » (États-Unis. p.102)  -
- «
des milliers de famille [vivaient toujours dans des quartiers d’habitats précaires (bidonvilles) » (Égypte. p.85)  
- « 
des dizaines de milliers de personnes [avaient participé à des manifestations dans de nombreux États » (Nigeria. p.219)
- « 
des dizaines de milliers de personnes déplacées n’avaient cependant toujours pas pu regagner leur domicile ou s’installer durablement ailleurs à la fin de l’année. » (Sri Lanka. p.295)
- « 
des centaines de milliers de personnes [contraintes à quitter leur foyer] » (Somalie. p.284)…
* d’« autour de » […]  :
- « autour de 3200 Roms et Askhalis du Kosovo » (Monténégro. p.209)
- « 
autour de 900 victimes » (Haïti. p.127)
* de « près de » […] :
- « près de 700 personnes, des réfugiés et demandeurs d’asile éthiopiens » (Afrique du sud. p.7)
- « 
près de 500 anciens membres des LTE [emprisonnés] » (Sri Lanka. p.293)
- « 
près de 1,3 million de somaliens [déplacés] » (Somalie. p.284)
- « 
près de 60 000 autres [personnes qui] avaient trouvé refuge au Liberia. » (Côte d’Ivoire. p.78)
* de «nombreux », de « très nombreuses [personnes] »  […] :
- « de nombreux civils [qui] ont été tués » [pendant l’offensive militaire qui a duré 8 jours] » (Autorité Palestinienne. p.25)
- « 
de nombreux civils [qui] ont été tués [par des agents de l’Etat pour des vols de bétail] » (Madagascar. p.187)
- « 
de nombreux détenus en attente de jugement [étaient maintenus derrière les barreaux] » (Nigeria. p.221)
- « 
de très nombreuses personnes [ont été tuées en toute illégalité par la police ou la Force d’intervention conjointe (FTJ)] » (Nigeria. p.220)
* d’« au moins » […] :
- « 
six journalistes au moins [abattus]» (Philippines. p.240)
- « 
au moins six personnes [ont été tuées par les forces de sécurité]» (Sénégal. p.271)
- « 
I0 personnes au moins -des lycéens en majorité - ont été tués » (Soudan. p.287)
- « 
au moins 13 corps de jeunes femmes et de jeunes filles [ont été retrouvés] » (Mexique. p.205)
-
« au moins 63 exécutions ont eu lieu en public » (Iran. p.148)
- « 
au moins 70 journalistes [ayant déclaré avoir été agressés] »  (Ouganda. p.227)
- « 
au moins 79 prisonniers (52 Saoudiens et 27 étrangers, peut-être plus) exécutés, dans la plupart des cas en public. » (Arabie saoudite. p.19)
- « 
au moins 250 personnes tuées […] Amnesty International craignait que ce chiffre ne soit bien en de ça de la réalité]» (Madagascar. p.187)
- « 
au moins 340 personnes tuées dans les affrontements entre groupes armés maoïstes et forces de sécurité » (Inde. p.132)
- « 
au moins 25.000 cas d’enlèvements » et « au moins 15.921 corps [qui n’avaient pas été identifiés »]   (Mexique. p.203 )
- « 
au moins 212 000 personnes se sont retrouvées sans abri [et 169 ont été tuées] [« suite à des inondations]» (Corée du Nord. p.74)
- « 
au moins 50.000 personnes [ont été poussés à se réfugier au Niger…après la crise qui a suivi la tentative de coup d’État militaire au Mali » (Niger. p.218)
* de « plus de » […] :
- « plus de 20 commerçants (ou proches de commerçants) asiatiques [enlevés à Maputo] » (Mozambique. p.209)
- « 
plus de 60 personnes tuées lors d’affrontements [entre éleveurs fulanis et des villageois]  » (Nigeria. p.221)
- « 
plus de 200 prisonniers [étaient sous le coup d’une condamnation à mort] » (Soudan du sud. p.292)
- « 
plus de 300 officiers de l’armée [reconnus coupables d’avoir participé à un complot] » (Turquie. p.323)
- « 
plus de 300 personnes [dont la mort a été causée par des inondations] » (Nigeria. p.220)
- « 
plus de 1400 cadavres [découverts dans des fosses communes] » (Mexique. p.203)
- « 
plus de 8 300 personnes étaient toujours sous le coup d’une sentence capitale, dans certains cas depuis 20 à 30 ans » (Pakistan. p.234)
- « 
plus de 8500 détenus [étaient remis en liberté] » (Myanmar. p.214)
- « 
plus de 15.000 foyers [installées dans des camps de fortune pour personnes déplacées] » (Haïti. p.127)
- « 
il manquait plus de 200.000 places dans les établissements pénitentiaires » (Brésil. p.47)
- « 
plus de 320.000 personnes [s’étaient retrouvées sans abri] » (Haïti. p.127)
- « 
plus de 400.000 personnes étaient déplacés » (Mali. p.193
- « 
plus de 400.000 personnes étaient toujours déplacées » (Myanmar. p.212)
* de « dizaines, quinzaine, centaine, milliers, dizaines de milliers » :
- « Soixante-dix-neuf hommes ont été inculpés pour l’homicide de plusieurs dizaines de manifestants le 18 mars 2011 à Sanaa » (Yémen. p.337)
- « 
des soldats […] ont violé une quinzaine de femmes » (République Centrafricaine. p.248)
- « 
une centaine de personnes [avaient]  un statut d’apatrides. » (Qatar. p.246)
- « 
des centaines de personnes [blessées ou tuées dans des attentats-suicides revendiqués par Al Shabab] » (Somalie. p.283)
- «
des centaines d’autres tamouls [étaient toujours en détention administrative] » (Sri Lanka. p.293)
- « 
de plusieurs centaines d’entre eux [les migrants clandestins] qui ont trouvé la mort [sur certaines portions de la frontière avec le Mexique] » (États-Unis. p.102)
- «
des milliers de famille [vivaient toujours dans des quartiers d’habitats précaires (bidonvilles) » (Égypte. p.85)  
- « 
des dizaines de milliers de personnes [avaient participé à des manifestations dans de nombreux États » (Nigeria. p.219)
- « 
des dizaines de milliers de personnes déplacées n’avaient cependant toujours pas pu regagner leur domicile ou s’installer durablement ailleurs à la fin de l’année. » (Sri Lanka. p.295)
- « 
des centaines de milliers de personnes [contraintes à quitter leur foyer] » (Somalie. p.284)…

XVIII. Amnesty International ne pose aucune revendication, pas même de recommandation

Amnesty Internationale ne pose aucune revendication, et ce, pas même concernant l’abolition de la peine de mort dont la position des pays la concernant n’est même plus connue. Rappelons sur ce point, que dans tous les Rapports antérieurs, on pouvait - à tout le moins savoir si - selon Amnesty International, les pays la maintenaient, l’avaient abolie, ou abolie en pratique. Ce n’est même plus le cas.
Il fut un temps où
Amnesty international posait des « recommandations ». 7Il Ce n’est plus le cas.

XIX. Enfin, un dernier constat : Amnesty International ne [se] pose aucune question

Amnesty International ne [se] pose aucune question. On peut là encore rappeler qu’il n’en a pas toujours été ainsi. On pouvait lire en 2000, un éditorial de Pierre Sané, Secrétaire général d’Amnesty international, intitulé : « Faire la guerre au nom des droits humains ? » 8

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Notes de bas de page

1 En cas d’erreurs, je serais heureuse d’en être informée : elles seront intégrées et le texte sera modifié.

2  L’intitulé de cette convention est erroné : Il s’agit de la « convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. »

3  L’intitulé de cette convention est erroné : Il s’agit de la « convention internationale sur l’élimination de toutesles formes de discrimination à l’égard desfemmes »

4  Le « comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a pour rôle de suivre la mise en œuvre de la Convention par les Etats parties. »  

5  Un substantif est une unité lexicale (généralement un mot) qui désigne une chose ou une notion par elle-même. Autrement dit, c'est un mot qui tient une fonction de nom dans une phrase. (Wikipedia)

6  Dans les rapports antérieurs, cette recension (non exhaustive) à laquelle j’ai procédée était effectuée par Amnesty International, dans une rubrique intitulée : « Action d’Amnesty international » suivi de : « Le travail de pression d’Amnesty International auprès des organisations intergouvernementales ». Cf. Rapport 2000 p. 388 à 395 et 400 à 404.

7 Rapport d’Amnesty International. 2000. p.8, 9.

8 Rapport d’Amnesty International. 2000. p.10  


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