À la recherche du patriarcat…
L’abécédaire féministe, profondément revu, comporte dorénavant 26.268 items et 23 rubriques : I. Culture (1150) ; II. Droit (449) ; III. Êtres humains (1434) ; IV. Corps (647) ; V. Enfants (367) ; VI. Femmes (3500) ; VII. Hommes (1768) ; VIII. Relations entre êtres humains (969) ; IX. Famille (660) ; X. Féminisme (496) ; XI. Justice (1121) ; XII. Langage (1177) ; XIII. Patriarcat (854) ; XIV Penser (1807) ; XV. Politique (2850) ; XVI. Pornographie (180) ; XVII. Proxénétisme (504) ; XVIII. « Sciences » sociales (780) ; XIX. Démographie (36) ; XX. Économie (1247) ; XXI. Histoire (990) ; XXII. Sexes [Sexualité, Sexisme…] (287) ; XXIII. Violences (738) … et continuera d’évoluer.
* Ajout. Depuis le 11 juillet 2023. XXIV. Dialogues (2253)
23 décembre 2024
Cf. Hommes : https://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=1205&mode=last
VI. Femmes
En noir. Nouveaux Items (et modifiés)
I. Femme : Femme (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Par ordre alphabétique ; Femme ; Femme (« Assistante ») ; Femme (Avare) ; Femme (Aveuglement) ; Femme (« Avoir » une) ; Femme (« Au minimum ») ; Femme (« Bijou ») ; Femme (« Bon morceau ») ; Femme (« Bonne sœur») ; Femme (Caïn) ; Femme (« Castratrice ») ; Femme (« Charogne ») ; Femme (Chaste) ; Femme (« Chef d’œuvre ») ; Femme (« Cigare-tte ») ; Femme (« Cire ») ; Femme (« Coût ») ; Femme (« Cul ») ; Femme (« Culottée ») ; Femme (Culpabilité) ; Femme (D’Eaubonne Françoise) ; Femme (Définition) ; Femme (« Démodée ») ; Femme (« Dépendante ») ; Femme (Désespérée) ; Femme (Dickens Charles) ; Femme (Distraction) ; Femme (« Dure ») ; Femme (Effrontée) ; Femme (Égérie) ; Femme (Égoïsme) ; Femme (Elle) ; Femme (« Embonpoint ») ; Femme (« Emplette ») ; Femme (« Épave humaine ») ; Femme (« Étoffe ») ; Femme (Être) ; Femme (Expiation) ; Femme (Faire-valoir) ; Femme (« Fautive ») ; Femme (Fierté) ; Femme (« Flèche ») ; Femme (Franche) ; Femme (Freud Sigmund) ; Femme (« Fruit vert ») ; Femme (« Idée ») ; Femme (« Gentille ») ; Femme (« Gagne-pain ») ; Femme (« Garçonne ») ; Femme (Honneur) ; Femmes (Holocauste) ; Femme (Hugo Victor) ; Femme (« Idéale ») ; Femme (« Idiote ») ; Femme (« Imprenable ») ; Femme (« Infâme ») ; Femme (« Insatiable») ; Femme (« Instrument ») ; Femme (« Intérieur d’ ») ; Femme (« Irresponsable ») ; Femme (Jolie) ; Femme (« L’Encyclopédie ») ; Femme (Libération) ; Femme (Licence) ; Femme (Lily) ; Femme (Livres) ; Femme (« Manquée ») ; Femme (« Marchepied ») ; Femme (« Martyre chrétienne ») ; Femme (Masturbation) ; Femme (« Matière vivante ») ; Femme (« Mécanique ») ; Femme (« Météore ») ; Femme (Michelet Jules) ; Femme (Misère) ; Femme (Moi) ; Femme (« Morceau ») ; Femme (Nature) ; Femme (Naturalisée) ; Femme (« Négresse ») ; Femme (Nerveuse) ; Femme (« Occasion ») ; Femme (« On n’en a pas ») ; Femme (« Page blanche ») ; Femme (« Os de seiche ») ; Femme (« Pâte ») ; Femme (Paysage) ; Femme (Pensée) ; Femme (Portait) ; Femme (« Présent ») ; Femme (Procréation) ; Femme (« Pygmalion ») ; Femme (« Quelque chose ») ; Femme (Qu’une…) ; Femme (« Racée ») ; Femme (Racine) ; Femme (« Réceptacle ») : Femme (« Religion terrestre ») ; Femme (Renoncement) ; Femme (Résignée) ; Femme (Respectée) ; Femme (Ridicule) ; Femme (« Rocher ») ; Femme (« Rolls-Royce ») ; Femme (« Roue ») ; Femme (« Salade de fruit ») ; Femme (Secret) ; Femme (Sénèque) ; Femme (Sensibilité) ; Femme (« Sereine ») ; Femme (« Serrure ») ; Femme (« Soutenir ») ; Femme (Suicide) ; Femme (Suppliante) ; Femme (Taille) ; Femme (Territoire) ; Femme (Torturée) ; Femme (Trahison) ; Femme (« Tout-court ») ; Femme (« Tueuse ») ; Femme (« Une femme et un noir ») ; Femme (« Vendue ») ; Femme (« Vénéneuse ») ; Femme (Vérole) ; Femme (Vierge) ; Femme (Voltaire) ; (134)
II. Femmes (Artistes) : Par ordre alphabétique Abba (Marta) ; Actrices (1) Par ordre chronologique (1) ; Actrices françaises (d’antan) ; Adjani (Isabelle) ; Akerman (Chantal) ; Alain (Marie-Claire) ; Anémone ; Ardant (Fanny) ; Arletty (1, 2, 3) ; Bacall (Lauren) ; Barbara (1, 2, 3) ; Bardot (Brigitte) (1, 2) ; Bell (Marie) ; Bellon (Yannick) ; Berganza (Teresa) ; Bernhardt (Sarah) ; Bonheur (Rosa) (1, 2) ; Boulanger (Nadia) ; Bourgeois (Louise) (1, 2) ; Callas (Maria) ; Capri (Agnès) (1, 2) ; Carol (Martine) ; Casarès (Maria) (1, 2) ; Célarié (Clémentine) ; Chanteuses algériennes (d’antan) ; Chanteuses françaises (d'antan) ; Clairon (Mademoiselle) (1, 2) ; Claudel (Camille) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Claudel (Camille) / Rodin (Auguste) ; Cousturier (Lucie) ; Damia (1, 2) ; Dietrich (Marlène) (1, 2, 3) ; Dorval (Marie) ; Dubost (Paulette) ; Duc (Hélène) ; Duncan (Isadora) ; Dupré (Catherine, dite Mademoiselle de Seine) ; Duse (Eleonora) ; Fernandez (Esperanza) ; Ferrier (Kathleen) (1, 2) ; Feuillère (Edwige) ; Fontaine (Brigitte) ; Forestier (Sara) ; Foucher (Adèle) ; Fréhel ; Gardin (Blanche) ; Goya (Chantal) ; Giraud (Marie-Louise) ; Grimaud (Hélène) ; Guy (Alice) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Holiday (Billie) ; Juliette ; Huppert (Isabelle) ; Kaplan (Nelly) ; Kauffmann (Angelica) ; Khaltoum (Oum) ; Khalo (Frida) ; Malibran (Maria) ; Lecouvreur (Adrienne) ; Lens (Aline de) ; Lubin (Germaine) ; Magny (Colette) ; Mairesse (Valérie) ; Makeba (Myriam) ; Mercouri (Melina) ; Mergault (Isabelle) ; Messager (Annette) ; Monteiller (Chantal) (1, 2) ; Monroe (Marilyn) ; Moreno (Marguerite) ; Moreau (Yolande) ; Morisot (Berthe) ; Neel (Alice) ; Neher (Carola) ; Piaf (Édith) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Presle (Micheline) ; Rama (Carol) (1, 2) ; Réjane ; Reinette l’Oranaise ; Rego (Paula) ; Renaud (Madeleine) (1, 2) ; Roget (Henriette) ; Saint Phalle (Niki de) (1, 2) ; Salomon (Charlotte) ; Sauvage (Catherine) ; Séraphine Louis (ou : Séraphine de Senlis) ; Seydoux (Laura) ; Seyrig (Delphine) (1, 2) ; Schumann (Clara) ; Solidor (Suzy) ; Sorel (Cécile) ; Streisand (Barbara [Barbra]) ; Sylvestre (Anne) ; Vaucaire (Cora) (1, 2) ; Varda (Agnès) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Viardot (Pauline) (1, 2) ; Vigée-Lebrun (Élisabeth) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Yamina ; (131)
III. Femmes (Écrivaines) : Femmes (Écrivaines) (1, 2) ; Par ordre alphabétique Akhmatova (Anna) ; Allart de Méritens (Hortense) (1, 2) ; Aubenas (Florence) ; Audoux (Marguerite) ; Austen (Jane) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Azzeddine (Saphia) ; Barthélémy-Madaule (Madeleine) ; Beck (Béatrix) ; Belot (Octavie) (1, 2, 3) ; Bernard (Catherine) ; Bespaloff (Rachel) ; Brontë (Charlotte) (1, 2) ; Brontë (Charlotte et Emily) ; Cardinal (Marie) (1, 2) ; Charles-Roux (Edmonde) ; Charrière (Isabelle de) ; Chauvet (Marie) (1, 2) ; Colet (Louise) (1, 2, 3, 4) ; Colette ; Colette (et Willy) (1, 2, 3) ; Compton-Burnett (Ivy) ; Delay (Florence) ; Delcourt (Marie) ; Desbordes-Valmore (Marceline) ; Dickinson (Emily) (1, 2) ; Dormoy (Marie) ; Eliot (George) ; Ferrante Elena) (1, 2) ; Fitzgerald (Zelda) ; Fouillée (Augustine) ; France Culture ; Graffigny (Françoise de) (1, 2, 3) ; Huber (Marie) ; Huch (Ricarda) ; Lagerlöf (Selma) ; Lambert (Madame de) (1, 2) ; Launoy (Marie-Catherine de) ; Mallet-Joris (Françoise) ; Malraux (Clara) ; Monnet (Anne-Marie) ; Montagu (Mary Mortley) ; Nothomb (Nathalie) ; O’Connor (Flannery) ; Pore[t]te (Marguerite) ; Rachilde (1, 2) ; Riccoboni (Marie-Jeanne) ; Radcliffe (Anne) ; Rochefort (Christiane) (1, 2) ; Roland (Madame) (1, 2, 3) ; Sablé (Madeleine de) ; Sainte-Soline (Claire) ; Sand (George) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14) ; Sapienza (Goliarda) ; Sarraute (Nathalie) ; Ségur (Sophie de) ; Shelley (Mary) ; Staël (Germaine de) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Torres (Tereska) ; Toussaint-Samson (Adèle) ; Tsvetaieva (Marina) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Vilmorin (Louise de) (1, 2, 3) ; Wharton (Edith) (1, 2) ; Wheatley (Phyllis) (1, 2) ; Wordsworth (Dorothy) ; (113)
IV. Femmes (Épouses (de) : Femmes (Épouses) (1, 2, 3, 4, 5) ; Par ordre alphabétique Agacinski (Sylviane) ; Agutte (Georgette) ; Aron (Suzanne) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Bernanos (Jeanne) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Beuve-Méry (Prénom inconnu) ; Blanqui (Suzanne-Amélie) ; Bloy (Anne-Marie) ; Blum (Lise) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Boudet (Paulette) ; Bourbon-Siciles (Marie-Amélie) ; Bourget (Minnie) ; Brossolette (Gilberte) ; Ceausescu (Elena) ; Chirac (Bernadette) (1, 2) ; Claudel (Reine) ; Clésinger-Sand (Solange) ; Compton-Burnett (Ivy) (1, 2) ; Comtesse Almaviva ; Daudet (Julia) ; Derrida (Marguerite) (1, 2) ; Gaulle De (Yvonne) (1, 2, 3) ; Destouches (Lucette) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Dolto (Françoise) ; Dreyfus (Lucie) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Duplantier (Raymond) ; Fillon (Penelope) (1, 2, 3) ; Freud (Martha) (1, 2, 3) ; Galese (Marie de) ; Gide (Madeleine) (1, 2, 3, 4, 5) ; Gisserot (Hélène) ; Gorbatchev (Raïssa) ; Gramsci (Iulca) ; Groult (Benoîte) ; Guérin (Marie) ; Guilloux (Renée) ; Hegel (Maria) ; Hitchcock (Alma) ; Hugo (Adèle) ; Janin (Adèle) ; Juppé (Isabelle) (1, 2) ; Kennedy (Jacqueline) ; Khrouchtchev (Nina) ; Kristeva (Julia) ; Kroupskaïa (Nadejda) (1, 2, 3, 4) ; Labori (Marguerite) ; Laclos (Marie-Solange de) ; Lang (Monique) ; Latour (Chantal) ; Lessing (Doris) ; Levasseur (Thérèse) ; Lévi-Strauss (Dina) (1, 2) ; Linder (Ninette) ; Littré (Pauline) ; Maitron (Marcelle) ; Macron (Brigitte) ; Malraux (André) ; Malraux (Clara) ; Mann (Katia) (1, 2, 3, 4, 5) ; Mauriac (Jeanne) ; Mauvillon (Madame) ; Marx (Jenny) (1, 2) ; Michelet (Athénaïs) (1, 2) ; Mitterrand (Danielle) ; Montaigne (Chassaigne Françoise de) ; Nietzsche (Friedrich) ; Orwell (George) ; Pasteur (Prénom inconnu) ; Péguy (Charlotte, Françoise) (1, 2, 3) ; (Épouses de) Policiers ; (Épouses de) Prisonniers politiques ; Pompidou (Claude) ; Poutine (Lioudmila) ; Quinet (Hermione) ; Reagan (Nancy) ; Régnier de (Marie) ; Rocard (Michèle) ; Roland (Madame) ; Rolland (Maria) ; Roosevelt (Eleanor) ; Roy (Tatiana) (1, 2) ; Ruiz (Valeria) ; Sinatra (Barbara) ; Soljenitsyne (Natalia) ; Stendhal ; Tirole (Nathalie) ; Tocqueville (Marie de) (1, 2, 3) ; Tolstoï (Sophie) (1, 2) ; Triolet (Elsa) ; Trotsky (Natalia) (1, 2, 3) ; Trump (Melania) ; Vaux de (Clotilde) ; Verlaine (Mathilde) ; Wilde (Constance) ; Woolf (Virginia) ; Zay (Madeleine) ; Zola (Alexandrine) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; (151)
V. Femmes (Journalistes) : Femmes Journalistes (1, 2, 3) ; Par ordre alphabétique Adler (Laure) ; Broué (Caroline) (1, 2) ; Caster (Sylvie) ; (Fronde La) ; Gesbert (Patricia) ; Giroud (Françoise) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Manceaux (Michèle) ; Ockrent (Christine) (1, 2) ; Saint-André (Alix de) ; Sarraute (Claude) ; Taro (Gerda) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; (20)
VI. Femmes (Mères) : Femme (Mères) (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Par ordre alphabétique Abderrhaim (Souad) ; Aboulker (Isabelle) ; Admirable ; Akerman (Chantal) ; Agout (Marie d’) ; Agrippine ; Aron (Raymond) ; Assistance publique ; Balzac (Honoré de) (1, 2) ; Beaunez (Catherine) ; Berr (Hélène) ; Blanqui (Auguste) ; Blum (Léon) ; Brigitte ; Burkhart (Christiana) ; Calamity (Jane) ; Capek (Karel) ; Catherine II ; Céline (Louis-Ferdinand) (1, 2, 3, 4, 5) ; Chaperons ; Charlotte de Prusse ; Chine (Début du XXème siècle) ; Claudel (Louise-Athanaïse) ; Collin (Françoise) ; Compton-Burnett (Ivy) (1, 2, 3) ; Darlan (Eva) ; D’Eaubonne (Françoise) ; De Gaulle (Charles) ; Degenfeld (Louise de) ; Dhavernas (Odile) ; Duc d’Enghien ; Duncan (Isadora) ; Eichmann (Adolf) ; Emmanuelle (Sœur) ; Ferrante (Elena) ; Fillon (Penelope) ; Giroud (Françoise) ; Goldoni (Carlo) ; Goncourt (Edmond et Jules de) ; (G.P.A) ; Halimi (Gisèle) ; Hugo (Victor) (1, 2) ; Kautsky (Karl) ; Kazan (Elia) ; Khalo (Frida) ; Klein (Mélanie) ; Lacordaire (Jean-Baptiste Henri) ; Léautaud (Paul) ; Lefebvre (Catherine) ; Le Goff (Jacques) ; Le Pen (Marine) ; Lessing (Doris) ; Levasseur (Thérèse) ; Marie-Antoinette ; (Marivaux) (1, 2, 3) ; Mountbatten (Edwina) ; « Martyre » ; Mauriac (François) (1, 2) ; Monde (Le) ; Monica ; Napoléon Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Oldenbourg (Zoe) ; Péguy (Charles) ; Rilke (Rainer Maria) ; Rocancourt (Christophe) ; Roosevelt (Eleanor) ; Rougeot (André) ; Rousseau (Jean-Jacques) (1, 2, 3) ; Roussel (Nelly) ; Sackville-West (Lady) ; Sand (George) (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Schumann (Clara) ; Servan-Schreiber (Denise) ; Sévigné (Madame de) ; Staël (Germaine de) (1, 2) ; Simenon (Georges) ; Staline (Joseph) ; Tchékhov (Anton) ; Tolstoï (Léon) (1, 2) ; Thatcher (Margaret) ; Tristan (Flora) ; Vernes (Jules) ; Voltaire ; Zola (Émile) (1, 2) ; (114)
VII. Femmes (Nom) : Femmes (Nom) (1, 2, 3, 4, 5, 6) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35) ; Femmes (Prénom) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10) ; (52)
VIII. Femmes (« Politiques ») : Femmes (Politiques) ; Femmes (Politiques) ; Par ordre alphabétique Addams (Jane) ; Alliot-Marie (Michèle) (1, 2) ; Aubry (Martine) (1, 2, 3) ; Autain (Clémentine) (1, 2) ; Barèges (Brigitte) ; Batho (Delphine) (1, 2) ; Benghabrit (Nouria) ; Bhutto (Benazir) ; Bouchardeau (Huguette) ; Colette ; Coutelle (Catherine) ; Cox (Jo) ; Cresson (Édith) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Dati (Rachida) (1, 2, 3) ; Duflot (Cécile) ; Fraisse (Geneviève) ; Garaud (Marie-France) ; Giroud (Françoise) (1, 2, 3) ; Guigou (Élisabeth) ; Joly (Eva) ; Kosciusco-Morizet (Nathalie) ; Kustener (Brigitte) ; Lagarde (Christine) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Lepage (Corinne) ; Le Pen (Marine) ; Lienemann (Marie-Noëlle) ; Macron (Brigitte) (1, 2, 3, 4) ; Maréchal (Marion) (1, 2) ; Mégret (Catherine) ; Ministres ; Panafieu (Françoise de) ; Panot (Mathilde) ; Pau-Langevin (George) ; Pécresse (Valérie) (1, 2, 3) ; Pelletier (Monique) (1, 2) ; Pénicaud (Muriel) ; Piat (Yann) ; Pompadour (Madame de) ; Roudy (Yvette) ; Royal (Ségolène) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Rudd Amber ; Saunier-Seïté (Alice) ; Schiappa (Marlène) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77) ; Sid Cara (Nafissa) (1, 2) ; Suzman (Helen) ; Taubira (Christiane) ; Thatcher (Margaret) (1, 2) ; Vautrin (Catherine) ; Veil (Simone) (1, 2) ; Warren (Elizabeth) ; Weiss (Louise) ; Zana (Leyla) (1, 2) ; (160)
IX. Femmes (Remarquables) : Femme « Remarquables » ; Par ordre alphabétique Albaret (Céleste) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Ambapali ; Antigone ; Arthaud (Florence) ; Aubrac (Lucie) ; Avila (Thérèse d’) (1, 2, 3, 4) ; Ayoub (Mouna) ; Ballabanoff (Angelica) ; Baker (Joséphine) (1, 2) ; Barín Kobané ; Bashkirtseff (Marie) (1, 2) ; Bellil (Samira) ; Benziane (Sohane) ; Bidault (Suzanne) ; Bigillion (Victorine) ; Binet (Sophie) ; Blixen (Karen) ; Boadicée (Reine) ; Bonaparte (Marie) ; Bonaparte (Mathilde) ; Boudicca ; Bourlier (Colette) ; Bettignies (Louise de) ; Catherine de Bourbon ; Catherine II ; Cavell (Edith) ; Ceaușescu (Elena) ; Christine de Suède (1, 2) ; Clerc (Thérèse) ; Cléopâtre ; Colliard (Lucie) (1, 2) ; Collombel-Pagnol (Joséphine-Marie) ; Colman (Lucy) ; Curie (Marie) ; Craven (Elisabeth) ; D’Agoult (Marie) (1, 2) ; Daschkoff Princesse ; Daubresse (Marie) ; David-Neel (Alexandra) ; Davis (Angela) ; Decker (Marie-Laure de) ; De Cleyre (Voltairine) (1, 2) ; Djoumbé (Fatouma Soundi) ; Delange (Frédérique) ; Demuth (Hélène) ; Denis (Marie-Louise) ; Desroches Noblecourt (Christiane) (1, 2) ; Desrumaux (Martha) ; Dooh Bunya (Lydie) ; Dourova (Nadejda) (1, 2) ; Drouet (Juliette) (1, 2) ; Du Deffand (Madame) (1, 2) ; Du Châtelet (Émilie) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Dulac (Geneviève) ; Duncan (Isadora) ; Élisabeth de Bohème (1, 2, 3) ; Eltahawy (Mona) ; Eve ; Fallaci (Oriana) (1, 2) ; Faye (Safi) ; Ferrand (Élisabeth) ; Gellhorn (Martha) (1, 2, 3) ; Goldman (Emma) ; Gorbanevskaïa (Natalia) ; Grouzdieva (Olga) ; Halimi (Gisèle) ; Hébuterne (Jeanne) ; Hemmings (Sally) ; Hepburn (Katharine) ; Herman (Liselotte) ; Hessel (Helen) ; Holiday (Billie) ; Humbert (Thérèse) ; Jablonowska (Maria Anna Louisa) ; Jacquemart (Justine) ; Jeanne d’Arc ; Jesenskà (Milena) (1, 2, 3) ; Kahina (La) (1, 2) ; Kautsky (Louise) ; Kerviel (Madame) ; Kiki de Montparnasse ; Klarsfeld (Beate) ; Kollontaï (Alexandra) ; Kowalewski (Sofia, Sophie, Sonia) ; Labourbe (Jeanne) ; Lacasse (Victoire) ; Lacoin (Élisabeth) (1, 2) ; Lafargue (Laura) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; La Rochejaquelein (Madame de) ; La Vallière (Madame de) ; (Lavoisier Marie-Anne Pierrette) ; Lefèvre Dacier (Anne) (1, 2) ; Lefort (Gertrud von) ; Leguay (Catherine) ; Léo (André) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Lespinasse de (Julie) ; Levasseur (Thérèse) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Lou Andreas Salomé (1, 2, 3) ; Luxemburg (Rosa) (1, 2, 3) ; Luxemburg (Rosa) & Zetkin (Clara) ; Macciocchi (Maria. A) ; Madame Simone ; Maier (Vivian) ; Mallet (Isabelle) ; Manchu (Rigoberta) ; Marie ; Mademoiselle Mars ; Mère Teresa (1, 2) ; Michel (Louise) (1, 2) ; Missy (Mathilde de Morny) ; Mladic (Anna) ; Monica ; Monnier (Adrienne) (1, 2, 3) ; Morawiecki (Laurence) ; Morgenstern (Sophie) ; Mota (Gisela) ; Necker (Suzanne) ; Nehru (Indira) ; Nin (Anaïs) ; Ninon de Lenclos (1, 2) ; Noailles (Anna de) (1, 2) ; Noël (Marie) (1, 2) ; Pahlavi (Farah) ; Marquise de Païva ; Parks (Rosa) ; Pascal (Jacqueline) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Pathé (Odile) ; Paz (Magdeleine) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Pencalet (Joséphine) ; Peron (Evita) ; Perrot (Michelle) ; Pingeot (Anne) (1, 2, 3) ; Pirogova (Anna Stépanovna) ; Pizzey (Erin) ; Phoolan Devi (1, 2) ; Planiol (Thérèse) ; Pougy (Liane de) ; Prédine (Françoise) ; Price (Leontyne) ; Rachel ; Rand (Ayn) ; Réal (Grisélidis) ; Récamier (Madame de) ; Rendu (Sœur Rosalie) ; Reverdy (Michelle) ; Riccoboni (Marie-Jeanne) ; Riffaud (Madeleine) ; Robert (Marthe) ; Roland (Pauline) ; Romilly Jacqueline de (1, 2) ; Rondeaux (Madeleine) ; Roosevelt (Eleanor) (1, 2) ; Rykiel (Sonia) ; Saartjie Baartman ; Salomé ; Sand (George) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Schloss (Simone) ; Schopenhauer (Adèle) ; September (Dulcie) ; Séverine ; Sharawi (Huda) ; Sophie ; Souvestre (Marie) ; Staël (Germaine de) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Stein (Édith) ; Sullerot (Évelyne) ; (Suze de la Henriette) ; Sylvestre (Anne) ; Tabouis (Geneviève) ; Taratouta (Olga) ; Thiam (Awa) ; Tillion (Germaine) ; Tomyris ; Traoré (Assa) ; Tristan (Flora) ; Verny (Françoise) (1, 2) ; Vida (Movahed, Narges Hosseini…) ; Viollis (Andrée) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Voronianskaïa (Élisabeth) ; Walentynowicz (Anna) ; Weil (Simone) (1, 2) ; Woodhull (Victoria) ; Zassoulitch (Véra) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; (264)
X. Femmes : Femmes (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Par ordre alphabétique Femmes (Abêtissement) (1, 2, 3) ; Femmes (« Achat ») Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Femmes (Accouchements) (1, 2, 3) ; Femmes (Adultère) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Femmes (Africaines) ; Femmes (Âge) ; Femmes (Âgées) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11) ; Femmes (Aiguilles) (1, 2) ; Femmes (Aimables) ; Femme (« Aliénées ») (1, 2) ; Femmes (Allaitement) ; Femmes (Alcoolisme) (1, 2) ; Femmes (Algériennes) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Femmes (Anarchistes individualistes) ; Femmes (« anciennes ») (1, 2, 3) ; Femmes (Amants) (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) ; Femmes (Ambition) ; Femmes (Amies) (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Amoureuses) (1) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Animalisation) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65) ; Femmes (Apparence) (1, 2, 3) ; Femmes (Appel de Coluche) ; Femmes (Assassinées) ; Femmes (Assassinées. Chateaubriand François-René de) ; Femmes (Assassinées, violées, harcelées, battues) (1, 2) ; Femmes (Attirance pour les hommes courageux) Femmes (Attirance pour les hommes ‘forts’) ; Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Femmes (Attirance pour les hommes incarnant des idées progressistes) ; Femmes (Attirance pour les hommes politiques) ; Femmes (« Attachées ») (1, 2) ; Femmes (Autisme) ; Femmes (Autodéfense) ; Femmes (Avortements) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Femmes (Bagnes) ; Femmes (Balzac Honoré de) ; Femmes (« Bas-bleus ») (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Femmes (« Battues ») ; Femmes (Beauté) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27) ; Femmes (Bégueules) (1, 2) ; Femmes (Besoin d’être aimées) ; Femmes « Bêtes ») (1, 2) ; Femmes (Biens) (1, 2, 3, 4) ; Femmes (Bijoux) ; Femmes (« Bonnes-à-tout-faire », employées-de-maison, gouvernantes, femmes-de-chambre, femmes-de-ménage, femmes-de-peine, femmes-de-charge, femmes-de-journée, filles-de-cuisine…) (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Femmes (« Bons Pasteurs ») ; Femmes (Bouleversées) ; Femmes (Bourgeoises) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11) ; Femmes (« Bouquets ») (1, 2, 3) ; Femmes (« Bouteilles ») (1, 2) ; Femmes (Catholiques) ; Femmes (Charité) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14) ; Femmes (« Cent millions deux fois ») ; Femmes (Chefs) ; Femmes (Chômage) ; Femmes (« Cheval ») ; Femmes (« Chiennes ») ; Femmes (Choix) ; Femmes (« Choses ») (1, 2, 3, 4) ; Femmes (« Chouchoutes ») ; Femmes (CICR. Comité international pour la Croix Rouge) ;; Femmes (Colère) (1, 2, 3) ; Femmes (Comment faire disparaître les femmes) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43) ; Femmes (Comment meurent les femmes (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52) ; Femmes (Commune La) (1, 2) ; Femmes (« Communes à tous ») (1, 2) ; Femmes (Communisme. Soviétique) ; (Communistes) (1, 2) ; Comparaison entre femmes Par ordre alphabétique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Femmes (Comparaison entre femmes. Voltaire) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 4, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28) ; Femmes (Compétences politiques) (1, 2) ; Femmes (« Comptes ») ; Femmes (Concurrence entre femmes) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11) ; Femmes (Confucius) ; Femmes (« Connasses ») ; Femmes (Conscience de classe. Aristocratie) (1, 2, 3) ; Femmes (Conscience de classe. Bourgeoisie) ; Femmes (Conscience de classe. Ouvrière) ; Femmes (Conscience de classe. Absence de) ; Femmes (« Consentantes ») ; Femmes (« Contemplatives ») ; Femmes « Convenances » (1) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Coquettes) (1, 2) ; Femmes (« Créatures ») (1, 2) ; Femmes (Criminelles) ; Femmes (Culpabilité) ; Femmes (« de chambre ») (1, 2) ; Femmes (« de pouvoir ») ; Femmes (« Défaite historique ») ; Femmes (« Défense des femmes ») ; Femmes (« Délicates ») ; Femmes (Dénis) ; Femmes (Dénis de grossesse) (1, 2) ; Femmes (Dentellières) ; Femmes (Dépendantes) ; Femmes (Déportées dans les camps Staliniens) ; Femmes (Devenir un femme) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19) ; Femmes (Dévouement) ; Femmes (« D’exception ») (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Diderot Denis) ; Femmes (Dignité) (1, 2, 3) ; Femmes (« Distinguées ») (1) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Dons) (1, 2, 3) ; Femmes (Dots) ; Femmes (Échange des femmes) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13) ; Femmes (Écrits de femmes lus par des hommes) ; Femmes (Église catholique) ; Femmes (« Embarras intimes ») ; Femmes (Embryons) (1, 2, 3) ; Femmes (Émotions) ; Femmes (« Émouvantes ») ; Femmes (Enceintes) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10) ; Femmes (Enfants) ; Femmes (Enfermées) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Femme (« Entremetteuses ») (1, 2) ; Femmes (« Entretenues ») ; Femmes (Épisodes) ; Femmes (Esclaves) (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Femmes (Esclavage) ; Femmes (« Espèce ») (1) ) ; Femmes (Espérance) ; Femmes (Espionnes) ; Femmes (Esprit de contradiction) ; Femmes (Estime) ; Femmes (Et) ; Femmes (État) ; Femmes (Êtres humains) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Femmes (Excréments) ; Femmes (Expériences) ; Femmes (« Face cachée des hommes ») ; Femmes (« Faciles ») (1, 2) ; Femmes (« Faibles ») (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Femmes (Favorites des rois) ; Femmes (« Féminin ») (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3 4, 5, 6, 7, 8, 9) ; Femmes (« Femelles ») (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Femmes (Féminisation); Femmes (Femmelettes) ; Femmes (« Figures féminines ») ; Femmes (« Fil à la patte ») ; Femmes (« Filles ») ; Femmes (« Filles de la charité ») ; Femmes (« Filles-Mères ») ; Femmes (« Flacons ») ; Femmes (Fleurs) (1, 2) ; Femmes (« Folie ») (1, 2, 3, 4) ; Femmes (Fonctions) ; Femmes (Formation) (1, 2) ; Femmes (« [un] formidable moteur scénaristique et un accélérateur émotionnel ») ; Femmes (« au Foyer ») (1) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (« Fortes ») (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Femmes (Fouque Antoinette) ; Femmes (« Fragiles » et/ou « vulnérables ») (1, 2) ; Femmes (Françaises) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Femmes (« Frigides ») Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Femmes (« Froides ») (1, 2) ; Femmes (Frontières) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Femmes (Fumier) ; Femmes (Fusils) (1, 2, 3) ; Femmes (Ghiliak) ; Femmes (« Gibier ») ; Femmes (Gitanes) ; Femmes (Gloire) (1, 2) ; Femmes (Grands-mères) ;Femmes (Grégoire Ménie) (1, 2) ; Femmes (« Grisettes ») (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Femmes (« Grosses ») ; Femmes (Grève) ; Femmes (Grossesses) ; Femmes (Hardies) ; Femmes (« Héroïnes ») (1) Par ordre chronologique (1, 2) ; Femmes (Heureuses) (1) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Hiérarchie. Entre elles) (1, 2) ; Femmes (« Hommasses ») (1, 2, 3, 4) ; Femmes (« Horizontales ») ; Femmes (Humbles) (1, 2) ;Femmes (Humour) (1, 2, 3, 4) ; Femmes (« Hystériques ») (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Femmes (Identités) ; Femmes (Images d’elles-mêmes) ; Femmes (Imaginaire) ; Femmes (Impuissantes) ; Femmes (Infantilisation) ; Femmes (« Inactives ») ; Femmes (Infirmières) ; Femmes (Inuits) ; Femmes (« Intellectuelles ») (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Femmes (Intelligentes) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10) ; Femmes (Jalouses) (1, 2, 3) ; Femmes (Jeunes filles) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17) ; Femmes (Jouir) ; Femmes (Khmers rouges) ; Femmes (Lâcheté) ; Femmes (Lesbiennes) (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20) ; Femmes (Lesbiennes assimilées aux ‘gays’) (1, 2) ; Femmes (de Lettres) ; Femmes (Licenciées) (1, 2) ; Femmes (Lits) (1, 2) ; Femmes (Livres) ; Femmes (Luttes) ; Femmes (« Machines ») (1, 2, 3, 4) ; Femmes (Maison) (1, 2, 3) ; Femmes (« Maîtresses ») (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Femmes (« Maîtresses de maison ») (1, 2, 3, 4) ; Femmes (« Mal baisées ») ; Femmes (Malédiction) ; Femmes (Malheureuses) (1, 2) ; Femmes (« Manager » de femmes) ; Femmes (Mannequins (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Femmes (Maquillage) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Femmes (« Marchandises ») (1, 2) ; Femmes (« Market women ») ; Femmes (Masochisme) (1, 2, 3) ; Femmes (« Matelas ») ; Femmes (« Médaille des évadés ») ; Femmes (« Même les femmes ») (1, 2) ; Femmes (Ménagères) ; Femmes (Ménopause) ; Femmes (Menteuses) (1, 2) ; Femmes (Mépris) ; Femmes (Métier) (1, 2) ; Femmes (Meubles) ; Femmes (Mineures. George Sand) ; Femmes (« Misérables ») ; Femmes (Mission) ; Femmes (« Mission historique ») ; Femmes (« Moches ») (1, 2) ; Femmes (Modèles) ; Femmes (Modestes) (1, 2, 3) ; Femmes (« du Monde ») (1, 2) ; Femmes (« Mulets ») ; Femmes (Muses) (1, 2) ; Femmes (Naïves) ; Femmes (Nationalisme) (1, 2) ; Femmes (Naturalisation) ; Femmes (Nazisme) (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Femmes (Nombre) ; Femmes (Nourrices) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Femmes (« Nous les femmes ») (1, 2) ; Femmes (Nues) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Femmes (« Nulles ») ; Femmes (« Objets ») (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4) ; Femmes (« Oies blanches ») ; Femmes (ONU. Commission de la condition de la femme) ; Femmes (Orgasme) (1) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Ouvrières) ; Femmes (Orgueil) (1, 2, 3, 4) ; Femmes (Originales) ; Femmes (« Ornements [décoratifs] ») Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44) ; Femmes (Paraître) ; Femmes (Parcours) ; Femmes (Paresseuses) ; Femmes (Paroles) (1) ) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Partage des femmes) (1, 2) ; Femmes (« Partie noble de l’humanité ») ; Femmes (Pas ennemies des hommes) ; Femmes (Paternité) ; Femmes (Paysannes) ; Femmes (Peine de mort) (1, 2) ; Femmes (« Perdues ») (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Perte de temps) ; Femmes (« Petites mains ») (1, 2) ; Femmes (« Pétroleuses ») (1, 2) ; Femmes (Peurs) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Femmes (Pionnières (1, 2, 3) ; Femmes (« Pipelettes ») ; Femmes (« Pisseuses ») ; Femmes (« Plafond de verre ») (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Femmes (Plaisirs) (1, 2) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Plantes) ; Femmes (dites « à-plateaux ») ; Femmes (Pleurs) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22) ; Femmes (Plus de femmes) (1, 2, 3) ; Femmes (Potentiel) ; Femmes (Pour Le Monde) (1, 2) ; Femmes (Pour Libération) ; Femmes (Poussette) ; Femmes (Pouvoirs sur les hommes) (1, 2) ; Femmes (« Précaires ») ; Femmes (« Préférées ») ; Femmes (Priorité) ; Femmes (« Propriétés des hommes ») (1, 2) ; Femmes (« Propriété morale des femmes ») ; Femmes (Protéger) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Femmes (Pudeur) ; Femmes (« Puritaines ») (1) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Quantité) ; Femmes (« Quantité négligeable ») ; Femmes (Quartiers populaires aux périphéries des villes ; Femmes (« Quitter un homme ») (1) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Rebelles) ; Femmes (« Rebuts ») ; Femmes (Regards) ; Femmes (Règles) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49) ; Femmes (Reines) ; Femmes (Religieuses) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Femmes (Réparations dues aux femmes) ; Femmes (« Repos du guerrier ») ; Femmes (« Repoussoir ») ; Femmes (« Réputation ») (1, 2) ; Femmes (Respect) ; Femmes (Résistantes) (1, 2, 3) ; Femmes (Retraites) ; Femmes (Revanches) (1, 2, 3) ; Femmes (Révolution française) ; Femmes (Rideaux) ; Femmes (Rien) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Femmes (Rousseau Jean-Jacques) ; Femmes (Russie. 1928) ; Femmes (Salaires) (1, 2) ; Femmes (Salons) ; Femmes (Salopes) (1, 2) ; Femmes (Sand George) ; Femmes (Saoudiennes) (1, 2) ; Femmes (Secrétaires) ; Femmes (Scientifiques) ; Femmes (« Séduites ») ; Femmes (« Séduisantes ») ; Femmes (Sentiments) ; Femmes (Servantes) (1, 2, 3) ; Femmes (« Seules ») (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Femmes (Sexes) ; Femmes (Shakespeare) ; Femmes (Sicile. Années [19]50) ; Femmes (Sida) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) ; Femmes (Sida. Risques) ; Femmes (Silence) (1, 2, 3, 4, 5) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Femmes (Solidaires) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Femmes (Sororité) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3) ; Femmes (Sorcières) (1, 2) ; Femmes (« Sottes ») ; Femmes (Souffrance) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2) ; Femmes (Statut) ; Femmes (Stendhal) ; Femmes (S.T.O) ; Femmes (« Supérieures ») ; Femmes (Symboles (1, 2, 3) ; Femmes (Syndicalistes) ; Femmes (Syphilis) ; Femmes (Tabliers) ; Femmes (Tact) (1, 2) ; Femmes (« Taxi girls ») ; Femmes (Tempérament) (1, 2) ; Femmes (« Terrain ») ; Femmes (« Thés de femmes ») ; Femmes (« Tire-bottes ») ; Femmes (Tocqueville Alexis de) ; Femmes (« Tombées ») ; Femmes (« Tondues » à la Libération) (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) ; Femmes (Traitées de « putes ») ; Femmes (Traitées grossièrement) ; Femmes (Travail) (1) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22) ; Femmes (Travail-dit-ménager [ou domestique) (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6) ; Femmes (« Trompées ») (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9) ; Femmes (Trotsky) ; Femmes (Valeur) (1, 2) ; Femmes (Validité des jugements sur…) ; Femmes (« Valises ») ; Femmes (Variables d’ajustement) ; Femmes (« Vénales ») (1, 2, 3) ; Femmes (Vengeances) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Femmes (« Vente ») ; Femmes (Vertu) (1, 2) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5) ; Femmes (Veuves) (1, 2, 3, 4, 5) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41) ; Femmes (Vies des femmes) (1, 2, 3) Par ordre chronologique (1) ; Femmes (Victimes) (1, 2, 3) ; Femmes (« Vieilles filles ») ; Femmes (Vieillesse) ; Femmes (Violées. Zoo) ; Femmes (« Voilées ») (1, 2, 3, 4) Par ordre chronologique (1, 2, 3, 4, 5, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19) ; Femmes (Volcans) ; Femmes (Voltaire) ; Femmes (Yeux fermés) ; (2322)
XI. Femmes /Hommes (Comparaison) : Femmes / Hommes (Comparaison) (1, 2) ; Par ordre alphabétique Arletty ; Astell (Mary) ; Balzac (Honoré de) (1, 2) ; Confiance ; Conte (Paulo) ; Corneille (1, 2) ; Cossery (Albert) ; David-Neel (Alexandra) ; Dhavernas (Odile) ; Diderot (Denis) ; Dostoïevski (Fiodor) ; Eliot (George) ; Flaubert (Gustave) ; Finkielkraut (Alain) ; Gentz (Friedrich) ; Giacometti (Alberto) ; Goncourt (Edmond et Jules de) ; Hugo (Victor) ; La Bruyère (Jean de) ; La Fontaine (Jean de) ; Marquez (Gabriel García) ; Novalis ; Obama (Barak) ; Pivot (Bernard) ; Prévert (Jacques) ; Prévost (Antoine François) Robert (Paul) ; Sévigné (Madame de) ; Société des membres de la Légion d’honneur ; Thackeray (William Makepeace) ; (34)
23 décembre 2024. 3500 items
I. Femme :
Femme (1) : Il ne suffit ni de naître « femme », ni de devenir « femme » ; encore faut-il s’interroger, et en découvrir - progressivement - les incidences, les conséquences politiques du fait d’être une femme.
Femme (2) : Françoise Collin [1928-2012], auteure de :
« Je suis une femme, mais ‘je’ n’est pas une femme. »
Valable aussi pour : « féministe », pour « femme [qualifiée de, considérée comme, se définissant comme] lesbienne » … 1 La question ainsi considérablement complexifiée peut alors être prolongée : Qu’est-ce que signifie : « je » [soi], « une femme », « des femmes », « être », « lesbienne » autant de termes, autant de qualificatifs, de questions qui peuvent, qui doivent, alors se complexifier à leur tour.
Par ordre chronologique. Femme :
Femme (1) : 1835. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Le père Goriot, auteur de :
« Il lui manquait ce qui crée une seconde fois la femme, les chiffons et les billets doux. » 2 (Cf. Femmes. Devenir une femme, Langage. Zeugma)
Femme (2) : (2 janvier) 1864. Alors que George Sand [1804-1876], dans une lettre à Augustine de Bertholdi [1825-1905], avait écrit :
« Nous n’avons plus que Lambert et sa femme qui est très gentille et excellente femme, mais ils partent ces jours-ci. », je lis dans une note de Georges Lubin [1904-2000] :
« George Sand a écrit ‘femme’ qui n’a pas paru [dans les publications antérieures] assez distingué, et a été remplacé par ‘personne’. » 3 (Cf. Langage, Patriarcat)
Femme (3) : 1975. Je lis dans une note des Oeuvres de Jules Vallès [1832-1885] de La Pléiade :
« Emma Bovary est, et restera, aux yeux de Vallès, l’émouvante et terrible [?] provinciale ; une héroïne qu’il a sentie [?] et comprise [?] plus que toute autre [?], et qui, pour lui, est un peu la femme. » Ce que ne remet pas en cause La Pléiade. 4
Femme (4) : 1982. Anne Quéré [1936-1995], théologienne féministe protestante, s’interroge :
« Quand vous étudiez la représentation de la femme à travers la littérature, à travers les âges, à travers les mentalités, vous êtes épouvantés. Qu’est-ce que c’est qu’une femme ? D’abord, ce n’est jamais une femme. C’est un démon, disent les Pères de l’Église. C’est un ange, répondent les romantiques. C’est une bête, mais allez savoir laquelle. Une poule, une grue, une tigresse, une chatte si elle aime, une vache si elle enseigne, un chameau si elle administre, une lapine si elle enfante, si elle est pieuse une punaise de sacristie, et presque toujours une dinde ou une bécasse. Un véritable zoo. » 5 (Cf. Culture. Littérature, Femmes. Animalisation des femmes, Penser. Théologie)
Femme (5) : 1989. Élisabeth Badinter, auteure de :
« Poullain de la Barre, Louise d’Épinay, Condorcet, Simone de Beauvoir et quelques autres, vous qui avez eu la clairvoyance et le courage de tenir le discours de la ressemblance, soyez-en remerciés. Grâce à vous, nous autres femmes, sommes définitivement intégrées dans l’humanité, adultes et émancipées. En dépit des grimaces et des réticences toujours multiples, nous pouvons répondre à la question initiale : ‘qu’est-ce qu’une femme ? Un animal raisonnable. Bref, un Homme comme tout le monde’. » 6 (Cf. Femmes. Femme. Qu’est-ce qu’une femme ? Politique. Animalisation du monde)
Femme (6) : 2002. Sylviane Agacinski, dans son Journal interrompu, auteure de :
« Je serais bien incapable de définir ce qu’est une femme et n’ai pas besoin de le faire. Mais je sais d’un savoir certain, et quelle que soit ma part de virilité, que je ne suis pas un homme. » 7 (Cf. Hommes. « Virils »)
Plus pertinent qu’il ne m’est apparu au premier abord : Femme, tentez de vous imaginer homme ; homme, tentez de vous imaginer femme… J’ai essayé : exercice impossible. (Cf. Langage. Genre)
Femme (7) : 2004. Michel Tauriac [1927-2013], dans le livre réalisé avec Philippe de Gaulle [1921-2024] pour l’écriture de De Gaulle, mon père [1890-1970], débuta le chapitre 15 intitulé Des Femmes, par cette question :
« La femme dans la société a toujours beaucoup compté pour le Général. Avant lui, personne n’en avait fait autant pour elle socialement. Il appartenait pourtant à une génération qui la reléguait souvent à la seconde place. Lui, la mettait sur un piédestal. Et manifestement, elle attirait son regard. Que représentait-elle pour lui ? » 8 (Cf. Patriarcat, Histoire. Historiographie. Patriarcale)
Femme (8) : Une femme qui n’est ni une amante, ni une mère est-elle, encore, déjà, une femme ? Beaucoup, sans se poser la question, en ont douté. (Cf. Femmes. Devenir une femme)
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Femme. Par ordre alphabétique :
Femme (« Assistante ») : (13 novembre) 2023. Entendu sur Radio courtoisie (radio d’extrême-droite) [une rediffusion. 1991] : « ma fidèle assistante ».
Femme (Avare) : 1975. Maurice Mességué [1921-2017] raconte :
« J’ai soigné très longtemps [Maurice] Utrillo [1883-1965]. Il était marié avec Lucie Valore [1878-1955] [qui] était extrêmement avare. À l’époque, il y a 15 ou 18 ans (milieu des années [19] 50), je prenais (pour sa consultation) 5000 anciens francs et Lucie Valore trouvait que c’était trop cher. ‘Aussi, disait-elle, allez chercher les crayons de couleur de vos enfants, Maurice va vous faire des dessins.’ Et c’est ainsi que je possède un nombre incalculable de dessins d’Utrillo, car jamais elle n’a voulu payer le prix de mes consultations. » 9 (Cf. Culture. Art, Femmes. Épouse de, Économie. Argent)
Femme (Aveuglement) : Elle attribuait à sa délicatesse le soin que son mari portait à lui cacher ses infidélités.
Femme (« Avoir » une) : 1978. Christiane Rochefort [1917-1989], dans Ma vie, revue et corrigée par l’auteur, écrit :
« Si j’avais une femme, elle répondrait au téléphone aux lettres aux huissiers aux persécuteurs elle remplirait les formulaires règlerait les factures classerait le courrier organiserait mes rendez-vous ferait réparer la machine à laver changerait les abat-jours déferait les paquets surveillerait les plantations jouerait avec les chats balayerait sous le lit irait au marché chercherait les charters, pendant que moi j’écrirai Les Sœurs Karamazovna.
Mais je ne peux pas avoir une femme, parce que, je ne pourrais pas laisser tout le sale boulot à quelqu’un pour qui j’aurais un minimum de sympathie. Et quelqu’un pour qui je n’aurais pas le minimum, comment pourrais-je le supporter en permanence à la maison ? Je me demande comment ils font. » 10 (Cf. Hommes, Féminisme, Langage. Verbe. Avoir)
Femme (« Bijou ») : 1857. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Jeunesse, auteur de :
« Anna Dmitrievna elle-même était un bijou : petite, fluette, le teint frais, des mains fines est élégantes, toujours animée et vêtue à son avantage. […] » 11
Femme (« Bon morceau ») : (5 février) 1861. Émile Zola [1840-1902] - qui se reproche d’être devenu « affreusement gourmand » - écrit à Paul Cézanne [1839-196] :
« Boisson, nourriture, tout me fait envie, et je prends le même plaisir à dévorer un bon morceau qu’à posséder une femme. »
Il évoque en fin de lettre sa « maîtresse qui ne l’aime pas du tout. » 12 (Cf. Êtres humains, Corps. Zola Émile, Relations entre êtres humains. « Faire l’amour », Langage. Verbe. Avoir. Zeugma)
Femme (« Bonne sœur ») : Un homme, au fils de sa compagne :
« Ta mère, c’est pas une bonne sœur ». (Cf. Femmes. Religieuses)
Femme (Caïn) : « Caïn était dans la tombe » … et regardait son épouse…
N.B. Caïn eut un fils, nommé Énoch. Un tableau de Fernand Cormon (1880) au Musée d’Orsay s’intitule : Caïn fuyant avec sa famille.
Femme (Castratriste) : Mécontente des critiques qu’elle lui avait, à sa demande, transmises, il / elle la traita de « castratrice ». Mais de quoi donc pouvait-elle être « castrée » ?
Femme (Chaste) : (4 janvier) 1867. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Francis Laur [1844-1934], auteure de :
« Chaste, j’ai vécu, jeune ou vieille, et calme. » 13
Femme (« Charogne ») : (31 août) 1862. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Kokhanovskaïa [pseudonyme de la poétesse Nadiejda Stièpanovna Sokhanski. 1823-1884] est une charogne, et toutes sont des charognes, desséchées dans leur crinoline. » 14
Femme (« Chef d’œuvre ») : 1935. Lu dans le Journal de Paul Léautaud [1872-1956] : Lucien Michelot [1850-1929] à Marie Dormoy [1886-1974], auteur de :
« J’estime que mon plus beau chef d’œuvre, c’est toi. » 15 (Cf. Hommes, Patriarcat)
Femme (« Cigare-tte ») : 1975. Entendu Guy Béart [1930-2015] chanter Havane :
« Tu brûles tout doux comme une cigarette, et moi je te fume, le souffle coupé pour respirer ta peau de Havane… » (Cf. Corps. Peau)
Femme (« Cire ») : 1958. Alfred Hitchcock [1899-980] concernant Kim Novak dans Sueurs Froides, auteur de :
« Kim n’est qu’une inconsistante cire qui m’a coûté les plus grandes peines à modeler. J’ai tout fait. » 16 (Cf. Hommes, Patriarcat)
Femme (« Coût ») : 2001. « Le coût estimé pour rapatrier (de France en Moldavie) le corps d’une femme décédée coûte entre 4 et 5.000 dollars », tandis que « les femmes (Ukrainiennes) sont ‘vendues’ (en Serbie) de 400 à 15000 dollars, puis, ‘rendues’ en Serbie, elles sont à nouveau ‘vendues’ de 1.5000 à 3.000 dollars. »
Ainsi, une jeune fille - destinée à être « prostituée » - « coûte » entre deux et dix fois moins cher que, ne coûte, morte [si souvent, assassinée], le rapatriement de son cercueil. 17 (Cf. Êtres humains. Corps, Femmes. Jeunes filles, « Achat ». « Vente », « Vendue ». « Valeur », Proxénétisme, Économie)
Femme (« Cul ») : 2016. Un banquier à son épouse, mariée avec lui depuis 30 ans, universitaire, laquelle invoquait ses « droits », alors qu’il voulait qu’elle « dégage » :
« Ton cul, tu crois que c’est une tirelire ? » (Cf. Droit, Hommes. Grossiers, Mariage, « Plan ‘Cul’ »)
Femme (« Culottée ») : 1982. Françoise Dolto [1908-1988], dans Sexualité féminine, concernant son rapport sur la « libido féminine » au Congrès de psychanalyse d’Amsterdam en 1960, auteure de : « À la sortie du Congrès, après mon intervention, Lacan [Jacques. 1901-1981] m’a dit : ‘Eh bien pour parler comme tu parles, tu es culottée !’. Je lui ai demandé : ‘Alors, tu t’inscris en faux sur tout ce que j’ai dit ?‘ ’Je n’ai pas dit ça, m’a-t-il répondu: ‘J’ai dit que tu étais culottée’. Je n’ai pas pu en tirer autre chose. » 18 (Cf. « Sciences » sociales. Psychanalyse. Lacan Jacques)
Femme (Culpabilité) : (15 février) 1794. Germaine de Staël [1766-1817], dans une lettre à Louis de Narbonne [1755-1813], lui écrit :
« […] Ai-je eu tort dans mes lettres ? Ah, tant mieux si j’ai eu tort ; vous ne serez pas si coupable, je pourrais vous croire encore quelque intérêt pour moi. […] » 19 (Cf. Êtres humains. Culpabilité, Femmes. Écrivaines. Staël Germaine de)
Femme (D’Eaubonne Françoise) : 2001. Françoise d’Eaubonne [1920-2005], dans Mémoires irréductibles, auteure de :
« […] Mais j’ai gagné quoi [d’avoir repris les relations avec son amant] ? Quand il ne peut s’agir que de victoires locales, la défaite que l’on repousse à force d’exploits ne vaut-elle pas infiniment mieux ? Quelle femme comprendra, un jour, cette vérité toute simple ? C’est à désespérer d’appartenir à un tel sexe. » 20 (Cf. Femmes. Amants, Féminisme, Patriarcat, Sexes. Femmes)
Femme (« Démodée ») : Une femme « démodée » : une femme cohérente, sinon avec elle-même, du moins avec son passé ? bien dans ses vêtements ? insouciante au regard des autres ? refusant les assignations ?
Valable aussi pour les hommes, à ceci près que jamais « la mode » n’a joué pour les hommes le rôle, la fonction, la dépendance, la contrainte qui fut la sienne pour les femmes. Jusqu’à ce qu’elles l’ignorent… (Cf. Êtres humains. Mode. Vêtements)
Femme (« Dépendante ») : 1976. Jean-Paul Sartre [1905-1980] (concernant sa mère), dans ses Entretiens sur moi-même, auteur de :
« Je vois le rapport à l’argent qu’a eu ma mère ; elle a d’abord reçu de l’argent de son mari, puis de son père, puis elle a été demandée en mariage par un autre homme, mon beau-père, qui l’a entretenue jusqu’à ce qu’il meure ; à la fin de sa vie, elle a vécu en partie de ce que mon beau-père lui avait laissé, et en partie de certaines sommes que je lui donnais. Elle a été, d’un bout à l’autre de sa vie, entretenue par des hommes et elle n’a eu aucun rapport direct avec le capital. » 21
- Mais, dans le même livre, je lis :
« Une fois, ma mère m’a donné douze millions pour payer mes impôts », suivi de :
« Je venais de découvrir que je n’avais plus d’argent. C’est là, je crois, que ma mère m’avait donné douze millions pour payer mes impôts. » 22
- Relativise heureusement le qualificatif d’ « intellectuel », ainsi que celui de « femme dépendante ». (Cf. Femmes. Mères. Femmes. « Entretenues », Hommes. « Intellectuels », Famille, Patriarcat, Économie, Philosophie)
Femme (Désespérée) : 1921. Milena Jesenskà [1896-1944], dans Vivre, évoquant l’immense pauvreté, à Vienne (Autriche), écrit :
« [Mais] hier, j’ai assisté à un spectacle horrible. Mon regard a été arrêté par la silhouette d’une femme, pâle comme un fantôme, tapie derrière les piliers de l’église. Ici, point d’affiche. Seulement, une terrible douleur. Pas de suppliques, pas de larmes, juste un visage muet à force de lamentations.
Elle tenait dans ses bras un enfant qui venait de mourir. Il était tout couvert de plaques rouges.
Mais quand je me suis approchée, elle m’a soudain repoussée d’un geste où il y avait tant de mépris pour tout, tant de solitude de l’être qui mendie, que prise de terreur, je me suis enfuie, comme si c’était moi qui avais besoin de me sauver. » 23 (Cf. Êtres humains. Frontières. Sans domicile fixe, Corps. Visage, Enfants. Jesenskà Milena, Femmes. Charité. Mères. Pleurs. Remarquables)
* Ajout. 6 janvier 2022. Cette phrase : « comme si c’était moi qui avais besoin de me sauver… » me concerne. (Cf. Êtres humains. Sans domicile fixe)
Femme (Dickens Charles) : 1850. Charles Dickens [1812-1870], dans David Copperfield, auteur de :
« En finissant [la chanson], il [Markham] nous proposa de boire à la santé de ‘la femme’ ! Je fis des objections et je ne voulus pas admettre le toast. Je n’en trouvais pas la forme assez respectueuse. Jamais je ne permettrais qu’on portât chez moi pareil toast autrement qu’en ces termes : ‘les dames’. » 24 (Cf. Langage)
Femme (Distraction) : 1833. Alfred de Musset [1810-1857], dans Les caprices de Marianne, met dans la bouche de Marianne cette analyse :
« Qu’est-ce après tout qu’une femme ? L’occupation d’un moment, une ombre vaine qu’on fait semblant d’aimer pour le plaisir de dire qu’on aime. Une femme ! c’est une distraction. Ne pourrait-on dire quand on en rencontre une : ‘Voilà ma belle fantaisie qui passe !’ […] » 25
Femme (« Dure ») : 1936. Lu dans le Journal d’un curé de campagne de Georges Bernanos [1888-1948] :
«’Ta mère était une ‘dure’, aime à répéter mon oncle Ernest. Pour les pauvres gens, je crois que cela signifie une ménagère infatigable, jamais malade et qui coûte pas cher pour mourir. »
Pour comparaison, neuf pages plus loin, Georges Bernanos évoquant « M. le comte », écrit :
« On le dit assez dur envers ses fermiers. » 26. Même signification ? (Cf. Hommes. « Durs », Économie. « Pauvres Les »)
Femme (« Effrontée ») : 1936. Louis Aragon [1897-1982], dans Les beaux quartiers, auteur de :
« Il redressa la tête, et rencontra, droit dans le sien, le regard qui n’avait pas bougé. L’effrontée. » 27
Femme (Égérie) : Vous ne voulez pas reconnaître les qualités intellectuelles et / ou politiques d’une femme, qualifiez-la d’ « égérie ».
Ce qualificatif - entendu concernant Susan George, ancienne présidente d’Attac - évite de la lire, de la critiquer, de la considérer selon ses mérites. Vous pouvez alors assimiler les plus belles d’entre elles à des publicités vivantes pour Lancôme, Chanel, ou elles ne sont plus que paraître. (Cf. Femmes. Artiste, Adjani Isabelle. Femmes. « Intellectuelles », Langage)
Terme qui a remplacé celui de « muse », trop ‘daté’ …
Analyse valable aussi pour : « icône » concernant :
- Alice Schwarzer en février 2014,
- Rosa Luxemburg [1871-1919], en mars 2014,
- Gloria Steinem en novembre 2016 (Le Monde Diplomatique),
- Virginia Woolf : « icône de la lutte pour la parité des sexes », le 26 juillet 2019 (France Culture),
- Innna Shevchenko. [Une Femen au G7], « icône féministe et leader du mouvement international Femen », le 24 août 2019 (Le Monde).
Analyse valable aussi pour « Femmes. Remarquables », que j’emploie et utilise : ? (Cf. Femmes. Muses)
Femme (« Égoïsme ») : (5 décembre) 1864. Caroline B. [Brame] [1847-1892], auteure, dans son Journal intime, de :
« Ah ! L’égoïsme est un affreux défaut et cependant, on est tenté de dire : Et moi ? » 28 (Cf. Êtres humains. Soi)
Femme (Elle) : 2007. Valérie Toranian, alors directrice de la rédaction de Elle, auteure de :
« Notre identité est dans ce mélange -‘dosage subtil entre le fond et la forme, le sujet de société et de mode, la réflexion et la beauté, un certain engagement et une vraie légèreté’ - parce que nous cherchons sans cesse à réconcilier les deux parts de la femme : la part de féminisme qui est en nous, avec nos irritations et nos révoltes, et la part de féminité, qui renvoie à nos envies d’être belles, d’êtres drôles, de séduire -. » 29
« Les deux parts de la femme » : ou comment devenir schizophrène. (Cf. Féminisme. Elle, Patriarcat. « Féminité », Psychanalyse)
Femme (« Embonpoint ») : (14 avril) 1801. Choderlos de Laclos [1741-1803], dans une lettre à son épouse, respectée et aimée (et réciproquement) :
« Je suis bien aise de ce que tu me mandes de ta santé, et même de ton embonpoint.
De toi, bonne chère amie, plus il y en a et mieux c’est. » 30 (Cf. Corps, Hommes. Remarquables. Laclos Choderlos de, Dialogues)
Femme (« Emplette ») : (15 décembre) 1759. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à François Chennevières [1699-1779] (concernant mademoiselle de Bazincourt qui, sortie du couvent, séjourna une année [oct. 1759-nov. 1760] chez Voltaire [1694-1778] et Marie-Louise Denis [1712-1790], écrit :
« Melle de Bazincourt [1700 (environ)-1788 (environ)] est une bonne emplette, et de bonne emplette, je peux en parler ainsi sans conséquence, à mon âge. »
- Marie-Louise Denis [1712-1790] avait, pour sa part, écrit, la concernant :
« Cette fille a de l’esprit. [Elle publiera en 1768 un Abrégé historique des figures de la Bible mis en vers français.] Je voudrais pouvoir lui faire du bien. […] [et] la faire venir auprès de moi. »
- Voltaire emploiera, à nouveau, le terme d’ « emplette » concernant « un petit garçon de douze ans, Bussi » qu’il recommande afin qu’il puisse entrer à l’Opéra-Comique. 31 (Cf. Êtres humains, Femmes. « Achat », Patriarcat. Voltaire)
Femme (« Épave humaine ») : 1995. Lu dans Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. L. Z, concernant Les requins de Gibraltar [1947. Emil-Edwin Reinert] :
« Stella, une épave humaine est transformée en lady pour les besoins de la cause du sinistre Gordon […]. » 32
Femme (« Étoffe ») : (16 avril) 1860. Lettre d’Émile Zola [1840-1902] à Paul Cézanne [1839-1906] :
« (Concernant « l’amour (dans le mariage comme ailleurs ») Je croirais plutôt qu’il n’y a que des bons numéros, quant aux mauvais, c’est l’homme qui les fait lui-même. Je m’explique : dans toute femme, il y a l’étoffe d’une bonne épouse, c’est au mari de disposer de cette étoffe le mieux possible. Tel maître, tel valet : tel mari, telle épouse. […] » 33 (Cf. Femmes. Épouse de, Hommes, Famille. Mariage, Relations entre êtres humains. Amour, Patriarcat)
Femme (Être) : Se savoir être, c’est ne jamais être seule. (Cf. Femmes. « Seules »)
Femme (Expiation) : 1973. Madame Marthe Massenet [?-?], dans un livre intitulé Madame Veuve, rapporte la prière qu’elle fit, après la mort de son mari, à son Dieu :
« À celui qui voit les cœurs, je dis simplement : ‘Pierre croyait en Toi, Seigneur. C’était un juste, un homme de vérité et de bonté. Fais qu’il soit heureux. S’il s’est trompé, s’il a commis des fautes, qu’elles retombent sur moi, qu’elles soient expiées par ma douleur. Aie pitié, Seigneur, puisque j’accepte…’ » 34
Terrible… (Cf. Femmes. Veuves, Relations entre êtres humains. Compassion. Pitié)
Femme (« Faire-valoir ») : 1924. Gina Lombroso [1872-1944] (fille de son père) sans doute la femme auteure la plus antiféministe de l’entre-deux guerres, dont les livres eurent un énorme succès, auteure de :
« […] Une femme élégante, une maison élégante donnent assurément au mari et aux personnes qu’il reçoit l’illusion du bonheur, de la richesse, et par conséquent lui donne du lustre, illusion et lustre auxquelles l’homme est extrêmement sensible.
Il tolère en effet parfaitement que la femme tienne plus ou moins bien la maison, qu’elle soit plus ou moins riche, plus ou moins intelligente, qu’elle soit plus ou moins bien vêtue quand il est seul avec elle, si, au moment opportun, elle sait présenter une maison qui paraisse belle, des enfants qui paraissent bien élevé-es, si elle sait paraître riche, bien vêtue, heureuse, si elle sait lui faire bonne figure devant les étrangers, si elle représente une valeur que les autres lui envient, si elle sait mettre au bon jour les autres biens qu’elle possède et lui en donner conscience à lui-même. » 35 (Cf. Êtres humains. Soi, Femmes. Aiguilles, Heureuses. Intelligentes, Maison. « Maîtresses de maison », « Ornements [décoratifs] », Hommes, Relations entre êtres humains. Faire-valoir, Langage. Verbe. Être, Patriarcat, Économie. Valeur)
Femme (« Fautive ») : (6 janvier) 1663. Samuel Pepys [1633-1703], dans son Journal :
« [Toutefois], j’étais quelque peu irrité par la négligence de ma femme, qui a laissé son écharpe, son corselet et ses vêtements de nuit dans la voiture qui nous a ramenés aujourd’hui de Westminster ; j’avoue qu’elle me les avait confiés - mais elle est fautive de ne s’être pas assuré que je le savais effectivement sortis de la voiture. […] » 36 (Cf. Hommes. Irresponsables)
Femme (Fierté) : 1855. George Sand [1804-1876] évoquant sa rupture, alors adolescente, avec Dieu, dans Histoire de ma vie, écrit :
« […] Je ne voulais pas descendre dans son respect en risquant de l’irriter.
Je ne sais pas si j’ai raison de regarder la fierté comme un des principaux devoirs de la femme, mais il n’est pas en mon pouvoir de ne pas mépriser la passion qui s’acharne.
Il me semble qu’il y a là un attentat contre le ciel, qui seul donne et reprend les vraies affections.
On ne doit pas plus disputer la possession d’une âme que celle d’un esclave. […] » 37
Mais tout le passage concernant sa décision est passionnant. (Cf. Êtres humains. Âmes, Politique. Esclavage)
Femme (« Flèche ») : 1994. Hubert Juin [1926-1987], en conclusion de sa Préface à L’Art d’aimer d’Ovide, auteur de :
« […] C’est là que se mesure le génie d’Ovide, la femme est la flèche dont le poème est la cible. »
- Et ce, quelques lignes après avoir écrit :
« Son génie (celui d’Ovide), je crois, fut de mettre le monde au féminin : c’est ce qui le fait inoubliable. » 38 (Cf. Êtres humains. Aimer. L’art d’aimer. Ovide, Femmes. « Féminin »)
* Ajout. 30 juillet 2019. Wajdi Mouawad, traitant de son travail de metteur en scène, auteur de :
« Je suis un très mauvais archer. J’ai beaucoup de difficulté à tirer la flèche tout de suite dans la cible. » 39
Femme (Franche) : (25 décembre) 1863. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Stanislas de Charnal [1830-1880], auteure de :
« Monsieur, Je suis franche, c’est pour ça que j’ai beaucoup d’ennemis. » 40
Femme (Freud Sigmund) : 1930. Sigmund Freud [1856-1939], dans Le malaise dans la culture, auteur de :
« […] La vie en commun des hommes fut ainsi fondée doublement, par la contrainte au travail créée par les nécessités extérieures, et par le pouvoir de l’amour, qui ne voulait pas être privé, du côté de l’homme, de l’objet sexuel qu’est la femme, et, du côté de la femme, de cette partie détachée d’elle-même qu’est l’enfant. » 41 (Cf. Enfants, Femmes. « Objet », Sexes. Objet sexuel)
Femme (« Fruit Vert ») : 1995. Lu dans : Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. LZ, concernant le film Sylvia Scarlett [1935. George Cukor] :
« Pour la performance de Katharine Hepburn [1907-2003], ici, délicieux fruit vert […]. » 42 (Cf. Culture. Cinéma, Femmes. Artistes. Remarquables)
Femme (« Gagne-pain ») : 1966. Couplet de la chanson Pigalle :
« P´tit´s femm´s qui vous sourient / En vous disant : ‘Tu viens chéri‘ / Et Prosper qui dans un coin / Discrèt´ment surveill´ son gagn´ pain », chantée par Georges Ulmer, Les Compagnons de la chanson, Charles Dumont, Patachou…
Fin : « Mais au monde, il n’y a qu’un seul Pigalle ! » (Cf. Culture. Patriarcale. Cinéma. Tenue de soirée, Proxénétisme. Chansons)
Femme (« Garçonne ») : 2012. Monique, interviewée dans le film Les invisibles (2012] :
« Si on prend des airs de garçons, ce n’est pas parce qu’on est des ‘garçonnes’ ; c’est pour plaire aux femmes. » 43
Quel plaisir de lire de telles évidences…Même si, sans doute, les réalités sont plus complexes… (Cf. Culture. Cinéma, Femmes. Lesbiennes)
Femme (« Gentille ») : 2017. Lu ou entendu (je ne me souviens plus) :
« C'est pas pour dire du mal, mais être gentille à ce point..., je ne pensais pas que c'était possible. »
Femme (Holocauste) : 1916. Mgr Tissier (évêque de Chalons), dans La femme au foyer, auteur de :
« La concorde domestique comme la paix sociale est le fruit de l’holocauste de l’intérêt propre au bien des autres. » 44 (Cf. Patriarcat, Politique. Religion)
Femme (Honneur) : (27 juillet) 1935. Lu, dans le Journal particulier de Paul Léautaud [1872-1956] un article du Quotidien, qu’il reproduit en note :
« Drame. Une jeune fille attache son fiancé à un arbre et le poignarde.
Vigo, 26 juillet [1935].
Une jeune fille a tué son fiancé dans des circonstances vraiment particulières où elle a mis la ruse au service de la jalousie. Elena Amos et Jésus Filloy, fiancés depuis plusieurs mois, se promenaient dans un bois de pins, près du village d’Estreda. Faisant semblant de jouer, Elena attacha Jésus à un arbre, à l’aide d’une corde. Toujours en jouant, elle lui banda les yeux. Puis sortant un couteau de son corsage, elle le planta dans la gorge du jeune homme et s’enfuit. Jésus réussi à se détacher mais mourut avant d’arriver à l’hôpital. La meurtrière, arrêtée, a déclaré qu’elle avait voulu défendre son honneur car elle savait que son fiancé avait deux maîtresses. Elle employa le stratagème de la corde et du couteau afin que le jeune homme ne puisse pas lui échapper. » 45
- Renouvelle les réflexions sur l’honneur patriarcal ? À moins qu’il en s’agisse d’une réécriture patriarcale d’une toute autre réalité… (Cf. Femmes. Jeune filles, Justice, Patriarcat. Honneur, Politique. Ruse, Violences)
Femme (Hugo Victor) : 1830. Victor Hugo [1802-1885], dans Hernani, concernant Doña Sol, auteur de :
« […] « Ah ! je tombe à vos pieds ! Ayez pitié de nous !
Grâce ! Hélas ! monseigneur, je ne suis qu’une femme,
Je suis faible, ma force avorte dans mon âme,
Je me brise aisément. Je tombe à vos genoux ! » (Cf. Relations entre êtres humains. Pitié)
Femme (« Idéale ») : 1995. Lu dans Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. L.Z, concernant Signé Charlotte [1984. Caroline Huppert] :
« Mathieu […] se trouve partagé entre Charlotte, la fantasque, et Christine, la sage, qui sont peut-être deux facettes de la femme idéale. » 46
Femme (« Idée ») : (5-7 avril) 1794. Benjamin Constant [1767-1830] écrit à Isabelle de Charrière [1740-1805] :
« Oh ! ménagez-vous, portez-vous bien, vivez. Vous êtes la seule idée sur laquelle je puisse m’arrêter. Dans ce désert où je vais, vous serez mon seul espoir. » 47
Femme (« Idiote ») : 2001. Doris Lessing [1919-2013], dans Le rêve le plus doux, auteure de :
« Une fois qu’elle s’était enlisée dans un marais d’humiliation et de culpabilité, avec quelle facilité alors il pouvait lui donner la sensation d’être idiote ! » 48 (Cf. Femmes. Intelligentes, Patriarcat)
Femme (« Imprenable ») : (26 février) 1815. Benjamin Constant [1767-1830] écrit dans son Journal intime :
« Assez bien travaillé. Diné chez Mme de Staël, avec Juliette [Récamier. 1777-1849]. Soirée tête à tête avec elle. J’ai eu de nouveau de la douleur. Cette maudite femme est imprenable. » 49 Elle n’est pas maudite parce que femme ; elle est maudite parce qu’elle refuse de coucher avec lui. Je comprends mieux la banalité de l’injure ‘salope’ que tant d’hommes ont à la bouche.
Femme (« Infâme ») : 1961. Dialogue du film : Une femme est une femme de Jean- Luc Godard [1930-2022] :
« Angela, tu es infâme ».
« Non », répond-elle « Je suis une femme. » 50 (Cf. Culture. Cinéma, Dialogues)
Femme (« Insatiable ») : Son amie de cœur était revenue, il lui fit comprendre que leurs relations étaient terminées. Elle s’était habituée à lui qui n’encombrait pas sa vie. Elle en prit donc aisément acte, mais n’accepta pas que sa décision fut à effets quasi immédiats. Elle fit en sorte qu’une petite rallonge eut lieu. Il en prit acte et s’exécuta.
Des années, après, elle apprit par une amie commune qu’il la jugeait « insatiable ».
* Ajout. 1er janvier 2020. 1966. François Mauriac [1885-1970], dans ses Mémoires intérieurs, traite Louise Colet [1801-1876] de « muse insatiable ». 51 (Cf. Femmes. Écrivaines. Colet Louise. Muses)
Femme (« Instrument ») : 1961. Pauline Réage (alias Dominique Aury [1907-1998]), dans Histoire d’O, auteure de :
« […] O se sentit pesée et jaugée pour l’instrument qu’elle savait bien qu’elle était, et ce fut comme forcée par son regard et pour ainsi dire malgré elle qu’elle retira ses gants […]. » 52 (Cf. Pornographie. Histoire d’O)
Femme (« Intérieur » d’) : (juillet) 2016. Entendu évoquer, lors de la visite (fort intéressante) de la Maison de la Beurière à Boulogne-sur-Mer, les femmes de marins comme étant : « des femmes d’intérieur au travail à l’extérieur ».
- On découvre dans ce petit musée que ces femmes travaillaient notamment comme « ramendeuses », « laceuses », « moulières », « sautrières », « verrotières ».
- Sur le site internet de cette Maison de la Beurière, est évoqué : « le travail à quai et le labeur sans cesse renouvelé de la femme, de son travail en bord de mer ou en atelier [nécessaire à] à la subsistance du ménage et l'éducation des enfants... »
- Entendu aussi que l’on ne devient « matelote » que lorsqu’on épouse un matelot.
(Cf. Femmes. Travail, Langage. Féminisation du langage)
Femme (« Irresponsable ») : 1995. Lu dans Jean Tulard, dans Guide des films. 1895-1995. L-Z, concernant :
- Un cottage à Dartmoor [1929. Antony Asquith, d’après Herbert Price] : « [Sally] s’était laissée séduire par un riche fermier. » 53 (Cf. Hommes. Irresponsables)
Femme (Jolie) : 2003. Lu dans Françoise Giroud [1916-2003]. Une ambition française de Christine Ockrent :
« En juillet 1950, Françoise prodigue ses conseils aux lectrices de Elle : ‘Être une jolie femme, c’est une résolution qu’il faut prendre … [Elle] s’entretient comme les muscles : par l’entrainement quotidien… […] Être jolie est un devoir. Vis-à-vis de votre mari, de vos enfants… Si vous vous sentez jolie, vous vous sentirez meilleure, vous serez meilleure. » 54
Femme (« L’Encyclopédie ») : (28 février) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore [1733-1807], écrit :
« Vous m’étonnez beaucoup d’aimer l’article Femme [écrit par De Desmahis. 1723-1761] 55 dans l’Encyclopédie ; cet article n’est fait que pour déshonorer un ouvrage sérieux. » 56
N.B. Repris de Wikipédia : « L’Encyclopédie est un ouvrage majeur du XVIIIème siècle et la première encyclopédie française. Par la synthèse des connaissances du temps qu’elle contient, elle représente un travail rédactionnel et éditorial considérable pour cette époque et fut menée par des encyclopédistes [dont Voltaire] constitués en ‘société de gens de lettres’. Enfin, au-delà des savoirs qu’elle compile, le travail qu’elle représente et les finalités qu'elle vise, en font un symbole de l’œuvre des Lumières, une arme politique et à ce titre, l’objet de nombreux rapports de force entre les éditeurs, les rédacteurs, le pouvoir séculier et ecclésiastique. » (Cf. Histoire)
* Ajout. 29 mars 2018. (12 mai) 1766. Voltaire écrit au comte [1700-1788] et à la comtesse [1703-1774] d’Argental, concernant l’Encyclopédie :
« L’ouvrage est en général un coup de massue porté au fanatisme [en réalité la religion] ; l’ex-jésuite [lui, Voltaire] lui porte quelques fois des coups de stylet. » 57 (Cf. Penser. Critique. Voltaire)
Femme (Libération) : L’une des décisions de sa vie qu’elle pouvait qualifier de libératoire, bien que / quoique spontanée, impensée (ou presque…), fut de lui proposer un rendez-vous pour lui demander s’il voulait bien être son amant.
Il refusa intelligemment (et donc élégamment) ce qui paracheva un processus de libération dont sa requête était alors l’incarnation. Lui, n’eut que plus de valeur à ses yeux.
Femme (Licence) : 1794. Raconté par Gustave Flaubert [1821-1880], d’après des souvenirs de famille :
« À Bayeux, la jeune fille qui représentait la liberté portait sur la poitrine ou sur le dos de l’inscription suivante : ‘Ne me tournez pas en licence.’ » 58 (Cf. Femmes. Jeunes filles, Patriarcat)
Femme (Lily) : 1977. Pierre Perret (à écouter, mais à défaut…), auteur de :
« On la trouvait plutôt jolie, Lily / Elle arrivait des Somalies, Lily / Dans un bateau plein d'émigrés / Qui venaient tous de leur plein gré / Vider les poubelles à Paris
Elle croyait qu'on était égaux, Lily / Au pays d'Voltaire et d'Hugo, Lily / Mais, pour Debussy, en revanche / Il faut deux noires pour une blanche / Ça fait un sacré distinguo
Elle aimait tant la liberté, Lily / Elle rêvait de fraternité, Lily / Un hôtelier, rue Secrétan / Lui a précisé, en arrivant / Qu'on ne recevait que des Blancs
Elle a déchargé des cageots, Lily / Elle s'est tapée les sales boulots, Lily / Elle crie pour vendre des chou-fleur / Dans la rue, ses frères de couleur / L'accompagnent au marteau-piqueur
Et quand on l'appelait Blanche-Neige, Lily / Elle se laissait plus prendre au piège, Lily / Elle trouvait ça très amusant / Même s'il fallait serrer les dents / Ils auraient été trop contents
Elle aima un beau blond frisé, Lily / Qui était tout prêt à l'épouser, Lily / Mais, la belle-famille lui dit / ‘Nous n'sommes pas racistes pour deux sous / Mais on veut pas de ça chez nous’
Elle a essayé l'Amérique, Lily / Ce grand pays démocratique, Lily / Elle aurait pas cru sans le voir / Que la couleur du désespoir / Là-bas, aussi ce fût le noir
Mais, dans un meeting à Memphis, Lily / Elle a vu Angela Davis, Lily / Qui lui dit ‘viens, ma petite sœur’ / ‘En s'unissant, on a moins peur’ / ‘Des loups qui guettent le trappeur’
Et c'est pour conjurer sa peur, Lily / Qu'elle lève aussi un poing rageur, Lily / Au milieu de tous ces gugus / Qui foutent le feu aux autobus / Interdits aux gens de couleur
Mais, dans ton combat quotidien, Lily. Tu connaîtras un type bien, Lily / Et l'enfant qui naîtra, un jour / Aura la couleur de l'amour / Contre laquelle on ne peut rien
On la trouvait plutôt jolie, Lily / Elle arrivait des Somalies, Lily / Dans un bateau plein d'émigrés / Qui venaient tous de leur plein gré / Vider les poubelles à Paris. » (Cf. Politique. Racisme. Antiracisme)
Femme (Livres) : (22 janvier) 1889. Edmond de Goncourt [1822-1896] note dans son Journal une réaction d’Émile Zola [1840-1902] :
« Ma femme n’est pas là… Eh bien, je ne vois pas passer une jeune fille comme celle-ci sans me dire : ‘Ça ne vaut-il pas mieux qu’un livre ?’ » 59 (Cf. Culture. Livres, Femmes. Jeunes filles, Langage. Critique mot : « Ça »)
N.B. Jeanne Rozerot [1867-1914] était sa maîtresse et lui, son amant, depuis un mois.
Femme (« Manquée ») : 1979. Je lis dans une note de La Pléiade du tome 1 des Journaux et carnets de Léon Tolstoï [1828-1910] présenter Valéry Arséniev comme « la fiancée manquée de Tolstoï ». 60
Femme (« Marchepied ») : 1932. François Mauriac [1885-1970], dans Le nœud de vipères, auteur de :
« Si j’avais eu, à ce moment, une femme qui m’eut aimé, jusqu’où ne serais-je pas monté ? » 61 (Cf. Femmes. Hommes, Famille. Couple)
Femme (Martyre chrétienne) : 1969. Je lis dans un Dictionnaire des femmes célèbres :
« Blandine (Sainte), jeune esclave chrétienne martyrisée à Lyon, sous le règne de Marc-Aurèle […] survécut sans se plaindre aux fauves, au gril rouge, à un taureau furieux, et qu’il fallut l’achever. » 62
N’était-ce pas, plus ou moins, ce que l’on apprenait encore au catéchisme dans les années [19]50 [et avant]. Et, plutôt, aux petites filles ? (Cf. Politique. Esclavage. Torture)
Femme (Masturbation) : (5 juin) 1857. Jules Michelet [1798-1874], dans son Journal, écrit :
« Une dame, tout à fait négligée par son mari, m’avoua que, deux fois par an, elle se soulageait dans un rêve. » 63 (Cf. Enfants. Masturbation, Hommes. Masturbation, Relations entre êtres humains. « Faire l’amour », Sexes. Masturbation)
Femme (« Matière vivante ») : 1992. Je lis dans Un Dictionnaire des femmes célèbres que Serge Lifar [1905-1986] nommait la danseuse Claire Motte [1937-1986] sa « matière vivante ». 64 (Cf. Êtres humains)
Femme (« Mécanique ») : 1876. Émile Zola [1840-1902], dans Son excellence Eugène Rougon, auteur de :
« C’était tout de même, une étrange mécanique qu’une femme. Jamais il n’avait eu l’idée d’étudier cela. Il commençait à entrevoir des complications extraordinaires. » 65
Femme (« Météore ») : (13 mars) 2021. Sur France Culture, Gérard Courtois, journaliste, s’adressant à Amélie de Montchalin, ministre, auteur de :
« Vous avez effectué un parcours de météore ». 66 (Cf. Femmes. Imprenables. Parcours)
N.B. « Météore » : « Personne ou chose qui brille d'un éclat très vif mais passager ».
Femme (Michelet Jules) : 1991. Lu dans La Pléiade cette présentation de La femme [1859] de Jules Michelet [1798-1874] :
« L’ouvrage est très anatomique et physiologique. »
Peut-être, sans doute, cette présentation - qui a le mérite d’être une grille de lecture - me permettra de lire ce livre que jamais ne n’ai réussi à lire. 67
Femme (Misère) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, auteur de :
« Camus [abandonné par sa maîtresse - Coralie - qu’il continue cependant à ‘entretenir’] résolut d’attendre que la misère lui rendit la femme que la misère lui avait déjà livrée. » 68
Femme (Moi) : 1774. Julie de Lespinasse [1732-1776], auteure de :
« Ce moi dont parle Fénelon [1651-1715] est encore une chimère : je sens positivement que je ne suis point moi.
Je suis vous ; et pour être vous, je n’ai aucun sacrifice à faire.
Votre intérêt, vos affections, votre bonheur, vos plaisirs, ce sont là, mon ami, le moi qui m’est cher et qui m’est intime.
Tout le reste m’est étranger : vous seul dans l’univers pouvez m’occuper et m’attacher.
Ma pensée, mon âme ne peuvent désormais être remplies que par vous et des regrets déchirants. […].» 69 (Cf. Êtres humains. Âmes. Soi, Relations entre êtres humains. Amour, Femmes. Remarquables. Lespinasse Julie de, Patriarcat)
Femme (« Morceau ») : 1995. Jean Tulard, dans son Guide des films. 1895-1995. L-Z, concernant La montagne du dieu cannibale [1978. Sergio Martino], auteur de :
« Ce film d’aventures exotiques a le mérite d’être bien fait, d’offrir quelques beaux morceaux sadiques (Ursula Andress attachée nue pour être livrée aux sévices des féroces Pukas) […]. » 70 (Cf. Femmes. « Attachées », Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Femme (Nature) : (20 mars) 1849. Hippolyte Taine [1828-1893], dans une lettre à Lucien-Anatole Prévost-Paradol [1829-1870], auteur de :
« Pour moi, je trouve la nature plus belle que la femme. » 71 (Cf. Langage. Article singulier)
Femme (Naturalisée) : (16-20 août) 2021. France Culture nomme la série démissions - La grande traversée - consacrées à Louise Michel [1830-1905] intitulée : Louise Michel, femme tempête.
* Ajout. 18 août 2021. Je découvre qu’une émission antérieure de France Culture [9 avril 2020] consacrée à Louise Michel s’intitulait : Louise Michel : louve et agneau. (Cf. Femmes. Animalisation des femmes)
* Ajout. 19 août 2021. Je découvre un poème de Louise Michel, adressé à sa mère :
« […] Et puis rien n’y fait, vois-tu, j’ai dans la tête
Dans l’âme, le cœur, une immense tempête. […] »
Femme (« Négresse ») : Années [19]50. Billie Holiday [1915-1959], à une personne qui lui demandait comment elle allait, lui répondit :
« Comme tu vois, toujours négresse ». 72 (Cf. Femmes. Artistes. Holiday Billie, Politique. Racisme)
Femme (Nerveuse) : 1954. Écouter Odette Laure [1917-2004] chanter Je suis nerveuse… (Cf. Relations entre êtres humains. « Faire l’amour »)
Femme (« Occasion ») : 1909. Léon Bloy [1846-1917], dans Le sang du pauvre, auteur de :
« Un homme riche est rencontré au seuil d’un mont-de-piété - Que faites-vous ici ? Vous ne venez sans doute pas pour engager. - Je cherche une occasion. On rencontre quelques fois de petites femmes aimables privées d’amis et forcées par la misère de mettre en gage ce qu’elles peuvent avoir de plus précieux. Il y en a qui pleurent, ce qui les rend plus jolies. On se fait leur sauveur et neuf fois sur dix, en s’y prenant bien, on est récompensés. Cela ne coûte pas cher et on a fait une bonne action. […] » 73 (Cf. Femmes. Pleurs, Hommes, Relations entre êtres humains. Charité, Patriarcat, Économie. « Pauvres Les »)
Femme (« On n’en a pas ») : (22 mars) 2023. Lu dans Le Canard enchaîné la réaction d’un « stratège » Macronien concernant l’éventuel remplacement d’Élisabeth Borne à Matignon :
« Il faut au moins qu’elle tienne jusqu’au 3 avril. [Pour dépasser le record d’Édith Cresson, soit 10 mois et 18 jours]. À moins de la remplacer par une femme, mais on n’en a pas. » (p.2) (Cf. Femmes « politiques », Patriarcat, Politique)
Femme (« Os de seiche ») : 1837-1943. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, qualifie à trois reprises madame de Bargeton d’ « os de seiche », la première fois du fait de Lucien [de Rubempré] (p.181), la seconde de Lousteau (p.336), la troisième de Balzac, sans porte-parole (p.349). Après, elle sera nommée « la seiche ». 74 (Cf. Femmes. Animalisation des femmes)
Femme (« Page blanche ») : (1er août) 2024. Entendu sur France Culture - de la part du biographe de Kamala Harris [!] - :
« Elle est une page blanche ».
Femme (« Pâte ») : 1869. Victor Hugo [1802-1885], dans L’homme qui rit, auteur de :
« Heureusement, Dea n’était point de cette argile. La pâte à faire toutes les femmes n’avait point servi pour elle. C’était une nature rare que Dea. […] » 75 (Cf. Êtres humains. « Pâte humaine », Patriarcat)
Femme (Paysage) : (12 février) 1946. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, auteur de :
« Mme Césaire [Suzanne. 1915-1966], qui a la couleur de l’or et se situe aux confins les plus extrêmes de la finesse et de la sauvagerie : on a plaisir à être devant elle, comme devant un merveilleux paysage qui serait intelligent. » 76 (Cf. Femmes. Intelligentes, Hommes. Grossiers, Politique. Colonialisme)
Femme (Pensée) : 1966. Jacques Prévert [1900-1977], dans Fatras, auteur de :
« La femme est une pensée, la plus forte de la nature, mais c’est une pensée dansante. » 77
Femme (Portait) : On a tant assimilé, tant réduit, tant défini les femmes par leur apparence, qu’une femme qui veut simplement exister, être appréciée, être jugée par elle-même, en elle-même, doit, pour se conformer aux canons en vigueur, se défier de son image et même de toute représentation d’elle-même. (Cf. Femmes. Apparence. Maquillage)
Femme (« Présent ») : (5 février) 1761. Voltaire [1694-1778] écrit à la duchesse Louise-Dorothée de Saxe-Gotha [1710-1767] :
« On prétend, Madame que la princesse votre fille fera le bonheur d’un prince d’Angleterre, c’est assurément le plus beau présent qu’on puisse faire à cette nation. » 78 (Cf. Hommes, Famille. Mariage, Patriarcat. Voltaire)
Femme (Procréation) : Tant qu’une femme mettra au monde un enfant, la ‘fonction d’usage’ de toutes les femmes sera perpétuée. À moins que… ? Jusqu’à ce que… ? Plus utile pour la réflexion féministe que la fallacieuse recherche de la pseudo égalité. (Cf. Politique. Front National. Le Pen Jean-Marie, Démographie)
Femme (« Pygmalion ») : 1909. Un exemple de femme qui aurait pu être considérée comme une femme « Pygmalion » : Ruth Morse dans Martin Eden de Jack London [1876-1916], Mabel Happlegarth [1873-1915] dans ‘sa’ vie. À ceci près, que l’illustration renforce le stéréotype… (Cf. Penser. Pensées. Méthode. Analogie)
Femme. Marivaux :
Femme (« Quelque chose ») : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« Voilà ce que c’est, reprit Mme Darcire ; et puis que vous savez qui elle est, par quel accident se trouve-t-elle exposée à de si étranges extrémités ? Nous avons jugé, par tout ce qu’on nous en a dit, que ce doit être une femme de quelque chose. » 79
Femme (« Qu’une femme ») : 1750. Marivaux [1688-1763], dans La colonie, auteur de :
« Arthénice. « Vous n’êtes qu’une femme, dites-vous ? Hé, que voulez-vous donc être pour être mieux ? » 80 (Cf. Hommes. Féminisme. Marivaux)
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Femme (« Racée ») : (25 janvier) 1950. Cécile Sorel [1873-1966] présente Réjane [1856-1920] notamment comme « élégante, fine et racée. ».
Fernand Gregh [1873-1960] la qualifie de « sensiblement sensuelle. Ça se voyait d’ailleurs a son physique même et en particulier à sa figure qui était, comment dirais-je ?, offerte. Elle avait la bouche d’une amoureuse ». Et il poursuit : « La seule petite restriction que je me permettrais de faire au portrait que Madame Cécile Sorel vient d’en faire c’est quand elle dit qu’elle était racée… Elle était racée, mais du Faubourg, et pas du Faubourg Saint-Germain. Non. Elle était assez fille du peuple… du peuple de Paris. D’ailleurs son nom même le disait : elle s’appelait Réju. [...] » 81 Plus insupportable encore, odieux même, à l’écoute… (Cf. Culture, Corps. Femmes, Politique. Démocratie. Peuple. Patriarcat. Mépris des femmes. Sorel Cécile)
Femme (Racine Jean) : 1691. Jean Racine [1639-1699], dans Athalie, auteur de :
« […] La peur d’un vain remords trouble cette grande âme
Elle flotte, elle hésite, en un mot, elle est femme ». (Acte III, Scène III) (Cf. Êtres humains. Âmes, Femmes. Peur, Relations entre êtres humains. Remords, Patriarcat)
Femme (« Réceptacle ») : 1995. Lu dans Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. LZ, concernant : 40 M2 [1986. Tevfik Baser] :
« […] Rien ne rapproche ici Turna de son mari, sinon d’être le réceptacle de son enfant. » 82 (Cf. Êtres humains, Corps. Vagins, Enfants, Femmes, Famille)
Femme (Renoncement) : Elle crut devoir renoncer à elle pour ‘être’ à lui. Elle se fit carpette. Il s’y couchât sur ce qu’il considéra - à juste titre - comme un don, plus tard, comme un dû : après usage, il l’épousseta, la plia, la rangea, remercia et s’en alla choisir une autre… carpette.
Femme (« Religion terrestre ») : (fin janvier) 1833. Honoré de Balzac [1799-1850] écrit à Ewelina Hanska [1801-1882] :
« Renoncer à la femme, à ma seule religion terrestre ! »
Et le 29 novembre 1833, il lui écrit : « Tu es toute ma religion […] un Dieu idolâtré. » 83
Femme (Résignée) : 1860. George Eliot [1819-1880], dans Le moulin sur la Floss, auteure de :
« Et, vous, vous n’êtes pas résignée : vous essayez seulement de vous engourdir. » 84
Femme (Respectée) : 1997. Odile Quintin, « ancien chef de Bureau Unité égalité des chances à la Commission européenne », concernant Marcelle Devaud [1908-2008], dans les années 1980, « son mentor dans les problématiques d’égalité [des chances dans les politiques européennes », auteure de :
« […] Elle est très respectée des hommes, parce qu’elle ne prend pas un ton de revendication. Elle a une approche d’affirmation, de valorisation du rôle que peuvent jouer les femmes dans la vie économique et sociale. Elle ne crie pas. Elle discute et négocie. » 85 (Cf. Féminisme, Politique. Égalité des chances. Europe)
Femme (Ridicule. Taine Hippolyte) : (10 avril) 1849. Hippolyte Taine [1828-1893], dans une lettre à sa sœur Virginie [1830-1890], auteur de :
« Ne montre pas ton goût pour les arts, la littérature, la science ; garde ces choses en toi-même ; là où tu es [chez des amis], elles sembleraient ridicules ; tu paraitrais enthousiaste et romanesques. Écris-moi et parle-moi de tout ce que tu penses […]. » 86 (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. Silence, Famille. Frères et sœurs, Penser, Histoire. Taine Hippolyte)
N.B. Combien de frères se sont-ils nourris de, enrichis par leur sœur - qu’ils contribuaient souvent eux-mêmes aussi à nourrir ?
Femme (« Rocher ») : (15 mars) 1926. L’abbé Mugnier [1853-1944], dans son Journal, après que Pierre Drieu la Rochelle [1893-1945] lui ait demandé « si la femme avait une âme » poursuit :
« Il a été question aussi de la femme, rocher auquel on attache son ancre. » 87 (Cf. Êtres humains. Âmes, Hommes. « Intellectuels ». Drieu La Rochelle Pierre, Patriarcat. Drieu La Rochelle Pierre)
Femme (« Rolls-Royce ») : (26 août) 2016. Guillaume Gallienne, au terme de l’émission : Un peu de lecture, ça peut pas faire de mal, auteur de :
« Merci à mes Rolls-Royce de cette émission… » suivent les noms des femmes qui travaillent, avec lui, pour lui, dans ‘son’ émission. 88 (Cf. Langage. Possessif)
Femme (« Roue ») : 1880. Émile Zola [1840-1902], dans le cadre des Soirées de Médan, dans sa nouvelle, L’attaque du moulin, auteur de :
« Une écluse était aménagée, la chute tombait de quelques mètres sur la roue du moulin, qui craquait en tournant, avec la toux asthmatique d’une fidèle servante vieillie dans la maison. Quand on conseillait au père Merlier de la changer, il hochait la tête en disant qu’une jeune roue serait plus paresseuse et ne connaîtrait pas si bien le travail […]. » 89 (Cf. Femmes. Maison. Servantes)
Femme (« Salade de fruit ») : 1959. Bourvil [1917-1970] chante Salade de fuit, dont voici une strophe :
« […] Salade de fruits, jolie, jolie, jolie
Tu plais à mon père, tu plais à ma mère
Salade de fruits, jolie, jolie, jolie
Un jour ou l'autre il faudra bien
Qu'on nous marie […] »
Femme (Secret) : Lors d’une rencontre fortuite, qui ne devait donc pas se reproduire, elle lui confia deux de ses secrets : dans sa grande maison, elle se couchait tous les soirs à 20 heures et elle détestait sa mère.
Femme (Sénèque) : 63-64. Sénèque [4 avant J.C-65 après J.C], dans ses La constance du sage, auteur de :
« Il y a des gens assez déraisonnables pour s’imaginer qu’une femme pourrait les offenser. »
« […] La femme est toujours un être inconsidéré qui, à moins d’être devenue savante et très instruite, est rétive et ne peut résister à ses désirs. » 90 (Cf. Patriarcat)
Femme (Sensibilité) : (26 janvier) 1922. Katherine Mansfield [1888-1938], auteure de :
« J’ai un esprit d’une sensibilité effroyable, qui accueille toutes les impressions ; voilà la raison pour laquelle je suis si complètement entraînée et vaincue. » À méditer… 91
Femme (« Sereine ») : 1689. Jean Racine [1639-1699], dans Esther, auteur de :
« Tout respire, en Esther, l’innocence et la paix
Du chagrin le plus noir, elle écarte les ombres
Et fait des jours sereins de mes jours les plus sombres. » 92
N.B. Enfin, disons - justement - qu’elle rend les jours d’Assuérus « sereins ».
Femme (« Serrure ») : 1942. Alberto Savinio [1891-1952], dans Hommes, racontez-vous, auteur de :
« Depuis la mort déjà lointaine de […], Baratta était restée sans homme, autant dire une serrure sans clé. Après bien des tergiversations, elle se décida à choisir un autre mari. […] » 93 (Cf. Femmes. Veuves, Sexes)
Femme (Soutenir) : (Début des années) 1960. Lu dans Le Guide des jeunes ménages, dans le chapitre intitulé : ‘Habillement’, à la rubrique : ‘Pour Madame’, dans la sous rubrique ‘Gaines et Soutien-gorge’ :
« Dans toutes les occasions de la vie journalière, la femme a besoin d’être soutenue. […] » 94 (Cf. Êtres humains. Mode, Patriarcat, Proxénétisme)
Femme (Suicide) : 1881. Lettre de Séverine [1855-1929], jeune, désespérée, à Jules Vallès [1832-1885], après que ses parents lui eurent refusé de le rejoindre à Londres, et écrite avant de se tirer une balle dans la poitrine :
« Je meurs de ce qui vous fait vivre. De révolte. Je meurs de n’avoir été qu’une femme alors que brûlait en moi une pensée virile et ardente. Je meurs d’avoir été une réfractaire. Aimez-moi un peu pour cela et gardez en cet esprit que j’ai si fort aimé et si profondément compris une place à votre navée petite amie. »
Heureusement elle ne mourut pas et sa famille, résignée, la laissa désormais agir à sa guise. Et elle devint : Séverine. 95 (Cf. Êtres humains. Suicide, Femmes. Comment meurent les femmes, Hommes. « Virils »)
Femme (« Suppliante ») : 1961. Dalida [1933-1987] chante : « Garde moi la dernière danse pour moi » :
« Vas danser toutes les danses que tu veux / Dans les bras de celles que tu entraînes au loin / Vas sourire des sourires merveilleux / Pour les danseuses dont tu tiens la main […]
Chantes et ris mais je t'en supplie / Pour une autre que moi / Ne donne pas ton cœur / Et n'oublies pas que ce sera toi / Qui me conduiras ce soir chez moi / Oh garde bien la dernière danse pour moi. »
Femme (Taille) : 2013. Louis Joinet [1934-2019], dans Mes raisons d’état. Mémoires d’un épris de justice, évoquant en 1983 les accusations concernant le CICP [Centre international de culture populaire, dénommé ‘Centre anti-impérialiste’], 14 rue de Nanteuil, dont son épouse était la présidente depuis 1982, d’être un « local de réunion de groupes terroristes européens » écrit :
« Et c’est Germaine, ma Germaine haute comme trois pommes, qui régnait sur ce nid de serpents, dans le temps que lui laisseraient ses multiples activités médicales et sociales ! » 96 (Cf. Femmes. Épouse de. « Politiques », Patriarcat)
Femme (Territoire) : (février) 1933. Anaïs Nin [1903-1977], dans son Journal, auteure de :
« Le territoire de la femme est ce que laisse intact le désir direct de l’homme. L’homme attaque le centre vital. La femme remplit la circonférence. » 97
Confus, mais puissant ? (Cf. Corps, Femmes. Frontières)
Femme (Torturée) : 1961. Robert Davezies [1923-2007], dans Le temps de la justice, transcrit les paroles - dont je ne reproduis que la fin - d’une jeune Algérienne de 19 ans, arrêtée en avril 1957, mise nue, torturée à la villa Susini, à Alger, par un parachutiste - dont le chef Feldmeyer était un Allemand - donc par l’armée française :
« […] Alors ils m’ont enfoncé dans la bouche un chiffon trempé dans de l’huile d’auto. - Qui est ton chef ? - Je savais que quelqu’un avait parlé. - L’un d’eux, trapu, vingt-cinq ans : - ‘Nous allons lui mettre l’électricité là. Ça lui tuera les microbes’. J’ai levé le doigt. - Non. Faites de moi ce que vous voulez. Ne faites pas cela. - Il a répondu : -‘Parce que tu es vierge. Bon. On va te le faire dans les gencives.’ - Ils m’ont écoutée. - Ils l’ont fait. J’ai cru que mes dents allaient tomber. - Quelques jours après, les deux de devant sont tombées. - Puis ils m’ont mis l’électricité aux seins avec des pinces. -‘Parle, parle, qui c’est ? Tel jour tu étais ici, tel jour, tu étais là’. - Feldmeyer m’a mordu les lèvres jusqu’au sang. J’ai craché sur lui. Il mangeait le crachat. - C’est bon. - C’était un géant, je vous l’ai dit. - Il m’a détachée de la planche, m’a liée les bras et les jambes. Alors en me tenant pas les pieds, il m’a emporté la tête en bas, et il m’a enfoncée la tête, à plusieurs reprises, dans la cuvette sale des WC, puis, j’avais encore la tête dedans, il a tiré la chasse. - Ils m’ont fait encore la baignoire. L’eau était sale, infecte. La baignoire c’est le pire de tout. […] » 98 (Politique. Guerre. d’Algérie)
Femme (Trahison) : 1734. Montesquieu [1689-1755], dans les Considérations sur les causes de la grandeur des romains et de leur décadence, auteur de :
« La bataille d’Actium se donna. Cléopâtre fuit et entraina Antoine avec elle. Il est certain que dans la suite elle le trahit (Voyez Dion. Livre 1).
Une femme à qui Antoine avait sacrifié le monde entier le trahit. » 99 (Cf. Femmes. Remarquables. Cléopâtre, Hommes. « Grands », Historiographie. Patriarcale)
Femme (« Tout-court ») : (22 août) 2021. Entendu sur France Inter :
« Joséphine Baker [1906-1975] sera la première femme noire au Panthéon, la sixième femme tout-court. » (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. Remarquables)
Femme (« Tueuse ») : (4 décembre) 2024. Lu dans Le canard enchaîné (p.7), dans l’article consacré aux Mémoires d’Angela Merkel [Liberté, Albin Michel. 2004], ‘Mutti’, pas mutique, sous un portrait physiquement particulièrement dépréciatif :
« […] Elle passe sous silence son passé de tueuse, elle qui joignit sa pierre à celle des autres, pour faire chuter son mentor, Helmut Kohl [1930-2017], pris dans de sales affaires de corruption, et pour y préparer la succession. »
Femme (« Une femme et un Noir ») : (16 janvier) 2009. Noam Chomsky (à propos de la compétition entre Barak Obama et Hillary Clinton à la présidence des États-Unis) auteur de :
« Je crois que ce qui a été assez marquant dans la campagne démocrate, c’est qu’il y a eu une femme et un noir. » 100 Non : il y a eu une femme qualifiée de blanche et un homme qualifié de noir, c’est à dire deux êtres humains (un homme et une femme) qualifiés l’un par la seule couleur de sa peau, l’autre par le seul fait d’être une ‘femme’. L’inanité - apolitique - d’une telle opposition mérite d’autant plus d’être notée qu’elle émane d’un penseur - politique - tant vanté… (Cf. « Oui » ou « Non »)
* Ajout. 30 novembre 2015. (21 juin) 2015. Du même Noam Chomsky :
« Si vous allez dans le hall du MIT [Massachusetts Institute of Technologie, où il a enseigné] aujourd’hui, vous verrez parmi les personnes une moitié composée de femmes, peut-être un tiers de minorités. » 101 (Cf. Droit. Minorités, Hommes. « Intellectuels », Patriarcat, Politique. Minorités, Économie. Coronavirus)
* Ajout. 26 janvier 2018. 2010. Nelson Mandela [1918-2013], dans Un long chemin vers la liberté, évoquant l’Université Sud-africaine de Johannesburg - dont il était à la faculté de droit en 1943 « le seul étudiant africain » - écrit :
« Notre professeur de droit, Mr. Hahlo, était un intellectuel strict qui ne tolérait pas beaucoup l’indépendance de ses étudiants. Il avait une curieuse conception du droit quand on en est arrivé aux femmes et aux Africains : ni les uns ni les autres, a-t-il dit ne pouvaient devenir avocats. Il considérait que la loi était une science sociale et que les femmes et les Africains n’étaient pas suffisamment disciplinés pour en maitriser la complexité. » 102 (Cf. Droit, Justice. Avocat-es, Hommes. « Politiques », Patriarcat, « Sciences » sociales)
Femme (« Vendue ») : 2003. Christine Ockrent, dans Françoise Giroud. [1916-2003] une ambition française, auteure de :
« Christiane Collange propose à son frère de transformer Madame Express en un magazine féminin à part entière (sic). Cette idée n’intéresse pas Jean-Jacques [Servan-Schreiber. 1924-2006] ; pour s’en débarrasser, il vend le projet à Pierre Lazareff [1907-1972] sans même en prévenir Christiane.
- ‘Et moi, qu’est-ce que je deviens ? lance celle-ci à son frère ?
- Je t’ai vendue avec, répond-il sans ciller. » 103 (Cf. Femmes. « Féminin », Dialogues)
Femme (« Vénéneuse ») : 2012. Lu, à la recherche sur le net du synonyme de « sulfureux » :
« Au sens figuré : Qui évoque l’enfer, l’hérésie, le démon qui sent le soufre. Se dit d’une femme ‘vénéneuse’. » 104 (Cf. Langage. Féminisation du Langage. Critique de mots : « Sulfureux »)
Femme (Vérole) : (22 octobre) 1822. Eugène Delacroix [1798-1863], dans son Journal, écrit :
« Mardi dernier - c’était le 15 - une petite femme de 19 ans, appelée Marie, est venue chez moi le matin pour poser. J’ai risqué la vérole avec elle. » 105
Femme (Vierge) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les misérables évoquant la « servante » de Monsieur Maboeuf, « une variété de l’innocence », écrit :
« La pauvre bonne vieille femme était vierge. » Et il poursuit significativement :
« Aucun de ses rêves n’était allé jusqu’à l’homme. » 106 (Cf. Êtres humains. Corps, Femmes. Âgées. Servantes, Langage. Féminisation du langage. Hugo Victor)
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II. Femmes (Artistes) :
Par ordre alphabétique. Femmes. Artistes :
Femmes (Artistes. Abba Marta) : Marta Abba [1900-1986], actrice et amour impossible de Luigi Pirandello [1867-1936] fut nommée par lui : sa « divine inspiratrice ». Il lui a dédicacé son dernier texte avant de mourir, ainsi : « À Marta Abba, pour que je ne meure pas ». 107
- L'éditeur italien U. Mursia a entrepris en 1971 une réédition des pièces de Pirandello dont Marta Abba détenait le copyright et qui appartiennent aux dix dernières années (1926-1936) de l'activité théâtrale du dramaturge sicilien.
« Tous les textes sont établis par Marta Abba elle-même, qui met à profit les nombreux documents inédits que lui a légués Pirandello. » 108
Femmes. Artistes. Actrices :
Femmes (Artistes. Actrices) (1) : Combien d’actrices ont-elles été détruites à vie - elles et / ou leur carrières - du fait des rôles que des metteurs en scènes, des réalisateurs, des producteurs - qui, eux, ont souvent construit leur carrière et gagné leur argent grâce à elles et sur elles - leur ont demandé de jouer ?
Par ordre chronologique. Femmes. Artistes. Actrices :
Femmes (Artistes. Actrices) (1) : 1850. François-René de Chateaubriand [1768-1848], dans les Mémoires d’Outre-tombe (avant la révolution) auteur de :
« Les actrices protégeaient les auteurs et devenaient quelquefois l’occasion de leur fortune. » 109
Femmes (Artistes. Actrices françaises d’antan) : 1929-1944. Arletty [1898-1992], Annabella [1907-1996], Joséphine Baker [1906-1975], Mireille Balin [1909-1968], Sylvia Bataille [1908-1993], Marie Bell [1900-1985], Blanchette Brunoy [1915-2005], Colette Mars [1916-1995], Marguerite Deval [1868-1955], Pauline Carton [1884-1974], Muse Dalbray [1903-1998], Danielle Darrieux, [1917-2017] Josette Day [1914-1978], Paulette Dubost [1910-2011], Edwige Feuillère [1907-1998], Simone Renant [1911-2004], Françoise Rosa [1891-1974] 110 (Cf. Femmes. Artistes. Chanteuses d’antan)
Femmes (Artistes. Adjani Isabelle) : (16 mai) 2018. Lu :
« L’Oréal vient de recruter comme ‘ambassadrice‘ Isabelle Adjani. Un contrat estimé, selon les pros à 400.00 euros qui a fait retrouver à l’actrice son apparence d’antan. » 111 (Cf. Êtres humaine. Corps, Femmes. Apparence, Économie. Publicité)
Femmes (Artistes. Akerman Chantal) : (7 novembre) 2013. Écouter les nombreux documents sonores concernant Chantal Akerman [1950-2015], lors de la nuit de France Culture qui lui fut consacrée et notamment l’interview d’elle, le 7 novembre 2013, par le regretté [par moi…] Alain Veinstein, pour la publication de son livre, Ma mère rit. [2013] 112 (Cf. Femmes. Mères)
Femmes (Artistes. Alain Marie-Claire) : 2013. Marie-Claire Alain [1926-2013] organiste « avoua » à Marie-Louise Girod [1915-2014], elle-même organiste :
« Savez-vous que ce jour-là [lors d’un récital pendant la guerre], vous m’avez donné l’espoir de devenir une virtuose de l’orgue en dépit du fait que j’étais une femme ! » 113
De la vertu de l’exemple, mais le « en dépit » laisse un goût amer… (Cf. Femmes. Artistes. Girod Marie-Claire)
Femmes (Artistes. Anémone) : (30 avril) 2019. Anémone [1950-2019], auteure de :
« J’aurais bien aimé coucher avec un producteur, mais ils préféraient me faire travailler. »
Non, Anémone n’était ni « très folle », ni [irra] tionnelle » [Michel Blanc], ni « une fille qui s’était laissée aller » [Josiane Balasko], ni « largement fêlée » [Patrice Leconte].
Elle était une actrice qui avait démontré sa grande liberté de penser - qui en paya le prix- et qui avait le courage de dire « en public » ce que tant n’osent pas même penser « en privé ». (Cf. Féminisme. Humour)
Femmes (Artistes. Ardant Fanny) : (18 septembre) 2019. Fanny Ardant, interrogée concernant la pièce dans laquelle elle joue, évoquant le metteur en scène, répond : « ça le regarde » et poursuit :
« J’aime bien l’idée : ‘Faites de moi ce que vous voulez’. » 114
Femmes. Artiste. Arletty :
Femmes (Artistes. Arletty) (1) : Arletty [1898-1992], après avoir, à 16 ans, perdu son premier amour, tué dans les premiers jours de la guerre de 1914-1918, auteure (sans date) de :
« Je ne serai jamais une veuve de guerre, ni une mère de soldat. » 115 (Cf. Femmes. Mères. Veuves, Politique. Guerre. Femmes)
Femmes (Artistes. Arletty) (2) : 1987. Arletty [1898-1992], auteure de :
« Je pouvais me balader dans dîner où il y avait beaucoup de monde, personne ne me pinçait les fesses, j’aime autant vous le dire, métier ou pas métier… » (Rires) (Cf. Comparaison Femmes / Hommes, Violences. Violences à l’encontre les femmes)
- Auteure aussi de : « L’argent, c’est fait pour les fadas… » 116 (Cf. Économie. Argent)
Femmes (Artistes. Arletty) (3) : (20 décembre) 2021. Jacques Prévert [1900-1977] fit ce compliment concernant Arletty : [1898-1992] :
« Elle est pareille dedans, pareille dehors. » 117
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Femmes (Artistes. Bacall Lauren) : 1979. Lauren Bacall [1924-2014], dans son Autobiographie, auteure de :
« […] Bon, le passé est le passé. Il m’a formée, m’a appris beaucoup de choses, mais le présent m’importe davantage. Je lutte pour acquérir le droit à mon identité propre ; je ne veux pas qu’on m’identifie pour l’éternité à un rôle joué à dix-neuf ans. Jusqu’à présent, j’ai toujours plus ou moins perdu cette bataille. Peut-être ne la gagnerai-je jamais. Mais je ne cesserai jamais le combat. » 118 (Cf. Patriarcat. Filliation)
Femmes. Artistes. Barbara :
Femmes (Artistes. Barbara) (1) : Barbara [1930-1997], auteure, compositrice, interprète de chansons inoubliables, dont trois, plus particulièrement, évoquent les violences de son père à son encontre : Au cœur de la nuit, L’aigle noir, Nantes. (Cf. Violences. Violences à l’encontre des enfants, Violences à l’encontre des femmes)
Femmes (Artistes. Barbara) (2) : Barbara [1930-1997] déclara :
« Je ne suis pas une chanteuse, je suis une femme qui chante. » 119
Femmes (Artistes. Barbara) (3) : 1998. Barbara [1930-1997], dans ses Mémoires interrompus, écrit concernant son père :
« […] Je garderai longtemps le souvenir du mélange de fascination, de peur, de mépris, de haine et d’immense désespoir que je ressentirai lorsque je le retrouvais mort, à Nantes, vingt ans plus tard (sans nouvelles de lui) … » 120 (Cf. Femmes. Peur, Relations entre êtres humains. Haine, Violences. Incestueuses)
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Femmes. Artistes. Brigitte Bardot :
Femmes (Artistes. Bardot Brigitte) (1) : (13 septembre) 2012. Brigitte Bardot, auteure de :
« J’ai toujours fait ce qui m’a plu […] Je sais que j’ai plus de couilles que beaucoup d’hommes. Ils pourraient prendre exemple sur moi. J’ai toujours assumé ce que j’ai fait ou ce que j’ai dit. » 121
De la fragilité des mythes : un seul jugement pertinent les fait éclater comme une bulle de savon… (Cf. Êtres humains. Corps, Patriarcat, Penser. Mythe, Sexes. Hommes)
* Ajout. 20 février 2019. 2019. Brigitte Bardot soutient les « Gilets jaunes » parce qu’« ils ont des couilles. » 122 (Cf. Êtres humains. Corps, Patriarcat, Sexes)
Femmes (Artistes. Bardot Brigitte) (2) : (10 mars) 2017. Brigitte Bardot, auteure de :
« J’ai été prisonnière de moi-même toute ma vie. » 123 (Cf. Êtres humains. Soi)
* Ajout. 4 mars 2017. Marine Le Pen aux fins de justifier son refus du « port du voile dans l’espace public » avait déclaré :
« La France, c’est Brigitte Bardot. » 124
De la fragilité des comparaisons… (Cf. Relations entre êtres humains. Comparaison, Patriarcat, Politique. Extrême-droite. Nationalisme)
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Femmes (Artistes. Bell Marie) : 2001. Jean-Claude Brialy [1933-2007], dans Le ruisseau des singes, se souvient de Marie Bell [1900-1985] et écrit notamment :
« Elle avait été sociétaire à la Comédie française à l’époque où les femmes pouvaient y entrer grâce à un ministre ou à un ami influent […]. »
Il rapporte aussi l’une de ses réactions, adressée à Félicien Marceau [1913-2012], auteur et metteur en scène de la pièce de théâtre, Madame Princesse dans laquelle elle jouait :
« Dis donc, Félicien, Claudel et Racine ne m’ont jamais emmerdée. Ce n’est pas toi qui vas commencer. » 125
Femmes (Artistes. Bellon Yannick) : 1996. Yannick Bellon [1924-2019], au terme d’un interview, affirma :
« […] Nous (les femmes ou : les femmes cinéastes ?) n’avons plus rien à prouver. » 126 (Cf. Femmes. « Nous les femmes »)
Femmes (Artistes. Berganza Teresa) : (20 mars) 2020. Teresa Berganza, grande chanteuse mozartienne, auteure de : « Quelle vie difficile… […]. »
Et elle répète : « C’est une vie sacrifiée. »
Sur France Musique, je lis, concernant la même émission : « Ma vie n’a m’a pas été facile […] » 127
Femmes (Artistes. Bernhardt Sarah) : 1923. Sarah Bernhardt [1844-1923], dans ses Mémoires, après avoir évoqué, à la Comédie Française, l’« un des plus beaux triomphe de sa carrière », auteure de :
« Quelques artistes furent très contents, les femmes surtout, car il est une chose à remarquer dans notre art : les hommes jalousent les femmes beaucoup plus que les femmes ne se jalousent entre elles. J’ai rencontré beaucoup d’ennemis parmi les hommes comédiens, et très peu parmi les femmes comédiennes. […] » 128 (Cf. Êtres humains. Autocritique, Femmes. Jalouses, Patriarcat, Penser. Pensées. Bernhardt Sarah)
Femmes. Artistes. Rosa Bonheur :
Femmes (Artistes. Bonheur Rosa) (1) : (28 novembre) 1898. Rosa Bonheur [1822-1855], dans sa « Lettre testament », écrit notamment :
« […] Nous avons le droit, étant libres et célibataires toutes deux (concernant Anna Klumpke [1856-1942] et elle-même), de nous donner par notre travail les jouissances du confortable avec l’argent que nous gagnons par notre travail.
Ma famille m’ayant toute ma vie assez mal jugée en mon droit de vivre librement, après avoir d’abord fait mon devoir envers elle et ayant droit après à l’indépendance de toute personne majeure gagnant elle-même sa vie…
Je suis libre de faire ce qu’il me plaît et de défendre une bonne fois pour toutes l’honneur des autres (Nathalie) et le mien.
Je n’ai donc rien à me reprocher envers ma famille, et j’ai pensé que maintenant j’avais le droit de vivre pour moi et de disposer à mon gré de mon bien personnel, n’ayant eu ni enfant, ni tendresse pour le sexe fort, si ce n’est pour une franche et bonne amitié pour ceux qui avaient tout mon estime. […]
Quant à mes deux neveux, ce sont des hommes solides et bien portants, ils n’ont qu’à faire comme moi, car les hommes ayant la force physique ne doivent pas, s’ils sont fiers et braves, compter sur l’héritage d’une femme dont le travail a souvent été interrompu par les conditions de son sexe et qui ont fait avec raison penser aux hommes justes et dignes de ce titre, que l’homme est fait pour travailler pour la femme et les enfants ; mais hélas ! les femmes ont souvent été obligées de les remplacer quand ils manquent à leur devoir.
Je termine cette longue lettre explicative de ma volonté et de ma justice de tester en faveur d’une compagne artiste comme moi, gagnant noblement sa vie comme moi, désirant ainsi que moi continuer de travailler en paix, continuer sa carrière d’artiste et m’accompagner loyalement jusqu’au dernier jour de mon voyage en ce monde. » 129 (Cf. Femmes. Lesbiennes, Hommes. Force physique, Famille, Économie)
Femmes (Artistes. Bonheur Rosa) (2) : 1909. Rosa Bonheur [1822-1889], concernant Nathalie Micas [1824-1889], avec laquelle elle vécut jusqu’à la mort de cette dernière, auteure de :
« Souvent je me suis enfermée dans la chambre de Nathalie [après sa mort] pour songer aux côtés tragiques de ma vie. Quelle aurait été mon existence sans le dévouement et l’existence de mon amie ! Et pourtant on a cherché à rendre suspecte l’affection que nous éprouvions l’une pour l’autre. Il semblait extraordinaire que nous fassions bourse commune, que nous nous soyons légué réciproquement tous nos biens. Si j’avais été un homme, je l’aurais épousée et l’on n’eut pu inventer toutes ces sottes histoires. Je me serais créé une famille, j’aurais en des enfants qui auraient hérité de moi et personne n’aurait eu le droit de réclamer. » 130 (Cf. Relations entre êtres humains. Amour, Femmes. Lesbiennes, Famille. « Mariage pour tous »)
* Ajout. 20 août 2020. Entendu sur France Culture, concernant Rosa Bonheur [1822-1889] présentée comme une « femme à facettes » [!], aussi ainsi qualifiée d’« un peu lesbienne revendiquée ». 131 (Cf. Femmes. « Hommasses ». Lesbiennes, Langage. Adverbe)
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Femmes (Artistes. Boulanger Nadia) : 1979. Ned Rorem [1923-2022], l’un des élèves de Nadia Boulanger [1887-1979], compositrice, chef d’orchestre et enseignante, déclara la concernant :
« Pour ce qui concerne la pédagogie musicale - et par extension la création musicale - elle est la personne la plus influente qui ait jamais vécu. »
Elle fut, toujours selon lui, « le plus grand maître depuis Socrate ». 132
* Ajout. 12 juillet 2020. Parmi ses élèves [estimés à 1.200], Quincey Jones, Aaron Copland, George Gershwin, Leonard Bernstein, Michel Legrand, Philippe Glass…
* Ajout. 29 janvier 2021. Écouter le récit de l’extraordinaire enfance d’Émile Naoumoff, très jeune élève de Nadia Boulanger.
- Lorsqu’elle l’entendit, enfant, pour la première fois, elle dit à ses parents :
« Je le prends comme élève pendant 10 ans. »
- À sa mère qui évoquait sa fatigue et son besoin de vacances, elle répondit :
« Quand on a les dons d’Émile, on ne prend pas de vacances ». Il n’en prit jamais.
- À la veille de sa mort, après 9 ans et demi de leçons quotidiennes de plus 3 heures et plus, Nadia Boulanger lui dit :
« […] Je sais que tu sais que tu me dois beaucoup. Mais je t’en dois bien plus. »
Mais ces phrases qui, parmi tant d’autres, m’ont frappée, ne sauraient rendre compte de la nature de leurs relations, ni de sa ‘pédagogie’, terme, en l’occurrence, bien grossier. (Cf. Enfants. Pédagogie) 133
Femmes. Artistes. Louise Bourgeois :
Femmes (Artistes. Bourgeois Louise) (1) : Louise Bourgeois [1911-2010], auteure de :
« Pour exprimer des tensions familiales insupportables, il fallait que mon anxiété s'exerce sur des formes que je pouvais changer, détruire et reconstruire. » 134
Parmi ses œuvres : La Destruction du père (1974) et Maman (2005).
* Ajout. 13 octobre 2014. Sans oublier le terrifiant Fillette [1968]. Le concernant - il s’agit de la représentation d’un monstrueux phallus transpercé par un câble - il faut lire les aberrantes présentations, commentaires, interprétations qui en ont été faites afin d’en masquer l’évidence, à savoir qu’un phallus a terrifié une petite fille. Et que Louise Bourgeois ait peu ou prou participé à en masquer la signification, n’invalide pas le jugement. (Cf. Violences. Violences. Incestueuses)
Femmes (Artistes. Bourgeois Louise) (2) : (11 septembre) 2019. Jean Frémon, concernant Louise Bourgeois :
« Tout ce qui l’intéresse, elle l’intègre dans son œuvre. » 135
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Femmes (Artistes. Callas Maria) : 1959. Maria Callas [1923-1976], auteure de :
« Je suis libre parce que je ne fais pas de concession. » 136 (Cf. Relations entre êtres humains. Concession, Penser. Liberté, Politique. Céder)
Femmes. Artistes. Agnès Capri :
Femmes (Artistes. Capri Agnès) (1) : Agnès Capri, [1907-1976], auteure de :
« Je voulais des gens propres ». Se sont exprimé-es dans son café-théâtre : Caura Vaucaire, Germaine Montero, Serge Reggiani, Jean Sablon, Juliette Gréco, Marc Ogeret, Catherine Sauvage, Pierre Louki, Georges Moustaki, les Frères Jacques…137 Bravo, l’artiste !
Femmes (Artistes. Capri Agnès) (2) : 1938. Agnès Capri [1907-1976] se remémore :
« [En 1938] J‘avais un contrat avec Pathé Marconi…un contrat à vie ; ils avaient créé une collection pour moi. Et puis, il y a eu la guerre, l’invasion, les nazis. Et on a supprimé les artistes juifs de Pathé Marconi. Et, quand je suis revenue, après Alger, en 1944, il y avait la même secrétaire. Alors, elle a accepté de retirer mes disques, à condition que je les paie. Et puis, comme j’ai mis huit jours de plus pour aller les chercher - j’avais très peu d’argent - elle les a envoyés à la casse en disant au directeur que ça ne se vendait pas. Et on a tout cassé. » 138 (Cf. Femmes. Chanteuses françaises d’antan, Économie. « Casse »)
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Femmes (Artistes. Carol Martine) : 1966. Martine Carol [1920-1967], auteure, au terme de sa vie, à 46 ans, après quatre mariages, de :
« [Enfant], j’ai toujours préféré les garçons. Quoique, maintenant, j’ai des très bonnes amies filles. Et je les préfère. Enfin, c’est moins dangereux. Maintenant je préfère être avec des femmes qu’avec des hommes. » 139
Femmes. Artistes. Maria Casarès :
Femmes (Artistes. Casarès Maria) (1) : 1949. Maria Casarès [1922-1996], auteure de :
« Soyez donc une femme. Luttez ! » 140 (Cf. Culture. Cinéma, Politique. Luttes)
Femmes (Artistes. Casarès Maria) (2) : (21 mai) 2022. Entendu sur France Culture, Maria [Victoria] Casarès [1922-1996] dire :
« Je n’ai rien pris à qui que ce soit. » Et elle a beaucoup donné. 141
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Femmes (Artistes. Célarié Clémentine) : (7 avril) 1994. Clémentine Célarié embrasse sur la bouche, un homme séropositif, présent comme elle au Sidaction aux fins de démontrer les risques et les non risques de la non-contamination. Initiative spontanée, superbe et courageuse - qu’elle qualifie de « bêtise » - mille fois plus parlante que tout discours. (Cf. Relations entre êtres humains. Exemple, Politique. Exemple)
* Ajout. 17 juillet 2019. 2015. Pour comparaison de date : dans le premier tome des Éditions de La Pléiade des Œuvres de Michel Foucault [1926-1984], la chronologie présentée par Daniel Defert, « militant anti-sida, président fondateur de la première association française de lutte contre le sida Aides [1984-1991] » (Wikipédia) et par ailleurs son compagnon, ne fait aucune référence au sida concernant sa mort. Le terme de sida est cité dans le second tome. 142 (Cf. Hommes. « Intellectuels », Relations entre êtres humains. Sida)
Femmes (Artistes. Chanteuses algériennes d’antan) : (2 novembre) 2024. Écouter l’émission de France Culture de Zoé Sfez, La série musicale. Les divas algériennes [Cheikha Remitti, Reinette l’Oranaise, Souad Massi, Raja Meziane, Beihdja Raha, Cheikha Tetma, Fadila Dziriya, Chaba Fadela…]
Femmes (Artistes. Chanteuses françaises d’antan) : Yvette Guilbert [1865-1944], Anna Thibaud [1861-1948], Damia [1889-1978], Berthe Sylva [1885-1941], Fréhel [1891-1951], Colette Renard [Colette Raget. 1924-2010], Yvonne George [1896-1930], Mistinguett [Jeanne Florentine Bourgeois. 1875-1956], Germaine Montero [1909-2000], Agnès Capri [1907-1976], Marie Dubas [1894-1972], Lisette Jambel [1921-1976], Lys Gauty [1900-1994], Lucienne Boyer [1901-1983], Lily Pons [1898-1976], Germaine Béria [1891-1950], Marianne Oswald [1901-1985], Suzy Solidor [Suzanne Marion, Rocher. 1900-1983], Lucienne Delyle [1913-1962], Jacqueline François [1922-2009], Jeanne Aubert [1900-1988], Lucienne Dugard [1901-1968], Arletty [1898-1992], Germaine Sablon (considérée généralement comme la seule artiste résistante ; chante notamment Le chant des partisans) [1899-1985], Anna Marly (elle aussi résistante ; a participé, elle aussi, à la création du Chant des partisans) [1917-2006], Darty Paulette [1871-1944], Andrée Turcy [dite Andrée Turc [!]. 1891-1974], Christine Sèvres [1931-1981], Germaine Lix [1893-1986], Catherine Sauvage [1929-1998], Esther Lekain [1870-1960], Emma Valadon dite Thérésa [1837-1913], Suzanne Gabriello [Suzanne Galopet. 1932-1992], Mireille [Mireille Hartuch. 1906-1996], Cora Vaucaire [1918-2011], Mirane Esbly [?-?], Gribouille [Marie-France Gaite. 1941-1968], Cora Madou [Jeanne Odaglia. 1891-1971], Rina Ketty [Cesarina Picchetto. 1911-1996], Pierrette Bruno [1928-2015], Annette Lajon [1901-1984], Colette Magny [1926-1997], Édith Piaf [1915-1963], Patachou [Henriette Eugénie Ragon. 1918-2015], Simone Bartel [1922-?], Georgette Plana [1917-2013], Claire Leclerc [1915-2009], Léo Marjane [1912-2016], Florelle [Odette Rousseau. 1898-1974], Régine Flory [1888-1924], Pia Colombo [1934-1986], les sœurs (Louise et Odette) Étienne [1924-2016, 1928-2013], Elyane Célis [1914-1962] [Belge], Yvonne Printemps [1894-1977], Monique Morelli [1923-1993], Polaire [Émilie Marie Bouchaud. 1883-1939], Danielle Messia [1956-1985], Joséphine Baker [Freda Josephine Mc Donald. 1906-1975], Renée Lebas [1917-2009], Nita Berger [?-?], Lily Fayol [1914-1999], Eugénie Buffet [1866-1934], [Nicole Louvier [1933-2003], Dalida [Iolanda Gigliotti. 1933-1987], Magali Noël [Magali Noëlle Guiffray. 1931-2015], Christine Sèvres [1931-1981], France Aubert [?-?], Rosalie Dubois [1932-], Colette Chevrot [?-?], Annie Fratellini [1932-1997], Odette Laure [1917-2004], Michèle Arnaud [1917-1998], Lina Margy [1909-1973], Jeanne Moreau [1928-2017], Nita-Jo / Nitta-Jô [Jeanne Daflon. 1890-?], Ginette Garcin [1928-2010], Micheline Dax [Micheline Etevenon. 1924-2014], Rose Avril [1920-1973], Yvonne Darle [?-?], Simone Réal [?-?], Mathé Altéry, Mick Micheyl [Paulette Jeanne Renée Michey. 1922-2019], Emma Liebel [1873-1928], Miura [-?], Lily Lian [Liliane Lebon. 1917-2020], Yvette Giraud [1916- 2014], Denise Benoit [1919-1973], Lily Fayol [1914-1999], Lily Vincent [1926-2009] [Belge], Maurane [1960-2018], Marie Laforêt [1919-2019], Zizi Jeanmaire [1924-2020], Pola Negri [1897-1987] actrice, mais entendu d’elle une chanson : « Paradis »] Juliette Gréco [1927-2020], Suzy Delair [1917-2020], Anne Sylvestre [1934-2020] et ses inoubliables chansons féministes, Catherine Ribeiro [1941-2024]. Sans oublier Mado Robin [1918-1960] qui, extraordinaire cantatrice, ne méprisait pas les chansons (« Le temps des cerises »). (Cf. Femmes. Artistes. Actrices françaises d’antan)
- Et, parmi celles qui, bien que toujours d’antan (pour moi…), n’en sont pas moins toujours présentes : Mama Béa [Béatrice Telkielski], Catarina Valenta, Marie Josée Neuville [Josée Françoise Deneuville], Line Renaud, Brigitte Bardot, Hélène Martin, Catherine Bardin, Michèle Bernard, Nana Mouskouri (Grecque de nationalité), Valérie Lagrange, Alice Dona, Georgette Lemaire, Francesca Solleville, Dominique Grange, Marie-Paule Belle, Régine [Regina Zylbeberg], Simone Langlois, Françoise Hardy, Nicoletta, Nicole Croisille, Hélène Delavault, Véronique Pestel, Isabelle Aubret, Sabine Viret, Dani, …
- Et enfin, bien sûr, Brigitte Fontaine, Sapho, sans oublier la compositrice Marguerite Monnot. [10 juillet 2015]
- Que de merveilles, de destins ! Que de pertes de mémoire, que l’on peut néanmoins au moins partiellement se remémorer… lorsque des archives existent toujours, encore.
- Une précision : Si je ne cite pas les jeunes chanteuses, les chanteuses contemporaines, à l’exception d’Agnès Bihl, la seule explication est celle de ma méconnaissance, de mon incompétence donc.
Femmes. Artistes. Mademoiselle Clairon :
Femmes (Artistes. Clairon Mademoiselle) (1) : (23 juillet) 1765. Voltaire [1694-1778], termine ainsi sa lettre à Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude - dite mademoiselle Clairon - [1723-1803] :
« Adieu, Mademoiselle, soyez aussi heureuse que vous méritez de l’être. Croyez que je vous admire autant que je méprise les ennemis de la raison et des arts, et que je vous aime autant que je les déteste. Conservez-moi vos bontés. Je sens tout ce que vous valez. C’est beaucoup dire. » 143 (Cf. Femmes. Artistes. Lecouvreur Adrienne. Heureuses, Relations entre êtres humains. Admiration)
Femmes (Artistes. Clairon Mademoiselle) (2) : (5 août) 1765. Voltaire [1694-1778], dans une lettre de Nicolas-Claude Thieriot [1697-1772], écrit :
« Melle Clairon dit en prenant congé de M. le maréchal de Richelieu que son cœur était à M. de Valbelle, son âme à M. de Voltaire et son talent au roi. » 144 (Cf. Êtres humains. Âmes)
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Par ordre chronologique. Femmes. Artistes. Camille Claudel :
Femmes (Artistes. Claudel Camille) (1) : « (À partir de) 1913. Camille Claudel [1864-1943], internée, auteure de :
- [à sa mère. mars 1913] : « Cela va-t-il durer longtemps cette plaisanterie-là ? Y en a-t-il pour longtemps ? Je voudrais bien le savoir. Après avoir tant souffert. C’est une drôle de surprise. »
- [à M. Pinard. mars 1913] : « Je me trouve par suite de combinaisons machiavéliques enlevée et internée de force à Ville Evrard. Si vous pouviez dire un mot pour moi, je vous en serais reconnaissante. »
- [à Henriette de Vertus. automne 1913] : « J’ai été enlevée par un cyclone moi et mon atelier, mais par un singulier effet de la tornade, mes plâtras ont filé directement dans la poche de Rodin et consorts, tandis que mon infortunée personne s’est trouvée transportée délicatement dans un enclos grillagé en compagnie de plusieurs aliénés. Je fais mon possible pour figurer honorablement dans cette aimable corporation : je n’y fais pas trop mauvaise figure. »
- [à son frère, Paul Claudel. 1915] : « J’aimerais mieux une place de bonne que continuer à vivre ainsi. »
- [à son frère Paul Claudel. mars 1927] : « Ce n’est pas ma place au milieu de tout cela, il faut me retirer de ce milieu : après 14 ans aujourd’hui d’un vie pareille, je réclame la liberté à grands cris. »
- [à son frère, Paul Claudel. mars 1930] : « Cela fait 17 ans que Rodin et les marchands d’objets d’art m’ont envoyé faire pénitence dans un asile d’aliénés. Après s’être emparés de l’œuvre de toute ma vie en se servant de B. (en note : probablement Philippe Berthelot [1866-1934]), pour exécuter leur sinistre projet, ils me font faire des années de prison qu’ils auraient si bien mérité eux-mêmes... Tout cela au fond sort du cerveau diabolique de Rodin. Il n’avait qu’une idée c’est que lui, étant mort, je prenne mon essor comme artiste et que je devienne plus que lui : il fallait qu’il me tienne dans ses griffes après sa mort comme pendant sa vie. »
- [à son frère, Paul Claudel. 1932/33] : « Dis-toi bien, Paul, que ta sœur est en prison. En prison et avec des folles qui hurlent toute la journée, font des grimaces et sont incapables d’articuler trois mots sensés. Voilà le traitement que, depuis près de vingt ans, on inflige à une innocente. »
- [à son frère Paul Claudel. novembre-décembre 1938] : « Mon cher Paul,
Hier, samedi, j’ai bien reçu les cinquante francs que tu as bien voulu m’envoyer et qui me seront bien utiles, je te l’assure (l’économe ne m’ayant pas encore payé les cinquante francs qu’il me doit malgré qu’on ait fait un bon il y a plus d’un mois). Tu vois combien il y a de difficultés dans cet asile et qui sait si ce ne sera pas pire dans quelque temps.
Je suis bien fâchée de savoir que tu es toujours souffrant, espérons que cela se remettra peu à peu. J’attends la visite que tu me promets pour l’été prochain, mais je ne l’espère pas ; c’est loin Paris, et Dieu sait ce qui arrivera d’ici là ?
En réalité, on voudrait me forcer à faire de la sculpture ici, voyant qu’on n’y arrive pas on m’impose toutes sortes d’ennuis.
Cela ne me décidera pas, au contraire.
À ce moment des fêtes, je pense toujours à notre chère maman. Je ne l’ai jamais revue depuis le jour où vous avez pris la funeste résolution de m’envoyer dans les asiles d’aliénés ! Je pense à ce beau portait que j’avais fait d’elle dans l’ombre de notre beau jardin. Les grands yeux où se lisait une douleur secrète, l’esprit de résignation qui régnait sur toute sa figure, ses mains croisées sur ses genoux : tout indiquait la modestie, le sentiment du devoir poussé à l‘excès, c’était bien là notre pauvre mère. Je n’ai jamais revu le portait (pas plus qu’elle !). Si jamais tu en as entendu parler, tu me le diras.
Je ne pense pas que l’odieux personnage [Rodin] dont je te parle souvent ait l’audace de se l’attribuer, comme mes autres œuvres, ce serait trop fort, la portrait de ma mère ! […]
Ta sœur en exil. »
N.B. Cette lettres, si vraie concernant leur mère, pour lui, accablante, a été laissée, dans son Journal [6 juillet 1938] sans la coller. 145
- En octobre 1943, Camille Claudel est inhumée dans le cimetière de l’asile d’aliéné-es de Monfavet, celle à qui Rodin écrivait en 1897 :
« Un génie comme vous est rare. » 146 (Cf. Êtres humains. Cerveaux, Femmes. « Seules ». Bonnes-à-tout-faire, Fitzgerald Zelda. Pelletier Madeleine. Séraphine Louis, Comment meurent les femmes, Hommes. Remarquables, Claudel Paul [pour le relevé dans son Journal de ce qui concerne sa sœur] Politique. Prison)
Femmes (Artistes. Claudel Camille) (2) : 1987. Henri Guillemin [1903-1992] écrit, concernant la santé mentale de Camille Claudel [1964-1943], internée :
« Le dossier médical de Camille, qui nous a été révélé par Reine-Marie Paris (une petite-fille de Claudel [1868-1955]) parle de ‘bouffées délirantes’ dont elle était victime. Mais les quelques lettres que nous avons d’elle témoignent toutes (en italique) d’un indéniable et douloureux équilibre mental. Elle conjure, elle supplie qu’on la délivre de son ‘exil’, de son martyre. Elle dit : ‘Je n’ai pas mérité cela’. » 147
Mais la suite du texte d’Henri Guillemin, concernant la responsabilité d’Auguste Rodin, jugée simplement « bien injuste », est de mauvaise foi, aisément lisible. (Cf. Relations entre êtres humains. Mauvaise foi, Histoire. Historiographie. Patriarcale)
Femmes (Artistes. Claudel Camille) (3) : 2016. Je lis sur Wikipédia concernant Paul Claudel [1868-1955] :
« En septembre 1913, la sculptrice Camille Claudel, sœur de Paul, est internée en asile d’aliénés à la demande de la famille et à l'instigation de son frère Paul qui décide d'agir immédiatement après la mort de leur père. En trente ans d'hospitalisation, Paul Claudel ne va voir sa sœur qu'à douze reprises. Lors de la rétrospective qui lui fut consacrée en 1934, des témoins ont rapporté que Paul Claudel s'emporte : il ne veut pas qu'on sache qu'il a une sœur folle. À la mort de celle-ci, en 1943, Paul Claudel ne se déplace pas : Camille est inhumée au cimetière de Montfavet accompagnée du seul personnel de l'hôpital ; quelques années plus tard, ses restes sont transférés dans une fosse commune, ni Paul ni les membres de la famille Claudel n'ayant proposé de sépulture. » (Cf. Femmes. « Aliénées »)
Femmes (Artistes. Claudel Camille / Rodin Auguste) : 1894. Lu dans le Journal des Goncourt, le 10 mai 1894 :
« Marx (Roger, critique d’art) me parle ce matin, de la sculpteuse Claudel, de son collage un moment avec Rodin, collage pendant lequel il les a vus travailler ensemble, amoureusement, tout comme devait travailler Prud’hon et Melle Mayer. Puis un jour, pourquoi, on ne le sait, elle a quelque temps échappé à cette relation, puis l’a reprise, puis l’a brisée complètement. Et quand c’est arrivé, Marx voyait entrer chez lui Rodin tout bouleversé, qui lui disait en pleurant qu’il n’avait plus aucune autorité sur elle. » 148 (Cf. Hommes. Remarquables. Rodin Auguste, Patriarcat)
N.B. ‘Être à la colle’ : vivre ensemble sans être mariée-s. (Cf. Verbe. Être)
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Femmes (Artistes. Cousturier Lucie) : (4 septembre) 2019. Je lis dans Le Canard enchaîné à l’occasion de l’exposition Arts lointains au musée du Quai Branly, le nom de Lucie Cousturier [1876-1925] qui est évoqué en ces termes, concernant « l’origine du goût européen pour les arts africains :
« L’occasion de présenter les aquarelles de la peintre et écrivaine Lucie Cousturier, proche de Fénéon [1861-1944], qui prit fait et cause pour les tirailleurs Sénégalais. ». Lire Wikipédia, la concernant. 149 (Cf. Histoire)
Femmes. Artistes. Damia :
Femmes (Artistes. Damia) (1) : Damia [1889-1973], bouleversante, dénommée « la tragédienne de la chanson ».
* Ajout. 28 août 2023. Pour l’historien Louis Chevalier [1911-2001], elle, comme les autres chanteuses dites réalistes, elles aussi des tragédiennes, s’inscrivait dans une longue tradition historique. Elle influencera en outre nombre de celles qui se sont inscrites dans son sillage.
Femmes (Artistes. Damia) (2) : (11 juin) 1929. Michel Leiris [1901-1990], dans son Journal, écrit :
« Vu Damia [1889-1973], à la sortie [de la Revue nègre du Moulin-Rouge] ; c’est une géante majestueuse ; haute et forte comme un tour, vêtue d’une façon luxueuse et extraordinairement démodée ; elle parle comme un cataclysme de la nature ; nul aspect corrompu, seulement la vie et la santé, avec tous les excès qu’un trop plein de force peut causer. Je ne la croyais tout de même pas aussi étonnamment belle. Elle domine tout et tout parait malingre à côté d’elle. […] » 150
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Par ordre chronologique. Femmes. Artistes. Marlène Dietrich :
Femmes (Artistes. Dietrich Marlène) (1) : Marlène Dietrich [1901-1992], une femme généreuse, courageuse. L’entendre chanter « La vie en rose » réconcilierait avec ‘l’amour’. 151 (Cf. Relations entre êtres humains. Amour)
Femmes (Artistes. Dietrich Marlène) (2) : 1984. Dans les souvenirs de Marlène Dietrich [1901-1992], Marlène, j’ai lu :
« […] Je n’ai jamais reproché à von Sternberg [Joseph von Sternberg. 1894-1969] son ton cinglant. Il avait tous les droits. Parce qu’il était l’homme qui me protégeait. Parce qu’il était aussi mon ami. Ses paroles étaient toujours justes. Il avait toujours raison. Je ne lui rendrai jamais assez grâce. […] Un maître. » 152
Femmes (Artistes. Dietrich Marlène) (3) : 1990. Marlène Dietrich [1901-1992], auteure de :
« C’est Sternberg [Joseph von Sternberg. 1894-1969] qui m’a découverte alors que je n’étais rien. Il crut en moi, m’a fait travailler, me donna tout mon savoir, son expérience, son énergie et créa ainsi mon succès. » (sans date) 153
- Je lis ensuite sur Wikipédia : « Dans ses souvenirs, Sternberg affirmera avoir créé de toutes pièces le mythe de Marlène et minimisera le rôle de son interprète, qui protestera. » (sans source, à retrouver)
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Femmes (Artistes. Dorval Marie) : 1848. Marie Dorval [comédienne. 1798-1849], dans une lettre à George Sand [1804-1876], qualifie sa « profession » de « haïssable ». 154
Femmes (Artistes. Dubost Paulette) : 1992. Écouter Paulette Dubost [1910-2011] évoquer sa vie : une bouffée de bonheur. 155
Femmes (Artistes. Duc Hélène) : 2005. Hélène Duc [1917-2014], dans Entre cour et jardin, auteure de :
« Les blessures que nous font les metteurs en scène, parfois simplement en ne nous choisissant pas, ne cicatrisent jamais. Si l’on peut tout supporter quand on se sent aimé, on s’écroule quand on ne l’est pas assez. » 156 (Cf. Culture, Êtres humains. Relations entre êtres humains. Aimer)
Femmes (Artistes. Duncan Isadora) : 1927. Isadora Duncan, [1877-1927], dans Ma vie, auteure de :
- « Mon art était déjà en moi quand j’étais petite fille, et c’est grâce à l’esprit héroïque et aventureux de ma mère qu’il ne fut pas étouffé. »
- « Mon idée, en fait de danse, était qu’il fallait exprimer les sentiments et les émotions de l’humanité. »
- « Je méditais sur les différences étranges qui séparent l’Art de la Vie, et je me demandais si une femme peut vraiment être une artiste, car l’Art est un maître exigeant qui réclame tout pour lui seul, et une femme qui vit donne tout à la vie. Quoi qu’il en soit, pour la seconde fois, [enceinte], j’étais immobilisée, séparée de mon art. »
- « Donnez la beauté, la liberté et la force aux enfants. Donnez l’art au peuple qui le demande. La grande musique ne doit pas être plus longtemps gardée pour le bonheur de quelques privilégiés cultivés ; elle doit être donnée gratuitement aux masses ; elle leur est aussi nécessaire que l’air et le vin, car elle est le vin spirituel de l’humanité. »
- « Dans ce théâtre, j’espérais réaliser mon rêve de ramener les arts de la musique, de la tragédie et de la danse à leurs formes les plus pures. »
- « L’Art donne unité et harmonie à ce qui, dans la vie, est chaos et discorde. »
- « L’impulsion de mon art était trop forte. Je ne pouvais l’arrêter même pour plaire à celui que j’aimais. » 157 (Cf. Culture, Femmes. Remarquables. Duncan Isadora, Famille. Mariage. Duncan Isadora, Politique. Démocratie. « Masses ». Peuple)
Femmes (Artistes. Dupré Catherine, dite Mademoiselle de Seine) : (18 avril) 1732. Voltaire [1694-1778] écrit à Jean-Baptiste-Nicolas de Formont [1694-1758] :
« Vous savez que la petite Dufresne [Catherine-Marie-Jeanne Dupré, dite mademoiselle de Seine. 1705-1767], in articulo mortis [à l’article de la mort] a signé un billet conçu en ses termes : ‘Je promets à dieu et à M. le curé de Saint-Sulpice de ne jamais remonter sur le théâtre.’ » Elle ne tint pas sa promesse et remonta sur les planches en 1733. 158
- En souvenir de toutes les avanies - le terme étant trop faible - imposées par l’église catholique aux artistes, comédiens, comédiennes… (Cf. Patriarcat. Église catholique)
Femmes (Artistes. Duse Eleonora) : 1927. Concernant Eleonora Duse [1858-1924], Isadora Duncan [1877-1927], dans Ma vie, qui fut son amie, écrivit cet hommage :
« […] Eleonora Duse était un être exceptionnel. Son cœur était si grand qu’il pouvait contenir toute la tragédie du monde, son esprit était le plus radieux qui ait jamais lui à travers les sombres tristesses de cette terre. » Ce, après avoir écrit :
« […] La Duse n’aimait pas qu’on la dévisageât. Elle prenait les petites allées, les sentiers, pour éviter d’être vue pas la foule. Elle n’aimait pas comme moi la pauvre humanité. Elle considérait la plupart de ces gens comme de la canaille, alors qu’ils la regardaient de tous les yeux éblouis. Cela tenait à sa nature avant tout exagérément sensible. Elle s’imaginait que les gens la critiquaient. Quand elle avait personnellement affaire au peuple, personne ne montrait plus qu’elle de douceur et de bonté. »
- Et aussi : « Eleonora n’était qu’une femme, malgré tout son génie [...]. » 159 (Cf. Politique. Démocratie. Peuple)
Femmes. Artistes. Kathleen Ferrier :
Femmes (Artistes. Ferrier Kathleen) (1) : Le chef d’orchestre Bruno Walter [1876-1962], concernant la chanteuse contralto Kathleen Ferrier [1912-1953], auteur de :
« Parmi les grands choses qui me sont arrivées dans ma vie, c’est d’avoir rencontré Kathleen Ferrier et Gustave Malher [1860-1911]. Et je dis bien dans cet ordre. » 160
Femmes (Artistes. Ferrier Kathleen) (2) : 2004. Elisabeth Schwarzkopf [1915-2006], dans Les autres soirs. Mémoires, écrit concernant le concert du 15 juin 1950 :
- « Quand Kathleen [Ferrier. 1912-1953] attaquait son Agnus de la Missa Solemnis [Beethoven. 1827], avec son souffle et son timbre incomparable, et cette sensibilité qui, à l’évidence était une spiritualité, la salle entière retenait ses larmes. Et Karajan [Herbert Von. 1908-1989], cet homme si volontairement impassible et dur, Karajan, lui, ne les retenait pas ! » 161
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Femmes (Artistes. Feuillère Edwige) : 2005. Hélène Duc [1917-2014], dans son livre Entre cour et jardin, présente ainsi Edwige Feuillère [1907-1998] :
« On a beaucoup écrit sur Edwige Feuillère, mais quelle que soit la qualité de l’analyse et de l’approche, c’est dans son livre, Les feux de la mémoire, qu’elle se découvre et qu’on la découvre le mieux. Elle ne se livre pas, mais elle donne beaucoup d’elle-même. Avec élégance et mesure, comme toujours. […]
Elle allie à sa passion intérieure une superbe intelligence et un sens critique vis à vis d’elle-même. Jamais une bavure, jamais le ‘flou’, jamais de procédé pour esquiver une difficulté de mouvement ou de texte. Elle soulève la montagne en souriant. Tous ses rôles sont des festivals de virtuose. […]
Elle est passée du cinéma au théâtre et du réalisme au lyrisme et à la pure poésie de Claudel avec simplicité et naturel, non pas sans effort sans doute, mais comme si de rien n’était, comme s’il lui était imparti de donner toutes les nuances, la force, les subtilités au texte. […]
Edwige est à mes yeux la plus symbolique, la plus variée, la plus complète des actrices de ces temps. Peut-être aussi la plus pure, car elle semble n’avoir jamais été entachée d’aucune complaisance, d’aucune intrigue, ni d’aucune mesquinerie. Mais elle était sans doute, comme tous les élus, solitaire dans son âme. » 162 (Cf. Êtres humains. Âmes)
Femmes (Artistes. Fernandez Esperanza) : 2002. Esperanza Fernandez, auteure de :
« […] Mon premier disque, j’ai attendu très longtemps avant de le faire, car je voulais murir comme artiste et comme femme. Je ne regrette pas de ne pas avoir enregistré ce disque plus tôt. Aujourd’hui, je suis très heureuse car j’ai fait ce que je souhaitais sans être manipulée par personne. Dans ce disque se reflète tout ce que j’ai fait durant ma carrière. Je chante déjà depuis 20 ans. […] » 163 (Cf. Femmes. Heureuses)
Femmes (Artistes. Fontaine Brigitte) : Une fois encore, ‘on’ fera semblant de découvrir, après la disparition de Brigitte Fontaine, l’importance de son œuvre.
Femmes (Artistes. Forestier Sara) : (7 novembre) 2017. Sara Forestier, sur France 2, explicite son refus d’être maquillée et coiffée, avant d’être interviewée. Elle pose sa responsabilité en tant qu’actrice :
« Il y a une injonction à être sexy, toujours, à être glamour, alors qu'une femme, n'est pas que ça. […] Mon métier, ce n'est pas d'être sexy, ce n'est pas d'être glamour, c'est de créer de l'émotion. » 164 (Cf. Corps, Sexes)
Femmes (Artistes. Foucher Adèle) : 1821. Victor Hugo [1802-1885] écrit à Adèle Foucher [1803-1868] dont il est le cousin et qui deviendra son épouse :
- le 16 mars 1821 : « […] Cultive ton talent charmant [le dessin], mais que ce ne soit jamais pour toi qu’un talent charmant, jamais un moyen d’existence. Cela me regarde. Je veux que dans la vie ce soit toi qui aies tout le plaisir, toute la gloire ; moi, toute la peine. […] »
- Une note précise : « Victor Hugo était hostile aux femmes artistes et en particulier à Julie Duvidal. » [professeure de dessin d’Adèle Foucher].
- le 1er/ 2 novembre 1821 : « Tu me parles d’une artiste pour laquelle tu me demandes de l’estime. Je ne demande pas mieux. Mais pourquoi est-elle artiste ? Tu connais là-dessus mes invariables idées, plutôt du pain et de l’eau ! […] »
- le 31 octobre 1821 : « Je me demande d’où peuvent venir tes douleurs de côté. J’en connais une cause, sur laquelle, je consulterai certainement quelque médecin célèbre. La peinture te nuit, du moins j’en suis persuadé.
Les attitudes fatigantes que cet art oblige à prendre, les principes vénéneux qui s’échappent continuellement en vapeur subtile des couleurs, qui sont pour la plupart minérales, en voilà plus qu’il n’en faut pour attaquer les organes extérieurs et intérieurs du corps. La plupart des peintres ont la santé dégradée.
Ô mon Adèle, serai-je condamné à voir cette funeste expérience se renouveler sur toi, sur le seul être qui me fait chérir la vie !
Si ton mari [le mariage n’a pas eu lieu] avait l’autorité de tes parents, il se contenterait de te voir cultiver ton talent charmant pour le dessin, et ne s’exposerait pas, en te livrant au travail de la peinture, à voir tes heureuses dispositions te devenir fatales.
Je consulterai certainement quelque médecin célèbre sur les dangers de ce travail pour un être aussi frêle et aussi délicat qu’une jeune fille.
Que n’ai-je quelque pouvoir sur toi ! J’ai craint un moment autrefois que tu ne destinasses à la profession d’artiste, profession incompatible avec le rang que tu dois occuper dans la société.
Aujourd’hui que tu ne cultives la peinture que comme talent d’agrément, je tremble encore, et bien plus, car c’est pour ta santé. »
- le 12 et 13 novembre 1821 : « Va mon Adèle, aime-moi comme je t’aime, et je me charge du reste. […]
Et surtout, ne me parles plus de travailler, etc., etc., Chaque fois que tu touches cette corde, tu m’affliges vivement. Aie quelque croyance en mes forces. […] »
- le 13 et 15 décembre 1821 : « Sache, chère et charmante amie, que tu as la plus belle des sciences, celle de toutes les vertus. A reste, les connaissances futiles et purement relatives que tu voudras posséder ne serve en rien au bonheur. Tout ce qui s’acquiert ne vaut pas la peine de s’acquérir. »
- le 3 février 1822 : « Il suffit qu’une femme appartienne au public sous un rapport pour que le public croit qu’elle lui appartient (vérifier) sous tous. Comment d’ailleurs supposer qu’une jeune fille conserve une imagination chaste et par conséquente des mœurs pures après les études qu’exige la peinture, étude pour lesquelles il faut d’abord abjurer la pudeur, cette première vertu de l’homme et de la femme. Ensuite, convient-il à une femme de descendre dans la classe des artistes, classe dans laquelle se rangent comme elle les actrices et les danseuses ? Je t’expose ici des idées sévères, mais qui sont justes selon le monde et selon la morale. Ces idées d’ailleurs ne sont pas nées d’hier chez moi et il y a bien longtemps que je te les ai communiquées et l’exemple que tu as sous les yeux ne les confirme que trop. C’est pour cela que j’ai toujours applaudi à ta répugnance pour la peinture, même considérée comme talent d’agrément. »
- le 8 février 1822 : « Quant aux artistes, je t’ai toujours conseillé de ne pas les voir. J’ai toujours pensé de même sur cette profession qui déconsidère, certes les femmes, puisqu’elle déconsidère les hommes. […]
Je ne doute pas que ces idées ne s’accordent avec les tiennes. Ainsi, n’en parlons plus. »
- le 5, 6, 8 et 9 février 1822 : Lettre d’Adèle Foucher à Victor Hugo :
« Tu exposes des préjugés bien sévères en condamnant la peinture, même comme talent d’agrément. Mais puisque tu trouves cela nuisible, je te crois. […] » 165 (Cf. Culture, Droit. Droits / Devoirs, Êtres humains. Pudeur, Femmes. Jeunes filles. Pudeur. Vertu, Hommes. Remarquables. Hugo Victor, Famille. Mariage, Patriarcat, Penser. Pensées. Préjugés)
N.B. 1. Les résistances d’Adèle Foucher avant la dernière lettre citée sont nombreuses.
Il faudrait les ajouter.
N.B. 2. Je vois dorénavant d’un tout autre regard les (mauvais) dessins de Victor Hugo.
Femmes (Artistes. Fréhel) : Fréhel [1891-1951], auteure de :
« Fermez vos gueules. J’ouvre la mienne » [au public du Bœuf sur le toit]. 166
La vie bouleversante d’une femme bouleversante…
Femmes (Artistes. Gardin Blanche) : (29 mai) 2017. Blanche Gardin, lors de la 29ème cérémonie des Molière, concernant les artistes accusés de viols, d’agressions, de harcèlements, en réaction à l’injonction si souvent entendue, citée par elle :
« Il faut savoir séparer l’homme de l’artiste », auteure - courageuse - de cette forte conclusion :
« D'ailleurs c'est bizarre cette indulgence qui ne s'applique qu'aux artistes. Par exemple, on ne dit pas d'un boulanger : ‘Oui, d'accord, c'est vrai, il viole un peu des gosses dans le fournil mais, bon, il fait des baguettes extraordinaires ! » 167 (Cf. Relations entre êtres humains. Indulgence, Violences. Viols)
Femmes (Artistes. Goya Chantal) : 1962. Chantal Goya, concernant le tournage de Masculin Féminin, se souvient :
« J’avais 18 ans. […] Godard [1930-2022] voulait que je sois à poil dans la salle de bains et j'ai dit non. Je me suis cachée sous le lavabo. Marlène (Jobert) s'est déshabillée, m'a dit de ne pas m'en faire, qu'elle passerait à deux reprises devant la caméra de façon à faire croire qu'il s'agissait de moi une fois. Tu parles ! Godard avait bien vu. Il m'a dit : vous ne serez jamais une star. Je lui ai répondu : la seule « Vedette » [en synonyme de « star »] que j'ai, c'est ma machine à laver. » 168 (Femmes. « Féminin ». Nudité)
Ce sont aussi par ce type de réactions, jamais, en tant que telles, politiquement analysées, que les femmes s’opposent, résistent aux hommes. Nul-le n’est besoin pour cela d’être qualifiée de féministe, encore moins d’intellectuelle. (Cf. Culture. Cinéma, Femmes. « Féminin », Violences. Violences à l’encontre des femmes. Godard Jean-Luc)
Femmes (Artistes. Girod Marie-Louise) : 2003. Dans un livre consacré à l’organiste Marie-Louise Girod [1915-2014], je lis qu’elle aurait choisi l’orgue « pour que le public ne la voit pas. » La lecture du livre ne permet pas s’arrêter à cette analyse. 169 (Cf. Femmes. Artistes. Alain Marie-Claire)
Femmes (Artistes. Grimaud Hélène) : 2003. Dans un livre autobiographique, Variations sauvages, la musicienne Hélène Grimaud rapporte le message que lui avait transmis, au terme d’une master class, le pianiste et chef d’orchestre, Léon Fleischer :
« […] Restez à l’écart tant que vous n’avez pas trouvé votre propre système […] On m’a dit que vous vouliez continuer seule. C’est une entreprise tout à fait louable et vous avez tout ce qui faut pour parvenir. Allez-y. »
- Elle y évoque aussi le regard que l’on portait sur elle :
« ‘Trop belle pour être intelligente’, par exemple. Ou : ‘Ravissante comme elle l’est, elle n’a pas besoin de travailler’ Ou : ‘Combien dites-vous d’heures de travail par jour ?’ et je comprenais que mon interlocuteur convertissait ces heures en un gigantesque gâchis, du pur gaspillage eu égard à la frivolité d’une existence à laquelle mes cheveux blonds et mes yeux bleus me donnaient droit. » 170 (Cf. Femmes. Intelligentes)
Par ordre chronologique. Femmes. Artistes. Alice Guy :
Femmes (Artistes. Guy Alice) (1) : 2018. Alice Guy [1873-1968] : première femme réalisatrice [française] de cinéma [elle le fut de plus de mille films] ; certains disent avant George Méliès, [1861-1938] sa Fée aux choux datant du début de l’année 1896. 171
Femmes (Artistes. Guy Alice) (2) : (11 décembre) 2019. Écouter la remarquable émission au cours de laquelle les femmes [Je relève, sans pouvoir distinguer les apports de chacune, les noms de Claire Clouzot, Nicole-Lise Bernheim, Delphine Seyrig, Liliane de Kermadec, Colette Audry] tout à la fois révèlent l’immense importance d’Alice Guy [1873-1968] et récusent les arguments défendus par les hommes pour en dénier l’importance.
Une grande leçon d’analyse critique féministe de l’historiographie patriarcale. 172 (Cf. Culture, Patriarcat. Penser. Méthode, Histoire. Historiographie. Patriarcale)
Femmes (Artistes. Guy Alice) (3) : (12 septembre) 2020. Une seconde émission de France Culture très riche redonne l’importance qui fut la sienne à Alice Guy.
Elle réalisa trois films que l’on peut qualifier de féministes : Les résultats du féminisme, Madame a des envies, An american citizen (qui pourrait être considéré comme dénonçant les violences à l’encontre des femmes). 173
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Femmes (Artistes. Holiday Billie) : 1939. Billie Holiday [1915-1959] chanta, en 1939, pour la première fois Strange fruit, l’un des premiers chants antiracistes, 16 ans avant que Rosa Parks [1913-2005] refusa de laisser son siège dans un bus. 174 (Cf. Femmes. Remarquables. Parks Rosa)
Femmes (Artistes. Huppert Isabelle) : (9 août) 2021. À l’écoute d’une émission de France culture consacrée au film La leçon de piano [1993] de Jane Campion, présenté, commenté par Isabelle Huppert, celle-ci est introduite par une longue présentation des films auxquels elle a participé. Je me demande comment cela pouvait être supportable. Et puis, plutôt, je me suis demandée : comment peut-on ne pas penser que cela puisse être vécu comme insupportable par d’autres ? Et, enfin, à quel point cela est inapproprié ?
N.B. Cette analyse critique est valide pour toutes les personnes invitées dans le cadre de cette série d’émissions ; donc, l’attribuer à Isabelle Huppert n’est pas juste.
Femmes (Artistes. Juliette) : 1997. Juliette, merveilleuse interprète de : Rimes féminines. Entre autres chansons… (Cf. Femmes. « Féminin »)
Femmes (Artistes. Kaplan Nelly) : 2018. Nelly Kaplan [1931-2020], auteure de :
« Je n’ai jamais su négocier. » 175 (Cf. Culture. Cinéma)
Femmes (Artistes. Kauffmann Angelica) : 1792. Élisabeth Vigée-Lebrun [1755-1842] raconte dans ses Souvenirs, sa rencontre avec Angelica Kauffmann [1741-1807], qu’elle considère comme l’« une des gloires de notre sexe » :
« J’ai été voir Angelica Kauffmann que j’avais un extrême désir de connaître. Je l’ai trouvée bien intéressante, à part son beau talent, par son esprit et ses connaissances. C’est une femme qui peut avoir cinquante ans, très délicate, sa santé s’étant altérée par suite du malheur qu’elle a eu d’épouser d’abord un aventurier qui l’avait ruinée. Elle s’est remariée depuis à un architecte qui est pour elle un homme d’affaires. Elle a causé avec moi beaucoup et très bien, pendant les deux soirées que j’ai passées chez elle. Sa conversation est douce ; elle a prodigieusement d’instruction, mais aucun enthousiasme, ce qui, vu mon peu de savoir, ne m’a point électrisée.
Angelica possède quelques tableaux des plus grands maîtres, et j’ai vu chez elle plusieurs de ses ouvrages ; ses esquisses m’ont fait plus de plaisir que ses tableaux, parce qu’elles sont d’une couleur Titianesque. […] » 176
Femmes (Artistes. Khaltoum Oum) : 1985. Lu sur Wikipédia concernant l’enterrement d’Oum Khaltoum [1878-1985] :
« Des stars du cinéma, des poètes, des hommes d'affaires, des ambassadeurs, des ministres ainsi que de nombreux anonymes ont formé un cortège de plus d'1,5 km (pour environ trois millions de personnes vivant au Caire) formant le deuxième plus grand rassemblement d'Égypte, après les funérailles de Nasser [1918-1978]. Les Cairotes se sont emparés du cercueil et l'ont promené pendant trois heures dans les rues du Caire avant de le conduire à la mosquée al-Sayyid Husayn, une des favorites d'Oum Kalthoum. » 177
* Ajout. 10 mars 2020. Elle était notamment nommée « l’astre de l’Orient », la « quatrième pyramide » …
De l’alliance de l’amour, de la culture, du nationalisme arabe…
Femmes (Artistes. Khalo Frida) : 2017. Entendu concernant Frida Khalo [1907-1954] :
« Elle a construit sa légende [...], son personnage […], son positionnement […]. »
Non. Elle a vécu, comme elle a pu et comme elle a voulu. 178 (Cf. Femmes. Mères)
Femmes (Artistes. Malibran Maria) : Maria Malibran dite La Malibran [1808-1836] :
« Merveille des merveilles » disait d’elle Frédéric Chopin [1810-1849].
Morte, des conséquences d’une chute de cheval, à 28 ans.
Femmes (Artistes. Lecouvreur Adrienne) : (27 août) 1761. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de la Tude Clairon [mademoiselle Clairon] [1723-1830], auteur de :
« […] Lorsque le curé de Saint-Sulpice, Languet, le plus faux et le plus vain de tous les hommes, refusa la sépulture de Melle Lecouvreur [Adrienne. 1692-1730], qui avait légué mille francs à son église, je dis à tous vos camarades assemblés qu’ils n’avaient qu’à déclarer qu’ils n’exerceraient plus leur profession [de comédien-nes] jusqu’à ce qu’on eût traité les pensionnaires du roi comme les autres citoyens qui n’ont pas l’honneur d’appartenir au roi (sic). Ils me le promirent et n’en firent rien. Ils préférèrent l’opprobre avec un peu d’argent, à un honneur qui leur eu valu davantage. »
N.B. Lu sur Wikipédia : « Elle fut enterrée à la sauvette par des amis du maréchal de saxe et de Voltaire dans le marais de la grenouillère (actuel Champs de mars). Voltaire, scandalisé exprime son indignation dans le poème La mort de Melle Lecouvreur :
Et dans un champ profane on jette à l’aventure
De ce corps si chéri les restes immortels. […]
Dieux ! pourquoi mon pays n’est-il plus la patrie ?
Et de la gloire et des talents ?’ » (Cf. Femmes. Artistes. Clairon Mademoiselle)
Femmes (Artistes. Lens Aline R. de) : Aline R. de Lens [1881-1925], auteure, dans son Journal [1902-1924], de :
« Maintenant, j'ai l'enthousiasme, l'ambition, les joies du travail. Je suis au début, j'ai le droit d'espérer, de faire des rêves.
Je me sens fière vis à vis des hommes. Pour les uns, je suis seulement une rivale, pour les autres, je suis une égale puisque je travaille comme eux pour me faire une position comme eux. Je suis entrée dans une école [Les Beaux-Arts] qui leur était primitivement destinée, en concourant avec eux…
Ils n'ont pas le droit de ne voir en moi qu'une femme comme les autres, sœurs de toutes celles qui ne vivent que pour eux, par eux, instrument d'amour…L'amour, je le supplie de m'épargner.
Je n'ai jamais aimé l'amour, jamais aimé aucun homme. Je suis calme, je suis tranquille, toute à mon travail. L'amour serait un grand malheur pour moi, il briserait tout ce qui fait ma vie, je n'y pense pas, je ne le cherche pas, je le redoute…
Ah ! que l'amour m'oublie ! Je me suis garée du mariage, des toquades de jeunes filles…Mais il y a l'amour-passion, l'amour souverain, l'amour fou. […]
Il passerait sur moi comme un cyclone en ne laissant que des ruines. […]
Moins on y pense, moins on a de chances qu'il vienne. Et puis, j'ai vraiment bien autre chose à faire ! » 179 (Cf. Femmes. Ambition, Relations entre êtres humains. Aimer. Amour, Famille. Mariage)
Femmes (Artistes. Lubin Germaine) : 1965. Germaine Lubin [1890-1979], interrogée sur sa carrière d’artiste lyrique, débuta ainsi :
« Je ne serai pas modeste. J’ai eu du succès tout de suite. […] » 180 (Cf. Femmes. Modestes)
Femmes (Artistes. Magny Colette) : Colette Magny [1926-1997] : une somptueuse chanteuse, de somptueuses chansons. Une femme poète, politique, droite, diverse, toujours en recherche de nouveautés, récusant tout formalisme, bouleversante, courageuse, militante et réprimée dans son oeuvre, comme de droit. Et, me concernant, de si beaux souvenirs de jeunesse…
- Auteure de : « Je suis pure comme un diamant ! Je n’ai fait que ce que je voulais ! Moi je préfère avoir une bonne image de moi. Je ne veux pas avoir des mains sales. » [1986] (Wikipédia)
- Auteure de : « Les cris de notre action guideront notre action ».
Écouter : Quand j’étais gamine, Ras la trompe, King-Kong… (Cf. Violences. Viols. Violences à l’encontre des enfants)
« Vous dénoncez », lui disait-on.
« Non. J’expose », répondait-elle. (Cf. Dialogues)
Femmes (Artistes. Mairesse Valérie) : 2016. Découvrir, ce jour, que Valérie Mairesse a été la seule actrice française ayant travaillé avec Andreï Tarkovski [1932-1986], l’avoir entendue évoquer cette expérience 181, se remémorer qu’elle avait joué dans le film d’Agnès Varda, L’une chante, l’autre pas [1977] et concomitamment se souvenir du rôle qu’elle avait dû jouer dans les émissions de télé de Laurent Ruquier (ce que Wikipédia nomme : « rejoindre la bande de Laurent Ruquier ») juge une société ; et incidemment sa conception de la « culture ». (Cf. Culture, Femmes. Artistes. Varda Agnès)
Femmes (Artistes. Makeba Myriam) : 2010. Lu dans le livre de Ryszard Kapuściński [1932-2007] consacré au Négus [1894-1975] que lors de la création de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) en 1963, l’empereur d’Éthiopie « fit venir Myriam Makeba [1932-2008] de Hollywood pour un cachet de 25.000 dollars afin qu’à l’issue du banquet, elle charme les oreilles des dirigeants africains de chants Zoulous. »
En lisant le livre cité concernant la situation de l’Éthiopie d’alors, on comprend mieux la signification politique de cette invitation et la responsabilité politique de Myriam Makeba. 182 (Cf. Culture. Hollywood)
Femmes (Artistes. Mercouri Mélina) : 1974. Mélina Mercouri [1920-1994] relate, dans Je suis née Grecque, le rôle (important) qu’elle a joué contre la dictature des colonels en Grèce [1967-1975] ; et elle écrit :
« […] Il faut qu’une chose reste : ma colère. Ma colère est la raison d’être de ce livre. » 183 (Cf. Culture, Femmes. Colère, « Politique ». Fascisme)
Femmes (Artistes. Mergault Isabelle) : (juillet-Août) 2017. Isabelle Mergault, auteure de :
« Plus je suis libre, mieux je me porte. » 184 Bien vécu, bien vu, bien analysé…
Femmes (Artistes. Messager Annette) : (13 mars) 2024. J’apprécie, j’aime tout particulièrement Annette Messager pour ce qu’elle dit, pour ce qu’elle crée, pour la diversité des matériaux qu’elle utilise, de la multiplicité de ses formes d’expression, au gré de ses évolutions personnelles.
Sentiment qu’il n’y a pas de rupture entre la femme - simple, ouverte, vraie, non oppressive - et l’oeuvre. (Cf. Culture. Messager Annette)
* Ajout. 17 mars 2024. Comme c’est le cas pour Françoise Hardy.
Femmes. Artistes. Chantal Monteiller :
Femmes (Artistes. Monteiller Chantal) (1) : (22 janvier) 2022. Chantal Monteiller, concernant Frida Khalo [1907-1954] :
« Moi, j’aime les gens orgueilleux. » 185 (Cf. Femmes. Orgueil)
Femmes (Artistes. Monteiller Chantal) (2) : (22 janvier) 2022. Chantal Monteiller, concernant la manière dont sa mère a été traitée, auteure de :
« J’ai vu le fascisme quotidien de la connerie. » 186 (Cf. Politique, Fascisme)
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Femmes (Artistes. Moreno Marguerite) : (21 décembre) 1907. Lu dans le Journal littéraire de Paul Léautaud [1872-1956] :
« Valette [Henri. 1858-1935] me racontait ce soir cet autre mot de Moreno [Marguerite. 1871-1948], à propos de son mariage avec le cabot Jean Daragon. Quelqu’un s’étonnait qu’elle épousât ce garçon qui n’a pour lui que sa carrure et son physique, alors qu’elle avait connu des hommes comme Mendès [Catulle. 1841-1909] et comme Schwob [Maurice. 1859-1928] et vécu avec eux : ‘Ah, vous savez, j’en ai assez des cerveaux’, répondit-elle. » 187
- Cette réaction me rappelle l’une de mes amies qui venait de divorcer et qui me disait : « Je cherche un plombier ». Sans mépris, m’a-t-il semblé, mais je doute qu’elle l’ait cherché. (Cf. Êtres humains. Cerveaux, Hommes. « Intellectuels »)
Femmes (Artistes. Monroe Marilyn) : Marilyn Monroe [1926-1962], auteure de :
« À Hollywood, on vous donnait 1.000 dollars pour un baiser et cinquante cents pour votre âme. » 188 Constat valant profonde analyse politique. (Cf. Culture. Hollywood, Êtres humains. Âmes. Baiser, Économie. Hollywood)
Femmes (Artistes. Moreau Yolande) : (11 octobre) 2023. Lu dans Le Canard enchaîné [p.6] la critique son film La fiancée du poète :
« Réalisatrice et interprète de Mireille, Yolande Moreau signe un film dégagé de toute pesanteur, inventif et par moments féerique. Son credo ? Il n’y a pas de vie perdue ou ratée. Mais il y a toujours une artiste, une illusionniste ou une âme forte pour nous le faire comprendre. »
Femmes (Artistes. Morisot Berthe) : 1895. Le certificat de décès Berthe Morisot [1841-1895] portait la mention : « sans profession ». 189
Femmes (Artistes. Neher Carola) : Carola Neher [1900-1942] fut notamment l’interprète de Polly, l’épouse du bandit Mackie, dans L’Opéra de quat’ sous [1931] [G W Pabst. 1885-1967]. Elle fut, selon Georges Sadoul [1904-1967], « fusillée par Hitler ». 190
* Ajout. 6 octobre 2016. Je découvre par Wikipédia, qu’après avoir signé une pétition, avec d’autres artistes en 1933 contre Hitler, Carola Neher fuit l’Allemagne nazie, émigre en Russie, est arrêtée, le 25 juillet 1936, avec son mari, dénoncé comme Trotskyste, séparée de son fils, puis condamnée à dix ans de camp où elle décède du typhus. Sur les mensonges et les diverses lâchetés, notamment communistes, la concernant, lire Wikipédia (France) qui reprend Wikipédia (Allemagne).
Femmes (Artistes. Neel Alice) : Alice Neel [1900-1984], auteure de :
- « Je suis une collectionneuse d’âmes. »
- « Toute ma vie a été perturbée par les hommes. »
- « J’ai toujours eu besoin de la libération des femmes. »
Et, j’ai entendu, la concernant, cette pertinente analyse :
- « Elle fait des tableaux comme on fait de l’histoire orale. » 191 (Cf. Histoire. Orale)
Par ordre chronologique. Femmes. Artistes. Édith Piaf :
Femmes (Artistes. Piaf Édith) (1) : 1963. Un souvenir personnel concernant Édith Piaf [1915-1963] : j’entre [le 10 octobre 1963], dans le prisunic du Boulevard du Roule à Neuilly : toutes les vendeuses pleuraient : elles avaient appris la mort d’Édith Piaf.
* Ajout. 13 janvier 2020. Une foule immense (les chiffres varient de 100.000 à 500.000 personnes) accompagna le cortège funèbre au cimetière du Père Lachaise.
Femmes (Artistes. Piaf Édith) (2) : 2001. Édith Piaf [1915-1963] à Jean-Claude Brialy [1933-2007], rapporté par lui :
« Au fond, tu vois l’idéal, pour moi, ce serait de sortir en ville avec Delon [Alain] parce qu’il est le plus beau, de rire avec toi parce que tu es le plus drôle, et de rentrer le soir avec Belmondo [Jean-Paul] parce qu’il doit être un champion au lit. » 192
Femmes (Artistes. Piaf Édith) (3) : 2017. J’écoute Édith Piaf chanter l’émouvante chanson de Marguerite Moreno [1871-1948] : C’était un jour de fête et dont la chute, concernant l’amant qui l’avait abandonnée est : « C’était un sale dégoûtant ». Or, je ne la retrouve dans aucune des transcriptions des paroles telles que lisibles sur internet. (Cf. Culture, Féminisme. Censure)
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Femmes (Artistes. Presle Micheline) : (9 au 13 mai) 2005. Micheline Presle [1922-2024], sur France Culture (podcast), auteure de :
- « Je garde le climat d’un livre, d’un film, et puis j’oublie »
- « Mon instinct ne me trompe pas »
- « Dire son âge, c’est lui accorder de l’importance »
- « Quand on a un intérêt pour la vie, on y trouve des intérêts »
- « Ma mort ne m’intéresse pas »
- « Je prends un temps fou à ne rien faire »
Femmes. Artistes. Carol Rama :
Femmes (Artistes. Rama Carol) (1) : 1996. Rama Carol [1918-2015], auteure de :
« Je peins par instinct ; je peins par passion et par colère, et par violence et par tristesse et par un certain fétichisme, et par joie et par mélancolie mêlées, et surtout par rage. » 193 (Cf. Femmes. Colère)
Femmes (Artistes. Rama Carol) (2) : 2015. Dans un article du Monde la concernant, l’artiste italienne, Carol Rama, est qualifiée de : « vieille dame indigne », de « mamie indigne », […] « qui a toujours préféré l’écart » : « anomalie sauvage, excentrique, animale ».
- Concernant le fait qu’elle et ses œuvres aient été ignorées jusqu’à l’âge de 85 ans, je lis :
« Était-on vraiment passé à côté de quelque chose ? »
- Je lis aussi que « son parcours n’obéit qu’à un ordre : celui, scandaleux du corps. »
- Puis est évoqué l’un de ses « amis » qui « au cœur de l’Italie fasciste des années 1930 » l’a décrite comme « maîtresse, diable et putain », tandis que l’appartement de l’« inconnue des berges du Pô » […] est présenté comme « l’antre d’une sorcière, quasi : un musée hors d’âge, qui rappelle que Turin, avec Londres et San Francisco, serait l’une des pointes de la magie noire. »….
- L’encart est ainsi rédigé : « Apogée, sans doute, ses années 1960 ne sont qu’éclaboussures, goudron et menstrues, glue apocalyptique, moisissure et éclat atomique » tandis que les deux sous-titres de l’article s’intitulent : « Prothèse et démembrement » et « Magie noire ».
- On comprend mieux, à la lecture de ce texte immonde, dont l’intégralité serait à dénoncer, comment on en est venu à brûler les sorcières. 194 (Cf. Culture. Corps, Femmes. Animalisation des femmes. Parcours. Sorcières, Justice. Sorcières, Patriarcat)
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Femmes (Artistes. Réjane) : 1936. Lu dans Les beaux quartiers d’Aragon [1897-1982] :
« Réjane [1856-1920]. C’est bien simple. Elle était tout bonnement éblouissante. Chaque mot qu’elle disait retentissait dans la salle comme un coup en plein cœur. Elle avait fait du naturel le plus terrible artifice. » 195
Femmes (Artistes. Rego Paula) : (9 août) 2020. Marie-Laure Bernadac, concernant Paula Rego, auteure de :
« Aucune femme artiste n’est allée aussi loin dans la dénonciation des violences faites aux femmes - ‘L’excision, l’avortement.’. » 196 (Cf. Corps. Femmes, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Femmes (Artistes. Reinette l’Oranaise [dite]) : 1991. Sultana Daoud [1918-1998], musicienne chanteuse juive algérienne, répond à la question :
« Le fait que vous ne soyez pas arabe n’est pas une gêne pour cet art ? » :
« C’est ce qui a fait que je me suis appliquée le plus qu’il était possible de le faire. Étant donné que je ne suis pas musulmane, je n’ai pas voulu qu’on me trouve des fautes de prononciation. Alors j’ai tout fait, j’ai pris le chemin de manière à ce que je fasse cette musique à la perfection. Je voulais être à la hauteur de ma tâche. » 197 Quelle leçon ! (Cf. Dialogues)
Femmes. Artistes. Madeleine Renaud :
Femmes (Artistes. Renaud Madeleine) (1) : 1966. Madeleine Renaud [1900-1994], concernant son « premier mari, Charles Granval » [1882-1943], auteure de :
« Il était un grand homme de théâtre. Il était de l’école au fond de Jean Louis [Barrault. 1910-1994], il était pour la Comédie Française de cette époque, un grand anarchiste. […] C’était absolument un homme admirable au point de vue esprit, intelligence. Et je lui dois surtout d’avoir été très sévère avec moi. Et comme [quand] il m’a épousée, j’avais à peine 20 ans, ça m’a servi d’avoir un maître sévère à côté de moi. » 198 (Cf. Relations entre êtres humains. Admiration, Famille. Mariage, Féminisme. Renaud Madeleine, Hommes. « Grands », Politique. Pouvoir, Patriarcat, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Femmes (Artistes. Renaud Madeleine) (2) : 1980. (et après. sans date) Madeleine Renaud [1900-1994], auteure de :
« Jean-Louis [Barrault. 1910-1994] et moi, nous avons pu construire notre vie sans passer par l’épreuve des conflits. Comment est-ce possible ? Je vois pour ma part ce qui nourrit notre entente sans réserve : j’ai une telle confiance en lui, en son esprit, en son intelligence, en son instinct que, si d’aventure, je n’appréciais pas énormément l’un de ses projets, je me dirais : ‘Après tout, je ne m’y connais pas ! » 199 (Cf. Féminisme. Renaud Madeleine)
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Femmes (Artistes. Roget Henriette) : (4 mars) 2024. Henriette Roget [1910-1992], sur France Musique, auteure de :
« C’était bien, mais pas transcendant. J’ai arrêté la composition à 50 ans, parce que ce que j’avais à dire n’était pas suffisamment pour continuer. »
Femmes. Artistes. Niki de Saint Phalle :
Femmes (Artistes. Saint Phalle Niki de) (1) : 2010. Niki de Saint Phalle [1930-2002], auteure de : « Je veux être une première. Un défi. »
Son mari, Jean Tinguely [1925-1991] : « Tu fais du boulot de salle de bains. » 200
Femmes (Artistes. Saint Phalle Niki de) (2) : 2010. Niki de Saint Phalle [1930-2002], auteure de :
« J’ai écrit ce livre - Mon secret - d’abord pour moi-même, pour tenter de me délivrer enfin de ce viol qui a joué un rôle si déterminant dans ma vie. Je suis une rescapée de la mort, j’avais besoin de laisser la petite fille en moi parler enfin...
J’ai longtemps pensé que j’étais une exception, ce qui m’isolait encore plus ; aujourd’hui j’ai pu parler à d’autres victimes d’un viol : les effets calamiteux sont tous les mêmes : désespoir, honte, humiliation, angoisse, suicide, maladie, folie, etc.
Le scandale a enfin éclaté ; tous les jours des révélations jaillissent sur ce secret si jalousement gardé pendant des siècles : le viol d’une multitude d’enfants, filles ou garçons, par un père, un grand-père, un voisin, un professeur, un prêtre, etc.
Après le Secret j’ai l’intention d’écrire un autre livre adressé aux enfants, afin de leur apprendre à se protéger : parce que l’éducation qu’on leur donne les laisse sans défense contre l’adulte... » 201 (Cf. Culture. Patriarcale, Êtres humains, Enfants, Penser. Saint Phalle Niki de, Violences. Violences. Incestueuses)
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Femmes (Artistes. Salomon Charlotte) : 2016. Je lis ceci concernant Charlotte Salomon [1917-1943], sur France Culture :
« Lorsqu'en 1940, à 23 ans, Charlotte Salomon apprend par son grand-père un lourd secret familial - toutes les femmes de sa famille, dont sa mère, ont mis fin à leur vie -, elle décide pour conjurer cette fatalité de créer ‘quelque chose de vraiment fou et singulier’ et s'attelle à son œuvre... […]
La jeune artiste juive allemande a fui Berlin un an auparavant pour se réfugier dans le sud de la France, à Villefranche, auprès de ses grands-parents. Charlotte Salomon fait face à la fois à l'avancée inexorable de la guerre et à la terrible révélation. Elle se met fiévreusement à l'ouvrage. En moins de deux ans, elle crée une œuvre complexe mêlant peinture, écriture et musique. Un cheminement fulgurant de 1325 gouaches, depuis la première image, celle du suicide de sa tante en 1913, dont elle porte le prénom, jusqu'à celle où, en 1940, elle choisit de vivre, de devenir artiste et se représente face à la mer, portant sur son corps le titre de son œuvre : ‘Leben ? oder Theater ?’ Vie ? ou Théâtre ? ‘C'est toute ma vie’, dit-elle au médecin de Villefranche lorsqu'elle lui confie son œuvre en 1943. Quelques mois plus tard, Charlotte Salomon est déportée à Auschwitz où elle meurt dès son arrivée. » 202
N.B. Entendu : on « arrive » à Auschwitz. Non. Pas plus qu’au goulag… (Cf. Femmes. Prénoms, Langage. Verbe)
* Ajout. 13 janvier 2020. Dans le même sens, on ne « monte » pas à l’échafaud…
* Ajout. 17 juillet 2022. Dans le même sens, à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vel d’hiv’, entendu sur France Inter : des juifs ont « pris le train » à Pithiviers. (Cf. Langage. Verbe)
Femmes (Artistes. Sauvage Catherine) : 1985. Catherine Sauvage [1929-1998], auteure de :
« Je crois que finalement j’ai réussi ma vie. » 203 (Cf. Femmes. Chanteuses françaises d’antan)
Femmes (Artistes. Séraphine Louis ou Séraphine de Senlis) : Séraphine Louis [1864-1942], auteure de :
« Ça, des fleurs et des fruits qui n’existent pas ? Des fleurs de folle, ils disent… Mais elles existent puisque je les vois. » 204
- Comme tant d’autres, jugée folle, meurt dans un asile psychiatrique. (Cf. Femmes. Fleurs)
* Ajout. Cf. aussi (14 avril) 1912. Alexandra David-Neel [1868-1969], dans une lettre écrite de Kalimpong [Bengale], à son mari, auteure de :
« Ce sont les enfants et les êtres à la mentalité grossière qui croient que les visions et les rencontres spirituelles se voient avec les yeux et se présentent sous une forme matérielle. » 205 (Cf. Enfants, Penser)
* Ajout. Cf. aussi 1813. : Germaine de Staël [1766-1817], dans De l’Allemagne, auteure de :
« L’un des premiers caractères du naïf, c’est d’exprimer ce qu’on sent ou qu’on pense, sans réfléchir à aucun résultat, ni tendre à aucun but. » 206 (Cf. Penser)
- De tous autres regards sur les dites ‘maladies mentales’, sur le monde, sur la « folie », l’« imaginaire », la « réalité », la « culture »… (Cf. Culture, Êtres Humains. Soi, Femmes. Écrivaines. Staël Germaine de, Penser. Imaginer, Politique, « Sciences » sociales. Psychanalyse. Psychiatrie)
* Ajout. Cf. aussi 1980. : Maurice Genevoix [1890-1980], dans Trente mille jours, auteur de :
« Cette propension au rêve, cette dangereuse aptitude à n’accepter du monde que des réalités compatibles avec mes passions, mes désirs et à refuser le reste, pour le moins à n’en pas tenir compte, m’a très tôt fait créditer d’un grain de folie. » 207 (Cf. Penser)
* Ajout. 14 août 2022. 2022. Jean Malaurie [1922-2024], évoquant Gaston Bachelard [1884-1962], auteur de :
« L’imaginaire est une réalité. » 208
* Ajout. 1er décembre 2023. En affirmant : « elles existent puisque je les vois », Séraphine Louis nie-t-elle la réalité du monde, ou affirme-t-elle que sa perception doit être reconnue par le monde comme étant sa réalité et acceptée en tant que telle ?
Femmes (Artistes. Seydoux Laura) : (11 octobre) 2017. Laura Seydoux, actrice, dans The Guardian, auteure de :
« Je rencontre des hommes comme Harvey Weinstein, tous les jours. Le cinéma est ma vie : j’ai joué dans de nombreux films au cours des 10 dernières années. Je connais donc toutes les façons par lesquelles l’industrie du film traite les femmes avec mépris. […]
La première fois qu’un réalisateur m’a fait une remarque déplacée, j’avais environ 20 ans. Je respectais beaucoup son travail. Nous étions seuls et il m’a dit : ‘J’aimerais pouvoir faire l’amour avec toi. J’aimerais pouvoir te baiser.’
Il a dit cela d’une manière d’une manière mi- enjouée, mi- sérieuse. J’étais très en colère : j’essayais de faire mon travail et il m’a rendu très mal à l’aise. Il avait eu des relations sexuelles avec toutes les actrices qu’il avait filmées.
Un autre réalisateur avec qui j’ai travaillé filmait de très longues scènes de sexe qui duraient des jours. Il rejouait les scènes encore et encore dans une sorte de stupeur. C’était très grossier.
Un autre réalisateur a essayé de m’embrasser. Comme Weinstein, j’ai dû le repousser physiquement. Il a agi comme un fou, hors de lui, car je ne voulais pas avoir de relations sexuelles avec lui. » 209 (Cf. Culture. Hollywood, Relations entre êtres humains. Baiser. Aimer. « Faire l’amour », Femmes. Colère, Patriarcat. Weinstein Harvey, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Femmes. Artistes. Delphine Seyrig :
Femmes (Artistes. Seyrig Delphine) (1) : 1972. Delphine Seyrig [1932-1990], auteure, au procès dit de Bobigny, de :
- « J’ai avorté plusieurs fois, mais j’ai également accouché. J’ai un enfant qui a maintenant 16 ans, que j’ai eu à une époque où je n’avais pas vraiment les moyens d’élever un enfant. J’étais alors économiquement faible. […]
- J’ai choisi d’avorter parce que j’ai estimé que c’était mon droit de ne plus avoir d’enfant. […]
- Cela a été un choix purement personnel, je n’ai demandé l’avis de personne ni pour avoir un enfant, ni pour ne pas en avoir.
- J’estime que le choix en revient à moi-même puisque c’est moi qui le porte et qui l’élève.
- Je dois dire par ailleurs, que je suis complice d’avortements, quotidiennement, soit en donnant de l’argent, soit en donnant des adresses, soit en prêtant ma maison pour que l’on pratique des avortements, ce qui s’est produit avant-hier pour la dernière fois. »
- Réaction de Me Gisèle Halimi [1927-2020] : ‘Monsieur le Procureur, j’aime mieux être à ma place qu’à la vôtre ! …’ » 210 (Cf. Êtres Humains, Corps, Enfants, Femmes. Avortements, Justice. Juges)
Femmes (Artistes. Seyrig Delphine) (2) : Delphine Seyrig [1932-1990], auteure (sans date) de :
« On va me mettre en compétition avec des femmes plus jeunes, et ça, je ne veux pas. » 211 (Cf. Culture, Femmes. Concurrence entre femmes)
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Femmes (Artistes. Schumann Clara) : Clara Schumann [1819-1896], auteure dans une lettre écrite à son futur mari, de :
« Mon art, c’est toi. » (Cf. Culture, Etres Humains. Soi, Femmes. Épouse de. Mères. Schumann Clara) 212
Femmes (Artistes. Solidor Suzy) : 1978. 213 peintres [dont Jean Cocteau, Marie Laurencin, Raoul Dufy, Maurice de Vlaminck, Yves Brayer, Francis Picabia, Kees Van Dongen, Man Ray, Francis Bacon, Tamara de Lempika…] ont peint la (grande) chanteuse Suzy Solidor [1900-1983]. Elle se remémore :
« Quand je les revois comme ça (les tableaux d’elle), c’est pas moi que je vois, c’est tous les artistes… Je revois Kissing, je revois Foujita, je revois tous les copains ; c’est ça qui m’apporte beaucoup… Je me connais par cœur, hélas… » Je lis aussi la concernant :
- Elle a aidé dans son cabaret à apprendre à chanter de nombreuses jeunes personnes, dont Charles Trenet.
- Elle fut la première à chanter des chansons et à réciter des poèmes, « en y mettant beaucoup de soi-même, sans grandiloquence, comme on parle ».
- Elle rapporte (notamment) une phrase de Jean Cocteau à Jean Marais la concernant : « Tu vois Solidor, quand elle est nue, eh bien ! c’est un gentleman ! … »
- Et elle commente : « C’est merveilleux ! … Il n’y a que Cocteau qui pouvait dire des choses comme cela, et que ce soit charmant, et pas gênant… » 213 (Cf. Êtres humains. Soi, Femmes. Chanteuses françaises d’antan. Nues, Hommes. « Gentleman »)
Femmes (Artistes. Sorel Cécile) : Deuxième guerre mondiale. Cécile Sorel [1873-1966] accusée d’avoir ‘fréquenté’ des Allemands pendant la guerre, réagit en ces termes :
« Les allemands n’auraient jamais mis les pieds chez moi si vous ne les aviez pas laissés entrer. » 214 (Cf. Hommes. « Politiques », Politique. Guerre)
Femmes (Artistes. Streisand Barbara) : (14 janvier) 2024. Entendu sur France Musique (en podcast) Barbara [Barbra] Streisand, auteure de :
« Chaque chanson est une pièce de théâtre en miniature. »
Femmes (Artistes. Sylvestre Anne) : (26 septembre) 2017. Anne Sylvestre [1934-2020], auteure, de :
« Je crois que je ne me suis jamais vraiment prise au sérieux. Mais je prends au sérieux ce que je fais. Je sais ce que je fais, je sais ce que j’écris. Je sais la valeur de ce que je fais. » 215 (Cf. Femmes. Remarquables. Sylvestre Anne)
Par ordre chronologique. Femmes. Artistes. Agnès Varda :
Femmes (Artistes. Varda Agnès) (1) : 1962. Agnès Varda [1928-2019], concernant son film, Cléo de 5 à 7, auteure de :
« En ce moment, la mode consiste à dire qu’il n’y a pas de communication possible […]
C’est une notion qu’Antonioni cultive avec ferveur, Resnais aussi. […]
Moi, je ne suis pas d’accord [...]
Je crois aux ‘rencontres’. Suivant leurs possibilités, les gens se rencontrent un instant, une minute ou une vie. Ils ont une rencontre ou dix rencontres dans leur existence, ou ils n’en ont aucune. Mais tout le monde a besoin, peu ou prou, de ça. Ceux qui le savent sont déjà moins malheureux que ceux qui ne le savent pas. […]
Ce besoin est essentiel. Il faut le dire d’une façon presque primaire, parce que c’est très important. […] » 216 (Cf. Culture. Cinéma, Êtres humains, Relations entre êtres humains)
Femmes (Artistes. Varda Agnès) (2) : 2017. Interviewée sur France Culture, Agnès Varda [1928-2019] se souvient, après avoir été photographe, de son premier film :
« Je n’avais pas de modèle au cinéma. Le fait d’avoir été sans connaissances m’a donné du culot. Cette liberté que je me suis donnée, je l’ai gardée après. » 217
Femmes (Artistes. Varda Agnès) (3) : 2019. Interviewée par Laure Adler, à 90 ans, Agnès Varda [1928-2019] lui dit :
« Je vis beaucoup dans le présent. J’aime beaucoup la réalité de chaque jour. » 218
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Femmes. Artistes. Cora Vaucaire :
Femmes (Artistes. Vaucaire Cora) (1) : 1971. Cora Vaucaire [1918-12011], après avoir constaté : « On ne s’est pas pris beaucoup au sérieux », se souvient, en 1971, de ses débuts dans la chanson, Rive gauche (St Germain des pré) :
« J’étais la plus solitaire et je reste la plus solitaire de toutes les actrices, ou les artistes de ce métier, parce que je n’ai appartenu à aucun milieu, à aucun cercle, à aucune chapelle. À rien. Et cela me gêne beaucoup. Je le regrette. […] »
Et elle poursuit :
« On était - en évoquant aussi Mouloudji [1922-1994], Catherine Sauvage [1929-1998] - plutôt des francs-tireurs. » 219 (Cf. Femmes. Chanteuses françaises d’antan)
Femmes (Artistes. Vaucaire Cora) (2) : (26 avril) 2020. Cora Vaucaire [1918-12011], auteure de :
- (concernant le choix de ses chansons) : « Je n’ai pas d’hormones mâles. Je suis vraiment féminine ; et ça me gêne. Mais il faut oser. » Elle évoque alors les chansons de Pierre Mac Orlan [1882-1970] ;
- « On continue pour les jours de grâce » ;
- « Les chansons sont un petit morceau de vie » ;
- « Je veux des chansons qui seront chantées dans 50 ans et dans 100 ans et on dira : c’est tout neuf ». 220 (Cf. Femmes. « Féminin »)
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Femmes. Artistes. Pauline Viardot :
Femmes (Artistes. Viardot Pauline) (1) : (juillet-août) 2021. Remarquable série de huit émissions d’une heure Le fabuleux destin de Pauline Viardot [1821-1910] consacrée par France Musique à cette femme non moins remarquable.
Femmes (Artistes. Viardot Pauline) (2) : (11 décembre) 1862. George Sand [1804-1875], dans une lettre au mari de Pauline Viardot [1821-1910] Louis Viardot [1800-1883], auteure de :
« Dites-lui que je l’adore toujours, l’artiste, la mère, la fille à moi, tout enfin […]. » 221
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Par ordre chronologique. Femmes. Artistes. Élisabeth Vigée-Lebrun :
Femmes (Artistes. Vigée-Lebrun Élisabeth) (1) : 1792. Élisabeth Vigée-Lebrun [1755-1842], dans ses Souvenirs, auteure de :
« Mon travail ne me privait point du plaisir journalier de parcourir Rome et ses environs. J’allais toujours seule visiter les palais qui renfermaient des collections de tableaux et de statues afin de n’être point distraite de ma jouissance par des entretiens ou des questions souvent insipides. » 222 (Cf. Femmes. « Seules »)
Femmes (Artistes. Vigée-Lebrun Élisabeth) (2) : 1792. Élisabeth Vigée-Lebrun [1755-1842], dans ses Souvenirs, auteure de :
[Après avoir évoqué la visite à Parme de sept à huit élèves peintres], elle leur montre son tableau nommé La Sybille, elle poursuit :
« Tous témoignèrent d’abord une surprise bien plus flatteuse pour moi que n’auraient pu l’être les plus gracieuses paroles ; plusieurs s’écrièrent qu’ils avaient cru que ce tableau avait été fait par un des maîtres de leur école, et l’un d’eux de jeta à mes pieds les larmes aux yeux.
Je fus d’autant plus touchée, d’autant plus ravie de cette épreuve, que ma Sybille a toujours été un de mes ouvrages de prédilection.
Si mes lecteurs, en lisant ce récit, m’accusent de vanité, je les supplie de réfléchir qu’un artiste travaille toute sa vie pour avoir deux ou trois moments pareils à celui dont je parle. » 223 (Cf. Relations entre êtres humains. Vanité)
Femmes (Artistes. Vigée-Lebrun Élisabeth) (3) : 1792. Élisabeth Vigée-Lebrun [1755-1842], dans ses Souvenirs, écrit :
« […] Un orgueil que je ne crois pas blâmable m’a toujours fait craindre que l’on puisse attribuer à la protection les succès que je désirais obtenir ; soit à tort, soit à raison, je n’ai jamais voulu devoir qu’à ma palette ma réputation et ma fortune. » 224 (Cf. Êtres Humains. Soi, Corps, Femmes. Orgueil. Réputation)
Femmes (Artistes. Vigée-Lebrun Élisabeth) (4) : (16 août) 2021. Entendu, concernant Elisabeth Vigée-Lebrun [1755-1842], sur France Culture :
« Elle est incontestablement une ambitieuse » ; « C’est une femme qui voulait faire carrière » ; « Quand elle dit : Je n’ai pas eu de maître’, elle se vante. ».
J’entends aussi : « irritant », « complaisance », « besoin d’être auprès des puissants », « le défaut qu’il faut lui reprocher », « esthétique un peu tyrannique » ; « montages plus ou moins heureux », « il n’y a plus de naturel », « déséquilibre entre la tête et le corps », puis, concernant les cous qu’elle peint (mal) - et, après avoir évoqué celui de Marie-Antoinette [1755-16 octobre 1793] :
« On n’a qu’une envie, c’est de lui filer un coup de guillotine » [!] …
- Lu aussi sur France Culture : « Elle fut une femme libre, indépendante financièrement » - et autre formulation plus signifiante :
« Elle n’a que sa palette pour vivre » - qui revendiqua son statut d'artiste (sic). Aucun lien, aucun évènement ne parvinrent à entraver sa liberté. C'est une trajectoire exceptionnelle que la sienne. »
La discrétion de la présentation de son escroc de mari - qu’elle dénonce pourtant, dans ses Mémoires, avec force et clarté - ; au même titre que les nombreuses difficultés auxquelles elle fut confrontée et qu’elle dût résoudre, est particulièrement notable, tandis que ses « coussins », ses « chapeaux » … sont vantés avec passion. 225 (Cf. Culture. Patriarcale. France Culture, Relations entre êtres humains. Haine, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
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Femmes (Artistes. Yamina) : 1931. Colette [1873-1954], lors d’un voyage dans le sud Marocain (en 1931), auteure de :
« Notre guide et la femme indistincte échangèrent quelques répliques en arabe. […]. Je compris qu’elle protestait vivement et qu’il insistait sur un ton rude. Enfin, elle s’effaça et nous pria d’entrer. […]
- ‘Elle est Yamina’, présenta le guide arabe. […]
Pendant qu’elle préparait le thé vert, nous la suivions de notre curiosité offensante d’étrangers. […]
Elle ne parlait français, mais savait recevoir. […]
Elle nous rangea, assis, contre la muraille […] et dansa pour nous. […]
Elle dansa comme toutes les Ouled-Naïl, avec ses bras et ses mains, les charmants pieds inquiets ne faisant que tâter le sol comme un dalle brulante. Elle dansa aussi avec ses reins, et avec les muscles de son petit ventre énergique. Puis, elle se reposa un moment […]
Le guide réclamait qu’elle dansa nue. Nue, elle revint au milieu de la chambre, entre nous et les deux musiciens qui maintenant lui tournait le dos. […]
Elle dansa, n’en sachant pas d’autres, les mêmes danses.
Mais comme elle était nue, elle cessa de rire et nous reprit son regard qui ne daigna plus, désormais, rencontrer les nôtres. Son regard s’en alla, franchissant nos têtes, chargé d’une gravité et d’un mépris souverains, rejoindre, au loin, le désert invisible. » 226 (Corps. Nudité. Femmes. Dignité, Patriarcat. Colonialisme)
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III. Femmes (Écrivaines) :
Femmes (Écrivaines) (1) : Toni Morrison [1931-2019] présentée comme la « première femme afro-américaine à avoir reçu le prix Nobel de littérature » au lieu et place de « Toni Morrison, l’écrivaine ».
Femmes (Écrivaines) (2) : 2018. 39 % des femmes parmi les 381 auteur-es de la « rentrée littéraire » 2018. 227
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Par ordre alphabétique. Femmes. Écrivaines :
Femmes (Écrivaines. Akhmatova Anna) : (6 août) 2020. Je lis sur la présentation de Geneviève Brisac de La Grande Traversée de France Culture consacrée à Anna Akhmatova [1889-1966] :
« C’est à Tachkent [1941] aussi, selon Nadejda Mandelstam [1899-1980] qu’elle renonce à masquer son intelligence comme elle l’a fait jusque-là pour ne pas effrayer les hommes de son entourage. » 228
- À comparer avec cette autre présentation d’elle - même jour [6 août 2020] - par Camille Renard faite sur France Culture :
« Poétesse adulée, icône des lettres russes, muse de Modigliani […] immortalisée par les plus grands artistes de son temps […] amante généreuse, trois fois remariée […]. » (Cf. Femmes. Muses. Servantes)
Femmes. Écrivaines. Hortense Allart de Méritens :
Femmes (Écrivaines. Allart de Méritens (Hortense) (1) : Hortense Allart de Méritens [1801-1879] Rééditer ses écrits ; ou du moins, une sélection.
Femmes (Écrivaines. Allart de Méritens (Hortense) (2) : 1855. Voici le portrait d’Hortense Allart [1801-1879] par George Sand [1804-1876] :
« Madame Hortense Allart, écrivain d’un sentiment très élevé et d’une forme très poétique, femme savante toute jolie et toute rose, disait Delatouche [Henri de. 1785-1851] ; esprit courageux, indépendant ; femme brillante et sérieuse, vivant à l’ombre avec autant de recueillement et de sérénité qu’elle saurait porter de grâce et d’éclat dans le monde ; mère tendre et forte, entrailles de femme, fermeté d’homme. » 229
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Femmes (Écrivaines. Aubenas Florence) : 2010. Florence Aubenas, auteure d’un beau, juste et noble livre : Le quai de Ouistreham 230 ; un livre qui en dévoilant les mensonges dont nous sommes quotidiennement abreuvé-es, m’a fait l’effet d’un détergent ; un livre qui prolonge les belles enquêtes de Marcelle Capy [1891-1962] et Aline Valette [1850-1899] (mais aussi les écrits de Marguerite Audoux [1863-1937] et de Madeleine Riffaud [1924-2024]) ; un livre qui conduit à s’interroger sur la finalité, la fonction, l’apport, en réalité sur l’appauvrissement de la sociologie [du travail] par rapport à [la complexité de] la réalité, telle qu’ici présentée. (Cf. Femmes. Travail, Féminisme. Enquêtes, Sociologie)
Femmes (Écrivaines. Audoux Marguerite) : 1991. Marguerite Audoux [1863-1937], romancière, auteure notamment de Marie-Claire et de L’atelier de Marie-Claire.
Son biographe, enfermé dans une fausse alternative et faute de vouloir / pouvoir trancher entre « la couturière » et « la femme de lettres », l’appela : « La couturière des lettres ». 231
Par ordre chronologique. Femmes. Écrivaines. Jane Austen :
Femmes (Écrivaines. Austen Jane) (1) : 1818. Jane Austen [1775-1817], auteure, dans Persuasion (Chapitre 23), de :
« […] Les livres, tous écrits par les hommes […]
Oui, s’il vous plait, pas de références à des exemples tirés de livres. Les hommes en racontant leurs histoires ont eu sur nous tous les avantages. Ils ont eu une éducation tellement supérieure à la nôtre. Ce sont eux qui ont eu la plume à la main. Je ne reconnais pas aux livres la propriété de prouver quoi que ce soit. » 232
- Une si réelle radicalité, si mal analysée, voire si déformée par le journaliste comme par le spécialiste dans l’émission citée en note, doit être connue, pensée, approfondie. (Cf. Culture. Livres, Enfants. Éducation, Féminisme, Patriarcat. Penser le patriarcat)
Femmes (Écrivaines. Austen Jane) (2) : (24 janvier) 1929. Lu dans le Journal d’André Gide [1869-1951], concernant Jane Austen [1775-1817] :
« À peu près achevé Pride and Préjudice [Orgueil et préjugés. 1813] commencé à Alger, où Jane Austen atteint la perfection, mais où l’on sent assez vite (comme dans Marivaux [1688-1763]) qu’elle ne se risquera pas sur des sommets exposés à des vents trop forts. Une exquise maîtrise de ce qui peut être maitrisé. Charmante différenciation des personnages moyens (sic). Réussite parfaite et triomphe aisé de la décence. Quelle femme charmante ce dut être ! Incapable de toute ivresse, mais forçant presque de penser [?] : mieux vaut ainsi. [?] » 233 (Cf. Patriarcat, Penser. Préjugés)
Femmes (Écrivaines. Austen Jane) (3) : (26 décembre) 1932. Lu dans le Journal de Julien Green [1900-1998], Les années faciles, concernant Jane Austen [1775-1817] :
« Le procédé de Jane Austen consiste à opposer entre elles les qualités morales qu’elle s’efforce de personnifier, et si je trouve ce procédé un peu mécanique, je me rends au charme d’un écrivain dont le sourire n’est jamais une grimace et à qui l’émotion n’arrache jamais un cri, car les personnes bien élevées ne crient pas.
Jane Austen reste toujours un peu en deçà de ce qu’elle veut dire, avec une réserve exquise qui n’est qu’à elle, mais son trait n’en est pas moins d’une netteté admirable. Auprès d’elle, Charlotte Brontë apparaît quelqu’un d’échevelé. » 234 (Cf. Femmes. Écrivaines. Brontë Charlotte)
Femmes (Écrivaines. Austen Jane) (4) : (12 juin) 1944. Lu dans le Journal d’André Gide [1869-1951], concernant Jane Austen [1775-1817] :
« J’achève, à grandes lampées, Sense and sensibility [1811] ; moins captivant sans doute que Pride and Préjudice [1813] ou que Emma [1815] (pour autant qu’il m’en souvienne) mais d’une sureté de dessin admirable, et remplissant le cadre à ravir. Comparable à certains portraits d’Ingres [1780-1867], ou plutôt : de Chassériau [Théodore. 1819-1856]. Le ciel est un peu bas, un peu vide ; mais quelle délicatesse dans la peinture des sentiments ! Si nul démon majeur n’habite Jane Austen, en revanche une compréhension d’autrui jamais en défaut, jamais défaillante. La part de satire est excellente et des plus finement nuancées. Tout se joue en dialogue et ceux-ci sont aussi bons qu’il se puisse. Certains chapitres sont d’un art parfait. » 235 (Cf. Dialogues)
Femmes (Écrivaines. Austen Jane) (5) : (11 juin) 2016. Selon Alain Jumeau, Jane Austen [1775-1817] a inventé « le style indirect libre en tant que technique narrative » ; elle fut, toujours selon lui, à ce titre, une « pionnière » qui « ouvrit la voie au roman moderne ». 236 (Cf. Femmes. Pionnières, Langage. Style)
Femmes (Écrivaines. Austen Jane) (6) : (9 février) 2019. De même Alain Jumeau, mais après une réécoute, près de trois ans après, de son analyse, auteur de :
« Je suis encore persuadé après plusieurs relectures de ses romans, que les romans de Jane Austen [1775-1817] rendent intelligents. […]
Le personnage principal, qui est en fait une femme, chemine de l’erreur vers la lucidité, et ce cheminement vous le suivez de très, très près avec un empathie extraordinaire grâce à la technique du style indirect libre. Et si vous partagez la pensée d’un personnage, vous suivez son cheminement et vous devenez de plus en plus lucide, à la fois sur les autres et sur vous-même. » 237 (Cf. Langage. Style)
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Femmes (Écrivaines. Azzeddine Saphia) : 2007. Saphia Azzeddine, auteure de Confidences à Allah : un grand (petit) livre qui explose tout sur son passage. 238
Femmes (Écrivaines. Barthélémy-Madaule Madeleine) : 1992. Henri Guillemain [1903-1992] interrogé par Jean Lacouture [1921-2015] sur les raisons pour lesquelles il n’a pas écrit ‘son’ livre sur Marc Sangnier [1873-1950], répondit :
« Parce qu’il a été très bien fait par Madame Barthélémy-Madaule. [1911-2001] Je n’avais donc rien à dire. » 239
Femmes (Écrivaines. Beck Béatrix) : Publier les œuvres complètes de Béatrix Beck [1914-2008] : ? Il faudrait tout lire, ce que je n’ai pas fait.
Femmes. Écrivaines. Octavie Belot :
Femmes (Écrivaines. Belot Octavie) (1) : 1756. Octavie Belot [Octavie Durey de Meinières, « née Guichard, veuve Belot, remariée au président Durey de Meinières » 1719-1805], auteure notamment des Réflexions d’une Provinciale sur le Discours de Monsieur Rousseau, citoyen de Genève. En voici le fier commencement :
« Je vais peut-être encore aigrir M. Rousseau [1712-1778], contre les effets de la raison perfectionnée. Il ne verra qu’avec indignation, l’audace d’une femme qui ose penser & même écrire. Cependant, si je ne m’exagère pas mes droits et mes facultés, il me semble que faisant partie du genre humain je puis élever ma faible voix jusqu’au Philosophe qui adresse la parole au genre humain. » 240 (Cf. Langage. Genre, Penser, Philosophie)
Femmes (Écrivaines. Belot Octavie) (2) : (26 mars) 1759. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Octavie Belot [1719-1805] qu’il ne connaissait pas, mais qui lui avait envoyé ses « ouvrages », lui écrit :
« […] Je serais enchanté de vos ouvrages si vous n’étiez qu’un homme. Jugez quels sont mes sentiments quand je sais que vous êtes de ce sexe qui a civilisé le nôtre et sans lequel nous n’aurions été que des sauvages comme Jean-Jacques [Rousseau. 1712-1778], veut que nous soyons.
La plupart des personnes de votre espèce n’ont réussi qu’à plaire. Vous savez plaire et instruire. On m’a dit, madame, que votre société est aussi aimable que vos livres […] » 241 (Cf. Femmes. Noms, Relations entre êtres humains. Injures. Voltaire, Patriarcat. « Espèce », Sexes)
Femmes (Écrivaines. Belot Octavie) (3) : (28 mars) 1763. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Octavie Belot [1719-1805], lui écrit :
« Mme Dupuits, ci-devant Melle Corneille [1742-1805], prétend qu’elle vous a vue, et que vous êtes fort belle ; il est étonnant qu’avec cela vous fassiez des livres, et de bons livres. […] » 242 (Cf. Patriarcat. Voltaire)
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Femmes (Écrivaines. Bernard Catherine) : (10 juin) 2017. Concernant Catherine Bernard [1663 (?) -1712], dont j’ignorais tout jusqu’à ce jour, je ne peux que renvoyer à l’émission que France Culture lui a consacrée et à la présentation qui en est faite et publiée. Pour ma part, plus sans doute que son exclusion de la sphère intellectuelle française depuis plus de trois siècles - et pourtant ! - c’est sa radicalité qui m’a frappée. Je pense notamment à la lecture qui nous y est présentée de son Riquet à la houppe. 243
Femmes (Écrivaines. Bespaloff Rachel) : 2006. Pour connaître Rachel Bespaloff [1895-1949], lire les quatre pages que Maurice Nadeau [1911-2013], qui tient notamment ses sources de Jean Wahl [1888-1974], lui consacre. 244
* Ajout. 18 octobre 2016. 2003. Lire aussi l’Introduction de Monique Jutrin des Lettres [de Rachel Bespaloff] à Jean Wahl. 1937-1947 :
« Sur le fond le plus déchiqueté de l’histoire ». 245
Femmes. Écrivaines. Charlotte Brontë :
Femmes (Écrivaines. Brontë Charlotte) (1) : (21 décembre) 1847. Charlotte Brontë [1816-1855] sous le nom de Currer Bell, dans la Préface de la deuxième édition de Jane Eyre [1847], auteure de :
« (Après avoir évoqué La Foire aux Vanités [1848] de William Makepeace Thackeray [1811-1863] Pourquoi ai-je fait allusion à cet homme ? Lecteur, j’ai fait allusion à lui parce que je pense voir en lui une intelligence plus profonde et plus exceptionnelle que ses contemporains ne l’ont encore reconnu : parce que je le teins pour le premier regénérateur social de notre époque, pour la maître véritable de ce petit groupe d’ouvriers qui s’efforcent de redresser notre système déformé ; parce que je pense que nul commentateur de ses écrits n’a encore trouvé de comparaison qui lui convienne, des termes qui définissent convenablement son talent. […] Enfin, si j’ai fait allusion à M. Thackeray, parce que c’est à lui (s’il veut bien accepter l’hommage de quelqu’un qui lui est complètement inconnu) que j’ai dédié cette deuxième édition de Jane Eyre. » 246 (Cf. Hommes. Remarquables)
Femmes (Écrivaines. Brontë Charlotte) (2) : (2 juillet) 1932. Lu dans le Journal de Julien Green [1900-1998], Les années faciles, concernant Charlotte Brontë [1816-1855] :
« Relu une partie de Jane Eyre [1847], simplement pour ne pas oublier ce que c’est qu’un grand roman. J’aime les maladresses de ce livre, ce mélange de gaucherie et d’audace, l’intraitable sérieux de l’auteur. »
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Femmes (Écrivaines. Brontë Charlotte et Emily) : (17 juillet) 1932. Lu dans le Journal de Julien Green [1900-1998], Les années faciles, concernant Charlotte Brontë [1816-1855] et [Emily Brontë. 1818-1848] :
« Ce que je reproche à Charlotte Brontë, c’est de ne pas avoir osé autant qu’elle l’aurait pu. Cette femme si souvent hardie avait d‘étranges timidités lorsqu’il s’agissait de transposer, alors qu‘Emily elle, se jetait dans l’imaginaire avec la fougue du génie. Pourtant, il y a de belles invraisemblances dans Jane Eyre [1847], mais dans Villette [1853], on a trop souvent l’impression que chaque personnage a son modèle et chaque situation sa contrepartie dans la vie réelle, ce qui me gêne. » 247 (Cf. Femmes. Écrivaines. Austen Jane)
Femmes. Écrivaines. Marie Cardinal :
Femmes (Écrivaines. Cardinal Marie) (1) : 1975. Marie Cardinal [1928-2001], auteure de l’inoubliable (pour moi et tant d’autres) : Les mots pour le dire. 248 Un livre dont l’écriture a refondé sa vie ; un livre dont la lecture peut bouleverser la nôtre ; un livre magistral. (Cf. Famille. Cardinal Marie, Famille. Divorce. Église catholique, Patriarcat. Église catholique, Psychanalyse)
Femmes (Écrivaines. Cardinal Marie) (2) : 2004. Virginie Talmont, dans Inceste. Récit, auteure de :
« Par hasard, dans l’appartement de Biarritz de mon grand-père, je tombe sur ce livre, Les mots pour le dire. C’est le titre qui m’a attirée. Les mots. Moi qui cherchais toujours le sens de mes mots. Les mots pour le dire. Les mots pour parler de ses maux. Si je pouvais les trouver, ces mots, pour parler de ses maux, pensais-je, peut-être que ça irait mieux, peut-être que mon cœur arrêterait de me faire souffrir. […]
J’ouvre le livre. L’auteu [e], une femme, se met à parler sous mes yeux. De ses malaises à elle. De ses crises d’angoisse, à elle. De son sang, de sa folie. De ses cachets qui, seuls, parviennent à la calmer. Elle se met à déverser un flot chaotique de paroles, des mots dans tous les sens, c’est terrible. Elle se met à raconter comment, un beau jour, elle se retrouve dans une petite impasse. Avec, au bout, le cabinet d’un drôle de docteur, pas comme les autres, un psychanalyste. […]
Là, là, précisément, je prends peur, je vomis, tellement j’ai peur. Je pleure, je vomis, j’étouffe, et vite, vite, vite, je referme le livre. […]
Quelle est cette folle qui ose écrire cela ? Je regarde : Marie Cardinal. […]
Le problème ? Je me suis vue dans ce livre. La folle dont elle parle, c’était moi. […] » 249 (Cf. Culture. Livres, Êtres humains. Soi, Femmes. « Folles », Langage. Mots, Psychanalyse)
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Femmes (Écrivaines. Charles-Roux Edmonde) : 1971. Question de Jacques Chancel à Edmonde Charles-Roux [1920-2016] : « Féministe ? » :
Réponse : « Moi ? féministe ! Ah dieu, non ! Ah, ça, vraiment pas ! Là, vous tombez mal ! Non, non, Pourquoi être féministe ? C’est tout à fait inutile. C’est dépassé. On n’est pas en Arabie Saoudite, dans des pays où les femmes sont tenues en tutelle…Il faut être des femmes d’abord. Et ça suffit largement. En tout ça, moi, ça me suffit ! » 250 (Cf. Féminisme. Antiféminisme)
Femmes (Écrivaines. Charrière Isabelle de) : (4 octobre) 1794. Isabelle de Charrière [1740-1805] écrit à Benjamin Constant [1767-1830] :
« Moi, j’ai mis en matière de comédies moi-même, presque toutes mes idées sur les rangs de la société, les besoins des hommes et sur la pitié, les égards, l’impartialité, que je demande pour les autres, ainsi que sur le courage, l’industrie et l’impartialité que je veux qu’on ait pour moi et relativement à soi. » (Cf. Êtres humains. Soi)
Femmes. Écrivaines. Marie Chauvet :
Femmes (Écrivaines. Chauvet Marie) (1) : 1960. 2005. Concernant Marie Chauvet [1916-1973], lu, dans Le Monde Diplomatique concernant son livre, écrit en 1960, Amour, Colère et folie ceci :
« Un roman est une histoire. Celui-ci a d’abord une histoire. Aussi tragique que ces années 1960, celles du Duvaliérisme, qui fracassent la société haïtienne. Il a donc une histoire, celle de sa livraison. Marie Vieux-Chauvet publie son livre en 1968 chez Gallimard. Une charge terrible contre les monstres, ou les monstruosités, qu’engendre un régime bestial. La famille de l’auteure, déjà inquiétée, prend peur. La police politique a eu vent du brûlot. Le mari rachète les exemplaires arrivés à Port-au-Prince et finalement, à Paris, tout le stock de Gallimard. On ne trouvera plus le livre que sous le manteau. L’auteure respectera l’omerta, mais ne pardonnera pas à sa famille et continuera aux États-Unis, quelques années durant, sa carrière de romancière. L’ouvrage est enfin publié en 2005. » (Éditions Soley) 251
Après lecture : un grand, grand livre… (Cf. Relations entre êtres humains. Pardon, Femmes. Colère, Famille)
Femmes (Écrivaines. Chauvet Marie) (2) : 2015. Le livre de Marie Chauvet [1916-1973] Amour, colère et folie, réédité en 2015, est alors précédé d’une préface signée de Marilyse Charlier, Régine Charlier, Pierre Chauvet, présentant une autre version de la genèse de ce livre, dont voici un passage :
« […] La famille de l’auteur, déjà éprouvée par l’exécution arbitraire de trois de ses membres craint de nouvelles représailles. Lors d’un séjour en France, Pierre Chauvet, le mari de l’auteur est alerté par un diplomate haïtien de cette nouvelle menace qui pèse sur la famille. Rentrant d’urgence à Port-au Prince, il rachète les exemplaires déjà distribués sur place et les détruit. De son côté, Marie Vieux-Chauvet obtient de l’éditeur qu’il sursoie à la distribution de l’ouvrage. Quelques années plus tard, ses enfants rachètent l’intégralité du stock restant et le mettent discrètement en vente. Jusqu’à son épuisement en 2000, le livre est vendu à certains particuliers ainsi que dans deux librairies, l’une à New York, l‘autre en Haïti.
Ces précisions nous paraissent nécessaires, et viennent en réponse aux allégations de certains esprits en quête de sensationnel.
La famille de l’auteur n’a jamais eu honte de ses écrits.
Marie Vieux-Chauvet n’a pas été non plus une martyre ou une femme désabusée, elle qui se définissait simplement comme : ‘Un élément de la nature’. Les épreuves n’ont fait que renforcer sa détermination à la lutte, sa joie de vivre, se générosité, et l’optimisme qui lui a permis de surmonter l’étouffement de sa plus belle œuvre.
Marie Vieux-Chauvet peut bouleverser, choquer parfois, mais faire pitié ? Jamais ! Ni sainte, ni martyre, elle fut simplement une femme qui détestait par-dessus tout le cynisme, la veulerie et l’injustice. » 252 (Cf. Relations entre êtres humains. Pitié, Femmes. Colère, Famille)
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Femmes. Écrivaines. Louise Colet :
Femmes (Écrivaines. Colet Louise) (1) : Pour une juste appréciation des relations de Gustave Flaubert [1821-1880] et Louise Colet [1810-1876], lire la Correspondance de Flaubert, ainsi que L’Indomptable Louise Colet [1986] qui réhabilite justement cette femme, « obstinément victime de la muflerie masculine » selon le critique Albert Thibaudet [1874-1936]. 253
Concernant ses propres écrits [que je n’ai pas lus, à l’exception de sa correspondance], lire la présentation qui en fut faite par Thierry Poyet, Relire Louise Colet, évidemment [2015] qui en donne l’envie. 254 (Cf. Relations entre êtres humains. Amour. Flaubert Gustave, Remarquable. Chatelet Madame du, Histoire. Historiographie. Patriarcale)
Femmes (Écrivaines. Colet Louise) (2) : (5 janvier) 1931. Lu dans le Journal de Julien Green [1900-1998], Les années faciles :
« Lecture des lettres de Flaubert […] Liaison toute traversée d’orages (avec Louise Colet). Toute occasion lui semble bonne pour contredire et rabrouer cette femme qu’il devait détester autant qu’il la désirait. Quel mépris, il y a dans cette phrase : ‘Tâche un peu d’employer quelque chose de ton esprit dans les rapports que tu as avec moi.’ (I. 343). » 255 (Cf. Femmes. Insatiables, Hommes. Grossiers, Relations entre êtres humains. Aimer. Colet Louise)
* Ajout. 26 octobre 2021. George Sand [1804-1876], dans une lettre à son ami Gustave Flaubert [1821-1880], la traite, malheureusement, de « folle ». [28/29 février 1872].
Femmes (Écrivaines. Colet Louise) (3) : 1964. Maurice Nadeau [1911-2013], dans sa Préface à la Correspondance de Gustave Flaubert. Lettres à Louise Colet. 1846-1851, auteur, notamment, de :
« Louise n’est pas très intelligente et son orgueil de femme la fait se piquer au jeu » ; « Louise, une femme vindicative » ; « ses productions littéraires qui, en qualité, ne dépassent pas l’honnête moyenne » ; « Elle ne rechigne pas à payer discrètement en nature les services qu’on lui tend » ; « Les admirateurs du grand homme la condamnèrent avec ensemble : bornée, ambitieuse, chimérique, vindicative et bas-bleu dans toute l’acception du terme » ; « sa tête d’oiselle » ; « oubliant qu’elle en est pas à sa première liaison » ; « elle revient à la charge avec une obstination de bête à l’abattoir » ; « son attachement charnel à Flaubert » ; cette semence - celle de Flaubert - tombe malheureusement sur un sol infertile » ; « elle met une sourdine à ses jérémiades » ; « au lieu de sortir de sa féminité, elle s’y englue »…
Quand on pense aux immenses pouvoirs que Maurice Nadeau eu, pendant des dizaines d’années, sur les lettres, sur la culture, sur l’édition, sur la politique française, on ne peut que s’étonner que certain-es s’étonnent encore de la si maigre place dévolue aux femmes : on comprend mieux aussi leur focalisation sur le nombre… (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. « Bas-bleus », Hommes. « Intellectuels », Relations entre êtres humains. Attachement, Féminisme. Antiféminisme, Patriarcat) 256
Femmes (Écrivaines. Colet Louise) (4) : 1983. Lu dans le tome IV de la Correspondance d’Émile Zola [1840-1902] :
« Louise Colet […] est surtout connue aujourd’hui comme la destinataire d’un grand nombre de lettres de Flaubert, où il exprime ses idées littéraires. » Deux injustices. 257 (Cf. Culture. Patriarcale)
N.B. Il me semble que, pour nombre d’hommes, qu’un des leurs - a fortiori jugé « grand » - exprime son amour à une femme serait l’abaisser.
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Femmes. Écrivaines. Colette :
Femmes (Écrivaines. Colette) : 1996. Colette [1873-1932], dans Mes vérités, auteure de :
« Ce plaisir, qu'elle [‘la femme’] réclame avec tant d'efforts, tant de violence, tant de lyrisme quelquefois, si elle ne découvre pas qu'elle pourrait s'en passer, je la plains ! » 258 (Cf. Sexes)
Femmes. Écrivaines. Colette et Willy :
Femmes (Écrivaines. Colette et Willy) (1) : Willy, [1859-1931] premier mari de Colette, retrouvant les cahiers des manuscrits des premières Claudine, abandonnés dans un tiroir, déclara :
« Nom de Dieu, je ne suis qu’un con ! » On sait en effet l’usage qu’il fit de sa découverte. Colette, se rappelant cet épisode, poursuit :
« Et c’est comme ça que je suis devenue écrivain. » Et lui aussi…
- Concernant la période où, mariée, elle a vécu avec lui, Colette la décrit ainsi :
« Ma séquestration n’avait lieu qu’à la campagne. Il fallait que je sois un peu bouclée, car le chantage était partout autour de moi. » Puis :
« J’étais un peu cloîtrée - le mot ‘séquestrée’ dépasserait ma conception et surtout ma discrétion. » Et enfin :
« Je crois que beaucoup de femmes errent d’abord, comme moi, avant de prendre leur place, qui est en de ça de l’homme. » 259
* Ajout. 16 septembre 2015. J’achète hier une édition datée de 1931 d’un livre de Colette, Claudine s’en va, signé Willy et Colette Willy. J’y lis en page de garde ceci :
« La collaboration, Willy-Colette ayant pris fin, il devenait indispensable de rendre à chacun la part qui lui est due, et de remplacer la signature unique de ces volumes [par Willy donc] par celle de WILLY et COLETTE WILLY. Des motifs purement typographiques ont voulu que mon nom fût placé avant celui de Colette Willy, alors que toutes les raisons, littéraires et autres, eussent exigé que son nom fût à la première place. WILLY. » 260
* Ajout. 22 octobre 2016. J’achète aujourd’hui un livre signé Colette Willy : La Vagabonde (Paul Ollendorff. 51ème édition. 1910) et un autre signé Colette (Colette Willy) : Chéri (Arthème Fayard. Copyright by Colette. 1920). Et sur la page de garde, il est écrit : Ouvrages du même auteur (11 titres) suivi de : En « collaboration » avec Willy : Claudine à l’école, Claudine à Paris, Claudine en ménage. Claudine s’en va. (Cf. Relations entre êtres humains. Discrétion, Femmes. Noms)
Femmes (Écrivaines. Colette et Willy) (2) : (26 juillet) 2016. Entendu ce jour, sur France Culture, présenter Willy comme : « un homme qui lui fit découvrir l’amour et la littérature. » 261 (Cf. Culture, Patriarcat)
Femmes (Écrivaines. Colette et Willy) (3) : 2019. Lu dans 501 écrivains, Un tour du monde de la littérature :
« En 1906, Colette quitte ce négrier de mari. Le divorce est prononcé en 1910. » 262 (Cf. Hommes, Famille. Divorce)
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Femmes (Écrivaines. Compton-Burnett Ivy) : 1988. (traduction française) Lu, concernant Ivy Compton-Burnett [1884-1969], sur la quatrième de couverture de Serviteur et servante :
- Mary Mac Carty [1912-1989] : « À côté des romans de Ivy Compton-Burnett, les tragédies domestiques de François Mauriac [1885-1970] ne sont que d’aimable plaisanteries. Ses livres sont grouillants de vie comme des paniers de crabes. »
- Vita Sackville-West [1892-1962] : « Tous les héros de Ivy Compton-Burnett forment une famille effroyablement dramatique dès avant le drame. L’orage est moins impitoyable sur Les hauts de Hurlevent ou chez les Atrides. »
- Pierre Gripari [1925-1990] : « Une fois livrée à elle-même, une famille de Compton-Burnett est naturellement tortionnaire. Elle s’organise d’une façon toute spontanée sur le modèle de la meute, avec un mâle ou une femelle dominant, hiérarchie, droit du plus fort. »
- Angus Wilson [1913-1991] : « Les quelques vingt romans quelle écrivit sont dans la littérature moderne ce qui se rapproche le plus de L’Enfer de Dante, dont il rappelle par les sévérités du style les plus sulfureuses cadences. »
- Mario Praz [1896-1982] : « Ces romans semblent avoir écrits par une furie à froid qui grave chaque réplique en trempant sa plume dans le vitriol. On n’ose en dire davantage de peur de brûler le papier. »
- David Cecil [1902-1986] : « Chaque personnage dans ses livres est le démon chargé d’en tourmente un autre et tus accourent dans ces demeures déverser leur fiel et s’en reviennent chargés d’un butin de peur, d’humiliation et de haine. Monde pour lequel il n’y a de solitude pour personne, où l’on s’épie, s’évite, se fit. Dans ces huis clos tout devient immédiatement des paroles ou un secret ; ni le silence ni la paix, n’ont cours. » 263
Les dialogues dans l’œuvre d’Ivy Compton-Burnett [1884-1969] : souvent, du grand art, taillés comme des pointes d’épée, ciselés comme des diamants. (Cf. Dialogues, Famille)
Femmes (Écrivaines. Delay Florence) : Florence Delay, académicienne, fille d’académicien (sans la réduire à ce statut, mais sans considérer qu’il soit secondaire), à la question :
« Est-ce qu’il y a des fois, dans votre vie ou vous vous êtes sentie féministe, où vous vous êtes dites féministe ? », elle répondit :
« Ici, je crois que le travail est fait, même s’il y a encore des inégalités. Dans d’autres pays que le mien, oui… »
Le déni et le nationalisme ne sont pas morts… 264 (Cf. Culture. Nationalisme, Féminisme, Langage. Académie française)
Femmes (Écrivaines. Delcourt Marie) : 1931. 1934. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
- le 2 janvier 1931 : Lu : « Avec un intérêt très vif, la Vie d’Euripide [1930] de Marie Delcourt [1891-1979] », suivi d’une étude critique de ce livre, le 21 août 1940.
- le 20 septembre 1940 : Lu : « L’Eschyle [1934] de Marie Delcourt avec grand intérêt et profit. » 265
Femmes (Écrivaines. Desbordes-Valmore Marceline) : 1825. Marceline Desbordes-Valmore [1786-1859], auteure de :
« L’orage de tes jours a passé sur ma vie / J’ai plié sous ton sort, j’ai pleuré de tes pleurs / Ou ton âme a monté, mon âme l’a suivie / Pour aider tes chagrins, j’en ai fait mes douleurs. » Début du poème intitulé : Dors, lequel se termine par :
« Moi, je suis l’humble lampe émue à ton côté. » 266 (Cf. Êtres humains. Âmes, Femmes. Humbles. Pleurs)
Femmes. Écrivaines. Emily Dickinson :
Femmes (Écrivaines. Dickinson Emily) (1) : Emily Dickinson [1830-1886] :
« Elle n’a presque jamais quitté sa maison et elle a tout compris » a-t-on dit d’elle. 267
Ouvre de larges horizons… (Cf. Femmes. Maison)
* Ajout. 3 août 2024. Cf. Flannery O’Connor [1925-1964] 268
Femmes (Écrivaines. Dickinson Emily) (2) : Emily Dickinson [1830-1886] écrit à 15 ans :
« Le rivage est plus sûr, mais j’aime me battre avec les flots. » 269
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Femmes (Écrivaines. Dormoy Marie) : 1994. Louis Nucéra [1928-2000], dans Mes ports d’attache, auteur de :
« Je me souviens des rencontres [chez Georges Brassens. 1921-1981] avec Marie Dormoy [1886-1974], au salon, celles-là. Elle avait consacré trente ans de sa vie à ce monument littéraire qu’est le Journal de Léautaud [Paul. 1872-1956]. Brassens lui en était infiniment reconnaissant/ c’est avec un infini respect qu’il la recevait et l’écoutait, l’interrompant pour approfondir un détail, mieux connaitre un trait de caractère de Valéry, d’Émile Bernard, de Rémy de Gourmont, de Jules Renard, de Rachilde, de Suarès, bref pour en savoir plus sur l’histoire de nos Lettres. » 270
Femmes (Écrivaines. Eliot George) : 1919. Virginia Woolf [1882-1941], concernant George Eliot [1819-1880], auteure de :
« […] L’issue fut triomphale pour elle, quel qu’ait pu être le destin de ses créatures ; et quand nous rappelons tout ce qu’elle a osé, tout ce qu’elle a accompli, la façon dont, malgré tous les obstacles qui jouaient contre elle (le sexe, la santé, les conventions), elle a cherché toujours plus de savoir, toujours plus de liberté jusqu’au jour où le corps, accablé par son double fardeau, s’effondra, épuisé, nous devons poser sur sa tombe toutes les brassées de lauriers et de roses que nous possédons. » 271
* Ajout. 26 décembre 2020. Sur France Culture, Mona Ozouf, auteure de :
« Elle passe pour une prêcheuse ». Ah bon ? Qui donc l’a affirmé ? Et comment peut-on à ce point - honteusement - déprécier une oeuvre si riche, si intelligente, si sensible, si brillante ?
Alain Finkielkraut pour sa part affirme qu’elle « n’est jamais démonstrative ». Il est des critiques plus enrichissantes… Mais comment pourrait-il parler intelligemment de ce qu’il ne connait manifestement pas le moins du monde ? 272
* Ajout. 27 janvier 2022. Début de l’émission de France Culture : L’économie selon George Eliott [1819-1880] :
« Henry James [1843-1916] la décrivait comme ‘magnifiquement laide et délicieusement hideuse’… »
Ça finira donc jamais ? 273 (Cf. Économie)
Femmes. Écrivaines. Elena Ferrante :
Femmes (Écrivaines. Ferrante Elena) (1) : Ses livres : une œuvre capitale.
Je savais juste en décidant de lire les livres d’Elena Ferrante qu'elle avait eu un énorme succès mondial, ce qui était plutôt pour moi dissuasif...
Ce qui m'a particulièrement frappée au-delà de l'incroyable vertige de sa construction, et de la force, la vérité, la justesse des personnages, c'est qu'elle écrit - comme relevant de l'évidence - ce que les femmes taisent depuis des siècles. En ce sens, seule une femme aurait pu écrire ce qu'elle écrit, ce qui ouvre de nouveaux horizons sur l'universalité des « chefs d'œuvres ».
La relation entre les deux amies est ce qui me paraît le plus construit, le moins crédible : les relations des femmes aux hommes - entre autres...- est, pour moi, ce qui est le plus fort, le plus original, le plus subversif. (Cf. Féminisme. Ferrante Elana)
Femmes (Écrivaines. Ferrante Elena) (2) : Trois grandes romancières italiennes - en réalité, celles connues de moi - l’ont précédée : Elsa Morante [1919-1985], Goliarda Sapienza [1924-1985], Oriana Fallaci [1926-2006] … Et, bien d’autres encore, encore à connaître…
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Femmes (Écrivaines. Fitzgerald Zelda) : 1930. Zelda Fitzgerald [1900-1948], épouse de Francis Scott Fitzgerald [1896-1940], auteure, alors internée, de :
« Je suis ce petit poisson qui nage sous le requin et qui vit de ses restes. C’est ce que je suis. » 274 Vampirisée par son mari. 275 (Cf. Femmes. Folie. Épouse de)
Femmes (Écrivaines. Fouillée Augustine) : 1877. Augustine Fouillée [1833-1923] fut, sous le pseudonyme de G. Bruno, l’auteure du livre (publié en 1877) sans doute le plus lu en France, Le tour de la France par deux enfants : 500 éditions, environ 9 millions d’exemplaires vendus. 276 Concernant ses analyses morales et politiques, voici quelques une de ses « leçons » :
- « Le nom d’un père honoré est une fortune pour les enfants » (p.7) ;
- « O mon frère, marchons toujours la main dans la main, unis par un même amour pour nos parents, notre patrie et notre devoir » (p.9) ;
- « Les enfants d’une même patrie doivent s’aimer et se soutenir comme les enfants d’une même mère » (p.13) ;
- « Le courage ne consiste pas à ne point être ému en face d’un danger, mais à surmonter son émotion ; c’est pour cela qu’un enfant peut être aussi courageux qu’un homme » (p.20) ;
- « Le vrai bonheur est dans la maison de la famille » (p.125) ;
- « Il y a eu parmi nos pères et nos mères dans le passé des hommes et des femmes héroïques : le récit de ce qu’ils ont fait élève le cœur et excite à les imiter » (p.132) ;
- « Comme ils sont heureux ceux qui ont un père, une mère, un foyer auquel viennent s’asseoir, après le travail, tous les membres de la famille unis par la même affection ! » (p.156) ;
- « Soumettons-nous à la loi, même quand elle nous parait dure et pénible » (p.210) ;
- « Une famille unie par l’affection possède la meilleure des richesses » (p.254) ;
- « Le courage rend égaux les riches et les pauvres, les grands et les petits dans la défense de la patrie » (p.262) ;
- « Nous jouissons tous les jours, et souvent sans le savoir, de l’œuvre des grands hommes : c’est un bienfait perpétuel qu’ils laissent après eux » (p.266). (Cf. Culture, Enfants, Femmes. Maison, Hommes. « Grands », Famille, Patriarcat, Économie. « Pauvres Les »)
Femmes (Écrivaines. France Culture) : (janvier) 2015. Entendu sur France Culture :
« Lydie Salvayre brosse sept portraits intimistes et enlevés des plus grandes figures littéraires et féminines du début du XXe siècle. Emily Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaieva, Virginia Woolf et Ingeborg Bachmann ». Il est question de « sept folles » (deux fois), « sept allumées », « sept insensées », « sept imprudentes » … Sans oublier : « sept destins malheureux ». 277
Terrifiant… (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. « Féminin »)
Femmes. Écrivaines. Françoise de Graffigny :
Femmes (Écrivaines. Graffigny Françoise de) (1) : 1825. Le chevalier de Propiac [1759-1823], dans Le Plutarque des jeunes demoiselles. Abrégé des femmes illustres de tous les pays, écrit concernant Françoise de Graffigny [1695-1758] :
« Les lettres d’une Péruvienne […] [1747] est un des plus beaux ouvrages qui soient sortis de la plume d’une femme. » 278 (Cf. Patriarcat. Graffigny Françoise de)
* Ajout. 25 avril 2022. Les lettres d’une péruvienne faisaient partie des livres trouvés, après sa mort, dans l’appartement de Louis-Antoine de Saint-Just [1767-1794]. 279
Femmes (Écrivaines. Graffigny Françoise de) (2) : 1992. Je lis dans le Dictionnaire des femmes célèbres de Lucienne Mazenod et Ghislaine Schoeller :
« (Françoise Graffigny) devint célèbre après la parution de ses Lettres d’une Péruvienne [1787]. Ce pastiche des Lettres Persanes [Montesquieu. 1721] suscita une vive critique de la part de Turgot [1727-1781] qui reprocha à l’auteur d’avoir été superficielle dans sa critique des mœurs. » 280
Jugée « superficielle » pour ne pas avoir reconnaitre la profondeur de ses analyses féministes. (Cf. Féminisme. Féministes. Graffigny Françoise de. Antiféminisme, Patriarcat. Graffigny Françoise de)
Femmes (Écrivaines. Graffigny Françoise de) (3) : (25 octobre) 2012. Sur YouTube, Henri Guillemin [1903-1992] présentant son Voltaire, présente madame de Graffigny ainsi : « une petite journaliste ». (Cf. Féminisme. Antiféminisme)
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Femmes (Écrivaines. Huber Marie) : 1738. Marie Huber [1695-1753] est citée dans une note de la Correspondance de Voltaire [1694-1778], comme étant l’auteure de :
« Lettres sur la religion essentielle à l’homme distingué de ce qui n’en est que l’accessoire (Amsterdam. 1738). » 281 [Lisible sur Data. bnf.fr]
Femmes (Écrivaines. Huch Ricarda) : (15 octobre) 1929. Thomas Mann [1875-1955], dans une lettre à Gerhart Hauptmann [1862-1946], auteur de :
« […] J’accorderai par exemple de grand cœur le prix [Nobel de littérature] à notre intelligente et éminente Ricarda Huch. » En note :
« Ricarda Huch [1864-1947] : femme de lettre et historienne, pour protester contre le national-socialisme, elle quitta en 1933 l’Académie prussienne des arts. Ricarda Huch passe (sic) pour la seule femme vraiment éminente que l’Allemagne ait jamais produite après Annette Droste-Hülshoff [1797-1848]. » 282
Deux femmes « vraiment éminentes » en Allemagne, pour Gallimard, en deux siècles, n’est-ce pas trop ?
Femmes (Écrivaines. Lagerlöf Selma) : (mars) 1940. Lu dans le Journal de Vézelay de Romain Rolland [1866-1944] :
« Notre voyage coïncide avec les tristes jours des négociations de paix désastreuse de la Finlande, mal soutenue par l’Angleterre et la France, et trahie par ses voisines Suède et Norvège. La noble Selma Lagerlöf [1858-1940] expirera de douleur, au lendemain de la paix lamentable, qui livre au colosse Russe une partie de l’héroïque Finlande. » 283 Elle fut la première femme prix Nobel de littérature [1909].
Femmes. Écrivaines. Anne-Thérèse de Lambert :
Femmes (Écrivaines. Lambert Anne-Thérèse de) (1) : Anne-Thérèse de Lambert [1647-1733] auteure, notamment, de ces Maximes :
- « Il y a des princes de naissance, il y a des princes de mérite » ;
- « Rien de plus heureux qu’un homme qui jouit d’une considération qu’il ne doit qu’à lui ; rien de plus triste qu’un grand seigneur accablé d’honneurs et de respect qu’on ne rend qu’à sa dignité » ;
- « Avec de grands emplois et des principes vulgaires, on est toujours agité parce qu’on est toujours médiocre » ;
- « C’est par les sentiments qu’il faut se distinguer du peuple ; J’appelle peuple tout ce qui pense bassement et communément : la Cour en est remplie » ;
- « Qu’est-ce que des courtisans ? des glorieux qui font des bassesses et des mercenaires qui se font payer ». Une pensée prérévolutionnaire. 284 (Cf. Êtres humains. Courtisans, Politique. Démocratie. Peuple. Révolution)
Femmes (Écrivaines. Lambert Anne-Thérèse de) (2) : 1886. Lu, dans le livre d’Octave Gréard [1828-1904] consacré à et intitulé « L’éducation des femmes par les femmes », concernant Anne-Thérèse de Lambert [1647-1733] :
« Il est peu de femmes qui aient pris à cœur la cause des femmes avec autant d’ardeur que la marquise de Lambert. Quand Fénelon réclame en leur faveur, au nom de la famille, de la société et de la religion, sa réclamation ne trahit que l’émotion généreuse d’un philosophe et d’un chrétien. Cette émotion, chez Madame de Lambert, s’anime de toute la vivacité du sentiment personnel froissé.
Sa dignité souffre à la pensée qu’on ne travaille que pour les hommes, comme s’ils formaient une espèce à part, tandis que les femmes sont sacrifiées, abandonnées, réduites à néant : dans leur jeunesse, on ne les occupe à rien de solide ; au cours de la vie, elles ne peuvent se charger ni du soin de leur fortune, ni de la conduite de leurs affaires ; elles sont livrées sans défense au monde, aux préjugés, à l’ignorance, au plaisir ; il suffit qu’elles soient belles, on ne leur demande rien de plus : on les tient quittes de tout le reste.’
Madame de Lambert ne se borne pas à établir une fois ses griefs : il n’est pas un écrit où elle n’y revient : elle les développe, les retourne en tous les sens, les aiguise. Elle essaye bien par moment de rendre dédain pour dédain : ‘Après tout, les hommes auront beau faire, ils n’ôteront jamais aux femmes la gloire d’avoir formé ce que les temps passé ont compté de plus honnêtes gens’ ; elle se répète ‘qu’il y a bien peu d’hommes qui soient en état de comprendre les femmes’.
Mais cette vengeance intime ne la satisfait point. Une telle inégalité de condition - que la nature n’a point créé et qui est l’œuvre de la force - l’humilie et l’irrite. Elle crie à l’usurpation, à l’injustice : ‘Quelle tyrannie que celle des hommes ! Ils prétendent que nous ne fassions aucun usage de notre intelligence ni de nos sentiments : ils veulent que la bienséance soit aussi blessée quand nous ornons notre esprit que quand nous livrons notre cœur ; en vérité c’est étendre trop loin leurs droits’. […] » 285 (Cf. Droit, Relations entre êtres humains. Bienséance. Dédain, Hommes. Tyrans, Féminisme, Patriarcat. « Espèce », Penser. Pensées. Préjugés)
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Femmes (Écrivaines. Launoy Marie-Catherine de) : (27 mars) 1752. Voltaire [1694-1778], dans une lettre, en anglais, adressée à Sir Edwards Fawkener [1694-1758], évoque « parmi les meilleurs livres [français] connaissant l’histoire », l’ouvrage de Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy [1650-1705], intitulé Mémoires de la cour d’Espagne, [Paris, 1690 [?]] qu’il considère comme « le seul livre d’histoire où l’on trouve les coutumes espagnoles. » 286
Un autre titre : Relation du voyage d’Espagne en 1691 de Madame d’Aulnoy. (Cf. Histoire)
Femmes (Écrivaines. Mallet-Joris Françoise) : 1983. Françoise Mallet-Joris [1930-2016], auteure de :
« […] C’est au fond une démarche assez saine d’oublier ce qu’on a fait. Parce qu’on a une fraîcheur… pour se remettre en route. C’est terrible si on se sent propriétaire de ce qu’on a fait. Je crois qu’il faut oublier, il faut recommencer… » 287
Femmes (Écrivaines. Malraux André) : 1967. André Malraux [1901-1976], dans ses Antimémoires, fait part d’une conversation avec Charles de Gaulle [1890-1970], à la Libération qui l’interrogeait sur « les intellectuels » :
« […] Je ne parle pas des acteurs, mais des spectateurs. Depuis le XVIIIème siècle, il y a en France une école des ‘âmes sensibles’. Dans laquelle les femmes de lettres jouent d’ailleurs un rôle assez constant. »
La curieuse réaction de Charles de Gaulle ne manque pas d’intérêt : « Mais pas comme infirmières ».
Ce à quoi André Malraux, futur ministre de la Culture, poursuivant sa ‘pensée’, clôt l’échange :
« La littérature est pleins d’âmes sensibles dont les prolétaires sont les bons sauvages. » 288 (Cf. Culture. Patriarcale, Penser)
Femmes (Écrivaines. Malraux Clara) : 1966. Clara Malraux [1897-1982], après avoir rencontré André Malraux [1901-1976], auteure de :
« De retour à la maison, je dis à ma mère : ‘C’est agréable d’être intelligente, car on plait aux hommes intelligents’. Curieuse constatation qui ne trouve sa preuve qu’en soi, ma propre intelligence me portant garante de l’intelligence d’un autre. […] »
- Puis, se remémorant ces premières rencontres, elle poursuit ainsi :
« Il (André Malraux) me parla de l’éternel féminin que je croyais réservé aux poèmes de Laforgue [Jules. 1860-1887], il me révéla l’existence de la misogynie, révélation qui, je dois bien le reconnaître me porta un fier coup.
Comment ce n’était pas en moi-même que j’étais jugée ?
Je m’étais à peu près résignée à ce que ce fût, partiellement, en tant que juive, que demi-étrangère, mais quoi il me faudrait désormais tenir compte, par-dessus le marché d’une sous-estimation de principe opérée par une moitié de l’humanité et que je devrais vaincre pour parvenir à l’égalité avec ceux-là peut être qui ne me valaient pas ?
J’étais stupéfaite.
Depuis peu, je me savais plus vivante, intellectuellement, que mon frère aîné, depuis longtemps plus intelligente que mon jeune frère. Et puis, il y avait cette sorte de privilège accordé aux filles de ma famille.
Au demeurant, je n’avais qu’à regarder autour de moi pour constater que, vraiment, les femmes de mon entourage, étaient sinon plus intelligentes, du moins plus cultivées que leurs compagnons, absorbés, eux, par la nécessité de gagner de l’argent. […] » 289
Si souvent juste… (Cf. Êtres humains. Privilégiés, Femmes. « Féminin ». Intelligentes. Remarquables, Hommes. « Intellectuels ». Malraux André)
Femmes (Écrivaines. Monnet Anne-Marie) : (6 décembre) 1945. Anne-Marie Monnet [?-?] recevant le prix Femina pour son livre : Le chemin du soleil, auteure de :
« Je ne suis pas du tout une femme de littérature, je ne suis pas du tout un femme de lettres. » 290
Femmes (Écrivaines. Montagu. Mary Mortley) : 1844. William Makepeace Thackeray [1811-1863], dans Barry Lyndon, auteur de :
« Elle était filleule de la vieille Mary Mortley Montaigu [1689-1762], et comme cette fameuse vieille du siècle dernier, avait des prétentions considérables à être un bas-bleu et un bel esprit. » Et, en note, je lis :
« Lady Mary Mortley Montaigu, femme de l’ambassadeur britannique en Turquie, a laissé une correspondance de premier ordre qui n’est pas loin de la mettre sur un pied d’égalité avec madame de Sévigné. » Pourquoi pas l’inverse ? 291 (Cf. Femmes. « Bas-bleus »)
Femmes (Écrivaines. Nothomb Amélie) : (12 mars) 2020. Je n’ai lu aucun des nombreux livres de Nathalie Nothomb, mais je pourrais l’écouter pendant des heures.
Quelle formidable liberté de pensées, sans aucun doute, acquises de hautes luttes. 292
Femmes (Écrivaines. O’Connor Flannery) : Flannery O’Connor [1925-1964], auteure de :
« Ma maladie s’appelle Lupus, je prends une drogue appelée ACTH, et j’essaie de vivre…
J’ai assez d’énergie pour écrire, et comme c’est là tout ce que je dois faire ici-bas, je peux me déclarer satisfaite. » 293
Femmes (Écrivaines. Pore[t]te Marguerite) : Concernant Marguerite Porette [1250-1310], lu sur Wikipédia :
« Femme de lettre mystique et chrétienne, née vers 1250, brûlée le 1er juin 1310. […] Marguerite Porette, béguine, exprime son mysticisme dans un livre intitulé Mirouer des simples âmes anéanties. Il présente l'Amour de l'âme touchée par Dieu, et fait parler l'Amour et la Raison en des dialogues allégoriques. Rapidement ce livre et sa doctrine feront scandale. Son procès fut conduit en faisant appel à une double consultation des universitaires parisiens. Une commission de théologiens se prononça sur une liste d'une quinzaine d'extraits que leur présenta l'inquisiteur, qui demanda parallèlement à un groupe de canonistes de se prononcer sur le comportement de Marguerite, qui devait être jugée relapse, pour avoir enfreint la première condamnation. Rassemblant ces deux expertises, Guillaume de Paris prononça simultanément la condamnation du livre et de son auteur. Remise au bras séculier, elle fut brûlée le 1er juin 1310 en place de Grève à Paris. » 294 (Cf. Êtres humains. Âmes, Dialogues, Justice. Procès, Penser. Théologie)
Femmes. Écrivaines. Rachilde :
Femmes (Écrivaines. Rachilde) (1) : (14 février) 1911. Lu, concernant Rachilde [1860-1953], le récit d’une rencontre au Mercure de France avec Guillaume Apollinaire [1880-1918], retranscrit dans son Journal Intime :
« Au Mercure, il y a une dame en jupe culotte, Madame Judith Gérard [?], Rachilde [dont il reprend les analyses] : ‘Ça m’a été commode d’être habillée en garçon pendant six ans. Mon directeur m’avait dit : ‘200 fr. par mois et en homme ou à la porte‘. Je n’avais pas à choisir. Et que d’économie de toilette. […]
J’allais parfois au poste pour port d’habit masculin. Au commissariat, j’exhibais l’autorisation du préfet de police [obtenue en 1885] …
La première fois que mon mari (M. Vallette, directeur du Mercure de France) m’a vue, j’étais à Bullier ayant au bras une superbe putain. Samain [Albert. 1858-1900 (?)] me présente à Vallette qui se détourne en disant : ‘Oh non ! pas ça !’ Je le trouvais godiche. Mais le pantalon m’a fait une réputation que je ne méritais pas. Il a nui à mes livres. » 295 (Cf. Êtres humains. Vêtements, Femmes. Lesbiennes. Réputation, Patriarcat)
Femmes (Écrivaines. Rachilde) (2) : 2022. Je lis dans une note de La Pléiade des Journaux et lettre de Franz Kafka [1883-1924] que Rachilde [1860-1953], ‘était considérée en son temps comme ‘la spécialiste du mystère sexuel’, notamment à cause de son roman, Monsieur Venus [1884]. » 296
Femmes (Écrivaines. Radcliffe Ann) : 1837-1843. Honoré de Balzac [1799-1850], dans les Illusions perdues, évoquant le refus du livre de Lucien [de Rubempré] par un éditeur, écrit :
« J’aurais mieux aimé un roman dans le genre de madame Radcliff [1764-1823]. » Une note précise :
« Cette romancière anglaise avait publié, entre 1789 et 1795, cinq ‘romans noirs’ qui avaient créé un monde et engendré (sic) une littérature romanesque nouvelle. En France, ses Mystères d’Udolphe et L’Italien ou Le Confessionnal des pénitents noirs, avaient été traduits en 1897. Un moment réprimé sous l’Empire, la vogue avait repris en 1815. Les premiers romans de Balzac, sont, à leur manière, des ‘ romans noirs’. (Alice M. Killen, Me roman terrifiant ou Roman noir, 1923). » 297
Femmes (Écrivaines. Riccoboni Marie-Jeanne) : Lu sur Wikipédia, concernant Marie-Jeanne Riccoboni [1713-1892] que Denis Diderot [1713-1784] avait écrit :
« Cette femme écrit comme un ange, c’est un naturel, une pureté, une sensibilité, une élégance qu’on ne saurait trop admirer. ».
Ses œuvres complètes ont été éditées en 7 volumes en 1780, suivies d’une nouvelle édition en 1786, puis en 6 volumes en 1818. Et aujourd’hui ?
Femmes. Écrivaines. Christiane Rochefort :
Femmes (Écrivaines. Rochefort Christiane) (1) : 1982. Après lecture du livre de Christiane Rochefort [1917-1998], Quand tu vas chez les femmes, 298 les liens, les différences avec Histoire d’O ne peuvent qu’être effectués. (Cf. Patriarcat, Pornographie. Histoire d’O, Philosophie. Christiane Rochefort)
Femmes (Écrivaines. Rochefort Christiane) (2) : 1990. Françoise Verny [1928-2004], dans Le plus beau métier du monde, évoque à deux reprises Christiane Rochefort [1917-1998], qu’elle considère comme l’« une des plus grandes romancières de ce temps » Les voici :
- en 1968 : « Christiane Rochefort, en ‘gauchiste’ confirmée, entend organiser [chez Grasset] des ‘sittings’ avec des écrivains pour débattre de l’organisation future de l’édition. Elle rêve comme Jean-Pierre Faye, d’une société où les auteurs, libérés de l’emprise capitaliste, s’éditeraient eux-mêmes. »
- en 1974, celle-ci lui propose d’adapter à l’écran, Les petits enfants du siècle [1961]. Christiane Rochefort accepte « son intervention, mais, par féminisme, refuse celle d’un homme [Michel Favart] », puis, « l’admet sans dissimuler qu’elle reste méfiante ». […] « Le film terminé, nous le montrons tremblant à Christiane. Celle-ci dont l’honnêteté n’est jamais entachée par les convictions, se déclare satisfaite ; ayant balayé les préjugés, elle étreint Michel. » 299 (Cf. Culture. Patriarcale, Penser. Débattre. Préjugés)
* Ajout. 26 décembre 2019. Éric Dussert, sur France Culture, ce jour, concernant Les petits enfants du siècle, auteur de : « Ma génération n’a pas lu ce texte ».
S’est-il interrogé pour savoir si les féministes de sa génération l’ont lu ? Et si la question avait un intérêt ?
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Femmes. Écrivaines. Jeanne-Marie Roland :
Femmes (Écrivaines. Roland Jeanne-Marie) (1) : 1793. Jeanne-Marie Roland [1754-1793], avait confié ses manuscrits à un ami, L.-A Champagneux, lequel, craignant d’être arrêté, les avaient brulés :
« Il a jeté au feu mes manuscrits [ses Notices Historiques]. J’avoue que j’aurais préféré qu’il m’y jetât moi-même ». En prison, elle reprend son travail et dans ses Mémoires particuliers, elle écrit :
« J’ai senti toute l’amertume de cette perte que je ne réparerai point ; mais je m’indignerai contre moi-même de me laisser abattre par quoi que ce soit. Dans toutes les peines que j’ai essuyées, la plus vive impression de douleur est presque aussitôt accompagnée de l’ambition d’opposer mes forces au mal dont je suis l’objet, et de la surmonter, ou par le bien que je fais à d’autres, ou par l’augmentation de mon propre courage. Ainsi, le malheur peut me poursuivre et non m’accabler ; les tyrans peuvent me persécuter, mais m’avilir ? jamais, jamais ! » 300 (Cf. Politique. Tyrannie. Tyrans)
Femmes (Écrivaines. Roland Jeanne-Marie) (2) : 1793. Jeanne-Marie Roland [1754-1793], dans ses Mémoires particuliers, auteure de :
« Jamais, je n’eus la plus légère tentation de devenir auteur un jour : je vis de très bonne heure qu’une femme qui gagnait ce titre perdait beaucoup plus qu’elle n’avait acquis. Les hommes ne l’aimaient point et son sexe la critique ; si ses ouvrages sont mauvais, on se moque d’elle, et l’ont fait bien ; s’ils sont bons, on les lui ôte. Si l’on est forcé de reconnaître qu’elle en a produit la meilleure partie, on épluche tellement son caractère, ses mœurs, sa conduite et ses talents que l’on balance la réputation de son esprit par l’écart que l’on donne à ses défauts. » Lire la suite concernant le travail d’écriture qu’elle a effectué avec, pour, sans son mari. (Cf. Femmes. Réputation, Histoire. Roland Jeanne-Marie)
Femmes (Écrivaines. Roland Jeanne-Marie) (3) :
Deux jugements la concernant qui jugent leurs auteurs :
- 1853. Jules Michelet [1798-1874], dans son Histoire de la Révolution française, concernant Jeanne-Marie Roland [1754-1793], alors qu’un décret d’arrestation avait été lancé contre son mari [1754-1793] et qu’elle avait tenté d’arracher sa liberté, avant d’être elle-même arrêtée, auteur de :
« Il faut lire toute la scène dans ses Mémoires admirables, qu’on croirait souvent moins écrites d’une plume de femme que du poignard de Caton. Mais tel mot, arraché des entrailles maternelles, telle allusion touchante à l’irréprochable amitié, font trop sentir par moments, que ce grand homme est une femme, que cette âme, pour être si forte, hélas ! n’en était pas moins tendre. » 301 (Cf. Êtres humains. Âmes)
- 1876. Hippolyte Taine [1828-1893], dans Les origines de la France contemporaine, écrit, la concernant :
« Les Mémoires de Mme Roland [1754-1793], sont le chef d’œuvre de l’orgueil qui croit se déguiser et ne quitte jamais ses échasses. » 302 (Cf. Femmes. Orgueil, Hommes. « Grands », Patriarcat, Histoire. Taine Hippolyte. Révolution française. Roland Jeanne-Marie)
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Femmes (Écrivaines. Sablé Madeleine de) : 1992. Je lis dans un Dictionnaire des femmes célèbres, en conclusion de la présentation de « Madame Madeleine de Sablé, née de Souvré. marquise de. Femmes de lettres françaises. [1599-1678] :
« Elle a laissé des Instructions pour enfants, une correspondance abondante et des maximes. Elle fut l’inspiratrice de Pascal [1623-1662] qui lui doit certaines de ses Pensées, et son nom est inséparable de celui de La Rochefoucauld. [1613-1680] » 303 (Cf. Hommes. Remarquables. La Rochefoucauld, Langage, Académie française. Delay Florence)
Femmes (Écrivaines. Sainte-Soline Claire) : (14 février) 1936. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit :
« J’achève Journée [1934] de Claire Sainte-Soline [1891-1967] qui, dans les bonnes parties, ne le cède en rien aux meilleures de Marguerite Audoux [1863-1937]. Certains dialogues, avec la vieille tante, lorsque celle-ci cherche une raison d’être, sont excellents. Beaucoup moins réussis les dialogues imaginaires qui suivent le crime. » 304 (Cf. Dialogues)
Par ordre chronologique. Femmes. Écrivaines. George Sand :
Femmes (Écrivaines. Sand George) (1) : (28 septembre) 1858. George Sand [1804-1876], dans une lettre à François Buloz [1803-1877], auteure de :
« […] Enfin, le reproche de manque de sincérité adressé à tout l’ouvrage de l’Histoire de ma vie, est injuste et quand vous voudrez me prouver sur quelle chose et sur quelle personne j’ai menti sciemment et méchamment, je m’y rendrais, mais non pas auparavant. Jusque-là, permettez-moi de souhaiter aux hommes de mon temps autant de mansuétude et de philosophique douceur que mon cœur de femme en a prouvé et conservé. » 305 (Cf. Patriarcat. Penser le patriarcat. Sand George. Critique)
Femmes (Écrivaines. Sand George) (2) : (30 novembre) 1858. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Aimé Chérest [1826-1885], auteure de :
« […] Il me suffira donc d’être défendue sous le rapport des bonnes intentions et de la sincérité. J’abandonne absolument l’orgueil littéraire à ceux qui en ont et je vous demande de parler de moi avec une sympathie qui sera la meilleure preuve en ma faveur. » 306 (Cf. Femmes. Orgueil)
Femmes (Écrivaines. Sand George) (3) : (13 décembre) 1859. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Charles Edmond [1822-1899], auteure de :
« Ne me complimentez pas de ma facilité. Ne pas pouvoir s’arrêter pour réfléchir, c’est un autre défaut que le trop de réflexions et bien souvent je fais le projet d’aller doucement sans pouvoir y parvenir. Mon idée s’échappe dès qu’elle refroidit et comme ma mémoire est courte, je ne la retrouve plus. J’aimerais la garder un peu et la mûrir… impossible. » 307
Femmes (Écrivaines. Sand George) (4) : (4 février) 1862. George Sand [1804-1876], dans une lettre à l’abbé Georges Rochet [1803-1881], auteure de :
« À combien de périls et d’amertumes on échappe en écrivant ! » 308
Femmes (Écrivaines. Sand George) (5) : (18 novembre) 1862. George Sand [1804-1876], dans une lettre à M***, auteure de :
« […] Je n’ai jamais pu tirer quoi que ce soit d’un sujet qui ne m’était pas venu à moi seule. » 309
Femmes (Écrivaines. Sand George) (6) : (9 juin) 1870. George Sand [1804-1876], dans une lettre à sa fille Solange Clésinger-Sand [1828-1899], auteure de :
« Je trouve bon qu’à un moment donné le spectateur pénètre directement et sans voile dans la conscience de l’auteur[e]. » 310
Femmes (Écrivaines. Sand George) (7) : (29 juin) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Stella Blandy [1836-1925] qui lui avait adressé son livre [« sans doute La dernière chanson »], auteure de :
« Je crois que vous devez continuer à écrire. Vous savez voir et peindre. En ce moment, on n’est guère porté à l’idylle, c’est portant bon, de se reposer de la réalité, et croyez que la fiction gracieuse et attendrie fait souvent plus de bien que le raisonnement. » 311 (Cf. Culture. « Mélo », Penser)
Femmes (Écrivaines. Sand George) (8) : (21 octobre) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Henry Harisse [1829-1910], auteure de :
« [...] D’avance je vous dis que je ne suis pas de ceux qui prétendent que faire servir l’art à soutenir une thèse, c’est le rabaisser. Je suis de l’avis tout contraire. Le but élevé élève l’art, et quand on pense autrement, c’est peut-être qu’on embrouille une question mal posée. » 312
N.B. George Sand s’oppose ici à son ami Gustave Flaubert [1821-1880].
Femmes (Écrivaines. Sand George) (9) : (5 avril) 1872. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Hippolyte Taine [1828-1893], auteure de :
« […] Car Flaubert [1821-1880] qui m’aime de tout son cœur personnellement, ne m’aime pas tant que ça littérairement. Il ne croit pas que je sois dans le bon chemin et il n’est pas le seul de mes amis qui me croie plus bienveillante qu’artiste. Moi, je ne sais rien de moi, sinon que j’ai toujours cru que l’art et la conscience c’était la même chose et quand on me dit le contraire, je ne suis point du tout persuadée… Mais alors je m’en prends à moi. Je me dis que si j’avais eu plus de talent j’aurais mieux fait accepter mon idéalisme. […] » 313 (Cf. Culture. Sand George, Êtres humains. Conscience. Soi. Sand George, Politique. Idéalisme)
Femmes (Écrivaines. Sand George) (10) : (8 octobre) 1872. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880], auteure de :
« […] Tu veux écrire pour les temps. Moi, je crois que dans cinquante ans je serai parfaitement oubliée et peut être durement méconnue. C’est la loi des choses qui ne sont pas de premier ordre et je ne me suis jamais crue de 1er ordre. Mon idée a été plutôt d’agir sur mes contemporains, ne fut-ce que sur quelques-uns, et de leur faire partager mon idéal de douceur et de poésie. »
N.B. La note de Georges Lubin [1904-2000] doit être citée :
« Modestie dont nous avons vu maints exemples au cours de cette publication. » 314
Femmes (Écrivaines. Sand George) (11) : (21 juin) 1873. Chanson, citée par George Sand [1804-1876], écrite et chantée au Banquet du Caveau consacré aux Femmes célèbres :
« Au nom de la galanterie / Messieurs, ne soyons pas jaloux / Les femmes de notre patrie / Parfois se font dignes de vous, / Devant elles inclinons-nous ! / Entre cent noms pleins de lumières / Le nom de Sand aura régné / Et Boileau, Corneille, Molière / N’ont pas effacé Sévigné. » 315 (Cf. Hommes. Jaloux. « Galants », Relations entre êtres humains. Galanterie)
Femmes (Écrivaines. Sand George) (12) : (10 avril) 1874. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Gustave Flaubert [1821-1880], auteure de :
« Il n’y a d’amusant que le travail qui n’a encore été lu à personne, tout le reste est corvée et métier, chose horrible ! » 316
Femmes (Écrivaines. Sand George) (13) : (24 novembre) 1874. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Michel Lévy [responsable de la publication notamment des Mémoires de George Sand, publiées après sa mort en juillet-août 1876. 1821-1875], auteure de :
« Je pensais avoir des changements à faire, je n’en ai trouvé aucun en dehors des fautes typographiques. Ce que je pensais au moment où j’ai écrit ces mémoires, je le pense encore et je le pense de la même manière. Cet ouvrage n’a pas eu, je crois, un grand succès de vente, et que la presse a plus abîmé qu’elle en l’a encouragé, aura plus de succès par la suite des temps, quand je n’y serai plus. En le relisant, j’ai acquis la certitude qu’il touche juste en en plusieurs endroits, les problèmes de la vie individuelle dans ses rapports avec la vie générale. » 317
Femmes (Écrivaines. Sand George) (14) : (8 juin) 1876. L’acte de décès de George Sand la présente comme « sans profession ». 318
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Femmes (Écrivaines. Sapienza Goliarda) : 1994. 1997. Angelo Maria Pellegrino, mari et éditeur de Goliarda Sapienza [1924-1996], en conclusion de sa Postface de L’art de la joie, écrit :
« […] Aux idées, par contre aux idées, elle était extrêmement attentive - elle se définissait en effet comme un écrivain idéologique, se calomniant elle-même à l’évidence, oui cœur et idées étaient sa seule nourriture littéraire. Pour le reste elle écrivait vraiment pour les lecteurs les plus purs et les plus lointains, les seuls qu’elle parvint à se sentit fraternellement proches. » 319 (Cf. Penser. Idée)
Femmes (Écrivaines. Sarraute Nathalie) : Nathalie Sarraute [1900-1999] publia son dernier livre, Ouvrez, à 97 ans.
Femmes (Écrivaines. Ségur Sophie de) : La comtesse de Ségur [1799-1874] était payée par Hachette au forfait, pas au pourcentage. (Cf. Économie)
Femmes (Écrivaines. Sévigné Madame de) : 1811. Concernant madame de Sévigné [1626-1696], voici qu’en écrivait madame de Genlis [1746-1830] :
« Il n’est dans la langue française, qu’un seul ouvrage que l’on ait jamais critiqué et qui, sans exciter l’envie, ait dans tous les temps réuni tous les ouvrages, et cet ouvrage fut écrit par une femme. Les Lettres de Madame de Sévigné offrent toujours un modèle parfait du style épistolaire, et un modèle unique, non seulement par le naturel, la grâce, l’esprit, l’imagination et la sensibilité qui les rendent si brillantes et si supérieures à tout ce que l’on connaît dans ce genre, mais encore par l’intérêt qu’inspirent et la femme estimable et charmante qui les écrivit, et les temps qu’elle retrace et les personnages dont elle parle. » 320 (Cf. Femmes. Noms, Famille. Mariage. Madame de Sévigné, Langage. Langue. Française, Patriarcat. Genlis Félicité de, Penser. Penseuses)
* Ajout. 30 août 2017. Après relecture de certaines de ces lettres, leur valeur ne me paraît pas mériter tant d’éloges…
* Ajout. 31 mars 2021.… Sans doute parce que le style ne me suffit pas… (Cf. Langage. Style)
Femmes (Écrivaines. Shelley Mary) : 1834. Mary Shelley [1797-1851] fille de Mary Wollstonecraft, morte à sa naissance, et de William Godwin, épouse de Percy B. Shelley ; trois de ses quatre enfants étant morts jeunes, auteure [en sus, en autres, de Frankenstein…], le 2 décembre 1834, de :
« La solitude a été la malédiction de mon existence. Qu’aurais-je fait si mon imagination n’avait pas été ma compagne ? […] Oh, mais pourtant mes rêves, mes chers rêves ensoleillés ! Ils ont peuplé le cimetière où j’ai été, si jeune, assignée à errer. » 321
Femmes (Écrivaines. Staal-Delaunay Marguerite-Jeanne de) : 1755. Concernant Marguerite-Jeanne Staal-Delaunay [1684-1750], Charles-Augustin Sainte-Beuve [1804-1869], dans ses Portraits littéraires [1864. T. III. p.454] la présente comme « le premier élève de La Bruyère [1645-1696] mais une élève devenue l’égale du maître », ajoutant encore :
« Nul écrivain ne fournirait autant qu’elle de pensées, neuves, vraies, irrécusables. » 322
Par ordre chronologique. Femmes. Écrivaines. Germaine de Staël :
Femmes (Écrivaines. Staël Germaine de) (1) : Germaine de Staël [1766-1817], auteure (sans date, sans source. Retrouver) de :
« Ils (les écrivains) croient se mettre à la portée de leurs lecteurs ; mais il ne faut jamais supposer à ceux qui vous lisent des facultés inférieures aux vôtres ; il convient mieux d’exprimer ses pensées telles qu’on les a conçues. On ne doit pas se mettre au niveau du plus grand nombre, mais tendre au plus haut terme de perfection possible : le jugement du public est toujours, à la fin, celui des hommes [et des femmes] les plus distingués de la nation. » 323
- Sans la référence aux « plus distingués », fort juste analyse, mise, en outre, en œuvre par elle. (Cf. Femmes. Remarquables. Staël Germaine de)
Femmes (Écrivaines. Staël Germaine de) (2) : (3 décembre) 1943. Jean Guéhenno [1890-1978], dans son Journal, fait lire à ses élèves De l’Allemagne (1810) de Germaine de Staël [lesquels « n’ont rien compris à cet éloge dithyrambique de l’Allemagne et ne concevaient pas qu’elle ait pu être si différente de ce qu’elle est aujourd’hui »]. Il écrit, la concernant :
« […] C’est notre honneur que, dans le temps même où Napoléon [1769-1821], trahissant et confisquant la Révolution, tentait d’asservir l’Allemagne et l’Europe, un écrivain de chez nous ait écrit cet éloge d’un peuple étranger et, au nom même de la Révolution, ait reconnu les divers peuples dans leur singularité et leur grandeur et fourni le principe d’une fédération européenne. » 324 (Cf. Femmes. Remarquables. Staël Germaine de, Politique. Nationalisme. Démocratie. Peuple. Révolution)
Femmes (Écrivaines. Staël Germaine de) (3) : 2017. Germaine de Staël [1766-1817] est publiée - en 2017 ! - dans La Pléiade [Gallimard].
Sont publiés deux romans : Corinne ou l'Italie [1807], Delphine [1802] (aisément déjà disponibles) et De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales [1800], ses textes les plus connus.
- Ne sont notamment publiés ni De l’Allemagne, ni les Considérations sur la révolution française, ni Dix années d’exil, ni ses Réflexions sur le procès de la Reine, par une femme [août 1793. Marie-Antoinette [1755-16 octobre 1793] ni ses Réflexions sur la paix intérieure, ni De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations, ni ses Réflexions sur le suicide, ni, ni … Sans évoquer sa remarquable et immense correspondance [publiée en 7 tomes chez Slatkine).
- Une femme qui pense, a fortiori lorsqu’elle pense le Politique, courageuse qui plus est, était alors dangereuse ; cela est toujours vrai, dans l’édition, pour Gallimard, en France, en 2017. (Cf. Culture. Patriarcat, Femmes. Remarquables. Staël Germaine de. D’Avila Thérèse, Patriarcat. Littérature, Politique)
* Ajout. 29 avril 2017. Pour rappel, les Mémoires de Saint-Simon [1675-1755] de La Pléiade comportent huit tomes et la seule Correspondance de Voltaire [1694-1778], treize tomes.
* Ajout. 14 avril 2019. Les Œuvres complètes de Germaine de Staël sont publiées - remarquablement - par les Éditions Honoré Champion : Œuvres critiques [3 tomes], Œuvres littéraires [4 tomes], Œuvres historiques [3 tomes], Correspondance générale [9 tomes].
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Femmes (Écrivaines. Torres Tereska) : (12 juin) 1946. Georges Bernanos [1888-1948] écrit à madame Tereska Georges Torrès [1920-2012] :
« Madame, J’aime votre beau petit livre [Le sable et l’écume. Gallimard. 1946. 197p.], tout éclatant d’honneur, de jeunesse et de grande piété. J’y aime par-dessus tout cette retenue dans la confidence, cette discrétion à la fois si modeste et si fière, ce deuil porté si noblement, et qui ne s’attendrit jamais sur lui-même, afin de n’attendrir personne. […] » 325
- Madame Tereska Georges Torrès a publié 14 livres en français. (Cf. Wikipédia concernant sa vie et son œuvre) (Cf. Relations entre êtres humains. Discrétion, Femmes. Modestes)
Femmes (Écrivaines. Toussaint-Samson Adèle) : 1883. Adèle Toussaint-Samson [1826-1911], concernant le Brésil où elle vécut 12 ans (elle s’y installa avec son mari en 1849), se souvient, en 1883 :
« Ce spectacle de l’esclavage fut pendant les premières années de mon séjour au Brésil un des supplices de ma vie et ne contribua pas peu à me donner la nostalgie dont je pensais mourir.
À chaque moment, mon âme se révoltait ou saignait quand je passais devant ces leilões (encans) où de pauvres nègres montés sur une table étaient mis aux enchères et examinés aux dents et aux jambes comme des chevaux ou des mules ; quand je voyais l’enchère se couvrir et qu’une jeune négresse était livrée au fazendeiro qui la réservait à son service intime, tandis que son petit nègre était quelques fois vendu à un autre maître.
Devant toutes ces scènes de barbarie, mon cœur se soulevait de généreuses colères bouillonnaient en moi, et j’étais obligée de me faire violence pour ne pas crier à tous ces hommes qui faisaient commerce de chair humaine : ‘Carascos !’ [Bourreaux] comme je l’avais crié à ma voisine espagnole.
À peine était parvenue à me calmer que je rencontrais, quelques pas plus loin, un pauvre Noir portant un masque de fer ; c’était encore de cette façon que l’on punissait l’ivrognerie chez l’esclave. Ceux qui buvaient étaient condamnés à porter un masque de fer qui s’attachait derrière la tête avec un cadenas et qu’on ne leur enlevait qu’à l’heure des repas. On peut imaginer l’impression que causait ces hommes à tête de fer ! C’était effrayant ! Et jugez quel supplice sous cette chaleur tropicale.
Ceux qui avaient fuis étaient attachés par une jambe à un poteau ; d’autres portaient au cou un grand carcan, espèce de joug comme celui qu’on met aux bœufs ; d’autres étaient envoyés à la correcão [prison pénitentiaire] où […] quarante, cinquante, quelques fois soixante coups de fouet leur étaient administrés en plusieurs fois. Quand le sang coulait, on s’arrêtait ; leurs blessures étaient pansées avec du vinaigre et le jours suivant, on recommençait. »
Puis, malheureusement, après, elle justifie après l’esclavage pour, notamment, en dédouaner l’Empereur du Brésil. 326 (Cf. Êtres humains. Âmes. Esclavage, Femmes. Colère, Politique. Esclavage, Histoire)
Par ordre chronologique. Femmes. Écrivaines. Marina Tsvetaieva :
Femmes (Écrivaines. Tsvetaieva Marina) (1) : Marina Tsvetaieva [1892-1941], auteure (sans date) de :
« Je refuse de vivre comme les loups. » 327 (Cf. Politique. Animalisation du monde)
Femmes (Écrivaines. Tsvetaieva Marina) (2) : 1980. Voici l’analyse féministe de Janna Ivina concernant Marina Tsvetaieva [1892-1941] :
« Tsvetaieva a enduré jusqu’au bout ce vide immense, cette crispation immobile, cette absence de stimulation, et elle a dû boire jusqu’à la lie la coupe inépuisable du quotidien.
Elle, que l’on qualifie de ‘poète important de son époque’ a passé sa vie, comme mille autres femmes, à faire la soupe, à raccommoder des chaussettes, à élever ses enfants.
Ni le mariage, ni le ‘milieu littéraire’ n’ont pu lui épargner cette pesanteur des tâches.
La société et la famille exigeaient d’elle qu’elle s’y consacre avant tout, comme toutes les femmes.
Le poète qui était en elle a dû se frayer une voie vers la lumière comme un arbre dans le bitume.
Si je raconte cette vie de Tsvetaieva, ce n’est pas pour m’en servir de prétexte afin de faire des reproches aux femmes que des conditions de vie aussi insoutenables empêchent de réaliser leurs potentialités créatrices ; c’est bien plutôt pour que cet exemple (exemple unique ‘envers et contre tous’) attire l’attention et la sympathie des maris et de la société…
Le destin tragique de Marina Tsvetaieva n’est qu’une preuve des capacités inouïes que peut recéler une femme, et non une dénonciation des insuffisances féminines. » 328 (Cf. Êtres humains. Vie-dite-privée, Femmes. « Féminin », Relations entre êtres humains. Reproches)
Femmes (Écrivaines. Tsvetaieva Marina) (3) : 2003. Voici, dans ses Portraits de femmes, l’analyse de Pietro Citati concernant le poids des contraintes de la vie quotidienne (à Paris de 1925 à 1939), celles au sein des quelles vécut Marina Tsvetaieva [1892-1941] :
« La vie quotidienne, qu’elle avait toujours farouchement détestée, la tuait. Sans cesse, il fallait balayer, aller chercher de l’eau, laver le linge, monter le charbon, allumer le poêle, faire cuir une infecte viande de cheval, laver la vaisselle, descendre les ordures. Il n’y avait jamais d’argent pour rien : la note de gaz, du charbon, de la lumière, celle du laitier, du boulanger, excédait ses maigres ressources. Elle n’avait pas de place. Pas de temps. Elle n’avait pas de chaussures pour marcher. Tout était sale.
‘Je suis éternellement au milieu de la saleté, éternellement les brosses et le balai à la main, éternellement pressée, éternellement au milieu des fagots, du charbon et des cendres : un dépotoir vivant ! À genoux, je fais la servante - dont ne sait quoi ! je suis toute tachée de cendres, j’ai des mains de charbonnier - je ne parviens pas à faire partir le noir.’ » 329 (Cf. Êtres humains. Vie-dite-privée, Femmes. Servantes)
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Par ordre chronologique. Femmes. Écrivaines. Louise de Vilmorin :
Femmes (Écrivaines. Vilmorin Louise de) (1) : 1987. Louise de Vilmorin [1902-1969] confia, au terme de sa vie, à Jean Chalon, « son mal de vivre », lequel le rapporte ainsi :
« J’ai vécu et je suis triste de vivre. On m’a souvent offensée, blessée, abattue, mais j’ai refusé de prendre le parti du mal que l’on m’a fait, et des insultes que j’ai endurées. Folie que d’oublier le meilleur pour le pire. » 330
Une face cachée de la femme uniquement présentée comme frivole, mondaine, ce quelle fut…
Femmes (Écrivaines. Vilmorin Louise de) (2) : (21 mars) 2008. Comparer ce que dit Louise de Vilmorin de sa vie [1902-1969] avec le titre raffiné, délicat, respectueux de L’Observateur à sa mort :
« Louise de Vilmorin, la machine à plaire ».
- On peut y lire en sus : « L’admiration que Malraux porte à l’écrivain s’adresse aussi à la femme. » (Relations entre êtres humains. Admiration, Féminisme. Antiféminisme, Patriarcat. Culture)
Femmes (Écrivaines. Vilmorin Louise de) (3) : (22 octobre) 1965. Louise de Vilmorin [1902-1969], auteure de :
« Moins il y a d’esclavage, moins il y a de bonheur. » Et de :
« Les femmes, elles veulent toutes êtres des hommes. »331 (Cf. Féminisme, Politique. Esclavage)
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Par ordre chronologique. Femmes. Écrivaines. Edith Wharton :
Femmes (Écrivaines. Wharton Edith) (1) : (juin) 1904. Edith Wharton [1862-1937], dans une lettre à William C. Brownell [1851-1928] des Éditions Scribner, auteure de :
« Je vous retourne ci-joint les comptes rendus (de The Descent of man. La descendance de l’homme) avec mes remerciements.
Je n’ai jamais été beaucoup affectée par les critiques […] mais m’entendre dire continuellement que je ne suis qu’un écho de Mr. James [Henry. 1843-1916] (si j’apprécie grandement l’homme en lui, je suis incapable de lire ce que l’écrivain a produit depuis dix ans) [...] ne manque pas de me démoraliser quelque peu. » 332 (Féminisme. Antiféminisme, Langage. Possessif, Penser. Wharton Edith)
* Ajout. 17 août 2020. Encore ce jour, plus d’un siècle après, Edith Wharton est, sur France Culture, qualifiée de « double féminin de Henry James ». (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. « Féminin », Patriarcat. Permanence)
Femmes (Écrivaines. Wharton Edith) (2) : 1932. Edith Wharton [1862-1937], dans Les chemins parcourus. Autobiographie, sans être critique à l’égard d’Henry James [1843-1916], « peut être l’ami le plus intime que j’ai jamais eu » note certaines de ses réactions - propres à décourager quiconque de continuer à écrire - à ses écrits. Exemples :
« Vous aviez sous la main un sujet magnifique, dont vous auriez dû faire votre thème principal, que vous avez utilisé comme un simple incident et n’avez fait qu’effleurer » ; « Alors, ma chère petite, vous avez choisi le mauvais type de sujet » ; « C’est un épisode très louable, à mettre au crédit de sa carrière. Mais elle ne doit jamais recommencer. » 333 (Cf. Hommes, Patriarcat)
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Par ordre chronologique. Femmes. Écrivaines. Phyllis Wheatley :
Femmes (Écrivaines. Wheatley Phyllis) (1) : 1773. Phillis Wheatley [1753-1784], née esclave, au Sénégal, achetée à Boston [États-Unis] par John et Susannah Wheatley. Toujours esclave, elle apprit l’anglais, le latin et le grec. Elle publia notamment à Londres en 1773, ses Poems on Various Subjects, Religious and Moral. Elle est considérée comme la première poétesse noire Américaine, le premier poète noir Américain. (Cf. Politique. Esclavage)
Femmes (Écrivaines. Wheatley Phyllis) (2) : (11 avril) 1774. Voltaire [1694-1778], un an après, écrit la concernant, sans la citer néanmoins :
« Fontenelle [1657-1757] avait tort de dire qu'il n'y aurait jamais de poètes chez les nègres.
Il y actuellement une négresse qui fait de très bons vers anglais. » 334
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Femmes (Écrivaines. Wordsworth Dorothy) : (8 juin) 1961. Julien Green [1900-1998] écrit dans son Journal :
« Repris le journal de Dorothy Wordsworth [1771-1855]. Ce livre est sans doute ce qui se rapproche le plus de la poésie chinoise dans notre monde occidental. Avec la même attention qu’un chinois, elle regarde les nuages, les fleurs, les arbres, elle écoute la voix des vagues, suit toutes les nuances de couleurs dans la lumière. D’elle-même, elle disait qu’elle était un peu plus qu’une moitié de poète. » 335 (Cf. Culture. Patriarcale)
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IV. Femmes (Épouse - compagne - de) :
Femmes. Épouse de :
Femmes (Épouse) (1) : Après plus de quarante années de mariage avec un mari odieux, après avoir abandonné toutes les tentatives, non plus même de le quitter, mais d’agir comme bon lui semblait, cinq enfants après, elle était, méconnaissable, devenue l’ombre de la femme - remarquable - qu’elle avait été. Confrontée à des situations qui exigeaient son autonomie de pensée, elle ne pouvait plus être que la triste caricature de son mari, minable par ailleurs.
Femmes (Épouse) (2) : Mariée à un homme qu’elle n’avait pas choisi, devenue sa « moitié », dépossédée de sa langue et ignorant celle qui lui était dorénavant nécessaire, vivant dans un pays dont elle ignorait l’essentiel, enfermée chez elle, devenue aphasique, elle fut, de nombreux tests à l’appui, caractérisée et considérée comme « bipolaire ». Ce fut la seule fois de sa vie où elle se vit gratifiée d’un deux : « la phase maniaque et la phase dépressive ».
Femmes (Épouse) (3) : Elle avait une forte personnalité. Son mari aussi. L’une et l’autre pensaient, espéraient, pour ne pas avoir à céder, qu’il ou elle vivrait le dernier / la dernière. Cette compétition les maintient en vie longtemps.
Femmes (Épouse) (4) : L’épouse effectuait pour le compte et au bénéfice de son mari ce que son orgueil viril lui interdisait de faire et ce qu’elle-même n’aurait jamais fait pour elle-même.
Femmes (Épouse) (5) : Moins que lui ; tout pour lui ; rien sans lui.
Par ordre alphabétique. Femmes. Épouse de :
Femmes (Épouse de. Agacinski Sylviane) : (15 décembre) 1998. Sylviane Agacinski, épouse de Lionel Jospin, alors premier ministre, dans Le Monde, auteure de :
« Quant à profiter de l’intimité, pour faire passer mes idées, ce n’est vraiment pas mon style. Sur aucun de sujets que l’on cite généralement, je n’ai développé ma position dans l’espoir de faire changer mon mari d’avis. Je crois que les femmes ne peuvent pas jouer sur tous les tableaux : avoir une activité propre et entretenir un pouvoir occulte. La modernité, ce n’est pas d’être épouse. C’est d’être femme et citoyenne. » 336
Comment une femme, une citoyenne peuvent-elles occulter l’épouse ? (Cf. Êtres humains)
* Ajout. 14 mars 2024. Élue (sic) à l’académie française. (Cf. Langage. Académie française)
Femmes (Épouse de. Agutte Georgette) : 1922. Georgette Agutte [1867-1922], peintre et sculptrice, épouse de Marcel Sembat [1862-1922], après sa mort brutale, se suicida, après avoir écrit sur un billet :
« […] Je sais que je ne peux vivre sans lui. Voilà douze heures qu’il est parti. Je suis en retard. » 337
Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Suzanne Aron :
Femmes (Épouse de. Aron Suzanne) (1) : Concernant Suzanne Aron [1907-1997] (née sous le nom de Suzanne Gauchon), son épouse, voici que Raymond Aron [1905-1983], interrogé sur les ambitions politiques qu’il aurait pu avoir, répondit :
« […] À un ou deux moments, j’ai eu le désir de l’action politique. Mais, fort heureusement, ma femme, ma compagne est une personne intelligente et beaucoup plus raisonnable que moi, m’a toujours dit que j’étais fait pour beaucoup de choses mais pas pour être un homme politique. » 338
- Et pourtant ce n’est pas la place qu’il accorde à son épouse dans ses Mémoires qui révélerait ni son « intelligence », ni sa « raison ». 339
* Ajout. 31 juillet 2016. Dans ses Mémoires, Raymond Aron donne des explications beaucoup plus crédibles de son refus de devenir un « homme politique » que celles présentées comme relevant de l’influence de son épouse, concernant notamment son adhésion au RPF [Rassemblement du peuple français]. 340 (Cf. Femmes. Intelligentes, Hommes. « Intellectuels ». Aron Raymond, Relations entre êtres humains. Influence)
Femmes (Épouse de. Aron Suzanne) (2) : 1997. Je lis deux textes, dans le revue Commentaire, concernant Suzanne Aron [1907-1997], écrit après sa mort.
- Le premier d’Albert Palle, intitulé Un professeur d’énergie, dont la conclusion est :
« Suzanne Aron aurait pu, elle aussi, exercer une profession, écrire des livres, laisser une œuvre. Elle a choisi d’être la femme, la compagne, la mère. Un choix qui touche au plus profond de l’être. Il semble qu’elle ait toujours bien distingué entre le faire et l’être et refusé d’admettre qu’on n’est pas si on ne fait pas. Elle a été Suzanne Aron. » 341
- Le second, signé Nicolas Baverez, intitulé Éloge funèbre, qui se termine ainsi :
« […] Elle ne dévia jamais de la ligne de conduite qu’elle s’était tracée : soutenir, à travers l’homme qu’elle aimait, la construction d’une œuvre qui la dépassait. » 342
Femmes (Épouse de. Aron Suzanne) (3) : 1957. Je lis dans les Mémoires de Pierre Vidal-Naquet [1930-2006] concernant la création et les premières actions du Comité Maurice Audin [1932-1957] :
« Qui était présent ce soir-là, en dehors de Michel Croizet et de moi, je ne saurais le dire. Je me souviens cependant qu’il fut beaucoup question d’une pétition de femmes, signée notamment par Suzanne Aron, l’épouse de Raymond, visant à éviter la guillotine à une jeune Algérienne, Djamila Bouhired. » 343
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Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Jeanne Bernanos :
Femmes (Épouse de. Bernanos Jeanne) (1) : 1986. Je relève dans Georges Bernanos [1888-1948], à la merci des passants écrit par Jean-Loup Bernanos - fils de Georges Bernanos - concernant son épouse, Jeanne Talbert d'Arc [1893-1960], ceci :
- « […] Puis vint le départ pour le Brésil. Le cœur gros, ma mère confia son vieux père à un ami d’alors qui promit de s’en occuper, mais à qui la mort de celui-ci le laissa enterrer dans la vie commune. » […]
- « La vie quasi primitive menée à Vassouras et à Pirapora, dans un climat qu’elle supportait mal. Une alimentation à décourager le plus coriace des tubes digestifs. Six déménagements en sept ans (une trentaine au cours de leur existence). L’éternel tailleur bleu marine à lignes blanches qu’elle mettait lors des brefs séjours à Belo-Horizonte et Rio de Janeiro où son mari l’emmenait, pour lui faire plaisir, bien sûr, mais aussi parce qu’il ne pouvait pas se passer de sa présence. » […]
- « Les blouses merveilleusement brodées, véritables œuvres d’art, destinées à être vendues pour boucler les fins de mois. Les problèmes de santé : phlébite, épuisement nerveux, opération de la vésicule, d’une hernie, infection généralisée de la mâchoire, asthme. […]»
- « Pensez un instant à ce qu’était l’angoisse quotidienne de ma mère : d’abord son fils qui, à 16 ans et demi, s’engage dans de sanglants combats, puis manque de justesse d’être fusillé pour désertion. À cette heure, c’est son mari qu’elle guette, craint pour sa vie, et cependant, pas un instant elle ne se plaint, consciente qu’elle est du sens de l’honneur qui anime son mari et qu’elle partage avec une fidélité sans faille. Il en sera toujours ainsi. » […]
Mon père le savait bien qui disait souvent : ‘Ma femme a toujours pensé comme moi sur la question’. Peut-être même en abusa-t-il. » […]
- « De 1948 au 6 août 1960, où elle alla le rejoindre dans la ‘profonde éternité’, ma mère, au lieu de jouer les ‘glorieuses’, respectera la tradition, refusant honneurs et avantages, se tenant à l’écart de toute vie mondaine. Après avoir vécu 32 ans dans l’ombre d’un génie, elle s’abstiendra de profiter de son éclat. » 344
Femmes (Épouse de. Bernanos Jeanne) (2) : (novembre) 1938. Georges Bernanos [1888-1948], dans une lettre au père Bruckberger [1907-1998], auteur de :
« Je vous écris la joie dans mon cœur parce que je viens de refuser ma collaboration à un très puissant nouveau journal, très bien-pensant, financé par des industriels multimillionnaires. […] » et de :
« Jeanne a été épatante, comme toujours dans ces cas-là. » 345 (Cf. Politique. Morale, Économie)
Femmes (Épouse de. Bernanos Jeanne) (3) : (janvier) 1946. Georges Bernanos [1888-1948] écrit à son épouse :
« Ma bonne petite Jeannette, la maison est encore debout, et personne - à ma connaissance du moins - ne s’est encore suicidé. Tu peux donc dormir tranquille.
Depuis trois jours où cette satanée machine du tonnerre de Dieu t’a emportée, je me sens si désespérément seul. Mon cœur est parti avec le tien.
Hier soir, dans ma sacrée chambre, je me disais que tu devais être éreintée dans la tienne. Ta chère image est dans mon cœur et je respire aussi ton parfum dont notre chambre est imprégnée. Ma pensée est ton royaume. […]
Je voudrais bien que tu réussisses dans tes projets. Une bonne auto te consolerait un peu d’un mauvais mari. […]
Je t’aime, ma Jeannette, sais-tu que s’il me fallait choisir une Jeannette, c’est encore toi que je choisirais (Pauvre Jeannette !)
Que Dieu te garde.
Ton terriblement vieux mari au cœur si jeune. » 346
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Femmes (Épouse de. Beuve-Méry Hubert (Prénom inconnu de moi) : 1997. Je me souviens avoir lu dans sa nécrologie parue dans Le Monde :
« Je n’ai pas eu de mari, mes enfants n’ont pas eu de père, mais Le Monde a eu un directeur. » (Cf. Femmes. Prénoms)
N.B. Je n’ai pas pu retrouver la date exacte, mais je suis sûre de la citation qui m’avait à l’époque beaucoup marquée et que j’avais retranscrite. Il faudrait retrouver la date de son décès et donc la nécrologie du Monde d’Hubert Beuve-Méry (décédé en 1989) avait été le directeur.
* Ajout. 2 décembre 2016. Pour Françoise Giroud [1916-2003] « cette phrase fut probablement inventé, de toutes pièces, par l’un des journalistes de Beuve. »
Pourquoi ? Pour diminuer cette femme ? diminuer la subversion de l’analyse ? 347
- L’a-t-elle dite, écrite ? Leurs enfants pourraient le confirmer ou l’infirmer. Il faudrait aussi retrouver l’article du Monde annonçant son décès. Et la connaitre.
* Ajout. 3 juin 2019. Lu dans Le Monde est ses lecteurs d’Abel Chatelain [1910-1971], la référence à un article de Françoise Giroud dans l’Express [13 avril 1956] consacré à Hubert Beuve-Méry [1902-1989] :
« Le patron n’est guère plus riche qu’eux (les rédacteurs), il fait voyager sa femme (une camarade de faculté) et ses quatre fils en troisième [classe]. » 348 (Cf. Langage. Verbe. Faire)
Femmes (Épouse de. Blanqui Suzanne-Amélie) : 1971. Suzanne-Amélie Blanqui [1814-1841] mourut à 26 ans, le 31 janvier 1841, « après une longue maladie et une agonie d’un an », alors que Auguste Blanqui [1805-1881] était enfermé au Mont Saint Michel [de 1840 à 1844].
Dans Auguste Blanqui de Maurice Dommanget [1886-1976], je lis :
« Quand, égrenant ses souvenirs, [en 1880] Blanqui évoque le passé, c’est de sa femme qu’il parle le plus souvent. Et alors - suave vision qui illumine sa physionomie si parlante et si active - apparaît la silhouette de celle qui porta sept ans son nom et lui avait dit un jour :’Je sais bien que tu n’aimeras jamais que moi au monde !’ Il en fut ainsi en effet et Blanqui rappelait avec attendrissement qu’il avait été pour la dernière fois au théâtre avec elle près d’un demi-siècle auparavant. […] » Il est aussi question dans ce livre d’un portait peint par elle. 349
N.B. Une notice lui est consacrée dans Le Maitron. (Cf. Histoire. Patriarcale. Dommanget Maurice)
- Le 27 août 1942, Jean Zay [1904-20 juin 1944], en prison, dans une lettre à son épouse, cite une lettre de 1880 d’Auguste Blanqui [1805-1881] - dont il se souvient qui avait « fait 38 ans de prison » - à Édouard Vaillant [1840-1915] :
« Le plus grand bonheur de la vie d’un homme de lutte, c’est d’avoir été aimé, d’avoir eu près de soi, dans l’incertitude et le danger, un cœur fidèle. » 350 (Cf. Femmes. Mères. Blanqui Auguste)
Femmes (Épouse de. Bloy Anne-Marie) : Anne Marie Bloy, [?-?], auteure de :
« Après Dieu, c’est à Léon Bloy [1846-1917] que je dois le bonheur inouï d’appartenir à l’Église catholique romaine. […] » 351 (Cf. Patriarcat. Église catholique)
Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Lise Blum :
Femmes (Épouse de. Blum Lise) (1) : 1907. Léon Blum [1872-1950] publia sur la page de garde de son livre Du mariage l’avertissement suivant :
« [Ce livre] je l’ai médité longtemps, et en le relisant achevé je me sens plus persuadé que jamais de sa vérité fondamentale. […]
Je demande la permission de rendre publique la dédicace que j’en fais à ma femme, entendant signifier par-là que dans la conception de ce livre il n’entre pas de déception ni de rancune, mais au contraire un sentiment de reconnaissance, et qu’il fut écrit par un homme heureux. » 352
Femmes (Épouse de. Blum Lise) (2) : Jules Renard [1864-1910] écrit dans son Journal concernant madame Lise Blum [?-1931] :
« Je dis à Léon Blum que sa femme est de celles qui nous font sentir notre vulgarité ordinaire. On est respectueux et dérouté. On fait une plaisanterie : elles ne répondent pas, elles sourient à peine et nous voilà honteux. » 353 (vérifier la date)
Femmes (Épouse de. Blum Lise) (3) : Concernant notamment l’échec du couple et du mariage - [Lise Blum. ?-1931 et Léon Blum. 1872-1950], se référer à Pierre Birnbaum, Léon Blum, Un portrait. Le Seuil. 2016. (Cf. Famille. Couple)
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Femmes (Épouse de. Boudet Paulette) : 1988. Paulette Boudet [1922-2007], catholique, dans Ce combat n’est pas le tien, « raconte sa propre histoire, celle d’une épouse qui découvre que son mari entretient une liaison et qui chemine, dans la foi, jusqu’au pardon. » 354
- Son livre lui est dédicacé en ces termes :
« À mon mari, en le remerciant pour l’aide qu’il m’a apportée et le nihil obstat qu’il m’a généreusement accordé. » 355
Difficile à lire, même trente ans après… (Cf. Relations entre êtres humains. Pardon)
N.B. Nihil obstat : formule latine de droit canon signifiant pour l’église catholique que ‘rien ne s’y oppose’ à la publication d’un texte, dès considéré comme conforme à la morale religieuse.
Femmes (Épouse de. Bourbon-Siciles Marie-Amélie) : 1848. Marie-Amélie de Bourbon-Siciles [1782-1866], épouse de Louis Philippe [1773-1850]. Alors que celui-ci, au troisième jour de la Révolution de 1848, le 24 février, était abandonné des derniers politiques qui l’entouraient et rédigeait son acte d’abdication, son épouse déclara :
« Vous ne connaissez pas le roi, c’est le plus honnête homme du royaume. » 356 (Cf. Hommes. « Politiques »)
Femmes (Épouse de. Bourget Minnie) : 1932. Edith Wharton [1862-1937], dans Les chemins parcourus. Autobiographie, écrit :
« Minnie Bourget [Julia Louise Amélien, née David. 1871-1932, épouse de Paul Bourget. 1852-1935] était une créature tellement rare, tellement pleine de délicatesse et de vibrations secrètes, mais tellement convaincue qu’elle n’était venue sur terre que pour être l’ombre attentive de son mari, que je n’ai jamais compris par quel heureux hasard j’ai pu franchir ce qu’on pourrait son invisibilité volontaire, et avoir accès à sa véritable personnalité. Mais il en fut ainsi ; et, de notre première rencontre, jusqu’au jour où la maladie qui devait l’emporter la contraignit finalement à cette réclusion à laquelle elle avait toujours aspiré, je n’ai jamais frappé en vain aux portes de sa confiance. Nous nous disputions sur de nombreux sujets ; et elle ne supportait aucune discussion sur un point que ses convictions rendaient sacré ; mais nous étions si profondément d’accord sur l’essentiel que les désaccords n’avaient aucune importance. Je ne sais guère ce qui nous unissait - peut-être la poésie, peut-être la peinture, ou les vieilles scènes historiées, mais aussi quelque chose de plus profond et de plus exquis, dont la beauté que nous adorions n’était qu’un indice fugitif. Mais je ne trouve aucun mot assez délicat et impondérable pour décrire les frémissements de ses ailes de Psyché, repliées mais jamais en repos ; elle est morte, maintenant, ses ailes ne frémissent plus, et une partie de moi-même est morte avec elle. » 357 (Cf. Femmes. Écrivaines. Wharton Edith. « Créatures »)
Femmes (Épouse de. Brossolette Gilberte) : 1946. Gilberte Brossolette [1905-2004], résistante, députée à l’assemble Constituante, sénatrice, vice-présidente du sénat de 1946 à 1954, épouse, puis veuve de Pierre Brossolette, résistant [1903-1944], auteure de :
- « […] J’étais très bien accueillie par les hommes. J’étais la veuve de Pierre, ils avaient tous beaucoup de respect, ils projetaient sur moi l’admiration qu’ils avaient pour Pierre. J’étais en quelque sorte l’émanation de Pierre. »
- Suivi de (concernant les femmes députées à la Libération) :
« Il y avait la veuve de Machin, la veuve de Truc, les communistes surtout ont su jouer de cette fibre-là et très peu de femmes avaient su professer leur indépendance. » 358 (Cf. Femmes. « Politiques ». Veuves, Relations entre êtres humains. Admiration)
Femmes (Épouse de. Ceausescu Elena) : 1997. Lu dans les Mémoires de Mikhaïl Gorbatchev [1931-2022] :
« Elena Ceausescu [1916-1989] me confia un jour, et pas sur un ton de la plaisanterie, que la Roumanie était trop petite pour un dirigeant de sa stature de son mari. » 359 (Cf. Hommes. « Modestes »)
Femmes. Épouse de. Bernadette Chirac :
Femmes (Épouse de. Chirac Bernadette) (1) : 2001. Bernadette Chirac, auteure de :
- « […] Si je l’avais écouté (son mari), je n’aurais jamais rien fait ! » Et de :
- « […] Je me suis constamment ajustée à ce qu’il pouvait souhaiter de la part de son épouse. » Et, aussi, de :
- « […] Chez les crocodiles, les femelles montent la garde cependant que les mâles restent disponibles pour attaquer. Et c’est tout à fait symbolique de notre vie de couple. » 360 (Cf. Famille. Couple, Femmes. « Femelles »)
Femmes (Épouse de. Chirac Bernadette) (2) : 2016. Bernadette Chirac, auteure de :
« Je ne veux pas être prétentieuse…, mais les gens vous disent : ‘Madame Chirac, si vous n’aviez pas été là, il (Jacques Chirac) n’aurait jamais été président de la République’. » 361
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Femmes (Épouse de. Claudel Reine) : 1940. Concernant Reine Sainte-Marie Perrin [1880-1973], épouse de Paul Claudel et mère de leurs cinq enfants, je lis dans le Journal de Vézelay de Romain Rolland [1866-1944], en 1940 :
« Entre sa femme légitime et lui (Paul Claudel), peu de sympathie. Il faut avouer qu’elle a bien des raisons de rancune. Il dit qu’elle ne lit pas ce qu’il écrit, qu’elle ne l’a jamais compris. Mais il rend hommage à la dignité avec laquelle elle a toujours rempli ses devoirs de mère et d’épouse, dans une pénible vie qu’elle n’aimait pas. Il ne semble pas qu’il l’ait beaucoup aidée. Avec la naïveté de son égoïsme dont il se targue quelques fois, il dit que, quand l’intérieur domestique était trop triste, et plein d’enfants malades ou d’ennuis, il préférait s’en aller de la maison, ‘parce qu’il avait le cœur trop sensible’.
À quoi sa femme répliquait que c’était par égoïsme. Il discutait encore là-dessus avec nous, avec une pointe d’humour paradoxal. […] » 362
Femmes (Épouse de. Clésinger-Sand Solange) : (13 août) 1858. Solange Clésinger-Sand [1828-1899] écrit à sa mère George Sand [1804-1876] :
« Tu veux le mot de l’énigme de mon être. Je crois qu’il n’est pas difficile à donner. Les évènements font les hommes ou tout au moins les modifient, les changent. Quand je me suis mariée, j’étais un enfant gâté, sans aucune notion, aucune idée de la vie. Si j’avais épousé un brave homme, intelligent, ferme et doux, si j’avais été unie à un Ernest [Périgois], j’aurais certainement fait la meilleure, la plus tranquille et peut-être la plus bourgeoise des femmes. J’ai eu au contraire pour mari un sacripant, un forcené, une bête sauvage et stupide. J’ai été démoralisée, toute jeune, à mon entrée dans la vie, par cet homme méchant et insensé. J’ai perdu la tête. À l’enfant gâté, a succédé l’être extravagant, faussé, absurde, l’oeuvre du sculpteur. [Auguste Clésinger, sculpteur. 1814-1883] […] » 363
N.B. De la ‘mauvaise mère’ au mauvais époux…
Femmes. Épouse de. Ivy Compton-Burnett :
Femmes (Épouse de. Compton-Burnett Ivy) (1) : 1983 (traduction française) Ivy Compton-Burnett [1884-1969], dans Frères et sœurs, auteure de :
« Sophia ne rendait la vie facile qu’à son mari. Elle était de ces femmes pour qui le mari suffit à remplir l’existence. Envers ses enfants, son affection exigeait plus qu’elle ne donnait. » 364 (Cf. Femmes. Mères)
Femmes (Épouse de. Compton-Burnett Ivy) (2) : 1983 (traduction française) Ivy Compton-Burnett [1884-1969], dans Frères et sœurs, auteure de :
« Je voudrais vous demander conseil ; je n’ai personne d’autre vers qui me tourner. Pas mon mari, en tout cas, je ne dois lui causer aucun souci. » 365
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Femmes (Épouse de. Comtesse Almaviva) : 1796. Lorenzo de Ponte [1749-1838], dans le livret des Noces de Figaro de Wolfgang Amadeus Mozart [1756-1791], concernant la comtesse Almaviva, auteur de :
« Oh ciel ! à quelle humiliation me réduit un mari cruel, qui, avec un mélange inouï d’infidélité, de jalousie et de dédain, après m’avoir aimée, ensuite offensée, enfin trompée, m’amène à rechercher maintenant l’aide de ma servante !
Où sont passés les beaux moments de tendresse et de plaisir ; que sont devenus les serrements de ces lèvres trompeuses ? Pourquoi, dès lors que tout se changeait pour moi en douleur et en larmes, le souvenir de ce bonheur est-il toujours gravé dans mon cœur ?
Si, du moins, ma constance à désirer son amour me donnait l’espoir de changer ce cœur ingrat ! » 366 (Cf. Femmes. « Trompées », Hommes. Infidèles)
Femmes (Épouse de. Daudet Julia) : Concernant son épouse Julia Daudet [1844-1940], née sous le nom de Allart, Alphonse Daudet [1840-1897] évoqua leur collaboration dans son Histoire de mes livres en ces termes :
« Pas un page qu’elle n’ait revue et corrigée. » Un peu court…, mais il faudrait lire ce livre (pas lu).
Une présentation de sa vie et de ses œuvres de cette écrivaine, poétesse, journaliste, est lisible dans les Annexes biographiques du 4ème tome de la Correspondance d’Émile Zola [1840-1902] 367
Femmes. Épouse de. Marguerite Derrida :
Femmes (Épouse de. Derrida Marguerite) (1) : 2010. Benoît Peeters, dans Trois ans avec Derrida. Les carnets d’un biographe, écrit :
« L’une des difficultés que je rencontre, en écrivant la biographie [de Jacques Derrida. 1930-2004] est de donner à Marguerite [son épouse, psychanalyste] la place qui lui revient. Elle fut, près de cinquante années durant, la première lectrice et la première interlocutrice, la proche entre les proches, quoi qu’il ait pu arriver. Mais pour évoquer cette présence et cet amour, je ne dispose ni de lettres, ni de documents. C’est au quotidien, dans le secret de la relation, que leur histoire s’est vécue - et que je peux seulement effleurer. Le biographe (celui que je suis en tout cas) est plus à l’aise dans l’évènementiel que dans la durée longue. » 368 (Cf. Hommes. « Intellectuels ». Derrida Jacques, Histoire. Peeters Benoît. Histoire des femmes)
Femmes (Épouse de. Derrida Marguerite) (2) : 2010. Benoît Peeters, dans Derrida, écrit :
« L’admission de Marguerite à la Société psychanalytique de Paris n’ira pas de soi ; en 1974, elle est d’abord ‘ajournée’ à la grande surprise de René Diatkine [1918-1998], l’un de ceux qui ont procédé à son contrôle. Lors d’une réunion, un des didacticiens aurait lancé : ‘Il faut bien vous rendre compte qu’en faisant entrer Mme Derrida, c’est à Jacques Derrida que vous ouvrez la porte. Acceptée l’année suivante, marguerite ouvre un cabinet, rue des Feuillantines. Se spécialisant dans la psychanalyse d’enfants, elle essaie de se tenir aussi à distance que possible des luttes institutionnelles qui déchire le milieu psychanalytique. » 369
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Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Yvonne de Gaulle :
Femmes (Épouse de. Gaulle de Yvonne) (1) : 1940. 1958. 1967. Charles de Gaulle [1890-1970], dans ses Mémoires, évoque son épouse Yvonne de Gaulle [1900-1979] en ces termes :
- Le 18 juin 1940, avant son départ en Angleterre, il écrit :
« Je priais monsieur de Margerie [1899-1980] d’envoyer sans délai à ma femme et à mes enfants, qui se trouvaient à Carantec, les passeports nécessaires pour gagner l’Angleterre. »
- En 1958, puis, pendant trois ans et demi, chef de l’État, Charles de Gaulle évoque toutes ses visites en France et écrit :
« Pendant le même temps, ma femme, en toute discrétion, est allée voir quelques trois cents hôpitaux, maternités, maisons de retraite, orphelinats, centres d’enfants malades ou handicapés. »
- Il écrit aussi :
« La résidence du Président est naturellement le cadre de continuelles visites, invitations et cérémonies. Comme tout compte, s’il s’agit du prestige de l’État, je tiens pour important qu’à cet égard, les choses se passent avec ampleur et mesure, bonne grâce et dignité. C’est bien aussi ce que veut la maîtresse de maison, ma femme. »
- Il rapporte enfin la teneur de la réception au Vatican par Jean XXIII, [1967] qu’il termine ainsi :
« C’est à cela qu’il [le Pape] va consacrer son pontificat. Ma femme ayant été introduite, Jean XXIII nous bénit. Nous ne le reverrons plus. » 370 (Cf. Êtres humains. Handicapés, Femmes. Maîtresses de maison, Relations entre êtres humains. Discrétion, Famille)
Femmes (Épouse de. Gaulle de Yvonne) (2) : 2004. Philippe de Gaulle [1921-2024] juge les relations entre son père et sa mère :
- « […] Elle vivait à travers mon père. En conséquence, tout ce qu’il ressentait se répercutait en elle. »
- « Elle n’avait pas son mot à dire. De toutes façons, en quoi a-t-elle jamais été en désaccord avec lui ? L’avons-nous une seule fois entendue s’opposer à lui autrement que par une réflexion bénigne ou un regard ? Elle entérinait toutes ses décisions sans discussion. »
- « Je ne cesserai jamais de faire remarquer que ma mère se conformait toujours aux désirs de son mari, même lorsqu’ils contrevenaient à ses propres souhaits. Sa mère en faisait autant avec mon grand-père. Peut-être demandait-elle parfois des explications. Il eut fallu en tout cas une oreille très fine pour surprendre la moindre discussion un peu animée derrière la porte de leur chambre. » (Cf. Femmes. Bourgeoises, Famille, Patriarcat) 371
Femmes (Épouse de. Gaulle de Yvonne) (3) : 2009. Danielle Mitterrand [1924-2011], après l’élection de François Mitterrand [1916-1996], en 1981, installe son secrétariat à l’Élysée et se souvient :
« Figurez-vous qu’un jour, un peu à l’étroit malgré tout, je désignai, au bout du couloir, une porte toujours fermée : ‘- Cette pièce est-elle occupée ? - C’est la chapelle de Madame de Gaulle’, me dit-on. Elle n’est donc plus utilisée depuis 13 ans ? »
Oh, la mauvaise idée que me souffle mon ‘petit malin’ : - ‘Une grande salle jouxtant mon secrétariat, quelle aubaine ! Attention ! Danielle, tu n’y penses pas ! Sacrilège, sacrilège !’
Il vaut mieux que je n’insiste pas. »
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Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Lucette Destouches :
Femmes (Épouse de. Destouches Lucette) (1) : 2018. David Alliot, après avoir présenté son livre Madame Céline - Lucette Destouches, épouse de Louis-Ferdinand Céline [1894-1961] - conclut sa présentation par cette phrase :
« Ce livre, c’est un peu l’envers du décor. » 372 Jugement valide pour tant de couples … (Cf. Famille. Couple)
Femmes (Épouse de. Destouches Lucette) (2) : 2018. David Alliot, auteur de Madame Céline [Tallandier. 429p. 2018], dans un interview à Radio courtoisie (radio d’extrême-droite), affirme :
« Elle n’a jamais eu un mot à l’encontre de son mari. »
Puis, en faisant part de sa rencontre avec elle, alors âgée de 105 ans, il rapporte ses propos concernant son mari :
« Vous savez, il n’était pas facile à vivre. »
Enfin, évoquant leur vie, David Alliot dit :
« Elle a tout subi, tout encaissé », évoque l’enfermement auquel elle était soumise, affirme qu’il a dû lui en faire voir « des vertes et des pas mûres » et que, du vivant de Céline [1894-1961], « elle n’avait pas voix au chapitre ». 373
Femmes (Épouse de. Destouches Lucette) (3) : (25 juillet) 2018. Lu dans Le Canard enchaîné concernant la présentation de ce même livre, Madame Céline :
« [Louis-Ferdinand Céline. 1894-1961] mari tyrannique, sans aucun doute. ‘Tous les jours [Lucette] devait faire ses entrechats et ses pointes sur le petit plancher, sous la surveillance de Céline, montre en main.’ Dans leur pavillon de Meudon, dont l’ex-dandy dépenaillé ne sort jamais, Lucette donne ses cours de danse au premier étage. Quand elle s’échappe à Paris, elle doit téléphoner chez elle tous les quarts d’heure pour rassurer l’ermite. Courage, fidélité et abnégation, elle mérite bien une médaille, mais laquelle ? » 374 (Cf. Hommes. Tyrans)
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Femmes (Épouse de. Dolto Françoise) : 1992. Dans l’Autoportrait d’une psychanalyste de Françoise Dolto [1908-1988] rapporte cet échange qui a eu lieu entre elle et son mari, quinze jours avant sa mort, « un viatique d’amour » :
« Il m’a dit : ‘Alors, c’est vrai, tu ne m’as jamais trompé ?’ C’était extraordinaire ! Comment voulais-tu que je te croie ? Une femme comme toi ! Je ne t’arrivais pas à la cheville ! ». Et moi : « Mais, c’est moi qui ne t’arrivais pas à la cheville ! Tu ne te rends pas compte ! » 375 (Cf. Famille. Couple)
Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Lucie Dreyfus :
Femmes (Épouse de. Dreyfus Lucie) (1) : 1894-1897. Voici quelques éléments de lettres adressées par Lucie Dreyfus [1869-1945] à son mari, Alfred Dreyfus [1859-1935] :
- 23 décembre 1894 : « Quel malheur, quelle torture, quelle ignominie ! Nous en sommes tous terrifiés, anéantis. Je sais comme tu es courageux, je t’admire. Tu es un malheureux martyr. Je t’en supplie, supporte encore vaillamment ces nouvelles tortures. Notre vie, notre fortune à tous sera sacrifiée à la recherche des coupables. Nous les trouverons, il le faut. Tu seras réhabilité. »
- 26 décembre 1894 : « Je te demande un immense sacrifice, celui de vivre pour moi, pour nos enfants, de lutter jusqu’à la réhabilitation. »
- 31 décembre 1894 : « Supporte vaillamment cette triste cérémonie [la dégradation], relève la tête et crie ton innocence, ton martyre à la face de tes exécuteurs. »
- 13 janvier 1895 : « Je suis fière de porter ton nom. » […]
- 22 janvier 1895 : Elle évoque « les efforts surhumains que nous faisons pour trouver dans notre pauvre intelligence la clé de l’énigme. » […]
- 27 janvier 1895 : « Nous n’aurons le droit de mourir que lorsque notre tâche sera accomplie, lorsque notre nom sera lavé de cette souillure. » […]
- 16 mars 1897 : « Puisque nous sommes malheureusement appelés à remplir un devoir sacré par respect pour notre nom, pour celui que porte nos enfants, élevons-nous à la hauteur de notre mission et ne nous abaissons pas à envisager toutes ces misères. Si nous sommes anéantis par la chagrin, ayons au moins la satisfaction du devoir accompli, raidissons-nous dans la tranquillité de notre conscience, et g ardons toute notre énergie, toute notre force à mener à bien notre réhabilitation.» […]
- Le 22 juillet 1906, Alfred Dreyfus sera officiellement « réhabilité ». 376 (Cf. Justice. Procès, Politique. Torture)
Femmes (Épouse de. Dreyfus Lucie) (2) : 1894. Lors du procès de Rennes, Alfred Dreyfus exprime publiquement sa gratitude à son épouse :
« Après ma condamnation, j’étais décidé à me tuer, j’étais décidé à ne pas aller à ce supplice épouvantable d’un soldat auquel on allait arracher les insignes de l’honneur ; eh bien, si j’ai été au supplice, je puis le dire ici, c’est grâce à Mme Dreyfus qui m’a indiqué mon devoir et m’a dit que si j’étais innocent, pour elle et pour mes enfants, je devais aller au supplice la tête haute ! Si je suis ici, c’est à elle que je le dois.. » 377 (Cf. Famille. Couple, Justice. Procès. Dreyfus Alfred)
Femmes (Épouse de. Dreyfus Lucie) (3) : (18 novembre) 2019. Le rôle politique de Lucie Dreyfus - une femme admirable - est une fois encore niée dans le film de Roman Polanski, J’accuse. Et au-delà, celui des femmes, absentes ou malmenées.
Sans oublier toutes les autres critiques du film, notamment féministes… (Cf. Culture. Polanski Roman. Cinéma)
Femmes (Épouse de. Dreyfus Lucie) (4) : (24 avril) 2022. Vu sur France 5, le bon et beau, mais trop court documentaire [Delphine Morel] :
« Alfred et Lucie Dreyfus, je t’embrasse comme je t’aime ».
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Femmes (Épouse de. Duplantier Raymond) : 1980. Louise Weiss [1893-1983], dans Combats pour les femmes, rapporte la campagne - efficace - de La femme Nouvelle menée dans la Vienne pour faire échouer l’élection de janvier 1936 du sénateur Raymond Duplantier [1874-1954], en diffusant notamment ses ignobles propos contre le vote des femmes et contre les femmes.
Son épouse demande à la rencontrer. Alors que Louise Weiss s’attendait à « une giclée de vitriol », elle entend :
«Ah, ma chère présidente ! Vous n'en avez pas assez dit contre mon mari. C'est un voyou et un bandit. Quand il présente Marguerite [sa fille] à ses amis, il l'appelle ‘sa volaille’. N'est-ce pas Marguerite ? Comme il voyage sans payer, il emmène avec lui, dans des pays qu'il ne m'a jamais montré, même en voyage de noces, des garces que j'aurais honte de rencontrer. Il vole l'État et il me prive d'amour. D'amour ! Oh ! Je sais bien qu'une femme comme vous peut s'en passer, mais moi, Madame, moi ! » Et Louise Weiss poursuit :
« Ces dames me proposèrent de continuer la campagne à mes côtés et me soumirent le texte d’un discours vengeur quelles auraient volontiers adressé, sous mon égide, aux électeurs de la vienne. Je leur opposais une fin de non-recevoir. – ‘Ne croyez pas que votre offre soit séduisante, leur expliquai-je. Le féminisme perdrait la face s’il épousait des querelles de ménages. Les discours du sénateur publiés à L’Officiel me suffisent.’
Mais madame Duplantier ne voulut rien entendre. Elle alla porter son texte à Cécile Brunschvicg [1877-1946] qui, sautant sur l’occasion de ne pas demeurer en reste avec moi, le publia dans La Française (à retrouver). Sa feuille (sic) fut condamnée pour diffamation. N’empêche qu’à l’automne [1935], du fait de La femme nouvelle, M. Duplantier ne fut pas renvoyé au Luxembourg où il avait siégé dix-huit ans d’affilée. » 378 (Cf. Relations entre êtres humains. Amour, Féminisme, Politique. Vote des femmes, Proxénétisme)
Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Penelope Fillon :
Femmes (Épouse de. Fillon Penelope) (1) : (6 février) 2017. Concernant son épouse, Penelope Fillon, François Fillon, auteur de :
« Lorsque je l’ai rencontrée, ma femme votait travailliste [en Grande-Bretagne]. J’ai dû un peu l’influencer, elle est devenue proche du nouveau parti social-démocrate (avant que celui-ci ne fusionne avec les Libéraux britanniques). » 379 (Cf. Relations entre êtres humains. Influence, Famille. Couple)
Femmes (Épouse de. Fillon Penelope) (2) : 2017. Ségolène Royal défend Penelope Fillon, « une femme très digne, une mère de famille très respectable », « victime d’un dispositif qu’elle ignorait ». 380
Ségolène Royal ne pouvait-elle pas dire aussi que Penelope Fillon est, plus simplement, d’abord victime de son mari ? (Cf. Droit, Femmes. « Politiques ». Ségolène Royal. Mère, Hommes. « Politiques ». Fillon François, Famille, Patriarcat)
Femmes (Épouse de. Fillon Penelope) (3) : 2017. Lu dans Le Canard enchaîné (Journal de Penelope F. Une parodie, donc) :
« Heureusement que je peux m’exprimer dans ‘Le Canard’ ! Car pour le moment, il n’y a que François qui cause. Je ne peux même pas présenter mes excuses, ça devient gênant. God Dam ! Ce n’est pas parce que je m’appelle Penelope que je dois faire tapisserie ! Oui j’en ai gros sur la potatoe. Quand Ségolène dit de moi : ‘Elle était victime d’un dispositif qu’elle ignorait manifestement’, je passe pour une quiche. Et si j’osais le féminisme ? » 381
L’humour du Canard. Mais la souffrance que doit vivre cette femme me terrifie. Et j’oubliais leur dernier fils de 15 ans, à l’école, avec ses copain-es. (Cf. Femmes. Mères. Fillon Penelope)
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Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Martha Freud :
Femmes (Épouse de. Freud Martha) (1) : 1985. Pour mémoire, le titre réjouissant du livre de Françoise Xenakis [1930-2018], Zut, on a encore oublié Madame Freud, premier (et seul ?) livre à avoir réhabilité les épouses de… 382 (Cf. Freud, Socrate, Hugo, Marx, Mahler) …
Femmes (Épouse de. Freud Martha) (2) : 2006. Lu, dans un livre consacré à l’épouse de Sigmund [1856-1939] (sans source citée), Martha Freud [1861-1951] :
« Elle ressent douloureusement le fait que son mari ait laissé quatre sœurs sous la menace nazie : Dolfi, Mitzi. Paula et Rosa. Elle ignore bien sûr que toutes quatre périront en déportation ; malgré les efforts de Marie Bonaparte pour les faire sortir d’Autriche. Seule l’ainée, Anna… survivra à l’holocauste. » 383
- Et lui, leur frère, qu’a-t-il « ressenti » ?
* Ajout. 3 août 2018. Élisabeth Roudinesco, auteure de :
« On a reproché à Freud, de manière un peu honteuse, d’avoir abandonné ses sœurs. […] » « De « manière honteuse » : et pourquoi donc ? 384 (Cf. Femmes. Remarquables. Bonaparte Marie, Psychanalyse, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Roudinesco Élisabeth)
Femmes (Épouse de. Freud Martha) (3) : Sigmund Freud [1856-1939], délicat, écrivit :
« Le destin m’a été bon qui m’a octroyé la présence d’une telle femme. Je parle d’Anna (sa fille), bien sûr. » 385 (Cf. Hommes. Grossiers, Psychanalyse. Sigmund Freud)
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Femmes (Épouse de. Kennedy Jacqueline) : 2011. Jacqueline Kennedy [1929-1994], dans Conversations inédites avec Arthur. M. Schlesinger, auteure de :
« […] Je me rappelle l’avoir dit dans un interview, après quoi j’ai reçu quantité de lettres en femmes en colère. On m’avait demandé : ‘Où trouvez-vous vos opinions ?’ (sic) et j’avais répondu : ‘Je trouve toutes mes opinions chez mon mari’. Ce qui est vrai. Comment aurais-je pu avoir des opinions politiques ? Les siennes étaient forcément meilleures.
[…] Nous formions un couple étrange, un peu comme au XIXème siècle ou comme en Asie. J’étais comme les épouses japonaises, les meilleures qui soient. » 386 (Cf. Femmes. Colère, Famille. Couple, Dialogues, Patriarcat)
Femmes (Épouse de. Khroutchtev Nina) : 2011. Jacqueline Kennedy [1929-1994], dans Conversations inédites avec Arthur. M. Schlesinger, auteure de :
- « Madame Khroutchtev, [1900-198] comme madame Dobryinine [épouse de l’ambassadeur d’URSS aux États-Unis], avaient vraiment des manières curieuses. Si je fumais, elles vous disaient : ‘Vous ne devriez pas fumer, les femmes russes ne fument pas’ ou bien : ‘Vous avez fait des études d’ingénieur ?’. Elles essayaient toujours de vous montrer combien elles vous étaient supérieures. Je suppose que c’est un complexe qu’elles avaient. J’essayais d’être polie, mais ce n’était jamais très agréable. »
- « À Paris, de Gaulle [1890-1970] m’avait prévenue : ‘Méfiez-vous, c’est elle la plus maligne’. » 387
Femmes (Épouse de. Galese Marie de) : Marie de Galese [1864-1954], épouse de 1883 à 1891 de Gabriel d’Annunzio [1863-1938], au terme de sa vie, auteure de :
- « Lorsque j’ai épousé mon mari, j’ai cru épouser la poésie. J’aurais mieux fait d’acheter pour trois francs cinquante, chacun des volumes de vers qu’il a publiés. »
- « Si je lui ai fait, lorsque nous nous sommes rencontrés, une grande impression, c’est qu’avant moi, il n’avait connu que des femmes à cinq francs. » 388 (Cf. Hommes. Remarquables. D’Annunzio Gabriel, Femmes. Concurrence entre femmes, Proxénétisme)
Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Madeleine Gide :
Femmes (Épouse de. Gide Madeleine) (1) : (Avant) 1895. Madeleine Rondeaux [1869-1951], bien des années avant qu’elle ait épousé André Gide [1869-1951], lui écrit :
« À un moment, j’ai eu le sentiment très vif et très triste que nous aurions dorénavant chacun des sentiers séparés quand il s’agit du but. Dieu veuille qu’il n’en soit jamais rien…
J’ai été attristée, effrayée de sentir combien - plus que jamais - tu étais à toi-même ton seul but - ton seul souci - ton seul amour - qui t’envahit. André ! » 389 (Cf. Êtres humains. Soi, Famille. Couple)
Femmes (Épouse de. Gide Madeleine) (2) : 1895. Au retour de leur voyage de noces [sans aucune relation sexuelle entre eux], dans le train, André Gide [1869-1951] caressa les bras nus de trois écoliers qui s'amusaient à les lui tendre par la fenêtre du compartiment voisin, sous le regard même de Madeleine.
En 1951, il se décrit « haletant, pantelant […] goûtant de suppliciants délices. »
Elle lui dira à l’arrivée à la gare :
« Tu avais l'air ou d'un criminel ou d'un fou. » 390
Femmes (Épouse de. Gide Madeleine) (3) : 1918. Madeleine Gide [1867-1938], informée en 1918 des amours de son mari pour Marc Allégret [1900-1973], brûle toutes les lettres qu’il lui avait adressées jusqu’alors, provoquant chez Gide [1869-1951], un réel bouleversement :
« Je souffre comme si elle avait détruit notre enfant. »
- En réponse à l’une de ses lettres, elle lui avait alors écrit (sans date) :
« André Cher, tu te méprends. Je n’ai pas de doutes sur ton affection. Et lors même que j’en aurais, je n’aurais pas à me plaindre. Ma part a été très belle. J’ai eu le meilleur de ton âme, la tendresse de ton enfance [Madeleine et André étaient cousin / cousine] et de ta jeunesse. Et je sais que, vivante ou morte, j’aurais l’âme de ta vieillesse. / J’ai toujours compris aussi tes besoins de déplacement et de liberté. Que de fois, dans tes moments de souffrances nerveuses, qui sont la rançon de ton génie, j’ai eu sur les lèvres de te dire : ‘Mais, pars, va, tu es libre, il n’y a point de porte à la cage où tu n’es pas retenu’. […]
Ce qui m’angoisse - et tu le sais sans te l’avouer - c’est la voie où tu t’es engagé, et qui te mènera à la perdition toi et les autres. Ne crois pas, là encore, que je te dise cela avec un sentiment de condamnation. Je te plains autant que je t’aime. C’est une terrible tentation qui s’est dressée devant toi et armée de toutes les séductions. Résister. / Adieu, au revoir. / Ta Madeleine » 391 (Cf. Êtres humains. Âmes, Famille)
Femmes (Épouse de. Gide Madeleine) (4) : (septembre) 1942. 1943. André Gide [1869-1951], dans son Journal, écrit, la concernant, quatre ans après la mort de son épouse :
« Tout ce que je dois à Em. me revient au cœur, et je pense constamment à elle depuis quelques jours, avec le regret, le remords d’être demeuré si souvent et si fort en reste d’elle. Que de fois, j’ai dû lui paraître dur, insensible ! Que j’ai mal répondu à ce qu’elle était en droit d’attendre de moi !... Pour un sourire d’elle aujourd'hui, je crois que je quitterais la vie, ce monde où je ne pouvais pas la rejoindre. »
- Et, le 11 janvier 1943, il écrit :
« Tout ce qu’elle attendait de moi et que je n’ai pas su lui offrir : que dis-je, qui lui était dû… certains jours j’y pense sans cesse. […] Je songe tristement à tous les soins que j’aurais dû avoir pour elle, et je reste et resterai, dans l’attente du sourire dont elle m’aurait récompensé. Dans quel état d’aveuglement j’ai vécu ! » 392 (Cf. Homme. Insensible, Famille, Relations entre êtres humains. Remords)
Femmes (Épouse de. Gide Madeleine) (5) : 1951. André Gide [1869-1951] écrit un texte d’analyse et d’autocritique Et nuc manet in te [Et maintenant elle survit en toi] concernant son analyse de ses relations avec son épouse, lequel est suivi des passages du Journal [1889-1939], ayant trait à Madeleine qui ne figurent pas dans le volume précédant de La Pléiade. Textes essentiels. 393 (Cf. Êtres humains. Autocritique)
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Femmes (Épouse de. Gisserot Hélène) : (27 octobre) 1986. Hélène Gisserot, concernant les conditions dans lesquelles elle a été nommée, dans le gouvernement de Jacques Chirac, « déléguée à la condition féminine » se souvient :
« […] Le décret du 4 avril 1986 indiquait que Philippe Séguin, ministre des affaires sociales et de l'emploi, recevait ‘les attributions précédemment dévolues au ministre des droits des femmes’, mais c'était tout. […]
C'est dans ce contexte qu'un mardi, fin mars ou début avril, à 13 heures, j'ai reçu un coup de téléphone de Philippe Séguin me demandant si j'acceptais de prendre la responsabilité de déléguée à la Condition féminine. J'ai eu un instant d'hésitation. J'allais demander, par prudence, quelques heures de réflexion, quand mon mari, qui était là, m'a dit : ‘Accepte’. Je n'ai même pas demandé le temps de réflexion nécessaire ! Peut-être était-ce de l'imprudence de ma part, mais aujourd'hui je me félicite de l'avoir fait. » 394 (Cf. Femmes. « Féminin ». « Politiques »)
Femmes (Épouse de. Gorbatchev Raïssa) : 1991. Raïssa Gorbatchev [1932-1999] lors d’un séjour avec son mari Mikhaïl Gorbatchev [1931-2022] à Latché, dans la maison de campagne de monsieur et madame Mitterrand, en présence de Christine Ockrent qui rapporte ses phrases, déclara :
« Il faut le ménager, vous savez, sans lui, ce serait le chaos, personne n’y a intérêt, personne. […] Il faut que la Perestroïka aboutisse, et après, nous pourrons, Mikhaïl et moi, peut-être dans une maison à nous, enfin vivre sans cette pression. Il faut qu’il puisse continuer son travail. La situation est terrible, chez nous. Trop de gens sont perdus et cherchent à se raccrocher à une autorité, n’importe laquelle, à un pouvoir fort. On sait bien que le fascisme naît dans ce lit-là, dans la misère, dans les promesses et dans le nationalisme. » 395 (Cf. Femmes. Journalistes. Ockrent Christine, Relations entre êtres humains. Promesse, Politique. Fascisme)
Femmes (Épouse de. Gramsci Iulca, Giulia, Julca) : (27 février) 1933. Antonio Gramsci [1891-1937] écrivit à sa belle-sœur, Tania, la sœur de son épouse, Iulca, [Giulia, Julca], ceci :
« […] Tu connais ma façon de penser : ce qui est écrit acquiert une valeur ‘morale’ et pratique, laquelle va bien au-delà du simple fait d’être écrit, qui n’est cependant qu’une chose purement matérielle….Ma conclusion, pour résumer est la suivante : j’ai été condamné le 4 juin 1928 [il fut arrêté le 8 novembre 1926] - par le Tribunal spécial, c’est à dire par un collège bien défini d’hommes que l’on pourrait indiquer par leur nom, leur adresse et leur profession dans la vie civile. Mais cela est une erreur. Ce qui m’a condamné c’est un organisme beaucoup plus vaste, dont le Tribunal spécial n’a été que la manifestation extérieure et matérielle, qui a rédigé l’acte de condamnation légal.
Je dois dire que parmi ces ‘condamnateurs’, je crois et je suis même fermement convaincu qu’il y a eu aussi Iulca, inconsciemment, et une autre série de personnes moins inconscientes.
C’est du moins ma conviction, une conviction désormais ancrée en moi parce que c’est la seule qui explique une série de faits successifs et concordants. […]
Ne vas pas croire que mon affection pour Iulca ait diminué.
D’après ce que je peux en juger moi-même, elle me paraît avoir plutôt augmenté, du moins dans un certain sens. Je connais par expérience le milieu où elle vit, sa sensibilité et la façon dont un changement a pu intervenir en elle. […]
Il m’est arrivé de penser que toute ma vie a été une grande (grande pour moi) erreur, une énorme bévue. […] » 396
L’épouse de Gramsci résidait en Russie où il se sont connus. Elle n’est revenue en Italie qu’une seule fois avec leur premier fils en 1925, puis repartit en Russie. Depuis la condamnation de son mari, ni elle, ni ses enfants n’ont revu leur mari et père, avant sa mort, en mai 1937. Il a pour sa part maintenu le contact pendant toutes ces années avec beaucoup de recherches de vérités, et beaucoup d’élégance. Quel rôle a joué la Russie soviétique, puis stalinienne ? Essentielle sans aucun doute.
Quant à la succincte explication donnée par Sergi Caprioglio qui a co-traduit et présenté les Lettres de prison de Gramsci, elle n’est pas acceptable :
« Elle rentra à Moscou en 1926 (à quelle date ?) et fut atteinte d’une grave maladie nerveuse qui l’empêcha de retourner en Italie pour revoir son mari. » (p.10)
- Dans Wikipédia, elle n’est pas citée ; elle n’existe pas.
Femmes (Épouse de. Groult Benoîte) : 2016. Dans les chroniques nécrologiques qui ont paru à la mort de Benoîte Groult [1920-2016], je lis dans :
- Le Monde : « Paul Guimard et Benoîte Groult furent des proches de François Mitterrand. [1916-1996] » 397
- Libération [après avoir évoqué son mari, Paul Guimard [1921-2004], « un écrivain à succès et proche de Mitterrand dont il fut brièvement le conseiller en 1981] » : « […] Mitterrand, elle le connut bien, elle aussi - entre les parties de pêche en Irlande et les grandes tablées - il fut un ami fidèle et un amant passager. » 398 (Cf. Femmes. Amants)
Femmes (Épouse de. Guérin Marie) : 2017. Daniel Guérin [1904-1988] épouse en 1934 Marie Fortwängler [?-1974], militante communiste lorsqu’il la connut.
Elle n’apprendra, longtemps après son mariage, aux alentours de 1968, qu’il était « bisexuel », comme il se nomme lui-même.
Leur fille, Anne, née en 1936, écrit :
« S’il ne cohabite plus depuis des lustres avec sa femme, ils restent profondément attachés l’un à l’autre, sans toujours bien s’entendre. Marie milite avec lui dans des organisations libertaires. Daniel l’entoure de ses soins. La mort de Marie en 1979 le laisse désemparé. » 399 Un peu rapide ?
- Wikipédia ne la nomme même pas. Daniel Guérin ne fut donc pas même, pour Wikipédia, ni mari, père… [mai 2017] (Cf. Patriarcat. Guérin Daniel, Historiographie. Patriarcale. Éditions La Découverte)
Femmes (Épouse de. Guilloux Renée) : 1997. Mona Ozouf se remémore l’épouse de Louis Guilloux [1899-1980], Renée Tricoire [?-?] « qui avait été, pour [elle] en quatrième, à Saint Brieuc, un éblouissant professeur dont les explications d’Iphigénie [lui] restent encore très présentes. » 400
La biographie de Louis Guilloux, telle que présentée par La société des amis de Louis Guilloux, ne fait référence, la concernant, qu’en citant la date de leur mariage en 1924, à Toulouse.
* Ajout. 22 décembre 2017. Je lis dans la Correspondance Jean Guéhenno-Louis Guilloux à la suite d’une note évoquant l’adresse des « beaux-parents de Louis Guilloux » :
« Il a épousé René Tricoire en août 1924. »
- Elle est évoquée par lui, dans une lettre (de mi-septembre 1928 ?) ainsi :
« Ma femme est nommée à Angers, où nous serons avant le premier octobre. Nous sommes ravis. Belle ville. Excellent climat pour moi, etc… Nous déménageons. Il est possible que nous ayons une maison toute de suite. Cela retarde un peu Proudhon. […] Écris […] à l’École normale de filles d’Angers à l’adresse de ma femme. » 401
Femmes (Épouse de. Hegel Maria) : (13 juillet) 1811. (26 mars) 1819. Maria Hegel [Marie Von Tucher. 1791-1855], nouvellement mariée, écrivait entre les lignes d’une lettre de Friedrich Hegel [1770-1831] à Caroline Paulus, épouse de Heinrich Paulus :
- « Hegel est aussi de ces gens dépourvus d’espoir qui n’attendent rien, qui ne désirent rien », elle ajoute dans un post-scriptum :
« [...] Aussi longuement que s’étende mon seigneur et maître dans son épitre, et aussi humble que soit le petit coin qu’il m’assigne, je sais que la bonne Caroline Paulus ne me perd pas du regard. J’ai déjà auparavant élevé ma petite voix pendant le discours de mon maître, mais, à chaque fois, je ne me suis de nouveau respectueusement tue, quoi que j’eusse volontiers confirmé encore plus longuement bien des choses puis rappelle, à six reprises, toujours écrit entre les lignes, que bien que non nommée par lui, elle existe. Enfin. […] » 402
- le 26 mars 1819, huit ans plus tard, Marie Hegel écrit, dans un post-scriptum d’une lettre de Hegel à Niethammer [1766-1848] :
« Je vois mon Hegel satisfait de son métier, gai avec moi et avec les enfants et apprécié à sa valeur - ce qui vaut mieux que tout pour une bonne épouse. » Domestiquée ? 403
- On peut lire aussi, toujours dans sa Correspondance, deux poèmes d’amour qu’Hegel, fiancé, lui a adressée en 1811. 404 (Cf. Philosophie. Hegel Friedrich)
Femmes (Épouse de. Hitchcock Alma) : Alma Reville [1899-1982], scénariste, monteuse, assistante - elle travaillait dans le cinéma bien avant de connaître Alfred Hitchcock [1899-1980], et alors qu’il n’était qu’au début de sa carrière.
- Il déclara après leur mariage :
« En bon Britannique, je ne pouvais pas supporter l'idée qu'une femme occupe des fonctions supérieures aux miennes. »
- Lorsqu’il reçut un prix pour l’ensemble de son œuvre, il a tenu à mentionner « quatre personnes » particulièrement précieuses pour lui :
« La première est monteuse, la deuxième scénariste, la troisième est la mère de ma fille, Pat, et la quatrième est une merveilleuse cuisinière qui fait toujours des miracles. Elles se nomment Alma Reville. » 405
- Je lis dans Wikipédia qu’elle « apparaît aux génériques des films de son mari, et à l’occasion d’autres réalisateurs », qu’elle est « la scénariste attitrée de plusieurs œuvres de son mari » mais, après Le grand alibi [1950] qu’« elle ne sera plus créditée au générique des films qu’il réalise. »
- Dans le film Truffaut-Hitchcock, on entend :
« Hitchcock n’a jamais fait un film sans consulter sa femme. » 406
- Qui saura jamais ce que les films d’Hitchcock lui doivent ?
Femmes (Épouse de. Hugo Adèle) : 1868. Victor Hugo [1802-1885] fit graver sur la tombe de son épouse Adèle [1803-1868] (à l’enterrement de laquelle, il ne put, exilé, assister) :
« Adèle, Femme de Victor Hugo ». 407 (Cf. Êtres humains. Soi. Hugo Victor, Femmes. Mères, Hommes. « Modestes », Famille. Mariage)
Femmes (Épouse de. Janin Adèle) : 1973. Adèle Janin [1820-1976], épouse de Jules Janin [1804-1874] reçut de son mari 735 lettres pendant leur trente-trois ans de mariage. Dans la présentation de la publication intégrale des lettres de Jules Janin par monsieur et madame Mergier-Bourdeix (2500 pages. 3 tomes), il est écrit :
« On pourrait également regretter de n’avoir pas les réponses de Mme Janin, mais les quelques lettres d’elle que nous possédons ne présentent aucun intérêt, d’autant plus qu’elles ne sont jamais datées et qu’aucun fait saillant ne permet de le faire. »
- Adèle Janin, « légataire universelle » de son mari, dans son testament de 1874, légua « à l’Académie française tous les ouvrages composant la bibliothèque de Monsieur Jules Janin, mon bien aimé mari et comprenant ses autographes. […] » 408 (Cf. Langage. Académie française, Femmes. Comment faire disparaître les femmes, Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage »)
Femmes. Épouse de. Isabelle Juppé :
Femmes (Épouse de. Juppé Isabelle) (1) : 1994. Isabelle Juppé, auteure du livre À bicyclette, dont le sous-titre est : … « Et si vous épousiez un ministre ? » et dont la conclusion est :
« Ces quelques mois au Quai d’Orsay et surtout mes voyages à l’étranger mont démontré, si je ne le savais déjà, à quel point les Françaises n’ont pas trop à se plaindre. » (Cf. Politique. Nationalisme) 409
L’aisance - peu glorieuse - du jugement de ceux et celles qui n’ont pas trop à se plaindre concernant tous-toutes les autres…
Femmes (Épouse de. Juppé Isabelle) (2) : (1er décembre) 2010. Bruno Le Maire, dans Jours de pouvoir, écrit :
« Déjeuner avec Alain Juppé à l’hôtel de Brienne. Le jugement de sa femme Isabelle le conforte dans son choix de retourner au gouvernement : ‘Isabelle trouve que je n’ai jamais été si détendu, donc, c’est que ça doit être bien’. » 410 (Cf. Famille. Couple)
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Femmes (Épouse de. Kristeva Julia) : 1997. Lu cette réponse de Julia Kristeva, en réaction à la question :
« Est-il facile d’être une femme et d’être l’épouse de Philippe Sollers [1936-2023] ? » :
« Mon mari m’a aidée, il est sensible à ces problèmes. Il a su aider d’autres femmes qui lui doivent beaucoup. » 411 (Cf. Hommes. « Intellectuels ». Sollers Philippe, Relations entre êtres humains. Dépendance, Féminisme, Patriarcat)
Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Nadejda Kroupskaïa :
Femmes (Épouse de. Kroupskaïa Nadejda) (1) : (18 octobre) 1898. Nadejda Kroupskaïa [1869-1939], dans une lettre adressée à la mère de Lénine, Maria Alexandrovna Oulianova [1835-1905], lui écrit :
« Volodia (Lénine) se demande toujours où je trouve la matière pour d’aussi longues lettres ; mais lui, dans ses lettres, ne parle que de choses ayant un intérêt pour toute l’humanité, tandis que moi je raconte toutes choses sans importance. » 412
Femmes (Épouse de. Kroupskaïa Nadejda) (2) : 1929. Léon Trotsky [1879-1940], dans Ma vie, écrit :
« (avant 1905) La liaison avec la Russie était toute entre les mains de Lénine. C’était sa femme Nadejda Konstantinova Kroupskaïa qui avait assumé le secrétariat de la rédaction [de L’Iskra]. Elle était le centre de tout le travail d’organisation, recevait les camarades venus de loin, instruisait et accompagnait les partants, fixait les moyens de communication, les lieux de rendez-vous, écrivait les lettres, les chiffrait et les déchiffrait. » 413
Femmes (Épouse de. Kroupskaïa Nadejda) (3) : 1930. Dans Souvenirs sur Lénine de Nadejda Kroupskaïa [1869-1939] épouse de Lénine [1870-1924], la nature de leurs relations est à peine évoquée. 414
Femmes (Épouse de. Kroupskaïa Nadejda) (4) : Concernant Nadejda Kroupskaïa [1869-1939], épouse de Lénine [1870-1924], je lis sur Wikipédia :
« Ses cendres reposent à Moscou, au pied du Kremlin, sur la place Rouge, à côté du mausolée de Lénine. » 415 Selon que vous serez mari ou femme…
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Femmes (Épouse de. Labori Marguerite) : 1993. Lu dans la Correspondance d’Émile Zola [1840-1902] :
« Marguerite Labori [1864-1952], née Okey, était originaire de Sydney en Australie. Elle épousa en premières noces un grand virtuose du piano, Vladimir de Pachmann, dont elle avait été l’élève. Pianiste remarquable elle-même, elle donna des récitals dans la plupart des capitales européennes, ainsi qu’à New York. Compositeur d’une drame lyrique, Yato [1913], elle a laissé un livre de souvenirs de son mari, Labori. Ses notes manuscrites. Sa vie [1947].
- Séverine [1855-1929] l’évoque ainsi le 23 février [1898], dans le prétoire de la cour d’Assises, au moment de la condamnation d’Émile Zola :
« L’exquise femme de Labori [avocat d’Émile Zola. 1860-1917] toute jeune et si jolie, avait amené, cette fois ses deux garçonnets : ‘Comme ça, on sera tous ensemble’, disait-elle pâlotte, mais brave, avec un semblant de sourire.’ [1900. p.201] » 416 (Cf. Justice. Avocat. Labori Fernand)
Femmes (Épouse de. Laclos Marie-Soulange de) : Lu, concernant Marie-Soulange Duperré [1759-1932], épouse de Pierre Choderlos de Laclos [1741-1803] :
« Laclos n’épousa ni une marquise de Merteuil, ni une Cécile de Volanges [Les liaisons dangereuses], mais Marie-Soulange Duperré, fille d’un fonctionnaire, receveur des tailles à La Rochelle. Ils vécurent fort pauvrement, eurent trois enfants et ne cessèrent jamais de s’aimer tendrement. » 417
- De nombreuses lettres sont publiées dans le livre d’Émile Dard, consacré au général Choderlos de Laclos 418, ainsi que dans le volume de La Pléiade [1979] des Œuvres complètes de Choderlos de Laclos. (Cf. Hommes. Féminisme. Laclos Choderlos de)
Femmes (Épouse de. Lang Monique) : (9 janvier) 1983. Lu dans le Journal de Matthieu Galey [1934-1986] :
« Un soir de confidence, Monique [Lang, épouse de Jack Lang] lui dit [à Bernard Raffalli. 1941-2002], avec son habituelle spontanéité gavroche, assez attendrissante, au fond :
‘Nous sommes ravis d’être ministres’. » 419
Femmes (Épouse. Latour Chantal) : (30 janvier) 2023. Bruno Latour [1947-2022] considérait que son épouse était son « fil à plomb moral ». 420
Femmes (Épouse. Lessing Doris) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans La cité promise. Les enfants de la colère (3), auteure de :
« En découvrant que son troisième mari - et le dernier, avait-elle espéré - était, tout au moins, en partie homosexuel, elle avait éprouvé de l’angoisse, mais à l’exception d’un ou deux mots brefs à Patty, sa grande amie, elle n’avait pas dit grand-chose d’autre que : ‘à mon âge, c’est le compagnonnage qui compte’. » 421
Femmes (Épouse. Levasseur Thérèse) : Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Testament de Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève :
« […] J’institue et nomme mon unique héritière et légataire universelle Thérèse Levasseur [1721-1801] ma Gouvernante : Voulant que tout ce qui m’appartient et qui peut se transmettre de quelque nature et en quelque lieu qu’il soit mêmes les Livres et Papiers et le produit de mes ouvrages lui appartienne comme à moi-même, bien fâché de ne pouvoir mieux payer vingt ans de services, de soins et d’attachements qu’elle m’a consacrés et durant lesquels elle n’a même reçu de moi aucuns gages. 422 (Cf. Enfants. « Bâtards », Famille. Héritage, Femmes Mères. Remarquables. Veuves. Thérèse Levasseur)
Femmes. Épouse de. Dina Lévi-Strauss :
Femmes (Épouse de. Lévi-Strauss Dina) (1) : 2016. Dina Lévi-Strauss [1911-1999]. Dans le documentaire d’Arte, consacré à Claude Lévi-Strauss [1908-2009], le film de 1935-1936 réalisé dans l’État de Matogrosso (son intitulé) était présenté comme ayant comme auteur-es les « Professeurs Dina et Claude Lévi-Strauss ». Les photos qui en furent ultérieurement montrées n’étaient pourtant plus formellement signées - chacune pour leur part - qu’étant celles de « Claude Lévi-Strauss ». 423
- Je lis ultérieurement par ailleurs sur Wikipédia :
« En 1937, des objets collectionnés auprès des Bororo sont montrés à Paris dans une exposition dont le titre « Indiens du Mato-Grosso (Mission Claude et Dina Lévi-Strauss) » reconnaissait la contribution scientifique des époux. Pourtant, après leur séparation, Dina ne publiera plus rien en ethnologie, et sa contribution aux recherches de terrain, les seules que Claude ait jamais entreprises, sera largement oubliée. Dans Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss ne mentionne son ex-compagne qu'une seule fois, pour son départ de l'expédition ; dans son album Saudades do Bresil il exclut toutes les photographies qui la représentent. Ce n'est qu'en 2001 que paraissent enfin des documents photographiques de l'expédition attestant le travail de terrain de Dina. » (Cf. Hommes. « Intellectuels », Langage. Académie française, Patriarcat, Ethnologie. Anthropologie. Lévi-Strauss Claude)
Femmes (Épouse de. Lévi-Strauss Dina) (2) : (28 juillet) 2019. Jean Malaurie [1922-2024], parlant de Claude Lévi-Strauss [1908-2009], évoque « sa thèse complémentaire qui, je crois, a été en partie écrite par sa femme Dina Dreyfus, [1911-1999] une très forte personnalité ». 424
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Femmes (Épouse de. Linder Ninette) : Je lis sur Wikipédia concernant l’épouse de Max Linder, Ninette Linder [1883-1925] :
« […] En 1921, il rencontre une jeune fille mineure de 16 ans, Ninette Peters, dans un palace de Chamonix où il se repose. Sa mère refusant la demande en mariage, il enlève la jeune femme et l'emmène à Monte-Carlo. La mère cède à sa demande à la suite du scandale médiatique qu'il a soulevé : le 23 août 1923, il l'épouse à l’église Saint Honoré d’Eylau à Paris. Le 23 février 1924, rongé par la jalousie envers sa femme, il s'empoisonne au Gardénal mais est sauvé à temps. En juillet 1924 naît leur fille Maud, dite Josette, qui sera recueillie par ses grands-parents maternels. […] Il abandonne brusquement tous ses projets, en proie à des crises de jalousie de plus en plus fréquentes. À l'âge de 41 ans, le 31 octobre 1925, il se suicide dans sa chambre d'hôtel (le Baltimore, avenue Kléber à Paris). On le retrouve aux côtés de son épouse, âgée de 20 ans, morte elle aussi, leurs artères du poignet gauche sectionnées. Tous deux meurent plus tard dans la soirée de la suite de leurs blessures. »
Je lis ensuite : « Mathilde Peters, la belle-mère de Max, par la menace d’un procès envers Maurice [frère de Max Linder] obtient la garde de Maud mais la famille Leuville [nom de famille de Max Linder] se dispute pendant des années, par procès interposé, la garde de l'orpheline légataire pour s'emparer de la fortune de son père. » 425 (Cf. Femmes. Jeunes filles. Remarquables. Linder Maud, Hommes. Remarquables. Zweig Stefan)
Femmes (Épouse de. Littré Pauline) : (juillet) 1854. Sait-on que l’immense travail effectué par Émile Littré concernant son magistral Dictionnaire, Le Littré le fut aussi avec l’aide de son épouse Pauline [?-?] et de sa fille Sophie [?-?] ? 426
Voici, après que M. Hachette lui ai proposé d’« accepter un ou plusieurs associés qui soulagerait le poids d’une aussi lourde tâche », la lettre qu’il lui écrit :
« Mon cher Hachette, J’ai, comme tu le penses bien, beaucoup réfléchi à ce dont nous avons parlé à Plessis-Piquet […] Or, le résultat de toutes mes réflexions a été que le secours que tu mets à ma disposition ne peut pas m’être fort utile tel qu’il se présente d’après notre conversation avec M. Beaujon. Il n’a peut-être pas tout le temps nécessaire à me donner ; mais surtout j’ai besoin de quelqu’un qui soit perpétuellement à ma disposition et dont je puisse user sans aucun scrupule pour toute sorte de menus détails. Or, avec la personne que j’ai vue chez toi, je n’aurais ni ces facilités, ni cette liberté. Si ce travail lui offrait de l’intérêt en quelques parties, en d’autres, ce ne serait qu’affaire de manœuvre.
Je reviens donc à la proposition dont je t’ai parlé.
Ma femme et ma fille sont disposées à m’aider dans ce travail qui ne leur déplait pas. Elles pourront me donner chacune deux heures et demi à trois heures, ce qui fera six heures par jour. Cela, je crois est suffisant.
Tu mettrais un millier de francs à ma disposition par an pour le temps que durera l’impression ; et je t’en rendrai compte. Dans tous les cas, si, après essai, la chose n’allait pas, nous serons toujours à temps de recourir à une aide extérieure. […]
Ton vieil ami. E. Littré »
- « Finalement Littré dû céder (à l’insistance de Hachette). Hachette accepta de payer 1.220 francs pour l’aide de madame et mademoiselle Littré. Mais trois collaborateurs, Beaujon, Jullien et Sommers furent engagés. »
N.B. Le dernier paragraphe dans lequel j’ai puisé ces informations s’intitule :
« La passion du travail solitaire ».
Femmes (Épouse de. Macron Brigitte) : 2013. Laurence Masurel, journaliste à Paris Match, auteure d’un livre intitulé La France est ingouvernable, l’adresse à Brigitte Macron qui lui réponds en ces termes :
« Je vous remercie infiniment pour votre message d’encouragement [non reproduit] et pour votre livre ‘la France est ingouvernable’ mais, vous le savez, nous sommes prêts à relever tous les défis. » 427
- Le Canard enchaîné évoque un « ‘nous’ royal qui vaut son pesant de modestie. »
Un « nous » du couple formé par Brigitte et Emmanuel Macron eut été plus approprié ?
À moins d’évoquer un exécutif bicéphale ? (Cf. Culture. Macron Brigitte, Femmes. « Politiques ». Macron Brigitte, Famille. Couple)
Femmes (Épouse de. Maitron Marcelle) : 1997. Dans une présentation de la carrière de Françoise Maitron-Davydoff, fille de Jean Maitron [1910-1987] et de Marcelle Maitron [1911-2003], je lis que Marcelle Maitron « a toujours secondé son mari dans ses travaux. ‘Ils donnaient l’image d’un couple très uni, qui partageait toutes les tâches’. » Y compris celles concernant la rédaction du Maitron ? Qu’en disent les rédacteurs du Maitron ? 428
- La réponse : Dans la présentation, rédigée par Claude Pennetier, de Jean Maitron, dans le Dictionnaire biographique Mouvement ouvrier, mouvement social, je lis :
« Son épouse, Marcelle Maitron, resta attachée à l’œuvre de Jean Maitron et en facilita les prolongements. Elle mourut le 2 décembre 2003 à Fresnes, chez sa fille Françoise. » 429
C’est tout. (Cf. Famille. Couple)
Femmes. Épouse de. Clara Malraux :
Femmes (Épouse de. Malraux Clara) (1) : 1996. Clara Malraux [1897-1982], se remémorant ses Vingt ans et sa vie d’alors avec André Malraux [1901-1976], auteure de :
« […] Un jour, ce sera pire, pour moi, du moins. Un jour, je ne le sais pas encore, je serais juive, un jour, je serai l’ex-épouse d’un homme puissant, et ce sera une autre façon d’être solidement embêtée. » 430
Femmes (Épouse de. Malraux Clara) (2) : 2016. Dans la longue présentation faite sur Wikipédia d’André Malraux [1901-1976], aucun écrit de Clara Malraux n’est cité. La concernant, il n’est fait référence qu’à un livre de Dominique Bona intitulé : Clara Malraux. Nous avons été deux. [2010] (Cf. Culture. Patriarcale)
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Femmes. Épouse de. Katia Mann :
Femmes (Épouse de. Mann Katia) (1) : 1974. Katia Mann [1883-1980], dans Souvenirs à bâtons rompus, auteure de :
« Peut être aurais-je terminé mes études, et aussi passé des examens, mais je n’avais étudié que pendant quatre ou six semestres, quand je me suis mariée, et après le mariage, le premier bébé est vite arrivé, puis tout de suite après, le second, et à un très bref intervalle le troisième et le quatrième. C’en était fait de mes études. » 431 (Cf. Femmes. Mères, Hommes. « Intellectuels ». Mann Thomas)
Femmes (Épouse de. Mann Katia) (1) : (13 mars) 1933. Thomas Mann [1875-1955] écrit à Lavinia Mazzuchetti [1889-1965], après avoir évoqué son « cœur très lourd et l’horreur et le dégoût [qui l’] éprouvent beaucoup - les accusations des nazis allemands :
« Tant que j’aurais ma courageuse femme à mes côtés, je ne crains rien. »
- Et, le 18 juin 1935, il évoque « ma femme, vaillante et secourable à mon côté, comme toujours ». 432 (Cf. Hommes. « Intellectuels ». Mann Thomas)
Femmes (Épouse de. Mann Katia) (2) : (21 janvier) 1936. Katia Mann [1883-1980], écrit à sa fille Erika [1905-1969], en évoquant son mari, nommé le « magicien » :
« Moi qui ne suis que son accessoire ». 433
Femmes (Épouse de. Mann Katia) (3) : (1er juillet) 1936. Thomas Mann [1875-1955], dans une lettre écrite à Mr. Koltzow, président de l’association des écrivains soviétiques, pour plaider la cause de Mme Mühsam, veuve de Erich Mühsam [1978-1934] écrivain anarchiste allemand « assassiné [le 10 juillet 1934] dans un camp de concentration allemand » et emprisonnée en Russie, auteur de :
« Son épouse vivait dans la sphère intellectuelle de son mari et parlait le même langage politique, cela va presque sans dire. » 434 (Cf. Femmes. Veuves, Hommes. « Intellectuels ». Mann Thomas, Penser)
Femmes (Épouse de. Mann Katia) (4) : Postface d’Erika Mann [1905-1969] concernant la publication du tome 2 des Lettres de Thomas Mann :
« Nous n’avons pas trouvé de lettres à Katia Mann. Depuis le jour où elle quitta l’Allemagne avec son mari, il n’y eu plus aucune correspondance entre eux deux - ils étaient inséparables. » Elle précise cependant dans les « Remerciements » :
« Mme Katia Mann a pris une part décisive à la sélection de ces lettres. » 435 (Cf. Relations entre êtres humains. Remerciements)
Femmes (Épouse de. Mann Katia) (5) : 1974. Katia Mann [1883-1980], dans Souvenirs à bâtons rompus, auteure de :
« Peut être aurais-je terminé mes études, et aussi passé des examens, mais je n’avais étudié que pendant quatre ou six semestres, quand je me suis mariée, et après le mariage, le premier bébé est vite arrivé, puis tout de suite après, le second, et à un très bref intervalle le troisième et le quatrième. C’en était fait de mes études. » 436 (Cf. Femmes. Mères, Hommes. « Intellectuels ». Mann Thomas)
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Femmes (Épouse de. Mauriac Jeanne) : 1990. Françoise Verny [1928-2004], écrit concernant l’épouse de François Mauriac [1885-1970] :
« J’apprends à aimer Jeanne Mauriac [1894-1983] après la mort de son mari. Auparavant, elle se tenait, discrète, dans l’ombre de son époux. Et je l’admirais juste pour sa beauté. Avec l’âge, le modelé du visage, l’élégance de la silhouette ressortent encore mieux. On ne discerne la beauté dans son essence que chez les vieilles personnes, quand elles sont dépouillées des artifices et des charmes de la jeunesse.
Je suis également sensible à une éducation exquise, à une courtoisie mesurée, jamais encombrante, à une réserve qui ne ressemble pas à de l’effacement. […]
Elle vit dans le passé, pour sa famille. » 437 (Cf. Femmes. Beauté. Veuves, Famille, Relations entre êtres humains. Courtoisie)
Femmes (Épouse de. Mauvillon Madame) : (1er mai) 1794. Benjamin Constant [1767-1830] écrit à Isabelle de Charrière (1740-1805] concernant madame Mauvillon [?-?] :
« Marié à 27 ans [Jakob Mauvillon. 1743-1794], avec une fortune de 1200 L de Fr [« forts petits moyens »] à une femme qui n’avait rien, il parvint, grâce à son travail et à l’économie de cette femme, à subsister, non seulement sans embarras, mais avec agrément. Non seulement, il la trouva toujours gaie, bonne et tendre, mais il n’eut jamais le chagrin d’être mal compris (sic). Elle concevait, discutait, rectifiait ses idées, ménageait ses faiblesses, supportait et adoucissait ses moments d’humeurs, aimait son caractère, partageait ses opinions. » 438
Femmes. Épouse de. Jenny Marx :
Femmes (Épouse de. Marx Jenny) (1) : (10 août) 1841. Jenny von Westphalen [1814-1881], alors ‘fiancée’ - depuis 1836 - à Karl Marx [1818-1883], lui écrit :
« Petit sanglier, comme je me réjouis de savoir que tu es heureux, que ma lettre t’a fait plaisir, que tu te languis de moi, que tu loges dans des pièces tapissées, que tu as bu du champagne à Cologne et qu’il y a là-bas des clubs Hegel [1770-1831], que tu as rêvé, que tu…- mais malgré tout il y a une chose que me manque : tu aurais quand même pu me faire un petit compliment pour mon grec et consacrer à mon érudition un petit article élogieux : mais vous êtes ainsi faits, messieurs des hégelomanes [Hégeliens], vous n’avez de reconnaissance pour rien, quand bien même ce serait tout ce qu’il y a de plus excellent, si ce n'est exactement dans votre façon de voir, et il faut donc que je m’en contente et que je me repose sur les propres lauriers à moi. » Encore une femme qui avait tout compris… 439 (Cf. Êtres humains. Soi, Hegel Friedrich, Hommes. « Intellectuels », Famille. Hegel Friedrich, Patriarcat)
Femmes (Épouse de. Marx Jenny) (2) : (mars) 1843. Jenny von Westphalen [1814-1881] écrit à Karl Marx [1818-1883] :
« […] Que ne puis-je aplanir et égaliser tous les chemins devant toi, et en ôter tout ce qui pourrait constituer un obstacle pour toi ! Mais ce n’est pas notre lot. Nous ne devons pas intervenir de toute notre énergie quand la roue du destin tourne. À cause du péché originel, par la faute de madame Ève, nous sommes condamnées à la passivité, notre lot est d’attendre, d’espérer, de supporter, de souffrir. On nous confie tout au plus l’aiguille à tricoter, l’aiguille à coudre, la clé de la maison et ce qui va au-delà de ces attributions est le fait du mal. […] » 440 (Cf. Femmes. Aiguilles, Féminisme)
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Femmes. Épouse de. Athénaïs Michelet :
Femmes (Épouse de. Michelet Athénaïs) (1) : 1898. 1899. Athénaïs Michelet [1826-1899], concernant son grand homme de mari, Jules Michelet [1798-1874], auteure de :
« […] J’étais tout pour lui, et lui, tout pour moi, oh, nous nous sommes bien aimés, mais il y avait dans mon amour beaucoup de maternité. L’homme a besoin de retrouver dans l’épouse les soins de la mère qui a ouaté de tendresses douces l’enfance, endormi les douleurs sous ses baisers, séché ses pleurs sous ses caresses. Que de fois, je me suis surprise appelant Michelet : ‘mon fils, mon enfant’, et dans ces moments-là, il me semblait vraiment qu’il était l’être de ma chair, le petit sorti de mes entrailles. Les étrangers étaient étonnés, et des yeux cherchaient le fils, l’enfant à qui je m’adressais. » (Cf. Relations entre êtres humains. Baiser)
* Ajout. 21 août 2019. Jules Michelet écrit le 13 juillet 1857 dans son Journal :
« Aujourd’hui, exceptionnellement souffrante, elle m’appela d’une voix douce et basse qui m’alla au cœur : ‘Mon fils !’ »
- La même écrivait aussi :
« Je ne suis que par lui, je ne vis que pour lui, rien de ce qui n’est Lui ne me touche. » 441 (Cf. Femmes. Pleurs, Hommes. « Grands », Famille. Couple)
Femmes (Épouse de. Michelet Athénaïs) (2) : 1867. Ses Mémoires d’une enfant - livre auquel Michelet n’accorde que très peu d’attention dans son Journal - expriment « l’itinéraire d’une enfant mal aimée [est] un témoignage rare [et bouleversant] - sur la solitude et les angoisses de l’enfance. » 442 (Cf. Enfants, Femmes. Écrivaines)
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Femmes (Épouse de. Mitterrand Danielle) : 1979. Jean Daniel [1920-2020], dans L’ère des ruptures, auteur de :
« (En 1978, à Latche) La solidarité qu’elle [Danielle Mitterrand. 1924-2011] étale avec les humeurs de son mari [François Mitterrand. 1916-1996] est un spectacle si vrai, si chaud qu’il me détourne du soin de la convaincre qu’elle s’égare. » 443 (Cf. Famille. Couple, Patriarcat)
Femmes (Épouse de. Montaigne. Charlotte) : L’épouse de Montaigne [1533-1592], Françoise de la Chassaigne [1545-1602], mariée à 20 ans, donna naissance à six filles, dont cinq moururent en bas âge [à deux mois, sept semaines, trois mois, un mois, quelques jours]. Seule Lénor survécut.
- Philippe Ariès [1914-1984] pour sa part, écrit (sans source. Dans Les essais ?) que :
« Montaigne était incapable d’établir le compte exact de ses enfants et de toutes les couches de sa femme. » 444 (Cf. Patriarcat. Hommes. Pères)
Femmes (Épouse. Nietzsche Friedrich) : 1878. Friedrich Nietzsche [1844-1900], dans Humain, trop humaine, auteur de :
« Une bonne épouse qui doit être une amie, une coadjutrice, une procréatrice, une mère, un chef de famille, une gouvernante, qui peut être, même doit, indépendamment de l’homme, s’occuper de son affaire et de sa fonction propre, ne peut pas être en même temps une concubine : ce serait, d’une façon générale, trop lui demander. » 445 (Cf. Hommes. « Intellectuels », Féminisme. Humour, Patriarcat)
Femmes (Épouse de. Orwell George) : 2008. Bernard Crick [1929-2008], dans son autobiographie de George Orwell [1903-1950], auteur de :
« […] Ce qu’il souhaitait à l’évidence, c’était une mère pour Richard, et pour lui-même une maîtresse, une femme de ménage, une nourrice et un exécuteur testamentaire, avec en guise de compensation pour sa femme, dans l’hypothèse où il vivrait plus longtemps que ce qui avait été prévu, le fait qu’elle hériterait d’un revenu confortable, puisque La ferme des animaux était en librairie et montrait déjà les signes évidents d’un futur best-seller. » 446 (lire la suite)
Femmes (Épouse de. Pasteur Louis) (Prénom inconnu de moi) [?-?] Pour le biographe de Louis Pasteur, René Vallery-Radot :
« Madame Pasteur sut, dès les premiers jours, non seulement admettre, mais approuver que le laboratoire passât avant tout. » 447
Par ordre chronologique. Épouse de. Charlotte-Françoise Péguy :
Femmes (Épouse de. Péguy Charles) (1) : (28 octobre) 1914. Isabelle Rivière [1889-1971] écrit à Jacques Rivière [1886-1925], prisonnier en Allemagne :
« Le pauvre Péguy [1873-1914] a été tué [le 5 septembre 1914], sa femme [Charlotte-Françoise Baudoin] attend un quatrième enfant, elle est dans la misère. » 448
Femmes (Épouse de. Péguy Charles) (2) : (19 mai) 1916. L’abbé Mugnier [1953-1944] rapporte dans son Journal les propos de Suarès [André. 1868-1948] concernant Charles Péguy [1873-1914] :
« Sa femme et sa belle-mère qui sont du peuple, du faubourg, qui avaient leur origine parmi les gens de la Commune ne pardonnent à pas à Péguy d’avoir évolué vers le catholicisme. » 449 (Cf. Femmes. Mères. Charles Péguy, Relations entre êtres humains. Pardon, Politique. Démocratie. Peuple)
Femmes (Épouse de. Péguy Charles) (3) : (25 février) 1919. Dans le livre de textes de Charles Péguy [1873-1914] de Romain Vaissermann, intitulé L’écrivain et le politique, je lis :
« Par jugement du tribunal civil de la Seine, la Nation adopte les enfants mineurs de Charles Péguy, à savoir Germaine, Pierre et Charles-Pierre. »
Préalablement, la seule information, concernant l’épouse de Charles Péguy, à la date du 28 octobre 1897, est la suivante :
« Mariage civil avec Charlotte Françoise Baudoin, âgée de 18 ans, mairie du Vème arrondissement (Témoins : Paul Collier, Georges Weulersse ; Charles Abel Baudoin, Albert Lévy). » 450 (Cf. Enfants, Famille)
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Femmes (Épouses de policiers) : (20 décembre) 2018. Perrine Salé, porte-parole des Femmes des forces de l'ordre en colère [FFOC], a déclaré à l'AFP lors de la manifestation des Gyros bleus :
« On nous parle de salaires. Nous, on vous parle d'humains. Il y en a marre que nos enfants ne soient plus respectés parce qu'ils sont fils de policiers. » 451 (Cf. Femmes. Colère, Patriarcat. Pères, Politique. État. « Gilets jaunes ». Répression)
Femmes (Épouse de. Pompidou Claude) : 1997. Claude Pompidou [1912-2007], auteure de :
« […] Pour moi, je m’adaptais. J’ai toujours fait une confiance absolue à mon mari et je n’ai jamais discuté ses choix, ni ses décisions même si je n’étais pas toujours emballée. » Et de :
« De toutes manières, il s’agissait de son choix et il ne m’appartenait pas de m’en mêler. Je peux être aussi soumise qu’indépendante, disons… une indépendante soumise ! Et en cette circonstance [nomination de son mari à la banque Rothschild], et comme toujours, je lui fis confiance. » 453
Femmes (Épouse de. Poutine Lioudmila) : (7 mai) 2004. Anna Politkovskaïa [1956-2006], dans Douloureuse Russie. Journal d’une femme en colère, auteure de :
« Aujourd’hui démarre le deuxième (et en principe dernier) mandat de Poutine au Kremlin. La cérémonie d’investiture est une nouvelle démonstration de l’autoritarisme, de l’arrogance et de l’inaccessibilité de notre chef. Il s’est même aliéné sa propre famille ! Lors de la retransmission de l’évènement, les présentateurs ont indiqué avec déférence : ‘Parmi les invités à la cérémonie solennelle de l’investiture de M. Poutine, se trouve l’épouse du président, Lioudmila Poutine.’ Ce serait drôle si ce n’était si triste. Comment est-il possible que lors de l’investiture de son mari, la femme du président se trouve parmi les invités, derrière une barrière, à regarder le grand homme marcher seul sur un tapis rouge ? » 454
N.B. Depuis lors, Vladimir Poutine a divorcé en 2013. Et, grâce à une réforme de la constitution, il peut se maintenir au pouvoir jusqu’en 2036. (Cf. Droit. Constitutionnel, Femmes. Colère, Politique. Réformes. Lois)
Femmes (Épouse de. Quinet Hermione) : 1869. Hermione Quinet [1821-1900], auteure de :
« Heureuse de me rendre utile aux travaux de mon mari [Edgar Quinet. 1803-1875] écrivant pour lui toute la journée dans une petite chambre au-dessus de la sienne, vers deux heures, j’entendais le bruit de ses pas ; c’était le signal de la réunion. Puis, après la visite des amis, la promenade, on se retrouvait seuls, au coin du feu. […]
Maint disciple fidèle enviait celle qui entendait chaque soir dans l’intimité ces paroles qui ne retentissaient plus devant l’auditoire du Collège de France, ni à la tribune. Ah ! du moins, elle les conservait religieusement. Comme l’abeille qui dépose le miel des fleurs dans l’alvéole, chaque jour, la compagne de l’exil renfermait dans une page intime les pensées recueillies dans les entretiens du maître chéri. Depuis 17 ans, j’amasse pieusement ces pensées, pour les restituer un jour aux amis lointains, surtout pour en nourrir éternellement mon âme. Si je n’ai pu conserver à ces entretiens leur forme, les mots textuels, du moins suis-je sûre d’en avoir gardé le véritable esprit, l’inspiration. […]
Renfermant mon horizon dans la pensée et les travaux de mon mari, l’exil ne me paraissait nullement comme une épreuve ; la vie n’était pas une science, mais une félicité. […]
Je n’étais nullement pressée de voir terminer une œuvre à qui nous devions tant de nobles illusions à défaut de bonheur public. Assez de luttes et d’âpres pensées venaient arracher l’auteur à cet abri de paix. Mon humble tâche consistait à mettre au net les chapitres achevés, et quand j’avais rempli chaque matin de mon écriture une vingtaine de pages, mon esprit et mon cœur étaient pleins de délices ; je me réjouissais en songeant que le lendemain serait un jour semblable. […]
Cette vie active et idéale était mon bonheur. Marchant sur les traces du guide, le disciple glanait les épis qu’on lui abandonnait. Une tâche chérie lui était réservée. Le maître lui demandait son appréciation sur chacun des livres dans des notes critiques. […]
Aux fonctions de critique et de secrétaire, se joignent celle de copiste. Vivant si loin de l’imprimerie, ne recevant qu’une seule épreuve ou deux tout au plus, l’auteur est tenu d’envoyer un manuscrit irréprochable. [...]
En prévision de la perte d’un manuscrit envoyé à Paris, il faut, le plus souvent, double copie. Si on s’amusait à additionner les milliers de pages recopiées depuis seize ans pour chacun des vingt ouvrages publiés en exil, on arriverait à consommation formidable de bouteilles d’encre et de rames de papier, ou plutôt de ballots. […]
Je reçus une lettre où l’on me demandait une biographie d’Edgar Quinet, des notes sur ses ouvrages ; on préférait s’adresser à moi, sachant qu’il éprouvait une grande répugnance à parler de lui-même. Dans la situation faite aux proscrits, j’ai cru qu’il m’était permis de résumer les livres et la vie de mon mari. Vraiment, il est trop dur de brimer toujours son cœur et sa pensée. Voilà pourquoi aujourd’hui encore j’écris ces pages, comme si elles ne paraissaient pas de mon vivant. L’exil n’est-il pas frère de la mort ? […]
Les œuvres complètes de mon mari étaient enfin réimprimées. Je les avais maintenant sous les yeux, rangés sur ma petite table ; c’était ma bibliothèque à moi, mes auteurs favoris, le trésor et l’ornement de mon sanctuaire. Aujourd’hui encore, en les regardant, une pensée m’attriste ; la dirais-je à haute voix ? (même nos bienveillants amis vont sourire) ‘O mes livres chéris ! que ne puis-je vous emporter avec moi au-delà de cette vie !’ » 455
Femmes (Épouse de. Reagan Nancy) : 1990. Nancy Reagan [1921-1989], auteure de :
« Ronnie est un homme affable et sociable qui a plaisir à se trouver avec des gens mais, contrairement à la plupart d’entre nous, leur compagnie ou leur approbation ne lui sont pas indispensables. Comme il me l’a dit lui-même, il semble n’avoir besoin que d’une personne : moi. » 456
Femmes (Épouse de. Régnier de Marie) : (janvier) 2003. Je lis dans le Journal en public de Maurice Nadeau concernant l’épouse de Henri de Régnier [1864-1936], que celle-ci, Marie de Régnier [1875-1963] avait, après sa mort, déposé à la Bibliothèque Nationale sept Carnets de son mari « qu’il n’avait jamais eu l’intention de publier. » La suite :
« Mais la veuve, les avait même un peu caviardés, obligée qu’elle était de céder au chantage du secrétaire de Pierre Louÿs [1870-1925], détenteur après la mort de son patron d’une correspondance […] révélée il y a quelques mois. Marie de Régnier ne tenait pas à ce qu’on sache comment, à peine mariée, vendue en somme par son père, le poète et joueur malheureux José Maria de Heredia, au plus offrant, elle devint la maîtresse, photos à l’appui, dudit Pierre Louÿs et comment elle s’était fait faire par lui en enfant [grossièreté respectée] dont Henri de Régnier assurait la paternité. » 457 (Cf. Femmes. Veuves)
Femmes (Épouse de. Rocard Michèle) : 1987. Michèle Rocard écrit dans un livre où, à 45 ans, elle raconte sa vie en ce qu’elle est notamment liée à celle de son mari Michel Rocard [1930-2016] et de leurs deux enfants, auteure de :
« Mes opinions politiques ne sont pas un mystère ; elles sont ce que me dicte ma totale solidarité avec Michel. »
- Elle intitule aussi l’un chapitre de son livre :
« Le plus important des deux est bien celui qu’on pense ». 458 Pour justifier qui ? Pour justifier quoi ? Pour [se] protéger [de] qui ? Pour [se] protéger [de] quoi ?
Femmes (Épouse de. Roland Jeanne-Marie) : 1793. Concernant Jeanne-Marie Roland [1754-1793], le comte Beugnot [1761-1835] écrivit dans ses Mémoires :
« Elle me disait, en me parlant de l’union des cœurs vertueux, en vantant l’énergie qu’elle inspire : ‘La froideur des Français m’étonne. Si j’avais été libre et qu’on eût conduit mon mari au supplice, je me serais poignardée aux pieds de l’échafaud ; et je suis persuadée que, quand Roland apprendre ma mort, il se percera le cœur’. Elle ne se trompait pas. »
- Note : Jeanne-Marie Roland fut guillotinée le 8 novembre 1793 ; son mari, alors en liberté près de Rouen, se suicida le 10 novembre. 459 (Cf. Histoire. Révolution française. Roland Madame)
Femmes (Épouse de. Rolland Maria) : Maria Koudatcheva [1895-1985], seconde épouse de Romain Rolland [1866-1944] - le mariage eut lieu en 1934 - fut, selon Victor Serge [1890-1947], une agente du Guépéou. 460
* Ajout. 1er septembre 2016. On peut lire, la concernant, une notice biographique circonstanciée dans l’édition établie par Jean Lacoste du Journal de Vézelay. 1938-1944 de Romain Rolland. 461
Femmes (Épouse de. Roosevelt Eleanor) : 2014. Eleanor Roosevelt [1884-1962], au terme de sa vie, auteure de :
« Tous les êtres humains ont des failles, tous les êtres humains ont des besoins, des tentations, des émotions. Les hommes et les femmes qui vivent de longues années côte à côte apprennent à connaître leurs faiblesses respectives, mais aussi ce qui les rend dignes de respect et d’admiration. […]
Il [Franklin Delano Roosevelt] aurait pu être plus heureux avec une épouse dépourvue de sens critique. Ce que je n’ai jamais été capable d’être, il lui fallut le trouver chez d’autres… »
Terrible critique de l’homme Roosevelt. 462 (Cf. Femmes. Mères. Remarquables. Roosevelt Eleanor)
Femmes. Épouse de. Tatiana Roy :
Femmes (Épouse de. Roy Tatiana) (1) : 1990. Françoise Verny [1928-2004], dans Le plus beau métier du monde, concernant Tatiana Roy [?-2012], épouse de Jules Roy [1907-2000], écrit :
« Tania, d’origine russe [née en Bulgarie de parents émigrés russes] mère de deux enfants quitte son métier et sa famille pour se vouer à l’écrivain. […]
Devenue son épouse et sa collaboratrice, elle accepte de mener une vie quasi conventuelle en sa compagnie pendant les deux années, de 1966 à 1975, qu’il sacrifie à la saga algérienne, Les chevaux du soleil.
Elle lui offre sa présence, sa compétence… et son sourire… indispensable à ce mélancolique. […] »
N.B. Je découvre qu’elle-même a écrit des poèmes, un roman, un récit et traduit plusieurs romanciers et poètes russes (dont Ossip Mandelstam [1891-1938]). (Cf. Femmes. Écrivaines)
Femmes (Épouse de. Roy Tatiana) (2) : 2000. Présentation de Tatania Roy [?- 2012], par « les éditeurs » de son livre Bonheurs quotidiens [2000. Éditions Tirésias] :
« Être l'épouse d'un grand écrivain est une situation à la fois terrible et merveilleuse, tel devrait être notre avis, certes sommaire, mais Tatiana Roy, toute en finesse, avec malice et un immense talent, nous livre, jour après jour, ses relations jamais atones avec Jules Roy et nous irradie cette drôle d'aventure. Elle nous narre ses émois, ses peurs à rassurer, ses allégresses à partager l'ombre et la lumière de ‘son’ Julius ; alors l'écriture devient comme une empreinte à cette vie si peu commune. Elle nous dit sans fard, avec une vraie nudité, cruelle et pourtant si belle, non exhibitionniste, ses regrets de femme de lettres, parfois son calvaire de femme sensible, sensuelle, se sentant abandonnée, mais toujours chantant son amour pour celui qu'elle nomme ‘son grand écrivain de mari’. Avec elle, nous traversons sa première rencontre, un peu rude, et avec elle, nous sommes désarçonnés de l'accueil qui lui est fait, à la limite de la maniaquerie, elle si nonchalante. De page en page, elle va nous apprendre à aimer cet homme, à prendre conscience de son œuvre, de sa sensibilité et de sa place dans l'histoire de la littérature française, de cette fin du XXe siècle. » (Cf. Femmes. Écrivaines)
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Femmes (Épouse de. Ruiz Raoul. Valeria Sarmiento) : Valeria Sarmiento [1941-2011], auteure de :
« J’ai monté autour de 70 films de Raoul (sur 120), plus de la moitié. Pour Raoul, c’était beaucoup plus facile de faire le montage avec moi, parce que, le soir, dès fois, il se rappelait des choses : il me disait : ‘Fais ça, ça, ça, ça, ça…’. Je pouvais arriver tôt dans la table de montage et changer beaucoup de choses. Donc c’était très commode pour lui de m’avoir à côté (rires) pour faire le montage. Mais c’est comme ça… c’était notre échange. Il écrivait le scénario pour moi ou on écrivait ensemble le scénario et je faisais le montage de ce film.…
Je suis réalisatrice et monteuse. J’essayais toujours de faire mes films aussi à côté. Donc, c’était me laisser une espèce de parcelle de liberté. Si j’avais un tournage, je partais. S’il avait un tournage, il partait. Mais toujours, c’était des contacts par téléphone, tous, tous, tous les jours. Et on essayait toujours de se voir, même pendant un tournage, s’échapper un week-end…Nous avons passé ensemble plus de 40 années, 42… » 463
* Ajout. 4 mai 2016. (mai) 2016. Dans Le Monde Diplomatique une quasi pleine page est consacrée à Raoul Ruiz : aucune référence n’est faite à Valeria Sarmiento. Et on l’on peut même lire :
« […] Ruiz restera celui qui s’est débrouillé, pendant toute son existence, pour parvenir à faire du cinéma tout le temps. » 464 (Cf. Culture. Cinéma)
Femmes (Épouse de. Sarraute Nathalie) : 1987. Nathalie Sarraute [1900-1999], dans Nathalie Sarraute, qui êtes-vous ? auteure de :
« Raymond [1902-1985], son mari, avocat] […] « a joué un rôle immense dans ma formation littéraire. […]
L’entente était complète dans ce domaine-là [artistique, littéraire] qui pour moi est essentiel. » 465 (Cf. Justice. Avocat)
Femmes (Épouse de. Sinatra Barbara) : 2015. Gloria Steinem, dans Ma vie sur la route. Mémoires d’une icône féministe, écrit :
« […] Enfin paraît Barbara Sinatra, une ancienne show-girl de Las Vegas, qui a été l’épouse de l’un des Marx Brothers. C’est une présence calme et royale. […] Sinatra vient d’arriver, un verre à la main. Et il a l’air très … Franck Sinatra [1915-1998].
Sous mes yeux, cette femme altière se transforme en geisha pour lui servir de la dinde. » 466 (Cf. Proxénétisme. Las Vegas. Proxénètes. Sinatra Franck)
Femmes (Épouse de. Soljenitsyne Natalia) : 1940. 1956. Mariage d’Alexandre Soljenitsyne [1918-2008] et de Natalia Alexeïevna Rechetovskaïa [1919-?], le 27 avril 1940. Le 7 juillet 1945, son mari ayant été condamné à huit ans de prison pour activités ‘contre-révolutionnaires’, elle est renvoyée en 1948 de l’Université de Moscou, et doit divorcer en 1952 en tant qu’épouse d’un ‘ennemi du peuple’ afin de retrouver un emploi. Alexandre Soljenitsyne, ayant été officiellement ‘réhabilité’ en 1956, il et elle se remarieront le 2 février 1957. En 1972, ils divorceront à nouveau.
- Je lis dans Rue du prolétaire rouge [1978] de Nina et Jean Kéhayan, qui vivaient alors à Moscou lors de la dénonciation de Soljenitsyne :
« Pendant des semaines, tout ce que l’Union soviétique comptait de journaux, de stations de radio et de télévision s’est mobilisé pour faire la preuve de la malfaisance d’un homme. […] L’agence de presse Novosti retrouva même sa première femme et lui tint la plume pour la rédaction de ses mémoires. […] La mobilisation était totale. […] » 467 (Cf. Histoire)
Femmes (Épouse. Stendhal) : (19 novembre) 1805. Stendhal [1783-1842] écrit à sa sœur Pauline [Beyle. 1786-1857] :
« […] Dans ce siècle-ci, où toutes les distinctions sont tombées, l’argent fait tout. Toute femme unie à un mari qui a 15.000 francs de rentes est une femme agréable ; si le mari en a vingt, elle est charmante ; elle devient vraiment intéressante si 25.000 francs de rente lui donnent les moyens de donner des thés et des dîners fréquents. »
Femmes (Épouse de. Tirole Nathalie) : (mars) 2017. Nathalie Tirole déclara en Suède à un journaliste après l’attribution à son mari, Jean Tirole, en 2914, du prix Nobel de sciences économiques :
« J’ai beaucoup investi dans mon mari. Là, c’est le retour sur investissement. »
Et Bernard Cassen du Monde Diplomatique, qui cite cette phrase, poursuit :
« On a connu des visions plus poétiques des relations de couple. Madame donnait ainsi raison à Karl Marx [1818-1883] : l’auteur, avec Friedrich Engels [1820-1895], du Manifeste communiste [1848] disait de la bourgeoisie qu’elle avait noyé toute sentimentalité dans ‘les eaux glacées du calcul égoïste’. » 468 (Cf. Hommes. « Modestes », Famille. Couple, Économie. Capitalisme. Calcul)
Femmes. Épouse de. Marie de Tocqueville :
Femmes (Épouse de. Tocqueville Marie de) (1) : (27 septembre) 1843. Alexis de Tocqueville [1805-1859] écrit à Louis de Kergorlay [1804-1880], l’un de ses meilleurs amis, concernant son épouse, Marie, [1799-1864] [née sous le nom de Marie Mottley]
qu’il « a trouvé dans un état d’exaspération véritablement désespérant » :
« […] Écris nous souvent à moi et à Marie à laquelle tes lettres font du bien. Tu es le seul homme qui ait quelque influence sur elle. Encore, est-ce limité. Car elle a un de ces esprits qui ne cèdent que par l’effet de leur propre volonté et qui ne puisent guère qu’en eux seuls les principes et les motifs de cette volonté. » 469
Quel hommage !
Femmes (Épouse de. Tocqueville Marie de) (2) : 1843. Marie de Tocqueville [1799-1864], souvent ‘trompée’ par son mari, bouleversée de ses infidélités [« Le moindre écart de ma part lui parait le dernier et le plus affreux des malheurs », écrit-il], Louis de Kergorlay [1804-1880] accepta de jouer le rôle d’intermédiaire entre eux deux. Il avait tenté, le 30 août 1843, de lui prêcher l’indulgence, sur le fondement de cet argument :
« Je vous dirais sans hésitation que vous confondez toujours deux choses, l’infidélité des mauvaises habitudes et l’infidélité du cœur. Vous raisonnez sur les mœurs des hommes avec les sensations d’une femme. » 470 (Cf. Êtres humains. Vie-dite-privée, Femmes. « Trompées », Relations entre êtres humains. Indulgence, Politique. État, Lois. Mœurs. Morale, Patriarcat, Tocqueville Alexis de)
Femmes (Épouse de. Tocqueville Marie de) (3) : (18 septembre) 2023. Je lis concernant Marie de Tocqueville [1799-1864], sur Wikipédia :
« Elle est tout au long de sa vie un soutien fidèle d'Alexis de Tocqueville, avec lequel elle partage une grande complicité. Au moment de la Révolution de 1848, il lui rend ainsi hommage : ‘Je trouvais dans ma maison l'appui, si rare et si précieux en temps de révolution, d'une femme dévouée, qu'un esprit pénétrant et ferme, et une âme naturellement haute devaient tenir sans effort au courant de toutes les situations, et au-dessus de tous les revers.’ » (Cf. Femmes. Maison)
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Femmes. Épouse de. Sophie Tolstoï :
Femmes (Épouse de. Tolstoï Sophie) (1) : 1980. Il aura fallu, en France, attendre 1980 pour la publication du Journal intime de Sophie Tolstoï [1844-1919], pour enfin connaître cette femme et détruire les mensongères accusations dont elle a été, toute sa vie et bien après sa mort, l’objet. Soit environ un siècle. Le prix à payer pour que soient connues les femmes dont la vie détruise le mythe des ‘grands hommes’ ? 471 (Cf. Hommes. « Grands », Penser. Mythe)
Femmes (Épouse de. Tolstoï Sophie) (2) : 1994. Je lis dans Les passions d’Henri Guillemin [1903-1992] :
« Le 28 octobre 1910, Tolstoï [1828-1910] accomplit l’acte qui lui a posé problème depuis près de trente ans [quitter après 48 ans de vie conjugale, son épouse, avoir abandonné sa résidence d’Iasnaïa Poliona, et mourir dans une petite gare de la ligne Moscou-Rostov]. Non seulement sa femme Sophie ne l’a pas suivi dans son évolution morale, mais […], »
Mais, pourquoi eut-il fallu qu’elle le « suive », elle qu’il rejetait ? 472 (Cf. Histoire. Historiographie. Patriarcale)
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Femmes (Épouse de. Triolet Elsa) : (autour de 1960) Elsa Triolet [1896-1970] écrit à Louis Aragon [1897-1982] :
« Il n’est pas facile de te parler. Tu sembles oublier que nous vivons l’épilogue de notre vie, qu’ensuite il n’y aura plus rien à dire et que l’index lui-même d’autres le liront - pas nous.
Je te reproche de vivre depuis trente-cinq ans comme si tu avais à courir pour éteindre un feu. Dans ta course, il ne faut surtout pas te déranger, ni te devancer, ni t’emboîter le pas, ni te suivre - quel que soit l’ouvrage - aussi bien couper des branches sèches, il ne faut surtout pas s’aviser de faire quoi que ce soit avec toi, ensemble. Cette dernière entreprise est bien ce que j’avais vécu de plus affreusement triste. Tu es là à trembler devant mes initiatives, jamais tu ne discutes, tu ne fais que crier ou tu ‘prends sur toi’. Le plaisir normal de faire quelque chose ensemble, tu ne le connais pas. Un mot anodin à ce sujet et tu te mets à m’expliquer la montagne de choses que tu as à faire. Comme au téléphone, tu racontes toutes tes activités, à n’importe qui, pour expliquer que tu ne peux pas voir ce quelqu’un justement maintenant. En somme, rien de changé depuis l’exposition anticoloniale.
Pourtant, il serait peut-être aussi urgent de parfois nous rencontrer. Il nous reste extrêmement peu de temps, et tu le sais mieux que quiconque. Mon Dieu, ce que la sérénité me manque, toute une vie comme dans la voiture où je ne peux jamais te dire ‘regarde ! ’ puisque toujours tu lis ou tu écris, et qu’il ne faut pas te déranger.
J’étouffe de toutes les choses pas dites, sans importance, mais qui auraient rendu la vie simple, sans interdits. Avoir constamment à tourner la langue sept fois avant d’oser dire quelque chose, de peur de provoquer un cyclone - et lorsque cela m’échappe, cela ne rate jamais ! J’y ai droit.
Pourquoi je te le dis ? Pour rien. Comme on crie, bien que cela ne soulage pas. La solitude n’est pas le grand thème de mes livres, elle l’est - de ma vie. J’y suis habituée, je m’y plais après tout. À l’heure qu’il est, le contraire me dérangerait. Ce que je veux ? Rien. Le dire. Que tu t’en rendes compte. Mais j’ai déjà essayé, je sais que c’est impossible. Et si tu me dis encore une fois combien juste maintenant tu tiens tout à bout de bras - je casse tout dans la maison ! Je ne mendie pas, rien, ni ton temps, ni ton assistance, ce que je ne supporte pas c’est la manière dont tu te tiens sur la défensive, les barbelés et les fossés. Ma peine te dérange, il ne faut pas que j’aie mal, juste quand tu as tant à faire. Moi aussi je prends sur moi, et même je ne fais que cela. À en éclater, à sauter au plafond. Même ma mort, c’est à toi que cela arriverait.
Et puis - zut ! Je suppose que quand on n’a pas de larmes, il vous faut une autre soupape. Allons mettons que ce que je ressens soit pathologique, et consolons-nous avec ça. Autrement tu vas encore me sortir que ‘tu as encore commis un péché…’ Et si c’était vrai ? Un péché contre un semblant de bonheur. Je te rappelle seulement l’heure : nous en sommes à moins cinq. Ne me dis pas à moi six et demi, parce que c’est la même chose.
Donc il ne s'agit pas de faire un énième petit pas et c'est bien pour ça que je pense que nous pouvons le faire et le réussir. Il s'agit de construire une transformation en profondeur qui va nous amener les uns et les autres à changer les réflexes, les habitudes et je crois que c'est ce que vous attendez de nous et au fond de vous-mêmes. […] Ceci pour vous donner les jalons et les précisions mais au-delà de ce sujet, pour vous dire que ce défi, et je sais que vous n’êtes pas ici à convaincre, est un des défis essentiels pour notre nation. D’abord, parce que c’est ce qu’attendent nos concitoyens de nous. » 473 (Cf. Femmes. « Féminin », Hommes. « Intellectuels ». Aragon Louis, Penser. Expliquer)
Femmes. Épouse de. Natalia Ivanova Trotsky :
Femmes (Épouse de. Trotsky. Natalia Ivanova) (1) : (janvier) 1942. Deux ans après l’assassinat de Léon Trotsky, le 21 août 1940, Victor Serge [1890-1947] rencontre Natalia Ivanovna [1882-1962], son épouse, dorénavant veuve :
« Pauvre femme, toute menue, vêtue de laine grise dont la souffrance a ravagé le visage. Elle semble tout le temps sur le point d’éclater en sanglots, mais les sanglots même de sont éteints, elle vit ainsi - ombre. Elle a un très bon regard, on la sent très droite et très bonne. »
Puis, il évoque des désaccords politiques entre eux et écrit :
« Nous aurions trop à répondre et il est évident que, fidèle à la mémoire du Vieux (Trotsky) jusque dans l’erreur, cela ne servirait qu’à la peiner. […] » Il conclut enfin :
« Nous nous quittons amicalement, sans pouvoir conclure. Nous avons passé une triste heure de crépuscule à discuter avec l’ombre inquiétante du Vieux. » 474 (Cf. Corps. Visage, Femmes. Veuves)
Femmes (Épouse de. Trotsky Natalia Ivanova) (2) : 1942. Dans les mêmes Carnets de Victor Serge [1890-1947], je lis plus loin l’appréciation qu’Alice Rühle [1894-1943], épouse d‘Otto Rühle [1874-1943], psychanalyste Adlérienne, écrivaine et militante féministe porte sur Natalia Ivanovna, l’épouse de Trotsky [1882-1962 : à savoir qu’elle lui « trouve meilleure mine maintenant que du vivant de Vieux » mais aussi « qu’elle était totalement inhibée par la puissante personnalité du Vieux. Silencieuse, effacée, n’intervenant jamais en rien… Elle est beaucoup plus vivante aujourd’hui. […] » 475 (Cf. Femmes. Veuves)
Femmes (Épouse de. Trotsky Natalia Ivanova) (3) : (18 mai) 1949. Une lettre de Cornelius Castoriadis [1922-1997] que celui-ci adressa à Natalia Ivanovna [1882-1962] dévoile son rôle politique et / ou la déférence qui serait due à la-veuve-du-grand-homme :
« Le courage moral et la clairvoyance avec lesquels vous avez pris plusieurs fois position contre l’opportunisme et la direction actuelle de la IVème internationale (Trotskyste) nous font attribuer une importance exceptionnelle à vos appréciations et nous permettent d’espérer que nous aurons votre soutien dans notre lutte (celle de Socialisme ou Barbarie). » 476
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Femmes (Épouse de. Trump Melania) : (16 décembre) 2018. Donald Trump, à la Maison Blanche, félicité Melania « notre formidable première dame » pour avoir « travaillé si dur » à l’installation des décorations de Noël. […]. »
« Bienvenue à la Maison-Blanche, passez une bonne soirée. Joyeux Noël, bonne année et bonne santé », a-t-elle, à sa ensuite, pour sa part, déclaré. 477 (Cf. Femmes. Silence, Hommes. « Politiques »)
Femmes (Épouse de. Vaux Clotilde de) : Lu sur Wikipédia :
« […] Clotilde de Vaux [1815-1848] rencontre chez ses parents Amédée de Vaux, un jeune homme désargenté de la région qui a été recommandé à son père pour l'aider à la perception. La jeune femme répond favorablement aux avances du jeune homme, entre autres pour échapper au foyer paternel. Celui-ci fait alors sa demande en mariage, qui est acceptée à contrecœur par les parents de Clotilde. Après le mariage qui aura lieu le 28 septembre 1835, Amédée de Vaux récupère l’emploi de son beau-père à la perception, et les parents de Clotilde vont habiter Paris. Clotilde demeure alors à la perception dont son mari a maintenant la charge. Quatre ans plus tard, en 1839, on découvre que son mari est un voleur et un faussaire, qui a trafiqué les livres de comptes, pour payer des dettes de jeu. Ce dernier tente de mettre le feu à la perception et s'enfuit en Belgique. La vie de Clotilde est brisée : elle ne peut divorcer, elle n’a pas de ressources, pas de métier... Elle revient vivre chez ses parents à Paris, et envisage d’écrire pour gagner sa vie. Mais en attendant, elle dépend de la maigre pension et de l'avarice de son père. […] » (Cf. Sociologie. Comte Auguste)
Femmes (Épouse de. Verlaine Mathilde) : 1951. Paul Léautaud [1872-1956], dans ses Entretiens avec Robert Mallet [1915-2002], concernant Mathilde Verlaine [sous le nom de Mathilde Meauté. [1853-?], épouse de Paul Verlaine. 1844-1896], auteur de :
« C’est très joli d’être la femme d’un grand poète, mais d’être celle d’un ivrogne qui pourrait vous donner un coup de couteau, tout de même, c’est à considérer ! Il y a des gens qui sont portés à dire que, quand on est l’épouse d’un grand homme, il faut tout supporter avec lui. Ce sont ceux qui ne vivent pas avec lui ! » 478
- Les Mémoires de ma vie présentés comme signés par Ex-Madame Paul Verlaine ont été réédités en 2014. [Éditions Champ Vallon. 256p.] (Cf. Famille. Couple, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Femmes (Épouse de. Wilde Constance) : 1985. Lire la concernant, le livre d’Anne Clark Amor, Madame Oscar Wilde. 479
Un livre documenté, respectueux de ce que fut la vie de Constance Mary Llyod [1858-1898], épouse d’Oscar Wilde [1854-1900], mais dont malheureusement, quelques (rares) références masquent mal des partis-pris non justifiés. Trois exemples de phrases qui m’ont mises mal à l’aise :
- (Concernant la sortie de la prison d’Oscar Wilde) :
« Le jour suivant, peu après 6 heures du matin, il fut remis en liberté, tandis qu’à ce moment précis Constance commettait une erreur très grave. Ce qu’elle aurait dû faire de toute évidence, c’était d’attendre son mari à la porte de la prison pour le suivre dans son exil. […] » (p.269)
- « Vis à vis de ses deux fils, elle a joué un rôle capital. Toutefois, elle n’a jamais égalé son remarquable époux [...] » (p.293)
- (Dernière phrase du livre) :
« Certes, elle aurait souhaité éviter, dans la mesure du possible, ses innombrables motifs de chagrin, mais jamais au détriment de sa vive et durable passion (comprendre : son mari) ; son rôle essentiel tout au long de l’existence, ne fut-il pas tout simplement d’être madame Oscar Wilde ? » (p.299)
Femmes (Épouse de. Woolf Virginia) : (28 mars) 1941. Lettre de Virginia Woolf [1882-1941] à son mari, Leonard Woolf [1880-1969], écrite avant sa décision de se suicider :
« Mon chéri, J’ai la certitude que je vais devenir folle à nouveau : je sens que nous ne pourrons pas supporter une nouvelle fois l’une de ces horribles périodes. Et je sens que je ne m’en remettrai pas cette fois-ci. Je commence à entendre des voix et je ne peux pas me concentrer.
Alors, je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m’as donné le plus grand bonheur possible. Tu as été pour moi ce que personne d’autre n’aurait pu être. Je ne crois pas que deux êtres eussent pu être plus heureux que nous jusqu’à l’arrivée de cette affreuse maladie. Je ne peux plus lutter davantage, je sais que je gâche ta vie, que sans moi tu pourrais travailler. Et tu travailleras, je le sais.
Vois-tu, je ne peux même pas écrire cette lettre correctement. Je ne peux pas lire. Ce que je veux dire, c’est que je te dois tout le bonheur de ma vie. Tu t’es montré d’une patience absolue avec moi et d’une incroyable bonté. Je tiens à dire cela - tout le monde le sait. Si quelqu'un avait pu me sauver, cela aurait été toi. Je ne sais plus rien si ce n'est la certitude de ta bonté. Je ne peux pas continuer à gâcher ta vie plus longtemps. Je ne pense pas que deux personnes auraient pu être plus heureuses que nous l'avons été.
Si quelqu’un avait pu me sauver, cela aurait été toi. Je ne sais plus rien si ce n’est la certitude de ta bonté. Je ne peux pas continuer à gâcher ta vie plus longtemps. » 480
* Ajout. 25 octobre 2017. (avril) 1941. Lu cette analyse d’Anaïs Nin [1903-1977], après qu’elle eut, dans son Journal, reproduit une partie de cette lettre de Virginia Woolf :
« Étonnamment direct et simple de la part d’un écrivain qui a exploré toutes les ambiguïtés de la langue anglaise, dont l’écriture était si abstraite et labyrinthique. Simple, direct, comme toute vraie souffrance. C’était la première fois qu’elle s’exprimait comme un être humain. » 481
Femmes (Épouse de. Zay Madeleine) : (15 août) 1942. Jean Zay [1905-assassiné le 20 juin 1944], en prison, dans une lettre à son épouse, Madeleine [1906-1991], lui écrit :
« Le temps ne me pèse plus et me devient à peine sensible. J’attends désormais sans aucune fièvre. Et cet extraordinaire miracle, c’est toi qui l’as réalisé, mon petit amour bienaimé. C’est à toi que je le dois tout entier, à toi et aux filles, c’est à dire deux fois à toi. C’est à toi, à ton amour, à ton sourire, à l’apaisement que tu me donnes de mille manières, à toutes les minutes, même quand tu es éloignée, que je dois tout mon courage, toute ma certitude. C’est à toi que je dois d’avoir gagné - et définitivement - la rude bataille que je livre depuis deux ans. Sans toi, que serais-je devenu ? Avec toi, que pourrais-je craindre ? Tu es toute ma force, toute ma vie. Je le pense à chaque instant et particulièrement ce soir. Et je m’en aperçois sans cesse, bien que je ne te le dise pas souvent. […] » 482 (Cf. Êtres humains. Soi, Famille. Couple, Justice. Grâce. Zay Jean, Politique. Prison)
Par ordre chronologique. Femmes. Épouse de. Alexandrine Zola :
Femmes (Épouse de. Zola Alexandrine) (1) : (8 mars) 1894. Lu dans l’introduction biographique du Tome VIII [1893-1897] de la correspondance d’Émile Zola :
« Le 9 mars 1894, Zola [Émile. 1840-1902] écrit à son correspondant Hollandais Jacques van Santen Kolff [1848-1896] : ‘Je viens de traverser une longue crise de souffrances physiques et morales’. Il n’ajoute bien sûr aucune précision, mais il est permis de penser qu’à ce moment-là les choses (sic) se sont apaisées rue de Bruxelles et qu’Alexandrine a fini par accepter la liaison de son mari. L’atmosphère (sic) demeure instable sans doute, mais à force d’usure, l’épouse légitime a cédé. » 483 (Cf. Famille. Polygamie, Patriarcat. Pères. Zola Émile)
N.B. Si l’épouse est « légitime », la mère de ses deux enfants ne peut être qu’illégitime.
Du danger de reprendre des termes sans en peser la signification…
Femmes (Épouse de. Zola Alexandrine) (2) : (17 mars) 1899. Alexandrine Zola [1839-1925], écrit à son mari Émile Zola [1840-1902] qui lui avait fait envoyer des fleurs à l’occasion de son anniversaire :
« Ce 17, jour de fête, et malgré ta tendre attention, est un véritable jour de deuil ; je puis le mettre parmi ceux qui m’ont été les plus douloureux, dans ces dernières années, car, sur ces dernières années de vie commune, l’on doit en retrancher une dizaine d’un calvaire affreux qui ne cessera qu’avec moi. Aujourd’hui, tout ce flot de chagrin passé, devant la solitude de ma vie, me remonter, et c’est dans une souffrance des plus amères que je passe cette journée, au milieu des fleurs qui ne m’ont pas été aménagées […] J’étais près de toi, lorsque la 34ème année s’est achevée, le 28 décembre, et ni l’un ni l’autre, nous n’en avons parlé, et j’ai rentré encore une fois mes larmes et mes soupirs désespérés, n’ayant pas encore compris, comment ce bonheur que je rêvais pour nos vieux jours avaient pu ainsi m’échapper comme dans un coup de foudre. » 484 Une terrible vérité, une douleur, un drame, des illusions… ; une dignité ? (Cf. Femmes. Fleurs. Pleurs. « Trompées »)
Femmes (Épouse de. Zola Alexandrine) (3) : (14 novembre) 1899. Alexandrine Zola [1839-1925], écrivant à son mari Émile Zola [1840-1902] le dénomme « le génie du siècle et le brave entre tous. » 485
Femmes (Épouse de. Zola Alexandrine) (4) : 1980. Je lis dans les notes du Tome II de la Correspondance d’Émile Zola :
« Eleonore-Alexandrine Meley, [1839-1925] qui se faisait appeler Gabrielle et qui reprendra son prénom d’Alexandrine. Elle épousera Zola [1840-1902] le 31 mai 1870. Dans l’édition qu’elle préparera pour Fasquelle, madame Zola fit subir aux textes des lettres de son mari à Roux des corrections révélatrices de sa psychologie. Elle remplaça toutes les mentions de Gabrielle (ici, par exemple : ‘Tu as le bonjour de ma mère et de Gabrielle’) par « ma femme ». Par ailleurs, elle supprima toutes les allusions que faisait son époux à Marie, la jeune femme avec laquelle vivait Roux [Marius. 1870-1936]. Dans son travail d‘‘éditrice’, Mme Zola se montre aussi très soucieuse du ‘cant’ [Qu’en dira-t-on ?] ; elle rejette le prénom qu’elle portait au temps de sa jeunesse bohème, lorsqu’elle fréquentait des peintres et connut Zola ; elle fait disparaître toute allusion à une union illégitime (sic). Elle eut très tôt, dès qu’elle eut épousé le romancier, ce souci de respectabilité. C’est ce qui lui inspire probablement les remarques, parfois acrimonieuses, qu’elle fait dans ses lettres sur Marie et aussi pour les mêmes raisons, sur la maîtresse de Cézanne. »
L’absence ici de toute référence à son mari bigame - et non pas « infidèle » comme je l’ai lu - que Zola longtemps lui cacha et à ses deux enfants, relève telle aussi de la « psychologie » ? 486 (Cf. Femmes. Prénoms, Patriarcat. Pères. Zola Émile)
Femmes (Épouse de. Zola Alexandrine) (5) : 1997. Je ne peux que renvoyer au livre passionnant, précis, rigoureux, juste d‘Évelyne Bloch-Dano, Madame Zola. [1839-1925]
Trois remarques critiques … importantes… : l’emploi des termes d’« inquisitrice », de « victime agressive » (p.244) et de « veuve abusive » (p.302). » 487 (Cf. Homme. Égoïste)
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V. Femmes (Journalistes) :
Femmes. Journalistes :
Femmes (Journalistes) (1) : Une journaliste de retour d’enquête :
« Encore une fois, j'ai rencontré des femmes remarquables. »
Femmes (Journalistes) (2) : 1994. Françoise Basch [1930-2023], dans Victor Basch [1863. 10 janvier 1944]. De l’affaire Dreyfus au crime de la milice, concernant le procès de Rennes, auteure de :
« Ce lundi matin 7 août [1898], la salle est plein comme le constate Victor Basch. L’évènement avait attiré une foule de journalistes de la presse locale, nationale et étrangère. […] On remarque les ‘reporteresses’ du quotidien féministe La Fronde. Leurs confères naturellement, ne les prennent guère au séreux et commentent les attraites de leurs « charmantes consoeurs’, ces ‘caillettes dreyfusistes’. [In : Colette Cosnier [1936-1016], Rennes [?]. p.60] » (Cf. Hommes. Journalistes, Justice. Procès Dreyfus Alfred, Langage. Féminisation du langage, Féminisme. Antiféminisme) 488
N.B. On ne dira assez l’importance de La Fronde. (Cf. Femmes. Journalistes. La Fronde)
Femmes (Journalistes) (3) : 2018. Entendu une ex-journaliste déclarer :
« J’ai douté de l’utilité du journalisme quand j’ai découvert que l’on ne pouvait pas s’exprimer librement. » (Penser. Liberté de la presse)
Par ordre alphabétique. Femmes. Journalistes :
Femmes (Journalistes. Adler Laure) : (26 septembre) 2017. Laure Adler, s’adressant à Anne Sylvestre [1934-2020], auteure de :
« Vous savez que c'est ringard de se dire féministe ? » 489 (Cf. Femmes. Remarquables. Sylvestre Anne)
Femmes. Journalistes. Caroline Broué :
Femmes (Journalistes. Broué Caroline) (1) : (4 août) 2019. Caroline Broué, responsable d’une émission de France Culture, consacrée à - et d’un grossier parti-pris négatif à l’encontre de Françoise Giroud [1916-2003] -, a été reprise par l’une de ses invitées, Sonia Mabrouk :
« Je n’aime pas qu’on déboulonne les statues » lui a-t-elle dit. 490 (Cf. Culture. Patriarcale, Femmes. Journalistes. Giroud Françoise. Saint-André Alix de)
Femmes (Journalistes. Broué Caroline) (2) : (1er février) 2020. Reprenant la présentation de « la Parisienne » telle que présentée par France Culture, Caroline Broué se l’approprie et déclare :
« ‘Timide, effrontée, coquette’ ça me va. » 491 (Cf. Femmes. Coquettes)
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Femmes (Journalistes. Caster Sylvie) : (1er avril) 1985. Sylvie Caster, venue de Charlie Hebdo, première femme permanente embauchée en 1985 au Canard Enchaîné (créé à la Libération) était en charge d’une rubrique intitulée : Calamity Caster (dont l’intitulé lui fut imposé). Elle témoigne :
« Il y a une femme qui écrit dans le Canard, et c’est une calamité. […] C’est évidemment intéressant, parce que c’est signaler ouvertement, et s’en rendre compte, qu’on a un problème avec les femmes. » 492
Il faut savoir qu’avant elle, les articles antérieurs signés Jeanne-la-Cane et Valentine de Coincoin étaient écrits par des journalistes hommes du Canard.
- Pour une analyse critique, lire le chapitre 28 intitulé :
« Une citadelle sans les femmes » du livre de Karl Laske et Laurent Valdiguié, Le vrai Canard. 493
Femmes (Journalistes. Fronde La) : Lire Wikipédia. En attendant…
Il faudrait publier tous (ou presque) les articles de La Fronde, par auteure et par thème.
Je pourrais, pour ma part, donner les photocopies des articles consacrés au travail (au sens très large du terme)
Femmes (Journalistes. Gesbert Patricia) : (27 juin) 2018. Sur France Culture, la si prudente, si consensuelle, Patricia Gesbert concernant les conséquences de « l’affaire Weinstein » pose à Annie Ernaux la question suivante :
« Est-ce qu’il n’y a pas un risque d’obsolescences des hommes » ?
- Puis évoquant l’avortement vécu par Annie Ernaux, elle le qualifie d’ « évènement intime ». 494 (Cf. Femmes. Avortements, Féminisme, Langage. Critique de mot : « Évènement », Patriarcat. Weinstein Harvey)
Par ordre chronologique. Femmes. Journalistes. Françoise Giroud :
Femmes (Journalistes. Giroud Françoise) (1) : 1980. Lu sous la plume de Michèle Manceaux [1933-2015] l’une des journalistes qui a travaillé avec Françoise Giroud [1916-2003] à L’Express [qu’elle quitte en tant que directrice de rédaction en 1974] :
« Les femmes que Françoise Giroud avait réunies n’étaient pas des féministes militantes mais d’instinct, elles visaient à se créer, à créer. On peut se demander si elle agissait ainsi dans l’intérêt des femmes ou dans l’intérêt du journal, mais les femmes du journal y trouvaient leur compte. Elles étaient propulsées plutôt que barrées. Comme on leur faisaient confiance, elles ne se méfiaient pas les unes des autres. Elles ne se jalousaient pas. Elles se racontaient leurs aventures et leurs soucis. Pas un mois où nous n’avions à résoudre collectivement un problème posé par un avortement (la pilule n’existait pas), par un divorce, un chèque sans provision, un déménagement à la cloche de bois, un enfant malade. Nous ne comptions pas sur les hommes. » 495 (Cf. Femmes. « Politiques ». Giroud Françoise. Solidarité. Sororité)
Femmes (Journalistes. Giroud Françoise) (2) : 1997. Lu dans La mémoire du cœur de Christine Ockrent, elle-même journaliste :
« […] On se préoccupe toujours moins de ce que pensent les femmes. À l’exception des vraies professionnelles, de celles qui sont passées entre les mains habiles de madame Giroud [1916-2003], ravissantes et malignes péronnelles lâchées dans le milieu journaliste pour y butiner à loisir. Elles y ont toutes fait carrière, continuant à briller de leurs feux et faisant des émules. » 496 (Cf. Femmes. « Politiques ». Giroud Françoise. Solidarité. Sororité)
Femmes (Journalistes. Giroud Françoise) (3) : 2003. Selon Françoise Giroud [1916-2003] concernant Pierre Mendès-France [1907-1982], « il n’existait pas de traces de misogynie chez cet homme. Il respectait les femmes et cela ne l’étonnait nullement de me voir m’intéresser à la politique. Le contraire lui aurait apparu anormal. » 497
- « Moi-je-en-politique » : la norme sur laquelle fonder un jugement ? (Cf. Femmes. « Politiques ». Giroud Françoise, Hommes. « Politiques ». Mendès-France Pierre)
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Femmes (Journalistes. Manceaux Michèle) : 1980. Michèle Manceaux [1933-2015], auteure, en 1980, concernant le traitement par les hommes des femmes journalistes en France :
« Sauf quelques cas isolés, promus au rang d’exception, c’est à dire d’alibis qui permettent d’autant mieux de refuser les autres, on se méfie des femmes. Leurs idées ne sont pas considérées comme politiques, surtout quand elles choquent, c’est à dire quand elles le sont. » 498 (Cf. Femmes. D’exception, Penser. Idées, Patriarcat)
Femmes. Journalistes. Christine Ockrent :
Femmes (Journalistes. Ockrent Christine) (1) : 1991. En conclusion d’une présentation de Clarence Thomas [juge à la Cour Suprême des États-Unis], accusé de harcèlement sexuel par Anita Hill, Christine Ockrent écrivit :
« On ne saura jamais si Anita Hill a menti, ni pourquoi Clarence Thomas a été confirmé à deux voix près. Le poids du vote noir [pour rappel : Anita Hill avait, elle aussi, la peau noire] et le calcul politique l’ont emporté. Mais l’Amérique a honte d’avoir tant appris sur elle-même (sic), et d’avoir dans la confusion des genres et des valeurs, tant fouillé sa conscience. La télévision jusqu’à la caricature a rempli sa fonction de montrer au plus grand nombre les jeux du cirque politique.
Nos chaînes ont beau jouer à l’Amérique [?], nos mœurs ne sont pas encore les siennes ; en matière de sexe, de politique et de mensonges, nos scénarios sont différents. Au moment où ici on s’interroge avec beaucoup de raison et un peu d’hypocrisie, sur les dérapages de l’information-spectacle, en voici un qu’il vaut mieux s’épargner, tant pis sur l’audimat. » 499 (Cf. Corps. Peau, Relations entre êtres humains. Hypocrisie, Langage. Critique de Mots : « Dérapage », Patriarcat. ‘Affaire’ Weinstein, Politique. Nationalisme. Racisme, Violences. Violences à l’encontre des femmes. Harcèlement sexuel)
Femmes (Journalistes. Ockrent Christine) (2) : (11 avril) 2018. À l’occasion de la visite en France en avril 2018 du nouveau dirigeant d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane [MBS], Christine Ockrent, auteure du Livre noir de la condition des femmes (XO Éditions. 2006] animait une rencontre au Musée des Arts et métiers, le 9 avril, avec deux « députées » de la monarchie islamique sur le thème : « L’évolution du rôle des femmes dans la société Saoudienne. » 500
Il est probable qu’elle n’y ait vu aucune contradiction. Pas même une dissonance ? (Cf. Droit. Santé, Politique. Islam)
* Ajout. 9 juillet 2022. Christine Ockrent, sur France Culture, concernant Mohammed ben Salmane, auteure de : « Au-delà des excès du personnage… »
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Femmes (Journalistes. Saint-André Alix de) : (4 août) 2019. Alix de Saint-André, interviewée concernant Françoise Giroud [1916-2003], parle d’Alma Malher [1879-1964], en ces termes : « une bonne femme épouvantable, une horreur », « très antipathique », « cette horreur ».
Quant à Françoise Giroud, on ne sait pourquoi, « elle jouait les idiotes dans les diners », et elle n’avait pas été choisi par Valéry Giscard d’Estaing au lieu et place de Simone Veil - pourquoi aurait-elle dû l’être ? mystère - parce qu’elle « n’était pas un parangon de vertu ». 501
Femmes (Journalistes. Sarraute Claude) : 1996. Claude Sarraute [1927-2023], dans Des hommes en général et des femmes en particulier, auteure de :
« (alors, journaliste au Monde) Invitée à New York, à l’époque (sans date), je me rappelle être allée demander au chef du service étranger du Monde s’il n’aurait pas un reportage à me confier. Il a fouillé dans sa corbeille à papier :’Attends voir, je viens de balancer une petite dépêche de l’AFP, une connerie… Des mal baisées qui ne veulent plus qu’on les prenne pour des objets sexuels ! Ah, la voilà ! Paraît qu’elles ont manifesté en jetant leurs soutien-gorge, leurs porte-jarretelles, leur cire à épiler et leurs boucles d’oreilles, ces folles. Tu devrais aller y mettre le nez. C’est tout à fait pour toi ! » 502 (Femmes. Mépris. Le Monde, Politique. Médias, Histoire. Patriarcale)
Par ordre chronologique. Femmes. Journalistes. Gerda Taro :
Femmes (Journalistes. Taro Gerda) (1) : Gerda Taro [Gerta Pohorylle. 1910-1937], première femme reporter de guerre, « tuée dans l’exercice de ses fonctions », en soutien à la République espagnole et aux brigades internationales. Elle meurt à 27 ans, dans la guerre d’Espagne, écrasée par un char dans d’« affreuses souffrances ».
« Quand je pense à tous les gens extraordinaires qui sont morts dans cette guerre, j’ai l’impression qu’il n’est pas juste que je sois encore en vie » avait-elle écrit avant sa mort. 503
Femmes (Journalistes. Taro Gerda) (2) : (28 juillet) 1937. Je lis dans les Carnets de Louis Guilloux [1899-1980] :
« Ce soir annonce la mort de Taro [Gerta Pohorylle. 1910-1937], tuée en Espagne devant Brunete. L’article nécrologique, qui doit être d’Aragon [1897-1982] s’achève ainsi : ‘Elle était de celles qui donnent leur vie sans rien y trouver d’étonnant.’ » 504 (Cf. Femmes. Comment meurent les femmes, Patriarcat)
Femmes (Journalistes. Taro Gerda) (3) : 2006. Concernant les relations de Gerda Taro [Gerta Pohorylle. 1910-1937], avec l’agence de presse CAPA, je lis dans le Monde 505 la critique de la biographie allemande [2006] qui lui a été consacrée :
« […] Mais pourquoi son travail a-t-il été occulté ? C'est là que le livre d'Irme Schaber devient passionnant. Cette femme libre a d'abord été transformée, dès sa mort, en icône antifasciste par le parti communiste français. Sa disparition fait les gros titres de la presse du PCF. Pas moins de 10 000 personnes accompagnent sa dépouille au Père-Lachaise sur fond de Marche funèbre de Chopin. Paul Nizan et Louis Aragon font son éloge alors que sa tombe est sculptée par Giacometti. De plus, Capa [Robert Capa.1913-1959], écrit Schaber était ‘habitué à considérer comme siennes les images de Gerda’. Elle montre comment, en onze mois d'Espagne, les photos de Taro ont été publiées sous la signature ‘Capa’, puis ‘Capa/Taro’, et enfin ‘Taro’ seule. Mais sa disparition brutale et la notoriété du photographe hongrois ont fait que des ‘photos Taro’ sont devenues des ‘photos Capa’ et que ce dernier a ‘favorisé ces transformations’. [...] » 506 (Cf. Femmes. Noms. Comment faire disparaître les femmes)
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VI. Femme (Mères) :
Femmes. Mères :
Femmes (Mères) (1) : Aux mères mortes sur l’autel de la famille, la patrie amnésique…
Mères (2) : Il y a tant de mères qui n’aiment pas leurs enfants, ou l’un-e ou l’autre plus particulièrement ; tant de mères dont les enfants ne comblement pas leur vie et/ou ont brisé leurs espoirs de vie ; tant de mères qui sont d’abord et avant tout épouses, amantes ; tant de mères qui transfèrent sur leurs enfants, l’image détestée du père ; tant de mères, qui, plus largement, ne peuvent construire la place d’un-e autre dans leur vie ; tant de mères enfin qui le sont devenues sans même comprendre ni comment, ni pourquoi, et - la norme - qui n’avaient aucune conscience des conséquences ; tant de mères qui ne peuvent l’être « n’ayant jamais été enfant » 507 …
Constat, dont les effets ravageurs seraient sans aucun doute moindres si l’imposition de la norme jamais définie (et pour cause) : « être une bonne mère » - qui libérerait l’inconscient, la parole, le vécu si souvent insupportables - était moins écrasante, moins étouffante, moins invivable.
Mères (3) : L’une voulait avoir un enfant, et ne savait rien de la maternité ; l’une voulait être mère et ne savait rien des enfants. La plupart ne savent ni ce que c’est d’être mère, ni d’avoir un, des enfants.
Mères (4) : (juin) 2022. Selon la revue Population et Sociétés, « chaque année, environ 400.000 jeunes femmes de moins de 15 ans, mettent au monde un enfant. »
Mères (5) : - Le mari : « Si tu pars, ce sera sans les enfants. »
- Les services sociaux : « Si vous le rejoignez, ce sera sans les enfants. » (Cf. Dialogues)
Mères (6) : Lu, dans Entrer dans la vie. Naissances et enfances dans la France traditionnelle [1978], :
« Jusqu’à l’aube du XXème siècle [en France], la vie d’une femme mariée se passe en grossesses, allaitements et enterrements d’enfants. » 508
Par ordre alphabétique. Femmes. Mères :
Mères (Abderrhaim Souad) : (9 novembre) 2011. Souad Abderrhaim, responsable du parti Tunisien Ennahdha, alors parlementaire, auteure de :
- « Les mères célibataires ne devaient pas aspirer à un cadre légal qui protège leurs droits. »
- « La famille ne doit pas être formée en dehors des liens du mariage. » 509 (Cf. Femmes. « Politiques », Famille)
Mères (Aboulker Isabelle) : (21, 22 février) 2022. Isabelle Aboulker, compositrice, évoquant sa vie parle de sa mère qui, ayant aimé un autre homme que son mari, dont elle attendait un enfant, « a dû renoncer à ses deux filles », dont elle. Elle dira aussi, que dans son « testament », son père avait interdit qu’elle en ait la garde. Après la mort de son père en 1952, Isabelle Aboulker ne vécut donc pas avec sa mère. 510 (Cf. Culture. Aboulker Isabelle, Droit. Patriarcal, Famille. Divorce, Patriarcat)
Mères (Admirables) : 2018. Une femme peut, de son vivant, être qualifiée publiquement de « mère admirable ». Elle devra attendre sa mort et / ou d’être veuve, pour être qualifié - rarement - d’épouse admirable. Mais alors qu’est-ce à dire ?
Mères (Akerman Chantal) : (7 février) 2013. Chantal Akerman [1950-2015], après évoqué son père, gantier qui, ayant commencé à travailler à 15 ans, avait (lui aussi) des ambitions qu’il n’a pu réaliser, poursuit :
« Ma mère voulait, avec sa mère qui, elle, peignait, faire une maison de haute couture. Et puis… Rien... » (Un jour elle m’a dit :
« Tu sais j’ai travaillé avec ton père, mais je n’en avais pas envie. Si j’ai fait ça, c’est pour aider. Mais ce n’était pas ce dont j’avais envie. » 511
N.B. Cette citation ne révèle en rien la complexité des rapports entre Chantal Akerman et sa mère, déportée à l’âge de 15 ans et demi, abordés dans leur complexité, notamment dans l’interview sus évoqué. (Cf. Femmes. Mères. Travail, Féminisme)
Mères (Agoult Marie d’) : 1833. Marie d’Agoult [Daniel Stern. 1805-1876], auteure dans Mes souvenirs de :
« Je ne voulais pas éloigner de moi les enfants qui m’étaient nés (hors mariage) dans des conditions où, selon la loi française, je ne pouvais rien être pour eux. Ni mon nom n’avait pu leur être donnés, ni ma fortune ne devait leur appartenir ; d’autant plus tenais-je à leur garder toute ma tendresse et à ne jamais paraître désavouer une maternité contre la quelle conjuraient ensemble toutes les sévérités de la loi et de l’opinion. »
Ses trois enfants, qui lui furent « ôtés brutalement », s’appelaient Blandine Liszt, Cosima Liszt et Daniel Liszt. Il importe aussi de noter que lorsqu’elle a quitté son mari (avec lequel elle avait eu deux enfants dont l’une été décédée) pour vivre avec Liszt, ipso facto, elle « perdait tous ses droits maternels » et donc la garde de Claire Christine d’Agoult. 512 (Cf. Enfants, Famille. « Droits Maternels », Patriarcat. Pères)
Mères (Agrippine) : Agrippine [4 novembre 16-29 mars 59], auteure de :
« Qu’il [son fils, Néron] me tue, pourvu qu’il règne. » 513 Ce qu’il fit.
Mères (Aron Raymond) : 1983. Raymond Aron [1905-1983] consacre dans ses Mémoires [778 pages], 22 lignes dans deux paragraphes, à sa mère [Suzanne Lévy. 1877-1940].
Il écrit aussi : « C’est au début de juin [1940] que ma mère mourut à Vannes […] » 514
Mères (« Assistance publique ») : 2015. Un enfant « placé » entendit de sa mère déclarer avant sa décision (pour la justifier) :
«L’assistance publique n’est pas faite pour les chiens. » 515 (Cf. Êtres humains, Enfants, Politique. Animalisation du monde)
Par ordre chronologique. Mères. Honoré de Balzac :
Mères (Balzac Honoré de) (1) : 1835. Honoré de Balzac [1799-1850], dans Le père Goriot, auteur de :
« Nous sommes heureuses, nous autres femmes, de n’être pas sujettes au duel ; mais nous avons d’autres maladies que n’ont pas les hommes. Nous faisons les enfants, et le mal de mère dure longtemps. » 516 (Cf. Femmes. Heureuses)
Mères (Balzac Honoré de) (2) : 1846. Honoré de Balzac [1799-1850], dans La cousine Bette, auteur de :
« L’œil d’Hortense étincelait : il coulait dans ses veines un sang chaud, chargé de fer impétueux : elle déplorait d’employer son énergie à tenir son enfant. » 517
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Mères (Beaunez Catherine) : (20 juin) 2024. Je reçois ce texte de Catherine Beaunez intitulé « Le chant des partisans » publié sur Facebook, le 14 juin 2024, accompagné d’un dessin d’elle :
« Vendredi dernier, je suis allée chercher mes neveux à la sortie de l’école. Sur le chemin du retour, ma nièce, 10 ans, a chanté les premiers mots du Chant des partisans que sa maîtresse lui apprend en ce moment.
Sa grand-mère, maman, le chantait souvent à la maison, avec force et émotion. Comme un chant de toujours.
Elle qui s’était inscrite en 1942 à La Croix rouge, à 15 ans. Elle qui avait ramassé et transporté dans une brouette le corps d’un jeune soldat tué dans un bombardement sur le pont de Bezons. [Elle aussi qui s’étonnait de ne pas revoir une copine d’école à la rentrée. Elle et sa mère avaient les cheveux tout blancs en sortant de la cave où elles s’étaient cachées pendant la guerre].
Maman aussi qui, a 18 ans, toujours avec La Croix rouge, avait accueilli les juifs de retour des camps, à l’hôtel Lutetia. Elle était chargée de les peser et de les mesurer. Elle qui avait les joues rondes. Eux, la peau sur les os, le regard creux. Leur gêne d’être nu-es devant elle.
Maman encore qui avait bravement résisté aux avances d’un officier allemand. Il l’avait repérée depuis son bureau au-dessus de la Gare du Nord. Il l’avait faite venir entre deux allemands, lui avait parlé de sa famille et l’avait faite asseoir sur un lit. Elle, sans se démonter : ‘Vous penseriez quoi si quelqu’un en faisait autant avec votre fille ?’. Il s’est excusé et l’a faite raccompagner. Elle avait du cran, maman.
Son Chant des partisans, elle l’a continué avec papa pendant la guerre d’Algérie. À Colombes, ils luttaient tous les deux pour l’indépendance de l’Algérie avec des amis algériens, qu’ils n’ont pas revus après le 17 octobre 1962. Tués et jetés dans la Seine.
Et lorsque la DST est venue à la maison chercher la liste des responsables politiques Algériens, maman a glissé cette liste dans du beurre, en me demandant de le mettre au frigo. J’avais cinq ans, j’ai déposé le beurrier dans le frigo devant les flics. Ils ont mis à sac la maison, n’ont jamais trouvé la liste.
Elle avait du cran et du courage, maman. Et toute sa vie, elle s’est engagée à gauche avec papa pour défendre les droits humains.
Son Chant des partisans, on lui a chanté à ses 80 ans. On ne le connaissait pas par cœur. Elle, oui.
Quand j’ai raconté tout ça à ma nièce au retour de l’école, elle m’a dit : ‘Elle était super, Mamie !’. Et on a fredonné ensemble le Chant des partisans. C’était le vendredi qui précédait les Européennes du 9 juin 2024. »
Mères (Berr Hélène) : (19 octobre) 1943. Hélène Berr [1921-1945], dans son Journal, auteure de :
« Je comprends le tourment de Maman, sa souffrance est décuplée, elle est multipliée par le nombre de vies qui dépendent d’elle. » 518
Mères (Blanqui Auguste) : 1887-1900. Lu dans Choses vues de Victor Hugo [1802-1885] concernant Auguste Blanqui [1805-1881] :
« En 1848, quand Blanqui sortit de prison (hôpital de Tours) [où il est enfermé depuis 1840], il vint sur le champ à Paris. Sa vieille mère qui l’adorait se mit à sa recherche, allant chez lui cinq ou six fois par jour sans le trouver. Le troisième jour de son arrivée, il alla à La Réforme et dit à Ribeyrolles ‘J’ouvre un club. Annonce-le’. - J’annonce tous les clubs, dit Ribeyrolles. J’annoncerai le tien. As-tu vu ta mère ? - Il s’agit bien de ma mère, dit Blanqui, il s’agit de mon club.’ (Conté par Ribeyrolles, hier 18 mars 1857 à Guernesey). » 519 (Cf. Femmes. Épouse de. Blanqui, Hommes. « Politiques », Famille, Langage. Possessif, Politique. Lutte de femmes. Blanqui)
Mères (Blum Léon) : 2003. Jean Lacouture [1921-2015] présente Adèle Marie Alice Picart [1841-?] comme la « mère courageuse [de Léon Blum.1852-1950] qui coupe les pommes en tranches strictement égales pour que personne n’ait une meilleure part que l’autre […]. » 520 (Cf. Politique. Égalité)
Mères (Brigitte) : 2007. Brigitte [nom réel non dévoilé], auteure de :
« Je suis née près de Blois, en août 1961. Pour ma mère, ce fut bien trop tôt. Ma naissance est son drame. […] Je serai donc à vie l’enfant de trop. » 521 (Cf. Enfants)
Mères (Burkhart Christina) : 1817. Dans l’Index des noms de personnes citées et présentées dans le Tome II de la Correspondance de Friedrich Hegel [1770-1831], je lis :
« Burkhart, Christina, Charlotte, Johanna, née Fischer (née en 1778), mère du fils naturel de Hegel, Ludwig Fischer. »
- La concernant, voici ce que révèle la Correspondance de Hegel, par une lettre qui lui fut adressée, le 19 avril 1817 :
« Voss a depuis amené ici Ludwig [Hegel]. Je lui ai fait connaître la mort de sa mère. Elle l’a plus affecté que moi. Il y a longtemps que mon cœur en a fini avec elle ; je ne pouvais plus encore que craindre des contacts désagréables entre elle et Ludwig - et aussi indirectement avec ma femme - et, pour moi, des choses extrêmement désagréables. Ludwig est pour moi et ma femme (Marie von Trucher) un sujet de joie. » 522 (à reprendre)
- Je lis sur Wikipédia concernant Friedrich Hegel :
« En 1811, il (Hegel) épouse Marie von Trucher qui appartient à une famille patricienne de la ville. Ils ont deux fils : Karl Hegel [1813-1901] qui deviendra historien, et Immanuel Hegel [1814-1891]. » (Cf. Êtres humains, Enfants, Femmes. Épouse de. Hegel Maria)
Mères (Calamity Jane) : 1997. Dommage que les Lettres à sa fille de Calamity Jane [1856-1803] [Martha Jane Cannary] se soit avérées un faux (elle ne savait ni lire ni écrire) : elles sont en effet crédibles et touchantes et attachantes. La fin :
« Pardonne-moi et songe que j’étais solitaire. » 523
Mères (Kapek Carel) : 1934. Karel Capek [1890-1938], dans Une vie ordinaire, auteur de :
« […] Oui, comme maman. Ça fait du bien, même à une jeune femme, de se comporter comme une maman et d’entourer un être de ses soins, de se désoler et de se préoccuper de lui ; elle songe, les yeux remplis de larmes : ‘S’il tombait malade, je prendre soin de lui’. Elle ne se rend même pas compte comment de ce fait, elle est en train de se l’approprier, comment elle s‘efforce de s’en emparer ; elle veut qu’il lui appartienne, qu’il ne puisse pas résister et qu’il se soumette à la terrible abnégation de son amour. » 524 (Cf. Relations entre êtres humains. Aimer)
Mères (Catherine II) : L’époux de la future Catherine II [1729-1789], le futur éphémère Pierre III, informé, en septembre 1758, qu’elle était enceinte (après 13 ans de mariage, plusieurs fausses couches et deux enfants) déclara :
« Dieu sait où ma femme prend ses grossesses ; je ne sais trop si cet enfant est à moi et s’il faut que je le prenne sur mon compte. »
- Informée par son amant, Léon Narychkine [1760-1826] auquel, avec d’autres, ce « propos tout chaud » venait d’être adressé, et, bien qu’« effrayée » elle-même, l’impératrice écrit dans ses Mémoires avoir dit :
« Vous êtes tous des étourdis ; exigez de lui un serment comme quoi il n’a pas couché avec sa femme, et dites-lui que, s’il prête ce serment, toute de suite vous irez en faire part à Alexandre Chouvalov (homme ‘fort’ du régime de l’impératrice comme au grand inquisiteur de l’empire. »
- La réaction du père putatif fut :
« Allez-vous en au diable et ne me parlez plus de cela. » 525 [à reprendre] (Cf. Femmes. Enceintes. Remarquables. Catherine II, Patriarcat. Pères)
Mères. Louis-Ferdinand Céline :
Mères (Céline Louis-Ferdinand) (1) : 1932. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], dans Voyage au bout de la nuit, auteur de :
« Ma mère, de France, m’encourageait à veiller sur ma santé, comme à la guerre. Sous le couperet, ma mère m’aurait grondé pour avoir oublié mon foulard. Elle n’en ratait jamais une, ma mère pour essayer de me faire croire que le monde était bénin et qu’elle avait bien fait de me concevoir. C’est le grand subterfuge de l’incurie maternelle, cette Providence supposée. » 526
Mères (Céline Louis-Ferdinand) (2) : 1932. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], dans Voyage au bout de la nuit, auteur de :
« Ma mère aussi à moi, elle faisait du commerce ; ça nous avait jamais rapporté que des misères, son commerce, un peu de pain et beaucoup d’ennuis. » 527
Mères (Céline Louis-Ferdinand) (3) : 1932. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], dans Voyage au bout de la nuit, auteur de :
« […] parce que, comme ma mère, je n’arrivais jamais à me sentir entièrement innocent des malheurs qui arrivaient. » 528
Mères (Céline Louis-Ferdinand) (4) : 1932. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961], dans Voyage au bout de la nuit, auteur de :
« Ma mère, à propos j’avais pas été la voir depuis longtemps… Et ces visites-là ne me réussissait guère sur la système nerveux… Elle était pire que moi, pour la tristesse, ma mère… Toujours, dans sa petite boutique, elle avait l’air d’en accumuler tant qu’elle pouvait autour d’elle des déceptions après tant et tant d’années… » 529
Mères (Céline Louis-Ferdinand) (5) : 1944. Louis-Ferdinand Céline [1894-1961] s’enfuit, en 1944, pour l’Allemagne, puis, en 1944, part avec un visa d’Allemagne pour le Danemark : il écrit alors à Marie Canavaggia [1896-1976], qui avait été sa secrétaire à Paris avant pour lui demander des nouvelles de sa mère qu’il a quittée à la mi-juin 1944. Marie Canavaggia lui ayant appris que sa mère est morte, il lui répond :
« Chère amie, vous pensez si vos deux lettres, reçues ce jour, m’ont bouleversé. Ma pauvre mère. Elle me hante. Je ne pense guère à autre chose. C’était elle la plus faible, la plus innocente. Elle a payé pour tout le monde… Je me repens effroyablement de mes duretés envers elle… Je ne pense plus qu’au Père Lachaise et à me retrouver avec elle… Je la vois encore, nous quittant comme un pauvre chien congédié, au coin de l’avenue Junot […]. » 530
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Mères (Chaperons) : Edith Wharton [1862-1937], autorisée à assister à un cours d’art dramatique du « vieil acteur » Delaunay [Louis. Arsène. 1826-2013] au Conservatoire, se souvient :
« Il n’y avait personne dans la salle, que ses jeunes élèves, garçons et filles, avec les mères (apparemment authentiques) de ces dernières, car à cette époque, même les actrices en herbe ne suivaient jamais de cours sans être chaperonnées ! » 531
N.B. La référence à « l’authenticité apparente » des mères s’explique par le fait que là, comme à l’Opéra, l’on accusait de « fausses mères » de jouer le rôle d’entremetteuses entre les jeunes filles et les vieux messieurs, présents aux répétitions, aux aguets. Ce qui n’était pas toujours faux. (Cf. Femmes. Artistes. Jeunes filles. « Entremetteuses », Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage »)
Mères (Charlotte de Prusse) : 1839. Astolphe de Custine [1790-1857], dans ses Lettres de Russie, écrit concernant Charlotte de Prusse Alexandra Feodorovna, [1798-1860], épouse de Nicolas 1er, empereur de Russie [1796-1855], mère de dix enfants :
« Elle n’appartient plus à la terre : c’est une ombre. Elle n’a jamais pu se remettre des angoisses qu’elle a ressenties le jour de son avènement au trône [tentative de coup d’État le 14 décembre 1825 qui fut réprimée par l’armée] : le devoir conjugal a consumé le reste de sa vie. Elle a donné trop d’idoles à la Russie, trop d’enfants à l’Empereur. ‘S’épuiser en grands ducs, quelle destinée’, disait [d’elle] une grande dame polonaise... » 532
N.B. Pour une toute autre perception de cette femme, on peut se reporter aux Mémoires de la baronne d’Oberkirch dont elle fut la grande amie. 533
Mères (Claudel Louise-Athanaïse) : 1913-1929. Lu sous la plume d’Henri Guillemin [1903-192], que la mère de Camille Claudel [1864-1943] « n’ira pas la voir une seule fois de 1913 [date de l’internement de Camille] à 1929 [date de sa mort]. » 534
Information importante mais bien courte… (Cf. Femmes. Artistes. Claudel Camille)
Mères (Collin Françoise) : 1977. Françoise Collin [1928-2012], dans Les Cahiers du Grif, auteure de :
« Le dégagement [des femmes] par rapport à la maternité biologique ou même pédagogique ne nous paraît pas suffisant.
La maternité n’est pas qu’un fait pour les femmes, elle est une attitude profondément ancrée en elles par l’éducation.
Il est temps que les femmes cessent de jouer seules les mères universelles, en particulier les mères des hommes, celles qui les alimentent physiquement et moralement toute leur vie sans que jamais soit même reconnue cette origine.
Car les femmes ne mettent pas une fois les hommes au monde, elles les y mettent et les remettent tout le temps.
C’est auprès d’elles et en elles qu’ils viennent constamment refaire leurs forces pour aller ‘construire’ leur monde et produire, chacun à ses manières, leurs œuvres.
C’est auprès d’elles et en elles qu’ils viennent s’abriter et se consoler de la violence et de l’horreur de ce monde même : ils vident les femmes de leur propre substance, de leur vie. […] » Lire tout le texte, important. 535 (Cf. Hommes, Famille. Patriarcat)
N.B. Le Journal de Jules Michelet [1798-1874] explicite, revendique à de nombreuses reprises ce (dernier) rôle joué par sa jeune épouse sur et pour lui.
Mères. Ivy Compton-Burnett :
Mères (Compton-Burnett Ivy) (1) : 1967. (pour la traduction française) Ivy-Compton-Burnett [1884-1969], dans La chute des puissants, auteure de :
« Le père de Ninian avait adopté, peu après sa naissance cet enfant orphelin, fils d’un ami, qui avait fini de prendre son nom. Les racontars n’avaient pas manqué à l’époque, mais on n’en parlait plus depuis longtemps. Selina, qui n’en savait pas plus long, avait accepté l’inévitable. Par grandeur d’âme, elle s’était interdit les doutes, et entre elle et l’enfant étaient nés des rapports presque filiaux. Son père adoptif lui avait légué une petite rente et il vivait sous le toit familial. » 536 (Cf. Enfants. « Légitimes »)
Mères (Compton-Burnett Ivy) (2) : 1967. (pour la traduction française) Ivy-Compton-Burnett [1884-1969], dans La chute des puissants, auteure de :
« Et maintenant, je veux m’entretenir avec ma mère. Il nous reste en commun un avenir mesuré et nous avons partagé si peu du passé. » 537
Mères (Compton-Burnett Ivy) (3) : 1983. (pour la traduction française) Ivy-Compton-Burnett [1884-1969], dans Frères et sœurs, auteure de :
« Elle caressa les cheveux de ses enfants et ils levèrent les yeux sur elle en souriant. Il ne leur venait même pas à l’esprit qu’ils ne puissent pas adapter leur humeur à la sienne. » 538 (Cf. Enfants)
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Mères (Darlan Eva) : 2016. Eva Darlan, dans Grâce ! Mes combats pour Jacqueline Sauvage, concernant sa mère, écrit :
« […] Partout, j’entendais d’elle : ta mère est une sainte. Je ne comprenais pas pourquoi. Je soupçonnais qu’il était question de mon père. Comme une imbécile qui ne connaît rien à la vie, je pensais qu’elle était maso. Je l’entendais soupirer à longueur de temps et chantonner d’une drôle de façon, mezza voce, comme pour se bercer elle-même. Je sais maintenant qu’elle a vécu un enfer, chaque jour, et que ses seules consolations ont été ses enfants petits et la religion. Maigre consolation pour une vie de cauchemar. Mais peut être que d’autres n’ont pas eu ça. […] » 539
Mères (D’Eaubonne Françoise) : (20 novembre) 2021. Vincent d’Eaubonne, fils de Françoise d’Eaubonne [1920-2005], auteur de :
« Elle ne m’a pas élevé, mais elle a contribué à élever la pensée humaine. Ceci vaut bien pour cela. J’ai l’immense chance d’avoir un matrimoine à défendre et une fierté de le faire. » 540 (Cf. Enfants, Féminisme, Patriarcat. Contingences)
Mères (De Gaulle Charles) : 1940. Charles de Gaulle [1890-1970] parmi les témoignages qui « afflu[ent] » à Londres de soutien à la France Libre, évoque « l’image d’une tombe, couverte des fleurs innombrables que des passants y avaient jetées ; cette tombe était celle de ma mère [Jeanne Maillot. 1860-1940], morte à Paimpont, le 16 juillet [1940], en offrant à Dieu ses souffrances pour le salut de sa patrie et la mission de son fils. » 541
Mères (Degenfeld Louise de) : Lu sur Wikipédia : Marie-Suzanne-Louise, dite Louise de Degenfeld [1634-1677] :
« Dame de compagnie de Charlotte de Hesse-Cassel. Elle est l’épouse de l’électeur palatin Charles 1er, de manière morganatique, après que celui-ci a répudié puis divorcé unilatéralement de Charlotte de Hesse-Cassel. Elle est la mère de quatorze de ses dix-sept enfants, pour lesquels il a ressuscité le titre de raugrave et elle fut nommé raugravine en 1667. Étant des enfants illégitimes, ils ne pouvaient pas accéder au titre comte palatin, et ils n'avaient aucune terre. » (Cf. Enfants. « Bâtards ». « Illégitimes », Famille)
Mères (Dhavernas Odile) : 1981. Odile Dhavernas, auteure, concernant sa mère, de :
« Femme merveilleuse, habitée d’une force, d’une foi intarissable. Femme pressurée, vampirisée, esclave de l’intendance jamais finie, elle prend une revanche terrible. Dans le seul domaine où elle ait un pouvoir, elle l’exerce avec tyrannie, époux et fille, époux et filles pareillement soumis à sa férule. Elle est sûre de ses privilèges, contrepartie misérable de sa réclusion et de ses travaux forcés. […] Elle pourvoit à tout, elle se répand, rayonnante, prodigieuse, excessive, imprévisible, écrasante. Son despotisme domestique est à la mesure des contraintes dans lesquelles s’inscrit sa vie. […] » 542 (Cf. Droit. Dhavernas Odile, Êtres humains. Privilégiés)
Mères (Duc d’Enghien) : (12 juillet) 1808. Germaine de Staël [1766-1817] écrit à Maurice O’Donnell [1780-1843] :
« Savez-vous que la duchesse de Bourbon [1750-1822], (exilée alors en Espagne) la mère du duc d’Enghien [1772-1804], a écrit à Napoléon [1769-1821] pour lui demander de revenir en France : quelle bassesse ! »
- Le 8 juillet, elle avait, déjà, dans une lettre au prince de Ligne, évoqué cette lettre de la mère du duc d’Enghien « à l’Empereur pour lui dire que la providence le conduit et la lettre se finit par : ‘Votre très humble servante et sujette’ » 543
- Pour rappel, le duc d’Enghien fut enlevé, « jugé » et fusillé par [la police de] Napoléon.
- Pour précision : Les lettres de la mère du duc d’Enghien à Napoléon resteront sans réponse et elle ne pourra regagner le France qu’après sa chute. (Cf. Femmes. Humbles)
Mères (Duncan Isadora) : 1927. Isadora Duncan [1877-1927], dans Ma vie, auteure de :
« Comme nous payons cher la gloire d’être mères ! » 544 (Cf. Femmes. Écrivaines. Servantes, Famille. Mariage)
Mères (Eichmann Adolf) : (avril) 1961. Joseph Kessel [1898-1979] invité, à son retour de Jérusalem, du procès Eichmann [Adolf. 1906-1962] à qui l’on demandait ce qu’il avait pensé du « monstre », répondit :
« Je pense qu’il n’a pas été suffisamment aimé par sa mère. » 545 Le père ? Le nazisme ?
* Ajout. 14 juillet 2021. Des - extrêmes - limites d’une recherche uni-causale. (Cf. Êtres Humains, Enfants. Miller Alice, Femmes. Nazisme, Hommes. Remarquables. Eichmann Adolf)
Mères (Emmanuelle. Sœur) : 2008. Concernant les « chiffonnières » des bidonvilles du Caire, avec lesquelles Sœur Emmanuelle [1908-2008] a vécu et pour lesquelles elle a mis en œuvre de nombreuses actions, celle-ci écrivit :
« À mes yeux de Française, mes sœurs chiffonnières sont de misérables esclaves.
J’essaie de toutes mes forces de hâter leur libération.
Il me paraît essentiel qu’elles ne soient pas enceintes tous les dix ou douze mois.
Ces grossesses répétées les vieillissent en effet prématurément.
À quarante ans ce sont de vieilles grands-mères.
Cependant j’ai dû reconnaître au fil des jours que la plupart sont loin d’être malheureuses.
Elles rayonnent même d’une plus grande joie que leurs sœurs d’Europe ou d’Outre-Atlantique.
La maternité ininterrompue coule comme une source de nature qui les épanouit au plus secret de l’être.
Elles sont comblées par cela qui représente à leurs yeux le sens de la vie.
Heureusement qu’elles ont cela, car elles n’ont rien d’autre. […]
La racine de leur bien-être se cacherait-elle au creux de leurs entrailles ?
Chercherais-je alors à tarir leur principale cause de joie ?
Attention, il y a la mère, mais il y a l’enfant. Ils sont, eux, les victimes des familles trop nombreuses. […] » 546
Terrifiant de penser qu’elle fut encensée pendant des dizaines d’années ; et sans doute, l’est encore. (Cf. Corps, Enfants, Femmes. Enceintes, Famille, Patriarcat, Politique. Esclavage)
Mères (Ferrante Elena) : 2012. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, évoque les femmes Napolitaines de son quartier pauvre dans la première moitié du XXème siècle :
« […] Ce jour-là, en revanche, je vis très clairement les mères de famille de mon quartier.
Elles étaient nerveuses et résignées. Elle se taisaient, lèvres serrées et dos courbé, ou bien hurlaient de terribles insultes à leurs enfants qui les tourmentaient. Très maigres, joues creuses et yeux cernés, ou au contraire dotées de larges fessiers, de chevilles enflées et de lourdes poitrines, elles traînaient sacs à commission et enfants en bas âge, qui s’accrochaient à leurs jupes et voulaient être portés.
Et, mon Dieu, elles avaient dix, au maximum vingt ans de plus que moi.
Toutefois, elles semblaient avoir perdu les traits féminins auxquels, nous les jeunes filles, nous tenions tant, et que nous mettions en valeur avec vêtements et maquillages.
Elles avaient été dévorées par les corps de leurs maris, de leurs pères et de leurs frères, auxquels elles finissaient toujours par ressembler – c’était l’effet de la fatigue, de l’arrivée de la vieillesse ou de la maladie. Quand cette transformation commençait-elle ? Avec les tâches domestiques ? Les grossesses ? Les coups ? […] » 547 (Cf. Corps, Femmes. « Féminin ». Maquillage, Famille. Mariage, Violences)
Mères (Fillon Penelope) : (mai) 2017. Lors de l’interview que Penelope Fillon avait accordé au Sunday Telegraph, celle-ci dit à la journaliste :
« J’ai réalisé que mes enfants ne me connaissaient que comme une mère. Je leur dis pourtant que je suis diplômée de français, que je suis juriste, que je ne suis pas stupide ! »
Quel terrible aveu - qui n’a rien à voir avec « la discrétion » qu’évoque Le Monde ! - quelle tristesse, et sans doute, quels regrets… 548 (Cf. Femmes. Épouse de, Relations entre êtres humains. Discrétion, Politique. Médias)
Mères (Gandhi Indira) : 2017. Arundhati Roy, dans Le Ministère du Bonheur Suprême, auteure de :
« En 1976, l’état d’urgence décrété par Indira Gandhi [1917-1984] avait duré vingt et un mois. Sanjay Gandhi [1946-1980], son fils cadet, enfant gâté, était alors le chef du Youth Congress (l’aile jeunesse du parti au pouvoir) et gouvernait pour ainsi dire le pays qu’il traitait comme son jouet. » 549 (Cf. Femmes. « Politiques »)
Mères (Giroud Françoise) : 2003. Christine Ockrent, dans Françoise Giroud. Une ambition française [1916-2003], débute le chapitre 9 intitulé La mère ainsi :
« Le plus grand malheur de Françoise s’appelle Alain. C’est son fils. Cet enfant, elle n’en voulait pas, et il le sait. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, il lui rappelle la honte, la tache indélébile d’avoir été fille-mère. » 550 (Cf. Enfants, Femmes. « Filles-mères », Violences. Violences à l’encontre les femmes. « Droit de cuissage »)
Mères (Goldoni Carlo) : 1787. Carlo Goldoni [1707-1793], dans ses Mémoires, auteur de :
« Nous arrivâmes à Chiozza, et nous fûmes reçus comme une mère reçoit son cher fils, comme une femme reçoit son cher époux après une longue absence ; j’étais très content de revoir cette vertueuse mère qui m’était tendrement attachée ; après avoir été séduit et trompé, j’avais besoin d’être aimé. C’était une autre espèce d’amour que celui-ci, mais en attendant que je pusse goûter les délices d’une passion honnête et agréable, l’amour maternel faisait mas consolation. » 551 (Cf. Femme. « Attachée ». Femmes. Épouses de, Hommes. « Trompés », Relations entre êtres humains. Amour)
Mères (Goncourt Edmond et Jules de) : (2 juillet) 1868. Edmond [1822-1896] et Jules [1830-1870] de Goncourt écrivent dans leur Journal :
« Les mères, sublimes aveugles ! » 552
Mères. « Gestation pour autrui » : Cf. Corps. Gestation pour autrui. [G.PA]
Mères (Halimi Gisèle) : (12 juillet) 2021. Gisèle Halimi [1927-2020], auteure de :
« On ne peut pas condamner une femme d’avoir un enfant, si elle a décidé de ne pas en avoir. […] C’est l’acte le plus important de notre vie. […] Par conséquent, ça peut être qu’un acte de liberté. » 553 (Cf. Féminisme, Langage. Mot, Patriarcat)
Mères. Victor Hugo :
Mères (Hugo Victor) (1) : (24 septembre) 1821. Victor Hugo [1802-1885], écrit à Adèle Foucher [1803-1868] qui n’est pas encore son épouse, concernant sa mère [Sophie Trébuchet. 1772-1821] décédée le 27 juin 1821 :
« Elle m’a rendu bien malheureux parce qu’elle poussait trop loin le désir de me voir heureux. »
- Il lui écrit aussi les (8 et 10 janvier) 1822, concernant « le consentement de [son] père » à leur futur mariage :
« […] J’espère que mon père, après avoir fait le malheur de ma mère, ne voudra pas le mien. » 554 (Cf. Famille. Mariage, Patriarcat. Pères, Penser. Consentement)
Mères (Hugo Victor) (2) : (18 décembre) 1850. Victor Hugo [1802-1885], dans Choses vues, auteur de :
« Je veux remédier à un ensemble de faits sociaux qui font fatalement du malheureux un misérable, et sous le poids desquels tant d’infortunées mères mettent au jour des filles pour le lupanar et des fils pour le bagne. » 555 (Cf. Famille, Patriarcat, Politique. Prison, Proxénétisme. Bordels)
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Mères (Kautsky Karl) : 1927. Léon Trotsky [1879-1940] écrit dans Ma vie concernant Karl Kautsky [1854-1938] qu’il « vit pour la première fois en 1907 » :
« Ses adversaires l’appelaient ‘le pape de l’Internationale’. Fréquemment des amis lui donnaient le même titre, mais dans un sens affectueux. La mère de Kautsky [Minna Jaich. 1837-1912] auteur de romans à tendances sociales qu’elle dédicaçait ‘à son fils et maître’, reçut, le jour où elle atteignit son soixante-dixième anniversaire, des félicitions des socialistes italiens, adressées alla Mamma del Papa. » 556
Mères (Kazan Elia) : 1985. Elia Kazan [1909-2003], auteur de :
« […] Si j’ai une si grande dette à l’égard de ma mère, c’est qu’elle a tout fait pour que je sois meilleur que la société d’où j’étais issu. C’est elle aussi qui m’a donné des livres et m’a fait lire. […]
Ma mère venant d’une famille plus instruite [que celle de son mari] a tenté de faire de moi le genre de personne que n’était pas son mari. » 557 Combien… (Cf. Culture. Kazan Elia)
Mères (Khalo Frida) : Frida Khalo [1907-1957], dans une lettre à Diego Rivera [1886-1957], après un avortement :
« Diego, je n’ai pas été capable de faire un trésor de ta graine.
Cette épave de femme n’a même pas été capable de te donner un fils. » 558 (Cf. Femmes. Artistes. « Épave humaine »)
Mères (Klein Mélanie) : (22 mai) 2023. Élisabeth Roudinesco, sur France Culture, concernant Mélanie Klein [1882-1960], auteure de :
« C’est une mère épouvantable » (Cf. Psychanalyse)
Mères (Lacordaire Jean-Baptiste Henri) : Jean-Baptiste Henri Lacordaire, en religion Père Henri-Dominique Lacordaire [1802-1861], auteur, lors de ses Conférences à Notre Dame, en chaire donc, de :
« Le jeune homme, quand il regarde le monde, peut douter de la femme.
Il ne le peut plus quand il regarde sa mère. » 559 (Cf. Famille, Patriarcat, Penser. Douter)
Mères (Léautaud Paul) : 1951. Paul Léautaud [1872-1956], dans ses Entretiens avec Robert Mallet [1915-2002] concernant sa mère qui l’avait « abandonné trois jours après sa naissance » et qu’elle est venue voir « une huitaine de fois », auteur, à 78 ans, de :
« Quand elle partait, j’étais enchanté. Quand ma bonne m’annonçait : ‘Ta maman va venir...’Ah ! Non ! Ça ne me réjouissait pas ! Et quand elle était là, je lui disais : ‘oui, madame, non, madame…’ Elle était une étrangère, pour moi, cette femme. […] » Et de : « Je n’ai souffert à aucun moment (de ce ‘manque’). » 560
- Du même (relevé par Robert Mallet) :
« Je n’ai jamais eu de chance avec les femmes. J’étais à peine né que ma mère me plantait là. » (Cf. Femmes. Bonnes-à-tout-faire, Hommes. Remarquables. Léautaud Paul, Patriarcat. Pères. Léautaud Paul)
Mères (Lefebvre Catherine) : 1992. Lu dans un Dictionnaire des femmes célèbres concernant Catherine Lefebvre [duchesse de Dantzig. 1760-1830] :
« Elle eut quatorze enfants dont pas un ne survécut ». 561 (Cf. Enfants)
Mères (Le Goff Jacques) : 1992. Jacques Le Goff [1924-2014], historien, auteur de :
« […] J’aimais passionnément ma mère, mais je m’aperçus plus tard que je n’avais jamais opéré de transfert affectif entre la mère du Christ et ma propre mère. » 562
- Un vague souvenir de famille me laisse penser qu’il ne fut pas le seul à vivre ce transfert, ouvrant la voie à de probables projections.
Mères (Le Pen Marine) : Marine Le Pen, présidente du Front national, lors du divorce de ses parents et des échanges publics qui s’en suivirent, dit, concernant sa mère, Pierrette Lalanne :
« Une mère, ça fait partie d’un jardin secret, pas d’une décharge publique. » 563 (Cf. Famille. Divorce, Politique. Front national)
* Ajout. 26 mars 2017. Je lis, quelques jours après, des Bonnes feuilles issues du livre intitulé : Les politiques ont aussi une mère 564 présentant une analyse, resituée dans leur histoire, de leurs relations. J’en cite la réconciliation, telle que présentée - et publiée - par sa mère :
« Donc, nous n’arrivions pas à reprendre pied. Ni l’une ni l’autre. Jusqu’au jour où elle a décidé que ça avait trop duré. Au détour d’une conversation, elle s’est approchée et m’a dit, comme une chose qu’on avait oubliée et qui vient de vous revenir : ‘Écoute, mamoune, on va oublier tout ça, je t’aime comme avant‘. C’est tout. Deux secondes et c’était fini. Le malaise avait disparu pour toujours. » 565
Mères (Lessing Doris) : 1952. Doris Lessing [1919-2013], dans Les enfants de la violence, auteure de :
« […] Elle se sentait irrémédiablement ratée ; elle n’était bonne à rien, pas même à cette fonction simple et naturelle que toute femelle devrait accomplir comme elle respire : être mère. » 566 (Cf. Femmes. « Femelles »)
Mères (Levasseur Thérèse) : Thérèse Levasseur [1721-1801], épouse de Jean-Jacques Rousseau (mariage civil le 11 septembre 1768 à Bourgoin) ; ils vécurent ensemble pendant 22 ans et demi.
De tous ceux et celles qui ont débattu de l’abandon par Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] de ses cinq enfants aux enfants-trouvés, la seule qui n’eut jamais la parole, ou plus exactement dont l’histoire n’a pas retenu ni ses sentiments, ni ses propres dires, fut leur mère… (Cf. Enfants, Femmes. Épouses de. Remarquables. Levasseur Thérèse, Patriarcat. Pères. Rousseau Jean-Jacques)
* Ajout. 1er mai 2024. Ce que j’ai écrit n’est pas tout à faire juste. Voici ce que Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] écrit la concernant :
« Le seul [scrupule] que j’eus à vaincre fut celui de Thérèse à qui j’eu toutes les peines du monde de faire adopter cet unique moyen de sauver son honneur [celui d’être enceinte]. »
Et concernant leur deuxième enfant né, Rousseau écrit :
« Pas plus de réflexion de ma part, pas plus d’approbation de celle de la mère ; elle obéit en gémissant. » 567
Mères (Marie-Antoinette) : 1822. Les Mémoires de Madame Campan [première femme de chambre de la reine Marie-Antoinette. 1752-1822] nous transmettent les pensées - véridiques, vraisemblables ?) Marie Antoinette [1755-16 octobre 1793], à la naissance de son premier enfant, une fille :
« On présenta la jeune princesse à la reine. Elle le pressa sur son cœur vraiment maternel : ‘Pauvre petite, lui dit-elle, vous n’étiez pas désirée mais vous ne m’en serez pas moins chère. Un fils eût plus particulièrement appartenu à l’État. Vous serez à moi ; vous aurez tous mes soins ; vous partagerez mon bonheur et vous adoucirez mes peines’. » 568 (Cf. Patriarcat)
Mères. Marivaux :
Mères (Marivaux) (1) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« […] Vous avez raison, mademoiselle, reprit ma mère ; il ne serait pas excusable, et je l’avertirai. Ce n’est que dans la conjoncture présente que je ne fusse la première à souhaiter une alliance comme la vôtre, elle nous honorerait beaucoup assurément ; mais mon fils ne la mérite pas, son caractère m’épouvanterait ; et quand il serait assez heureux pour vous plaire, en vérité, j’aurais peur, en vous le donnant de vous faire un très mauvais présent. » 569
Mères (Marivaux) (2) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« C’était de ces mères de famille qui n’ont de plaisir et d’occupation que leurs devoirs, qui les respectent, qui mettent leur propre dignité à les remplir, qui en aiment la fatigue et l’austérité, et qui, dans leur maison, ne se délassent d’un soin que par un autre. » 570
Mères (Marivaux) (3) : 1727. Marivaux [1688-1763], dans La vie de Marianne, auteur de :
« Mais cette mère, toute ingrate qu’elle était, avait un ascendant prodigieux sur lui ; il n’osait lui parler avec autant de force qu’il aurait dû ; il n’en avait pas le courage. Pour le faire taire, elle n’avait qu’à lui dire : ‘Vous me chagrinez’ ; et c’en était fait, il n’allait pas plus loin. » 571 (Cf. Hommes)
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Mères (Mountbatten Edwina) : 2005. Bertrand Meyer-Stabley, dans Edwina Mountbatten [1901-1960], auteur de :
« Edwina est une femme qui, si elle se montre fière de ses enfants et même vaguement possessive […] est avant tout une femme qui les aura négligés. Et dont le plus grand domaine d’expertise est de donner des conseils à la gouvernant et à la nurse. » 572
Mères (« Martyres ») : 1986. Extrait d’une Correspondance anonyme, signée Maman, publiée par Les Cahiers du Grif, :
« L’autre visage de l’ange est celui du martyre. Et au cours de mon adolescence, j’en suis venue à voir ma mère comme le Martyre en personne, pleine de ressentiment souterrain à cause de la ‘récompense‘ [le mariage ? la maternité ?] qui n’est jamais venue.
Comment pourrait-il y avoir une récompense pour l’abdication infinie de soi dans l’intérêt présumé de sa famille, pour l’étranglement de ses propres émotions et désirs jusqu’à ce qu’on ne sache plus ce qu’on veut, ni ce qu’on espère, ni ce qu’on aime vraiment ?
Je ne voulais pas lui ressembler : je ne voulais pas être celle qui prend toujours la plus petite tranche de gâteau, celle qui reste seule au salon chaque matin, embrassant les autres tandis qu’ils se dépêchent pour rejoindre le monde extérieur, celle qui était coincée dans la soumission aux humeurs imprévisibles - et à la retraite léthargique de plus en plus fréquente - d’un homme profondément malheureux. » 573 (Cf. Relations entre êtres humains. Récompense, Patriarcat)
Mères. François Mauriac :
Mères (Mauriac François) (1) : 1932. François Mauriac [1885-1970], dans Le nœud de vipères, auteur de :
« […] Au fond, sans qu’elle se l’avouât, c’était la maternité, plus que le mariage, qui lui faisait envie. » 574 (Cf. Famille. Mariage)
Mères (Mauriac François) (2) : 1962. François Mauriac [1885-1970], dans Ce que je crois, auteur de :
« J’étais le dernier fils d’un mère devenue veuve très jeune, entrée dans le veuvage comme on entre en religion, très scrupuleuse, et qui se considérait comme chargée à la lettre de mon destin éternel. » Suivi de : « Et si ma pieuse mère m’a marqué à jamais du signe chrétien, sa religion formaliste, vétilleuse, a très tôt alerté les refus de ma raison. » 575 (Cf. Enfants. Mauriac François, Femmes. Veuves)
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Mères (Monde Le) : 2016. Début de la présentation par Le Monde - quasi pleine page - du livre de Fawzia Zouari, Le corps de ma mère [Joëlle Losfeld. 240p. 2016], sous le chapeau suivant :
« Les mères sont des dictateurs comme les autres », phrase suivie de : « Ou presque ». L’amalgame, pas même insinué, posé, affirmé comme relevant de l’évidence, le coup contre toutes les femmes est porté.
Le billet qui l’accompagne s’intitule : « La langue française en partage ». 576 (Cf. Corps, Langage. Langue. Française, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Mères (Monica) : Monica [331-387], pour les chrétien-nes, sainte Monique, mère d’Augustin d’Hippone [354-430], pour les chrétien-nes, saint Augustin, à son fils :
« Mon fils, pour moi, plus rien n’a de charme dans cette vie. Que pourrais-je encore faire ici-bas ? Pourquoi y suis-je encore ? Je n’ai plus rien à attendre de ce siècle. Une seule chose me fait désirer m’attarder encore dans cette vie : te voir chrétien catholique avant ma mort. Dieu me l’a accordé avec surabondance : tu es allé jusqu’à mépriser les félicités de la terre, et je te vois devenu son serviteur. Que fais-je donc ici ? » 577
Deux semaines plus tard, à 65 ans, elle mourut. (Cf. Femmes. Remarquables. Monica, Famille. Mariage)
Par ordre chronologique. Mères. Napoléon :
Mères (Napoléon) (1) : Maria Letizia Ramolino [1750-1836], épouse de Charles Bonaparte [1746-1785], fut mariée à 14 ans, (son mari avait 18 ans), veuve à 35 ans, mère de 14 enfants, dont deux moururent à la naissance et trois en bas âge. Mère de Napoléon [1769-1821].
Mères (Napoléon) (2) : 1865-1869. Tolstoï [1828-1910], dans La guerre et la paix, concernant les agissements de Napoléon [1769-1821] ayant pénétré avec son armée dans Moscou [1812] écrit :
« Napoléon faisait tout ce qui dépendant de lui pour la bienfaisance [...]. Il donna l’ordre d’inscrire au fronton des établissements hospitaliers : ‘Maison de ma mère’, afin d’unir par cet acte sa tendre piété filiale à sa magnanimité de monarque. » 578 (Cf. Relations entre êtres humains. Bienfaisance)
* Ajout. 30 mars 2023. (octobre-décembre) 1865. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans ses Carnets :
« Napoléon fait écrire à Moscou sur les établissements de bienfaisance : ‘Maison de ma mère’. Il pensait flatter ainsi les Russes : ‘Je suis bon - ma mère va s’occuper de vous’ - et comme c’est répugnant, choquant. Mêler sa famille. » 579 (Cf. Femmes. Maison)
Mères (Napoléon) (3) : 1876. Lu, concernant sa mère, cette citation de Napoléon (sans date, sans source) dans Les origines de la France contemporaine d’Hippolyte Taine [1828-1893] :
« Les pertes, les privations, les fatigues, dit Napoléon [1769-1821], elle supportait tout, bravait tout ; c’était une tête d’homme sur un corps de femme. » 580 (Cf. Corps, Patriarcat. Pères. Napoléon)
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Mères (Oldenbourg Zoe) : 1988. Zoe Oldenbourg [1916-2002], auteure de :
« Que l’on ne croit pas qu’une femme, fût-elle la meilleure des mères, peut se consoler de son échec personnel en se réjouissant des succès de ses enfants. [Mais un enfant qui réussit, c’est tout de même mieux que rien.] » 581
Mères (Péguy Charles) : 1974. Je lis dans le « témoignage » de Robert Debré [1882-1978], L’honneur de vivre ce témoignage / souvenir, concernant Cécile Quéré [1846-1933] la mère de Charles Péguy [1873-1914] :
« Madame Péguy était une paysanne qui était habillée avec un caraco, un petit bonnet frisé sur la tête, un tablier à carreaux noirs et blancs ; mais rien ne l’intimidait : qu’elle soit dans le grand monde ou qu’elle soit dans le petit monde, madame Péguy était à son aise partout. C’était même extraordinaire qu’une femme de cette époque-là eût un aisance aussi parfaite’. Telle était, vue par Thérèse Bonnard [cuisinière de madame Péguy ?], la rempailleuse de chaise orléanaise qui, veuve de bonne heure, avait élevé et formé son enfant. » 582
- De Péguy lui-même :
« J’ai vu toute mon enfance rempailler les chaises exactement du même esprit et du même cœur et de la même main, que ce même peuple avait taillé ses cathédrales. » 583 (Cf. Femmes. Épouse de, Politique. Démocratie. Peuple)
Mères (Rilke Rainer Maria) : (15 avril) 1904. Lou Andréas Salomé [1861-1937] publie dans Ma vie, un extrait d’une lettre qui lui fut adressée par Rainer Maria Rilke [1875-1926] concernant sa propre mère :
« Ma mère est venue à Rome et est encore ici. Je ne la vois que rarement, mais - tu le sais - chaque rencontre avec elle est une sorte de rechute. Quand il me faut voir cette femme égarée, irréelle, qui n’est rattachée à rien et ne peut vieillir, je sens combien j’ai souhaité dès mon enfance m’éloigner d’elle, et je crains au fond de moi de ne pas être encore assez loin d’elle après ces années d’allées et venues, d’avoir encore quelque part en moi des mouvements qui sont l’autre moitié de ses gestes rabougris, des bribes des souvenirs brisés qu’elle promène partout avec elle ; alors sa pitié distraite me fait horreur, sa foi têtue, toutes ces caricatures et ces déformations auxquelles elle s’est accrochée, vide d’elle-même comme un vêtement, fantomatique et effrayante. Et dire que je suis son enfant ; et que dans ce mur délavé qui ne fait partie de rien, une porte dérobée, à peine visible, a permis mon entrée dans ce monde ! - (à supposer que cette entrée puisse vraiment ouvrir sur le monde…) » Et Lou Andréas Salomé poursuit :
«[…] Après que nous nous fûmes trouvés un jour réunis tous trois à Paris, quelques années plus tard, il faut vraiment stupéfait (revérifier le texte) que sa mère ne me fasse pas horreur d’emblée et qu’elle m’ait seulement parue extrêmement sentimentale. Sa répulsion tournait au désespoir car il ne pouvait s’empêcher de voir dans sa mère un reflet ridiculement déformé de lui-même. […] » 584 (Cf. Corps. Vagins, Êtres humains, Femmes, Relations entre êtres humains. Pitié. Haine des hommes à l’encontre des femmes)
Mères (Rocancourt Christophe) : 2003. « Quelqu’un s’est chargé de lui expliquer que sa mère se prostituait » écrit, en parlant de lui-même, Christophe Rocancourt, « orphelin, playboy, taulard » :
« Ma mère… Une prostituée… Mon cauchemar. Le jour où on me l’a révélé, on ne m’a pas seulement humilié, on m’a privé de l’indispensable naïveté de l’enfance et du droit de croire en l’honnêteté, en la pureté. […] J’ai eu la conviction qu’il ne me serait plus possible d’accorder ma confiance. Ce jour-là, on m’a violé, au sens plein du terme. »
- Il rapporte aussi les propos du directeur d’un orphelinat « qui a [selon lui] le mieux résumé la situation. Il l’a fait sans précaution de langage, mais la réalité est celle-là. Il a dit :‘Pour nos garçons, toutes les femmes sont des putes, sauf leur mère. Alors imaginez ce qu’il peut y avoir dans la tête d’un enfant dont la mère se prostitue’. […] » 585 (Cf. Êtres Humains. Naïveté, Enfants, Penser. Expliquer, Proxénétisme, Violences)
Mères (Roosevelt Eleanor) : 2014. Lu dans un livre consacré à Eleanor Roosevelt [1884-1962] :
« ’Mes enfants seraient plus heureux sans moi’ confia un jour Eleanor à Joseph Lash [Joseph Lash, A world of love. p.387]. Contrairement à Franklin, père complaisant et ludique, guère empressé à leur inculquer la discipline, Eleanor s’est toujours reprochée d’avoir été trop peu tendre, trop sévère avec ses enfants, élevés par des gouvernantes depuis leur plus jeune âge. Trop lointaine aussi à partir du moment où elle est entrée en politique. Avec le temps, devenue une grand-mère très attentive qui emmène ses petits enfants en Europe, elle a compris combien il avait pu être difficile pour des adolescents d’avoir des parents plus préoccupés du monde que de leur destinée. Ainsi, les divergences, les incompréhensions et même les conflits n’ont pas manqué. Eleanor s’est souvent sentie responsable des échecs de leur vie privée. » 586 (Cf. Êtres humains. Vie-dite-privée, Femmes. Grands-mères. Épouse de. Remarquables. Roosevelt Eleanor)
Mères (Rougeot André) : 2008. André Rougeot, journaliste au Canard enchaîné, raconte :
« Ma famille était communiste. Chez moi on avait fait de la Résistance dans la SNCF, et le jour de la mort de Staline, j’ai pleuré avec mon père, en lisant L’Huma.
Ma mère nous a ramené sur terre en disant : ‘Regardez-moi ces deux imbéciles’. » 587 (Cf. Femmes. « Politiques ». Piat Yann, Famille, Politique)
Pa ordre chronologique. Mères. Jean-Jacques Rousseau :
Mères (Rousseau Jean-Jacques) (1) : 1765. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans les Ébauches des Confessions, auteur de :
« Je coûtai la vie à la meilleure des mères [Bernard Suzanne. 1673-1712]. Ma naissance fut ma première infortune. » Transformé dans Les confessions par :
« Je coûtais la vie à ma mère, et ma naissance fut le premier de mes malheurs. » (Livre 1) 588
Mères (Rousseau Jean-Jacques) (2) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778], dans Les Confessions, concernant la mère de Thérèse Levasseur, auteur de :
« Une mère est toujours bien forte sur une fille d’un bon naturel. » 589
Mères (Rousseau Jean-Jacques) (3) : Lu dans les Mémoires de Jean-François Marmontel [1723-1799] :
« Ma femme avait du faible pour Rousseau [Jean-Jacques. 1712-1778] : elle lui savait un gré infini d’avoir persuadé aux femmes de nourrir leurs enfants et d’avoir pris soin de rendre heureux ce premier âge de la vie. ‘Il faut, disait-elle, pardonner quelque chose à celui qui nous a appris à être mères’. » 590 (Cf. Femmes. Mères. Levasseur Thérèse, Relations entre êtres humains. Pardon)
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Mères (Roussel Nelly) : 1903. (mars) 1917. Nelly Roussel [1878-1922], auteure de :
- en 1903 : « La maternité n’est noble que consciente ; elle n’est douce que désirée. Accomplie par instinct ou subie par nécessité, elle n’est qu’une fonction animale ou une épreuve douloureuse. »
- en (mars) 1917 (In : Le Néo-Malthusien) : « Il faut nous lever toutes pour le proclamer, ô mes sœurs […]
Il faut proclamer que si l’on veut des enfants, c’est à nous qu’on doit s’adresser désormais ; et que nous n’en ferons, en nombre raisonnable, bien entendu, qu’à certaines conditions. À la condition d’abord que nous ayons la certitude de ne plus travailler pour l’engraissement des champs de bataille, à la condition qu’on nous donne des garanties sérieuses de paix - ou, mieux encore qu’on nous laisse nous-mêmes assurer la paix, par une participation directe aux affaires publiques. À la condition, ensuite, que soit reconnu notre ‘droit de mères’, droit naturel basé sur nos devoirs et sur nos peines, et que trop longtemps a primé le droit artificiel et injustifiable du père. À la condition aussi que la maternité ne soit plus pour nous une cause d’esclavage, d’humiliation et de misère, mais devienne au contraire - par son assimilation à une fonction sociale, la plus honorée et la mieux rétribuée de toutes - une source de bien être, d’indépendance et de sécurité.
Oui, mesdames ! Posons nos conditions. Et si elles ne sont point acceptées, faisons ce que font tous les travailleurs conscients et dignes, lorsqu’on les exploite, les maltraite et le bafoue : faisons la grève ! » 591 (Cf. Êtres humains, Corps, Droit. « Naturel », Femmes. Animalisation des femmes. « Politiques », Patriarcat. Pères, Politique. Esclavage. Guerre)
Mères (Sackville-West Lady) : Lady Sackville-West [1862-1936], mère de Victoria Sackville-West [1882-1962] inscrivit au dos d’une photo de Virginia Wolf [1882-1941] dont sa fille fut l’amante :
« Le terrible visage d’une femme dont le vœu insensé, qui malheureusement a abouti, est de séparer les gens qui s’aiment. Je hais cette femme qui a transformé ma Vita [Victoria] et l’a éloignée de moi. » 592
Par ordre chronologique. Femmes. Mères. George Sand :
Mères (Sand George) (1) : (18-26 juillet) 1847. George Sand [1804-1876], auteure, notamment de :
« […] Ce qui m’a fait vouloir et accomplir cette immolation anticipée à ma vie de femme, c’est l’amour maternel. […] »
Pour comprendre partiellement ce qu’elle entendait par ce constat, mais aussi afin de savoir comment ne pas élever une fille, lire la longue lettre de George Sand à Emmanuel Arago le 26 juillet 1847, véritable scalpel acéré dans sa ‘vie de famille’…
- La réponse que lui a faite Arago ne manque ni de justesse, ni de courage :
« Tu manquerais à tes devoirs si tu te laissais être mère quand tu dois être juge. » 593 (Cf. Droit. Droits / Devoirs, Hommes, Famille. Sand George, Patriarcat. Pères, Penser. Juger)
Mères (Sand George) (2) : (30 octobre) 1858. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Émile Aucante [1822-1908], auteure de :
« Mon pire ennemi en ce monde est ma fille. » 594 (Cf. Famille. Sand George)
N.B. Je vois citer les références du livre de M. Samuel Rocheblave, Georges Sand et sa fille. Calmann-Lévy. (Lisible sur Gallica)
Mères (Sand George) (3) : (21 juin) 1861. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Maurice Dudevant-Sand [1823-1889], auteure de :
« […] Aie soin de l’enfant de ta mère […] » 595
Mères (Sand George) (4) : (20 octobre) 1864. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Ludre Gabillaud [1812-1903], concernant son fils, auteure de :
« Il est temps pour lui de se charger de sa propre existence, et le devoir de sa femme est d’avoir de la tête et de me remplacer. » 596
Mères (Sand George) (5) : (7 avril) 1869. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Sophie Dreyfus (qui vient de perdre sa fille) [?-?], auteure de :
« La mère de famille est vraiment sainte. Elle vit et marche avec des poignards plantés au cœur. » 597 (Cf. Famille. Sand George)
Mères (Sand George) (6) : (9 juillet) 1871. George Sand [1804-1876], dans une lettre à Charles Edmond [1822-1899], auteure de :
« Cher ami, nous ne demanderions qu’à vous complaire, Maurice [1823-1889] et moi ne faisons qu’un et ce n’est pas de lui que viendrait l’obstacle. » 598
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Mères (Sarraute Nathalie) : 1983. Dans Enfance, le livre très largement autobiographique de Nathalie Sarraute [1900-1999], je lis que « la bonne » de sa nouvelle « petite sœur », la regarde « d’un air de grande pitié » et lui dit :
« Quel malheur quand même de ne pas avoir de mère. »
- La concernant, elle écrira plus tard :
« Je n’avais sur terre qu’une seule mère, et elle n’était pas encore morte. » 599
(Cf. Êtres humains. Soi, Relations entre êtres humains. Pitié, Femmes. Écrivaines. Bonnes-à-tout-faire)
Mère (Schumann Clara) : Clara Schumann [1819-1896] a eu, en treize ans de mariage, huit enfants et a eu à vivre deux fausses couches.
Mères (Servan-Schreiber Denise) : 2003. Lu dans le livre de Christine Ockrent intitulé Françoise Giroud. Une ambition française :
« La créature (sic) qui, au journal [L’Express], en impose le plus, c’est Denise [Servan-Schreiber 1900-1987] la mère de Jean-Jacques [Servan-Schreiber. 1924-2006]. ‘Personne ne pouvait ignorer l’amour-fou, exclusif que se portaient ces deux êtres, raconte Danièle Heymann [1933-2019]. Denise appelait son fils ainé son ‘édition de luxe’ ; ses autres enfants n’étaient que des livres de poche ! » 600 (Cf. Enfants, Femmes. « Créatures »)
Mères (Sévigné Madame de) : (21 octobre) 1671. Madame de Sévigné [1626-1696], écrit à sa fille, madame de Grignan [1646-1705] :
« Mon Dieu, ma bonne, que votre ventre me pèse, et que vous n’êtes pas seule qu’il fait étouffer » 601 et, le 29 décembre 1688 :
« La bise [le mistral] de Grignan, qui vous fait avaler la poudre de tous les bâtiments de vos prélats, me fait mal à votre poitrine. » 602 (Cf. Êtres humains. Soi, Corps, Enfants. Sévigné Madame de, Famille)
Mères. Staël Germaine de :
Mères (Staël Germaine de) (1) : 1795. Germaine de Staël [1766-1817], dans Histoire de Pauline, auteure de :
« […] Dès l’instant que Pauline s’aperçut de sa grossesse, ses incertitudes cessèrent, sa résolution fut prise, elle vit son époux dans l’impossibilité de l’abandonner ; elle sentit le besoin de l’attacher chaque jour davantage à la mère par l’enfant, et à l’enfant par la mère, et calmée par l’idée d’un devoir, elle fut moins tourmentée par son secret. » 603
Mères (Staël Germaine de) (2) : 1980. Lu, concernant Germaine de Staël [1766-1817] :
« Il est certain que Germaine [de Staël] cherchait un gendre qui puisse à la fois faire le bonheur de sa fille, consolider sa propre situation sociale, partager ses idées et prolonger son action politique. » 604
Elle le trouva (ainsi que l’argent ‘nécessaire’ au mariage et dont il était dépourvu) en la personne de Victor de Broglie [1785-1870].
Et le futur mari convint à sa fille Albertine [1797-1838]. (Cf. Êtres humains, Enfants, Famille)
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Mères (Simenon Georges) : 1974. Georges Simenon [1903-1989], dans sa Lettre à ma mère, Henriette Brüll [1880-1970] (écrite trois ans après sa mort), auteur de :
« [...] Je me souviens qu’un jour tu m’as regardé longuement, avec une attention soutenue et tu as prononcé cette phrase que je n’ai pas pu oublier : ‘Comme c’est dommage, Georges, que c’est Christian (son frère cadet, mort à 41 ans) qui soit mort.’ Cela ne voulait-il pas dire que dans ton esprit, selon ton cœur, c’est moi qui aurais dû partir le premier ? Tu as d’ailleurs ajouté : ‘Il était si tendre, si affectueux’. Sans doute ne l’étais-je pas, Mère, ou évitais-je de le montrer. » 605
Mères (Staline Joseph) : 1967. Lu dans Vingt lettres à un ami de Svetlana Alliluyeva [1926-2011], la fille de Staline [1878-1953] :
[Staline] « aimait et vénéra sa mère [Ekaterina Gueorguievna Gueladzé 1858-1937]. C’était, disait-il, une femme très intelligente. Il voulait désigner par-là ses qualités spirituelles et non sa culture, car elle savait à peine griffonner son propre nom.
Il nous racontait parfois comment elle le rossait, quand il était enfant, sans parler des corrections que lui infligeait son père qui aimait bien boire (mon grand-père paternel mourut au cours d’une rixe de soulards, frappé d’un coup de couteau).
Sa mère était d’un caractère sévère et décidé ce qui enthousiasmait mon père. Bientôt veuve, elle devint plus dure encore.
Elle avait eu beaucoup d’enfants, tous morts en bas âge ; seul mon père avait survécu.
Très croyante, elle rêvait de voir son fils devenir prêtre. Elle resta profondément religieuse jusqu’à ces derniers jours, et lorsque mon père alla lui rendre visite peu de temps avant sa mort, elle lui dit : ‘C‘est quand même dommage, que tu ne sois pas devenu prêtre ! ...’.
Il répétait ces paroles avec enthousiasme : le mépris de sa mère pour sa réussite immédiate, pour sa gloire sur terre, pour toutes ces vanités, le ravissait. » 606
N.B. Staline ne se rendra pas à son enterrement. (Cf. Relations entre êtres humains. Vanité, Femmes. Intelligentes. Veuves)
Mères (Tchékhov Anton) : 1897. Anton Tchékhov [1860-1904], dans Les moujiks, auteur de :
« Quant à Maria, loin de craindre la mort, elle regrettait même qu’elle tardât tant à venir et elle était heureuse quand elle perdait un enfant [« Elle avait eu 13 enfants mais il ne lui en restait que six - rien que des filles, pas un garçon et l’aînée avait huit ans. »] » 607 (Cf. Femmes. Heureuses, Hommes. Moujiks)
Mères (Thatcher Margaret) : (22 novembre) 2022. Entendu sur France Culture concernant Margaret Thatcher [1925-2013] :
« Sa fille Carole a été journaliste, a travaillé à la télévision puis a glissé vers une téléréalité plutôt trash. En 2009, hors antenne, lors d’une simple conversation elle parle du joueur de tennis Jo Wilfried Tsonga comme une ‘poupée nègre de chiffon’. Elle est licenciée par la BBC. Le fils Marc s’est éloigné de son pays, s’est fait discret. Il a été obligé de s’exiler aux États-Unis, puis en Afrique du sud, après avoir trempé dans des affaires secrètes et mystérieuses de contrats d’armement au Proche-Orient sur lequel il aurait touché des commissions illicites. En 2005, il est condamné 4 ans de prison avec sursis par la justice Sud-Africaine pour avoir participé au financement d’un coup d’état manqué par des mercenaires en Guinée équatoriale.
Les enfants de Margaret et Denis Thatcher sont aussi ceux de l’ère Thatcher. » 608 (Cf. Femmes. « Politiques »)
Mères. Léon Tolstoï :
Mères (Tolstoï Léon) (1) : 1877. Léon Tolstoï [1828-1910], dans Anna Karénine, évoque le comte Vronski :
« Sans qu’il s’en rendit compte, il n’avait pour [sa mère] ni respect, ni affection, véritables ; mais son éducation et son usage du monde ne lui permettait pas d’admettre qu’il pût lui témoigner d’autres sentiments que ceux d’un fils respectueux et soumis. » 609
Mères (Tolstoï Léon) (2) : (10 juin) 1908. Léon Tolstoï [1828-1910] écrit dans son Journal :
« Ce matin, je parcours le jardin et, comme toujours je me rappelle ma mère, ‘maman’, de qui je n’ai aucun souvenir mais qui est restée en moi un idéal sacré. Jamais je n’ai entendu dire d’elle rien de mal. Et en marchant dans l’allée des bouleaux, en approchant de celle des noisetiers, j’ai vu la trace dans la boue d’un pied de femme, pensé à elle, à son corps. Et la représentation de son corps n’entrait pas en moi. Tout ce qui est corporel l’aurait souillée. Qu’il était beau mon sentiment pour elle ! […] » 610 (Cf. Corps)
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Mères (Tristan Flora) : Flora Tristan [1803-1844], écrivit, concernant sa mère (sans source) :
« Ma mère m’obligea à épouser un homme que je ne pouvais ni aimer, ni estimer. Comme elle n’a cessé de me montrer le plus vif chagrin, je lui ai pardonné. » 611 (Cf. Famille. Mariage, Relations entre êtres humains. Estime. Pardon)
Mères (Vernes Jules) : Jules Vernes [1828-1955] dit de sa mère Sophie Allote de la Fuÿe [1807-1881] que « sa puissance d’imagination était plus forte que les machines à vapeur les plus puissantes de l’époque. »
Ce qui fut présenté, le 17 décembre 2020, par Olivier Sauzereau - historien des sciences - simplement - comme un « compliment ». 612
Mères (Voltaire) : (18 mai) 1768. Voltaire [1694-1778], dans une lettre à Michel-Paul-Guy de Chabanon [1730-1792], rapporte cette « histoire » :
« Je ne me souviens plus quelle était la femme qui défendait sa ville contre les assiégeants qui étaient déjà sur la brèche, et qui lui montrait son fils prisonnier, prêt à périr si elle ne se rendait pas ; elle troussa bravement sa cotte [jupe] : ‘Voilà, dit-elle, qui en fera d’autres.’ » 613 (Cf. Corps. Femmes, Hommes. Grossiers. Voltaire, Patriarcat. Voltaire)
Par ordre chronologique. Mères. Émile Zola :
Mères (Zola Émile) (1) : (20 février) 1861. Émile Zola [1840-1902] écrit à son ami Jean-Baptistin Baille [1841-1918] :
« Pour te mettre au courant de tout, je n’ai que deux mots à dire : j’ai vingt ans, et je suis encore à la charge de ma mère, qui peut à peine se suffire à elle-même. » 614
Mères (Zola Émile) (2) : 1877. Émile Zola [1840-1902], dans L’assommoir, auteur de :
« Il s’agissait de maman Coupeau, qui avait alors soixante-sept ans. Les yeux de maman Coupeau étaient complètement perdus. Ses jambes non plus n’allaient pas du tout. Elle venait de renoncer à son dernier ménage par force, et menaçait de crever de faim, si on ne la secourait pas. Gervaise trouvait honteux qu’une femme de cet âge, ayant trois enfants, fût ainsi abandonnée du ciel et de la terre. » 615
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VII. Femme (Nom) :
Femmes. Noms :
Femmes (Noms) (1) : Perdre son nom (à son mariage) - élément majeur définissant l’identité d’une personne - c’est perdre une partie de soi-même. 616
C’est aussi se recomposer une identité sur le sacrifice de la sienne.
* Ajout. 3 septembre 2019. En contrepoint :
« Tout Mirabeau [1749-1791] qu’il est, il partage les mêmes ambitions que les jeunes roturiers ardents à son âge : se faire un nom ! » 617
Femmes (Noms) (2) : Pour être honnête, lorsque je me suis mariée, j’avais hâte de changer de nom. Pour changer de statut ? Pour conforter l’hypothèse d’un nouveau départ ? Pour affirmer une décision ? En tant que rite de passage ? Par conservatisme ? par aliénation ? Ou, plutôt, pour tout cela à la fois.
Femmes (Noms) (3) : Il était « connu ». Il était marié. Il n’éprouva ni le besoin, ni la nécessité de divorcer. Il déclara, généreux : « Je lui laisse [le droit de conserver] mon nom. »
Femmes (Noms) (4) : Elle s’appelait Jeanne ; une demi-heure après, elle était « le coup du siècle ».
Femmes (Noms) (5) : Les hommes [publics] ont une fâcheuse tendance à ne nommer que les femmes qu’ils peuvent citer en tant que faire-valoir d’eux-mêmes.
Par ordre chronologique. Femmes. Noms :
Femmes (Noms. Voltaire) (1) : (11 janvier) 1760. Voltaire [1694-1778], dans une lettre au comte d’Argental [1700-1788], écrit :
« Je ne croyais pas qu’avec de l’argent, vous eussiez besoin d’un pouvoir. Votre nom seul est pouvoir », tandis qu’il écrit, le 29 mars 1760 à Jean-Robert Tronchin [1710-1793] que « l’on s’en reportera bien à [sa] signature, car [son] nom vaut une cérémonie. » 618
Femmes (Noms. Sade) (2) : 1785. Dans Les 120 journées de Sodome, concernant une femme, nommée « La Duclos » ou « Duclos », laquelle raconte sa vie dans un bordel, Sade [1740-1814], auteur de :
« […] Telle est l’origine, Messieurs, qui me valut le nom de Duclos : il était d’usage que chaque fille adoptait le nom du premier avec qui elle avait eu affaire, et je me soumis à leur mode. » 619 (Cf. Proxénétisme. Bordels. Personnes-dites-prostituées)
Femmes (Noms. Girardin Delphine de) (3) : Delphine de Girardin [1804-1855] a écrit sous les pseudonymes suivants : Vicomte Charles Delaunay, Charles de Launay, Vicomte de Launay, Léo Lespès, Léa Sepsel. [Wikipédia]
Femmes (Noms. Genlis Madame de) (4) : 1824-1825. Je lis dans les Mémoires de Madame de Genlis [1746-1830] qu’elle « compose un petit ouvrage intitulé L’Ami des talents et des arts ». Elle poursuit :
« Le nom d’une femme n’aurait pu que diminuer le poids de mes réflexions ; je cachais mon nom. » 620 (Cf. Femmes. Écrivaines, Penser. Penseuses)
Femmes (Noms. Hugo Victor) (5) : 1862. Victor Hugo [1802-1885], dans Les misérables, évoque Cosette, le jour de son mariage avec Marius :
« Cosette se penchant tout contre Marius, lui caressa l’oreille de ce chuchotement angélique : - C’est donc vrai. Je m’appelle Marius. Je suis madame Toi. »
- Tandis que Jean Valjean, confessant son passé à Marius, expliquant pourquoi il se refusait dorénavant à se « servir » du nom de Fauchelevent :
« Fauchelevent a eu beau me prêter son nom, je n’ai pas le droit de m’en servir ; il a pu me le donner, je n’ai pas pu le prendre » - conclut en ces termes, terribles pour les femmes :
- « Un nom, c’est un moi. » 621 (Cf. Etres humains. Soi)
Femmes (Noms. Agoult Marie d’) (6) : 1880. Je lis dans les Mémoires de Marie d’Agoult [1805-1876] comment celle-ci en vint à prendre le pseudonyme de Daniel Stern.
Émile de Girardin [1802-1881], directeur de La Presse, souhaitait publier ses écrits. Un jour, l’un d’entre eux lui plut, il le prend et lui dit :
« Vous n’avez pas signé me dit Monsieur de Girardin. – Mais non – Il faut signer – Je ne peux pas – Pourquoi ? – Je ne peux pas disposer d’un nom qui ne m’appartient pas à moi seule ; je ne veux pas demander d’autorisation. Si je dois être critiquée dans les journaux, je veux que personne ne soit engagé d’honneur à me défendre – C’est juste, s’écria Monsieur de Girardin. Eh bien alors prenez un pseudonyme. – Lequel ? – Essayez un nom. […] »
Et puis, elle raconte comment elle en vint à choisir celui de Daniel Stern. 622
Femmes (Noms. David-Neel Alexandra) (7) : 1904. 1919. Alexandra David-Neel [1868-1969], née sous le nom de Alexandra David, écrit à son mari [le mariage ayant eu lieu le 4 août 1904] :
- le 11 novembre 1904 : « […] Je ne t’ai forcé à me donner aucun nom. Celui que je porte dans mes relations littéraires est un pseudonyme. Tu le sais aussi bien que moi. Mon cher ami, je quitterais mon pseudonyme si tu peux y trouver un grand plaisir.
Je crois seulement que cela peut m’être préjudiciable au moment où je commence à peine à être connue d’un petit noyau.
D’autre part, j’estime que, pour toi-même, ta position, tes relations, il est mieux que ton nom ne figure pas au bas des articles que je peux être amenée à écrire dans des journaux et même dans des revues. Tout le monde n’a pas les mêmes idées politiques et religieuses.
Il vaut mieux que je garde une personnalité absolument et très ouvertement distincte de la tienne. Que l’on sache que tu n’es pour rien dans ce que je dis ou écris et que, même, la grande masse de ceux qui t’entourent n’établissent aucun rapport entre Alexandra Myrdal [sous le nom duquel elle a publié ses premiers textes féministes], journaliste et femmes de lettres, et Philippe Néel, ingénieur des Chemins de Fer. »
- le 12 janvier 1919 : « À propos d’articles que je vais publier, je tiens à te demander si tu préfères que je fasse suivre mon nom du tien dans ma signature. Je dois à ton amitié dévouée le séjour en Asie qui me permet d’écrire ces articles et si tu peux y trouver l’ombre d’un plaisir quelconque, il n’est que trop juste que ton nom figure au bas de ceux-ci. » 623
Femmes (Noms. Colette) (8) : (9 janvier) 1907. Paul Léautaud [1872-1956], dans son Journal littéraire note que Colette [1873-1954] va publier « la dernière Claudine », « signée de son nom ». 624 Elle en avait déjà publié six. (Cf. Culture. Livre)
Femmes (Noms. Personnes-dites-prostituées) (9) : 1930. Noms affectés, imposés aux femmes - dites - prostituées dans les bordels de Fort de France (Martinique) relevés dans les années trente :
« Emilienne chic, Blanche Cupamal, Génisse Cupidon, Ginette Goingoincoin, Siara Exana Rosella, Chérubin Saint Ange, Solitude Auvat, Modestine Modeste, Laurencia Soupir, Ange Batard. »
Ces appellations ne sont, pour reprendre les termes de l’auteur du livre dans lequel je les ai relevées, ni « fantaisistes », ni « prétentieuses », ni « poétiques », ni « amères » 625 : elles sont humiliantes, dégradantes, infamantes parce qu’elles leur dénient leurs propres noms et donc les dépossèdent de toute identité singulière qui leur soit propre. (Cf. Femmes. Noms. Sade. Crazy Horse, Proxénétisme. Bordels. Personnes-dites-prostituées)
Femmes (Noms. Orwell Georges) (10) : Georges Orwell [1903-1950] tente de dissuader un ami avant la naissance de sa fille d’« d’infliger à la pauvre petite môme un nom de type celtique que personne n’est capable d’épeler. Elle deviendra psychotique en grandissant ou quelque chose de ce genre. » Pas vraiment ni pensé, ni progressiste.
Et il poursuit :
« Les gens finissent toujours par devenir leur nom en grandissant. » 626 Idem.
Femmes (Noms. Goebbels Maria) (11) : Magda Goebbels [1901-1945] s’est successivement appelée [ou plutôt aurait pu s’appeler] Magda Behrend (nom de son grand-père paternel et donc celui de sa mère, celle-ci ayant été mère sans être mariée), puis Magda Friedländer (nom du mari de sa mère) puis Magda Ritschel (nom de son père ‘biologique’ qui l’avait ultérieurement « reconnue »), puis Magda Quandt (nom de son premier mari), puis Maria Goebbels (son second mari). 627
Femmes (Noms. Malher Alma) (12) : Alma Malher [1879-1964] est née sous le nom d’Alma Schindler, puis épousa Gustave Malher et après sa mort, Walter Gropius et Franz Werfel. Et, pourquoi, en l’occurrence, ne pas évoquer le nom de celui de ses amants ? (Cf. Femmes. Amants. Veuves)
Femmes (Noms. Malraux Clara) (13) : André Malraux [1901-1976] dira de son épouse, Clara Malraux [1897-1982], dont elle a gardé le nom :
« C’est un nom qu’elle n’a pas volé. » 628 En tout généreux égocentrisme altruisme…
Femmes (Noms. Stein Édith) (14) : Édith Stein [1891-1942], devenue Carmélite en 1933, fut renommée du fait de son entrée en religion Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Tout en prenant en compte la diversité de ses interlocuteurs / trices (religieux, laïcs, personnels, intellectuels, familiaux, institutionnels, hommes et femmes), du fait des précautions à prendre par rapport aux persécutions antisémites nazis, j’ai ressenti un certain malaise à la lecture de sa signature depuis son entrée au Carmel. Je lis : (le plus fréquent) Votre sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ocd (ocd signifiant : ordre des carmes déchaux)
Mais, aussi : Votre Sœur T[hérèse] Bénédicte de la Croix ocd ; Votre Sœur Bénédicte ; Votre Sœur T[hérèse] Bénédicte ; Votre T[hérèse] B[énédicte de la C[roix] ; Votre très petite sœur T[hérèse] Bénédicte ; Votre Sœur T[hérèse] Bénédicte de la Croix ; Votre sœur Bénédicte de la Croix. Ocd ; Votre sœur T[hérèse] Bénédicte ; Votre très petite sœur B[énédicte] ; Votre très petite sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ocd ; Votre très petite sœur reconnaissante T[hérèse] B[énédicte de la] C[croix] ; Votre Édith ; Votre B[énédicte] ; Votre sœur Bénédicte ; Votre cousine sœur Thérèse-Bénédicte ; Votre tante sœur T[hérèse] Bénédicte ; Ta sœur T[hérèse] ; Ta tante sœur Bénédicte ; Ta sœur T[hérèse] B[énédicte de la] C[roix] ; Ta tante Édith ; Ta sœur T[hérèse] Bénédicte de la Croix. ocd ; Votre très petite sœur B[énédicte] ; Ton Édith, alias sœur Bénédicte ; Ta B[énédicte] ; Sœur Bénédicte ; Sœur Bénédicte de la Croix. Ocd ; Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix ocd ; Sœur T[hérèse] Bénédicte de la Croix ocd ; Sœur T[hérèse] Bénédicte ; Sœur T[hérèse] B[énédicte] de la C[roix] ; Ind[igne] Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ocd ; Votre B[énédicte] reconnaissante ; B[énédicte] ; Bénédicte de la Croix. Ocd ; Thérèse-Bénédicte de la Croix ; Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix ocd ; Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix ; Ind[igne] sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ocd… 629 (Cf. Femmes. Remarquables. Stein Édith)
Femmes. Noms. Louis Aragon :
Femmes (Noms. Aragon Louis) (15) : 1948. Louis Aragon [1897-1982], dans Les voyageurs de l’impériale, auteur de :
« Elle s’était mariée pour ne pas déchoir ; il est pire encore de rester vieille fille que de ne pas avoir de nom. » 630 (Cf. Femmes. « Vieilles filles »)
Femmes (Noms. Aragon Louis) (16) : 1948. Louis Aragon [1897-1982], dans Les voyageurs de l’impériale, auteur de :
« […] Que va penser le portier qui sait que vous êtes chez moi ? […] Je ne tiens pas à ce que le portier croit que nous couchons ensemble… J’ai beau être séparée de lui, je porte le nom de mon mari … » 631
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Femmes (Noms. Gide Madeleine) (17) : 1948. Dans l’édition de 1948 de La Pléiade du Journal. 1889-1939 d’André Gide [1869-1951], il n’est fait, dans l’Index, aucune référence à Madeleine Gide [1867-1938]. Elle n’existe pas. (Vérifier l’évolution des publications ultérieures) (Cf. Femmes. Épouse de) Les voici :
* Ajout. juillet (?) 2018. Je lis, à la fin de cette édition, à la date du 26 janvier 1939 :
« Avant de quitter Paris, j’ai pu achever de revoir les épreuves de mon Journal. À le relire, il me paraît que les suppressions systématiques (du moins jusqu’à mon deuil) [en d’autres termes, le décès de son épouse] de tous les passages relatifs à EM, l’ont pour ainsi dire, aveuglé. Les quelques allusions au drame secret de ma vie y deviennent incompréhensibles, par l’absence de ce qui les éclairaient ; incompréhensibles ou inadmissible, l’image de ce moi mutilé que j’y livre, qui n’offre plus, à la place ardente du cœur, qu’un trou. » 632
Le Journal, aveuglé ; lui, seul « mutilé », seul « incompris » …
Et l’édition de La Pléiade sort en l’état.
- Dans l’édition suivante de 1954 de La Pléiade du Journal. 1939-1949 [celle donc qui poursuit la précédente, mais qui ne s’y substitue pas], suivie de Souvenirs d’André Gide, madame Gide (« née Madeleine Rondeaux, alias Emmanuelle ») a été réintégrée (p.1259), mais ces pages citées ne concernent que ces dernières années.
- Dans l’édition de 1996 de La Pléiade du Journal de Gide. 1887-1925, il n’existe pas d’Index.
- Dans l’édition de 1997 de La Pléiade du Journal de Gide. 1926-1950, madame Gide (Madeleine Rondeaux, Madame André, [1867-1938] cousine et épouse de Gide) est citée dans l’Index qui concerne les deux tomes réédités. (p.1568, 1569).
- Il aura fallu 49 ans pour que le nom de l’épouse d’André Gide soit, concernant son Journal, rigoureusement indexé par La Pléiade, 59 ans après sa mort.
Femmes (Noms. P.U.F) (18) : 1948. Les Presses Universitaires de France [PUF] publient une série de petits livres insérés dans une « Collection du Centenaire de la révolution de 1848. »
Sur la quatrième de couverture de celui publié par Édith Thomas, Les femmes en 1948, seule femme auteure, elle est la seule dont le nom est précédé par celui de son statut civil marital ; lui-même distinguant Madame de Mademoiselle : « Les femmes en 1848 par Melle Édith Thomas. » 633 (Cf. Femmes. Auteures)
Femmes (Noms. Lessing Doris) (19) : 1958. Doris Lessing [1919-2013], dans La cité promise, Les enfants de la violence (3), auteure de :
« […] Quant à ‘Hesse’, c’était un nom reçu comme un bracelet d’un homme qui le possédait pour le donner à une femme devant les représentants de la loi au moment de signer le contrat de mariage. » 634 (Cf. Êtres humains, Famille. Mariage, Patriarcat)
Femmes (Noms. Sarrazin Albertine) (20) : (15 février) 1959. Albertine Sarazin [1937-1967], qui vient de se marier « entre deux gendarmes », écrit à Julien, son mari :
« Ah, un détail important : Madame Sarrazin étant mon nom, que tu le veuilles ou non, il faut désormais te résigner à m’appeler ainsi. Non en raison des règlements [de la prison], puisque je suis toujours Damien pour le personnel. Mais pour le plaisir que j’en tire, et le sentiment que j’ai de l’avoir gagné. Si tu as ‘l’impression de me voler’, moi j’ai celle de ne pas l’avoir volé. […] » 635
Femmes (Noms. Roudy Yvette) (21) : 1983. Je lis dans le Guide des droits des femmes publié par le Ministère des droits de la femme, préfacé par Yvette Roudy (p.81) :
- Question : Pouvez-vous garder votre nom après votre mariage ?
- Réponse : « Absolument, lors du mariage vous ne perdez pas votre nom. Ce n’est qu’un usage qui veut que la femme prenne le nom de son mari. De toutes façons, votre seul nom légal, c’est celui de votre naissance. » [Ajout… qui est celui de votre père…] (Cf. Langage. Verbe. Perdre, Prendre)
* Ajout. 11 novembre 2022. Et je lis page suivante :
- Question : Nom de l’enfant. Quel nom porte votre enfant ?
- Réponse : « Si vous êtes mariée, il porte le nom de votre mari. Si vous n’êtes pas mariée, votre enfant porte le nom de celui qui le reconnait en premier (sic). Si vous le reconnaissez ensemble, votre enfant porte le nom de son père. » (Cf. Dialogues, Enfants, Patriarcat. Filiation. Filliation)
Femmes (Noms. Suza Linda de) (22) : 1984. Linda de Suza, dans La valise en carton, évoquant la naissance de son fils dont le père était en prison, écrit :
« Il fallait que nous nous mettions d’accord pour lui donner un nom. Je ne voulais pas que mon fils soit déclaré ‘de père inconnu’. Au Portugal, il n’y a que les prostituées qui ne peuvent pas donner le nom du père et je ne tenais pas à passer pour l’une d’elles. » 636 (Cf. Famille, Patriarcat. Pères, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)
Femmes (Noms. Fleutiaux Pierrette) (23) : (31 octobre) 1990. Roger Vrigny [1920-1997], dans l’émission Lettres ouvertes, après la publication du troisième roman de Pierrette Fleutiaux [1941-2019], Nous sommes éternels, auteur de :
« Elle s’est faite déjà un nom. » 637
À son écoute, pourrait dévaluer toute critique, dont, ici, la dimension masculiniste, méprisante, dévalorisante, paternaliste met particulièrement en valeur la bêtise du jugement. (Cf. Culture, Patriarcat)
Femmes (Noms) (24) : 1995-2001. Mo Yan, dans Beaux seins, belles fesses, auteur de :
« (ces noms) ne respectent pas les enseignements de Confucius, car le maître a dit : ‘Si l’appellation n’est pas correcte, la parole ne suit pas.’ » 638
Femmes (Noms. Mendès France Marie-Claire) (25) : 1996. Marie-Claire Mendès-France [1921-2004], dans Sarah au bout de l’enfer, consacré à la défense et à la libération de Sarah Balabagan, écrit :
« Activiste, je le suis sans doute, non sans une bonne dose de prudence car je porte un nom qui m’empêche d’agir à légère et de m’engager pour des causes douteuses. » 639
Du poids, pour une épouse qui a perdu son nom, de celui du mari… (Cf. Hommes. « Politiques ». Mendès-France Pierre)
Femmes (Noms. Morawska Irena) (26) : 1997. Irena Morawska, dans Comment j’ai enlevé Emilia de Calabre à sa vilaine maîtresse, auteure de :
« Chez Regina Drzazga, on ne prononçait jamais de noms ou de prénoms. Elle n’utilisait que des sobriquets : « Sorcière », « Barbouillée », « Phtisique », « Tête de hibou », « Manche à balai. » Quant à Emilia, elle était un « balai-brosse de remplacement ». 640
Femmes (Noms. Mitterrand Danielle) (27) : 1998. Danielle Mitterrand [1924-2011] qui, du fait de son mariage, avait perdu son propre nom : Danielle Gouze, décide de créer, après que son mari ait été son élu président de la République, une fondation qu’elle veut intituler : Frances-Libertés, Fondation Danielle Mitterrand.
Raphaël Doueb, secrétaire de l’association, qu’elle considère comme son ‘conseiller’ lui répond : « Encore faut-il que le président soit d’accord pour que vous utilisiez son nom. » Celui-ci, après avoir laissé planer le doute, répond :
« C’est convenu, cette fondation portera notre nom [et je contribuerai personnellement à la constitution du capital]. »
- Il importe par ailleurs de noter que c’est bien à François Mitterrand [1916-1996], dans une lettre qui lui fut transmise par Danielle Mitterrand, que Raphaël Doueb [?-1998], après un « incident » (fin 1989) adressa sa démission [que le Président refusa]. 641
- En résumé, en se mariant, elle a perdu son nom, s’y est substitué celui de son mari, censé être le sien, mais qui ne le fut jamais en bien propre. Il est vrai aussi que cette Fondation n’eut sans doute pas existé si elle n’avait pas épousé son mari…et prit son nom… (Cf. Homme. « Politique ». Mitterrand François)
Femmes (Noms. Girod Marie-Louise) (28) : 2003. Dans un livre consacré à Marie-Louise Girod [1915-2014], organiste, concernant son mariage en 1960, je lis :
« Les voilà mariés, mais André Parrot [1901-1981] tient à ce qu’elle garde son nom d’organiste, elle reste donc Marie-Louise Girod : ’Quand je ne serai plus là, tu joindras mon nom au tien, comme ça je ne te quitterai jamais’. Ce qu’elle a fait. » 642
Femmes (Noms. Crazy Horse) (29) : 2016. Crazy Horse. France. Les danseuses - dénudées - du cabaret Crazy Horse, lesquelles gagnent royalement 2000 euros par mois (mars 2016) - se voient attribuer un nom « qui leur colle à la peau » dixit la directrice générale, Andrée Dissenberg 643. Elles ont le droit d’en refuser un seul, le second leur est obligatoirement attribué. En voici un florilège, dont on notera le raffinement :
Lova Moor ; Psykko Tico ; Rosa Fumetto ; Polly Underground ; Diva Terminus ; Misse bisou ; Fifi Standby ; La magazineuse ; Loulou de Paris ; Lulla Ultimatum, Azy Nenuphar ; Loa Vahina...
Et l’on apprend sur le site du Crazy Horse que « le baptême de leur nom de scène s’effectue le soir de leur première apparition sur scène. (Cf. Corps. Peau, Femmes. Noms. Sade, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)
Femmes (Noms. Le Figaro) (30) : (11 avril) 2017. Lu dans Le Figaro :
« Madame Alain Duplessis-Fourcaud, née Jeanne de Passemar de Saint André » ; « Madame Henri Potez, née Jeanine Delarue » ; « Madame Yann de Givré, née Françoise Paulange » ; « Mireille Castellani, née Coutellier » ; « Madame Bauchet, née Chantal Delalande » ; « Madame Jean Ravel, née Myriam Neyret » ; « Odile Rouyer, née Delacourt » ; « Professeur Véronique Gournay, née Toulemonde ». 644
Femmes (Noms. Mères séparées du père) (31) : (2 février) 2017. Dans le Carnet du Monde annonçant la mort de l’avocat Thierry Lévy [1945-2017], le nom des « mères » de ses trois enfants ne sont pas cités, tandis que l’est celui de sa compagne. L’expression d’un refus ? Une marque de respect ? (Cf. Patriarcat. Pères)
Femmes (Noms. Loridan-Ivens Marceline) (32) : (20 septembre) 2018. Dans l’article du Monde consacré à la nécrologie de Marceline Loridan-Ivens [1928-2018], je lis :
« Il y a dans sa chambre, rue des Saint-Père, le portrait et le fantôme de son père, Shloïme Rozenberg, dont elle regrettait souvent d’avoir relégué le patronyme pour celui de ses maris. » 645 (Cf. Patriarcat. Pères)
Femmes (Noms. Sotinel Claire) (33) : (10 août) 2019. Claire Sotinel, constate sur France Culture que :
« Dans la vie d’Augustin [Augustin d’Hippone. 354-430], on ne connait pas le nom des femmes, sauf celles qu’il élève socialement. » 646 Une riche grille d’analyse.
(Cf. Culture. Patriarcale, Féminisme, Histoire. Sotinel Claire)
Femmes (Noms. Halimi Gisèle) (34) : (22-23 septembre) 2019. Gisèle Halimi [1927-2020], dans Le Monde, se souvient, alors avocate, d’une rencontre avec Charles de Gaulle [1890-1970], le 12 mai 1959 :
« Quand il m’est apparu, il m’a semblé gigantesque. Il m’a tendu la main en me toisant. Et, de sa voix rocailleuse, il a lancé : ‘Bonjour madame’. Il a marqué un temps. ’Madame, ou mademoiselle ? ‘ Je n’ai pas aimé. Mais alors pas du tout ! Ma vie personnelle ne le regardait pas. J’ai répondu en le regardant bien droit : ‘Appelez-moi maître, monsieur le président ! Il a senti que j’étais froissée et il a accentué sa courtoisie : ‘Veuillez entrer, je vous prie, maître. Asseyez-vous je vous prie, maître. Je vous écoute, maître.’ » 647 (Cf. Relations entre êtres humains. Courtoisie)
Femmes (Noms. Sen Amartya) (35) : 2022. Amartya Sen, dans Citoyen du monde. Mémoires, auteur de :
« Il est désolant de voir que l’un des problèmes - du moins à mes yeux - auquel les femmes doivent faire face se trouvait illustrée par la vie personnelle de Dorothy. Par convenance sociale, elle a changé son nom à chaque fois qu’elle s’est mariée et ses publications les plus connues ont été signée de son second nom d’épouse (Weddeburn), même après son divorce d’avec Bill. La radicale Dorothy [Swaine] Barnard [1899-1977] a donc publié tous ses livres et ses articles sous les patronymes de ses différents maris. […] » 648
Femmes. Prénoms :
Femmes (Prénoms) (1) : Il la citait dans son Journal par son prénom. Elle disparut des Index (des noms), et par suite, de l’histoire.
Par ordre chronologique. Femmes. Prénoms :
Femmes (Prénoms) (1) : (9 novembre) 1942. Je découvre dans le Cahier VIII de Paul Claudel, [1868-1955], ce quatrain rédigé par lui pour la naissance de sa petite fille Marie-Victoire :
Pour marie-Victoire
Ce petit poisson dodu
Appelé Marie-Victoire
Sans dents comme il a mordu
À l’hameçon de l’histoire. »
Il s’avère que mes parents qui m’avaient autrefois récité cette présentation - depuis si longtemps oubliée - m’avaient toujours dit qu’ils m’avaient prénommée ainsi, après avoir lu dans Le Figaro, l’annonce de cette naissance, et en manifestation de leurs engagements résistants.
Je lis en note de La Pléiade, que ce quatrain avait été ultérieurement publiée dans Le Figaro Littéraire le 23 mars 1946.
N.B. Marie-Victoire Nantet est la mandataire de l’œuvre de Paul Claudel, ainsi que l’auteure d’un livre intitulé Camille et Paul Claudel [Lignes de partage. Gallimard. 2021]. 649
Femmes (Prénoms) (2) : 1951. Dans les ateliers du couturier Jean Dessès [1904-1970], deux couturières étaient prénommées Germaine. Dès lors, pour les distinguer, l’une fut appelée Germaine « Flou » et la seconde : Germaine « Tailleur ». 650
Femmes (Prénoms) (3) : 1965. Pierre Citron [1919-2010], dans sa préface à La femme de trente ans [1844] d’Honoré de Balzac [1799-1850], écrit que « Balzac aimait donner aux femmes qu’il aimait un prénom qui n’était pas le leur, et dont il fut seul à se servir. » 651
Femmes (Prénoms) (4) : 1973. Raymonde Courrière, dans Génération MLF, témoignant de ses premiers engagements au MLF :
« La première partie de la réunion [sur le Nomadic, bateau amarré sur la Seine en 1973 qui « fait partie des plus belles heures de ma vie »] était animé par Sylvana et Florence. Longtemps, je n’ai connu que les prénoms : il nous fallut des années pour que notre identité ne soit plus un prénom associé à une ville, Irène de Marseille, Maryse de Tarbes, Françoise de Lille…). » 652 (Cf. Femmes. Solidarité entre femmes. Féminisme)
Femmes (Prénoms) (5) : 1995. Lu dans Jean Tulard, Guide des films. 1895-1995. LZ, concernant :
- Sept amoureuses (Les). 1942. Frank Borzage :
« L’humour n’est pas oublié dans la scène finale où le pasteur se met à bafouiller car les sept filles portent des prénoms masculins (les parents ayant choisi les prénoms avant les naissances et espéraient à chaque fois avoir un garçon). » 653
Femmes (Prénoms) (6) : (21 octobre) 2012. Annie Stora, dans un texte intitulé : « Femmes juives d’Algérie : émancipation et transmission » évoque la question de la transmission par le prénom :
« À ma naissance, ma mère a imposé à son mari le prénom d’Annie qui lui semblait plus moderne que celui de sa belle-mère prénommée Julie. J’imagine que c’était, à certains égards, une façon pour elle de prendre son autonomie en choisissant le prénom de sa fille aînée ; ce qui ouvrait une brèche de modernité en opérant une coupure dans la lignée de sa belle-mère même si ce n’était qu’une forme modeste de contestation. Julie est mon second prénom. » 654
Femmes (Prénoms) (7) : 2012. Elena Ferrante, dans Le nouveau nom, écrit :
« Pendant que nous travaillons, elle se mit à me parler du moment où elle avait commencé à se rendre compte qu’elle était désormais Mme Carraci [le nom de son mari]. Au début, je ne comprenais pas grand-chose à ce qu’elle voulait vraiment dire, et ses observations me semblèrent banales. Nous, les filles, c’est bien connu, quand nous tombons amoureuses, la première chose que nous faisons, c’est voir si notre prénom sonne bien, associé au nom de l’être aimé […]. » 655
Femmes (Prénoms) (8) : (2 octobre) 2016. À l’écoute ce jour d’un débat sur France Culture : Quand on nomme un homme par son nom et son prénom, il n’est pas acceptable de nommer une femme par son prénom, fut-elle sa meilleure amie (ce qui en l’occurrence n’était pas le cas).
Femmes (Prénoms) (9) : (décembre) 2018. À la lecture dans Le Monde Diplomatique d’une critique du livre de Chantal Mouffe Pour un populisme de gauche 656 par Serge Halimi, je découvre que l’absence de prénom peut être aisément perçue comme une marque de mépris et / ou de disqualification. Pour moi, en tout cas.
Après avoir lu une référence à « Chantal Mouffe », je lis : « Mouffe postule… », « Mouffe propose… », « Mouffe imagine… » ; « Mouffe ne rêve pas… », « Mouffe adosse sa réflexion sur… » 657
Nous avons tous et toutes droit à un nom et un prénom. (Cf. Politique. « Populisme »)
* Ajout. 13 juillet 2019. Il est des familles qui décident du fait de la notoriété accordée à un ancêtre - toujours mâle ? - que leur nom de famille intégrera le nom et le prénom du dit ancêtre. Exemple : Casimir-Périer, Vallery-Radot.
Femmes (Prénoms) (10) : (10 octobre) 2024. J’entends dans l’émission consacrée à Harry Braveman [1920-1976] sur France Culture - pour la première fois ? - un homme, Juan Sebastian Carbonell - se reprenant après avoir appelé une femme, invitée avec lui, Lucie Rondeau du Noyer, par son seul prénom et expliquant discrètement cela par le fait qu’ils travaillaient souvent ensemble.
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VIII. Femmes (« Politiques ») :
Femmes. « Politiques » :
Femmes (« Politiques ») : Et si les femmes dites « politiques », auxquelles on peut ajouter les femmes dites « de pouvoir », n’étaient que les villages Potemkine du patriarcat ?
En tout état de cause, le fait que certaines femmes, de plus en plus nombreuses, accèdent, de plus en plus, aux pouvoirs politiques, économiques… et sont, de plus en plus, utilisées comme justificatifs du patriarcat, est-il un changement de paradigme politique ?
Dans la majorité des critiques féministes de la démocratie, leur progression est peu ou prou considérée comme un progrès, une avancée… Vers ?
S’il faut reconnaître que leur nombre grandissant modifie la vision du rôle que les femmes jouent dans le monde, à s’y focaliser, le risque majeur que le féminisme soit perçu - et c’est déjà largement la situation prévalant - comme synonyme d’une caution (bourgeoise ? élitiste ? occidentale ?) donnée au monde actuel qui lui confèrerait un surplus de légitimité.
N.B. L'expression « villages Potemkine » désigne un trompe-l’œil à des fins de cache du réel. Selon une légende, de luxueuses façades en carton-pâte avaient été érigées à la demande du ministre russe Potemkine afin de masquer la pauvreté des villages lors de la visite de Catherine II [1729-1789] en Crimée en 1787.
Femmes (« Politiques ») : 1878. Le cardinal de Bernis [1715-1794], auteur dans ses Mémoires de :
« Les femmes, qui ont toujours eu l’ambition de gouverner les États […]. » 658
Quelle que soit la signification qu’il en donne, je n’ai jamais lu une assertion aussi sujette à caution affirmée avec une telle évidence ; et ce, de la part d’un homme qui avait eu à connaître l’État dans toutes ses composantes et à en vivre tous ses aléas.
- Suite : Faute de quoi, dans l’attente, des femmes se limitèrent à, se contentèrent de, s’habituèrent à tenter de « gouverner » les hommes qui avaient les rênes du pouvoir.
Et, ce que l’on a appelé « la corruption des mœurs » fut sans doute l’un des ressorts et l’une des majeures conséquences de ce processus - interdisant toute référence à toute morale - de critique de la perversion - …non de la logique…- du pouvoir politique. (La fin, pas clair)
Par ordre alphabétique. Femmes. « Politiques » :
Femmes (« Politiques ». États-Unis. Addams Jane) : 1915. Jane Addams, [1860-1935], participa au Congrès international des femmes à La Haye dont le mot d’ordre était :
« Nous, femmes […] nous protestons contre la folie et les horreurs de la guerre qui mènent à un sacrifice inconsidéré de vies humaines. »
- La Ligue internationale pour la paix et la liberté [WILPF] naquit de ce Congrès et obtint le prix Nobel de la paix en 1931. 659
N.B. Sur Wikipédia, elle est présentée sous l’item : « militante ».
Femmes. « Politiques ». Michèle Alliot-Marie :
Femmes (« Politiques ». Alliot-Marie Michèle) (1) : 2002. De Michèle Alliot-Marie, nommée ministre de la défense, Jean Marie Le Pen a déclaré :
« J'ai toujours aimé les cantinières », 660 tandis que Jacques Chirac aurait dit à Nicolas Sarkozy :
« Le ministre de la défense, c’est moi. » 661
Femmes (« Politiques ». Alliot-Marie Michèle) (2) : (12 janvier) 2011. Michèle Alliot-Marie restera sans doute dans l’histoire du fait de sa proposition à l’assemblée nationale, que « le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, permette de régler des situations sécuritaires de ce type », afin d’éteindre la révolution tunisienne commençante, ledit « savoir-faire » s’adressant aussi à l’Algérie. 662
* Ajout. 7 mars 2015. Quatre ans après : la presse évoque la livraison d’« armes françaises pour la Tunisie ». 663
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Femmes. « Politiques ». Martine Aubry :
Femmes (« Politiques ». Aubry Martine) (1) : 2008. Martine Aubry s’est adressée à Adeline Hazan, ex-présidente du Syndicat de la magistrature, maire de Reims, ville invitante, en découvrant une araignée sur son pupitre, devant les milliers de participant-es socialistes en ces termes :
« Franchement, Adeline, le ménage aurait pu être fait depuis hier ! » 664 (Cf. Hommes. « Politiques ». Fabius Laurent, Féminisme. Antiféminisme. Fabius Laurent)
Femmes (« Politiques ». Aubry Martine) (2) : 2011. Compte tenu de la gravité des prises de position de l’ensemble des responsables socialistes lorsqu’ils/elles ont été au courant des agressions sexuelles dont Dominique Strauss-Kahn est l’auteur, Martine Aubry est responsable d’un parti [poste quitté en septembre 2012] qui doit s’interdire d’invoquer la morale à l’encontre de quiconque. Que reste-t-il alors de la politique ? L’accès au pouvoir ? … pouvoir alternatif d’autant moins crédible que Martine Aubry a, notamment, pu se prononcer le 21 mai 2011 en faveur d’une candidature de Christine Lagarde (ministre de Nicolas Sarkozy) à la direction générale du Fonds Monétaire International. 665
Femmes (« Politiques ». Aubry Martine) (3) : (24 mai) 2017. Martine Aubry, après l’échec du PS aux élections présidentielles de mai 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron, auteure de :
« J’ai 66 ans, aujourd’hui j’ai l’impression que tout ce que j’ai fait est abîmé et cassé. » 666 Courageux ? Lucide ? Mais n’est-ce pas toute une génération de politiques qui pourraient se retrouver, au moins partiellement, dans ce diagnostic, encore politiquement bien flou cependant ?
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Femmes. « Politiques ». Autain Clémentine :
Femmes (« Politiques ». Autain Clémentine) (1) : (10 juillet) 2016. Clémentine Autain, interrogée sur la difficulté de gouverner, évoqua « la difficulté de la tâche ». 667
De la « tâche » ?
Femmes (« Politiques ». Autain Clémentine) (2) : (14 juin) 2024. Clémentine Autain, auteure de : « Bien sûr que j’accepterai d’être première ministre. »
On comprend peut-être mieux, pour qu’une telle question puisse être posée, l’avantage d’être membre d’un parti politique et l’assurance qu’il confère. (Cf. Politique. Parti)
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Femmes (« Politiques ». Barèges Brigitte) : (18 janvier) 2019. Brigitte Barèges, maire de Montauban, lors du débat des maires, à Souillac, avec Emmanuel Macron, entre autres analyses peu respectables assimilant notamment « terrorisme » et émigration, auteure, concernant les « Gilets jaunes », ceux qu’elle avait par ailleurs reçus, de :
« Ce sont de pauvres gens ». (Cf. Politique. « Terrorisme ». « Gilets jaunes », Économie « Gilets jaunes ». « Pauvres Les ») 668
Femmes. « Politique ». Delphine Batho :
Femmes (« Politiques ». Batho Delphine) (1) : (2 juillet) 2013. Delphine Batho, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie du gouvernement Ayrault, a été « relevée de ses fonctions » - traduction : licenciée - du gouvernement, pour avoir qualifié de « mauvais » le budget de son ministère, pour avoir déclaré qu’il y avait une « déception à l'égard du gouvernement » et avoir posé la question : l’écologie « est-elle bien une priorité ? » 669
- « Ni une erreur, ni une faute », déclara-t-elle plus tard justement ; une affirmation d’autorité, le choix d’un fusible, jugé alors nécessaire, au sein d’un gouvernement qui ne fut jamais écolo… 670 (Cf. Politique. Écologie, Économie. Budget)
Femmes (« Politiques ». Batho Delphine) (2) : (15 janvier) 2018. Delphine Batho, qui souhaitait se présenter au poste de premier/ère secrétaire du parti socialiste déclara :
« Je conteste de A à Z les modalités d'organisation de ce congrès de confiscation, dans ce qui n'est plus un parti mais une petite mafia politique avec ses parrains, ses lieutenants, ses exécutants. J'ai découvert qu'il y avait eu un traficotage des statuts au dernier moment pour changer les règles du jeu, dans l'objectif de reconduire la même aristocratie politique. Je ne peux pas être complice d'un congrès illégitime. » 671 Après ce constat, quatre hommes décidèrent néanmoins de rester en lice.
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Femmes (« Politiques ». Algérie. Benghabrit Nouria) : 2016. Nouria Benghabrit, ministre de l’éducation nationale Algérienne, si l’on en croit, faute d’autres sources, ce qu’en dit Jeune Afrique, réhabiliterait l’idée même de Politique. 672
* Ajout. 18 mai 2017. Mais peut-on réhabiliter le politique, en cautionnant un régime militaire, dictatorial, ayant étouffé un pays, ayant justifié tous les enfermements ? Non. On ne peut que le cautionner. D’où sans doute l’article de Jeune Afrique…
* Ajout. 1er avril 2019. Lu : « Nouria Benghabrit, qui ne figure plus dans le nouveau gouvernement, remercie Bouteflika. ‘Aujourd’hui s’achève ma mission à la tête du ministère de l’Éducation nationale. Je remercie le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour la confiance accordée depuis le 5 mai 2014. […] L’engagement vers une école de qualité est un processus long et difficile, mais qui peut être gagné avec les efforts de tous. Je remercie l’ensemble des cadres et des enseignants du secteur. », a-t-elle écrit sur sa page Facebook. » 673
Femmes (« Politiques ». Pakistan. Bhutto Benazir) : (2 décembre) 2022. Ne pouvant privilégier tel ou telle expression particulièrement signifiante de la vie de Benazir Bhutto [1953-2007], ni en reproduire la totalité, je ne peux que renvoyer à l’émission de France Culture : Une vie, une oeuvre, Benazir Bhutto. 674
Deux souvenirs néanmoins : elle a dit avoir été violée durant son emprisonnement, après l’assassinat de son père ; l’évocation des pouvoirs - sur elle - de son mari [« monsieur 10 % »].
Femmes (« Politiques ». Bouchardeau Huguette) : 1981. La découverte du livre d’Huguette Bouchardeau, Tout le possible rappelle qu’il fut un temps où la gauche pensait gouverner tout en ayant une vision politique alternative. 675 (Cf. Politique. Gauche La, Historiographie. Patriarcale)
Femmes (« Politiques ». Colette) : (9 mars) 1914. Colette [1873-1954], à la Chambre des députés, auteure de :
« […] La plupart des celles (les femmes) qui sont ici (dans les tribunes) n’ont pas besoin de feindre l’intérêt pour les débats parlementaires. Même si elles ne suivent pas passionnément le mari, l’amant, l’ami ou le parent jeté sous leurs yeux dans la cuve (l’hémicycle), elles obéissent à un goût sincère et tortueux pour les choses de la politique, où on les voit si vite informées, lucides, familières, prêtes d’avance à tous les mandats, à toutes les responsabilités - et à toutes les inconséquences. » 676 (Cf. Femmes. Écrivaines. Colette, Politique, Histoire)
Femmes (« Politiques ». Coutelle Catherine) : (12 juin) 2017. Catherine Coutelle, ex-députée socialiste, ancienne présidente de la Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances, auteure de :
« Les députées sont des femmes et des mères avant tout. » 677 (Cf. Politique. Égalité. Égalité des chances)
Femmes (« Politiques ». Cox Jo) : 2016. Jo Cox [1974-2016], députée travailliste britannique partisane du maintien du Royaume Uni dans l’Union européenne, assassinée le 16 juin 2016.
- Sa mort rappela aux Suédois l’assassinat d’Anna Lindh [1957-2003], ministre des affaires étrangères social-démocrate, qui, elle aussi, défendait une position pro-européenne assassinée le 10 septembre 2003, à quatre jours d’un référendum sur la monnaie unique dans le pays.
Par ordre chronologique. Femmes. « Politiques ». Édith Cresson :
Femmes (« Politiques ». Cresson Édith) (1) : (15 mai) 1991. Le lendemain de la nomination d’Édith Cresson au poste de première ministre, le 15 mai 1991, le titre de Libération fut :
« Et dieu [surnom donné à F. Mitterrand] crée la femme ». (Cf. Politique. Médias)
Femmes (« Politiques ». Cresson Édith) (2) : 1993. Édith Cresson, première ministre [15 mai 1991-2 avril 1992] : une tragédie politique.
- Lire le livre d’Élisabeth Schemla, Édith Cresson. La femme piégée. 678
Femmes (« Politiques ». Cresson Édith) (3) : 1993. Édith Cresson, interrogée par Élisabeth Schemla, pour la rédaction de son livre : Édith Cresson, la femme piégée, après avoir évoqué « le trouble » qui l’avait saisie après l’alliance, en 1972, de François Mitterrand [1916-1996] avec George Marchais [PCF] explique les raisons de sa « dissimulation » [de son silence] :
« Je ne pouvais pas contester un seul instant le fondement même de sa stratégie [celle de Mitterrand] sur laquelle la victoire [de la gauche] reposait. J’ai toujours été très certaine, en observant les autres qui ne lui arrivaient pas à la cheville, que lui seul sait comment agir. Pour m’en sortir, je me demandais ce que mon père, s’il était toujours vivant, en penserait. […] » 679 (Cf. Patriarcat. Pères)
Femmes (« Politiques ». Cresson Édith) (4) : 2006. Édith Cresson, auteure de :
« Les hommes politiques français sont persuadés qu’ils ont un irrésistible pouvoir de séduction - ce qui, malheureusement pour eux - est loin d’être toujours le cas et que l’élection leur donne le droit de régner sur une sorte de troupeau dont font partie les femmes, lesquelles, comme sous un tchador virtuel, pourraient accomplir certaines tâches, subalternes, cela va de soi. […]
Être femme en politique n’est pas simple. Les obscénités sur elles ne trouvent leur place que dans un système de concurrence, en vue d’éliminer l’adversaire. […]
En France, la classe politique se demandera toujours si une femme est comme ils disent ‘compétente’. Pour un homme, jamais. » 680 (Cf. Hommes. « Politiques ». Mitterrand François)
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Femmes. « Politiques ». Rachida Dati :
Femmes (« Politiques ». Dati Rachida) (1) : (28 juillet) 2019. Rachida Dati, candidate aux élections municipales à Paris, s’en prend aux « barons » de la droite parisienne :
« Je me suis déclarée juste parce qu’ils sont contre moi. » 681
Réaction bravache, mais sans doute pas uniquement… (Cf. Justice. Avocate. Dati Rachida)
Femmes (« Politiques ». Dati Rachida) (2) : (16 janvier) 2024. Lu dans Le Canard enchaîné, concernant Rachida Dat, nommée ministre de la culture, ce portait d’elle, par « un socialiste qui l’a maintes fois croisée » :
« Elle arrive quelque part, balance une vanne qui fait marrer les gens, fait son cirque, joue de sa différence, minaude, copine, prends des numéros de téléphone, arrange des coups, voit les failles des uns et des autres, qu’elle saura utiliser ultérieurement, ment effrontément et repars, laissant ses interlocuteurs sous le charme. Ça fait trente ans quelle fait ça. » Puis suit : « elle n’hésita pas non plus à utiliser les menaces, la demande au fonds souverain qatari d’un « modeste virement de 400.000 euros », son « double jeu permanent sur le radicalisme », ses nombreux rapports avec « le clan Aliyev d‘Azerbaïdjan », et enfin, son contrat avec Carlos Ghosn de 900.000 euros « alors qu’elle n’est pas même encore membre du Barreau », et pour lequel elle est « mise en examen pour corruption passive » (sic). 682
En écrivant de portait, je repense à ce compliment émanant d’une féministe selon laquelle « c’est une femme politique qui n’a pas peur des hommes ». Un peu court, bien que cela me pose un problème - non résolu - d’analyse politique féministe. (Cf. Femmes. Peur)
Femmes (« Politiques ». Dati Rachida) (3) : (4 septembre) 2024. Lu sur Franceinfo :
« La ministre de la Culture démissionnaire, Rachida Dati, s'en prend à Jean-Michel Blanquer et Édouard Philippe sur X. ‘L’élégance comme la reconnaissance devraient amener à plus de respect de l’institution présidentielle et de l’homme qui vous a permis d’agir et même d’exister sur le plan politique’, écrit-elle, alors que l'ancien Premier ministre a annoncé hier être candidat à la prochaine élection présidentielle et que l'ancien ministre de l'Éducation nationale règle ses comptes dans un livre très critique envers Emmanuel Macron. »
Une répartie bien envoyée…. (Cf. Hommes « Politiques » Philippe Édouard)
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Femmes (« Politiques ». Duflot Cécile) : (5 juin) 2017. Cécile Duflot, députée Europe Écologie-Les Verts, ex-ministre du logement de François Hollande, auteure de :
« Je porte le flambeau féministe pour les futures générations. » 683
* Ajout. 8 août 2017. (31 mars) 2014. Cécile Duflot avait déclaré en quittant le gouvernement Ayrault :
« Je me met à la disposition de la gauche, de la France », déclaration jugée, néanmoins, ultérieurement par elle, « un peu trop grandiloquente ». 684 (Cf. Hommes. Grossiers. Sarkozy Nicolas, Féminisme, Langage. Possessif, Politique. Écologie)
Femmes (« Politiques ». Fraisse Geneviève) : 1999. Geneviève Fraisse, nommée par Lionel Jospin, six mois après qu’il ait été lui-même nommé premier ministre, Déléguée interministérielle aux droits des femmes [1997-1998], auteure de :
« De toutes façons, on m’avait mise dans un piège. Entre deux ministres. Entre Martine Aubry et le premier ministre. […] Le droit des femmes n’était pas un enjeu suffisant pour que Matignon en fasse un cheval de bataille contre Martine Aubry. »
Je lis plus loin : « J’ai passé mon année de déléguée à rappeler au gouvernement ce problème de l’égalité professionnelle. Ce fut l’objet de ma bagarre avec Martine Aubry. Elle m’avait demandé de faire des propositions, je lui avais répondu que je n’étais pas une experte. (sic) Elle m’avait répliqué, moi non plus. (sic) Bon ! Sauf qu’elle avait des moyens que je n’avais pas. »
N.B. La Délégation ne disposait d’aucune administration propre, d’aucun budget et de très peu de moyens. 685 (Cf. Femmes. « Politiques ». Aubry Martine)
Femmes (« Politiques ». Garaud Marie-France) : 2006. Marie-France Garaud, alors conseillère avec Pierre Juillet [1921-1999] à l’Élysée [Georges Pompidou, Président], raconte la nomination de Jacques Chirac comme ministre de l’agriculture du gouvernement Pierre Messmer [1907-2007] :
« […] Les députés venaient dans ces temps-là se plaindre à l’Élysée autant de lui que du premier ministre. Pompidou se taisait, mais n’était pas content, et, en 1972, le nom de Chirac ne figurait pas sur la liste du gouvernement Messmer tel qu’il était formé. On le vit alors rôder dans les couloirs, inquiet de ce silence. Juillet, qui avait pour lui toutes les indulgences, eut pitié. ‘Bon, si vous y tenez, trouvez-lui quelque chose’ lâcha le Président. Et c’est ainsi que Jacques Chirac, après avoir tordu le nez sur le portefeuille de l’industrie, devint ministre de l’agriculture. […] » 686 (Cf. Relations entre êtres humains. Indulgence. Pitié, Hommes. « Politiques ». Chirac Jacques, Politique. « Élites »)
Femmes. « Politiques ». Françoise Giroud :
Femmes (« Politiques ». Giroud Françoise) (1) : Françoise Giroud [1916-2003], auteure de :
- « Quoi qu’on fasse, y compris la putain, il faut le faire bien. » Et de :
- « Je me suis heurtée à des salopards, j’ai travaillé avec des caractériels, j’ai supporté des imbéciles. Mais dans l’ensemble, leur présence m’a plutôt été épargnée, aucun des représentants des dites catégories ne m’a laissé plus de trace qu’une brûlure d’ortie. En revanche, par le hasard de métiers mirobolants, j’ai été fabriquée, formée, instruite, construite par des hommes qui n’étaient pas indifférents. »
- Elle évoque ensuite sa mère […], puis, elle écrit :
« Donc, j’ai été pour une large part faite par des hommes. Comme sur de la cire, ils ont laissé leur empreinte, leur trace, le plus souvent à leur insu. » 687 (Cf. Femmes. « Cire ». Journaliste. Giroud Françoise, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées)
Femmes (« Politiques ». Giroud Françoise) (2) : 1974. Françoise Giroud [1916-2003], dans Les Françaises face au chômage, auteure de :
- Concernant la possibilité légale de se constituer parties civiles qui auraient été rendues possibles aux associations de femmes/féministes) :
« Françoise Giroud (secrétaire d’état à la condition féminine) s’est toujours opposée à formuler cette demande, me confie M. Jean-Jacques Dupeyroux [1929-2020], professeur de droit à Paris Assas, ces associations, disait-elle, se mettraient aussitôt à attaquer les hommes…» [Reconnu depuis : Cf. article 2,2 du Code de procédure pénale)
- Concernant le chômage :
« Que les femmes sont donc contrariantes ! Le chômage menace ? Qu’elles restent donc à la maison et en un trait de plume, le nombre des demandeurs d’emploi diminuerait de moitié. Qu’elles cèdent la place aux hommes et les offres d’emplois se multiplieraient. » (F. Giroud. L’Express. 16 décembre 1974) Considéré comme de l’humour ? 688
- Que pèse dès lors la question, en 1974, de la nomination d’une femme-de-gauche dans un gouvernement-de-droite, par rapport à l’adéquation de Françoise Giroud aux normes patriarcales dominantes ? Pas grand’ chose… 689 (Cf. Femmes. « Féminin ». Journalistes. Giroud Françoise. Maison, Hommes. Féminisme. Dupeyroux Jean-Jacques, Économie. Chômage)
Femmes (« Politiques ». Giroud Françoise) (3) : (juin) 1975. Françoise Giroud [1916-2003], alors secrétaire d’état à la condition féminine, refusa de recevoir les femmes prostituées, lors de leur révolte et de l’occupation de l’église Saint-Nizier, à Lyon. Sa réaction :
« Je trouve que les prostituées doivent être considérées comme tout être humain et qu’il n’y a aucune raison d’exprimer à leur égard d’autre (s ?) sentiments (s ?). Cela dit, les prostituées s’insurgent contre la répression et la répression, comme je l’ai déjà dit, est du ressort du ministre de l’intérieur. »
Question : « Si les prostituées se sont adressées à vous, ce n’est pas un hasard. »
Réponse : « Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire pour elles, et que cela ne me concernait pas, elles se sont adressées ailleurs. » 690 (Cf. Femmes. « Féminin ». Journalistes. Giroud Françoise, Proxénétisme. Personnes-dites-prostituées, Histoire)
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Femmes (« Politiques ». Guigou Élisabeth) : 1997. Élisabeth Guigou, ancienne ministre, concernant les femmes politiques (ou : en Politique) auteure de :
« […] Leur langage, concret, vient du cœur, ce qui ne les empêche pas de théoriser, d’être capables de vues plus abstraites ou plus idéologiques. » 691
Essentialiste, maternalisme, régressif, méprisant, absurde. Sans doute, renierait-elle aujourd’hui cette ‘analyse’, mais dans l’attente, elle reste cautionnée.
Femmes (« Politiques ». Kosciusco-Morizet Nathalie) : (6 juin) 2017. Nathalie Kosciusco-Morizet, candidate aux élections législatives, auteure de :
« […] dans dix jours ma voix peut s'éteindre. » 692
A-t-elle pensé à toutes les voix qui ne se sont jamais ‘allumées’ ? (Cf. Êtres humains)
Femmes (« Politiques ». Kustener Brigitte) : (30 novembre) 2016. Lu, dans Le Monde :
« Brigitte Kustener, ancienne collaboratrice de l’ex-députée et adjointe à la mairie de Paris Françoise de Panafieu, a dû attendre cette année pour obtenir enfin une investiture dans la capitale. En 2012, elle était partie en dissidence contre Bernard Debré. Elle voulait être candidate, le médecin lui proposait d’être sa numéro deux. ‘Est-ce que le féminin de député, c’est suppléante ?‘ avait-elle alors ironisé. Pour 2017, Bernard Debré a enfin accepté de lui laisser son siège. À 57 ans, elle s’estime heureuse : ‘J’ai sa bénédiction cette fois, c’est très élégant de sa part.’ » 693 (Cf. Femmes. « Féminin ». « Politiques ». De Panafieu Françoise)
Femmes (« Politiques ». Joly Eva) : (1er avril) 2012. Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle de 2012, auteure de :
« On a le droit de m'écraser moi, de m'injurier, mais on n’a pas le droit d'injurier l'écologie. » 694
- À désespérer : Les Chiennes de garde défendaient les femmes politiques victimes d’injures, lesquelles souvent faisaient effectivement appel à elles ; aujourd’hui l’une d’entre elles en exclue même l’éventualité et confère en outre un permis d’injure. (Cf. Culture. L’ivresse du pouvoir, Êtres humains, Relations entre êtres humains. Injures, Politique. Écologie)
Par ordre chronologique. Femmes. « Politiques ». Christine Lagarde :
Femmes (« Politiques ». Lagarde Christine) (1) : (28 juin) 2011. Christine Lagarde [ex-ministre des finances de Nicolas Sarkozy], nouvelle présidente du Fond Monétaire International - institution garant de toutes les dominations impérialistes - a qualifié sa nomination de « victoire pour les femmes ». 695 Son salaire annuel (en 2011) : 551.700 dollars, soit environ 31.700 euros par mois, net d’impôts. 696 (Cf. Femmes. Conscience de classe. Bourgeoises, Économie)
Femmes (« Politiques ». Lagarde Christine) (2) : (24 janvier) 2015. Concernant le roi Abdallah d’Arabie Saoudite, décédé le 23 janvier 2015, Christine Lagarde, présidente du F.M.I, auteure de :
« De manière très discrète, il était un vrai défenseur des femmes. » 697 Elle poursuit :
« C'était très progressif. Mais j'ai abordé cette question avec lui à plusieurs reprises et il y croyait fermement. » De plus, « il avait mis en place beaucoup de réformes ». 698
Traduction : Peu importe [entre autres charmantes pratiques politiques de ce pays] la charia, le roi Abdallah était un fidèle soutien des États-Unis et de « l’occident » et cela suffit. Rarement, le mépris des femmes, le cynisme libéral n’a été si clairement affirmé. Le plus grave : que cette déclaration n’ait pas eu pour conséquence son départ du F.M.I Pas même son éventualité. (Cf. Politique. Cynisme. Réformes, Économie. F.M.I)
Femmes (« Politiques ». Lagarde Christine) (3) : (2 mars) 2015. Christine Lagarde, toujours au F.M.I, déclare :
« Il ne faut jamais lâcher la cause des femmes. » 699 (Cf. Économie. F.M.I)
Femmes (« Politiques ». Lagarde Christine) (4) : (17 avril) 2015. Christine Lagarde a refusé la demande du gouvernement Grec concernant un « report de paiement » assurant que les précédents n'avaient pas été suivis de « résultats productifs ». Elle a déclaré qu’Athènes devait donc payer un milliard d'euros à ses créanciers à partir du 6 mai et que le F.M.I n’accorderait aucun délai de paiement. Vue et entendue, lors de sa déclaration à la télé : terrible sentiment d’inhumanité. 700 (Cf. Économie. F.M.I. Grèce. Résultats)
Femmes (« Politiques ». Lagarde Christine) (5) : (2 juillet) 2019. Christine Lagarde est nommée présidente de la Banque Centrale Européenne. (Cf. Relations entre êtres humains. Flagornerie, Économie)
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Femmes (« Politiques ». Corinne Lepage) : 2017. Corinne Lepage faisant, le soir même de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, ses offres de services pour un poste de ministre : quelle tristesse de gâcher ainsi un itinéraire écologique de valeur…
- À sa décharge (?) elle n’est pas la seule « politique » à chercher à se faire valoir ainsi publiquement.
Femmes (« Politiques ». Le Pen Marine) : (4 avril) 2017. Marine Le Pen, quatre jours avant le second tour de l’élection présidentielle, et au lendemain du débat où elle s’était (notamment) montrée grossière, s’affirme sans apparente gêne comme « la représentante du peuple » et explique « qu’elle fait exactement ce que le peuple attendait d’elle ». 701 Comme Jeanne d’Arc [1412-1431] ? Ses propos, à l’approche de la présidentielle, deviennent absurdes… (Cf. Politique. Front national. Démocratie. Peuple)
* Ajout. 8 mai 2017. Pour nuancer ma critique : Emmanuel Macron, le soir de son élection, auteur de : « La France l’a emporté » … (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Politique. Démocratie. Élections. 7 mai 2017. Peuple)
* Ajout. 21 juin 2024. Avec du recul, « la France » dans la bouche d’Emmanuel Macron, prend une signification plus particulièrement inquiétante.
Femmes (« Politiques ». Lienemann Marie-Noëlle) : 2002. Dans Ma part d’inventaire de Marie-Noëlle Lienemann (sénatrice, ancienne députée européenne, ministre, conseillère générale, secrétaire nationale du parti socialiste…), - qui, selon son éditeur, « n’a pas peur de regarder la réalité en face pour mieux préparer l’avenir » (quatrième de couverture) - réussit l’exploit de ne pas écrire une seule fois le mot : « femme ». 702
Femmes. « Politiques ». Brigitte Macron :
Femmes (« Politiques ». Macron Brigitte) (1) : (4 octobre) 2018. Valeurs actuelles publie 703, selon une « top source » qui semble crédible, la réalité d’une « véritable engueulade » de Brigitte Macron à l’Élysée, entendue par les officiers de sécurité, au cours de laquelle elle lui aurait notamment dit : « Les conneries, ça suffit maintenant ! ».
- Il est certes plus que dommage de citer sur cette seule source l’évident rôle politique joué par Brigitte Macron, évacuant ainsi l’importance de son influence sur son mari ; mais cette citation, outre qu’elle est, en soi, une analyse politique, a en sus l’avantage de relativiser, pour le moins, le qualificatif de « politique » accolé à un homme et / ou à une femme dite « politique ».
- Le 11 octobre 2018, des photos - officielles - nous montrent Brigitte et Emmanuel Macron en Arménie « très fusionnels », « plus complices que jamais », « échangeant des gestes tendres », « se tenant la main à de nombreuses reprises ». 704
Dans quel royaume d’apparences, de mensonges, ces gens-là vivent-ils… (Cf. Femmes. Épouse de, Apparence, Relations entre êtres humains. Influence, Penser. Vérité, Politique)
Femmes (« Politiques ». Macron Brigitte) (2) : (22 décembre) 2018. Selon Le Monde, Brigitte Macron aurait évoqué « la violence et la vulgarité des Gilets jaunes ». 705
Femmes (« Politiques ». Macron Brigitte) (3) : (9 mai) 2019. Gérard Collomb [1947-2023], ancien ministre de l’intérieur, évoquant certaines raisons de son départ du gouvernement et les « difficultés » actuelles d’Emmanuel Macron, déclare que Brigitte Macron soutenait régulièrement, à l’époque, ses positions parce qu’elle « sortait plus souvent et voyait plus la réalité de la France ». 706
Femmes (« Politiques ». Macron Brigitte) (4) : (21 août) 2019. Lu dans Le Canard enchaîné :
« Parlant de l’influence de Brigitte Macron, un participant aux dîners politiques raconte [Le JDD. 18 août] : ‘Elle a un mot gentil pour tout le monde quand on arrive, mais ensuite plus un mot. C’est étonnant une personne aussi effacée et aussi présente politiquement…’ Au contraire cela dénote un indéniable sens politique… » 707
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Femmes. « Politiques ». Marion Maréchal :
Femmes (« Politiques ». Maréchal Marion) (1) : (12 juin) 2024. Entendu hier sur Radio courtoisie (radio d'extrême-droite) concernant Marion Maréchal (peu importe le contexte) :
« Elle a été une véritable Blanche de Castille [1188-1252]. »
N.B. Et ce, suivi d’une chronique en l’honneur de Geneviève de Galard [1925-2024] « l’ange de Diên Biên Phu », laquelle, devrait, entends-je, « être Panthéonisée ». (Cf. Politique. Extrême-droite. Religion, Histoire)
* Ajout. 19 juin 2024. En utile contrepoint, lire l’article du Canard enchaîné (p.3) :
« Marion Maréchal a dilapidé l’argent de Zemmour. Avant de rejoindre sa tante au RN, l’ex-tête de liste de Reconquête a grassement rémunéré collaborateurs et sociétés amies ».
Femmes (« Politiques ». Maréchal Marion) (2) : (12 juin) 2024. Éric Zemmour, après avoir dénoncé « la trahison », « le mensonge » de Marion Maréchal qu’il a exclue de ‘son’ parti Reconquête, a eu ce trait d’humour qui ne lui est pas familier :
« Elle est pour le regroupement familial » [avec la famille Le Pen]. (Cf. Famille)
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Femmes (« Politiques ». Mégret Catherine) : 1997. La première phrase de Catherine Mégret, épouse de Bruno Mégret, nouvellement élue Front national à la Mairie de Vitrolles, fut :
« Je voudrais souligner combien notre victoire est d’abord celle de mon mari. » Ce qui en l’occurrence est vrai : Bruno Mégret frappé d’inéligibilité, a, en son lieu et place « fait élire sa femme ».
Il est inintéressant de se remémorer que, deux ans après, en 1999, pour barrer la voie au dit Bruno Mégret, n°2 du parti, Jean-Marie Le Pen avait déclaré, à son tour, que s’il était déclaré inéligible, il ferait conduire la liste Front national aux élections européennes par sa nouvelle épouse Jany Le Pen, laquelle, incidemment, avait déclaré qu’elle était « parfaitement ignare en politique ». (Cf. Femmes. Épouse de, Politique. Front national)
Femmes (« Politiques ». Ministres) : 1975. Maria de Lourdes Pintasilgo [1930-2004], ministre Portugaise des affaires sociales en 1974-1975, raconte :
« En 1975, Françoise Giroud [1916-2003] avait organisé à Paris des Journées internationales de la femme. Elle y avait invité tout ce que le monde européen compte de femmes ministres ainsi que d’autres femmes exerçant des fonctions élevées dans l’administration, l’Université, etc.,…Quelques-unes des femmes ministres s’étaient déjà rencontrées ; on se voyait, on se passait des nouvelles rapidement : comment vas-tu ? que fais-tu ? etc.,
Soudain, la femme qui était à l’époque ministre de la santé et de l’environnement en Yougoslavie demande à une femme hollandaise, socialiste, elle aussi ministre de la santé : ‘Et toi, que fais-tu ?’. Elle lui répond : ‘A lot of nonsense and a few nice things‘ (‘Une quantité de bêtises et quelques choses intéressantes.’) »
Démystifiant, donc utile. 708 (Cf. Politique. État)
Femmes (« Politiques ». Panafieu Françoise de) : (juin) 2012. Françoise de Panafieu [UMP] raconte :
« Bien des hommes m'avaient dit à voix basse qu'ils militeraient pour elle [pour Brigitte Kuster, élue, remplacée par les instances de l’UMP par Bernard Debré]. Mais à la commission d'investiture, il n'y avait plus personne... Quand je suis sortie de là, je me suis dit : Waouh ! S'ils se planquent sous la table ici, en temps de guerre, dans la cave de qui j'irais me réfugier si j'étais poursuivie ? »
- De la même :
« Nous ne respectons pas la loi que nous avons nous-mêmes élaborée et votée (concernant la « parité ») et on s'étonne que les citoyens ne nous respectent pas ! » Sur 577 candidatures présentées par l'UMP aux élections législatives de juin 2012, 72 % sont des hommes. 709
- Françoise de Panafieu avait par ailleurs justifié, en 2002, la réouverture des bordels.
Il existe des termes, celui de « respect » par exemple, que sa première déclaration avait légitimés mais, qui, à la lumière de cette dernière prise de position, doivent être employés avec circonspection. (Cf. Femmes. « Politiques ». France. Kustener Brigitte, Politique. Parité, Proxénétisme)
Femmes (« Politiques ». Panot Mathilde) : (6 février) 2023. Remarquable discours politique de Mathilde Panot [L.F.I] à l’assemblée nationale, à l’occasion du projet de la réforme des retraites.
* Ajout. 24 novembre 2024. Remarquable, aussi sur BFM. TV.
Femmes (« Politiques ». Pau-Langevin George) : (13 octobre) 1987. George Pau Langevin, alors avocate, présidente du MRAP [Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples], auteure de :
« […] Nous, hommes d’outremer » […] » 710
Elle sera, en 2014, nommée « ministre des outremers ».
Quelle injure colonialiste, par ailleurs, dans le terme d’« outremer »…. (Cf. Justice. Avocate, Politique. Colonialisme. Racisme. Démocratie. Peuple)
Femmes. « Politique ». Valérie Pécresse :
Femmes (« Politiques ». Pécresse Valérie) (1) : (7 juin) 2019. Valérie Pécresse, auteure de :
« Je veux sauver la droite. » 711 (Cf. Femmes. Humbles, Justice. Pécresse Valérie, Politique. État)
Femmes (« Politiques ». Pécresse Valérie) (2) : (10 août) 2020. Valérie Pécresse, toujours présidente de la région Ile de France, auteure de :
« Bonne fête de l’Assomption, une fête à l’image de Marie, qui incarne de don de soi, l’amour et l’espérance. Des valeurs qui devraient tous nous inspirer, croyant et non croyants, tant elles sont nécessaires dans le monde d’aujourd’hui ! »
Le Canard enchaîné ne relève que l’atteinte à la laïcité… 712 (Cf. Patriarcat, Politique. Religion)
Femmes (« Politiques ». Pécresse Valérie) (3) : (4 décembre) 2021. Valérie Pécresse - une droite confuse assumée - a devancé quatre hommes dans la primaire des Républicains. Dans son discours, elle déclare :
« Pour la première fois de son histoire, le parti du général de Gaulle [1890-1970] […], notre famille, va se doter d’une candidate. Alors je pense à toutes les femmes de France aujourd’hui et je dis merci aux adhérents. » Au moins, ses engagements féministes sont d’emblée clairs : pas même une phrase terminée.
Je note aussi qu’après l’avoir entendue évoquer en toute humilité, en toute modernité, « Jeanne d’Arc » [1412-1431] comme sa personnalité politique de référence, c’est, fait-elle savoir, Nicolas Sarkozy, son « mentor » qu’elle a appelé en premier après sa victoire. À ce niveau d’incohérence, on est dans la réalité de l’absurde. (Cf. politique. Religion)
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Femmes. « Politiques ». Monique Pelletier :
Femmes (« Politiques ». Pelletier Monique) (1) : 1995. Monique Pelletier, dans La ligne brisée, évoquant - alors qu’elle était, en 1978, « ministre déléguée à la condition féminine » - un jeune et brillant médecin, nommé par elle - qui soignait son mari devenu hémiplégique et aphasique - écrit :
« Je le soupçonne de faire des ravages parmi le personnel féminin du service. » 713
Cette femme n’aurait pas écrit cela si elle n’eut pas considéré que ce fut peu ou prou un compliment qu’elle lui adressait ; et encore moins qu’il put, comme « le personnel féminin », en prendre ombrage…
Mais, serait-ce, parce qu’elle a écrit cela, qu’elle put dépasser ce jugement ? (Cf. Femmes. « Féminin », Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage »)
Femmes (« Politiques ». Pelletier Monique) (2) : (10 mai) 2016. Monique Pelletier écrivit :
« ministre des femmes en 1979, j’ai été agressée par un sénateur. Honte à moi de mon silence. » 714 (Cf. Droit, Femmes. « Féminin », Violences. Violences à l’encontre des femmes. « Droit de cuissage »)
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Femmes (« Politiques ». Pénicaud Muriel) : (20 mai) 2020. Lu dans le portrait effectué par Le Canard enchaîné de Muriel Pénicaud, ministre du travail d’Édouard Philippe :
« Maitrise en sciences de l’éducation, diplômée de psychologie ; administratrice territoriale, membre du cabinet de Martine Aubry, puis intègre de grandes entreprises : Danone, puis Dassault Systèmes, puis Danone à nouveau dont elle devient DRH ; présidente de l’école des inspecteurs du travail, membre du haut conseil du dialogue social nommée par Gérard Larcher, chargée d’une mission sur le stress au travail avec Henri Lachmann [Schneider Electric], présidente du conseil national éducation économie ; membre des conseils d’administration : SNCF, Aéroport de Paris, Fondation Bettencourt, Orange ; nommée par Manuel Valls à la tête de Business France où elle est mise en cause pour favoritisme au profit d’Havas, lors de l’organisation au profit d’Emmanuel Macron, alors ministre des Finances du French Tech Night. …». 715
* Ajout. 27 août 2020. Nommée ambassadrice de France à l’OCDE. (Cf. Politique. Économie)
Femmes (« Politiques ». Piat Yann) : (25 février) 1994. Yann Piat [1949-1994], femme « politique » française, filleule de Jean Marie le Pen, députée du Var Front national, en 1986, puis en 1988, date à laquelle elle est exclue du Front national ; elle sera alors réélue sous l’étiquette UDF, en 1993. À l’assemblée nationale, elle fut membre de la commission d’enquête sur les tentatives de pénétration de la mafia en France. Assassinée le 25 février 1994, en raison de ses dénonciations des liens entre les milieux maffieux et politiques. Première députée assassinée en France. (Cf. Politique. Mafias, Violences, Économie)
Femmes (« Politiques ». Pompadour Madame de) : 1782. Jean-Jacques Rousseau [1712-1778] écrit dans Les confessions [Livre XI] qu’il « regardait Madame de Pompadour [1721-1764] comme une façon de premier ministre. » Plus loin, il évoque :
« l’entêtement d’une femme obstinée qui, sacrifiant toujours à ses goûts ses lumières, si tant est qu’elle en eut, écartait presque toujours des emplois les plus capables pour placer ceux qui lui plaisait le plus. […] » 716
N.B. Ce jugement ne saurait être le portait de madame de Pompadour.
Femmes (« Politiques ». Roudy Yvette) : 1995. Yvette Roudy, dans De quoi ont-ils peur ? auteure de :
« […] Faut-il s’étonner que les hommes politiques français puissent si facilement se débarrasser des rares féministes françaises qui s’obstinent à rester dans les partis ? Ils préfèrent traiter, au moment des élections, avec des personnalités extérieures, plus faciles à écarter quand elles ne servent plus. Seules sont retenues les femmes qui ne dérangent ni leurs règles, ni leurs jeux, ni les mœurs. […] » 717
Oui, il faut le dire : les critères par les hommes de choix (des femmes) en politique sont encore si souvent la dépendance, la malléabilité, les faibles exigences… tempérées par l’ambition ? Certes, elles n’en ont pas le monopole. Mais taire cela est faire injure aux femmes qui décident de faire « de la politique » : elles devront, comme les hommes, avaler les couleuvres et vivre avec leur impuissance. (Cf. Femmes. Peur, Politique. Parité. Sénatrice. Comment devenir sénatrice)
Femmes. « Politiques ». Ségolène Royal :
Femmes (« Politiques ». Royal Ségolène) (1) : Avoir enduré avec hauteur la somme d’injures et d’ignominies dont Ségolène Royal a été l’objet impose le respect. L’analyse politique féministe est toujours manquante. 718
- Plus récemment, ses prises de position concernant le fait qu’elle souhaite, sans autre forme de procès, « tourner la page » (le 20 mai 2011), avant même toute décision judiciaire concernant Dominique Strauss-Kahn, l’a rangée de facto dans le camp des cautions d’un agresseur sexuel. De plus récentes déclarations n’effacent pas la faute.
N.B. Deux ‘leçons‘ de son échec aux élections législatives de juin 2012 : nul-le n’est au-dessus des lois (du P.S) et : la présomption est un vilain défaut.
* Ajout. 16 janvier 2013. Concernant la première assertion, une question me vient à l’esprit : pourquoi aurait-elle dû ‘endurer’ toutes ces injures ? Pourquoi n’a-t-elle pas d’emblée affirmé qu’elle ne les accepterait plus et ne s’en est-elle pas donnée les moyens ? Si tel avait été sa décision, elle aurait certes dû affronter l’ensemble de la classe politique et prendre un risque politique réel (pas perdu pour autant). Mais elle aurait fait faire aux femmes et donc à la société française un immense pas en avant. Plus important que son (éventuelle) élection… (Cf. Êtres humains, Relations entre êtres humains. Injures, Hommes. « Politiques ». Strauss-Kahn Dominique)
Femmes (« Politiques ». Royal Ségolène) (2) : 2018. Ségolène Royal publie un livre intitulé Ce que je peux enfin vous dire [Fayard. 2018. 289p.] dans lequel elle rapporte les « réactions sexistes » entendues, vécues par elle - certaines nominatives, d’autres non - depuis 30 ans.
Que n’eût-elle écrit ce livre plus tôt…
Elle y écrit aussi :
« L’imagination [en la matière] a culminé en 2006 et 2007, dans une totale impunité » et ce suivi de :
« Jamais un candidat à une élection n’avait encaissé une telle avalanche de mépris sans qu’aucune réaction ne vienne l’endiguer. »
- Pas même des féministes ? (Cf. Femmes. Mépris, Justice. Impunité, Sexes [Sexisme…])
Femmes (« Politiques ». Royal Ségolène) (3) : (1er juillet) 2018. Sylvie Kauffmann, journaliste, directrice éditoriale du Monde, se souvient de la candidature de Ségolène Royal en 2007 à la présidence de la République « dont on rigolait beaucoup dans les milieux politiques. » Elle, incluse ? 719 (Cf. Femmes. Journalistes, Penser. Raison)
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Femmes (« Politiques ». Rudd Amber) : (30 avril) 2018. Amber Rudd, ministre de l’intérieur britannique, avait déclaré, concernant son collègue Boris Johnson, ministre des affaires étrangères, qu’il n’était pas « le genre d’homme qu’on choisirait pour se faire raccompagner en voiture à la fin d’une soirée. » 720 (Cf. Hommes. Grossiers. Johnson Boris)
Femmes (« Politiques ». Saunier-Seïté Alice) : 1974. Échange de mots, retranscrits et publiés par Françoise Giroud [1916-2003], entre elle et Alice Saunier-Seïté [1925-2003] qui assistait à son premier conseil des ministres [présidence de Valéry Giscard d’Estaing] :
« Chère Alice, vous doutiez-vous qu’un Conseil des ministres peut être aussi ennuyeux ? »
Réponse : « Chère Françoise, oui, car j’ai toujours constaté l’insondable puérilité du sexe masculin. »
- Si Alice Saunier-Seïté n’avait pas été si souvent définie par son statut de [supputée] ‘maîtresse de’…, aurais-je moi-même retranscrit cet échange ? 721 (Cf. Hommes. Sexes, Histoire. Archives)
Femmes. « Politiques ». Marlène Schiappa :
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (1) : 2010. Marlène Schiappa, dans Osez l’amour des rondes, écrit notamment :
- « Soyez drôles, mais pas trop. La femme grosse a l’obligation d’être marrante, mais ne doit pas oublier que sa priorité doit toujours rester sa soumission totale à l’homme. Elle préférera donc rire aux blagues pourries de son compagnon plutôt que de se lancer dans un récital de vannes. »
- « La levrette : Il s’agit ici de mettre en avant le meilleur visage de la grosse : son cul ».
- « Sodomie mensongère : il s’agit ici de faire croire à votre amant qu’il vous sodomise alors qu’il s’introduit seulement entre vos deux miches. Technique usitée par la plus vieille profession du monde depuis des siècles. Merci pour cet aimable rappel de notre condition, Marlène. » etc. 722 (Cf. Corps. Visage, Pornographie, Sexes)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (2) : (24 mai) 2014. Le site Atlantico publie les « dix suggestions pour vous faire prescrire un arrêt de travail pathologique » - proposées par Marlène Schiappa, avant sa nomination au gouvernement sur son blog Maman Travaille - fondées sur la simulation, le mensonge, la manipulation, la séduction, l’abêtissement, les modalités de détournement de la loi.
- Commentaire d’Atlantico :
« À coup sûr, les employeurs apprécieront les prochaines sorties de la ministre sur la discrimination hommes-femmes dans les entreprises… et les prochaines sorties du Président et de son équipe sur l’exemplarité des élus. » 723 (Cf. Femmes. Abêtissement)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (3) : (28 avril) 2017. Marlène Schiappa, responsable d’un réseau intitulé « Maman travaille », « référente égalité femmes-hommes d’Emmanuel Macron » présente, dans l’entre deux tours de l’élection Présidentielle de mai 2017, les projets d’Emmanuel Macron s’il est élu. J’ai relevé :
- « Son programme, qui est très caricaturé, est de libérer l’économie en ouvrant plus de droits » et :
- « Il est convaincu que l’émancipation, c’est permettre à chacune de faire les choix qu’elle veut, comme si elle était un homme, ni plus ni moins. C’est à dire pouvoir sortir dans la rue à 3h du matin, si elle en a envie, avoir accès à l’IVG ou se rendre à la fac avec son voile. » 724
- Effectivement, avec de telles ambitions, on ne peut que la croire :
« Avec Emmanuel Macron, la vie des femmes va changer. » (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Politique. Démocratie. Élections présidentielles. 7 mai 2017)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (4) : (24 mars) 2017. Lors d’un débat au cours duquel Emmanuel Macron et Marlène Schiappa s’étaient engagés publiquement à la création d’un Ministère des droits des femmes, Marlène Schiappa a déclaré :
« Le féminisme est aussi un courant économiste. » 725 Cette petite phrase, ouvre un boulevard aux thèses et politiques économiques libérales, proxénètes nécessairement incluses. (Cf. Féminisme, Économie)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (5) : (18 mai) 2017. Marlène Schiappa est nommée non pas ministre, mais « secrétaire d'état en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes » du gouvernement Édouard Philippe.
- J’apprends qu’elle avait « travaillé aux côtés de Laurence Rossignol au ministère des familles, de l'enfance et des droits des femmes » et qu’elle a collaboré quelques mois aux Nouvelles News, fort peu critique, par ailleurs, la concernant… (Cf. Schiappa Marlène, « Sciences » sociales, Économie)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (6) : (22 mai) 2017. Marlène Schiappa est interrogée par les Nouvelles News :
- Question : « Un mot d’abord sur la déception qu’a pu causer la dénomination de votre rôle. Vous n’êtes pas à la tête d’un ministère, mais d’un secrétariat d’état, certes rattaché au Premier ministre. N’est-ce pas un mauvais signal ?», Marlène Schiappa répond :
- « Au contraire. Avoir un secrétariat d’état rattaché à Matignon, c’est le pilotage politique que j’avais proposé à Emmanuel Macron. Car lors de mes discussions durant la campagne présidentielle avec des expertes, des associations… toutes me disaient qu’elles étaient globalement satisfaites des actions menées ces dernières années par le ministère des Droits des femmes, mais s’il fallait un point d’amélioration à leurs yeux, c’était un besoin de transversalité. […] » 726
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (7) : (22 mai) 2017. Marlène Schiappa s’estime en droit de conférer des labels de véracité « féministe » à ses collègues :
« […] Mais je peux déjà dire que dans ce gouvernement, il y a beaucoup de vraies féministes. La ministre du travail, de la culture, des transports, des sports, des armées… sont des femmes très engagées sur ces questions. »
- Marlène Schiappa, du fait de sa fonction ministérielle, délivrant des brevets de « vraies féministes » : un bel exemple d’enfermement institutionnel. 727
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (8) : (24 mai) 2017. Marlène Schiappa, nommée par Emmanuel Macron « secrétaire d'état en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes » du gouvernement Édouard Philippe, invitée par Radio Alpa, affirme :
« Je me situe plutôt dans un mouvement féministe qu'on appelle pro-sex aux États-Unis, et qui demande un statut du travailleur sexuel, que ce soit pour les animateurs de sites X, les performers érotiques, les assistants sexuels pour personnes handicapées...
Le mouvement pro-sex pense qu'on ne peut pas partir du point de départ que toutes les prostituées sont contraintes. »
- Et ce, suivi de la, non moins, fulgurante analyse :
« Néanmoins, je ne crois pas non plus qu'on puisse partir du point de départ que toutes les personnes prostituées seraient consentantes. Il est bon parfois de s'éloigner des dogmes pour entrer dans le concret, de voir comment ça se passe pour les principales concernées. […] » 728 (Cf. Êtres humains. Handicapés, Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Penser. Pensées. Binaires, Pornographie, Sexes. « Objet sexuel », Proxénétisme)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (9) : (3 août) 2017. Marlène Schiappa déclare que « le corps n’est pas un bien public ». 729 Si l’on accepte la grille de lecture de la dénégation selon laquelle il s’agit du procédé par lequel, tout en formulant une pensée, un désir - ici une réalité - jusqu'ici refoulée, une personne s'en défend, en niant qu'il lui appartienne, et de fait l’exprime, alors de riches conclusions politiques doivent en être tirées.
Mais, plus précisément, à quoi donc engage - et que peut bien signifier l’emploi du terme de « bien public » ? Qui, dans le monde, pourrait affirmer :
« Le corps est un bien public » ?
- Cette assertion est indigne, car elle a pour moyen le leurre et pour finalité la tromperie. (Cf. Penser. Grille de lecture, Proxénétisme)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (10) : (3 août) 2017. Marlène Schiappa évoque, devant la Délégation aux droits des femmes du sénat, incidemment, qu’elle est « aussi en charge » des « L.G.B.T ». 730
Ainsi dorénavant l’égalité femmes-hommes (un concept) est comparable ? équivalente ? aux « L.G.B.T » (des êtres humains, qualifié sans que l’on sache sur quels fondements, arbitrairement donc, comme tels) (Cf. Êtres Humains. « L.G.B.T », Sexes. « L.G.B.T »)
* Ajout. 22 novembre 2017. Cf. article 1 du décret 2017-N°1066 du 24 mai 2017 relatif à ses attributions :
« Par délégation du Premier ministre, Mme Marlène Schiappa, secrétaire d'état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, prépare, anime et coordonne le travail gouvernemental en matière de parité et d'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi qu'en matière de lutte contre la haine envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans. » […] Lire la suite… (Cf. Relations entre êtres humains. Haine, Politique. Parité)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (11) : (12 septembre) 2017. Marlène Schiappa revendique la PMA [Procréation médicalement assistée] pour toutes les femmes, afin qu’elles puissent toutes devenir mères 731, sans que les enfants n’aient de pères. Les hommes, ou plutôt, certains rares d’entre eux, réduits à leur sperme, lui-même devenu un objet du marché. Désavouée par le ministre de l’intérieur, elle devra retirer son projet. Un temps… (Cf. Êtres humains. Corps. Sperme, Hommes, Politique. Égalité, Sexes, Économie. Marché)
N.B. Ce commentaire n’est pas une position contre la PMA.
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (12) : (16 octobre) 2017. Marlène Schiappa, en sus d’une nouvelle loi sur le harcèlement sexuel [de rue], qu’elle annonce, c’est, selon elle, de la critique des précédentes qui ne sont pas, ou mal, ou si difficilement mises en œuvre, que les femmes ont besoin.
Et si l’on veut vraiment que les choses changent, si l’on veut vraiment que des siècles d’injustice soient dénoncées et que ces violences cessent, ce dont les femmes - celles qui ont parlé et toutes celles les plus nombreuses qui n’ont pas parlé - ont besoin, c’est d’abord et avant tout - d’une nouvelle police, mais surtout d’une nouvelle justice.
La parole, là aussi, de toutes les injustices, de tous les scandales de la justice, de toutes les hontes commises à l’encontre des femmes par la « Justice », doit se libérer. (Cf. Droit, Justice, Langage. Mots. Critique de : « Scandale », Patriarcat. Weinstein Harvey, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (13) : (18 octobre) 2017. Je lis dans l’organigramme de la composition du cabinet de la secrétaire d'état auprès du premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, que celui-ci est composé de 5 personnes. L’une d’entre elles est « conseillère en charge des droits des femmes. »
Ainsi, si l’on pense que le terme de « droits des femmes » a un sens, il faut savoir qu’une seule personne est officiellement en France, chargée de « gérer », de suivre, de critiquer, d’innover, les dits droits de la moitié de la population française. 732
* Ajout. 27 juin 2018. « Par arrêté du 13 juin 2018 portant cessation de fonction au cabinet de la secrétaire d’état auprès du premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes publié au Journal Officiel du 21 juin, il est mis fin aux fonctions de Floriane Volt, conseillère en charge des droits des femmes. »
- Aussi simple que cela… : zéro serait-il moins gênant que : 1 ?
* Ajout. 8 août 2018. À titre de comparaison, je lis que 61 personnes sont en charge de « la communication de l’Élysée ». 733 (Cf. Politique. État. « Gilets jaunes »)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (14) : (22 octobre) 2017. Marlène Schiappa affirme, dans le JDD :
« Je suis très proche de Brigitte [Macron]. Elle me demande des conseils. »
- Commentaire du Canard enchaîné :
« Et le génie Schiappa consent à lui en donner ? » 734
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (15) : (22 novembre) 2017. Je lis dans Le Canard enchaîné :
« La plupart des orateurs au Congrès de Lyon [1er conseil national de LaREM [La république en marche] où fut adoubé Christophe Castaner, après qu’il ait été nommé par Emmanuel Macron] ont vanté les immenses efforts (sic) du président Macron et de son mouvement au service de l’égalité femmes-hommes : parité au gouvernement, 43 % des députées, etc., (sic).
Mais, à l’exception notable de Marlène Schiappa, tous les orateurs principaux étaient des hommes […]
Il y avait bien des femmes sur la tribune et au micro, mais c’était pour assurer l’ambiance. […] Dans le jargon du métier, cela s’appelle ‘faire des ménages’. Mais, là, ce n’était même pas payé. » 735 (Cf. Hommes. « Politiques ». Castaner Christophe, Langage. Jargon, Politique. Parité)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (16) : (25 novembre) 2017. Après le discours lamentable d’Emmanuel Macron à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et du lancement de la grande cause du quinquennat : « words, words, words » ; « despise, despise, despise » - à quelle politique Marlène Schiappa peut-elle dès lors se référer ? (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel, Patriarcat. Weinstein Harvey)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (17) : (27 novembre) 2017. Un document intitulé : Décryptage du budget dédié à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles du secrétariat d’état montre qu’ « aucun budget supplémentaire » n’a été programmé pour lutter contre les violences. Le terme de mépris est insuffisant, c’est d’une attaque frontale contre les femmes de ce pays qu’il s’agit. Les femmes, je le pense, n’oublieront pas. Et Emmanuel Macron devra - et sera - personnellement jugé responsable des violences à l’encontre des femmes qui dorénavant seront perpétrés contre les femmes. Et ce sera juste. 736 (Cf. Économie. Budget, Sexes. Sexisme, Violences. Violences à l'encontre des femmes)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (18) : 2018. Faute de crédits, dans le cadre institutionnel, politique, économique français, Marlène Schiappa a [pris] le pouvoir que la valeur de sa parole singulière lui confère, ou non.
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (19) : (7 février) 2018. Lu dans Le Canard enchaîné, le jugement d’Emmanuel Macron concernant Marlène Schiappa :
« Elle a créé son fonds de commerce. Elle s’installe dans le rôle de la passionaria du combat de l’égalité entre les femmes et les hommes. Je la laisse faire parce que j’en ai fait la grande cause de mon quinquennat. Il faut bien qu’en dépit de quelques excès une figure qui l’incarne. » Et Le Canard conclue :
« Sans oublier que Schiappa est intouchable en raison de sa proximité avec Brigitte. Existe-t-il meilleur soutien en Macronie ? » 737
- Les femmes - car c’est bien d’elles, de nous qu’il s’agit - mises en position d’être qualifiés de « fonds de commerce » - de Marlène Schiappa, apprécieront la valeur que leur accorde le président de la République… (Cf. Hommes. « Politiques ». Macron Emmanuel)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (20) : (10 février) 2018. La reprise en mains institutionnelle est dorénavant effective : après les révélations de réalités de violences commises à l’encontre des femmes par Nicolas Hulot, n°2 du gouvernement, Marlène Schiappa écrit :
« Le Premier ministre a parlé au nom de tout le gouvernement en étant très clair : le gouvernement fait confiance à Nicolas Hulot. Qu'ajouter ? Je pourrais répéter cela. Je pourrais ajouter que c'est ‘un homme charmant’ (c'est le cas), ‘respectueux’ (c'est le cas), que je pense à son épouse et ses enfants (c'est le cas), qu'il porte un combat majeur pour l'avenir de la planète (c'est le cas) ; mais en quoi cela apporterait-il quoi que ce soit, dans un sens ou dans un autre ? » 738
La messe est dite… pour ceux et celles qui y croyaient…
Le danger était trop important, la reprise en mains peut commencer.
* Ajout. 6 mars 2018. Nicolas Hulot a, le 2 mars, déposé plainte en diffamation contre le magazine Ebdo « qui avait fait état d’une plainte pour viol et d’une rumeur de harcèlement sexuel. » 739 (Cf. Hommes. « Politiques ». Hulot Nicolas, Justice. Diffamation. Rumeur, Violences. Violences à l’encontre des femmes)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (21) : (8 mars) 2018. Marlène Schiappa déclara sur TPMP [Touche pas à mon poste] :
« Il est très beau, Cyril Hanouna, on ne peut pas dire le contraire. Il est très bienveillant. Je trouve que c’est un gentleman. C’est quelqu’un qui se comporte très bien avec les femmes. » 740
Eh, oui, cela fut dit…
Mais cela ne fut pas relevé, pas cité dans la revue de presse du Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Officiellement donc, Marlène Schiappa n’a pas « félicité » Cyril Hanouna, ni ne l’a complimenté pour le « respect » dont il fait - c’est évident - quotidiennement preuve auprès de près de trois millions de téléspectateur/trices…741 (Cf. Hommes. « Gentleman »)
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (22) : (8 mai) 2018. Je découvre sur internet que Marlène Schiappa, alors déjà secrétaire d’état, a reçu le 8 décembre dernier le prix spécial laïcité du Grand Orient de France. Dans un tweet daté du 8 décembre 2017, elle s’affirme « honorée de recevoir le prix spécial Laïcité du GODF [Grand Orient de France] » qu’elle « prend pour un encouragement. »
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (23) : (9 mai) 2018. Lu sur Le Canard enchaîné :
« La secrétaire d’état chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes publie : Si souvent éloignée de vous’, ainsi présenté en quatrième de couverture : ‘Telle une Madame de Sévigné moderne, Marlène Schiappa écrit à ses filles […] Aux confins de l’intime et du politique, ce récit à la fois exceptionnel et universel nous dévoile le cœur d’une mère au service du gouvernement. »
Pour son prochain ouvrage, un autre sujet vendeur : Madame de Sévigné féministe ? » 742
Femmes (« Politiques ». Schiappa Marlène) (24) : (9 mai) 2018. Muriel Pénicaud, ministre du travail et Marlène Schiappa, secrétaire d’état chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, conclurent les réunions de concertation sur l’égalité salariale au ministère du Travail, en présence de tous les syndicats. 743
Le soutien à l'AVFT, publiquement exprimé, fut porté par la CGT, mais avait fait l'objet d'un consensus trans-syndicats, CGT, la CFDT, la CGC, la CFTC, FO, FSU, SOLIDAIRES et l'UNSA.
Marlène Schiappa, à nouveau donc interpellée, a répondu que l'AVFT avait arrêté son activité, que l'État n'avait pas à faire de mécénat avec les associations et qu'il faisait déjà preuve de mansuétude en ne supprimant pas entièrement la subvention de l'AVFT, maintenue intégralement [Pour 2018 en tout cas].
Les deux termes de mécénat et de mansuétude méritent une analyse politique.
N.B. Marlène Schiappa peut-elle expliquer pourquoi elle menace si clairement l’AVFT et affiche si clairement son soutien, y compris financier, au Collectif féministe contre le Viol ? Qu’en pense le CFCV ?
* Ajout