16 mars 2002
Monsieur le maire,
Mesdames et messieurs les membres du Conseil municipal de Besançon
J'ai été, le 6 mars, invitée par la ville de Besançon à participer à un débat public à l'occasion du bi-centenaire de la naissance de Victor Hugo.
Je lis ce matin un petit opuscule qui m'avait été donné, à cette occasion, intitulé : "Besançon littéraire". Et j'ai découvert avec étonnement - pour ne pas dire avec une certaine colère - une appréciation concernant Colette d'un sexisme que j'ai perçu comme totalement inapproprié, violent et indigne.
Dans la présentation de cet opuscule, Lionel Estavoyer, chargé de mission pour le patrimoine historique de la ville de Besançon écrit : "Sur les hauteurs de la ville, une rousse flamboyante ahane sur ses cahiers d'école : enfermée dans sa retraite de Montboucons par son Willy de mari, Colette écrit les Claudine. Sa belle maison que Besançon vient d'acheter, avec une partie de son mobilier lui inspirera bientôt la Retraite sentimentale et quelques dialogues de bêtes". ( p.7).
Résumons : Colette vit à Besançon, est une "rousse flamboyante", écrit avec beaucoup de difficultés -"ahane" - sur des cahiers d'écoliers et sa maison [achetée par la dite ville] - seule, "inspire" certains de ces écrits.
Quant à son "enfermement" par son mari - qui pose pour le moins problème pour elle, pour toutes les femmes, sans même évoquer l'histoire de la littérature - peu importe, elle écrit les "Claudine".
Quand remédierez vous à cette scandaleuse présentation, cesserez-vous de la diffuser - par respect pour toutes les femmes - et procéderez-vous à la rédaction d'un nouveau texte, confiée à un homme et /ou à une femme, respectueux/se des femmes en général, des femmes de lettres, illustres, romancières, en particulier ?
Dans l'attente, veuillez agréer l'expression de mes sentiments distingués.
Marie-Victoire Louis.