Politiques internationales
L'ONU
  A.V.F.T

Déclaration de l’AVFT
Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail

date de rédaction : 31/08/1995
date de publication : 31/08/1995
mise en ligne : 03/09/2006 (texte déjà présent sur la version précédente du site)
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Envoyée à l’AFP, le  31 Août 1995

Le projet de plate- forme de la conférence de l'ONU qui va être discutée à Pékin est une honte pour les gouvernements et une épée de Damoclès pour les femmes du monde entier.

Depuis deux ans, les gouvernements élaborent la plate-forme d'action qui va être discutée à Pékin. Cette plate-- forme, le plus petit commun dénominateur masculin, est une déclaration politique sur le rôle que les gouvernements dévoluent aux femmes pour les dix années à venir. L'enjeu est donc de taille.

NOUS DÉNONCONS

1) L'ONU qui confère à une minorité de pays le pouvoir institutionnel de bloquer toute avancée et d'imposer toutes les régressions.
Concrètement, les droits des femmes du monde entier sont subordonnés à l'accord du Vatican et des gouvernements de Téhéran, Khartoum, de Bagdad, d'Alger, de Pékin.

2) L'ambiguïté du statut institutionnel du "Saint siège" à l'ONU. Le Vatican n'est pas un État, et à ce titre, doit strictement se limiter à son statut d'observateur.

3) Le refus d'analyse du constat d'échec de "la plupart des objectifs énoncés dans les stratégies prospectives d'action de Nairobi" (9 44) et le refus de poser la responsabilité des États. On comprend donc pourquoi aucun moyen n'est proposé pour y remédier.

4) Le refus de reconnaître le droit des femmes à la libre possession de leur corps. Cela signifie concrètement que les femmes ne sont pas reconnues comme des êtres humains à part entière.

5) La non-remise en cause de tous les codes de la famille, codes de statut personnel, codes civils, codes pénaux au sein desquels toutes les discriminations légales les plus scandaleuses sont juridiquement inscrites : polygamie, répudiation, divorce, âge différenciée du mariage, adultère, limitation du droit à la propriété, l'héritage, à exercer librement une activité salariée ou commerciale, à bénéficier des fruits de son salaire, à être entendues comme témoins, à être juges, à transférer sa nationalité à ses enfants, à choisir le lieu de sa résidence et à quitter librement son pays, à choisir sa contraception et le droit d'avoir ou non des enfants...

6) La collusion des gouvernements - masculins à 95 % - pour sacrifier les droits des femmes. La subordination légale des femmes aux hommes - notamment au sein de la sphère dite privée - n'est pas remise en cause.

NOUS NE VOULONS PAS

- être" promues", "démarginalisées", "affranchies" (comme les esclaves)
- être chargées, toujours sans aucun pouvoir réel, de "préserver l'ordre social"
- cautionner la logique ultra-libérale sous-jacente qui, en renforçant le pouvoir des pays riches, fait payer aux femmes, et plus particulièrement aux femmes des pays pauvres, le prix de la croissance.

NOUS ATTIRONS L'ATTENTION SUR

Le tiers de la plate-forme, "entre crochets", qui sera l'objet de discussions, et qui risque d'aggraver encore ce constat. La reconnaissance que "le viol perpétré au cours d'un conflit armé peut constituer un crime de guerre et un crime contre l'humanité" n'a pas fait l'objet d'un accord et même la référence au droit pour les femmes d'être "juges" est contestée.
En revanche, on nous propose, entre autres, "l'abstinence sexuelle jusqu'au mariage" et la "planification familiale naturelle."  

NOUS VOULONS

- La proclamation de droits universels de la personne
- La suppression de toutes les discriminations, de fait et de droit, qui s'exercent à l'encontre des femmes
- L'éradication de toutes les violences masculines exercées dans les sphères privée et publique à l'encontre des femmes
- La moitié de la représentation politique et la moitié du pouvoir.


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