Pour quant à moi, je le proclame
Si j’étais un vieux sénateur
Les trouvant certes à ma hauteur
J’eusse permis le vote aux femmes
Pour leur égibilité
Ce fut toujours dans mon programme
Croirait-on pas en vérité,
Que le métier de député
De sénateur inamovible,
Est quelque chose d’indicible,
De rare et de mystérieux,
Ne convenant qu’aux seuls messieurs,
Mais aux femmes inaccessible,
Alors que ce n’est rien du tout,
Tel que vous l’exercez surtout !
Nous avons des femmes en France
Ne craignant nulle concurrence
Avec les meilleurs d’entre vous,
Messieurs, primant sur leurs époux
Autant que le ciel sur la terre.
Je vous passe de tout commentaire.
Si vraiment, vous n’avez souci
Que de parler pendant des heures,
Elles y sont supérieures
Aux plus loquaces, Dieu Merci !
Comptez que nous avons aussi
Mesdames Colette et Noailles
Qui ne sont pas des « menuailles »
Pour ne citer que ces deux-là
Voire, j’estime que vous êtes
Tous, au prix d’elles des mazettes.
Et vous préférez voir voter
Leur concierge. Quelle santé !
Marcel Coulon
Toute la muse de Pochon
Illustration de V.Le Campion
Paris, Editions de la Tournelle. 1988. 259 p. p.200/201.